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Etape
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IMPACT DU SEISME SURVENU AU JAPON Il
était presque une heure du matin ici (0H46), au Pérou, lorsque s'est
produit le très violent tremblement de terre, de magnitude 8,9, à
14h46 au Japon. |
Toujours accompagné du mal de crâne en ce qui me concerne, à 9h nous partons à la découverte de la ville en compagnie d'Anna Lucia, notre guide locale.
CUZCO ou CUSCO ** (350 000 habitants, 3226m. d'altitude)
Cette
ville fut la capitale du plus puissant empire du sud du continent américain,
à l'apogée de l'Empire Inca. D'ailleurs en langue quechua, le nom
de la ville signifie "nombril du monde" et l'empire s'appelait
Thahuantinsuyu, "les quatre parties du monde"!
La
ville avec son plan quadrillé et ses places comportait alors de robustes
palais de pierre, temples, maison des Femmes Elues et une pyramide des sacrifices
qui resta inachevée. Elle était traversée par la rivière
Huatanay. Avant même l'arrivée des Espagnols, la ville eut à
souffrir de la guerre civile entre les fils de Huayna Capac. Huascar, le fils
légitime, fut vaincu par son demi-frère Atahualpa.
La ville
coloniale fit en large part table rase de ce glorieux passé et fut reconstruite
à partir de 1534 selon les désirs de Pizarro. Evidemment, une cathédrale
devait remplacer le palais de l'Inca Viracocha. Elle fut terminée plus
d'un siècle plus tard, en 1654. Non loin de la cathédrale, l'église
des Jésuites (la Compagnie de Jésus), bâtie sur le palais
de Huayna Capac, fut achevée en 1671. Quant au Temple du Soleil, il fut
remplacé par le couvent de Saint Dominique.
La
ville de Cuzco est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1983.
Marché de San Pedro, Couvent de la Merced
Le
bus nous a déposés au sud de la ville, près de la gare.
Vue
extérieure de l'église San Pedro et très rapide coup d'oeil
à l'intérieur (beau retable) car le but de notre visite dans ce
quartier, c'est le marché traditionnel de San Pedro. C'est un marché
couvert, tout aussi typique que celui de San Camilo que nous avons visité
à Arequipa.
Après
un secteur textile où l'on voit des couturières à l'oeuvre
avec des machines à coudre à pédale, on passe au quartier
des charcutiers avec moults couenne, groins, pattes... un peu difficile en une
heure aussi matinale. Ca va mieux avec les fromages qui ne dégagent pas
trop d'odeurs. Le secteur des coupes de desserts aux fruits passe très
bien ainsi que celui des fruits. Petit intermède par un stand d'herboriste
aux plantes au pouvoir parfois magique à ce qu'il paraît.
Petit
tour chez les boulangers avec leurs pains à l'aspect de brioches aplaties
puis nous passons dans le secteur des légumes où l'on retrouve une
grande diversité de graines (entières ou en farines, de quinoa,
maïs, haricots) et de tubercules mais aussi un peu de légumes verts,
carottes, ail, oignons, petits pois, potirons... On trouve aussi des produits
de la mer tels que les poulpes.
Au milieu de tout cela, on est surpris
de trouver un pantin représentant une femme embarrassée de trois
poupons et ornée de guirlandes et ballons de baudruche. C'est une petite
attention des administrateurs du marché qui souhaitent une bonne fête
aux marchandes! Plus loin, nous
passons devant des
étals de fleurs coupées, des marchands de masques
de Carnaval (certains avec les longs nez par dérision pour les Occidentaux,
souvenirs de l'époque coloniale et du joug que faisaient peser sur les
Indiens les propriétaires terriens et leurs contremaîtres) dont les
festivités se terminent cette semaine.
Puis c'est un secteur de
boucherie où nous attendent museaux de vaches, cervelles... A cette heure
matinale, des Cuzquéens se restaurent autour de grandes tablées.
Enfin à la sortie, nous passons devant un bric à brac où
l'on trouve même un objet chamanique porte-bonheur, un foetus
de lama séché destiné à servir d'offrande à
la déesse terre, la Pachamama. Enterré sur leur terrain avant de
commencer la construction d'une maison, il en éloigne le mauvais sort et
dans un champ, il favorise les bonnes récoltes.
Bref, trois quarts d'heure
sont passés sans que l'on s'en rende compte.
Descendant la rue San Pedro, nous arrivons à la porte Santa Clara qui ouvre sur la ville coloniale. Nous apercevons l'église Santa Clara au bout d'une petite place et poursuivons en direction du centre ville par la Calle Mantas.
Nous voici arrivés à l'église baroque de la Merced (N-D de la Miséricorde) qui date du milieu du XVIIe s (entre 1657 et 1680). L'Ordre de Notre-Dame de la Merci (littéralement "la miséricorde") fut fondé selon la règle de Saint Augustin par le Français Saint Pierre de Nolasque en 1218 (ou 1223 ?), avec le soutien de Jacques Ier d'Aragon, pendant la Reconquête (Reconquista) chrétienne de l'Espagne, pour le rachat des captifs chrétiens aux mains des Maures.
Nous
n'avons pas le temps de visiter l'intérieur de l'église mais nous
consacrons un moment à apprécier le magnifique cloître
du couvent, le plus beau du Pérou. S'y mêlent les styles Baroque,
Renaissance et des plafonds Mudéjar (style arabo-andalou qui s'épanouit
au XIVe s. en Espagne). Les deux étages de galeries sont ornés
de tableaux de l'Ecole de Cuzco. De grandes toiles représentent la vie
de San Pedro Nolasco, fondateur de l'ordre, sont attribuées à Ignacio
Chacón.
Au cours de la visite du premier cloître, notre guide nous conduits jusqu'à la cellule humide et sombre du Padre Francisco Salamanca, un Indien né en 1680 à Oruro en Bolivie, sur les rives du lac Uru Uru. Célèbre dans les premières décennies du XVIIIe siècle comme grand orateur, poète, musicien, peintre et compositeur de chants en quechua et en aymara, il choisit de passer ici ses 30 dernières années en isolement où il mourut en 1737.
Sa
cellule se trouve dans une sorte de crypte, presque un cachot, située sous
l'escalier ouest. Religieux et artiste (comme l'Italien Fra Angelico), il en a
peint l'intérieur dans des tons rouge, bleu, vert et jaune sur des thèmes
bibliques représentés de façon naïve et même drôle.
A l'entrée de la cellule, on voit l'Agneau Pascal couché sur le
Livre des Sept Sceaux de l'Apocalypse et deux anges. Dans le réduit sur
la droite, on trouve l'Adoration des Mages, la Fuite en Egypte, la Présentation
au Temple, des allégories et des vases... Dans le passage central, plus
petit, il a peint la Virgen de la Merced et des saints faisant pénitence
pour le rachat de captifs. Dans le réduit de gauche, il évoque la
Mort, le Jugement, le Purgatoire et l'Enfer.
Il confessait à travers
le soupirail qui donne sur sa cellule. On dit qu'il en sortait seulement le Vendredi
Saint à minuit, portant sur son épaule la croix qui se trouve près
de sa cellule.
Place d'Armes, cathédrale, musée inca
A
l'arrivée sur la Plaza de Armas, nous passons sans
nous y arrêter devant l'entrée du Museo de Historia
Natural (musée de la faune). L'église des Jésuites, la
Compañia de Jesús (reconstruite
en 1650) est un bel édifice baroque construit à l'emplacement du
palais de l'Inca Huayna Capac.
A ce moment là arrive sur la place le tram vintage de Cuzco, une attraction comme les petits trains qui sillonnent nos villes touristiques. C'est un petit tram, (7 soles par personne) qui part de la Plaza de Armas et permet de sillonner la ville et de visiter les environs. Une halte de 10 minutes est prévue en haut de la colline près de la statue du Christ Rédempteur (comme celui de Rio de Janeiro mais en plus petit) offert par les Palestiniens.
Plus inattendue, lui emboîte le pas une manifestation ouvrière du syndicat régional de la construction avec, en tête de cortège, une version en damier du drapeau inca. Le Wiphala ou Huipala, drapeau arc-en-ciel à sept bandes horizontales, symbolise la diversité de Tahuantinsuyo (les quatre parties de lempire inca). Il est utilisé comme symbole d'identification nationale et culturelle par les peuples andins d'origine indigène.
A ne pas confondre avec le drapeau des homosexuels (à 6 bandes, le bleu turquoise en moins), ou avec celui des pacifistes à sept bandes également mais disposées en ordre inverse du drapeau inca. Rien à voir non plus avec un autre drapeau multicolore, celui des bouddhistes à cinq couleurs, comportant des barres verticales et horizontales.
Le passage du défilé
sur le côté principal de la place, attire tout naturellement notre
attention sur la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption (Catedral
de la Asunción de la Santísima Virgen).
Pour remplacer les
deux précédentes cathédrales (de 1537 et 1541), trop petites,
cette imposante cathédrale baroque à trois nefs et quatorze piliers
couvrant 4000m² fut construite en un siècle (1560-1654 ou 1669?) sur
l'emplacement du palais de l'Inca Viracocha et avec les pierres de granit rougeâtre
du site de Sacsahuaman (au-dessus de la ville, site que nos ne visiterons pas).
O
Sur le parvis, on peut voir des Indiennes avec leur costume traditionnel:
jupe et jupons, châle et sorte de chapeau plat de couleur jaune de l'ethnie
Qeros (qui se considère comme descendante des Incas).
En
soirée, en visite personnelle, nous sommes revenus pour visiter
l'intérieur de la cathédrale. Ca vaut vraiment le coup et devrait
être de base inclus dans le programme des tours operators.
Visite
payante (25 soles), avec audio-guide mais photos interdites, même
sans flash. Scandaleux d'où quelques photos "volées"...
Quel dommage de ne pas pouvoir emporter d'une façon plus normale quelques
souvenirs des richesses que renferme ce monument.
La visite commence par
l'édifice de la Sainte Famille (la Sagrada), accolé à
la cathédrale, en retrait sur le côté gauche de la façade.
Une fois à l'intérieur, c'est une débauche de retables recouverts
d'or des chapelles,
un autel principal et son retable plaqué en argent, un christ noir, le
Seigneur des Tremblements de Terre (Taytacha Temblores), cadeau
de l'empereur Charles Quint apporté par Pizarro. Il échappa au tremblement
de terre de 1850 et y mit fin (!), c'est pourquoi on le promène depuis
en procession à Pâques. Les sièges en cèdre du chur
du XVIIe s. sont magnifiquement ouvragés. Des centaines de toiles
de l'Ecole cusqueña (de Cuzco) sont visibles ou de toiles
de maître comme le Christ en Croix de Van Dyck visible dans la sacristie.
La couleur locale n'est pas absente de certaines oeuvres comme celle
du dernier repas de Jésus et des apôtres, la Cène, où
l'on voit un plat de cuy (cobaye ou cochon d'Inde) en guise de pain! Comme
à Arequipa et partout ailleurs dans ce pays, nous retrouvons encore ici un
témoignage du syncrétisme qui s'est développé après la conquête de l'empire
par les "très catholiques Espagnols".
Avec l'orfèvrerie (ostensoirs, calices...), on compte
plus de 1200 oeuvres d'art. Un véritable musée d'art sacré!
La visite se termine par l'église du Triomphe (el Triunfo),
accolée à l'est de la cathédrale. C'est la plus ancienne
église de la ville, elle date de 1536-39 et commémore la victoire
des Espagnols.
C'est
tout particulièrement dans de genre d'édifice que l'on se rend compte
de l'habileté des colons évangélisateurs qui à la
faveur de l'explosion du baroque ont utilisé la magnificence de ce style
débordant de formes, de couleurs (tableaux) et de richesses (retables dorés)
pour en imposer aux peuples indigènes, en substitution aux fastes de leur
ancien empire inca, les placages de feuilles d'or remplaçant ici l'or massif
emporté par les conquistadors en Espagne! Au-delà du décor,
l'imagerie (statues, sculptures...) avait également pour objectif de servir
de catéchisme en présentant les dogmes de la religion catholique.
Dans la foulée,
en fin de soirée, attirés par son beau portail de pierre sculptée
du XVIIe s., et sa curieuse fenêtre d'angle dont le meneau ressemble
à un corps de femme nue vue de l'extérieur (mais à contre-jour),
nous nous sommes rendus au Museo Inka.
Droit d'entrée de 10
soles et toujours interdiction de filmer ou de photographier, même
sans flash. Faut pas exagérer!
Le
musée occupe une ancienne demeure coloniale, le Palais de l'Amiral Maldonado
(Palacio del Almirante).
En fait, ce musée qui s'étend
sur deux niveaux aborde non seulement la culture inca mais aussi les cultures
préincas (chavin, mochica...), au travers de pièces de céramique
et poteries (vases-statuettes), textiles, bijoux et aussi, plus originaux, la
plus grande collection existante de gobelets creusés dans du bois. On peut
aussi y voir des reconstitutions de tombeaux avec des momies.
Monasterio de Santo Domingo, Templo del Sol (Coricancha) *
Mais revenons à la chronologie de nos visites de groupe, en fin de matinée.
Nous
empruntons la Rue Loreto, l'ancienne Rue du Soleil, ou Intiqhicllu
des Incas.
A droite nous avons un mur de la Compañia,
à gauche un mur inca qui a servi de base au couvent ("monasterio"
ici) Santa Catalina édifié en 1601 (ou 1650) et devenu musée
d'Art Religieux en 1975. Mais avant d'être un couvent, c'était le
temple où
résidaient quelques 3000 vestales,
les Vierges Sacrées ou Vierges du Soleil ou encore Femmes Choisies, bref
les acllas, choisies donc parmi les plus belles jeunes filles de l'empire
et d'ascendance noble. Leur destin était, après un noviciat de trois
ans, soit de se consacrer au culte du soleil, soit devenir courtisanes de l'Inca
qui parfois en faisait cadeau aux dignitaires de l'empire, soit encore elles étaient
destinées à un sort moins enviable (à nos yeux:) celui d'être
sacrifiées...
L'assemblage parfait et le dressage des pierres de
la maçonnerie inca sont d'une incroyable finesse. Une prouesse quand on
pense que ce travail était réalisé à l'aide d'outils
qui étaient eux-mêmes en pierre, plus dure toutefois.
Midi
approche et nous sommes également mis en appétit par les petits
stands forains de cuisine qui proposent des légumes sautés ou bouillis
(maïs) et des picarones, des beignets à base de courge et de
patate douce et recouverts de chancaca ( mélasse).
Plus loin,
sur notre droite, nous longeons une zone archéologique avant d'arriver
au fameux Temple du Soleil, Coricancha ou QoriKancha en quechua ("Jardin
dOr" ou "Enclos de l'Or") des Incas. Il fut en partie
détruit, totalement pillé et les momies qu'il contenait furent profanées
par les Espagnols lors de la conquête.
Ce palais, le plus vaste
(400m de côté ou 140x135m ?) et le plus richement orné de
l'empire inca, était le lieu des grandes cérémonies impériales:
mariage, intronisation, funérailles. D'ailleurs les momies des Incas y
étaient installées sur des trônes en or. Les prêtres
qui desservaient différents temples dédiés au Soleil, à
la Lune, aux étoiles, à la foudre et aux arcs- en-ciel, s'y livraient
à l'astronomie. La corniche des murs d'enceinte peints en bleu était
constituée de 700 plaques en or de 2kg. On dit qu'il comportait un jardin
orné d'autels et de sculptures en or et en argent, grandeur nature, de
plants de maïs, de lamas, de fleurs et d'arbres, de nouveau-nés. Certains
de objets étaient incrustés de pierres précieuses.
La
porte principale, s'ouvrait sur un grand sanctuaire dont l'autel, était
surmonté d'un grand disque d'or représentant le Soleil et placé
de telle manière que les rayons du soleil levant venaient le faire étinceler.
Le Temple du Soleil avait la forme d'une pyramide tronquée et c'est ici
que se trouvaient les momies des Incas défunts.
Aucun de
ces trésors na été récupéré, on
dit que les conquistadors les fondirent pour envoyer lor au roi dEspagne
et il y en avait tant que les Espagnols auraient mis plus de trois mois à
le faire fondre...
Après cela, les Espagnols construisirent sur les
vestiges incas le Monastère Santo Domingo, avec son église et
son cloître.
C'est grâce
au tremblement de terre de 1650 que ce trésor archéologique a été
de nouveau révélé, les constructions hispaniques s'étant
écroulées tandis que les parties périphériques de
maçonnerie inca qui y étaient intégrées étaient
restées debout.
On peut admirer l'assemblage parfait de pierres
volcaniques d'andésite. Certaines pierres d'angles et d'encadrement sont
énormes et d'une découpe d'une complexité incroyable. Les
murs possèdent une inclinaison qui assure leur stabilité et qui
a un effet esthétique remarquable avec les montants également inclinés
des portes trapézoïdales, ce qui en accentue la perception.
Encore
une invention technique qui différe des arc de décharge sur linteau
droit utilisée par les anciens Grecs ou de l'arc triangulaire des Mayas...
Des reproductions illustrent la cosmogonie inca qui dans la disposition des astres
du ciel nocturen trouve la représentation des divinités de ses trois
mondes au travers du condor, du puma et du serpent...
Le chevet de l'église
est érigé sur une terrasse soutenue par un ancien mur arrondi et
conique, dominant un petit parc.
Le tremblement de terre survenu 300 ans plus
tard, en 1950, a encore montré que les constructions incas sont plus robustes
que les constructions coloniales...
Vers 13h30, en revenant vers le centre, nous bifurquons vers la rue Santa Catalina où se trouve notre restaurant, "Sara, organic café bistro" au n° 370. Cet établissement est réputé pour sa cuisine utilisant des ingrédients issus de l'agriculture biologique pratiquée par des communautés indiennes de la région.
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En milieu d'après-midi, après être revenus sur la Place d'Armes, nous remontons la Calle Triunfo qui se poursuit par la Calle Hatun Rumiyoc ("la pierre majeure") au nom imprononçable où l'on peut voire inserrée dans les plus beaux murs incas de Cuzco la fameuse pierre aux 12 angles parfaitement ajustés. Cette pierre provient dun mur du palais du sixième Inca, l'Inca Roca.
Notre
parcours se poursuit par la bien nommée Cuesta San Blas.
A
San Blas (St Blaise), nous arrivons sur une superbe placette (plazoleta)
à l'allure villageoise datant de 1563, au coeur d'un quartier tranquille.
L'église renferme une chaire sculptée dans une seule pièce
de bois, ce qui nécessita 25 années de labeur. A droite de sa porte,
se dresse une Croix de la Passion ou Croix des Outrages.
Chacun
profite alors du temps libre. Pour notre part nous nous dirigeons vers Camen
Alto avant de redescendre tranquillement vers le centre par la Calle
Coanchi, la Plaza de las Nazarenas puis la Calle Almirante.
Enchantement de façades blanches et de porches baroques en pierre.
C'est à partir de là que nous avons fait nos visites (payantes) de la cathédrale et du musée inca dont il a été question un peu plus haut.
Après ces deux visites, il est près de 17h30 et la nuit tombe. Pour regagner notre hôtel tout à l'est de la ville, nous nous risquons à faire appel à un taxi Tico, une petite Deawoo, non pas jaune comme à Arequipa mais blanche ici. Le véhicule semble assez déglingué mais le chauffeur paraît sérieux. Pour 3 personnes, nous proposons la course à 3 soles! Après une petite hésitation, le chauffeur accepte alors que le tarif est normalement de 4 soles. Conduite très sportive mais le chauffeur semble sûr de lui et nous nous en remettons comme lui à la grâce des images pieuses qui servent d'amulettes porte-bonheur. Il n'y a que cela à faire car en cas d'accident ce genre de voiturette ne pèserait pas lourd contre un véhicule plus important.
Notre programme ne nous laisse pas assez de temps pour visiter les églises San Francisco et de Santa Clara.
Il ne nous permet pas non plus d'aller visiter la forteresse de Sacsahuaman (ou Sacsayhuamán), installée à 3km sur les hauteurs qui dominent le nord de la ville. Il suffirait même d'une petite heure pour s'y rendre à pied... Le site est inscrit au Patrimoine de l'UNESCO depuis 1983.
Cette forteresse qui servait aussi de lieu de culte fut construite au temps de Pachacutec. Elle comporte trois lignes de murailles en zigizag, faites de blocs cyclopéens atteignant des dizaines de tonnes (jusqu'à 350 selon certaines sources!). Même en faisant travailler 30 000 personnes, comment ont pu être déplacées et façonnées de telles masses par une civilisation qui n'utilisait pas la roue? Cette forteresse pouvait accueillir 5 000 soldats et était couronnée de tours et disposait d'un système d'adduction d'eau. Un siècle plus tard, en 1534, les Espagnols s'en emparèrent jusqu'à ce qu'elle soit reprise l'année suivante par les rebelles de Manco Inca qui durent s'enfuir en 1536, sous la pression des Espagnols.
La Fête du Soleil, Inti Raymi, s'y déroule tous les ans, peu après le solstice, le 24 juin, non pas le solstice d'été car nous sommes dans l'hémisphère sud, mais le solstice d'hiver austral. A la stricte date du solstice que célébraient les Incas, le clergé espagnol qui la jugeait trop païenne a substitué la date de la Saint Jean.
Dans les environs de Cuzco, les voyageurs peuvent également visiter les sites de Qenko (ou Kenko), un sanctuaire rupestre, de Puca-Pucara (site de terrasses et de fortins) et de Tambomachay (pavillon de chasse et bains de l'Inca et de ses épouses), célèbre pour ses eaux thermales canalisées, ainsi que les sites de Lanlakuyoq, Kusilluchayoq et Laqo.
Possibilité aussi de visiter des villages agricoles comme Oropesa ou Tipon.
PEROU