Quartier de SAN POLO

Est du quartier - La Pescheria (1)


Sud du quartier - La Scuola San Rocco (2)


Centre du quartier (3)



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Détails plus ou moins curieux...

Après l'inventaire de nombre d'îles et îlots, canaux et ponts, palais et églises... on pourrait aussi faire celui des clochers et campaniles, il en aurait 170 ou des cheminées, il y en aurait 7000 (une misère en somme quand on sait qu'au XVIe s. il y en avait 10 357!) ou des puits (plus exactement des citernes ou réservoirs), il y en aurait 715...

A propos des campaniles justement.
Sur le sol instable des îles de cette lagune, cela a été un exploit d'ériger ces tours qui souvent dépassent les 50m. Ces constructions ne servaient pas seulement à indiquer l'heure et appeler les fidèles à la messe, ils servaient également de phares pour la navigation. Ils sonnaient aussi le tocsin en cas d'évènements graves (incendies...). Au sommet des clochers se tenaient les guardi del fuoco, pour alerter en cas d'incendie.

Et à propos des cheminées.
Elles ne peuvent pas échapper au regard du fait de leur forme typique. La raison?
Autrefois les toits des maisons de Venise étaient recouverts de paille et
on se chauffait au bois ou au charbon. Les étincelles et escarbilles retombaient sur les maisons ou les toits si bien qu'il suffisait d'une étincelle pour brûler la moitié de la ville. C'est pourquoi on essaya de trouver des solutions, c'est ainsi que virent le jour
La solution fut trouvée avec les cheminées dites "a canna rovesciata" (tuyau ou cône renversé) et "a tronco di cono" (tronc de cône). Elles ont ceci de particulier qu'elles permettent d'entraver et de refroidir les étincelles et escarbilles. C'est le même principe que l'on retrouvait sur les cheminées des trains à vapeur.

Le cône de beaucoup d'entre elles était décoré avec des fresques peintes ou des frises qui aujourd'hui ont disparu...

Les puits, ou plus exactement les citernes, et leur margelle
Les puits, ou plus exactement les citernes, ont été pendant des siècles la seule source de l'eau douce pour les habitants de Venise car il n'y avait pas de nappe phréatique accessible et l'eau de la lagune est trop saumâtre pour être bue.
Les bâtiments entourant le campo (place) où se trouve les puits (ou plutôt les citernes), repérables aux margelles ou têtes de puits (vere da pozzo), ont des gouttières qui aboutissent à des canalisations sous les trottoirs. L'eau de pluie ainsi collectée était filtrée et stockées dans des réservoirs d'argile imperméable remplis de sable (ce dernier agissant comme un filtre) situés sous la place. L'eau ainsi stockée pouvait être puisée à partir d'un réservoir souterrain qui est identifié par sa margelle, typiquement vénitienne, décorée (motifs floraux, guirlandes, allégories, têtes de lion...) qui trône au centre de la place. Elles sont en pierre d'Istrie ou en marbre de Vérone. L'importance que revêtait l'approvisionnement en eau potable pour cette ville se voyait dans les règlements qui en interdisaient l'accès aux animaux (voire aux Juifs!) et imposaient d'utiliser des récipients propres et de se laver les mains avant tous contacts. La contamination délibérée des puits était passible de la peine de mort !
Cependant l'eau des puits ne suffisait pas et certains habitants étaient obligés de se faire livrer par bateaux-citernes de l'eau provenant du fleuve Brenta.

Depuis 1884 un aqueduc amène l'eau tirée de véritables puits artésiens et remplace le système de recueil des eaux.

CURIOSITES...

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Pescheria (marché au poisson)Scuola Grande di San RoccoQuartier SAN  POLO

 

Est de SAN POLO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)

Pescheria 
Gobbo di Rialto 
Campo della Beccarie 
San Aponal

Après avoir franchi le pont du Rialto, nous arrivons dans la Ruga degli Orefici ("rue des orfèvres"). Les boutiques débordent largement sous les arcades et sur la rue mais il est vrai qu'elle est piétonne...

La façade de la petite église San Giacomo di Rialto porte un clocher plat et ajouré et surtout une grande horloge indiquant non pas les douze heures mais les vint quatre heures d'une journée. Au fond du campo, coté opposé à l'église, on peut voir un étrange escalier à trois marches supporté par une statue d'homme agenouillé supportant la plate-forme sur ses épaules, plate-forme qui servait au crieur des communications officielles. On nomme ce piédestal Gobbo di Rialto, "le bossu" réputé redresseur de torts car il arrivait que des citoyens mécontents s'en servent pour haranguer leurs concitoyens...

 

Sur la droite, on arrive au Campo Erbaria, le marché aux fruits, légumes et fleurs situé sur la rive du Grand Canal.

En longeant la Fabbriche Nuove, nous parvenons aux halles du Marché au Poisson, la Pescheria ou Pescaria.
Il est 8 heures du matin ce dernier jour de notre séjour vénitien, le moment opportun. Beaucoup plus opportun que lors de notre première visite, l'après-midi du jour de notre arrivée. C'est au prix d'un lever matinal que nous touchons notre récompense!

Marché propre, sans les odeurs fortes fréquentes dans ce genre d'endroit. Marché intéressant par la diversité de l'offre et sa présentation. On y voit beaucoup de sardines, de la friture (anguelle), des rougets, bars, daurades, turbots et, pour les gros appétits, des espadons. Place importante accordée aux gros mollusques marins sans coquille tels que seiches et poulpes et aux coquillages plus classiques, notamment les coquilles Saint Jacques avec corail (la Méditerranée est plus chaude que la Manche et leur cycle de reproduction est avancé) car elles sont présentées coquille ouverte avec la noix débarrassée de sa barde. N'oublions pas les crutacés: araignées, homards, cigales de mer, crevettes...

 

Prenant la rue della Beccarie, nous arrivons sur le Campo éponyme (là se trouvaient les abattoirs et donc les bouchers). En revenant en direction du pont du Rialto, nous passons devant la superbe vitrine d'épices de la Drogheria Mascari. Pour nous rendre à l'autre extrémité du quartier, nos empruntons la Ruga Vecchia San Giovanni. Après le Campo San Aponal, c'est le Campiello dei Meloni, la Calle della Madonetta qui débouche au bas du vaste Campo di San Polo bordé par la modeste et très ancienne église San Polo et par les palais Corner-Mocenigo et Soranzo.


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Sud de SAN POLO

Par un parcours en dédale empruntant la Salizzada San Polo, Rio Terra dei Nomboli et Calle del Traghetto, nous arrivons sur la petite place San Toma et sa petite église blanche. Nous y somme presque: Calle Larga et Salizzada San Rocco!
Au fond du Campo di San Rocco se dresse l'église du même nom.

Eglise San Rocco  Eglise San Rocco: St Martin et St Christophe par Pordenone (Giovanni Antonio de' Sacchis ) 1578)

Saint Roch est un saint important puisqu'on l'invoquait lors des épidémies de peste. Ses reliques y sont vénérées car après sa mort en prison à Milan en 1378, il fut inhumé à Montpellier, d'où les Vénitiens s'en emparèrent en 1485 pour le compte de la confrérie de Saint Roch, une confrérie toujours en activité. Son corps fut provisoirement déposé dans l'église de la confrérie en 1520.
L'église renaissance que nous voyons aujourd'hui fut édifiée en son honneur à la suite de la peste de 1575-76 par l'architecte B. Bon mais la façade blanche ornée d'un bas-relief date seulement du XVIIIe s.

Mais le but essentiel de notre venue jusqu'ici est la visite de Scuola Grande di San Rocco: tarif de 8 Euros mais une fois de plus les photographies sont interdites, même sans flash.
On peut comprendre le souci de préserver la tranquillité des visiteurs et le souci de préservation des oeuvres qui ont déjà beaucoup souffert de l'exposition à la lumière (les couleurs vives d'origine ont plus ou moins viré).
Photos interdites, certes, mais bonne initiative de mettre à disposition des visiteurs des miroirs permettant d'admirer les toiles des plafonds sans attraper de torticolis.

Nous avons effectué la visite en partant du rez-de-chaussée mais, pour des spécialistes de la peinture, il aurait fallu effectuer la visite en sens opposé, c'est-à-dire en respectant la chronologie de la création des tableaux. Notre visite a duré une heure.

La confrérie, l'une des dernières, fut instituée en 1478 (ou 1474?) et reconnue quelques années après par le Conseil des Dix. Les effectifs de la confrérie atteignant les cinq cents, un édifice approprié fut achevé en 1549. De la même époque qu l'église voisine, c'est une parfaite illustration du style d'architecture de la Renaissance même si quatre architectes se succédèrent au long de sa construction.

C'est une galerie largement consacrée au Tintoret (mort de la fameuse peste) qui remporta haut la main le concours organisé en 1564 non pas en proposant une esquisse mais en offrant directement une toile honorant le saint patron, toile exécutée en 24 heures et qui a trouvé sa place dans la salle de l'Albergo ("l'auberge"), à l'étage. Il est vrai qu'il ruminait des projets pour cette scuola depuis plus de dix ans. Du coup, il a travaillé ensuite pendant plus de vingt ans à la décoration de la Scuola dont il a été l'artiste prééminent.

 

Depuis le campo, on a accès à la salle du rez-de-chaussée, la Sala Terrena. C'est la salle qui fut la plus tardivement ornée (1583-88) car au départ elle servait aux réunions de prière et à la distribution d'aumône. Tintoret s'est surtout exprimé ici sur Marie et l'enfance de Jésus. Il commença par une "Adoration des Mages". Par la suite, il ajouta "l'Annonciation", "la Fuite en Egypte", "le Massacre des Innocents", "la Présentation au Temple", "la Circonscision", "l'Assomption".

Pour accéder à l'étage, on emprunte un imposant escalier en voûte, Scalone, en deux volées, érigé de 1544 à 1546. Cet escalier baroque est surmonté d'une coupole revêtue d'une toile de Giovanni Antonio Pellegrini (1701). Bien entendu, murs et voûte sont ornés de peintures de Pietro Negri et d'Antonio Zanchi adaptées à une montée d'escalier avec entre autres une évocation de la peste.

Scuola di San Rocco -  Salle de l'étage: Miracle du serpent d'airain

La salle supérieure, la Salle du Chapitre, plus solennelle et monumentale (44x17m) servait aux grandes assemblées. Son ornementation date des années 1577-81. Aux murs et plafond des toiles du Tintoret évoquent des scènes de la Bible. Pour commencer, Tintoret offre la toile centrale du plafond, "le Miracle du Serpent de Bronze" (1575). Vinrent s'ajouter: "le Péché Originel", "le Sacrifice d'Abraham", "la récolte de la Manne dans le désert", "Moïse faisant jaillir la source du rocher". Tandis que les murs évoquent des scènes des Evangiles: "la Tentation dans le désert", "la Multiplication des pains", "la Piscine Probatique", "la Cène", "l'Agonie au Jardin des oliviers", "la Résurrection" et "l'Ascension"... Tintoret ne demanda pour rétribution qu'une rente viagère de 100 ducats par an (il en profita 17 ans).
Il faut aussi admirer les lambris richement sculptés dus à Francesco Pianta le Jeune réalisés dès 1665 à l'époque où cette salle était décorée avec des toiles empruntées. Elle évoquent des vices et défauts (colère, envie, ignorance...) et, opposées, des vertus (foi, espérance, charité et aussi honneur, savoir...).

De là, au même étage, au fond à gauche, on accède à la Sala dell' Albergo dont le plafond a reçu l'oeuvre lauréate du concours de 1564, "Saint Roch en Gloire" par le Tintoret. Il a peint d'autres toiles ornant le plafond qui évoquent des vertus morales. Sur les murs, on peut également admirer d'autres évocation du Nouveau Testament: "Jésus devant Pilate", "l'Ecce Homo" (le Christ couronné d'épines), "la Montée au Calvaire" et une immense "Crucifixion" (1568) qui recouvre tout un mur. Tintoret s'est également intéressé à des saints: Jean-Baptiste, Théodore, Marc... 23 toiles peintes entre 1564 et1567!

Scuola di San Rocco -  Salle de l'Albergo: la Crucifixion

Il faut songer au retour..

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Centre du quartier de SAN POLO

Quartier San Polo 
Quartier San Polo

Petite variante de retour en passant par le Campo dei Frari avec son imposante basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari (ou I Frari) ou Santa Maria Assunta.

La première église fut l'oeuvre des "frères" franciscains. L'église actuelle résulte d'un agrandissement qui se réalisa en un siècle, entre le XIVe et le XVe s. Elle n'est pas sans rappeler une autre grande église bâtie à la même époque dans le quartier de Cannaregio, celle de San Zanipolo (Santi Giovanni e Paolo).
Austère avec sa maçonnerie de brique tout juste animée par quelques ornement de pierre blanche au niveau du portail, des vitraux ou des clochetons. Nous sommes saturés de peintures et nous n'avons plus trop de temps pour en effectuer la visite (payante) bien qu'il s'agisse d'un des édifices les plus intéressants de Venise par les chefs d'oeuvre qu'elle renferme. Nous nous bornerons à y jeter un oeil depuis l'une des portes latérales.

En pleine Mostra, ce n'est pas une véritable surprise d'apercevoir la comédienne Macha Méril qui se promène discrètement dans ce quartier....

Plus de temps? Pourtant avec la chaleur et l'effort de la marche, nous cédons à l'appel d'une sympathique terrasse où nous nous laissons aller au plaisir de savourer un rafraîchissant spritz (3,80 €)...

 

Requinqués, nous avalons les kilomètres par les rues Rio Terrà, Calle Corner, Campo San Polo, d'où nous sortons par la petite rue Calle dei Cavalli, le Campiello Albrizzi et la fameuse Calle Stretta (étroite!) de 65cm de large (mais le record est battu avec la Calle Varisco dans le quartier de Cannaregio avec ses 53cm!), la Calle dei Botteri qui nous permet une fois de plus d'admirer la Ca' d'Oro sur l'autre rive du Grand Canal.
Puis direction, le Pont du Rialto par la Ruga dei Speziali (apothicaires) et la Ruga dei Orefeci (orfèvres)... La boucle est bouclée!

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Il resterait à narrer le début de la courte escapade d'un soir au sud du quartier.
Pour dîner, nous suivons le conseil d'un voyageur rencontré lors de notre journée aux Iles de la Lagune.
Pour s'y rendre, après être arrivés au Campo San Toma, on franchit le Rio della Frescada, ce qui nous amène au nord du quartier de Dorsoduro, un quartier auquel la page suivante est consacrée et où vous pourrez découvrir le dénouement de l'aventure!


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