EL JADIDA.
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LA MORT DANS L'ISLAM
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Pour changer, un sujet pas follement joyeux!

Dans une pratique orthodoxe de l'Islam, il n'y a pas de culte des morts. La dépouille de la personne qui a quitté ce monde n'est pas placée dans un cercueil, la tombe n'est marquée que par deux simple pierres à hauteur des extrémités (pour éviter une autre inhumation au même endroit), elle n'est pas fleurie ni entretenue. Si lors de l'inhumation, une prière des morts est dite, cela se fait debout et chaussé car les cimetières sont des lieux impurs et, par la suite, on n'a aucune raison de venir y prier.

Les gens simples ont besoin de concret face à l'abstraction du dogme.
Le culte des saints ou marabouts est une forme d'hérésie pourtant très populaire dans bien des pays d'Islam dont le Maroc, comme en témoignent les nombreux petits édifices cubiques surmontés d'une coupole en clocheton, les koubbas, également appelés marabouts.
De superbes mausolées ou zaouïas ont été édifiés en mémoire des saints les plus populaires
Il en était de même des rois et des princes souvent inhumés dans d'imposant mausolées (à Rabat, Meknès, Marrakech...).
Aujourd'hui, de plus en plus de familles ne se conforment pas aux stricts principes de l'Islam et copient la tradition occidentale en édifiant de dispendieux monuments funéraires

La plupart des inhumations sont orientées nord-sud car le défunt enveloppé d'un linceul en lin, sans couture, est couché sur le coté droit, dans une tombe creusée à un mètre de profondeur, la tête tournée à gauche vers La Mecque (autrement dit l'est). La disposition perpendiculaire peut aussi se rencontrer. Cette bizarrerie n'est qu'apparente car le corps peut aussi être couché sur le dos avec la tête à l'est.
Seuls les hommes accompagnent la dépouille au cimetière. Les femmes n'ont le droit de s'y rendre que trois jours après l'inhumation.


 

Derniers regards sur la baie d'Essaouira...

ESSAOUIRA     ESSAOUIRA
En quittant ESSAOUIRA...


...avant un trajet d'environ 340 km au départ d'Essaouira...

Première étape d'environ 120 km...

En direction du nord, la route court parallèlement à la côte, en traversant des forêts de thuyas (variété dite "du Japon" !) et en laissant à sa droite le Jbel Hadid (la montagne de fer) puis elle traverse l'oued Tensift venant de Marrakech.
Les sols sont souvent rocailleux et desséchés.


 

Safi fut longtemps portugaise avant d'être, dès 1577, résidence du consul de France au Maroc.

Nous nous contentons de traverser cette ville.

L'arrivée vers la ville en venant du sud est assez peu engageante avec l'importance de grands sites industriels de chimie (fumées, odeurs et rejets en mer): pétrochimie (des pétroliers sont en attente au large) et phosphates (immenses trains).
Le pays dispose des trois quarts des réserves mondiales de phosphates et c'est sa seconde ressource (après les devises rapportées par les travailleurs émigrés).

C'est aussi un important port de pêche industrielle à la sardine et aux anchois. Mais cette activité décline depuis le naufrage d'un pétrolier au large du port.


La fabrication de poteries en argile rouge (tajines notamment) d'El Jadida tend à disparaître, concurrencée par celle en glaise grise de Fès qui ont la réputation de mieux supporter la cuisson (les autres étant réservées à la présentation)






Seconde étape d'environ 230 km.

La route côtière qui offre de beaux points de vue sur la mer.

Nous passons près de Oualidia, charmante petite station balnéaire sur une lagune. Activités d'ostréiculture et de mytiliculture.

Des cultures maraîchères intensives le plus souvent sous serres font leur apparition: tomates, carottes, potirons... qu'il faut parfois protéger de l'ardeur du soleil.
D'autres cultures en pleine terre sont curieusement installées tout près du rivage, abritées par des petits rideaux coupe-vent. Ailleurs, elles font place à de salines.

A l'approche de El Jadida, nous rencontrons à nouveaux des complexes chimiques, notamment à base de phosphates avec d'interminables trains stationnés en gare.

Nous déjeunons à Sidi Bouzid, la banlieue balnéaire de El Jadida, créée dans les années 1970.


El Jadida* ("la nouvelle").

EL JADIDA    
EL JADIDA.


Les Portugais établirent ici une ville nouvelle au tout début du XVIe s. qu'ils baptisèrent "Mazagan".
Ce fut leur principal établissement sur la côte atlantique jusqu'au XVIIIe s. lorsque le sultan s'en empara.


En entrant dans la ville ancienne au plan carré, on peut apercevoir le minaret de la mosquée et l'église de l'Assomption (XVIIe s.). On emprunte la rue principale qui est bordée de jolies maisons et échoppes.
Une rampe conduit sur le chemin de ronde des fortifications renforcées aux quatre angle de bastions (sur le bastion St-Sébastien se découpe le fronton blanc de la chapelle de l'Inquisition).
En suivant les remparts qui joignent les bastions de l'Ange et du St-Esprit, des charpentiers de marine s'affèrent à la construction de bateaux de pêche.

La ville ancienne garde cependant un charme authentique et sa médina a été classée au patrimoine mondial par l'UNESCO en 2004 .



Notre étape à EL JADIDA se poursuit par la visite de la "Citerne portugaise". Cet étrange édifice fut à l'origine une salle d'armes avant d'être utilisé comme citerne pour les besoins de la ville. Il s'agit d'une salle carrée de 34m de côté et soutenue par 5 rangées de piliers trapus. Mais l'édifice s'avéra mal adapté à ce nouvel usage car la citerne perdait beaucoup du précieux liquide.
Ironie, c'est dans ce cadre que furent tournées des scènes du film "Othello" (ôtez l'eau!)...

 

EL JADIDA     
EL JADIDA - la "citerne" portugaise

Il nous reste environ 100 km de route (plus exactement d'autoroute) pour atteindre Casablanca dans un paysage de grande plaine céréalière (blés tendres et blés durs qui ont été récoltés dès le mois de mai)



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MAROC