Quartiers du CASTELLO et de CANNAREGIO

Ouest du Castello (1)


Cannaregio, de l'est au nord

- de Sta Maria dei Miracoli à la Ca' d'Oro (2)
- le Ghetto (3)
- les Fondamenti (4
)

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Marco POLO...

Marco Polo serait né le 15 septembre 1254 à Venise (?) dans une famille de bijoutiers et il y est mort le 8 janvier 1324.

Ce marchand vénitien (accompagné de son père et son oncle) d'origine patricienne (noble) atteignit la Chine en 1275 en parcourant la Route de la soie. Il se mit au service du Grand Khan mongol. Pendant son séjour chinois de 17 ans (1274-1291), il fut employé par l'empereur mongol Kubilaï Khan (ou Kubilaïqui ou encore Xubilaï, petit-fils de Gengis Khan) qui achevait la conquête de la Chine et y installa une nouvelle dynastie (celle des Yuan).
Marco Polo fut chargé de diverses missions par Kubilaï Khan, tant en Chine que dans des pays de l'océan Indien.

Marco Polo aurait fait connaître en Occident la poudre à canon (à base de salpêtre, souffre et charbon de bois) mais pour certains, cette transmission se serait effectuée par le canal des caravanes arabo-perses qui commerçaient avec la Chine.
Toujours est-il que son usage connu en Europe remonte au XIIIe s. Ce n'est pas pour rien que la famille d'artificiers Ruggieri est d'origine italienne (de Bologne)...

L'introduction de pâtes dans la cuisine à la suite de ce fabuleux voyage serait une légende car si cette base alimentaire était connue en Chine depuis des millénaires, elle semblait également l'être depuis longtemps au Moyen Orient (Mésopotamie puis plus tard, monde arabe) et on utilisait déjà des pâtes en Italie avant le voyage de Marco Polo. Versons toutefois à son crédit qu'il a pu leur donner une nouvelle notoriété en faisant état des différentes farines utilisées en Chine pour leur confection et dans les façons de les cuisiner...

De retour à Venise en 1295, il combattit à Gênes, y fut fait prisonnier. Dans sa geôle de Pise, il dicta une narration (dont la véracité est contestée par certains spécialistes) de ses voyages dans les États de Kubilaï intitulée à l'origine "Le Livre des Merveilles", parfois appelé aussi "Le Million" et plus connu "Le Devisement du monde".

Après sa libération, il vécut dans quartier de Cannaregio, près de l'église Santi Apostoli. La Casa Polo, maison familiale détruite par un incendie en 1598 (le théâtre Malibran a été construit en 1677 sur ses fondations).

Il est enterré dans l'ancienne église San Lorenzo située dans le quartier du Castello, non loin de l'église San Zanipolo, donc dans le secteur voisin de celui où il avait habité..

 

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GhettoScuola di San Marco (hôpital) et San ZanipoloCa' d'OroRiva degli SchiavoniQuartier de CANNAREGIOQuartier du CASTELLO

 

Ouest du CASTELLO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)

En quittant la Piazza San Marco par les quais situés à l'est, on passe immédiatement dans le quartier du Castello puisque le Pont des Soupirs enjambe le Rio della Paglia qui est la limite. Les prisons (prigioni) du Palais des Doges sont donc dans ce quartier...

Nous nous trouvons alors sur la superbe promenade qui longe le bassin de Saint Marc et s'en va jusqu'aux Jardins de la Biennale. Nous n'irons pas jusque là.

Riva degli Schiavoni 
Eglise San Zaccaria 
Eglise San Zaccaria
Ruga Giuffa 
Calle del Piombo 
Santa Marina

La Riva degli Schiavoni, selon les uns c'est "le Quai des Esclaves" pour d'autres c'est "la Rive des Slaves"...
Un peu après l'hôtel Danieli (un 5* issu du regroupement de trois palais construits du XVe au XXe s.) et le pont sur le Rio del Vin, au niveau des embarcadères de San Zaccaria, nous voyons l'imposante statue équestre en bronze du Roi Victor Emmanuel II due à Ettore Ferrari et inaugurée le 1er mai 1887 à la gloire du roi d'Italie qui a libéré la ville en 1866.
Le monument est complété par l'évocation de deux épisodes précédents cette libération définitive. Sur le devant le lion ailé déchire le traité de 1815 par lequel Napoléon cédait Venise à l'Autriche tandis que, sur l'arrière, on voit le lion enchaîné, qui tente de se libérer de ses fers, ce qui évoque la révolte de 1848-49.
De là, on peut s'enfoncer dans le quartier, en direction de l'église San Zaccaria. Sur ce campo s'élève l'église d'un ancien couvent de religieuses. Avec des éléments plus anciens (byzantins et romans), l'édifice est surtout représentatif des styles gothique et renaissance des XVe-XVIe s.


En poursuivant plus à l'est, vers le Campo Bandiera e Moro, on a arrive à
l'église San Giovanni in Bragora, reconstruite au XVe s.

La petite Calle del Dose conduit à l'Osteria Ai Schiavoni où nous avons pris notre premier dîner. Personne d'autre sur la petite terrasse sinon de petits moustiques! Nous mangeons à la carte un primo piati pour 19€  TTC (les menus touristiques sont à 14€  et 18€): risotto aux fruits de mer ou risotto à l'encre de seiche, tagliatelles au crabe et aux crevettes, pavé de saumon au goût sûre, sur...prenant! Tout compris, envrion 21,50 par personne.
Est-ce au manque de fraîcheur ou au passage dans une marinade, toujours est-il que la saumon resta sur l'estomac de notre compagnon qui avait malencontreusement fait ce choix... Quant à l'offre de dessert à la carte, elle se réduisait à des glaces industrielles! Passons...

Après dîner, en revenant vers le Palais des Doges, on franchit les ponts sur les canaux Rio della Pietà (en passant devant l'église du même nom datant du XVIIIe s.) et Rio dei Greci d'où l'on voit parfaitement l'élégant campanile blanc en marbre et pierre d'Istrie de l'église San Giorgio dei Greci, campanile penché depuis sa construction fin XVIe début XVIIe s..

 

Autre parcours, un jour de grève de vaporetto (jusqu'à 16h30!), qui va nous faire traverser le Castello en direction du nord pour atteindre Cannaregio. Après avoir dépassé le Campo San Zaccaria, on emprunte sur la gauche la Calle Rota prolongée par la Calle Ruga Giuffa qui fait passer entre le Palais Grimani et la Pinacothèque Querini, juste avant d'arriver à l'église et au vaste campo Santa Maria Formosa ("gironde"!). Sur des bases byzantines, elle a été reconstruite au XVIe s. avec un plan en croix latine. Ses absides cylindriques sont toutes simples. Le campanile date du XVIIe s. Le campo est très agréable. Outre l'église s'y dresse aussi la façade du Palais Malipiero-Trevisan et les Palais Dona de style gothique (bâtiment du XVIe s. à gauche, du XVe à droite). Une jolie petite maison en brique rouge agrémentée de croisillons se niche dans un coin de la place.

Nous poursuivons par la Calle Borgoloco en passant le Rio del Paradiso, le Rio del Piombo pour arriver au Campo Santa Marina. Nous trouvons là à la frontière des quartiers San Marco, Castello et Cannaregio, secteur que nous avons parcouru en gondole mais je n'y reviens pas ici.

 

Nous faisons une incursion dans le quartier de Cannaregio en passant le Rio di Santa Marina et près du Palais Pisani où se déroule une exposition de sculptures de l'Ecossaise, Karla Black, dans le cadre de la Biennale. Nous passons devant l'église Santa Maria dei Miracoli, joyau de la Renaissance (fin XVe s.), édifice revêtu de plaques de marbre polychrome qui fut bâti pour abriter une peinture miraculeuse de la Vierge due à Nicolo di Pieto (elle aurait versé des larmes en 1480).

Palais Pisani Santa Maria dei Miracoli  Santa Maria dei Miracoli
Incursion dans le quartier de CANNAREGIO

Puis empruntant le pont sur le Rio della Panada et la Calle Giacinto Gallina et le pont sur le Rio dei Mendicanti ("des mendiants"), nous revenons dans le quartier de Castello, sur le Campo di Santi Giovanni et Paolo. Plusieurs choses à y voir.

Sur la place est érigée la statue équestre en bronze (dorée autrefois) de Bartolomeo Colleoni, chef des mercenaires bergamaschi (de Bergame) au service de Venise en 1448.

LES "SCUOLE"

Il y avait des Scuole de pure dévotion mais la plupart d'entre elles avaient plus une fonction corporative et mutualiste pour un groupe social donné. Leur puissance s'exprimait aussi par le fait de posséder les plus beaux bâtiments, les plus belles oeuvres d'art, en sus... des plus précieuses reliques.
Ces confréries vont participer à l'essor formidable de l'art vénitien sur la même période en nourrissant et payant, souvent largement, un nombre important d'artistes vénitiens ou étrangers.

Parmi les Scuole, la Scuola di San Rocco est encore active, ses membres se réunissent encore et on peut les voir avec leurs habits de Pénitents aux capuchons percés de trous pour les yeux lors de certaines fêtes à l'Eglise des Frari.
On parlera de la visite de cette Scuola dans la page suivante.

 

Sur la gauche de la place se dresse la façade blanche de la Scuola Grande di San Marco. La scuola n'est pas une école mais le bâtiment d'une oeuvre de bienfaisance, d'une confrérie.
L'entrée est encadrée par deux lions tandis qu'un troisième, un lion ailé de Saint Marc, orne le fronton de l'édifice. Ce bâtiment qui date de la fin du XVe s. a remplacé un édifice antérieur détruit par un incendie. La scuola qui avait été prééminente par rapport aux autres scuole fut supprimée au XIXe s. et la ville en a fait un hôpital qui existe toujours, l'Ospedale, tandis que les toiles des grands maîtres qui l'ornaient, notamment celle des "Miracles de Saint Marc" due au Tintoret, ont été transférées à la Galleria dell' Accademia que l'on visitera bientôt (quartier Dordosduro).

Le fond de la place est occupé par la haute façade en brique de l'église de Santi Giovanni e Paolo, abrégé en San Zanipolo en dialecte vénitien, bâtie aux XIVe-XVe s., donc typiquement gothique. Cette façade été autrefois habillée d'un revêtement de marbre. En revanche, le portail à colonnes de marbre provenant d'une église de l'île de Torcello est toujours en place. Un coup d'oeil rapide à l'intérieur permet de voir sur le mur gauche de la nef, des tombeaux de doges inhumés en ce lieu (25 doges sont inhumés ici). Le temps nous manque pour aller admirer les tableaux de maîtres (Bellini, Véronèse, Tintoret, Titien...).


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Est de CANNAREGIO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)

La Strada Nova

Pour retourner dans le quartier de Cannaregio, nous repassons le Rio dei Mendicanti. Nous déjeunons (bien: daurade, bar, turbot, lasagnes aux fruits de mer) dans cette rue, à l'Osteria da Alberto où nous apprécions bar, daurade ou turbot.

 

Nous revenons près de l'église Santa Maria dei Miracoli pour nous diriger vers le tout proche Campo Santa Maria Nova, en passant le canal.De là nous avons encore une meilleure vue sur l'église Santa Maria dei Miracoli, par son chevet. Au fond du Campiello Santa Maria Nova, on voit la façade gothique du Palazzo Boldu.

Strada Nova, Santa Fosca Santa Fosca: Fra Paolo Scarpi
Strada Nova, Santa Fosca Strada Nova, Santa Fosca

Cap vers l'ouest par la calle della Malvasia (nom d'un cépage), le Campo San Canzian et le Rio dei Santi Apostoli. Nous arrivons alors dans une étonnante partie de la ville. Plus de ruelle sinueuse mais presque une avenue, heureusement piétonne, la Strada Nova ("la Nouvelle Route")! En fait elle longe sur 400m les façades arrières d'une série de palais donnant sur la rive est du Grand Canal.

 

Notamment de la Ca' d'Oro où nous avons le projet de visiter la Galleria Franchetti (en 1916, le baron Franchetti fit don de sa collection à la ville) en y accédant par une ruelle latérale conduisant au Grand Canal. Déception, pour cause de grève on ne pourra pas accéder à la galerie où l'on peut admirer des oeuvres de Giorgione, Montegna, Carpaccio, Titien, Lombardo...

Il ne nous sera possible que de jeter un oeil depuis l'entrée de la cour au centre de laquelle on voit une margelle en marbre rose de B. Bon sculptée en 1424 ainsi qu'un escalier extérieur sur arcades gothiques. Notre déception nous pousse jusqu'au bout de la ruelle d'où nous pouvons profiter d'une vue oblique sur la superbe façade orientée sur le Grand Canal. Ben restaurée, elle a fière allure avec sa marqueterie de marbre et ses arcs trilobés qui témoignent de son époque (XVe s.), même si elle a perdu sa dorure...

Retour sur la Strada Nova qui franchit le Rio San Felice, église San Felice, Rio di Noale, église et Campo di Santa Fosca (vierge et martyre du IIIe s.). Sur la place est érigée une statue représentant Fra' Paolo Sarpi, un religieux qui étudia le rôle de l'iris dans le mécanisme de la vision et qui élabora une doctrine prônant la séparation entre les pouvoirs spirituels et temporels afin d'apaiser des conflits entre Venise et Rome.
La Strada Nova devient Rio della Maddalena ce qui nous amène au Campiello dell' Anconeta. Une large rue, Rio Terra San Leonardo (rio terra désigne un canal comblé, de terre), débouche sur le Pont de Guglie (Guglie signifie "Pyramides" et évoque les quatre petites pyramides érigées aux extrêmités des parapets) qui permet de franchir l'un des principaux canaux de la ville, le Canal de Cannaregio. Vers le sud, nous voyons la façade blanche du Palazzo Labia (XVIIe s. construit pour de riches marchands espagnols, cadre d'un célèbre bal en 1951, vendu à la Radio Audizioni Italiane -RAI- dans les années 1960) au-dessus de laquelle émerge le campanile de l'église San Geremia (XVIIIe s.).


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Le Ghetto

 

Nous ne passons pas le pont mais suivons la rive du canal par la Fondamenta di Cannaregio sur une centaine de mètres. Une fondamenta est une rue qui longe un canal large alors que les rii (pluriel de rio) sont directement bordés de maisons.
Nous entrons dans le ghetto, le quartier juif par la Calle del Ghetto Vecchio ("vieux ghetto") et nous rendons sur le Campo di Ghetto Nuovo ("nouveau ghetto") où se trouve le musée. En y arrivant, nous passons devant quelques maisons juives et voyons même un juif orthodoxe, avec barbe et chapeau noir. Un peu plus loin on peut s'amuser de l'humour juif, teinté d'autodérision devant un vitrine: cartes pour des évènement, jeu d'échec opposant Juifs
ashkénazes et sépharades, figurines en verre (évidemment) de rabnins jouant aux équilibristes avec une torah.

Ghetto est une déformation du vénitien getto ou gheto qui signifie "fonderie", "fusion" puisque c'est ici que se trouvaient les anciennes fonderies de canons. Ce quartier fut dévolu aux Juifs par un décret de 1527 (ou 1516?) qui les obligea à quitter l'île de la Spinalunga, qui avait alors pris le nom de Giudecca, qu'on leur avait attribué au XIIe s. pour s'installer dans le secteur de "la nouvelle fonderie", Geto Nuovo. Venise a donc le triste privilège de voir associer son nom à ce type de ségrégation... Ce premier ghetto accueillit des Juifs ashkénazes (provenant d'Europe), c'est le plus ancien d’Europe demeuré quasiment intact depuis sa création.
En 1541 (ou 1589?) des centaines de Juifs sépharades fuyant l'Inquisition en Espagne vinrent s'y réfugier. Mais en raison du manque de place, malgré la surélévation des immeubles, en 1633 il leur fut dévolu le quartier voisin, de "l'ancienne fonderie", Ghetto Vecchio.
Ici se rassemblèrent donc les Juifs de la diaspora : Ashkénazes (d'Allemagne et d'Europe centrale), Sépharades (d'Espagne et du Portugal), Levantins (Constantinople)... Ils devaient porter un signe distinctif (qui a varié) de couleur jaune, la couleur du crime et de la folie, sous peine d'amende et de prison et ils n'avaient pas accès aux puits, ou plus exactement aux citernes, des autres quartiers car on craignait qu'ils les empoisonnent. De même, ils étaient enfermés dans leur quartier le soir venu et pendant les fêtes chrétiennes. Pourtant c'étaient les prêteurs juifs qui finançaient largement le commerce vénitien. Leur nombre dépassa les 5000 personnes.
En 1797, Napoléon rétablit les Juifs de Venise dans une citoyenneté de plein exercice mais moins de deux siècles et demi plus tard, Mussolini leur appliqua des rois raciales et la majorité des quelque 1700 Juifs qui restaient ici furent raflés le 5 décembre 1943 et le 17 août 1944 et envoyés vers les camps. Moins d'une quarantaine en revinrent...

Nous avons opté pour une visite combinant l'accès au Musée Hébraïque (Museo Ebraico ou Museo di Arte Ebraica) et la visite guidée de trois des cinq synagogues (cher: 8,50 Euros).

Museo Ebraico: Thorah Museao Ebraico: Gabriele Mandel Khan
Museo Ebraico:  Tobia Ravà Museo Ebraico:  Tobia Ravà
Le Ghetto: synagogue Levantine Le Ghetto: synagogue Levantine
 

Comme il se doit, sur l'encadrement droit de la porte du musée est fixé une mezouzah (symbole du parchemin marquant un lieu juif).
Le musée en lui-même est d'un intérêt limité, en dehors de sa librairie.
Sur trois étages, on y voit des rouleaux de la Torah, des Menorah (chandeliers à sept branches) en argent, des mobiliers, bijoux et textiles des XVIe au XIXe siècles, d'anciens livres en hébreu, des maquettes de synagogues, des contrats de mariage...
Tout aussi intéressante était l'occasion de voir l'e
xposition de tableaux contemporains d'une vingtaine d'artistes qui y était présentée jusqu'au 10 novembre 2011, notamment ceux de Dorit Feldman, Frank Lalou, Gabriele Mandel Khan, qui joue avec des lettres, ou Tobia Ravà qui, lui, joue avec des chiffres!

Le quartier compte 5 synagogues, appelées scuole par assimilation aux confréries catholiques.
Les trois plus petites (capacité de 25 personnes), logées dans des étages du quartier du Ghetto Nuovo, sont
- la Scuola Grande Tedesca (1528), la synagogue allemande, la plus ancienne,
- la Scuola Canton (1532), d'origine française, la plus belle
- et la Scuola Italiana (1575).
Nous avons visité les deux premières de rite ashkénaze.

Dans le Ghetto Vecchio, l es plus importantes sont la Scuola Levantina (1538) avec 100 places et surtout la Scuola Grande Spagnola (1555, restaurée en 1635 ou et 1654) avec 300 places. La première, que nous avons visitée, sert encore de lieu de culte en hiver (elle est chauffée) pour la petite communauté juive (environ 400 personnes) et la seconde en été.

 

Pour la visite de trois synagogues, il a fallu attendre notre guide Francesca pendant une demi-heure (la visite commençant à 15h30). Visite guidée en anglais, interdiction de photographier et les messieurs sont priés de se couvrir la tête avec une kippa.

La visite a commencé par les synagogues situées dans les étages en partant du musée, d'abord la riche Scuola Grande Tedesca qui par structure ovale et son premier étage avec balcon s'inspire de celle des théâtres du XVIIIe siècle.
La Scuola Canton révèle des influences chrétiennes avec sesdouze paysages de l’Ancien Testament (toutefois des êtres vivants n'y apparaissent pas conformément à l'interdit juif portant sur leur représentation).
Après quoi nous avons traversé le Campo du Ghetto Nuovo, en passant devant le bâtiment du XVe s. où se trouve la Scuola Italiana, en étage, au-dessus de l'hôtel Locanda del Ghetto. Arrivés dans le Ghetto Vecchio, nous avons visité la Scuola Levantina, toute proche de la vaste Scuola Grande Spagnola.

Dans la salle de prière, deux emplacements sont importants et rappellent la disposition du Temple de Jérusalem, selon la tradition.
L'estrade avec un pupitre, une sorte de chaire, équivalent de l'autel du Tabernacle, s'appelle la Tevah chez les séfarades et Bimah chez les ashkénazes. C'est là que se tient le rabbin qui lit la Thora. Traditionnellement située au milieu de la prière, elle a été déplacée à une extrémité de la salle faisant face aux fidèles, pour utiliser au mieux l'espace réduit et profiter de la clarté diffusée par les dômes vitrés émergeant des toits.
L'équivalent du Saint des Saints, une armoire, équivalent de l'Arche d'alliance, contient les rouleaux de la Torah. Les ashkénazes l'appellent Arche sainte (Aron Haqodesh), tandis que les sépharades l'appellent Heikhal (Temple). L'arche est normalement (sauf difficultés structurelles) située sur le mur orienté vers Jérusalem, donc à l'est (Mizra'h) ici puisque l'on est dans un pays situé à l'ouest de Jérusalem.

Avant de quitter la Campo di Ghetto Nuovo, nous jetons un coup d'oeil sur les les hauts-reliefs en bronze fixés aux murs fermant le nord de la place. Ces sculptures commémorent la Shoah.

Pour avoir plus de précisions sur le judaïsme, il est possible d'utiliser le lien vers le voyage en Jordanie et Israël.


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Les Fondamenti

 

Après y avoir passé une heure et demie, nous quittons le ghetto en direction du nord, par le pont du Ghetto Nuovo qui enjambe le Rio di San Girolamo. Nous allons attaquer le réseau des fondamenti pour essayer d'atteindre l'un de nos objectifs de visite, l'église de la Madonna dell' Orto avant 17 heures.
Si nous avions pu visiter la Galerie Franchetti à la Ca' D'Oro, la question ne se poserait même pas!

Maison du Tintoret

Un peu avant d'y arriver, sur la Fondamenta dei Mori (des marchands arabes), nous passons près de la Casa del Tintoretto, "la Maison du Tintoret" où le peintre passa les vingt dernière années de sa vie. Un buste et une plaques commémorent l'artiste. Cette maison était le magasin d'épices des Mastelli dont le palais se trouve juste sur l'arrière. Nous passons encore devant un petit oratoire construit en 1668 et dédié à Saint Antoine de Padoue (le célèbre saint de la ville voisine).

Raté pour la visite de l'église de la Madonna dell' Orto! Ce qui était prévisible compte tenu du déroulement inversé de notre circuit du jour en raison de la grève des vaporetti...
Nous sommes à la porte de l'église à 16h58 (!) et la préposée nous en refuse l'entrée (à 3 Euros). Nous nous permettons out juste de jeter un coup d'oeil furtif par l'entrebâillement... ce qui nous révèle une église d'aspect dépouillé.
Autrefois dédiée au patron des voyageurs Saint Christophe, elle fut ensuite renommée Madonna dell'Orto en raison de la découverte en 1377 dans le jardin (orto), à proximité de l'église, d'une statue de la Vierge que l'on pensait miraculeuse. La façade de style gothique tardif (milieu du XVe s.) est composée de briques et de pierres blanches. La statue ornant le haut du portail est celle de Saint Christophe (due à B. Bon) et les petites statues qui ornent le frontispice au niveau des latéraux sont celles des douze apôtres. Elle abrite des tableaux du Tintoret qui habitait le quartier, ainsi que des oeuvres de Giovanni Bellini, Titien, Giambattista Cima di Conegliano, Jacopo Palma le Vieux... Les cendres du Tintoret et de certains de ses enfants se trouvent dans la chapelle à droite du choeur.
A défaut, nous avons la possibilité de jeter un coup d'oeil au cloître voisin qui date également du milieu du XVe s. Il est bordé d'arcades sur trois côtés et sert à de exposition dans le cadre de la Biennale.

Après quoi nous avons tout loisir d'observer la façade du Palazzo Mastelli. C'étaient des marchands arabes, mori, comme le montre le haut-relief de marbre blanc représentant un chameau conduit par un homme enturbanné. Enrichis, ils furent surnommés mastelli ce qui signifie "baignoire" car on disait qu'ils en avaient remplies de pièces d'or.

 

Il fait beau et nous décidons de passer le début de soirée dans ce quartier agréable, ignoré de la majorité des touristes. Par la Fondamente Gasparo Contarini, nous nous rendons vers la Sacca della Misericordia, ce dernier petit "carré" de Venise a échappé au remblaiement. La Sacca est un bassin qui sert de port ouvert sur le Canale delle Navi. De cet endroit et compte tenu de l'heure, nous avons une vue parfaite sur l'Isola di San Michele, le cimetière de Venise.

Le Corte Vecchia et la Calle Trevisan, nous amène sur la Fonfamenta della Misericordia qui, vers l'est, se prolonge sous le nom de Fondamenta degli Ormesini où, pour profiter su soleil couchant, nous investissons la terrasse du Dodo Caffé, afin d'honorer l'apéritif typique de Venise, le spritz, une sorte de kir sur une base de vin blanc sec et pétillant, prosecco, avec l'ajout d'Arperol ou de Campari (plus coloré, plus amer et plus fort), d'un peau d'eau et de glaçons... pour 3 par tête...
La nuit approchant, nous poussons un peu plus loin, sur la Fondamenta delle Cappuccine, et c'est la terrasse de l'Osteria Bea Vita
qui nous accueille pour dîner: risotto aux fruits de mer, raviolis (agnolotti) aux épinards, pavé de boeuf avec une sauce au vin...). On s'en sort pour 18,20 par convive.

En espérant que le service des vaporetti aura repris, nous gagnons l'embarcadère de la Madonna dell' Orto par les Calli del Forno, Loredan, Fondamenta dell'Orto et le dédale de la Calle Piave.


Après notre long parcours pédestre, nous embarquons sur le vaporetto n°51 pour revenir à San Marco...


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