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SITES D'INTERET, VUS (extérieur) OU VISITES
Barri Gotic | le quartier l'église Sta Maria ![]() la cathédrale Sta Eulalia ![]() ![]() |
Rambla(s) |
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Montjuic |
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Sagrada
Familia | présentation façade de la Passion (ouest) ![]() ![]() ![]() ![]() Intérieur ![]() ![]() ![]() ![]() façade de la Nativité (est) ![]() ![]() ![]() crypte ![]() ![]() |
Plaça
de Catalunya, quartier Eixample (Quadrat d'Or) | Plaça de Catalunya (Place de Catalogne) Palau de la Musica Catalana ![]() ![]() ![]() Illa de la Discordia (sud du Passeig de Gracia), Casa Batllo ![]() ![]() ![]() ![]() nord du Passeig de Gracia-Avinguda Diagonal, Casa Mila ![]() ![]() ![]() ![]() |
Parc Güell![]() |
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Pendant
une journée et demie, depuis notre base banlieusarde de Sant Cugat des
Vallès, nous allons partir à la découverte de Barcelone,
le clou de notre escapade estivale en Catalogne.
Comme d'habitude
j'ai prévu un programme bien chargé.
Première
demi-journée:
- vieille ville ("Gotic") et cathédrale,
- Rambla et Plaça Reial et Palau Güell,
- colline de Montjuic (partie Expo universelle)
- Sagrada
Familia
Seconde
journée:
- Plaça de Catalunya, Palau de la Musica Catalana
et Quadrat d'or (maisons et palais modernistes du quartier de l'Eixample)
pour la matinée
- Parc Güell pour l'après-midi.
Petit
aspect pratique, nous allons utiliser 4 fois les transports banlieue-métropole
(donc en zone tarifaire 2) et 4 fois les transports urbains (zone 1). L'utilisation
de tickets à accès multiple est avantageuse puisque par utilisation
le prix est 2 à 3 fois moindre qu'au tarif du ticket à usage unique.
Comme nous sommes 3 personnes, il nous faudra donc
- pour la zone 2: un ticket
T10z2 (10 unités) à 18,75€, validité de 1h30 + 2 tickets
simples au prix unitaire de 2,70€
- pour la zone 1: un ticket T10z1 (10
unités) à 9,45€, validité de 1h15 + 2 tickets simples
au prix unitaire de 2,00€.
Barri
Gotic et la cathédrale
Santa Eulalia
Le Bari
Gotic connu sous le quartier gothique, est l'un des quatre secteurs qui composent
le quartier de la vieille ville de la ville de Barcelone et son centre historique
correspondant à l'antique Barcino de l'époque romaine fondée
à la fin du Ier s. avant l'ère chrétienne. Une occupation
antérieure par les Grecs et les Carthaginois est plausible. La ville romaine
fut fortifiée au IIe s. et plus de 70 tours furent ajoutées
au IVe s. pour protéger les quelques 10 000 citoyens qu'elle
hébergeait. Certaines de ces tours subsistent aux abords de la cathédrale.
Cela ne l'empêcha pas de tomber aux mains des Wisigoths au VIe s. puis,
au VIIIe s., dans celles des Sarrasins d'Al-Hurr ath-Thaqafa qui rebaptisa
la ville Madinat Barshaluna. En 801, les Carolingiens conquirent la ville
qui devint la capitale du comté de Barcelone au sein de la Marche d'Espagne.
Attaqué
par les Sarrasins de Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour, en 985, le comte de
Barcelone ne recevant pas l'aide auquel était tenu en vertu du droit féodal
son suzerain Hugues Capet dénonça ses liens de vassalité
et prit son indépendance de fait.
De nombreux Mozarabes (populations
d'origines ibérique ayant vécu sur le territoire du califat de Cordoue)
et Juifs fuyant les persécutions dans le califat vont trouver refuge en
Catalogne, y apportant leurs connaissances (transmises par les Arabes comme l'irrigation),
leur culture et parfois leur argent et faisant de Barcelone l'une des principales
puissances méditerranéennes du XIIIe au XVe siècle.
Il est très agréable de s'enfoncer dans le dédale des rues moyenageuses du centre ancien de Barcelone.
Entre la Rambla et leBarri del Call (le quartier juif), l'église
gothique Santa Maria se dresse Plaça del Pi. Elle fut construite
au XIVe s. à l'emplacement d'une église romane qui existait
là au Xe s. Deux tours octogonales se dressent sur les côtés
de l'édifice (celle du sud est imposante du haut de ses 54 m.).
Elle a été endommagée (notamment la rosace) lors du tremblement
de terre survenue en Catalogne en 1428, ce qui provoqua plusieurs décès.
La façade a été endommagée par un incendie survenu
en 1936 et refaite entre 1939 et 1943.
Après
avoir longé les vestiges des fortifications et tours (romaines), nous arrivons
sur la Plaça Nova où se dresse la cathédrale.
A sa gauche,
une sorte de petit château abrite le Musée Diocésain.
A
l'emplacement de l'actuelle cathédrale gothique Sainte Eulalie
avaient préexistés un temple romain, une église wisigothe
(détruite par Al-Mansour en 986) et une cathédrale romane (consacrée
en 1058)... Sa construction s'est échelonnée entre 1298 et 1450.
Mais sa façade néo-gothique a attendu plus de quatre siècles
(!) puisqu'elle n'a été achevée qu'en 1889; à l'occasion
de Exposition Universelle de 1888. Elle a été rénovée
en 2005. Au centre, la tour-lanterne est surmontée d'une haute flèche,
flanquée de deux aiguilles annexes.
Elle est dédiée à la Santa Creu (Sainte-Croix) et à Santa Eulalia, une jeune vierge barcelonaise martyrisée à l'âge de 13 ans, en 304 sous l'Empire romain. C'est l'une des deux Saintes Patronnes de la ville, l'autre étant la Mare de Déu de La Mercè (Mercedes, "la Mère de Dieu de la Miséricorde").
En 1519, le futur empereur Charles-Quint y fut investi comme comte de Barcelone. C'est en son honneur que le peintre Juan de Borgonya décora les 51 panneaux des dossiers des stalles des chanoines dans le chur (datant du XIVe) avec les armoiries des Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'Or.
Après avoir franchi le portail (droit d'entrée de 6€), on se trouve sous la tour-lanterne (XVe-XXe s.) octogonale de style gothique, au plafond à caissons en bois.
L'édifice
possède trois nefs et est bordé par 17 chapelles sur les latéraux
(Baptistère compris), chapelles aux retables richement décorés
avec des styles variés en fonction des époques: St Barthélemy
et Ste Isabelle (XVe), St Jean-Baptiste (XVIe), chapelle du Baptistère
(XVe)...
Auxquelles il faut ajouter les 10 chapelles disposées autour
de l'abside.
La crypte, située sous le chur, abrite un sarcophage en albâtre (1339) où sont vénérés les restes de Sainte Eulalie date du début du XIVe siècle.
Moyennant 2€, le petit ascenseur (file d'attente!) situé dans la chapelle des Saints Innocents permet de monter sur le toit de la cathédrale. Depuis les passerelles métalliques dominées par les imposantes silhouettes des deux tours-clochers, de la tour-lanterne et des aiguilles gothiques de la cathédrale, on a une superbe vue panoramique sur la ville.
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Jouxtant
la cathédrale, le cloître gothique (XIVe-XVe s.) actuel
occupe le même emplacement que le petit cloître roman. On y accède
par le portail de la Pietat i de Santa Eulàlia, en marbre blanc.
Trois des galeries sont bordées par une vingtaine de chapelles (sainte
Rita, saints Pancrace, Antoine...) attribuées à des corporations
ou à certaines familles patriciennes (chapelles funéraires). Dans
le jardin, 13 oies blanches rappellent le martyre de la jeune Eulalie, à
l'âge de 13 ans.
Du cloître on peut accéder à la
Salle du Chapitre utilisée comme musée (photos interdites, même
sans flash): peintures, retables, ustensiles liturgiques en or et en argent...
Las
Ramblas, de la Plaça de Catalunya à la Plaça
del Portal de la Pau
en passant par la Plaça Reial et le
Palau Güell.
La
Rambla
fut construite sur le lit comblé (d'où son nom où l'on reconnaît
le mot "remblais") de l'ancien ruisseau d'En Malla (Riera d'En Malla)
qui longeait les murailles, lesquelles furent remplacées à leur
tour par des maisons aux XVIIIe-XIXe s.
On évoque souvent "les" Ramblas parce que cette longue promenade de 1700 m de long insérée au milieu de deux boulevards (largeur de 35m pour l'ensemble) est formée de cinq sections (du nord-ouest au sud-est: Rambla de Canaletes, Rambla dels Estudis, Rambla de Sant Josep, Rambla dels Caputxins, Rambla de Santa Mònica). On va ainsi par cet axe commerçant bordé de boutiques à la mode, de la place de Catalogne jusqu'au vieux port, au niveau de la place de la Porte de la Paix (Portal del Pau).
On passe près de la Fontaine de Canaletes (Font de les Canaletes, ce qui signifie "fontaine des petits canaux"), l'une des fontaines typiques de la ville. La fontaine actuelle bâtie au XIXe s. a remplacé la source. On dit que "qui a bu de son eau y reviendra". A bon entendeur...
Des
édifices plus cossus les uns que les autres se succèdent: l'hôtel
Montecarlo, la Reial Acadèmia de Ciències i Arts ("Académie
Royale des Sciences et des Arts" fondée en 1764), le Palau Moja
qui est une maison de maître de style néoclassique (1774), le Palau
de la Virreina ou Palais de la Marquise, un bel exemple d'architecture baroque
et rococo (1772-78) construit par le marquis de Castellbell, vice-roi du Pérou.
Puis nous arrivons au niveau de la Plaça de la Boqueria (le
nom est apparenté à "bouc" car jadis on vendait ici la
viande de cet animal). Sur le sol, on peut voir une mosaïque circulaire à
grands éléments réalisée en 1976 par Joan Miró
(Joan Miró i Ferrà, 1893-1983), artiste catalan, peintre, sculpteur,
graveur et céramiste, inventeur des tableaux-poèmes. Son art subit
des influences fauvistes, surréalistes, cubistes et expressionnistes, avant
d'évoluer vers une peinture plane, avec un certain côté naïf
souvent inspiré par les peintures médiévales.
Mais ce
qui retient surtout l'attention ce sont les halles du Mercat de Sant Josep,
un marché couvert de 2600m² comportant quelque 300 stands. Il a été
construit en 1836, en remplacement d'un ancien couvent de l'Ordre du Carmel établi
ici en 1586.
En
face, de l'autre côté de la Rambla, on est intrigué par l'éclectique
Casa Bruno Quadros ou Cuadros (construite en 1858
et transformée par Josep Vilaseca i Casanovas en1883), également
connue sous le nom de Casa dels Paraigües ("Maison des Parapluies")
car s'y trouvait une boutique où l'on vendait des parapluies, parasols,
ventilateurs, tables et mobiliers ornés de scènes japonaises.
A l'angle du bâtiment, on voit un grand dragon tenant une lanterne au-dessus
d'une enseigne en forme de parapluie tandis que l'on voit des parapluies en céramique
incrustés dur la façade. Désormais les parapluies ont été
remplacés par une boutique de luxe Lladró vendant des figurines
en porcelaine fine très appréciée des Japonais notamment.
Bientôt
sur la droite nous longeons le Gran Teatre del Liceu ("Grand Théâtre
du Lycée"), porte-drapeau de la culture catalane et fief traditionnel
de la bourgeoisie barcelonaise. Ce théâtre construit en 1847 est
destiné aux représentations d'opéras et à promouvoir
l'enseignement musical (d'où le nom de Lycée).
Un peu plus loin,
sur la Rambla dels Caputxins, c'est au tour du façade
courbe du Teatre Principal (ancien Théâtre de la Sainte Croix
qui datait du XVIes, reconstruit au XVIIIe s.) dont la longue façade
épouse l'arrondi de la voie. Il a pris ce nouveau nom en 1840 et il a été
doté en 1847 de la façade néo-classique que l'on peut voir.
La proximité de ces deux théâtres a été fatale
au second qui a fermé définitivement en 2006 (après des tentatives
de réouverture en 1979 et 1998).
Avant de quitter la Rambla, je vous propose deux détours.
Un
premier sur la "rive orientale" de la Rambla, par la Place Royale
(Plaça Reial), nommée ainsi en l'honneur de Ferdinand VII.
Elle a remplacé en 1848 l'ancien couvent des Capucins détruit par
un incendie en 1835. Au centre, elle est ornée de réverbères
de Gaudí qui encadrent la fontaine en fer Les Tres Gràcies
("Les Trois Grâces") édifiée en 1876.
Cette
place qui a été rénovée en 1982 est la place la plus
vivante de la ville. Elle a certes un peu perdu de son caractère bourgeois
des origines pour devenir plus populaire. C'est un endroit où l'on vient
s'asseoir pour bavarder à l'ombre des palmiers près de la fontaine
ou pour prendre un verre en plein air sur la terrasse ou sous les arcades.
Les
galeries accueillent de nombreux bars et restaurants dont le célèbre
Restaurante Les Quinze Nits (étrange orthographe!), que l'on repère
facilement par la queue qui se forme devant l'établissement. C'est une
adresse incontournable ainsi qu'une valeur sure. Il faut donc être patient
pour se restaurer ici, surtout pour avoir des places en terrasse (115 couverts)!
Les plus pressés trouverons plus facilement une place en intérieur
sur 2 étages (185 couverts).
Sa carte que nous avons testées
est riche mais néanmoins abordable (5 à 12€):
soupes, tapas, entrées, pâtes et riz, viandes, poissons entre 4 et
11€. Des exemples: plats de salmo planxa laminas (saumon), bacalla
compota poma (morue) ou dorada planxa (daurade) pour des prix allant
de 9 à 10€.
Bref "un resto gastronomique à prix d'amis".
C'est la cantine de l'acteur John Malkovitch lorsqu'il est de passage ici...
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Second
détour, sur la" rive occidentale" cette fois, en s'engageant
sur moins de 100 m dans la Carrer Nou de la Rambla où se dresse
le fameux Palau Güell.
Ce palais néogothique édifié entre 1895 et 1900 est la première
oeuvre majeure d'Antoni Gaudí réalisée pour un riche client,
Eusebi Güell, qui lui permit de travailler "à budget ouvert",
ce dont Gaudí ne se priva pas!
Extérieurement on y voit profusion
de marbre, de ferronneries savantes que l'on pourrait qualifier de gothiques (au
sens actuel que lui donne la jeunesse). Du fait de l'étroitesse de la rue,
la façade n'est pas vraiment mise en valeur sauf les deux portes en arc
parabolique et il faut être candidat au torticolis pour essayer d'entrevoir
les flèches colorées en forme de cornets de glace qui surmontent
la façade.
Quant à l'intérieur (non visité, tarif
10€), il est intégralement l'oeuvre de Gaudí, y compris le
mobilier.
L'édifice figure sur la liste du Patrimoine Mondial de
l'UNESCO
depuis 1984 (avec les autres oeuvres de Gaudí que sont le Parc Güell,
la Casa Mila ), révisée en 2005 (avec ajout de la Casa Batlló,
la Casa Vicens, la crypte et la façade de la nativité de la Sagrada
Família, la Crypte de la Colonia Güell).
Place
de la Paix
Revenus
sur la Rambla, nous voici arrivés sur la Place de la Paix (Plaça
de la Pau) qui précède les bassins du vieux port (Port Vell).
Au centre de la place a été élevé le Monument a
Colom, une colonne métallique creuse (un ascenseur y est installé)
de 60 m. de haut qui porte à son sommet la statue en bronze du navigateur
Christophe Colomb (7m.). Elle commémore son passage ici en 1493, au retour
de sa première expédition (dans les Caraïbes). Elle fut érigée
à l'occasion de l'Exposition Universelle de Barcelone en 1888.
Curieusement,
il pointe l'index de la main droite vers la mer, donc vers l'est... Donc à
l'opposé de l'Amérique, à moins que ce soit vers l'Inde,
qu'il pensait atteindre en venant de la direction opposée, ou vers Gênes,
sa patrie d'origine...
En bordure de la place, on peut voir également les anciennes Douanes (Aduanas), un immeuble néo-classique construit par Enric Sagnier en 1902. De l'autre côté (Passeig de Colom), le bâtiment de l'Autorité du Port (Junta de Obras del Puerto) date de 1907.
Sur
la droite de la place (en regardant vers la mer) et inséré avant
la place suivante (Plaça de la Carbonera), tout un îlot est
occupé par le Musée Maritime (Museu Maritim) actuellement
en travaux, sur le site des anciens arsenaux (Reial Drassanes).
On peut encore voir des tours de défense du XIIIe s.
Un peu plus
loin, de l'autre côté de l'Avinguda Parallel, témoignant de
larchitecture industrielle de la fin du XIXe siècle et débuts
du XXe siècle, se dressent trois anciennes cheminées en brique dune
centrale électrique transformée en ensemble immobilier (bureaux
et résidentiel).
Haute
de 184 mètres (ou 213m?), le nom de la colline de Montjuïc qui domine
la ville pourrait avoir deux origines, soit du catalan ancien signifiant "colline
des Juifs" (cimetière juif au Moyen Age), soit de la déformation
du latin Mons Jovicus (Colline de Jupiter)...
A la fin du XVIIIe siècle,
ce promontoire verdoyant a été choisi comme point le plus méridional
pour effectuer leur mesure dune portion de larc du méridien
de Paris.
La colline de Montjuic est connue à plusieurs titres.
D'abord pour sa citadelle (Castell de Monjuic) édifiée au XVIIIe s.
devenue au milieu du XXe s. musée militaire et actuellement en cours
de transformation en centre international pour la paix. Nous n'y sommes pas allés
(accès possible par téléphérique depuis le terminal
du funiculaire pour 9,60€ AR).
La
colline a également été rendue célèbre par
les équipements sportifs créés pour les Jeux Olympiques de
1992, les premiers JO organisés en Espagne. Ils se situent un peu plus
bas que la citadelle et, tout comme elle, dans le jardin botanique.
Le Parc
olympique de Montjuic accueille les principaux sites des compétitions:
le Stade olympique Lluis Companys (athlétisme et cérémonies),
le Palau Sant Jordi (gymnastique, volley-ball et handball), la Piscine
Bernat Picornell (natation et water-polo), l'Institut National d'Education
Physique de Catalogne (lutte), le Palais de sports de Barcelone (gymnastique rythmique
et volley-ball), le Palais de la métallurgie (escrime), la Piscine municipale
de Montjuic (plongeon et water-polo) et le Pavillon de l'Espagne industrielle
(haltérophilie).
Enfin,
la colline est célèbre pour le cadre qu'elle a offert pour l'Exposition
Universelle de 1929. C'est à cette partie que nous avons consacré
une promenade.
Pour nous y rendre, après notre descente de la Rambla,
nous avons gagné la station de métro Parallel qui assure la correspondance
avec le funiculaire de Montjuic. Ce dernier a été inauguré
en 1928 dans la perspective de l'exposition que se tenait l'année suivante.
Modernisé depuis, notamment à l'occasion des JO de 1992, il est
exploité par les TMB (Transportes Municipales de Barcelona rebaptisés
Transports Metropolitans de Barcelona en 1986). Il est accessible avec
un ticket de transport "zone 1" (commun avec les lignes de bus et de
métro des TMB et avec les trains des FGC).
Arrivés au-dessus du restaurant la Font del Gat (la Fontaine du
Chat), nous coupons les jardins de Laribal par un escalier, pour rejoindre, un
lacet plus bas, l'allée Passeig de Santa Madrona.
Nous abordons
lespace scénique municipal Marché aux Fleurs
fondé en 1983
sur le site du Palais de lAgriculture construit entre 1927 et 1929 (architectes:
Josep Maria Ribas i Casas et Manuel Maria Mayol i Ferrer) dans le cadre de l'Exposition
Universelle.
Le
Palais de l'Agriculture était lun des plus grands pavillons de
lExposition, avec une surface de 16 000 m². Il se composait de plusieurs
bâtiments organisés autour dune grande cour centrale, bâtiments
de style "noucentiste" tardif (le noucentisme est un mouvement
artistique catalan né dans les années 1900, en opposition au modernisme,
dont le nom joue sur le mot nou qui a un double sens en faisant allusion
au nombre "neuf" et au qualificatif "nouveau"), style marqué
par des influences de la Renaissance italienne.
Partiellement démoli après la guerre civile afin
de construire un immeuble dhabitation, ce complexe situé à
lest du Palacio Nacional a été occupé par le Marché
aux Fleurs jusque dans les années 1970, avant d'être rénové
dans les années 1980.
On arrive en face du Teatre Lliure ("Libre") qui ne fait
plus qu'un depuis 1989 avec son voisin du Marché aux Fleurs (Teatre
Mercat de les Flores), à l'angle de la Carrer de Lleida. Ce théâtre
né en 1976 dans les locaux de la Coopérative La Lleialtat entant
que théâtre à vocation publique s'est imposé comme
étant l'un des plus prestigieux de Catalogne. Il sest installé
ici en 2001, dans une aile du Palais de lAgriculture.
Face au théâtre
se dresse le tout aussi remarquable édifice qui héberge le Musée
d'Archéologie. Lui faisant suite et sans aucun rapport en tant que
contenu, on trouve l'Institut de Cartographie (!) installé depuis
1982 dans un pavillon à larchitecture hétéroclite précédemment
occupé par la Caisse dépargne de Barcelone (Caja de Ahorros
y Pensiones de Barcelona) réalisé par les mêmes architectes
que le Palais de l'Agriculture à loccasion de lExposition Universelle,
mais il s'agit ici d'une construction dinitiative privée.
Parmi les multiples curiosités architecturales situées en contrebas du Palacio Nacional figurent également lancien Palais des Sports, bâti en 1955 à lemplacement du Palais des Arts décoratifs et appliqués, puis rebaptisé Barcelona Teatre Musical en 2000, ainsi que le Palais de la Presse.
Plus loin, nous nous retrouvons en contrebas de l'écrasante façade
du Palau Nacional
(Palacio en espagnol
castillan!) devenu Musée
National d'Art de Catalogne, également construit pour l'Expositon Universelle
de 1929 (dans son aspect industriel, l'exposition ibéro-américaine
à caractère général se déroulait à Séville).
L'ascension vers ce monument n'est pas trop pénible car des escaliers mécaniques
ont été installés à l'occasion des Jeux Olympiques
de 1992 car il ne faut pas oublier que le parc olympique se trouve juste derrière
le Musée et on peut apercevoir au-dessus des arbres le sommet de la très
plastique antenne de télécommunication qui y est érigée.
Le Palau Nacional se présente sous la forme d'un vaste édifice
austère composé dun imposant corps central rectangulaire surmonté
dune grande coupole ovale, dun dôme et de quatre tours carrées,
ainsi que de deux petites ailes latérales couronnées elles aussi
de dômes. Il a été bâti dans lalignement de la
place dEspagne et de lavenue María-Cristina abrite actuellement
le Museu Nacional d'Art de Catalunya (Musée national dart
de Catalogne, abrégé en MNAC). Le fonds du MNAC, que nos n'avons
pas visité, est constitué déchantillons de tous les
arts et prétend donner une perspective globale de lart catalan, depuis
lart roman jusquau milieu du XXe siècle.
Le Palais National
héberge également le Museu dArt Contemporani de Barcelona
(Musée dArt Contemporain de Barcelone, abrégé en MACBA)
qui se consacre exclusivement à recueillir les principales tendances et
créations dans le domaine de lart contemporain.
De
l'esplanade du palais, s'ouvre une magnifique perspective en direction
de la Place d'Espagne,
au nord-est. L'horizon est fermé par les collines du Puig Aguilar et autres...
surmontées de diverses antennes.
Ce sont d'abord les bassins immédiatement
en contrebas de l'esplanade, puis des escaliers qui descendent vers les quatre
colonnes monumentales en pierre construites en 2011 à lemplacement
des colonnes d'origine, démolies en 1928, entre le palais Alfonso XIII
et le palais de la reine Victoria-Eugenia.
Les
colonnes monumentales (20 m. de haut et 2,50 m. de diamètre)
imaginées par Josep Puig i Cadafalch et construites en 1919 ont connu une
histoire mouvementée. Ces quatre colonnes en brique, à chapiteaux
ioniques, symbolisant les barres du drapeau catalan devaient être surmontées
de statues ailées commémorant des victoires militaires catalanes.
Elles furent démolies en 1928, afin quelles ne puissent pas promouvoir
le nationalisme catalan.
Immédiatement
en dessous des quatre colonnes, on aperçoit la Fontaine Magique
(Font Magica). Puis c'est la longue perspective de l'Avenue de la Reine
Marie-Christine, bordée sur la gauche par le Palais de la Métallurgie
et sur la droite par le Palais des Congrès. Suivent deux grandes colonnes,
de style vénitien, construites en briques, qui délimitent la jonction
entre l'avenue et la place, constituant une sorte de porte monumentale invitant
à s'élever vers le site de l'Exposition Universelle.
En arrière
de la Place d'Espagne, le bâtiment des anciennes arènes s'impose
au regard. Elles
virent le jour en 1900, à l'initiative du banquier Josep Marsans i Rof.
L'architecte August Font i Carreras les conçut dans un style hispano-musulman.
L'enceinte du bâtiment est construite avec près de 3 millions de
briques! La piste avait un diamètre de 52 m et ses gradins pouvaient accueillir
près de 15 000 spectateurs. Une dernière corrida s'y est déroulée
en 1977. Depuis 2001, elles font l'objet de travaux pour en faire un centre commercial
et de loisirs...
Le Poble espanyol est un musée architectural à lair libre construit entre 1928 et 1929 qui regroupe sur une surface de 49 000m² (ou 42 000?) les reconstitutions de 117 bâtiments caractéristiques des différentes régions espagnoles. Il fut Imaginé par Josep Puig i Cadafalch et réalisé par Francesc Folguera et Ramon Reventós. Il devait être démoli dès la fin de lExposition mais l'engouement populaire (pas le nôtre!) a été tel qu'il a été conservé jusquà aujourdhui.
Nous rejoignons l'avenue de la Reine Marie-Christine en empruntant l'avenue Marquès de Commilas, ce qui nous fait passer devant le Caixaforum (en arrière du Palais de la Métallurgie), un centre culturel et éducatif installé dans les locaux réhabilités de lancienne fabrique textile Casaramona. Une station de métro bienvenue nous attend sur la place...
On ne peut venir à Barcelone sans visiter son monument le plus emblématique,
la Sagrada Familia,
de son nom complet Temple Expiatori de la Sagrada Família ("Temple
Expiatoire de la Sainte Famille"). Cette oeuvre moderniste inachevée
mais néanmoins monumentale de larchitecte catalan Antoni Gaudí
(né en 1852 et décédé suite à un accident de
la circulation en 1926).
Un petit déplaisir: le manque de perspectives pour bien apprécier
le gigantisme du monument... Cela n'est pas rappeler la situation de grandes cathédrales
gothiques engluées dans l'anrachie d'un tissu urbain médiéval
(par exemple, comme il est difficile de trouver des vues un peu ouvertes sur N-Dame
de Strasbourg ou sur St Corentin de Quimper).
Il faut payer pour
accéder à cette église, démarche inhabituelle
certes mais néanmoins justifiée par le fait qu'il s'agit aussi d'un
monument grandiose et qu'il convient de participer ainsi au financement de son
achèvement qui est géré par une fondation. En effet, les
donations et aumônes faites en expiation des faiblesses humaines ne suffisent
à mener à son terme ce projet non subventionné... Le mécénat
y contribue également un peu (notamment ce fut le cas du bien connu comte
Eusebi Güell)
Tarif adulte: 8€, +4€ pour l'ascenseur permettent
d'accéder aux tours et encore +4€ pour le prêt d'un audioguide.
Compte tenu du temps dont nous disposions, nous avons pris cette seule dernière
option mais pas l'ascenseur.
Cette oeuvre est remarquable en tant
que prouesse technique et au plan esthétique et plastique. En 1984,
dans le cadre du classement des oeuvres remarquable de Gaudí au Patrimoine
Mondial de l'UNESCO
(également dénommé Patrimoine de l'Humanité), seules
les parties réalisées du vivant de l'architecte ont été
retenues, c'est-à-dire la crypte (où Gaudí est inhumé)
et la façade de la Nativité (à l'est).
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Munis d'un excellent audio-guidage, nous voici partis pour une véritable expédition et pour un inventaire artistique débridé... L'avantage de l'audioguide, outre les informations qu'il donne et les détails qu'il signale, c'est qu'il vous isole du tohu-bohu environnant en vous plaçant dans une sorte de bulle où n'existent plus que le monument et ...vous même!
Tout
saisi que je suis par la puissance, l'audace et la grâce qui se dégage
de ce monument, je ne puis m'empêcher d'être dithyrambique.
M'en
excuserez-vous?
Tout d'abord, quelques notions de mesures et
de démesure...
Le
plan de l'édifice est classiquement en croix latine avec une
abside comportant un déambulatoire à chapelles rayonnantes, une
nef à cinq vaisseaux (vaisseau central flanqué dun double
collatéral de part et dautre, lesquels supportent des galeries) ouvrant
sur un transept à trois nefs.
Mais l'orientation
de cette église n'est pas du tout conventionnelle
puisque le maître-autel est situé au nord-ouest alors que les autres
églises en Europe sont généralement orientée selon
un grand axe Est-Ouest, avec l'autel à l'Est, en direction de Jérusalem
(notez que dans le mot "orientation" il y a Orient), et la porte principale
à l'ouest.
Gaudí voulait exprimer une tout autre dimension
symbolique forte (qui avait court dans des civilisations antiques). Il voulait
que la vie soit présente à l'est, en direction du soleil levant,
avec des images de plantes et d'animaux, l'évocation de la naissance et
de l'enfance du Christ. A l'opposé, face au soleil couchant, il a situé
la façade de la mort avec des images de la Passion. Entre les deux, le
maître-autel exprime la présence divine apportée aux hommes.
La façade principale, éclairée par le soleil de midi doit
exprimer la gloire de Jésus ressuscité.
Mais en réalité,
les axes de l'édifice ne correspondent pas à ces directions cardinales
mais à des directions intermédiaires. Pourquoi?
Il pourrait
y avoir une raison pratique dans la mesure ou le plan quadrillé du quartier
répond à une orientation intermédiaire, nord-ouest à
sud-est. Inscrire une église à axe strictement est-ouest (orientation
classique) ou nord-sud (symbolique Gaudíenne) selon les diagonales d'un
quadrilatère de 150 mètres de côté aurait conduit à
la construction d'un édifice étriqué. Néanmoins, dans
la présentation qui suit, on fait comme si l'orientation souhaitée
par Gaudí avait été respectée...
Des
chiffres et des dimensions...
La longueur intérieure de l'édifice
est de 90 mètres depuis la façade de la Gloire jusquà
labside, la moitié de cette longueur correspondant à la nef.
Le transept fait 60 mètres entre les façades de la Passion et de
la Nativité. La voûte de la nef centrale a une hauteur de 45 mètres
tandis que la hauteur de la voûte au-dessus de l'abside est portée
à 75 mètres.
Mais vu de l'extérieur, ce qui s'impose
et s'imposera encore plus à l'avenir ce sont ses tours surmontées
d'audacieuses flèches et pinacles. Terminé, l'édifice
comportera dix-huit flèches. Chiffre considérable
qui correspond évidemment à toute une symbolique. Chacune des trois
façades est dotée de quatre tours correspondant à quatre
apôtres, de sorte que l'on obtient bien la douzaine requise. Huit sont achevées:
celles de la façade de la Nativité (est) avec deux tours centrales
de 107 mètres et deux latérales de 98 (ou 100?) mètres et
celles de la façade de la Passion (ouest) avec deux tours centrales de
112 mètres et deux latérales de 107 mètres. Les pointes des
flèches sont ornées de mosaïques vénitiennes.
Au-dessus
de la croisée de transepts viendront s'ajouter les six tours les plus imposantes,
celles des quatre évangélistes hautes de 130 mètres, celle
de la Vierge sur laquelle on trouve des chiffres divergents, 120 ou 140 mètres,
et enfin, au milieu de tout cela, la tour du Christ surmontée d'une "croix
de Gaudí" (tridimensionnelle) monumentale qui s'élèvera
jusqu'à 170 mètres, de sorte que cette réalisation humaine
ne dépasse pas la plus haute colline des environs, oeuvre divine... Treize
ascenseurs permettront de monter dans les tours pour éviter les quelque
300 ou 400 marches des escaliers conduisant à la base des flèches.
Terminée, la Sagrada devrait pouvoir accueillir plus de 13 000
personnes.
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...et
un peu d'histoire.
Après
un projet avorté d'église néo-gothique complété
par des écoles de l'architecte Francesc de Paula Villar i Lozano conçu
en 1881, à 31 ans Gaudí prit la relève en 1884 avec
un projet très différent et infiniment plus ambitieux de style naturaliste-moderniste.
Après 1910, il y consacra l'essentiel de son activité, tellement
absorbé et inspiré qu'il lui arrivait de dormir sur le chantier.
Compte tenu de l'ampleur de son projet et de la modestie des moyens financiers
dont il disposait pour le réaliser, Gaudí se doutait bien qu'il
ne le verrait se concrétiser que partiellement. Pour que par la suite
le projet ne soit pas amputé et dénaturé (cela a souvent
été le cas pour la construction d'édifices monumentaux, civils
ou religieux), il ne suffisait pas de laisser des plans et des esquisses et maquettes.
Il eut l'idée astucieuse de réaliser en priorité des éléments
qui allait imposer une continuité "naturelle" à
ceux qui poursuivraient son oeuvre. Pour cela, il fallait en figer et le gabarit
et le style. C'est ainsi que la façade de la Nativité
(ou façade du Levant) fut l'une de ses priorités et sa construction
débuta en 1891. On pourrait dire que c'est la mesure-étalon qu'il
imposa pour la suite. En 1925, la première flèche d'une des deux
tours latérales (100 m. de haut) était terminée, un
an avant le décès du maître (renversé par un tramway).
Cette façade fut achevée en 1936 (ou 1930?) par l'assistant de Gaudí,
Domènec Sugrañes.
Durant
la Guerre Civile espagnole, la crypte et la majeure partie de latelier
de Gaudí furent incendiés par les Républicains en guise
de protestation au soutien apporté à Franco par l'Eglise catholique.
En raison de la destruction d'une grande partie des ébauches, des maquettes
et instructions laissées par Gaudí, il fallut surtout se référer
à ses idées lorsque la construction fut reprise en 1944 et conduite
par les architectes Francesc Quintana, Isidre Puig i Boada et Lluís Bonet
i Garí ainsi que par le sculpteur Jaume Busquets.
Les travaux
de fondations de la façade de la Passion commencèrent en
1954 (aide financière de Japonais) et les tours furent achevées
pour le cinquantième anniversaire de la mort de Gaudí en
1976. Mais il y manquait le décor. En 1986, le sculpteur Josep Maria
Subirachs s'attaqua à la réalisation de la statuaire de la
façade de la Passion et la livraison des premières statues en
1990 provoqua de nombreuses polémiques en raison de leur style très
différent de celui de la façade de la Nativité. La dernière
statue, l'Ascension, un bronze à revêtir d'or, de 5 mètres
de haut, a été mise en place en 2005 à 60 mètres au-dessus
du parvis de la façade de la Passion.
La crypte qui est un lieu de
prière lorsque l'église est ouverte aux visiteurs fut achevée
seulement en 1958 et le petit musée voisin ouvrit en 1961.
Les travaux
des voûtes des nefs commencèrent en 1995 par les quatre collatéraux
(deux de chaque côté de la nef centrale) suivis en 2000 par ceux
de la nef centrale. La couverture de l'édifice a été terminée
en 2008.
Joan Vila-Grau est lartiste auquel a été
confiée la réalisation des vitraux. Tâche menée
à bien en ce qui concerne les vitraux de l'abside et des transepts qui
viennent remplir des baies de style néo-gothique (avec rosace pour celles
de l'abside) disposées sur deux niveaux. Les plus basses font 20 m.
de haut tandis que les baies situées en hauteur en font la moitié.
Les baies de la nef sont remplies avec du verre blanc.
A ce stade, on voit
donc qu'il reste encore beaucoup à faire, notamment à ériger
la façade de la Gloire, le portail principal orienté au sud,
qui comportera quatre tours (comme les façades des transepts). Les travaux
ont commencé en 2002 mais ont peu avancés et les mener à
bien va s'avérer délicat car, sur l'emplacement du futur parvis,
il faudra démolir un immeuble de 55 appartements.
Du côté
des six tours centrales, il reste un immense et difficile chantier en hauteur
à conduire. La structure porteuse de la tour de la Vierge a été
commencée en 2009. Cependant, après un gros coup de collier de quelque
400 ouvriers, étant "hors d'eau et hors d'air" selon le jargon
des maîtres d'oeuvre, l'église a pu être consacrée
par le pape Benoît XVI en novembre 2010 et est donc ouverte au
culte.
Quant au cloître entourant "le temple", ébauché
par Gaudí dès 1895, se verra-t-il un jour réalisé?
On a juste une ébauche, à gauche de la Façade de la Nativité
(vue depuis l'extérieur). Cet espace sert de lieu d'exposition-musée...
On estime et espère que la construction pourrait sachever
en 2026, l'année du centenaire de la mort de Gaudí. Une bonne
centaine d'ouvriers qui travaillent toujours...
La
façana de la Passio (La façade de la Passion)
Curieusement,
la visite ne suit pas une logique bien Gaudíenne puisque l'on commence
par la façade de la Passion. Il a été achevé
en 2005 après un demi siècle de travaux.
Le portail de
la Passion est fait de six colonnes de pierre ressemblant à des os inclinés
vers lintérieur et formant des sortes d'arcs-boutants. Il est surmonté
dune corniche qui soutient une galerie couverte à dix-huit petites
colonnes en forme dosselets. Elle est conforme sinon à la lettre
du moins à l'esprit de ce que voulait le Maître, quelque chose qui
inspire l'horreur et l'effroi.
En
fait c'est une mise en images de la Passion: la Cène, le Baiser de Judas
et le carré magique de valeur 33 (l'âge de Jésus à
sa mort), le Reniement de Pierre, la lâcheté de Pilate, le Jugement,
la Flagellation, des étapes du Chemin de la Croix (Véronique, Simon
de Cyrène), les soldats romains qui jouent la tunique, la Crucifixion et
la Mise au Tombeau et enfin, seule touche optimiste, au-dessus de tout cela l'Ascension
du Christ.
Pour ma part, la facture moderne de la statuaire ne me choque
pas. Elle a quelques chose de carré, de géométrique, de dur
qui certes ne ressemble en rien à celle de la façade opposée
mais qui correspond bien à l'idée générale de cette
façade.
Après
avoir franchi les portes aux ventaux en bronze sur lesquelles des parties des
évangiles sont reproduits en lettres majuscules en relief, on pénètre
à l'intérieur de l'édifice.
Avec l'élégance
de ce volume, c'est une toute autre impression qui nous envahi.
Emerveillement et quiétude (malgré les visiteurs qui vont et viennent). Tout y contribue: l'immensité des volumes, les élévations, les couleurs notamment des vitraux, la noblesse des matériaux (colonnes en granite gris ou rose, basalte sombre, solide et superbe porphyre d'Iran pour soutenir abside et transept).
Les voûtes sont la continuation de la structure porteuse de forme parabolique, leur poussée étant transmise aux colonnes intérieures, ce qui dispense des contreforts à la mode du gothique. Ainsi, les murs n'ont à supporter que leur propre poids. Les monumentales colonnes (45 mètres de hauteur) légèrement inclinées de la nef centrale et de l'abside d'inspiration naturaliste ont la forme d'arbres: leur section se réduit de la base ver le haut, les cannelures finissent par disparaître au niveau de sortes de noeuds d'où partent des colonnes plus fines comme des branches.
Au-dessus de l'autel, on peut voir une croix étrangement suspendue à un dais doré sous une voûte où est également accroché un triangle doré symbolisant la Sainte Trinité.
Quant aux vitraux modernes, abstraits, je considère qu'ils respectent les recherches chromatiques dont on a la manifestation dans d'autres réalisations de Gaudí (y compris sur des céramiques comme dans la Casa Batllo). On peut admirer de savants et harmonieux dégradés avec des couleurs tantôt chaudes et tantôt froides.
La
façana del Naixement (La façade
de la Nativité)
Nous
ressortons par le transept droit qui débouche sur la façade de
la Nativité. Commencée en 1891, elle a été achevée
en 1936 après un demi siècle de travaux.
Sortis, face à
celle-ci, elle offre au regard trois portails symbolisant les trois vertus théologales
du christianisme mais dans un ordre un peu bousculé. De gauche à
droite, Espérance, Charité et Foi. Sans doute qu'aux yeux de Gaudí,
la Charité méritait bien le portail principal, au centre... Elles
foisonnent de sculptures de figuratives représentant des personnages du
Nouveau Testament et de quantité d'autres représentations très
profanes puisque inspirées de la flore et de la faune de Palestine aussi
bien que de Catalogne
Les sculptures du portail de l'Espérance
évoquent le Christ à venir avec les Fiançailles de Marie,
l'enfance d'un Jésus encore dans vie profane en passant par la Fuite en
Egypte ou l'enfance à Nazareth auprès de Joseph...
Au
portail de la Charité, on trouve l'Annonciation (1966), la Nativité
(1959), le choeur des Anges chanteurs et musiciens (recréé suite
aux destructions lors de la Guerre Civile), l'Adoration des Mages, la Cène
et le Couronnement de la Vierge. L'ensemble est surmonté par un cyprès
en céramique sur lequel sont posées des colombes. Les colonnes de
ce portail reposent sur deux tortues. Une tortue marine pour soutenir la colonne
de la "partie méridionale" (gauche, du côté de la
mer). Une tortue terrestre pour soutenir une colonne de la "partie terrestre"
(droite,du côté de la terre).
Le portail de la Foi évoque
la Visitation à Elisabeth, Jésus au temple, l'Immaculée Conception,
la Trinité... St Jean-Baptiste, St Zacharie, la barque de St Pierre...
Le Sacré-Coeur, la Providence ou l'Eucharistie y sont également
représentés.
Pour
vraiment apprécier cette façade, il faudrait la voir le matin, lorsque
le soleil l'éclaire. Ainsi mise en valeur, son décor végétal
exprime parfaitement "l'élan vital", tout à l'opposé
de la façade occidentale...
En faisant le
tour de l'abside, on aperçoit par des arcades vitrées l'intérieur
de la crypte située sous l'abside où un office du soir s'y déroulait
lors de notre visite.
C'est un espace quasi-circulaire de 40x30 m.,
de style néo-gothique entouré de sept chapelles et qui sert d'église
paroissiale.
La crypte fut en partie réalisée du vivant dAntoni
Gaudí. Une première partie fut réalisée entre 1890
et 1893 et elle fut inaugurée en 1885. Gaudí y fut inhumé
en 1926. Lors de la Guerre d'Espagne, la crypte fut incendiée et dut être
restaurée en 1940. Elle a été achevée en 1958 mais
des faiblesses dans ses matériaux ont nécessité des travaux
de renforcement pour supporter la charge de la superstructure, travaux achevés
en 2002.
En
sous-sol, à côté de la crypte et plus précisément
sous la croisée du transept, un musée a été aménagé
depuis 1961. Il occupe l'emplacement des anciens ateliers de lédifice.
En 2002, le musée a été agrandi en réutilisant lespace
libéré par les écoles de la Sagrada Família qui ont
été déplacées dans le quartier voisin. On peut y voir
des maquettes, plans, dessins anciens et originaux, des photographies ainsi que
des outils destinés aux études préparatoires conçus
par Gaudí, dont le système empirique de cordelettes lestées
de petits sacs utilisé pour l'étude des forces. Des maquettes de
sculptures de la façade de la Passion de Josep Maria Subirachs i Sitjar
y sont également présentées ainsi que des mobiliers.
L'audacieuse
Sagrada Família est un hymne à Dieu ou un poème mystique
tout en symboles dans lequel chaque pierre est une strophe glorifiant le Sacré.
On retrouve des sensations fortes. Puissance comme lorsque l'on contemple les
pyramides, grâce comme lorsque l'on admire le Taj Mahal ou lorsque l'on
visite la mosquée Hassan II (Casablanca).
Bien sûr, pour chaque individu
la sensibilité artistique et le sens de la beauté dépendent largement de ses références
culturelles et donc de son époque. Il se peut que vivant trois, quatre ou cinq
siècle plus tôt, j'eusse été transporté de la même profonde admiration devant
les décors Rococo ou Renaissance...
La complexité et le gigantisme
de l'édifice empêchent de la cataloguer.
Evocations naturalistes,
figuratives et parfois naïves qui renvoient à une pensée médiévale
et se mêlent à une modernité cubiste et à l'expérimentation
permanente et audacieuse... Oeuvre individuelle cohérente et oeuvre collective
empreinte de contradictions... Ruine ou oeuvre inachevée et au long court
tout comme le furent les grandes cathédrales gothiques...
La puissance
mystique qui se dégage du lieu pourra être à l'origine de
conversions comme jadis celle de l'écrivain athée Paul Claudel dans
la cathédrale N - Dame de Paris lors de la messe de Noël
1886, pendant le chant du Magnificat. Puis, converti, il ressentait une profonde
émotion en contemplant vitrail à la Vierge Bleue de N - Dame
de Chartres où il aimait se rendre. A propos de Chartres, rappelons aussi
la conversion de Charles Péguy à la vue des flèches de cette
cathédrale en 1912 lors d'un pèlerinage entrepris suite à
un voeu...
La Sagrada Familia est le monument le plus visité d'Espagne, plus que l'Alhambra de Grenade. Les chiffres varient entre 2,5 et 3 millions de visiteurs chaque année.
Pour
ma part, je pense que ce monument devrait faire l'objet d'un classement spécifique
au Patrimoine Mondial de l'UNESCO,
dans sa globalité, incluant évidemment la contribution majeure de
Gaudí. Cela viendra peut-être lorsque l'édifice sera achevé...
J'aimerais vivre assez longtemps pour revenir visiter l'ouvrage achevé,
avec son Portail de la Gloire et surmonté de toutes ses tours.
L'heure de la fermeture étant arrivée, c'est à regret que nous quittons ce lieu envoûtant.
Nous terminons la soirée en gagnant l'Avenida Diagonal qui aboutit à l'est à la Plaça de les Glories Catalanes. Plus on s'en rapproche et plus le quartier semble sinistre. C'est un quartier en devenir autour du phare que constitue la Tour Agbar plantée là comme un phare ovoïde fait de verre et d'acier ou, plus trivialement, comme un gigantesque suppositoire!. Ce centre d'affaires conçu par l'architecte français Jean Nouvel a été réalisé en 2005 et, avec ses 144 m. de haut et ses 38 étages, constitue le troisième plus haut (après l'Hôtel Arts et la Tour Maphre) gratte-ciel de la ville, d'où son nom Agbar tiré de l'arabo-persan Akbar signifiant "le plus grand" (comme dans l'invocation Allah akbar).
Nous revenons
vers le centre par la Carrer de la Deputacio, en passant devant les arènes
de La Monumental (édifiées en 1914 et comportant près
de 20 000 places). Suite à une "initiative législative
populaire", le parlement catalan s'étant prononcé pour l'abollition
de la pratique barbare de la corrida en juillet 2010 avec prise d'effet au 1er
janvier 2012, , la dernière corrida s'est déroulée ici le
25 septembre 2011.
Pour dîner, nous choisissons le restaurant La
Gran Peña ("le Grand Rocher"), Carrer de la Marina, à
deux pas de la station de métro Monumental. Tapas variées et excellentes.
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Plaça
de Catalunya et quartier de l'Eixample
Notre seconde journée à Barcelone commence Place de Catalogne où le train nous conduit depuis Sant Cugat del Valles.
L'urbanisation
de la vaste Place de Catalogne (5ha) a commencé à la fin
du XIXe s. et surtout dans la perspective de l' Exposition internationale
de 1929. Parmi les sculptures qui ornent la place, on peut voir le monument érigé
en 1991 en l'honneur du nationaliste Francesc Macia (à l'origine d'une
action armée lancée en 1926 depuis Prats de Mollo, du côté
français, et qui a proclamé la "République catalane"
en 1931), oeuvre de Josep Maria Subirachs, ou encore le cheval cabré de
la Sagesse (Saviesa) dû à Miquel Oslé (1928). Citons
aussi la Font dels Sis, première oeuvre à orner la place
en 1936 sur un thème mythologique, la naissance de Vénus évoquée
sous forme d'une coquille en pierre, entourée de figures d'Eros, sous forme
de chérubins en bronze. Il s'agit d'un oeuvre du sculpteur Jaume Otero
réalisée en vue l'Exposition universelle de Barcelone en 1929.
Autour de la place on peut voir de nombreux sièges de banques, des centres
commerciaux (FNAC), des cafés et des théâtres...
C'est
aussi le lieu où les indignés catalans se sont réunit
en mai 2011.
Pour
nous rendre au Palau de la Música Catalana (Palais de la Musique
Catalane), nous nous dirigeons vers l'est, par la Carrer Fontanella et la Via
Laietana.
Dans la mouvance du nationalisme catalan du début du
XXe s., l'Orfeó Català (Orphéon Catalan) a été
à l'origine de cet édifice remarquable. C'est un symbole de l'avant-gardisme
catalan faisant appel à des motifs floraux et aux courbes que l'on retrouve
aussi dans les oeuvres de Gaudí. Nous n'en verrons que l'extérieur.
Dommage car l'intérieur est de toute beauté, notamment la coupole
renversée en verre polychrome qui éclaire la salle de concert.
Construite en 1908, cette structure métallique stabilisée par
des contreforts et des voûtes d'inspiration gothique est habillée
de vitraux, de verre, de mosaïques et de ferronneries est l'oeuvre de Lluís
Domènech i Montaner, architecte auquel la ville doit aussi l'Hospital
de la Santa Creu i Sant Pau. D'ailleurs ces deux édifices ont été
classés au patrimoine de lhumanité par lUNESCO
en 1997.
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Retour Place de Catalogne puis nous empruntons le Passeig de Gràcia, en
direction du nord-ouest.
Le Quadrat d'Or, au cur du quartier de l'Eixample
L'Eixample, pour nous francophones, nous aurions tendance à croire que le mot sert à désigner une quartier qui serait un "Exemple" d'urbanisme et d'architecture. En réalité ce mot catalan a un sens beaucoup plus trivial puisqu'il signifie "Extension" par rapport au centre ancien antique et médiéval (Gotic)...
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Parmi
ces îlots tracés par l'ingénieur Ildefons Cerdà i Sunyer
à la fin du XIXe siècle, nous allons pouvoir observer des exemples
d'architecture de différents maîtres de l'Art Nouveau au tournant
des XIXe-XXe s. Notamment des oeuvres (maisons et palais) de Lluís
Domènech i Montaner (déjà mentionné à propos
du Palais de la Musique), Josep Puig i Cadafalch, Joseph Domenech i Estapà
ou, last but not least, le célèbre Antoni Gaudí
dont on a déjà évoqué deux oeuvres majeures, le
Palais Güell (à proximité de la Rambla) et la Sagrada Familia.
Rappelons que l'oeuvre de Gaudí a fait l'objet d'un classement au Patrimoine
Mondial de l'UNESCO
en 2005.
Retour Passeig de Gràcia, orné par les grâcieux "lampadaires-barques"
en fer forgé signés Pere Falqués i Urpí (1906).
Sur la gauche, à l'angle formé avec la Gran Via de les Corts Catalanes
l'ancien
Palau Marcet (par Tiberi Sabater i Carné, 1887) fut
occupé jusqu'en 1934 par la Comedia, puis devint un théâtre
jusqu'en 1960 et enfin un cinéma.
Deux pâtés plus loin, également sur la gauche, nous arrivons à l'Illa de la Discordia, îlot ainsi nommé en raison des contrastes architecturaux qu'offre cet ensemble. On peut imaginer sans peine les rivalités entre architectes à cet belle époque où leur art explosait.
A l'angle de Gracia se dresse la plutôt sobre Casa Lleo Morana (1900-10), si ce n'est sa curieuse tour en forme de tiare, oeuvre de Lluís Domènech i Montaner. A la suite, on trouve plusieurs maisons remarquables. La Casa Ramon Mulleras construite par Paul Martorell en 1868 (pour Ramon Comas). La Casa Amatller (1898-1900) due à Josep Puig i Cadafalch mêle style médieval et architecture des pignons en escalier des rives de la Baltique... Et surtout la fameuse Casa Batlló sur laquelle nous allons revenir en détail.
Sur la voie transversale,
Carrer d'Arago, la Fundacio Tapies s'impose avec sa façade surmontée
de la sculpture "Nuage et Chaise". Le bâtiment (1879) dû
à Lluís Domènech i Montaner abrite le musée consacré
à l'artiste Antoni Tapies depuis 1984, après avoir hébergé
des architectes et écrivains.
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Revenus sur le Passeig Gracia, nous allons consacrer une heure et quart à
la visite de la Casa Batlló (tarif: 8€, audioguide inclus).
C'est le résultat d'une commande que l'industriel du textile Josep Batlló
i Casanovas avait passée à Antoni Gaudí.
Ce chef d'oeuvre
restauré de 1981 à 2000 reçoit environ 600 000 visiteurs
chaque année.
Antoni Gaudí en a dirigé la réalisation de la Casa Batlló entre 1904 et 1906, à partir d'une construction antérieure (1877) qu'il a complètement transformée en renforçant le rez-de-chaussée et le premier étage par un mur porteur en grès de Monjuic, en ajoutant tribune et balcons en façade et en la surélevant de deux étages et d'un grenier. Passant de 21 à 32m d'élévation, cette construction est ainsi plus haute que ses voisines.
Cette réalisation rompant trop avec l'académisme fut à l'origine de conflit entre Gaudí et la mairie de Barcelone laquelle dut finalement se résigner à accorder le permis de construite en 1913, soit sept ans après son achèvement et alors qu'elle était habitée.
La maison offre environ 4300m² de surface utile puisque chaque niveau couvre 1000m².
La Casa Batlló est ouverte au public depuis lannée 2002, date de la commémoration de lannée internationale Gaudí.
Maintenant, plongeons en plein symbolisme(s)...
La Casa Batlló est parfois surnommée Casa de los Huesos ("Maison des os", thème macabre que l'on retrouve sur la façade de la Passion de la Sagrada, ou dans les cheminées de la Casa Milà) en raisons de la forme des balcons et des fenêtres qui évoquent des crânes et des orbites. Plus plaisamment, d'autres voient des masques vénitiens dans les balcons des étages supérieurs. On est dans l'organique et l'évocation naturaliste...
En fait, toute la construction serait une allégorie de Sant Jordi (Saint Georges) terrassant le dragon qui se tortille et dont la crête dorsale s'arque jusqu'au niveau de la terrasse dont les tuiles en céramique japonaise irisée font penser à des écailles. Tandis que d'autres plongent dans un monde plus onirique voire enfantin imprégné de culture Disneyland, en y voyant un palais de Belle au Bois Dormant ou une maison de Schtroumpfs ou de Nains de Jardin...
Jeux permanents d'équilibre et d'harmonie. Jeux des formes, des couleurs et de la lumière naturelle.La façade principale, sur rue, ondulée et composée d'une mosaïque polychrome de verre et céramique, donne sous l'effet du soleil l'impression d'être en mouvement et d'onduler comme des vagues. Les colonnes vers le bas de l'édifice rappellent des troncs d'arbres pour certains et des tibias ou des fémurs pour d'autres... Le dégradé de couleurs est très bien pensé: couleurs chaudes pour les parties inférieures moins éclairées et couleurs plus froides de bleu-vert vers le haut de la façade, ce qui peut faire penser aux troncs et à la ramures de arbres d'un bosquet...
L'intérieur est tout aussi imaginatif. Rien n'est carré, rien n'est droit, tout est en courbes, plafonds, ouvertures. Main courante de l'escalier en forme de colonne vertébrale tordue. Place à la modernité avec un ascenseur, il est vrai que l'immeuble comporte six niveaux, plus le grenier.
À l'intérieur il réorganisa les espaces afin d'obtenir plus de ventilation et de lumière naturelle notamment grâce à un extraordinaire puits de lumière où l'on retrouve à nouveau une judicieuse utilisation des dégradés du blanc au bleu de cobalt: carreaux clairs pour les niveaux inférieurs forcément plus sombres et teintes plus soutenues aux niveaux supérieurs. En partie basse des ouvertures donnant sur ce puits, un dispositif à lamelles de bois permet l'aération.
Au premier étage, on visite la salle à manger dont le plafond évoque des éclaboussures de gouttelettes. Les ouvertures aux contours ondulants du grand salon sont ornées de vitraux tandis que le plafond prend la forme d'une spirale qui part d'un luminaire en forme de soleil rayonnant. Dans la pièce voisine, on trouve une cheminée en forme de champignon ou d'alambic (cuivre)
Les greniers sont aménagés sous une série d'arcs dissymétriques qui donnent l'impression de se trouver dans le thorax d'un animal dont on voit les côtes de l'intérieur.
La terrasse du toit c'est l'échine du dragon. D'étranges cheminées revêtues de céramique surgissent par groupe. L'immeuble est surmonté d'une tour à bulbe supportant une croix à quatre bras orientés vers les points cardinaux, typique de Gaudí, déportée sur le côté gauche de l'arrête du toit. Elle porte les monogrammes de Jésus, Marie et Joseph.
De retour au niveau inférieur, côté cour, nous passons sur la terrasse qui permet de découvrir la façade arrière. La terrasse au sol en céramique fait penser à un tapis oriental. Faisant face à la porte, se dresse une mosaïque en forme parabolique rappelant les arcs du grenier. L'élément décoratif majeur de cette façade est constitué par la ferronnerie des balcons tandis que la partie supérieure recouverte de mosaïque polychrome qui vient donner la touche finale de cohérence à l'ensemble.
Par la Carrer d'Arago, nous arrivons au Passatge del Mercat. Nous jetons notre dévolu pour déjeuner sur le Restaurant Pepe, voisin de la plus chic et plus chère Casa d'Amelia. Fraîcheur assurée en raison de la proximité du marché couvert très moderne (Mercat de la Concepcio).
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Après le
déjeuner, nous poursuivons notre recherche d'édifices typiques dans
le Quadrat d'Or en suivant un chemin parallèle au Passeig Gracia, par la
Carrer de Ruger de Lluria qui coupe les rues Valencia et Mallorca.
A l'angle de cette dernière se dresse le Palau Ramon Montaner dû aux architectes Joseph Domenech i Estapà et Lluis Domenech i Montaner. Il fut commencé en 1889 et achevé en 1893. La partie haute du bâtiment est décorée de grands panneaux de mosaïque émaillée représentant l'invention de l'imprimerie et la grande frise qui court au niveau des combles est ornée d'un aigle en relief (façade sur la Carrer de Mallorca).
Sur
la Carrer Mallorca, on peut également voir la façade néogothique
de la Casa Thomas, oeuvre de Lluís Domènech i Montaner, 1895-1898).
Sur
l'Avinguda Diagonal, la Casa Terrades (également appelée
Casa de les Punxes) est l'oeuvre de Josep Puig i Cadafalch. "La maison
aux Flèches" a été réalisée en 1905 (ou
1903?). Ses six tours néogothiques en brique évoquent quelque château
du nord de l'Europe.
Le
Palau del Baró de Quadras est un bâtiment moderniste mêlant
les styles gothiques et mauresques. Il fut construit par Josep Puig i Cadafalch
pour le baron de Quadras entre 1904 et 1906. Il est également situé
sur l'Avinguda Diagonal et héberge la Maison de l'Asie.
Nous voici revenus
sur le Passeig de Gracia.
Nous arrivons devant la Casa
Milà
également surnommée La Pedrera, autrement dit "La Carrière"
en raison de son apparence brute (cette architecture déplut d'ailleurs
à ses propriétaires).
Par ses murs courbes et ses balcons en
ferronnerie, elle évoque le monde marin. Aspect brut de falaises et de
grottes envahies par une végétation faite de fer forgé...
C'est l'oeuvre civile la plus importante d'Antoni Gaudí. Elle fut construite
entre 1906 et 1910. Un élément de modernité particulier s'y
manifeste avec un parking souterrain qui était destiné à
recevoir des véhicules hippomobiles! L'intérieur se caractérise
aussi par 270 arcs paraboliques.
Cette maison est très visitée
(nous n'en verrons que l'extérieur). En prenant énormément
de recul, on aperçoit ses étranges cheminées à l'allure
de chevaliers casqués, protégés par leur heaume.
Pour les maisons Gaudíennes, nous en resterons là
et nous ne pousserons pas plus au nord, à un bon kilomètre au-delà
de l'Avinguda Diagonal (Carrer de les Carolines), pour voir la première
réalisation de Gaudí, la Casa Vicens (1883-86), mélange
de styles néomauresque, baroque et Art Nouveau.
De même, nous
n'irons pas jusqu'au Passeig Sant Joan, plus à l'est, où se trouve
la Casa Macaya, conçue par Josep
Puig i Cadafalch en 1901.
Notre dernière visite à Barcelone sera consacrée à une visite plus reposante et gratuite, si l'on fait abstraction du bon petit bout de chemin à parcourir et de la grimpette depuis la station de métro Lesseps... Si nous étions venus par la station Vallcarca, nous aurions pu profiter d'un escalier mécanique dans la montée la plus raide.
Le
Parc Güell résulte d'une commande passée à Antoni
Gaudí par le mécène, Eusebi Güell, industriel catalan
(ennobli en 1908), en vue de réaliser une cité-jardin comportant
une soixantaine de maisons et une chapelle sur la colline Carmel, au nord de la
ville. La mode de ces ensembles résidentiels était venue d'Angleterre.
Le projet fut réalisé entre 1900 et 1914 mais faute de moyens, seul
le parc et deux maisons virent le jour.
Propriété de la ville
depuis 1923 qui l'a ouvert au public trois années plus tard, il a fait
l'objet de restaurations dans les années 1980-90.
C'est
une uvre originale tout en courbes évoquant la nature. Peut-être
les vagues de la Méditerranée que l'on aperçoit depuis la
place...
Le parc Güell est avant tout un jardin, puisque seules quelques
constructions à l'intérieur du parc y ont été achevées.
L'entrée:
les maisons de gardiens, l'escalier monumental et la fontaine
Deux étranges maisons construites entre 1901
et 1903, en forme de champignons, encadrent l'entrée.
Il s'agit des
Casas dels Guarda ("Maisons de Gardien") qui font penser à
des maisons des Schtroumpfs.
Une fois passé le portail en fer
forgé à motifs rayonnants, le visiteur se trouve devant un double
escalier monumental avec fontaine centrale, en particulier l'emblématique
fontaine en forme de salamandre multicolore faite de mosaïque, symbole du
feu.
En haut de ces escaliers on accède à la "Salle
Hypostyle aux cent colonnes" doriques, qui n'en compte en fait que 86. Les
ondulations du plafonds sont égayées par des cercles de mosaïque,
de trencadis, des morceaux de céramique et de verre brisé.
La
place et le fameux banc ondulant
Au-dessus, la
place initialement prévue pour un marché attire la foule des visiteurs
qui s'y reposent et les marchands à la sauvette. Sa périphérie
est aménagée comme le plus long banc du monde. Ce banc tout en ondulations
offre à la fois un espace intime et une ouverture vers les voisins et vers
la place. Il est habillé de trencadis. Ce banc de 110 mètres
de long a été conçu par Josep Maria Jujol, collaborateur
de Gaudí mais sa restauration effectuée il y a une vingtaine d'années
par José Antonio Martínez Lapeña et Elías Torres a
été critiquée.
Le banc du Parque
del Amor de Miraflores à Lima semble s'en être fortement inspiré...
Certaines allées sont soutenues par des viaducs de pierre dont la
forme évoque des troncs d'arbres.
Plus loin, on passe près de
la maison de Gaudí, surmontée d'un clocher, qui a été
construite par Francesc Berenguer, un collaborateur de Gaudí. Gaudí
y resta enfermé lors de la Semaine Tragique de 1909 à l'occasion
de manifestations anticléricales et d'attentats contre des lieux de culte.
y vécut jusqu'à son installation dans la Sagrada Familia. Ce bâtiment
a été transformé en musée (notamment pour y présenter
du mobilier).
A l'ouest, le Calvaire occupe le plus haut point de la colline,
à l'emplacement initialement prévu pour édifier une chapelle.
Au fond du parc, au nord, a été construite la Casa Trias
entre 1903 et 1906 pour le compte de l'avocat Martin Trias, par l'architecte Juli
Batllevell, disciple de Domenech i Muntaner (collaborateur de Gaudí).
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Ainsi s'achève la présentation de notre périple catalan...
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