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L'aéroport Queen Alia (du nom de l'une des quatre épouses du roi
Hussein, père du souverain actuel Abdullah II ou Abdallah II)
est situé à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale
jordanienne.
Policiers à l'allure étrange avec leur casque à
pointe quelque peu prussien...
Grandes affiches de propagande en faveur de
la famille royale que l'on verra partout, même dans les petits villes, en
différents déclinaisons: portraits de la lignée de Abdullah Ier
à Abdullah II,
portraits de Abdullah II
en divers costumes et uniformes militaires, portraits de Abdullah II
accompagné de son épouse Rania et des ses quatre enfants, le prince
héritier Hussein, les princesse Iman et Salma et enfin
le prince Hashem.
AMMAN (2,2 millions d'habitants ou 1,2 en ne comptant strictement que la ville).
Notre hôtel al-Fanar (4*) se situe dans les quartiers résidentiels à l'ouest de la ville, en bordure de l'avenue Queen Rania (en l'honneur de la reine actuelle, d'origine palestinienne et née au Koweit).
L'établissement date déjà, le mobilier est simple, les finitions sommaires (salle de bain), la ventilation est bruyante et on voit des auréoles d'infiltration sous l'appareillage de la clim. On retrouve la même problème (en plus étendu) au plafond de la salle de restaurant "Venice". Les ascenseurs Dongyang (nom chinois mais marque de Malaisie) sont efficaces.
Pendant une heure et demie, nous allons découvrir le quartier aux environs de notre hôtel.
A
l'origine, la capitale jordanienne était
construite sur sept collines.
La ville regroupe un bon tiers de la population
du pays (6,2 millions d'habitants).
Nos premières impressions: des rues relativement propres pour un pays de
culture orientale et une ville prospère à en juger par les voitures
et par les immeubles à l'architecture recherchée et employant la
pierre. En revanche, ce n'est pas parfait au niveau de la cohérence de
l 'urbanisme: immeubles disparates, "dents creuses" et ne parlons
pas des trottoirs mal aménagés qui sont de vrais pièges pour
personnes
âgées ou handicapées et
pour touristes distraits.
Revers à l'équipement
automobile, dans un pays où le carburant est bon marché (un demi
Euro le litre de gasoil), les 4x4 sont nombreux et favorisent la pollution. Pourtant
le prix a plus que triplé depuis l'opération "Liberté
en Irak" lancée par les Américains en mars 2003 contre
les "armes de destruction massive" de Sadam Hussein. L'Arabie Saoudite
a remplacé l'Irak comme fournisseur mais pas au même tarif...
La
richesse des habitants provient largement de revenus gagnés dans les principautés
et émirats pétroliers de la région.
La ville (comme le reste du pays d'ailleurs) est couverte d'affiches électorales en vue de l'élection des députés qui doit se dérouler le 9 novembre (jour de notre départ). La représentation féminine est très réduite.
La nuit tombe déjà, dès 17 heures en cette saison. Premières emplettes pour une collection de mignonnettes d'alcool, de l'arak ici (alcool anisé). En raison de la prohibition de l'alcool chez les musulmans, on peut en trouver dans des commerces chrétiens ... Les images pieuses placées derrière le comptoir suffisent pour s'en convaincre.
Le lendemain, départ
dès 7h30. Nous commençons nos visites par certains sites dans la
ville. Elle s'est étendue vers l'ouest sur une quinzaine de kilomètres
et couvre 19 collines (djebels) parfois percées de tunnels. La ville s'organise
en arrondissements à partir de huit ronds-points.
La modernité
se manifeste aussi par les symbole de la consommation occidentale: chaînes
de fast-food MacDo, KFC, Burger King... Autre forme de la présence
occidentale, les écoles occidentales souvent confessionnelles: American
School, Rosary Sisters School, Terra Santa School...
En nous dirigeant vers le centre ancien, à l'est, nous arrêtons au passage pour la visite de la mosquée du roi Abdullah Ier.
Hussein
ibn Ali est un hachémite, chérif (titre également
porté par les souverains marocains saadiens puis alaouites mais attention
les alaouites du Maroc n'ont rien de commun avec ceux du nord de la Syrie qui
sont considérés comme sectaires de l'Islam) de la Mecque, jusqu'en
1924 et roi du Hedjaz de 1916 à 1924. Descendant
de Mahomet, il était
originaire de La Mecque où il naquit en 1882.
Durant
la Première Guerre mondiale, il joua un rôle important en lançant
la Révolte arabe et en s'alliant aux Britanniques contre l'Empire ottoman.
Lors d'une conférence de dirigeants arabes à Damas en mai 1915,
il avait été reconnu comme le porte parole de la nation arabe entière
(à ce titre il est fréquemment considéré comme le
fondateur du panarabisme). Il proclama l'indépendance du Hedjaz en 1916.
C'est son fils, Fayçal, qui mena l'essentiel des combats devant mener à
la prise de Damas par les Arabes, popularisés en Occident grâce à
l'histoire de Lawrence d'Arabie. Il fut renversé par Abdelaziz Al Saoud
dit ibn Séoud en 1924. Son alliance avec les britanniques lui permit cependant
d'accéder au trône de l'Emirat de Transjordanie de 1921 à
1946 puis il devint le premier roi du Royaume hachémite de Jordanie jusqu'à
son assassinat par un extrémiste palestinien à Jérusalem
en 1951.
C'est
la seule mosquée ouverte aux non-musulmans, en dehors des heures de prière.
Les femmes revêtent une grande robe noire pour effectuer la visite (short
prohibé pour les hommes).
Ce grand édifice moderne, le plus vaste du pays, a été achevé en 1989 et peut accueillir 7000 fidèles et 3000 à l'extérieur. Le dôme qui s'élève à 35m n'est soutenu par aucun pilier. Sa couleur bleue évoque le ciel et les 99 rayons dorés qui en descendent les différents noms (99) d'Allah. Les éléments de décor visibles sur les côtés: marbre, boiseries et vitraux qui évoquent trois grandes dynasties arabes: Omeyyades (califes de Damas de 661 à 750), Abbassides (califes sunnites de Bagdad de 750 à 1258) et Fatimides (chiites implantés en Egypte de 909 à1048).
De l'autre côté de la rue, face à la mosquée, on peut voir deux églises chrétiennes (orthodoxes?) dont une assez imposante.
Notre
bus nous transporte plus à l'est, dans l'ancienne ville, en laissant à
notre gauche une quartier d'immeubles denses et uniformes, autour d'un grand mât
portant le drapeau jordanien, un vaste camp de Palestiniens, réfugiés
depuis 1948 ou depuis 1967.
C'est l'occasion de voir quelques Jordaniens la
tête couverte d'un keffieh à carreaux, cet attribut des Bédouins
dont les couleurs sont différentes selon les pays: en Jordanie, au Yémen,
en Irak par exemple, le keffieh est rouge et blanc tandis que chez les Palestiniens,
il est noir et blanc (symbole du fatah en Palestine).
Nous arrivons au sommet de la colline portant l'ancienne citadelle ("al-Qasr") sur le Jebel el-Qala'a. Là se trouvait la capitale du royaume des Ammonites, sur l'acropole de Rabath Ammon, jusqu'à sa disparition au VIe s. av. J-C.
Eléments les plus visibles du site, les vestiges (trois colonnes) du temple d'Hercule bâti par le gouverneur romain de la province d'Arabie entre les années 161 et 166.
Plus
loin, nous effectuons une rapide visite du Musée archéologique
de Jordanie consacré pour l'essentiel à la préhistoire
et à l'Antiquité et pour une petite part à l'art islamique.
On peut y voir une statue de la déesse syrienne Atargis. Le musée
présente aussi des sarcophages anthropomorphes moabites (l'un des peuples
qui s'établirent la Jordanie) en terre cuite du IXe s. av. J-C. On
y voit aussi des fragments de l'un des rouleaux de la Mer Morte provenant du site
de Qumram (en Palestine) et découverts entre 1947 et 1956 (les autres rouleaux
sont à Jérusalem). Ces rouleaux furent écrits par la secte
juive des Esséniens entre le IIe s. av. J-C et le premier siècle
de notre ère.
Derrière le musée, se situe el-Qsar,
le complexe palatial des Omeyyades construit par le calife Hisham entre au
VIIIe s. L'élément le mieux conservé est le pavillon
d'audience qui remplaça une basilique byzantine.
Profitons
de la vue exceptionnelle que nous offre la colline de la Citadelle. A ses pieds
s'étend la ville basse parcourue par le Wadi Amman. Quartier
que nous ne visiterons pas.
Sur un demi kilomètre subsistent
les vestiges romains du nymphée, de l'odéon et surtout du théâtre
(largement restauré) de 6000 places, monuments construits aux IIe-IIIe s.
sous le règne de l'empereur Antonin le Pieux.
Vers
l'ouest, la vue porte sur les quartiers de la ville moderne, notamment sur les
tours jumelles habillées de verre, en cours de construction, les "Jordan
Gate Towers".
A l'est, assez proche, une zone boisée abrite
les palais royaux. C'est sans doute ce qui nous vaut à plusieurs reprise
le survol par un gros avion quadrimoteur militaire à hélices...
MUSEE DU FOLKLORE prévu et au catalogue et au programme mais pas visité!
Sur le trajet en direction de Jérash, Iyad nous fait goûter à un assortiment de pâtisseries genre baklava. Présentation de type millefeuille ou roulé, garnie de sésame et fourrée avec une semoule de pistache (Biscuits A Razek).
En remontant vers le nord, jusqu'à la frontière syrienne, divers sites sont à découvrir. - Salt, première capitale de la Jordanie lorsque fut créé l'Emirat de Transjordanie. La ville se situe à la hauteur de Naplouse (30km plus à l'ouest). - Le village marchand d'Ajloun (ou Aljun), forteresse médiévale Qalaat ar-Rabatà 1200m d'altitude, au-dessus du Jourdain, construite par le neveu de Saladin au XIIe s. pour barrer la route aux Croisés et partiellement détruite lors d'une incursion mongole. -
Umm Qais (ou Qeis): cité gréco romaine avec son théâtre,
son église octogonale et ses tombeaux souterrains. Sous son nom ancien
de Gadara, "la ville fortifiée", c'est l'une des anciennes cités
de la Décapole. Vue sur le lac de Tibériade, la vallée du
Yarmouk et le Golan.
En
se dirigeant vers l'est, ce sont des sites très différents,
les châteaux du désert. -
Qasr Azrak remonte à l'époque romaine avant d'être
occupé par les Omeyyades. Après la Première Guerre Mondiale,
le colonel Lawrence y établit son quartier général avant
de lancer son offensive sur Damas en 1918. - Qasr Amra, classé par l'UNESCO en 1985 (tout comme Pétra), fut construit par le calife Walid Ier au VIIIe s . et servait de pavillon de chasse et de hammam est très bien conservé. On peut y admirer des fresques d'inspiration hellénistiques, chrétiennes et perses, cette iconographie est unique dans l'histoire de l'art islamique. - Qasr el-Kharana (ou el-Kharaneh), imposant édifice à l'allure de forteresse. - Qasr Hallabat
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Sous
un ciel lumineux, par plus de 25°, l'arrivée
sur le site archéologique grandiose dont le classement est demandé
à l'UNESCO depuis 2004. Cette cité antique fut grecque, romaine
(embellie particulièrement à l'époque de la "pax
romana" et de l'empereur Hadrien) puis byzantine.
Forte impression
avec l'arc de triomphe d'Hadrien (restauré) monumental, bâti
au-delà des murs de la cité. Il date du IIe s. et commémore
la visite de l'illustre empereur. Nous poursuivons par les vestiges du petit hippodrome.
Nous arrivons à la porte sud, plus ancienne (début du Ier s.).
C'était l'une des cinq portes de la ville.
Passée la porte, sur la gauche se dressent les vestiges du temple de Zeus (appellation curieuse pour un site romain où l'on s'attendrait plutôt à trouver Jupiter). Au pied du temple s'étend la place ovale (IIe s.), forum et lieu de rassemblement sur laquelle débouche du coté opposé l'artère principale de 800m de long, le Cardo Maximus qui se dirige vers le nord.
Nous nous dirigeons à gauche vers le théâtre sud, dont le mur de scène est particulièrement bien conservé. Construit au IIe s., il comporte 29 rangées de gradins (3000 spectateurs). Intéressants phénomènes d'écho et de transmission acoustique. Trois bédouins nous offrent une surprenante aubade (un peu tardive!) au son de la cornemuse jouant un vieil air celtique devenu le célèbre "Amazing grace" britannique. Le protectorat a ainsi laissé d'étranges traces...
Au quart du Cardo, nous bifurquons sur la gauche, en direction des vestiges des huit églises chrétiennes byzantines (VIe s.) et nous passons un moment à admirer particulièrement les mosaïques polychromes recouvrant le sol de l'église St Cosme et St Damien: portrait des bienfaiteurs, animaux... A noter que leur portail s'ouvrait en direction de l'ouest, autrement dit de Constantinople.
Nous retournons aux vestiges romains, ceux du temple d'Artémis (déesse grecque de la chasse correspondant à la Diane des Romains) du IIe s. qui se dresse sur un podium au sommet de deux terrasses des Propylées. Eléments les plus remarquables, les hautes colonnes dont certaines oscillent sous la simple poussée du vent.
Empruntant les escaliers, nous redescendons vers le Cardo et nous dirigeons vers le Tétrapyle nord (arc marquant le croisement du Cardo et du Decamanus nord) aboutissant à la porte nord. Revenant sur nos pas, vers la porte sud, nous avons tout loisir d'observer le pavage antique du Cardo, marqué par le passage des chariots et dans l'axe, les dalles circulaires correspondant à l'accès aux égouts sous la voie. Chemin faisant, nous pouvons admirer sur le côté gauche, un grand nymphée (fontaine monumentale) du IIe s.
Déjeuner au restaurant Wadi al-Arda ("la Vallée Verte").
Personne ne se laisse tenter par une typique pipe à eau (narguilé ou narguileh)...
Quelques
mot sur la langue arabe et sur l'organisation de pouvoirs politiques peu démocratiques En Jordanie (tout comme en Egypte d'ailleurs) environ 90% de la population parle d'Arabe du Moyen-Orient, avec des nuances de prononciation entre le nord et le sud. Un arabe dialectal est utilisé par les 10 autres pour cent. Alors que la proportion d'arabisants tombe à 70% dans le Maghreb et à 60% en Mauritanie. Le
Parlement jordanien comporte deux chambres. Les 55 sièges du Sénat
sont occupés par des personnalités nommées par e roi pour
4 ans, il s'agit généralement d'anciens ministres, députés
ou militaires. Quant aux députés, ces dernières années
leur nombre a été porté de 80 à 104 puis à
120 avec des quotas pour les minorités (Chrétiens, Bédouins...)
et 12 sièges réservés à des femmes. Le découpage
électoral favorise la représentation des régions rurales
(tribus bédouines) conservatrices (20% des sièges pour Amman qui
représente le tiers de la population).
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Nous repartons vers le sud, repassant à Amman, pour nous diriger vers la
Mer Morte. En cours de route nous pouvons remarquer les panneaux de propagande
de la famille royale présentant le roi actuel en diverses tenues et sa
famille. Pour faire bonne mesure, les affiches de la campagne électorale
et les installations pour les meetings s'y ajoutent dans tous les villages.
Nous
rencontrons de nombreuses camionnettes transportant de moutons. Cela correspond
à un commerce lié à la plus grande fête musulmane,
l'Aïd al-Adha appelée aussi Aid al-Kabir ("fête
du sacrifice").
On
égorgeant rituellement (l'animal sacrifié couché sur le flanc
gauche et la tête tournée vers La Mecque, après la prière
et le sermon à la mosquée) un mouton (parfois une chèvre
ou une vache) puis en festoyant avec sa chair, les Musulmans commémorent
la soumission d'Ibrahim (Abraham) à Dieu lorsqu'il avait accepté
d'égorger son fils Ismaël (Isaac chez les Juifs!) sur l'ordre d'Allah,
celui-ci envoyant au dernier moment l'archange Gabriel lui
demander le simple sacrifice d'un mouton au lieu
de celui de l'enfant.
La fête aura lieu le 16 novembre selon notre calendrier
et le dixième jour du Dhou al hijja, le douzième mois du
calendrier musulman. Rappelons qu'il s'agit d'un calendrier lunaire donc avec
des mois de 29,5 jours, ce qui signifie qu'il prend en moyenne 11 jours d'avance
chaque année sur notre calendrier grégorien. Ainsi, jusqu'au 7 décembre,
nous sommes dans l'an 1431 de l'hégire (en 622, année de
l'exil de Mahomet de La Mecque à Médine qui sert d'année
zéro au calendrier musulman).
Peu
avant l'arrivée, nous passons à quelques kilomètres de
Béthanie-au-delà-du-Jourdain, site récemment identifié
comme étant le lieu où le Christ reçu le baptême par
Jean-Baptiste au confluent du Wadi el-Kharrar et du Jourdain (évangile
de St Mathieu), sans faire le détour.
A ne pas confondre avec le Béthanie situé sur l'autre rive du Jourdain,
village où vivaient les amis de Jésus (notamment Lazare qui fut
ressuscité).
Pour accéder au rivage de la mer Morte, nous
passons par un établissement touristique (restaurant, commerce de produits
de la Mer Morte et surtout indispensables douches. La température a grimpé,
28 à 30°... parfait pour la baignade.
Visuellement,
le site de la Mer Morte n'a rien d'extraordinaire. Cela ressemble a un
grand lac (610km²), de 70km (76km?) de long pour 18km (16km?) de large
et 350m (400m?) de profondeur. C'est
le point le plus bas de l'écorce terrestre, situé sur la ligne
de fracture, le rift syro-africain, entre la plaque tectonique arabique et la
plaque africaine (à ne pas confondre avec le grand rift d'Afrique de
l'Est apparu entre les plaques africaine et somalienne).
Le
côté unique du site réside dans son altitude qui, au fil du
temps, devient de plus en plus négative par baisse de niveau! L'eau chargée
de composés nitrés et sulfureux que le Jourdain y déverse
est soumise à une forte évaporation (300 millions de tonnes par
an). Selon les sources documentaires, on trouve -408, -410, -411, -417, -430 (!
qui dit mieux?)... en fait c'est logique puisque son niveau baisserait d'un mètre
par an en raison des prélèvement effectués par Israël
sur les eaux du Jourdain (y
compris en amont du
Lac de Tibériade, lac qui est lui-même à 209m au dessous du
niveau des mers) qui l'alimente. Du fait des prélèvements en eau,
au détriment des Jordaniens et des Palestiniens (non respect des accords
de partage) ,
le Jourdain qui se jette dans la Mer Morte
n'est plus qu'un ruisseau aux eaux sales,
de 3 ou 4m de largeur (contre une quinzaine autrefois). Ainsi,
la mer a perdu le tiers de sa surface en un siècle.
Pour lutter contre cette baisse de niveau et aussi afin produire de l'énergie, des projets titanesques (chimériques?) de déversement d'autres mers par un canal ont été lancés: en 1902 par T. Herzl (fondateur du mouvement sioniste) à partir de la Méditerranée, en 1993 avec un pompage depuis Aqaba sur la Mer Rouge ou en 2006 par un canal couvert de 200km creusé depuis cette même mer...
Ne
s'évacuant pas et soumise à une forte évaporation, l'eau
de cette mer concentre les sels. A l'entrée de la mer, l'eau contient 250g
de sel par litre (soit 25%, une vrai saumure), soit 7 ou 8 fois plus que dans
les océans. C'est dans cette partie qu'il est recommandé de se baigner...
en prenant quand même des précautions (pas de plaies, éviter
de s'être rasé, ne pas agiter l'eau au risque de projections dans
les yeux. J'en ai fait une toute petite expérience (avec une gouttelette).
Toute vie y est impossible, d'où le nom de Mer Morte, sauf pour quelques
organismes microscopiques.
En revanche, dans la partie
sud de la Mer Morte, où nous n'irons pas, la concentration en sel s'élève
à 350g par litre ce qui donne naissance à d'intéressantes
concrétions salines. Ces "statues de sel" que l'on peut
voir aussi sur la rive israélienne évoquent la malédiction
biblique contre les habitants impies des villes de Sodome et Gomorrhe.
La
baignade est un moment mémorable. On peut lire allongé sur le dos,
on pourrait même dormir. En revanche, la natation s'avère difficile
tant le corps est émergé.
Pour
parfaire l'expérience, il reste à tester "l'enduction"
du corps avec une boue noire tirée de la Mer Morte, une sorte de goudron
riche en minéraux (magnésium, calcium, potassium, brome...) aux
vertus anti-inflammatoires. Peu ragoûtant, odeur pas très agréable...
mais partie de rigolade assurée. Il faut laisser l'enduit sécher
sur la peau avant de se rincer avec l'eau douce qui coule parcimonieusement des
pommes de douches.
L'eau et les boues sont riches en minéraux, iode...
On l'utilise pour la fabrication de savons, sels de bains et crèmes cosmétiques...
La Jordanie en tire de la potasse.
Retour à Amman où nous visitons un magasin de marqueterie où
l'on utilise bois précieux et nacre.
Nous
quitterons Amman le lendemain pour deux jours en Palestine.
Au
retour de Palestine, avant de nous diriger vers la Route des Rois, Iyad, nous
fait découvrir le nouveau quartier résidentiel Abdoun, au
sud de la ville où habitent de nombreux nouveaux riches et où l'on
trouve aussi des ambassades.
JORDANIE - Palestine