Quartier SAN MARCO

Place Saint Marc

- Palais des Doges (1)
- Basilique St Marc (2)
- Campanile (3)
- autres lieux (4)

Dans le quartier San Marco (5)

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A BOIRE ET A MANGER...

LE BOIRE...

Soft, on boit de l'eau gazeuse ou effervescente, acqua frizzante (ou acqua gassata) ou de l'eau plate, acqua minerale naturale. L'eau en carafe, caraffa d'acqua, est peu consommée ici.

Deux apéritifs
- Le Spritz est un cocktail typiquement vénitien à base de vin blanc (un bon tiers); tel un Prosecco pétillant ou non,  additionné d'un trait de vermouth amer (un tiers) et d'eau gazeuse ou eau de Seltz (un dernier tiers), accompagné d'une olive ou d'une rondelle de citron ou d'orange et de glaçons.
Le meilleur se confectionne avec du vin prosecco (voir  la rubrique suivante).
Plutôt amer avec du Campari, inventé en 1860 par Gaspare Campari, à base de plantes aromatiques et fruits macérés dans de l'alcool).
Plus doux avec de l'Aperol, inventé en 1919 par la distillerie Barbieri, à base d'orange, gentiane, rhubarbe et plantes aromatiques macérés dans de l'alcool.
-Le Bellini : inventé par Arrigo Cipriani au Harry's Bar (près de la place Saint Marc).
Il est confectionné à base de prosecco et de jus de pêche blanche fraîchement pressée.

Un vin apprécié
Le Prosecco: les vins nommés ainsi prennent le nom du cépage prosecco dont ils proviennent. Ce vin est appelé tantôt Prosecco di Conegliano, tantôt Prosecco di Valdobbiadene. C''est un vin sec (blanc ou parfois rosé) très fruité ou un vin plus ou moins pétillant qui appartient alors à la famille des spumante (mousseux). Il est produit à base du cépage glera.
Mais il y a quantité d'autres vins qui n'ont rien à envier aux vins français...

Le(s) Café(s)
Il ne semble plus utile d'insister sur la renommée du café italien. Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs de café, ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément, quand on sait que la péninsule détient un nombre record d'établissements distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000 points de vente dans le pays.
Le capuccino doit son nom à la couleur brun clair de la robe des capucins: café et quantité égale de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin pour y puiser l’énergie dont on a besoin pour travailler.
Dès 1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à café – la cafetière italienne – appelée aussi moka qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat corsé particulièrement apprécié.
En 1948, c'est un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression" et non pas "express".
Les Italiens consomment aussi du café glacé ou frappé, granité, le caffè con latte, le moca, le latte macchiato, le corretto (corrigé par une goutte d'alcool), l' espresso est un espresso très serré contrairement au lungo (allongé mais pour le goût français demander un caffé lungo ma non americano).


...ET LE MANGER

Une trattoria est un restaurant, simple et sans prétention. L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple. Les trattorias n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis sont traditionnels et bon marché. Ici, à Venise, outre les plats utilisant différentes sortes de pâtes ou le riz, on fait largement appel aux produits de la mer: petits coquillages, poulpes, fritures et sardines mais aussi poissons nobles....
Les restaurants servant plutôt des pâtes sont traditionnellement désignés du nom d'osteria (terme issu du mot français auberge) où l'on trouve à boire et à manger.
Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours bien nette entre trattoria et osteria...


On retrouve dans la gastronomie vénitienne des saveurs et des goûts orientaux (c'est ici le terme de la mythique Route des Epices).
Il s'agit aussi d'une cuisine de marins où entrait en ligne de compte les soucis de conservation et d'économie.
Bien sûr, on trouve la traditionnelle pasta: gros spaghettis creux accompagnés d'une sauce
(bigoli in salsa) à base de sardines et d'oignons (sard in soar), spaghettis aux palourdes (caparozzoli) ou les gnocchis à la vénitienne.
Le risotto (risotti au pluriel)est un plat traditionnel, originaire du nord de l'Italie, à base d'un riz riche en amidon et non étuvé qui est d'abord légèrement frit avec des oignons fondus dans de l'huile d'olive puis mouillé au vin blanc et de petites quantités d'eau jusqu'à cuisson complète et on finit par l'ajout d'une noix de beurre et de parmesan râpé.

A déguster aussi la frittura ou le fritto misto (friture mélangée de plusieurs variétés des produits de la mer: calamars, sole, lotte...), les crevettes (crostini), les seiches farcies ou cuites dans leur encre.
Le foie à la vénitienne avec des oignons servi avec la polenta est également délicieux.
La pizza étant une spécialité napolitaine, il vaut mieux l'éviter à Venise !

A TABLE...

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Palais des DogesBasilique St MarcCampanileFeniceSan ZulianCaffè ChioggiaCaffè FlorianCaffè QuadriCaffè LevanaQuartier SAN MARCO


Pescheria Gobbo di Rialto Campo della Beccarie San Aponal

 

LES MONUMENTS DE LA PLACE SAINT MARC (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)

 

Le terme de '' San Marco'' désigne tout à la fois, la place principale (piazza) de Venise, la basilique, le saint patron de la ville ou le quartier (sestiere) central...

Notre arrivée sur la place se fait sous un crachin presque breton.
Nous allons en profiter pour faire une visite d'un monument incontournable, le Palais...


Observons quand même la place rapidement.

Tout d'abord un mot sur les pigeons.
Ils font encore partie du paysage urbain local et les autorités ferment plus ou moins les yeux sur les contrevenants. Pourtant depuis le 1er mai 2008, un arrêté municipal interdit de nourrir les pigeons de la place Saint-Marc, étendant ainsi une mesure similaire prise dans les années 1990 concernant le reste de la ville. Le cas de la Place Saint Marc avait été différé tant les pigeons faisaient partie d'un décor où l'une des activités du touriste-(pigeon)-voyageur de passage à Venise consistait à engraisser les volatiles (peu voyageurs) et tant cela était une activité lucrative pour les petits vendeurs de graines. Mais la concentration d'oiseaux posait des problèmes sanitaires et entraînait des dégâts aux monuments. Certes, il y a sans doute moins de pigeons que par le passé mais il y en a toujours tout comme il y a toujours des vendeurs de graines de maïs!
Il est vrai que les autorités de police ont le même type de myopie à l'égard des vendeurs d'articles de luxe contrefaits: Vuitton, Gucci et compagnie... On a l'impression qu'ils jouent au chat et à la souris comme on a pu observer leur manège un bon moment devant les embarcadères de San Zaccaria.

Venons-en aux choses plus sérieuses.
En fait, la place se décompose en trois parties.
La Piazza San Marco proprement dite se situe face à la basilique et est enserrée par les Procuraties et le Museo Correr qui lui fait face. Les autres places de Venise s'appellent campo (campi au pluriel).
Le petit renfoncement au nord de la cathédrale correspond à la Piazzetta dei Leoni (la Placette des Lions).
Au sud, l'espace entre le Palais des Doges et la Librairia Sansoviana (ou Libreria Vecchia ou bibliothèque Marciana, de Marc) délimite la Piazzetta (la Placette) qui se prolonge par le quai du Molo. Au XIIe s. un canal (le Rio Batario) proche du palais fut remblayé et la place pavée de briques.

 


Colonne de St Théodore 
Colonne du Lion


Justement, en tournant le regard vers le Molo, on voit deux hautes colonnes surmontées de statues. Ces colonnes furent rapportées de Césarée à Venise en 1127 par le Doge Domenico Michiel (35e) à la suite de la Première Croisade en Terre Sainte. Elles furent érigée par l'un de ses successeurs (le 39e) Sebastiano Ziani en 1172. Les criminels à juger par le Conseil des Dix débarquaient ici et devaient passer entre ces colonnes et c'est également qu'étaient exécutés les condamnés à la peine capitale. Ces colonnes symbolisent la porte de la cité.

La colonne de droite en granit rose porte la copie d'une statue sensée représenter Saint Théodore, le premier Saint Patron de Venise, sur le dos d'un crocodile. En fait c'est une statue composite. La tête de style hellénistique serait celle d'un souverain égyptien à moins que ce soit d'un roi de Pont (en Anatolie, la Turquie actuelle) ramenée de Grèce. Le torse serait d'origine romaine (Empire d'Hadrien). le reste du corps et l'animal seraient des oeuvres vénitiennes beaucoup plus récentes! Elle fut érigée en 1329 et orientée en direction du Palais des Doges bien que depuis l'an 828, la ville s'est vouée à un nouveau saint patron, Saint Marc.
Des marchands avaient rapporté
d'Alexandrie les reliques de Saint Marc (il en avait été l'évêque) et une basilique fut construite pour les accueillir... Pourquoi ce changement de dévotion ? Au prétexte que l'apôtre, disciple de Saint Pierre, serait passé ici en l'an 60, dans sa campagne d'évangélisation sous l'autorité de Pierre et de Paul. En réalité, c'était un moyen de s'affirmer face à la puissance épiscopale de Rome. Mais qui dit Saint Marc doit penser Evangéliste. C'est le second, après Matthieu d'après le canon catholique. Son attribut est le lion, symbole de force et de noblesse. Le lion ailé est un vieux symbole qui remonte à l'époque de Babylone et des anciens empires d'Egypte. Les textes judéo-chrétiens l'évoquent comme la bête apocalyptique (prophète Daniel).

La colonne de gauche, la plus proche du palais, est en granit gris. Pour parachever la symbolique attachée au saint patron de la ville, elle porte une sorte de lion en bronze qui regarde aussi vers le palais et tourne donc le dos à Saint Théodore. Là aussi, il s'agit de récupération. L'animal, une sorte de chimère, est un hybride de lion et de griffon ou de dragon, de style hellénistique, réalisé vers la fin du 4ème siècle avant J-C. Il aurait été rapporté au XIIe s. par des marchands vénitiens dans leur commerce avec les ports de Tarse ou d'Alexandrette (dans la région d'Antioche). Au temps de la République, on put même voir des lions en cage au centre de la place !
Ce lion fit un séjour à Paris, place des Invalides, après que Napoléon l'y eut emporté suite à sa victoire sur Venise en 1797. Il fut restitué en 1815 avec la chute de l'Empire.

 

Schéma de la Place Saint Marc

 



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VISITE DU PALAIS DES DOGES

Comme tous les grands musées, le Palais des Doges mériterait que l'on y passe de longues heures voire des journées. Mais les touristes ne sont pas des spécialistes et font donc bien plus rapidement. La queue peut être longue et le ticket d'entrée coûte 14 Euros (+ 5€ pour la location d'un audio-guide).

Ce ticket ouvre droit à la visite non seulement du Palais des Doges mais aussi du musée Correr, de la Bibliothèque Marciana et du Musée Archéologique, tous situés sur la place Saint Marc. Mais si en quatre jours on veut découvrir divers aspects de Venise, s'enfoncer dans les quartiers, aller sur les îles... forcément on n'a pas le temps pour ces visites.
La découverte d'une ville à riche patrimoine (notamment muséographique) demanderait des semaines et des mois comme je l'ai déjà dit.


Photos interdites, même sans flash, dans les salles et il est difficile d'échapper à la surveillance pour "voler" quelques photos...

En 810, le doge Angelo Participazio quitta l'île Malamocco, l'actuel Lido, et s'installa au Rialto. Un premier palais à l'allure de château fort fut construit au cours du IXe s. Un incendie détruisit le premier palais des doges en 976 ainsi que la première basilique bâtie entre 828 et 832.
L'actuel Palais des Doges fut rebâti en 1340 et est donc de style typiquement gothique vénitien. Il subit lui aussi plusieurs incendies au cours des siècles suivants. C'était non seulement la résidence du Doge mais aussi un tribunal et le lieu des assemblées délibérantes.

Balcon de la Salle du Grand Conseil Haut-relief Palais des Doges (Adam et Eve) 
Haut-relief Palais des Doges Haut-relief Palais des Doges Porta della Carta -  Palais des Doges

Le plan d'ensemble s'organise en forme de U dont la base est parallèle au canal et le fond fermé par la basilique à laquelle est adossé l'Arc Foscari.



 

 

De la Piazzetta, sur la façade occidentale, dans la moitié gauche du balcon, on voit deux colonnes de marbre rose qu se distinguent des autres piliers en marbre blanc, c'est là que se tenait le Doge lors des exécutions. En revanche sur la partie droite, un quadrilobe est remplacé par un médaillon en haut-relief représentant la Justice brandissant son glaive. Une loggia très ornementée occupe le centre du niveau le plus élevé, c'est le balcon de la Salle du Scrutin.
Vu du coté du canal, la façade méridionale se présente de façon symétrique avec également un balcon très ornementé qui donne sur la Salle du Grand Conseil. C'est la partie la plus anciennes et c'est à partir de la Riva degli Schiavoni que l'on accède à la cour même si, un siècle plus tard (XVe s.), une porte a été ouverte en façade occidentale, dans un renfoncement près de la basilique, c'est la Porta della Carta.

Le centre de la cour est occupé par la margelle d'un puits, ou plus exactement d'une citerne, tandis qu'au fond, à droite de l'Arc Foscari, se dresse monumental l'Escalier des Géants (XVe s.) réalisé par Sansovino qui conduit à la galerie du premier étage de l'aile orientale, au niveau des appartements du Doge. Les statues des dieux Mars et de Jupiter (son père) encadrent l'escalier au sommet duquel les Doges étaient couronnés.
L'accès intérieur aux étages se fait par l'Escalier d'Or (XVIe s.) en stucs finement sculptés, dorés et ornés de médaillons peints.


 
Escalier d'Or 
Marqueterie de marbre  
Salle du Conseil  ''Le triomphe de Venise'' de Véronèse (1575-77) 
Cheminée de la Salle de l'Anticollège

Au premier étage, la plus grande salle, impressionnante, est occupée par la Salle du Grand Conseil où se réunissaient les familles nobles ou patriciennes (1000 familles au XIIIe s. et 2000 au XVIe s.). Elle jouxte la Salle d'Armes qui est reliée directement au Pont des Soupirs.
Sur l'aile occidentale se trouve la Salle du Scrutin.
Ces deux salles donnent sur l'extérieur, la place ou le canal.

Le fond de la Salle du Grand Conseil est recouvert d'une grande toile du Tintoret "Le Paradis" (vers 1580) tandis que parmi les médaillons du plafond on peut admirer "le Triomphe de Venise" par Véronèse (1575-77).
Nous ferons une brève présentation des grands maîtres vénitiens un peu plus tard.

La Salle d'Armes voisine donne accès à un passage couvert enjambant le canal voisin. Dans l'imagerie mentale populaire il règne une grande confusion par rapport aux soupirs attachés à ce fameux Pont des Soupirs...

Il semble y avoir des interférences avec la romance de "Roméo et Juliette" racontée par William Shakespeare (vers 1600) qui se déroulait certes en Vénétie ("les amants de Vérone") mais pas à Venise. Drame dont Charles Gounod a fait un opéra en 1867.
Rien à voir non plus avec les Pont des Soupirs plus romantiques et plus tardifs que celui de Venise. En Angleterre, on a les deux Bridge of Sighs des Universités d'Oxford et de Cambridge, reliant tout simplement des bâtiments et s'inspirant des ponts vénitiens surélevés (mais justement pas de celui des soupirs qui est plat!). Rien de commun non plus avec le très romantique Puente de Suspiros de Lima (quartier de Barrancos), un petit pont de bois créé à l'occasion de la Saint Valentin 1876.

Ici le Ponte dei Sospiri du Palais des Doges conduisait les condamnés du tribunal à la prison en passant au-dessus du Rio della Canonica (Canal de la Cure) encore appelé Rio del Palazzo (Canal du Palais) ou Rio della Paglia (Canal de la Paille)...

Vu de l'extérieur, de la Riva degli Schiavoni, le pont ne paye pas trop de mine en ce moment car les façades des bâtiments voisins (du palais et des prisons) sont en travaux et donc bâchées...

CASANOVA

Giacomo Girolamo Casanova (1725-1798), artiste, faux magicien, espion, diplomate, libre penseur ... et surtout connu en tant qu'invétéré séducteur et libertin, une sorte de Don Juan vénitien dont les exploits firent même tomber dans son lit des religieuses de nobles familles du couvent (disparu) de Sainte Marie des Anges sur l'île de Murano.

L'Inquisition le fit emprisonner au Palais Ducal pour crime contre la religion (sorcellerie) mais il échappa à la torture qui venait d'être abolie. Il réussit l'exploit unique de s'évader la nuit du 1er novembre 1756 en passant par les toits ("plombs") en compagnie d'un autre détenu et se faisant passer pour des visiteurs enfermés par mégarde, ils appelèrent les gardes et purent ainsi sortir par la grande porte (Porta della Carta).

Libre, il s'enfuit à Munich puis à Paris. Une évasion qui ridiculisa la Sérénissime sur le déclin... puisque quelques décennies après Napoléon s'emparait de la cité.

 

Nous le franchissons en poursuivant la visite par la partie intitulée “Itinéraires Secrets” qui nous permet de visiter les cellules des "nouvelles prisons" (prigioni) construites à la fin du XVIe s.

En effet, à mesure que la République s'agrandissait, les prisonniers importants devenaient plus nombreux dans les cellules des greniers du palais, sous les "plombs" (le toit fait de tuiles de plomb) comme le célèbre Casanova (un soir nous sommes passés en gondole au pied de son palais). Il fut donc décidé de construire une nouvelle prison, de l'autre côté du canal de la Paglia ("canal de la paille").
Ces nouvelles prisons disposaient de cellules un peu plus grandes et mieux ventilées. Certaines possédaient des petites ouvertures sur les canaux mais le confort en est bien relatif notamment en raison de l'humidité et du froid en hiver.

 

Au dernier étage, nous passons par diverses salles, notamment :

- Salle du Conseil des Dix (créé en 1310 pour surveiller les institutions) ornée de toiles ornant le plafond sont dues à Véronèse. Le panneau central est une copie car l'original fit partie du butin napoléonien et ne fut pas restitué (il est au Louvre).
- Salle des Tre Capi (les "trois chefs", les trois magistrats inquisiteurs) au plafond décoré par le Tintoret.
- Salle des Quatre Portes (salle d'attente des ambassadeurs) dont le décor de plafond est du Tintoret et sur le chevalet, une toile de Tiepolo. - Salle du Collège (rédaction des projets de lois et diplomatie) dont le mur du fond et le plafond sont décorés d'oeuvres de Véronèse tandis que le mur de l'horloge est dû au Tintoret.
- et la grande Salle du Sénat (approbation des lois, compétences économiques) décorée de toiles du Tintoret et de Palma le Jeune (Jacopo di Antonio Negretti).

 


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VISITE DE LA BASILIQUE SAINT MARC

La visite est GRATUITE mais les photos interdites. Ceci explique pour une bonne part les longues files d'attentes surtout que pour touristes d'un jour c'est parfois l'un des seuls monuments visités à Venise avec le grand Canal et un arrêt sur le Rialto...
Les visites commençant seulement à 9h45, il est prudent d'y venir de bonne heure!
Les bagages, même les sacs à dos ne sont pas admis. Il faut les mettre en consigne à l'Ateneo San Basso situé dans une ruelle à gauche de la basilique).

Basilique Saint Marc

Venise, à la recherche de prestige, souhaitait accueillir une relique digne de ses prétentions. C'est ainsi qu'en l'année 826, deux marins Vénitiens (Bon da Malamocco et Rustico da Torcello) dérobent le corps de l'évangéliste Marc dans la chapelle copte de Bucoles, à Alexandrie, pour le ramener à Venise. Le corps avait été caché sous des carcasses de porc pour éviter les fouilles des Sarrasins ! Une première église fut édifiée en 828 pour accueillir ces reliques.

La basilique Saint Marc est la plus connue des 84 églises qui subsistent dans la ville.

Extérieurs

La basilique actuelle a pour origine l'édifice construit entre 1063 et 1094, à la place d'églises rebâties après l'incendie de 976. De l'église précédente ne subsiste que la crypte (non visitable). Quant aux reliques, on peut douter de leur authenticité après avoir subi l'incendie...
Elle n'a pris le titre de cathédrale qu'en 1807, à la place de San Pietro di Castello (situé à l'extrémité occidentale de Venise)
lorsque le patriarcat fut déplacé.

L'édifice en brique est de type oriental avec un plan en croix grecque (4 branches égales et cinq coupoles), avec une façade de 52m. Au cours des quatre siècles suivants, des embellissements très importants furent apportés témoignant de l'enrichissement de la ville et de ses conquêtes. Pour donner une allure plus imposante, les coupoles basses d'origine en brique furent doublées par des coupoles en charpente recouvertes de plomb. Les façades ont été habillées d'un placage de marbre et des colonnes ramenées lors d'expéditions. Les arcades des cinq portails de la façade occidentale sont ornées de mosaïques qui pour certaines datent du XVIIIe s. en remplacement de celles d'origine. Du fait de leurs origines variées, on peut remarquer une certaine hétérogénéité, notamment de couleurs, dans la forêt de colonnes.
Ces transformations ont fait passer l'édifice d'un style byzantin à un style gothique. La façade en deux étages affirme le statut de Saint-Marc en tant qu'église d'État.

Basilique Saint Marc

Aux trois mâts surmontés de lions dorés qui se dressent sur la Piazza, devant la basilique, flottaient autrefois les étendards des royaumes de Morée, de Candie et de Chypre, possessions coloniales de Venise.

 

Le portail central de la façade principale est surmonté par une mosaïque du Jugement Dernier et son arc bénéficie d'un décor richement sculpté (les autres portails n'ont pas ce privilège). Plus intéressante est la mosaïque du portail le plus à gauche, la Porte San Alippio ou Saint Alipius, car elle est d'origine (XIIIe s.). Baptisée "Translation du corps de Saint Marc", on y voit surtout une représentation de la basilique à cette époque, c'est-à-dire une façade avec des arcs en plein cintre qui ont précédé l'habillage gothique rapporté par la suite. Le quadrige y figurait déjà.
La mosaïque de l'arcade du portail suivant (à gauche du portail central) représente "Saint Marc vénéré par les magistrats vénitiens".

Le portail central est surmonté par la fameuse Loggia dei Cavalli, la Loggia des Chevaux. Il s'agit de copies qui datent de 1982 afin de protéger les originaux installés dans le musée de la basilique. Les originaux ne sont pas en bronze mais en cuivre plus facile à dorer. Ils font partie du butin ramené de la Quatrième Croisade en 1204, après la défaite de Constantinople où le quadrige ornait un hippodrome. Ils sont très anciens puisque les experts se querellent sur des époques entre le IVe s. av. J-C et le IIIe s. de l'ère chrétienne. De cette loggia, le Doge pouvait assister aux tournois qui se déroulaient sur la place.
Leur destin fut encore bouleversé lors de la défaite de Venise par Napoléon en 1797. Les chevaux firent partie du butin et se retrouvèrent attelés à un char sur l'Arc du Carrousel aux Tuileries. Ils retrouvèrent leur place ici en 1815.
L'arc de la loggia est surmontée par un tympan à la point élancée décoré d'un fond de ciel étoilé, azur et or, et d'un haut relief dégagé représentant le Lion ailé recouvert d'or et posant une patte sur les Evangiles.

Façade sud de St Marc - Devant les Tétrarques Façade sud de St Marc - tympan du portail

Sur la courte façade méridionale, donnant vers le canal, on garde la trace de portails (Porta da Mar). Ce qui est important deremarquer, ce sont les deux colonnes dites syriennes dressées devant cette façade. Elles auraient été rapportées de Saint Jean-d'Acre en Palestine ou, selon d'autres, de Constantinople au XIIIe s.
Sur la droite, adossés à l'angle saillant de l'aile méridionale, on peut voir le groupe de statues des Tétrarques ramené par les Vénitens après leur victoire sur les Génois au XIIIe s. Ces statues en porphyre représentent quatre empereurs romains qui, à partir de 293, se partageaient l'autorité sur l'Empire. Cette organisation faisait suite
au duumvirat instauré en 284 par l'Auguste Dioclétien pour partager le pouvoir avec Maximine. A la suite ils s'adjoignent chacun un César, Galère et Constance Chlore. C'est pourquoi on les voit se tenant par couple et elles symbolisent en quelque sorte "l'unité dans le pouvoir partagé". Le système sera reconduit avec plus ou moins de crises et disparaîitra totalement à la fin du IVe s. (361).
Revenons aux statues pour dire qu'on les date du IVe s. Il y a une controverse sur leur origine. Proviennent-elles de l'oasis syrienne de Palmyre ou bien d'Egypte (Galère faisait travailler à sa cour des artistes égyptiens)...
Quoi qu'il en soit, ces statues sont très appréciées en fond de photo par les jeunes mariés.
L'angle de la basilique est précédé par une autre pierre en porphyre, une sorte de piédestal, une "pierre à ban" qui servait à la proclamation des lois (on en verra une autre à la Pescheria, dans le quartier San Polo). Lors de l'écroulement du campanile en 1902, cette pierre protégea l'angle de la basilique.

Tout à l'opposé, sur la Piazzetta dei Leoni, ce côté nord de la basilique est beaucoup plus dépouillé face aux deux lions de marbre rouge de Cottanello qui y furent sculptés en 1722 par Giovanni Bonazza. Un portail, la Porta dei Fior (la Porte des Fleurs) surmonté d'un bas-relief roman de la nativité (avec un Enfant-Jésus aux grandes proportions) conduit à la chapelle de Saint Isidore dont les reliques furent déposées ici en 1125. La chapelle fut achevée en 1355. C'est actuellement l'accès à l'espace de prières aménagé dans la basilique.

Intérieur

Trésor de la basilique St Marc:  icône de St Michel 
Trésor de la basilique St Marc:  icône de St Michel 
Trésor de la basilique St Marc: icône de la Madonna Nicopeia 
Trésor de la basilique St Marc:  objets de culte
Basilique St Marc 
Basilique St Marc 
TBasilique St Marc 
Basilique St Marc

On y accède par le narthex avant d'atteindre la nef. Le narthex est richement décoré de marbres et de mosaïques, toute la surface des murs et des coupoles en sont recouverts. Malheureusement, comme au palais des Doges, les photos sont interdites, même sans flash...

Basilique Saint Marc

La nef, est sombre mais les reflets d'or de ses mosaïques diffusent une clarté dorée. Mur et coupoles sont recouverts de ces mosaïques de verre revêtu d'or. Les motifs, écritures et scènes sont constitués par des él&ments multicolores. On évalue la surface de mosaïques à fond d'or à 8000 m² (j'ai aussi lu 4000?). Les mosaïques ont été réalisées au fil du temps, entre le XIIIème et le XVIème siècle, les plus récentes ayant été réalisées sur les cartons d'artistes comme le Titien ou le Tintoret. Quant au sol, il est recouvert de mosaïques et de carreaux de marbre.

Sur la droite, les fonts baptismaux ont été réalisés par Jacopo Sansovino. La mosaïque de la voûte illustre la vie de Saint Jean et l'enfance du Christ. Des Doges y sont inhumés.

Revenons dans la nef, la scène de la coupole centrale représente l'Ascension.
Nous avons pris le ticket (3 Euros et photos autorisées sans flash) permettant de voir le Trésor auquel on accède depuis le transept droit. On y voit des pièces d'orfèvrerie d'or et d'argent provenant du pillage lors du sac de Constantinople en 1204, du moins celles que Napoléon n'a pa prises pour les fondre. On y voit notamment de superbes icônes byzantines de Saint Michel et une superbe icône de la Madonna Nicopeia ("celle qui rend victorieux").

Nouveau retour dans la nef séparée du choeur par l'iconostase comme dans les églises byzantines (et orthodoxes), ce qui correspond au jubé des églises médiévales d'Occident. Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin, soutenu par 4 colonnes sculptées de reliefs sur le thème de la vie du Christ et de la Vierge. L'abside est décorée d'une mosaïque d'un Christ Pancrator (bénissant), du début du XVIème siècle.

Avec un autre ticket (2 Euros), on peut accéder derrière le maître-autel pour admirer la Pala d'Oro (la "Table d'Or"), un extraordinaire retable (3,40x1x4m), réalisé entre le IXème et le XIVème siècle. La Pala d'Oro qui n'était visible qu'en de grandes occasions (sinon, le retable était replié) est incrustée de centaines de pierres précieuses (300?) et de perles entourant 83 panneaux d'émaux cloisonnés illustrant pour la partie supérieure des scènes de l'évangile et pour la partie inférieure la vie des saints autour d'un panneau central représentant un Christ Pantocrator. En dessous sont représentés l'impératrice byzantine Irène, la Vierge et le Doge Falier.

Nous ressortons de la visite par la gauche du narthex, ce qui permet d'admirer les coupoles bien éclairées, celle de Moïse, celles racontant la vie de Joseph et celle d'Abraham.

 

Nous n'avons pas acheté de ticket pour visiter le musée de la basilique (on y voit par exemple les chevaux originaux du quadrige).


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VISITE DU CAMPANILE

Même s'il ne lui est pas accolé, le Campanile est bel et bien le clocher de Saint Marc. Il est situé en face de la basilique, à l'angle saillant formé par la Piazza et par la Piazzetta. Le prix du ticket n'est pas donné: 8!

 


Camapnile de St Marc:  icône de St Michel 
Camapnile de St Marc:  icône de St Michel
Camapnile de St Marc:  icône de St Michel 
Camapnile de St Marc:  icône de St Michel 
Camapnile de St Marc:  icône de St Michel

La visite ne présente pas un intérêt majeur en soit sinon celui de donner un magnifique point de vue sur les monuments avoisinants, sur la basilique Saint Marc, le Palais des Doges, le bassin de Saint Marc, ainsi que sur les toits et clochers vénitiens des quartiers alentour et sur l'ensemble de la ville, sur la lagune et les îles (notamment Murano). Lorsque le ciel est limpide, ce qui n'est le cas lors de notre visite, la vue permettrait même d'apercevoir les sommets des Alpes!

Avec 98,5 mètres (ou 95?) de haut et une base carré de 11x11m (ou 12x12?), c’est en effet le monument le plus haut de la ville.
Alors courage! Mais rassurez-vous, un ascenseur a été installé en 1962.

Une première tour existait dès 912 (construction commencée en 888) ou 1173 (?), bâtie sur des fondations romaines. Elle servait autrefois de clocher (avec une flèche en bois) et de phare aux navigateurs. C'était aussi une tour de garde (10e siècle), tout proche d'un château fort qui allait devenir plus tard, le Palais des Doges et aurait aussi servi de prison. Après avoir été restaurée plusieurs fois....

A la suite de l'incendie de 1489 et du tremblement de terre de 1511, le campanile acquit sa forme actuelle en 1514 (ou 1515) entre les mains de l'architecte Bartolomeo Bon et fut surmonté d'un ange doré servant de girouette. Il demeurait relativement fragile et nécessita de nombreuses interventions, dont celle de Longhena (architecte également de nombreux palais le long du grand Canal), en 1653.
Galilée utilisa le campanile pour ses observations astronomiques et présenta sa nouvelle lunette en 1609.

La Loggetta baroque de marbre blanc bâtie à ses pieds entre 1537 et 1547 (ou 1549?) par Sansovino servit de salle pour le patriarcat (les nobles) puis pour la garde d'honneur.

Le campanile s'effondra le 14 juillet 1902 sans que des signes de la catastrophe aient été perceptibles et après avoir résisté à des tremblements de terre. Il n'y aucune victime et la basilique s'en sortit miraculeusement indemne mais pas la Loggetta. Dix ans plus tard, en réemployant les matériaux, tout était reconstruit à l'identique, la Loggetta et le Campanile renforcé qui dressait à nouveau sa fière silhouette sur la ville.


Arrivé à la plate-forme, on est sous les cinq cloches qui au temps de la République avaient différentes fonctions:
- la Marangna (ou Maragona?), la plus grande, sonnait autrefois l'heure du début et de fin du travail. Sauvée des ruines, fragilisée, elle ne sonne plus.
- la Malefico, "le Mal" (ou Maleficio o Renghiera?), la plus petite, annonçait les condamnations à mort.
- la Nona comme son nom l'indique sonnait à 9h (on trouve sur certains guides l'indication de midi?).
- la Trottiera sevrait à appeler les membres du Grand Conseil pourles réunions, ils mettaient leur cheval au trot...
- la Mezza Terza ("la troisième moitié"!!!?) ou Pregadi qui annonçait une session du Sénat.

La vue à 360° permet de balayer tout l'horizon et d'avoir une vue plongeante sur toute la Place Saint Marc et les édifices qui l'entourent: Procuraties, Tour de l'Horloge, Basilique, Palais des Doges. Un plus au-delà, en partant du sud et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, on domine le Bassin de Saint Marc et l'île de San Giorgio Maggiore (le campanile de son église a dû être rebâti deux fois). Dans le quartier de Dorsoduro: la Pointe della Dogana et Santa Maria della Salute. Dans le quartier de San Marco: le fameux escalier hélicoïdal du Palais Contarini del Bovolo, l'église San Stefano (et dans le lointain la gare maritime du Tronchetto), San Zulian. . Dans le quartier de Castello: Santa Maria Formosa, San Zanipolo et l'île de Murano, San Zaccaria et l'élégant campanile blanc en marbre et pierre d'Istrie de San Giorgio dei Greci (encore un campanile penché mais celui-ci tient ainsi depuis sa construction fin XVIe début XVIIe s., peut-être parce qu'il n'est pas en brique )...


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AUTRES EDIFICES DE LA PLACE SAINT MARC

Descendus du Campanile, nous avons à notre droite la Piazzetta. Faisant face au Palais des Doges, se touve la Libreria Marciana (dérivé de Marco) construite au milieu du XVIe s. par le même architecte que celui de la Loggetta. Une partie des arcades du rez-de-chaussée et la terrasse sur la Piazzetta sont occupées par le Gran Caffe Chioggia.
La Libreria est l'une des plus importantes bibliothèques d'Italie avec près d'un million de volumes. Son architecte, Sansovino, à cause de fut mis en prison en raison de l'écroulement d'une partie de la Salle pendant qu'elle était en construction. Selon les sources, il en sortit en payant la reconstruction sur ses propres deniers et selon d'autres en acquittant une amende de mille écus ...
Derrière le bâtiment et longeant le canal se situent les Jardins Royaux (Giardinetti Reali). Un peu plus loin, se trouve l'un des autres célèbres cafés de Venise, le Harry's Bar fondé en 1931grâce au mécénat d'un jeune américain. Avant la Seconde Guerre Mondiale, il fut fréquenté par les célébrités des arts et spectacles du monde entier que l'on n'appelait pas encore le jet set. Et après-guerre, ce fut aussi l'un des bars fréquentés par Hemingway de part le vaste monde (La Havane...).

Les Procuraties forment les deux côtés longs de la Place Saint Marc. Le bâtiment situé au nord est le plus ancien comme son nom l'indique . (Procatie Vecchie). Il date du tout début du XVIes (architecte B. Bon). Son vis-à-vis est d'un siècle plus jeune donc plus neuf (Procuratie Nuove). Ils abritaient les bureaux des procurateurs, les plus hauts fonctionnaires de la République en charge de l'administration des biens (sauf du Palais des Doges). Maintenant ces locaux abritent des bureaux et administrations.
Au rez-de-chaussée des Procuratie Vecchie, on trouve deux grands cafés: le
Levana (ouvert en 1750 il prit le nom alors de "Reine de Hongrie" puis renommé "Café des Etrangers" avant de prendre son nom actuel en 1860) et le Quadri (ouvert en 1775). Sous les Procuraties Nuove, le célèbre Café Florian leur fait face. Il fut fondé en 1720 sous le nom de "A la Venise Triomphante". Leurs terrasses installées sous les arcades et débordant sur la place créent une animation avec leurs musiciens.

En 1810, ces bâtiments ont été reliés par "l'aile napoléonienne" après la démolition d'une petite église au fond de la place. Ainsi le rectangle est quasiment fermé, avec la basilique qui fait face.Le gouverneur mis en place y résidait, il céda la place à celui d'Autriche puis ce fut la résidence des rois d'Italie puis celle du Président de la République... Ce bâtiment donne accès au Musée Correr dont les salles sont situées dans les étages des Procuratie Nuove.

 

En remontant le long des Procuratie Vecchie, on arrive au pied de la Tour de l'Horloge (Torre dell' Orologio) achevée en 1499 (ou 1496 ou 1497?). Elle surmonte un arc donnant accès au centre ville. Selon les légendes, pour que ce chef-d'oeuvre ne puisse être reproduit ailleurs on aurait fait crever les yeux des horlogers qui ont réalisé le mécanisme, voire même qu'on les aurait assassinés.
C'est une horloge astronomique donc outre les heures, le cadran analogique situé au-dessus de l'arcade indique les phases de la lune, du soleil et les signes du zodiaque. Au niveau suivant, on voit une statue d'une Vierge à l'Enfant tandis que le jour de l'Ephiphanie et pendant la semaine de l'Ascension, des portes s'ouvrent pour faire défiler des automates représentant les Rois Mages. De chaque côtés de la statue, l'heure et les minutes sont affichées sous une apparence digitale (heures en chiffres romains). Au-dessus, un lion ailé de Saint Marc, ajouté au XVIIIe s., se détache sur un fond d'azur étoilé. Enfin à son sommet on voit deux Maures (Mori) nommés ainsi à cause de la couleur du bronze noirci dont ils sont faits. Ces géants de 3m frappent la cloche à tour de rôle à l'aide de grands marteaux. Pour rappeler le passé, c'est d'abord le vieillard qui frappe 5 minutes avant l’heure tandis que le jeune qui représente l'avenir frappe 5 minutes après l'heure juste.
La visite en est possible sur réservation depuis la restauration de 2006.

A l'angle nord-est de la place se trouve la Piazzetta dei Leoni déjà évoquée. Ce petit "carré" ouvert sur la grande place est limité à l'est par la Tour de l'Horloge et l'église San Baso, fermé au fond par le Palais Patriarcal construit de 1837 à 1870 (le terme local de patriarcat correspond à diocèse et à sa tête est placé un cardinal), ailleurs l'édifice serait appelé Palais Episcopal, et à l'ouest par l'une des façades de la basilique. En sont centre, une esplanade surélevée deux sculptures de lions (ou de lionceaux), réalisées par John Bonazza en 1722. Elles sont en marbre rouge de Cattanello. Au centre trône une imposante margelle de puits, ou plus exactement de citerne.


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AILLEURS DANS LE QUARTIER DE SAN MARCO

En quittant la Place Saint Marc par l'arc de la Tour de l'Horloge, on arrive sur le réseau des Mercerie, des rues (Merceria dell' orologio, San Zulian, del Capitello, San Salvador, Due Aprile) où il fait bon faire du shopping, entre Saint Marc et le Pont du Rialto.
Nous les avons empruntées, elles et les rues parallèles, le premier jour, et, pour la partie entre San Marco et San Zulian, tous les jours!

Sur la façade de la maison ocre du Campo San Zulian, on peut voir un haut-relief représentant Saint Georges terrassant le dragon.

Eglise San Zulian

 

Quelques mots sur la petite église renaissance ou plutôt la chapelle San Zulian près de laquelle nous résidions. Précision: Zulian (Julien) est l'équivalent vénitien de Giuliano en italien.
Sur la façade, au-dessus de la porte, inscrite dans un arc, on voit la statue de bronze du bienfaiteur, le docteur Tommaso Rangone (qui traitait par phytothérapie les cas de syphilis et la fièvre jaune). Ce médecin avait financé la construction de l'église conçue par Jacopo Sansovino au milieu du XVIe s. A sa droite, on peut voir un globe terrestre montrant que l'on imaginait alors l'Antarctique soudé à l'Amérique du sud... A droite de la porte principale, on peut voir une inscription en hébreu.
A l'intérieur, il faut admirer plusieurs tableaux ornant les murs, le plafond et le maître-autel
dus à Palma le Jeune (Jacopo di Antonio Negretti) et à Véronèse.

Tout près, par la Ramo Lucatello, on arrive à la Corte (cour) Lucatello où se trouve la Trattoria Alla Scala où nous déjeunons agréablement d'un menu touristique à 21,50€, boisson comprise: spaghetti aux palourdes (caparozzoli), friture ou saumon grillé ou foie de boeuf (une spécialité vénitienne délicieuse avec des oignons et accompagnée de polenta) ou escalope au citron et deux boules de glace artisanale...

Nous avons également parcouru la partie centrale du quartier San Marco lors de notre retour de San Polo. Campo San Luca puis Campo Manin, coup d'oeil sur le Ponte della Cortesia, surle Rio di San Toma, puis nous sommes passés devant le Palais Contarini del Bovolo (XVe s.) dont nous avons pu admirer l'escalier extérieur hélicoïdal (dit "l'escalier du serpent") depuis le Campanile de Saint Marc.
Nous avons poursuivi en passant devant la Fenice. Ce célèbre opéra de style néo-classique construit à la toute fin du XVIIIe s. a été deux fois détruit par des incendies, en 1832 et en 1996. Avec l'aide de l'UNESCO il a été reconstruit à l'identique et remis en service en 2003. Renaissant à chaque fois de ses cendres, elle mérite bien le nom de "Phénix"...
En reprenant la direction de la Place Saint Marc, nous passons par la Calle dei Barcaroli, le pont passant ce même canal puis la Calle della Frezzaria...

Le dernier jour, nous avons constaté que les employés de la ville commençaient les préparatifs en vue de l'acqua alta liée à la prochaine marée d'équinoxe: supports métalliques et panneaux de bois pour construire d'éphémères chemins à pied sec....

Je ne reviens pas ici sur le Pont du Rialto qui relie les quartiers San Marco et San Polo. Je l'ai évoqué dans la page consacrée au Grand Canal.
Je ne reviens pas non plus sur le tour de gondole qui a parcouru le réseau de canaux à la frontière des quartiers San Marco, Castello et Cannaregio.


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VENISE