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En quittant Amman, la plupart d'entre nous réalisons à quel point
nous lisons superficiellement la documentation transmise par le Tour Operator
mais il faut dire que celle-ci est passablement trompeuse. Le descriptif parle
du point de passage de frontière Sheikh Hussein mais la carte qui l'accompagne
trace un passage direct au niveau de Jéricho... Il s'avère que ce
dernier passage est réservé exclusivement aux Palestiniens et que
pour les autres personnes passant de Jordanie en Israël, ils n'existent que
deux passages, un au sud et un au nord. C'est ce dernier que nous devons emprunter
soit plus de 150km au lieu d'une cinquantaine de kilomètres ou soit encore
deux ou trois heures supplémentaires
de trajet. Ce n'est pas négligeable même si l'on
a pris la précaution de partir dès 7h, ce qui s'avérera bien
insuffisant.
Pendant ce long trajet, Iyad nous passera de la musique et surtout
des chansons de la chanteuse libanaise Nouhad
Haddad, plus connue sous son nom de spectacle
de Fairuz (ou Fairouz ou Fayrouz), qui reste une idole en Jordanie
bien qu'elle ne soit plus très jeune (née le 21 Novembre 1935)...
Sur
un court trajet, nous empruntons la route du nord menant vers Jérash avant
d'obliquer vers l'ouest, au niveau de la ville de Salt (première capitale
du royaume) afin de gagner la route qui longe le Jourdain en direction du nord.
Les bourgades que nous traversons n'affichent pas une grande prospérité.
Toutefois, on peut voir un peu de cultures irriguées le long de la vallée
du Jourdain qui, en certains endroits, atteint 15km de largeur.
Les Jordaniens
(et les Palestiniens) accusent Israël de faire de trop gros prélèvements
sur le Jourdain. Iyad explique que c'est pour cela que, par exemple, le prix du
kilo de tomates a été multiplié par 30 (!) en quelques années,
passant de 0,05DOD à 1,5JOD.
Arrivée
à la frontière, côté jordanien, à 9h. Les
photos dans la zone frontière sont interdites (en principe). Premier contrôle
de nos passeports dans le bus par un policier jordanien. Nous devons descendre
pour un nouveau contrôle de passeport et un contrôle biométrique.
Puis la taxe de sortie de Jordanie doit être acquittée. Nous arrivons
alors au poste frontière israélien et attendons une demi-heure dans
le bus. Un "civil" déambule sur l'aire d'attente avec un pistolet-mitrailleur
à la main tandis que des personnels en uniforme inspectent les camions
dans une file voisine. Pour ce faire ils utilisent des miroirs placés au
bout d'un manche afin de voir s'il n'y a rien de suspect sous les véhicules.
Finalement les camions passent bien plus vite que nous.
Nous allons quitter
Iyad, notre guide jordanien, ainsi que notre bus pendant une journée et
demie, et nous devons passer les contrôles israéliens sans sa présence
mais il nous assure qu'il n'y aura pas de problème et que nos passeports
ne recevront pas le cachet de visa israélien afin que nous puissions les
utiliser par la suite dans les pays arabes. Mais
pour
plusieurs d'ente nous, les choses ne se dérouleront pas exactement ainsi
et ils se retrouveront avec leur passeport "grillé".
Lorsque nous aurons franchi les divers contrôles policiers et douaniers jordaniens et israéliens, il sera presque 11h30 ! La présence dans le groupe d'une voyageuse d'origine maghrébine au nom à consonance arabe (en fait plutôt berbère) aura allongé la durée des contrôles d'une demi heure environ. Elle a été isolée, conduite dans un bureau où on lui a demandé de donner sa généalogie sur plusieurs générations et de réciter une prière en arabe... (ce qu'elle ne sait pas faire!).
D'un
bus Mistsubishi nous passons à un bus Mercédès et notre guide
est maintenant une Palestinienne chrétienne nommée Henriette
employée par le réceptif O.S. Tours & Travel.
Nous
passons la ville frontière de Beth-Shean, sans la visiter.
Cest
l'une des 10 villes de la Décapole, surnommée la "Pompéi
du Proche-orient" avec son amphithéâtre romain bien conservé.
Le
Talmud mentionne cette ville comme étant "l'entrée au paradis".
C'est l'un des plus grands
sites de fouilles d' Israël....
La
rive occidentale du Jourdain semble plus riche que la rive jordanienne,avec plus
de cultures, de palmeraies et de vergers irrigués près du Jourdain.
Les
Israéliens semblent accaparer une grosse partie des eaux du Jourdain y
compris en amont du Lac de Tibériade, au détriment des Jordaniens
et des Palestiniens (non respect des accords de partage).
A son débouché dans la Mer Morte, le Jourdain n'est plus qu'un ruisseau
aux eaux sales. De
plus, les colonies juives pompent, par des captages à grande profondeur,
dans la vaste nappe phréatique fossile qui se trouve dans le sous-sol de
la Cisjordanie.
Une
vingtaine de kilomètres après le passage de la frontière,
nous passons en territoire palestinien sans vraiment nous en rendre compte dans
la mesure où la vallée du Jourdain est sous contrôle israélien.
Depuis les accords d'Oslo de 1994, les permis de circulation comportent 3
catégories: A, petite zone (Gaza et seulement 3% de la Cisjordanie) relevant
de l'autorité palestinienne incluant les villes palestiniennes (dont Bethléem
où habite Henriette), C la plus étendue (70% du territoire en Cisjordanie
incluant les colonies israéliennes et Jérusalem-est)
dépendant des seuls Israéliens et enfin la zone B très morcelée,
gérée en commun et qui couvre principalement des secteurs ruraux
dont la zone frontalière que constitue la vallée du Jourdain. A
noter qu'Israël respecte peu ces zones. Une centaines de check-points fixes
émaillent les routes de Cisjordanie.
Par moment le couloir routier que
nous empruntons est bordé de clôtures barbelées...
Henriette
nous fait remarquer des plantations qui ont été détruites
par les Israéliens dans cette zone B au prétexte de raisons de sécurité,
afin de dégager la vue.
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Nous voici donc effectuant une sorte de pélerinage-éclair sur les pas des papes JeanPaul II et Benoît XVI qui visitèrent les lieux saints de Jordanie, d'Israël et de Palestine. le premier lors d'un voyage jubilaire (année de pénitence pour les catholiques) du 20 au 26 mars 2000 et le second, l'an dernier, du 8 au 15 mai 2009.
Compte
tenu de l'horaire déjà avancé, Henriette émet de sérieux
doutes sur la possibilité de visiter les sites musulmans de Jérusalem
qui ne sont ouverts aux touristes que jusqu'à 13 heures ce jeudi et n'oublions
pas que demain c'est vendredi, jour de la grande prière...
Brève
"pause technique" dans une station service où quelques militaires
israéliens tuent le temps.
Le paysage se fait plus rude avec des collines
et montagnes arides où l'on aperçoit quelques troupeaux de chèvres
et de moutons et quelques campements de Bédouins.
Henriette meuble le
trajet en essayant de relever un impossible défi, nous inculquer des rudiments
de l'histoire biblique, ce qui n'intéresse pas forcément tout le
monde et alors que nous sommes fatigués et avons faim.
Lorsque
nous arrivons dans la banlieue nord-est de Jérusalem il est 13h15, donc
nous ne visiterons pas les lieux saints musulmans...
JERUSALEM-est ("la cité de la paix" en hébreu... un nom bien mal donné !)
Nous voici dans "la ville trois fois sainte", ville sainte des grandes religions monothéistes: juive, chrétienne et musulmane.
Construite sur un plateau à près de 800 mètres d'altitude (donc à 1200m au-dessus de la Mer Morte), la ville compte envion 800 000 habitants, un premier tiers, des Juifs pour l'essentiel, vivant à l'ouest tandis que la population de Jérusalem-est se partage entre Juifs et Palestiniens.
Nous arrivons au Mont Scopus, peu après être passés non loin
du camp de réfugiés de Shuafat. Nous longeons une ce qui doit être
une zone palestinienne enfermée derrière la Barrière de sécurité
ou Mur de séparartion, autrement dit lle fameux "mur de la honte",
haut de 8m et renforcé de miradors. Vers le sud, sur une colline, nous
apercevons la colonie israélienne de Ma'aleh Adumin, à quelques
kilomètres à l'est de Jérusalem. Nous passons devant l'Université
avant de nous arrêter pour déjeuner au Shalizar, restaurant
palestinien chrétien de Jérusalem-est. Petit restaurant mais cadre
bien sympathique et on y mange bien. Les Nations-Unies interviennent dans ce secteur
à en juger par la présence de voitures dotées de l'acronyme
"UN".
Par rapport à Amman, notre première impression
à la vue de Jérusalem-est, c'est que c'est une ville banale, pas
très propre, à l'architecture terne et un peu grisâtre.
Outre la Vieille ville de Jérusalem et ses murailles (classe en 1981 à la demande de la Jordanie), Israël compte 6 sites classés:
Des
demandes de classement de la Tombe de Rachel (à Bethléem) et du
Tombeau des Patriarches (à Hébron) ont également été
déposées mais sont bloquées en raison des problèmes
de statut territorial. |
La
vieille ville de Jérusalem et ses murailles ont fait l'objet d'un classement
par l'UNESCO dès
1981, alors à l'initiative
de la Jordanie (qui n'a renoncé à ses territoires d'outre-Jourdain
qu'en 1988).
Après
un court trajet en bus, on nous dépose au sommet du Mont des Oliviers
d'où on a une superbe vue sur la vieille ville, vue qui serait encore
bien meilleure le matin lorsque le soleil l'éclaire de face.
L'ensemble
des fortifications actuelles entourant la vieile ville s'étendent sur 3km.
Elles mesurent 13m de haut, sont renforcées de 34 tours et comportent 8
portes.
Face à nous, au delà de la vallée du Cédron (ou de Josaphat, lieu du Jugement Dernier selon les Ecritures) et au dessus du rempart oriental, un édifice au dôme doré s'impose, c'est le Dôme du Rocher, appelé aussi Mosquée d'Omar.
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En
ce lieu, sur le Mont Moriah (le Mont du Temple), les Juifs vénéraient
un rocher sur lequel selon la tradition Abraham s'était apprêté
à immoler son fils Isaac jusqu'à ce que Dieu retienne sa main (pour
les mUsulmans il s'agit d'un autre fils, Ismaël ou Ismail). C'est pourquoi
ont exité ici deux temples juifs où lon procédait à
des holocaustes, sacrifices rituel par le feu dun animal après immolation,
leur dang s'écoulant par un orifice ménagé dans le rocher.
Le premier temple, selon la tradition biblique, fut l'oeuvre du roi d'Israël
Salomon, fils de David (Xe s. av. J-C). Il fut détruit par Nabudochonosor II
au VIe s. av. J-C lors de la déportation des Hébreux à
Babylone. Après
un demi siècle d'exil, les Juifs bâtirent le second temple au cours
de siècles suivants. Puis Jérusalem fut conquise par le gréco-macédonien
Alexandre le Grand en 332.
Pompée, général romain s'empara
de Jérusalem en 63 av. J-C et emmena de nombreux Juifs en esclavage à
Rome. En 37 av. J-C, les Romains établirent une sorte de roi fantoche sur
la Judée, Hérode le Grand (73 av. J-C à l'an 4). Il fut grand
en tant que constructeur de palais et surtout en réalisant l'extension
du second temple, le Grand Temple de Jérusalem commencée en 19 av.
J-C. Mais ce temple n'a pa défié le temps car la révolte
des Juifs commencée en 66, d'abord réprimée par Vespasien
(qui devient empereur en 68), conduisit à la destruction du temple en l'an
70 de l'ère chrétienne par son fils Titus (qui lui succéda
comme empereur en 79), après un siège de 6 mois.
Cette
destruction eut un impact majeur dans la dispersion du peuple juif à travers
le monde
Après l'écrasement de la seconde révolte juive
de Bar Kokhba par les Romains entre 132 et 135, l'empereur Hadrien voulu faire
disparaître toute trace des religions juives et chrétiennes, rasant
leurs édifices et les remplaçant par des temples païens et
interdisant l'accès de la ville aux Juifs sous peine de mort.
La renaissance
chrétienne fut l'oeuvre de l'empereur Constantin, après sa conversion
en 330.
En
614, Jérusalem fut détruite par les Perses et peu après,
en 636, conquise par les Arabes.
A la fin du VIIe s., le calife Omar puis le calife Abd el-Mali
Ben Marwan firent ériger un édifice remplaçant un temple
dédié à Jupiter. Pour les Musulmans, c'est Ismaël (et
non Isaac, fils d'Abraham et de sa femme Sarah comme le revendiquent les Juifs),
un autre fils d'Abraham (conçu avec sa servante Agar) qui avait été
conduit ici en vue du sacrifice. Par ailleurs, selon leur tradition c'est également
de là qu'une nuit, monté
sur son destrier ailé,
Mahomet aurait fait une visite au Ciel. Pour ces diverses raisons, c'est le troisième
lieu saint de l'Islam après Médine (tombe de Mahomet) et La Mecque
(la Kaaba, bâtiment cubique vide, lieu d'adoration pour les Musulmans).
Le contrôle du lieu n'a échappé aux Musulmans que pendant
un court intermède de 88 ans lors des Croisades au XIIe s.
La ville passa sous contrôle
turc (ottoman) du XVIe s. au début du XIXe s. (protectorat britannique
de Palestine). Ainsi Soliman
le Magnifique, sultan ottoman, en sa qualité de calife, c'est-à-dire
dirigeant de loumma (la communauté des musulmans) et commandeur
des croyants, confia son architecte favori Mimar Sinan le de remplacer mes décors
du Dôme du Rocher par un revêtement de carreaux de céramique
ottomans (1545-42).
La ville a été scindée
en deux en 1948, entre Israël et la Jordanie, lors de la création
de l'Etat d'Israël et maintenant la partie orientale est également
sous contrôle israélien depuis la Guerre des Six Jours de 1967 qui
a vu la défaite de la Jordanie (mais aussi de la Syrie et de l'Egypte).
Il est curieux d'associer le nom de ce monument de pierre à celui d'un
monument du terrorisme islamique, l'universellement connu depuis les attentats
du 11 septembre 2011 contre les Twin Towers de New-york, le tristement célèbre
Oussama Bel Laden, instigateur du djihad, la guerre sainte contre l'Occident.
Pourtant, bien avant cela, c'est en tant que jeune (22 ans) magnat de l'entreprise
familiale saoudienne de BTP qu'il conduisit la restauration de la mosquée
du Dôme en 1969. C'est dix ans plus tard qu'il bascula dans le salafisme...
Autre édifice voisin, au sud du Dôme et à un angle des muraille, on aperçoit la Mosquée al-Aqsa ("la lointaine") et son esplanade, Haram al-Sharif, bâtie à l'emplacement d'un premier édifice construit une vingtaine d'années après le Dôme, au début du VIIIe s., ce premier édifice musulman succédant au Palais de Salomon et à une église byzantine. Le lieu fut temporairement repris par les Croisés.
Le milieu de la muraille face, au Mont des Oliviers, est percé par une double porte murée, la Porte Dorée (Sha'ar Harahamim) ou Porte de la Miséricorde ou Porte de la Vie éternelle. Elle date du Ve siècle. Cette porte est la seule qui permette d'accèder directement au Mont du Temple. Pour les Juifs, c'est par cette porte que le Messie (pas le Jésus des Chrétiens) doit un jour rentrer dans Jérusalem. C'est pourquoi le sultan Soliman le Magnifique la fit murer en 1541 et que les Musulmans ont établi un cimetière (marque d'impureté) à ses pieds.
Reposons le regard plus près maintenant. Tout d'abord ce Mont des Oliviers sur lequel nous nous tenons est selon la tradition juive, le lieu par lequel le Messie doit passer avant d'entrer dans Jérusalem par la Porte Dorée. C'est pourquoi se trouve établi sur ses pentes le plus grand cimetière juif du monde, le Messie devant ressuciter les morts lors de son passage. C'est l'occasion d'observer quelques particularités de ce cimetière. Les tombes ne sont pas fleurie mais les visiteurs déposent des cailloux sur la pierre tombale lors de leur passage, survivance de pratique antiques où l'on érigeait un cairn sur la dépouille pour la protéger des charognards, c'est aussi une marque plus autère et plus durable du souvenir... Par ailleurs l'ouverture latérale ménagée sur le côté des tombe est destinée à y placer une bougie.
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Commençons par JERUSALEM que nous avons visitée à
la japonnaise et uniquement dans sa partie est, la vieille ville pour l'essentiel
et en faisant une impasse monumentale sur l'Esplanade des Mosquées! Quittant Jérusalem par l'ouest, on va contourner le nord-ouest de la Cisjordanie pour rejoindre le Jourdain et remonter vers le lac de Tibériade puis redescendre en longeant la côte, couper le nord du Négev et remonter le long de la Mer Morte vers Jérusalem. Un circuit dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. - Ein Karem, village au sud-ouest de Jérusalem, où naquit Jean-Baptiste, lieu de la Visitation de Marie de Nazareth à sa cousine Élisabeth mère de saint Jean Baptiste. Une église du XVIIe s. remplace un édifice byzantin et une autre a été construite en 1938 à l'emplacement d'un autre édifice de la même époque. - Abu Gosh (Emmaüs de l'Evangile), monastère de la Résurrection. - Kiryat-Yéarim, colline de l'Arche d'Alliance. - Plaine de Yizréel (entre Jenin en Cisjordanie) et Afula (en Israël). -
De là, en se dirigeant vers l'ouest, on arrive à Beth-Shean
(que nous avons traversée dès notre entrée en Israël,
venant de Jordanie, mais sans la visiter). -
Revenant sur vos pas, après avoir traversé Afula, on arrive à
Nazareth, ville qui compte la principale communauté arabe en Israël
avec 35 000 habitants, en majorité chrétiens. On y voit la
supposée maison où Jésus vécut avec Marie et Joseph.
Succédant à une église byzantine et à une basilique
croisée et à une modeste église franciscaine du XVIIe s.,
la Basilique de l'Annonciation, la plus importante du Moyen-Orient, a été
bâtie entre 1960 et 1966. -
Bataille de Hittin ou de Tibériade. - Le Lac de Tibériade ou Mer de Galilée, à 210m au dessous du niveau de la mer. Lieu de villégiature balnéaire à l'époque romaine. Le lieu est souvent évoqué dans la tradition chrétienne puisque plusieurs épisodes de la vie de Jésus s'y déroulent (recrutement des apôtres pêcheurs, guérison du lépreux, pêche miraculeuse...). Après la seconde révolte des Juifs (Bar Kokhéda), beaucoup se réfugièrent dans cette région. La mishna, compilation des traditions orales rabbiniques y a vu le jour vers l'an 200 puis, plus tard, le talmud qui en est le prolongement. Des rabbins très célèbres sont ensevelis ici. -
Le Mont des Béatitudes, où une église franciscaine
fut bâtie en 1937. - Sur la route de Damas: Capaharnaüm (ruines de la maison de St Pierre ? découvertes en dessous des vestiges d'une église octogonale byzantine). La ville fut totalement détruite par un tremblement de terre au VIIIe s. et complètement abandonnée au XIe s. Elle est aux mains des archéologues depuis 1905. Une synagogue du IIe ou IIIe s. y a été découverte. Ici, Jésus a servi en tant que rabbin local. - Puis ce sont les Sources du Jourdain et le Plateau du Golan : Dan, Banyass, Césarée de Philippe, massif de l'Hermon, villages Druzes, Kuneitra, le mont Bebtal et sa région viticole. -
Acre (Akko dans la Bible), port phénicien florissant, l'une
des plus anciennes cités du monde. Ptolémaïs à l'époque
gréco-romaine. La ville aux 17 sièges! Les Croisés de Baudouin Ier
s'emparent de la ville en 1140. Elle est prise par Saladin après la bataille
d'Hattin en 1187 mais les Croisés s'y réinstallèrent en 1189
et y restèrent jusqu'en 1291 avec la destruction de la ville vaincue par
les 200 000 soldats de l'armée du sultan Malek al-Ashraf. De l'époque
des Croisades subsiste la crypte (en fait la salle à manger) des Chevaliers
de St Jean. De la période turque, restent les remparts et surtout la mosquée
al-Jazzar, l'une des plus grandes et des plus belles d'Israël. - Plus au sud, Haïfa, avec 270 000 habitants, dont la population a été multipliée par 25 en l'espace d'un siècle est la troisième ville d'Israël. C'est le centre mondial de la secte d'origine perse des Bahaïs dont le temple au dôme doré se dresse sur les pentes du Carmel, au milieu de jardins persans. Cette secte fondée au XIXe s. à partir du chiisme prône un monothéiste indépendant visant à unir pacifiquement l'humanité dans sa diversité. Elle compte 7 millions d'adeptes dans le monde. - La chaîne du Mont Carmel ("vigne de Dieu") s'étend sur 25km et culmine à 600m. Le prophète Elie vint y combattre l'idolâtrie des prêtres de Baal. L'ordre religieux du Carmel a été institué au XIIes. Vue sur la baie et les jardins bahaïs. - Puis c'est Césarée (nommée ainsi en l'honneur de César Auguste, ami et protecteur d'Hérode). Au Ier s. av. J-C Hérode y construisit temple; amphithéâtre (20 000 places), palais, port en eaux profondes. La ville devint le lieu de résidence du procurateur romain (Ponce Pilate entre autres) et la capitale de la province romaine de Judée. St Pierre et St Paul s'y sont rendus. En 66, c'est d'ici, à la suite du massacre de 2000 Juifs par les Syriens, que partit la révolte des Juifs qui devait aboutir à leur écrasement par Titus et à la destruction du Temple de Jérusalem. Après être passée entre les mains des Arabes puis des Croisés, elle fut complètement détruite par Baïbars (sultan mamelouk d'Égypte) en 1261. Les vestiges ne sont mis à jour que depuis 1956. - Tel Aviv, la ville blanche à l'architecture du Bauhausen fondée en 1901, en continuation du premier quartier construit sur des dunes désolées dès 1887, Neve Tzedek. 400 000 habitant mais au coeur d'une agglomération de 3,3 millions d'habitants. Ville principale sans vrai statut de capitale car Israël la revendique à Jérusalem où se trouve gouvernement et parlement depuis la fin de la guerre de 1948. La communauté internationale ne reconnaît pas le fait et beaucoup de pays ont leur ambassade à Tel Aviv. - Vieille ville de Jaffa avec ses rues pavées est l'un des plus anciens ports du monde. Eglise St Pierre offrant une vue sur Tel Aviv. Jaffa dans l'antiquité fut un grand port de la Méditerranée et servait de port à Jérusalem. C'est de là que le christianisme commença à s'ouvrir aux "Gentils", les non-Juifs. -
Se succèdent encore sur la côte, les cités de Yavne (Yamnia),
et en Philistie, Ashdod et Ashkelon. -
Descente vers le désert du Négev (ou Neghev) par Beer-Sheva,
fondée selon la tradition 2800 av. J-C par Abraham qui y creusa un puits.Puis
ce sont les sites de Yeroham, Sde-Boqer, Mitzpe-Ramon, vallée de Paran),
Timma, Yotvata, Arad. -
Si l'on se dirige maintenant vers le nord, on atteint Massada, haut lieu
de la résistances des Juifs zélotes face aux Romains, symbole de
l'ancien royaume d'Israël: fortifications, ruines de palais forteresse d'Hérode
subsistent au sommet d'une montagne de granit à 500m au-dessus de la Mer
Morte. Le site fut retrouvé en 1842 et fouillé de 1963 à
1965. Il avait été fortifié dès le IIe s. av.
J-C mais c'est surtout Hérode le Grand qui y établit un palais somptueux
et bien défendu pour faire face à l'éventualité d'une
attaque romaine ou d'une révolte du peuple juif. - Plus paisiblement, sur les rives de la Mer Morte, avant de pénétrer en Cisjourdanie, hâvre de fraîcheur avec l'Oasis de Ein-Geddi, "la source du chevreau", site biblique (vestiges de synagogues mais beaucoup apprécient surtout sa réserve naturelle en raison du caractère exceptionnel de sa faune et de sa flore). La
page consacrée à Bethléem présente de très
nombreux autres sites situés directement en Cisjordanie...
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Pour
les Chrétiens, le Mont des Oliviers est le lieu où le Christ venait
souvent prier, méditer ou retrouver ses apôtres. C'est aussi de là
qu'il serait monté au ciel, 40 jours après sa résurrection.
Un édicule roman, la Chapelle de l'Ascension, que nous ne visitons pas,
a remplacé l'église byzantine détruite par les Perses. Il
est sous la garde des Musulmans.
Le site a donc été également
investi par des édifices chrétiens.
A droite du cimetière
juif, on aperçoit la coupole de la petite église dominicaine
Dominus Flevit ("le Seigneur a pleuré" sur Jérusalem
le jour des Rameaux parce qu'il savait que ses habitants vont attirer sur eux
la colère divine du fait de leur endurcissement) construite en 1955 face
à la vieille ville.
A
mi-pente, brillent les bulbes dorés de l'église russe orthodoxe
Ste Marie-Madeleine construite en 1888 à la demande du tsar Alexandre III.
Arrivés au bas du Mont des Oliviers, nous traversons sur la gauche
un jardin planté de très vieux oliviers (contemporains du Christ)
et arrivons à l'église catholique de Gethsemani ("Pressoir
à huile") nommée aussi église de "Toutes les
Nations". Selon le Nouveau Testament, c'est ici que le Christ pria avec
ses disciples la veille de sa mise à mort. Les édifices byzantin
et croisés ont cédé la place à cet édifice
moderne construit en 1924 avec la participation de 16 pays. A l'intérieur,
outre le rocher de l'agonie qu'embrassent les pèlerins, on peut en admirer
la décoration. Sa façade extérieure est également
intéressante avec le fronton revêtu de mosaïque surmontant des
colonnes portant les statues des quatre évangélistes..
En
regagnant notre bus dans la vallée du Cédron, nous passons près
du Tombeau de la Vierge Marie ou Eglise de la Dormition (le corps
de Marie y aurait séjourné pendant les trois jours de sa dormition
avant sa montée au ciel) construite en contrebas. L'édifice roman
actuel du XIIe s. remplaça une église byzantine du Ve s.
Mais chose curieuse, d'autres traditions chrétiennes place,t le tombeau
de Marie près d'Ephèse, en Turquie, où elle aurait accompagné
l'apôtre Jean après la mort du Christ...
Nous ne visitons pas l'église du Pater Noster (le texte du "Notre Père" y est inscrit en 92 langues).
Nous prenons la direction
de Bethléem, en passant au pied de la mosquée al-Aqsa (et
des fouilles effectuées à ses pieds). Des juifs orthodoxes se rendent
au Mur des Lamentations (ou Mur Occidental) en pénétrant dans la
vieille ville par la Porte des Immondices ou Porte des Maghrébins (Sha'ar
HaAshpot). Puis nous passons au pied du Mont Sion où se trouve le Cénacle
ou salle de la Cène (institution de l'Eucharistie, la veille de l'exécution
du Christ). Cette colline porte l'église de la Dormition de la Vierge Marie
construite en 1910 avec les dons de chrétiens allemands et abrite aussi
le Tombeau du Roi David (personnage biblique, roi plus ou moins mythique des temps
anciens d'Israël vers le XIe s. av. J-C). Ce dernier lieu est le plus
vénéré en Israël après le Mur des Lamentations.
Revenant de notre visite partiellement ratée à Bethléem,
nous arrivons au très
confortable et assez central hôtel israélien Rimorim Jerusalem
Shalom ("Paix", tout un programme!). Nous
poursuivrons la visite de Jérusalem, le lendemain, vendredi...
L'hôtel
est très confortable où nous y mangerons kacher comme
il se doit. Déjà, sur le montant droit de la porte des chambres
sont fixés des mezouzot (mezouzah au singulier) représentant
un rouleau de parchemin sur lequel un commandement du Deutéronome enjoint
de marquer ainsi les maisons des Juifs. Pour certains Juifs, c'est une sorte d'amulette
porte-bonheur. Comme nous en avait prévenu Henriette, le buffet ne proposait
pas à la fois aliments carnés et aliments lactés (cf. encadré
en haut de page)...
Départ de l'hôtel dès 7 heures pour une matinée du vendredi consacrée à la visite expresse de la vieille ville de Jérusalem.
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Le
bus passe au pied de la Citadelle ou Tour de David et nous dépose
à la porte de Jaffa qui donne accès au quartier chrétien
et au quartier arménien (la vieille ville comporte également un
quartier juif et un quartier musulman).
La Citadelle qui était à
l'origine le palais d'Hérode le Grand subit des transformations avec les
Romains (après la prise de la ville en l'an 70), puis par les Croisés
et les musulmans Mamelouks puis Ottomans, en particulier par Soliman le Magnifique
en 1540. Par un dédale de ruelles pavées, ponctuées de marches
ici et là, nous passons près de l'école des Soeurs du Rosaire,
non loin du Patriarcat Grec et devant un accès à la Mosquée
d'Omar pratiquement imbriquée dans le Saint Sépulcre.
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Pour
les chrétiens, l'Anastasis ou Saint Sépulcre correspond aux
lieux de la crucifixion et de l'inhumation du Christ et trois millions de pélerins
viennent s'y recueillir chaque année.
Le Nouveau Testament a placé
le lieu hors des murs de la ville mais les fortifications furent étendues
par la suite.
L'empereur Hadrien fit construire un temple dédié à Jupiter à cet endroit jusqu'à sa démolition décidée en 326 par l'empereur Constantin et par sa mère Ste Hélène. Des phases de destruction et de reconstruction vont durer jusqu'au XIe s. En 1852, les Ottomans fixèrent l'usage des lieux principalement au profit des catholiques, des grecs orthodoxes et des arméniens. Les chrétiens de tradition syrienne, abyssines ou coptes disposent également de certains droits.
Nous allons pratiquement parcourir le Chemin de Croix à l'envers
afin de gagner du temps...
Dans
le St Sépulcre, nous commençons par la 13e station (sur 14),
"la descente de la croix" et l'on voit des pèlerins qui baisent
la pierre sur lequel le crucifié aurait été déposé
après sa mort.
Après avoir emprunté un escalier, nous
arrivons au Golgotha, le rocher sur lequel les croix étaient dressées
(il y avait 800 crucifixions par an), à l'époque en dehors des fortifications.
En fait le rocher sur lequel l'édifice est construit est peu visible car
recouvert par deux chapelles, celle des catholiques marquant le lieu où
le Christ fut dépouillé de ses vêtements et cloué sur
la croix tandis que la chapelle grecque orthodoxe voisine marque l'emplacement
même où fut dressée la croix. Ce sont les 11e et 12e stations.
En dessous, nous passons dans de petites chapelles dédiées à
la Vierge et à Adam. Puis nous arrivons à la chapelle où
se dresse le tombeau du Christ (14e et dernière station). Le tombeau
primitif a été détruit par les musulmans fatimides au tout
début du XIe s. et reconstruit peu après. Quant au monument
actuel, il est dû aux orthodoxes russes et grecs date de 1810. Le lieu reste
sombre malgré la verrière dont le dôme a été
doté selon les souhaits du pape Jean-Paul II.
Ceci dit, les Protestants
tiennent pour tombeau du Christ, "la tombe du Jardin" découverte
en 1883, au-delà des fortifications actuelles, près de la Porte
de Damas. Etonnant n'est-ce pas?
Sortis
du St Sépulcre, à quelques pas de là, sur la terrasse d'un
immeuble habité par les Palestiniens, un Juif s'est installé, entouré
de barbelés et arborant le drapeau israélien. Au final, le fouillis
des lieux ne donne pas une impression de grandeur comme peuvent nous la procurer
les cathédrales gothiques...
Après cela nous poursuivons par
la Via Dolorosa, "la voie douloureuse", voie étant
entedue au sens spirituel ou mental comme dans les religions orientales et non
au sens de voie de circulation... ce qu'elle est cependant!
La plus grande
partie se trouve dans le quartier musulman, en remontant les stations, par exemple
la sixième (chapelle grecque catholique) évoquant Véronique
essuyant le visage du Christ (pour les croyant, c'est le linge vénéré
à Turin sous le nom de St Suaire). Ce chemin s'apparente à
un bazar où il y a une décennie il était encore possible
de croiser ânes, mules et dromadaires...
C'est un mélange d'habitations,
de boutiques, de passages couverts et les petites chapelles du Chemin de Croix
se dissimulent en rez-de-chaussée ou en cryptes. Bibelots et bondieuseries
diverses trônent sur les étals tandis que se mêlent, outre
les touristes et pèlerins, les diverses communautés: hommes juifs
en noir, les cheveux retombant de chaque côté du visage en péotes
(et non pas en papillotes), coiffés d'un chapeau de feutre ou d'une kippa
ou d'un toque de fourrure, femmes palestiniennes voilées, hommes arabes
coiffés de leur keffieh à carreaux noirs (symbole du Fatah et couleur
traditionnelle chez les Palestiniens) ou rouges (symbole du FPLP ou Front populaire
de libération de la Palestine, plus à gauche que le Fatah), couleur portée
couramment en Jordanie, Irak ...
Nous voici dans le quartier musulman ou
des "enclaves" israéliennes s'affichent de manière provocante.
Mais
où est donc passée la jeunesse?
Les jeunes musulmans font-ils
la grasse matinée en ce vendredi, jour de prière, puisque ce n'est
pas l'heure de celle-ci en milieu de matinée?
Et les jeunes juifs?
Le
shabbat n'est que demain, samedi, alors ils travaillent sans doute ou étudient
hors de la vieille ville? On ne voit que quelques garçonnets (avec la kippa)
accompagnant leurs parents au Mur des Lamentations...
Nous
quittons la Via Dolorosa pour tenter d'avoir une vue extérieure du Dôme
du Rocher. Henriette tente en vain de parlementer avec le policier en faction.
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Nous
passons notre chemin pour arriver au quartier juif, en particulier pour accéder
au Mur des Lamentations, vestiges des fondations du Grand Temple
d'Hérode le Grand, détruit par les Romains en l'an 70. A partir
de l'époque byzantine, les Juifs dispersés (diaspora) pouvaient
se rendre à ce mur à l'anniversaire de la destruction du temple.
Cela ne fut plus possible de 1948 (création d'Israël) à 1967
(Guerre des Six Jours) car cette partie de Jérusalem était placée
sous l'autorité jordanienne.
Le mur se trouve littéralement surmonté
par l'Esplanade des Mosquées...
Les
rouleaux de la thorah (thora ou torah) et des arches sacrées sont conservés
dans des salles souterraines.
Le pan de 57 mètres de long visible n'est
en fait qu'une partie de la muraille occidentale, de 497 mètres de long.
Le reste du mur est actuellement situé pour une partie dans le quartier
arabe de la ville, utilisé comme quatrième mur par les maisons attenantes,
et, pour l'autre, enterré sur plus de 200 mètres. Jusqu'en 1967,
l'accès au mur se limitait à un étroit corridor en bordure
du quartier des Maghrébins jusqu'à ce que les Israëliens détruisent
les maisons pour dégager l'actuelle esplanade située devant le mur.
C'est aussi au nord du Mur (dans la partie réservée aux hommes)
que s'amorce le tunnel du Mur occidental ouvert après la Guerre des Six
Jours, entre 1988 et 1996 et qui longe le mur sur plus de 200 m mais nous
n'aurons pas le temps de visiter le tunnel.
Il est étonnant que cette vaste esplanade (pouvant accueillir 250 000 fidèles)
soit accessible à des non Juifs, 24h sur 24, mais tête couverte (même
d'une vulgaire casquette afin de signifier l'humilité par cet écran
mis entre Dieu et l'homme). Etonnant aussi de ne pas subir de contrôle ni
même de voir d'uniformes à l'entrée du site (ce qui ne signifie
pas qu'il n'y ait pas de surveillance plus discrète). Heureusement, nous
sommes vendredi et il n'y a pas la foule qui doit se presser ici le samedi, jour
du sabbat (shabbat, ou sabbath, ou chabbat pour les Juifs), jour
d'abstention d'activité y compris intellectuelle (sauf contexte médical)
et grand jour de prière pour les Juifs mais c'est un jour de fête
et de réjouissance où tout jeûne est interdit.
Le
sabbat commence au coucher du soleil le vendredi et se termine 24 heures
plus tard. Tout autre activité manuelle quotidienne est prohibée.
Comme l'utilisation de l'électricité est interdite, des bougies
doivent être allumées au moins 18 minutes avant le début du
sabbat (!) Quant aux repas, ils sont préparés à l'avance
et laissés à mijoter car il est interdit d'allumer du feu pendant
le sabbat.
Un joli mezouzah en bronze marque l'entrée
du site comme il marque l'entrée de toute habitation juive. La partie droite
de l'esplanade, chichement comptée, est réservée aux femmes
qui s'y entassent littéralement.
Du coté des hommes, deux mètres
séparent chaque personne en prière au pied du mur, il y a donc de
la place pour la photo un peu sacrilège d'un touriste qui se glisse au
milieu d'eux...
C'est donc l'occasion d'observer les Juifs en prière,
la tête couverte d'un chapeau de feutre noir ou de la calotte appelée
kippa ou d'une toque de fourrure (shtreimel ou spodik, originaire
d'Europe orientale), une lanière de cuir enroulée autour de la main
et du bras gauches (pour les droitiers) appelée phylactères
ou téfilines et remontant jusqu'à une "cassette"
(théfilat). Certains ont les épaules recouvertes par un thalit,
un châle de prière rectangulaire de laine claire, rayé et
pourvu de franges (tsitsit). La récitation de la prière est
ponctuée d'inclinaisons de tête pour signifier l'évocation
du nom de Dieu qui n'est jamais prononcé. Certains posent le front et étendent
les mains sur le mur. Surprenant aussi, ces petits bouts de papier plié enfoncés
dans les joints creux entre les pierres du mur, papiers porteurs de prières ou
de voeux auxquels le plus grand respect est accordé puisque lorsqu'ils finissent
par tomber, on ne les détruits pas mais on les enterrent au Mont des Oliviers.Autre curiosité, c'est de les voir quitter les lieux
à reculons afin de ne pas tourner le dos au mur.
Première présence
d'uniformes policiers et militaires accompagnant un juif coiffé de la kippa
et les épaules couvertes d'un thalit et lançant quelques
appels de trompe avec un shofar, une longue corne de bélier qui
rappelle la substitution de cet animal pour être sacrifié en lieu
et place d'Isaac, fils d'Abraham.
Retour
sur la Via Dolorosa.
Chemin faisant nous arrivons à la 3e station
rappelant la première chute de Jésus (il tombe trois fois). Puis
nous passons devant la grande maison de l'ancien premier ministre, Ariel Charon
(toujours dans le coma depuis 5 ans) avec un drapeau flottant au vent. Non loin
de là, deux militaires à l'air débonnaires sont en faction
à un carrefour. Impression bizarre alors que moins d'une vingtaine d'années
plutôt, les Juifs se déplaçaient ici armés dans la
vieille ville.
Poursuivant notre chemin, nous croisons un petit groupe de
pélerins, justement porteurs d'une croix de bois. Nous arrivons au Couvent
de l'Ecce Homo ("Voici l'Homme") qui serait bâti à
la place de la forteresse de l'Antonina ou Pilate aurait livré Jésus
aux Juifs qui voulaient le crucifier. Les religieuses de Sion y accueillent des
Juifs secrètement convertis au catholicisme. Tout près de là
se trouve l'église franciscaine de la Flagellation correspondant
à la première station du chemin de croix. Elle fut bâtie en
1920 à l'emplacement d'une église de l'époque des croisades.
On peut y voir trois grands vitraux et une coupole revêtue de mosaïque.
Nous avons presque traversé la vieille ville et nous arrivons près d'une rue conduisant au Mont du Temple (Dôme). Là encore trois militaires à l'allure toujours aussi débonnaires sont en faction. Nous visitons l'église Ste Anne (selon la tradition Ste Anne, la mère de Jésus serait née dans la crypte), toute proche. C'est un intéressant édifice roman bâti par les Croisés au XIIe s. A la fin de ce même siècle, Saladin, artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187 en fait une école coranique. Au-dessus du portail dentrée, il fait apposer une inscription portant la date de 588 (1192 selon le calendrier chrétien) et invoquant laide de Dieu pour tous les croyants. A la fin du XIXe s., l'édifice a été confié aux Pères Blancs (français). Tout près de là nous jetons un coup d'oeil aux vestiges de la Piscine de Béthesda ou Piscine Probatique, lieu du miracle de Jésus guérissant un paralytique, dont les vestiges ont été dégagés par les Pères Blancs. Enfin, nous franchissons la Porte St Etienne dite aussi Porte des Lions (ou Sha'ar HaArayot) percée dans le mur oriental, face au Mont des Oliviers.
Quel bilan tirer de cette visite expresse à Jérusalem?
Un sentiment étrange. Une sensation d'irréel, de vécu en rêve. L'impression de rentrer dans un décor de film avec des figurants qui remplissent tranquillement leur petit rôle mais pas de vrais gens. L'impression de communautés qui s'ignorent, ne se voient pas et cheminent sur des chemins parallèles... jusqu'à ce qu'elles se percutent!
En réalité, je pense que l'image qui conviendrait le mieux pour décrire la situation, c'est celle du volcan endormi, et non éteint, qui pourrait exploser à tout moment...
Partant
pour Bethléem, nous quittons une nouvelle fois Jérusalem en suivant
la vallée du Cédron qui nous fait longer les murailles orientales
et méridionales de la vieille ville, en passant au pied du Mont Sion (ou
Zion).