En
CATALOGNE et à Barcelone Juillet-août 2012 |
Une
terre coupée en deux par une frontière moderne...
AUTRES VOYAGES...
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Drapeau
de l'ESPAGNE (avec la souris découvrez celui de CATALOGNE) |
Parmi
les origines que l'on prête aux armoiries de la Catalogne, il y en
a une qui est tout à fait légendaire et romantique. En 870, dans
une bataille contre les Normands qu'il mène au côté de l'empereur
Charles le Chauve, le comte Guifré le Velu est atteint par une flèche.
Rendant visite au blessé, l'empereur passa la main sur la blessure ouverte
de Guifré et d'un geste s'essuya sur son bouclier couleur d'or, laissant
la trace de ses quatre doigts ensanglantés donnant naissance à cet
écusson d'or à quatre pals de gueules.
Le logo choisi par le
Conseil Général des Pyrénées-orientales en est la
parfaite représentation...
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Notre
périple en résumé:
J1 | 24/07 | -
Trajet vers Le Boulou - Visite de Carcassonne au passage |
J2 | 25/07 | -
Nord du Roussillon: entre Perpignan, Canet et Salses - Châteaux "cathares", Fenouillèdes, Ille/Tech, Castelnou |
J3 | 26/07 | Sud du Roussillon: entre St Génis, St Cyprien, Banyuls |
J4 | 27/07 | Départ pour Barcelone: Rambla, quartier gothique, colline de Montjuic, Sagrada Familia... |
J5 | 28/07 | Barcelone: pl. de Catalogne, quartier Eixample, Parc Güell... |
J6 | 29/07 | Sant Cugat del Vallès, Montserrat, Girona (Gérone) et retour au Boulou |
J7 | 30/07 | Villages typique de l'arrière-pays de la Costa Brava et Cadaquès |
J8 | 31/07 | -
Céret et St Ferréol - Remontée de la vallée du Tech pour s'installer à Prats de Mollo. -> Grosse panne de voiture (l'assistance nous prête un véhicule pour 7 jours + 2 jours de prolongation) |
J9 | 01/08 | Randonnée au départ de Prats vers le Miracle |
J10 | 02/08 | -
Randonnée au départ d'Amélie les Bains-Montalba vers Roc de France - Visite des gorges de La Fou |
J11 | 03/08 | Randonnée au départ de Prats vers la Tour du Mir |
J12 | 04/08 | Randonnée au départ de Prats-La Preste vers les col Prégon et Siern |
J13 | 05/08 | -
Randonnée au départ de St Laurent de Cerdans vers le Mont Capele - Visite des villages de Coustouges et Serralongue |
J14 | 06/0/8 | Matinée
pluvieuse Petite randonnée ves le Col d'Ares l'après-midi |
J15 | 07/08 | -
Randonnée au départ de la mine de Batère (à Corsavy) vers le Pic Gallinasse - Arrêt au village de Montferrer |
J16 | 08/08 | Trop long (300 km) et éprouvant circuit pour visiter la vallée de la Têt, la Cerdagne et retour à Prats en passant par le Ripollès en Espagne |
J17 | 09/08 | -
Visite de sites de la vallée du Tech: Arles/Tech, Palalda d'Amélie, St Martin
de Fenollar -> Récupération de notre voiture et retour |
Régions
parcourues et ville visitées:
Régions
et ville comptant des sites, paysages ou monuments classés
au
Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés
par le logo .
Au programme de ce circuit, 2
sites parmi les 39 sites français classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
et les 2 sites barcelonais parmi les 44 sites espagnols au Patrimoine Mondial de
l'UNESCO
,
sachant que les pays les plus titrés sont l'Italie (50 sites), la Chine (47)
puis l'Espagne (44). La France et l'Allemagne étant ex-æquo...
LA
CATALOGNE,
COMMENT
S'EST FAIT ET DEFAIT UN ETAT,
DU MOYEN AGE A L'EPOQUE MODERNE
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L'histoire de la Catalogne est faite de flux et reflux, d'expansion et de déclin.
Le
comté de Barcelone créé par les Carolingiens au début
du IXe s. dans la ''Marche d'Espagne'' s'est rapidement
étendu vers le nord (Gérone).
A la fin du Xe s. les comtés
du Roussillon et d'Ampurias sont séparés (succession de Gausfred Ier)
et dévolus respectivement à ses fils Guilabert et Hug.
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En
1117, le Comte de Barcelone hérite du Comté de Cerdagne (aujourd'hui
à moitié français).
En 1137, le comte de Barcelone
et de Provence épouse l'héritière du royaume d'Aragon.
En 1172, c'est au tour du Comté de Roussillon de passer par héritage
au Comte de Barcelone.
La
Couronne d'Aragon étend son influence sur le sud de la péninsule,
avec la conquête du royaume de Valence (1238), ainsi qu'en Méditerranée:
les îles Baléares (1229-1230), la Sicile (1282) et de l'ile de Malte
(1283), puis la Sardaigne (1321-25), le Royaume de Naples (1442), et temporairement
la Corse (de 1420 à 1434).
La dynastie de rois de Catalogne s'éteint
en 1410 et la couronne est dévolue à un neveu castillan. Le
Roi de France en profite pour attaquer la Catalogne. Victorieuse, la France
reçoit en gage la Cerdagne et le Roussillon en 1462 et elle les restituera
à Ferdinand d'Aragon, trente ans plus tard, en 1493.
En
1469, Ferdinand d'Aragon épouse Isabelle de Castille, rapprochant les deux
puissants royaumes d'Espagne.
En 1652, les Catalans en révolte
contre la dynastie des Habsbourg (à la tête d'un vaste empire) obtiennent
le soutien du roi de France mais ils sont vaincus. Le roi d'Espagne est reconnu
comme souverain de Catalogne.
En 1659, leTraité des Pyrénées
conclut les hostilités entre la France et l'Espagne au terme des guerres
de Trente Ans et de Quatre-vingts Ans qui ont opposé la plupart des Etats
de l'Europe occidentale du milieu du XVIe s. au milieu du XVIIe s.
sur la base d'ambitions territoriales et de conflits religieux (développement
du protestantisme dans les pays germaniques). Par ce traité, l'Espagne
cède à la France les Comtés du Roussillon et de Cerdagne
(la moitié seulement) ainsi que les pays de Vallespir, de Conflent et
de Capcir.
Dans la Guerre de Succession au trône d'Espagne
qui débute en 1700, Aragon et Catalogne soutiennent le parti des Habsbourg
contre le parti des Bourbon soutenu par la France qui l'emportera. Avec les ordonnances
royales dites ''Décrets de Nueva Planta'', prises entre
1707 et 1716, la Couronne d'Argon va disparaître morceau par morceau,
morceaux qui sont purement et simplement intégrés dans l'Etat centralisé
de la dynastie bourbonnienne. C'est d'abord le Royaume d'Aragon qui est absorbé
en 1707. En 1708, Minorque est prise par les Anglais qui la conserveront jusqu'en
1802. En 1713, la Sicile est absorbée par le royaume d'Espagne. Les troupes
franco-espagnoles prennent Barcelone en 1714 et Majorque capitule. Cette même
année, le Royaume de Naples est absorbé par le royaume d'Espagne.
Pour finir ce sera le tour de la Sardaige en 1718.
FIN DE CET APERÇU.
Sur notre long chemin des vacances (960 km pour atteindre notre premier point de chute dans les Pyrénées Orientales), une étape s'impose à Carcassonne, chef-lieu de l'Aude, dont la Cité représente la plus importante place fortifiée d'Europe ou plus simplement la plus importante cité médiévale au monde !
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Si
la Cité fut gallo-romaine, wisigothique puis sarrasine jusqu'à ce
que les Francs s'en emparent au VIIIe s., d'ailleurs selon une légende son nom
proviendrait de la sarrasine Dame Carcas qui, après un long siège
mené par Charlemagne (donc plus tard que n'en atteste l'Histoire), aurait
"sonné" l'empereur pour conclure la paix et épouser le
comte Oliban.
Au milieu du Moyen Age (XIe-XIIIe s.), Carcassonne appartient
à la dynastie de la famille Trencavel qui domine aussi les comtés
de Béziers, Albi, Nîmes et Razès. Le vicomte prit le parti
de l'hérésie cathare (nous en reparlerons bientôt) mais
fut défait en 1209 par l'armée formée dans le cadre de la
Croisade contre les Albigeois, autrement dit l'armée française,
et la Cité fut intégrée au domaine royal en 1224 en
tant que Sénéchaussée, tandis que se développait peu
à peu la ville basse, en dehors des murs de la Cité.
L'annexion
du Roussillon au royaume de France en 1659, dans le cadre du Traité des
Pyrénées provoque le déclin de la Cité qui perd
son rôle de position stratégique à la frontière de
la Catalogne, autrement dit de l'Aragon ou de l'Espagne.
Au XIXe s.,
la Cité dont les fortifications sont occupées par des garnisons
militaires et servent de carrière est menacée de destruction pour
être adaptée aux exigences de l'ère industrielle mais elle
est sauvée sur décision de Napoléon III qui en confie
la restauration à Eugène Viollet-le-Duc en 1844. La Cité
est sauvée même si ce gigantesque chantier de restauration (menée
entre 1856 et 1911) n'est pas exempt de critiques (notamment avec les toits
d'ardoises coiffant les tours au pays des tuiles) comme tous les monuments touchés
par Viollet-Leduc...
La Cité est classée au Patrimoine Mondial
de l'UNESCO
depuis 1997.
En terme de fréquentation, ce site serait dans la deuxième vingtaine des sites
et monuments les plus visités de France avec plus de 3 millions de visiteurs,
sensiblement à égalité avec le Mont Saint Michel (mais loin derrière les hauts
lieux du tourisme de la Région parisienne).
Des
trente tours d'origine gallo-romaine, en subsistent vingt-deux (ou dix-sept?)
qui ont été renforcées à partir de 1240 tout comme
le château édifié au siècle précédent.
L'enceinte antique longue de 1200m. (ou 1100m.?) est doublée par une seconde
ligne de remparts, à l'extérieur, longue de 1600m., ponctuée
par quatorze tours et trois barbacanes (entrées).
Nous pénétrons
dans la Cité par la Porte Narbonnaise, avec la toute proche altière
Tour du Trésau (le Trésor, au sens fiscal du terme!).
Nous passerons autant de temps (près de trois quarts d'heure) à
faire la queue pour acheter un ticket (8,50€) pour visiter le château
que pour effectuer la visite. Après tout, compte tenu de l'affluence, c'est un
système de filtrage comme un autre...
Le château se compose
de deux corps de bâtiments et de deux cours. Une barbacane comportant un
chemin de ronde et un parapet crénelé, suivie de fossés,
précède l'entrée avec pont-levis. L'enceinte du château
comporte 9 tours dont la Tour Pinte,. Un système de hourds
(échafaudage en encorbellement) reconstitué, reposait sur l'enceinte
afin d'en protéger la base.
Nous grimpons au deuxième étage
où nous jetons un coup d'oeil à la maquette (impossible à
photographier: contre-jour, reflets) puis nous traversons au sud-ouest la Tour
Pinte ou tour de guet (la tour la plus haute, à plan quadrangulaire) d'époque
wisigothique (VIIIe s.) qui domine l'ensemble du château et de la Cité.
Le chemin de ronde ménage des vues intéressantes sur le rempart
ouest (le long de l'Aude) et l'église St Gimer (XIXe s.)
située tout au pied des fortifications et, au sud de la Cité, sur
la basilique St Nazaire et Saint-Celse (XIIIe-XIVe s.), l'ancienne
cathédrale. Cela nous permet aussi de découvrir les hourds sur le
côté est, ce qui nous amène à avoir une vue sur le
rempart nord et au-delà de l'Aude, dans la bastide St Louis, avec
St Michel, anciennement église fortifiée (XIIIe s.)
devenue cathédrale en 1803 et, encore plus loin, sur l'église
St Vincent avec son clocher-tour (XVe s.).
Redescendus au premier étage, nous passons à une partie muséographique en visitant différentes salles: retable de la Passion (église St Sernin) et calvaire de Villanière du XVe s., gisant et fontaine (abbaye de Lagrasse) du XIIIe s., stèles funéraires discoïdales du Lauragais dite improprement "cathares" (et qui ne sont pas sans rappeler les croix celtiques dont toutefois les branches dépassent de la forme circulaire), vestiges de jolies fresques du combat de chevaliers du XIIe s.(dans le donjon), sarcophage du VIe s...
IL EST GRAND TEMPS DE PENSER REPRENDRE LA ROUTE VERS NOTRE PREMIER POINT DE CHUTE EN CATALOGNE.
Le
printemps et le début de l'automne sont les meilleures périodes
pour visiter Barcelone et la Catalogne.
Pour pouvoir profiter d'un temps
clément et éviter la canicule et l'affluence estivale, il faut
partir entre les mois d'avril et de juin ou en septembre-octobre.
Octobre
et Novembre sont les mois les plus pluvieux.
L'été est très
chaud et la pression touristique est assez forte.
Toutefois
concernant le côté français, pendant la période de
fin juillet et début août où nous avons séjourné
dans une région pourtant cataloguée comme "l'une des plus ensoleillées
de France" et malgré la grande sécheresse sévissant
dans "les Catalognes" (les Pyrénées-Orientales étaient
au régime sec, avec un déficit pluviométrique de l'ordre
de 70% suite à l'hiver le moins arrosé depuis 1959), la météo
ne nous a pas gâtés. Belles matinées en général
mais en milieu de journée, vers 12 ou 13 heures, souvent on ne pouvait
pas profiter d'un vaste panorama en raison d'une atmosphère brumeuse et
de nuages masquant les sommets (on a eu bien du mal à voir le Canigou souvent
distant de moins de 10 voire moins de 5 km à vol d'oiseau).
LES TRANSPORTS DANS LE METROPOLE BARCELONAISE
Petit
aspect pratique, nous allons utiliser 4 fois les transports banlieue-métropole
(donc en zone tarifaire 2) et 4 fois les transports urbains (zone 1). L'utilisation
de tickets à accès multiple est avantageuse puisque par utilisation
le prix est 2 à 3 fois moindre qu'au tarif du ticket à usage unique.
Comme nous sommes 3 personnes, il nous faudra donc
- pour la zone 2: un ticket
T10z2 (10 unités) à 18,75€, validité de 1h30 + 2 tickets
simples au prix unitaire de 2,70€
- pour la zone 1: un ticket T10z1 (10
unités) à 9,45€, validité de 1h15 + 2 tickets simples
au prix unitaire de 2,00€.
Précision
importante: les tickets sont valables sur les lignes de banlieue exploitées
par FGC (Ferrocarrils
de la Generalitat de Catalunya)
mais également dans le réseau urbain
(métro, bus, funiculaire) exploité
par TMB (Transportes Municipales de Barcelona rebaptisés Transports
Metropolitans de Barcelona).