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Des sites au coeur de la Catalogne
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A PROPOS DU CATALAN...

...Les Catalans ne mettent ni leur drapeau ni leur langue dans leur poche!!!!


Brève présentation

La langue catalane se rattache à la fois aux langues ibéro-romanes par sa syntaxe et aux langues gallo-romanes par son lexique et sa prononciation (par exemple le mot "table" donne taula en catalan, à comparer avec mesa en castillan, tandis que "fromage" donne formatge à comparer avec queso en castillan...). Le vocabulaire catalan utilise des termes plus proches du français et de l’occitan que de l'espagnol et du portugais.

Cette langue s'est étendue au Roussillon, à la Catalogne et au Pays valencien, à l'Andorre, aux Baléares et à une partie de la Sardaigne, soit sur des parties de quatre Etats modernes: France, Espagne, Andorre et Italie.

On compte environ 6 millions (10 millions selon d'autres) de locuteurs dans l'ère linguistique du catalane soit près de 30% de la population résidant dans cette zone. Ce taux s'élève à plus de 60% aux Baléares et en Catalogne, à un tiers en Andorre et seulement à 6% dans le Languedoc-Roussillon.


Ecriture et prononciation

On retrouve généralement les mêmes genres qu'en français (avec des exceptions comme pour la llet, "le lait", que l'on retrouve ausi en castillan) et leur désignation par des articles assez proches.
Articles définis: el (pour le), l', la, les (parfois transformé en els). Articles indéfinis singuliers un (prononcer [oun'] et una mais absence d'indéfinis pluriels (par exemple "des chiens" -> gossos).
Les articles contractés du; de la, des donnent en catalan del, de la, dels (masculin pluriel) et de les (féminin pluriel)

Première particularité avec la consonne palatale initiale L doublée (prononcée [LL]): un llibre (un livre), la lluna (la lune)...
Seconde particularité, les voyelles finales dénasalisées contrairement au français dans les mots se terminant en n et précédés d'une voyelle. Le catalan ne garde que la voyelle accentuée. Du latin vinum; le français a tiré "vin" et le catalan vi. De même pour Perpignan qui donne Perpinyà.


On trouve de nombreuses diphtongues associant deux voyelles ou [o-ou], eu [e-ou], au [a-ou].
Le X catalan se prononce généralement comme le [ch] français. Par exemple baix ("bas") se prononce [baich].
Les terminaisons en IG en catalan, se prononcent [tch]: puig [putch] (montagne).
Quant au N palatal français représenté par le graphème GN, les Catalans l'écrivent [ny], comme dans Catalunya.

Plus délicate est la question de la prononciation des voyelles A et O.
Non tonique, O se prononce [ou].
Non accentué, A se prononce [e], comme le "e muet" français. En fin de mot pluriel, le A non tonique s'écrit E (el guarda -> les guardes), sans modifier la prononciation.

Autres VOYAGES....
Retourau programme CATALOGNE et Barcelone


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SITES D'INTERET, VUS (extérieur) OU VISITES

El Ripollés
Abbaye de Ripoll
Sant Joan de les Abadesses
Alt Empordà
Cadaquès
Castello d'Empuries
Vestiges antiques d'Emporion
Baix Empordà
villes et villages



Peratallada
Palau-sator
Pals
Vulpellac

Girona


Vieux quartiers

Cathédrale et musée capitulaire Santa Maria
Bains arabes et chapelle St Pere de Galligants

Eglise Sant Feliu
Sant Cugat del Vallès


Une petite histoire
Une visite
méritée
Montserrat


Origines géologiques et historiques
Le site et le monastère

La montagne

 

Haut de pageEl Ripollès


De la Catalogne, sur l'autre versant des Pyrénées, nous n'aurons qu'un aperçu dans le cadre d'une vaste et éprouvante boucle automobile effectuée en une journée, au départ du Vallespir et en remontant la vallée de Conflent pour aboutir en Espagne à Puigcerda et pour finir la boucle par le Col d'Ares...

De la Basse Cerdagne au Ripollés, il faut emprunter l'éprouvante route qui sur 50 km serpente à flanc de montagne avec des centaines de virages serrés et de lacets. Eprouvante par le tracé sinueux mais heureusement avec un bon revêtement, une signalisation (des virages) parfaite et souvent des doubles glissières de sécurité. Un itinéraire en corniche sans intérêt et monotone, au-dessus de la vallée du Riu Rigat, avec sur l'autre versant les croupes molles de (vers les 2000 m.) aux sommets jaunis et aux pentes boisées. Aucun village sur ce bout d'itinéraires et peu de circulation... On le comprend!

Route plus tranquille après Ribes-de-Freser. Traversée du lieu-dit Colonia Molinou puis on passe près du village de Campdevanol.


Enfin, nous voici à Ripoll (prononcer [ri-poye]). Avec 10 000 habitants, c'est une ville importante dans cette région de montagne, la plus importante de la comarque ("pays") de Ripollés.

Nous allons visiter le Monastir de Santa Maria de Ripoll (tarif: 3€), monastère bénédictin situé Plaza de l'Abat Oliba.
Le monastère fut fondé par le comte de Barcelone et de Gérone, Wilgred ou Guifred le Velu (Guifré el Pilós, en catalan) en 880 après qu'il eut en partie chassé les Sarrasins de la région (c'est pourtant un Sarrasin que le tuera au combat en 897). Il a également fondé le monastère de Sant Joan de les Abadesses.
Très tôt, ce monastère devint l'un des centres culturels les plus importants du Haut Moyen Âge. Un édifice à trois nefs a été réalisé entre le XIIe et le XVIe s. puisque sa voûte s'effondra en 1428. Tout l'édifice a été reconstruit au XIXe s. suite à l'incendie qui le ravagea en 1835.

On peut néanmoins en admirer le magnifique portail
du milieu du XIIe s. couvert de sculptures évoquant l'histoire biblique. Sur les panneaux entourant le portail proprement dit, on trouve l'évocation de l'Apocalypse, l'Exode, les Rois... tandis que les montants du portail nous amènent aux apôtres Pierre et Paul.
L'intérieur est constitué de cinq nefs et d'un transept à six absides placé au niveau de l'abside centrale. On peut y voir au fond du transept gauche la tombe de Wilfred le Velu mort en 897 et, à l'opposé, dans le transept droit, celle de Raymond Berenger III mort en 1131.
Au bas de la nef, une grande dalle servant de pierre tombale est ornée d'un gisant représentant l'évêque Josep Morgades y Gill mort en 1901, personnage qui contribua beaucoup à la restauration de l'église.


Le cloître a étage a été réalisé sur plusieurs siècles, tout comme l'église. La partie la plus ancienne (XIIe s.) est accolée à l'église. Elle compte treize arcades soutenues par des colonnes doubles surmontées de chapiteaux corinthiens avec des représentations animales. Les autres galeries sont du XIVe s. et donc marquées par le style gothique.

Ripoll, Monastir Santa Maria Ripoll, Monastir Santa Maria Ripoll, Monastir Santa Maria Ripoll, Monastir Santa Maria


Environ 8 km après Ripoll, en direction de la France (par le Col d'Ares), nous arrivons à Sant Joan de les Abadesses, petite ville de 3500 habitants.
Rapide coup d'oeil en passant à l'église Sant Pol, un édifice du XIIe s. en partie ruiné dont il subsiste l'abside surmontée d'un clocher et la façade, à l'autre extrémité, avec un portail à deux archivoltes dont le tympan sculpté, représentant le Christ en Majesté, les apôtres Pierre et Paul, et deux anges a été enlevé après la fissuration du linteau le supportant.
Nous passons également (sans avoir le temps de visiter, d'ailleurs l'horaire est trop tardif) près du Monastère de Sant Joan de les Abadesses, joyau du roman catalan, également fondé par Guilfred Ier au IXe siècle et agrandi au XIIe siècle (superbe chevet).

Monastir de Sant Joan de les Abadesses


Poursuivant notre chemin, nous passons par les localités de Sant Pau de Sagurie et par Camprodon (église romane St Pierre) puis c'est Mollo. Le col n'est plus loin et de l'autre côté nous regagnons notre base à Prats-de-Mollo...


Haut de pageAlt Empordà (Haut Emporda): région de Cadaquès (El Gironès)

Peu après le passage du Perthus, à partir de La Jonquera, nous allons trouver les traces du gigantesque incendie qui, quelques jours plus tôt (du 22 au 26 juillet), a ravagé 15 000 hectares de ce côté-ci de la Catalogne, du Perthus à Figuères vers le sud et jusqu'au rivage de Portbou à l'est, soit sur un quart de cercle de près de 25 km de rayon, bloquant le trafic sur l'autoroute transfrontalière, trafic qui un moment a été détourné pour partie soit vers l'Andorre soit par la route côtière étroite et sinueuse passant par le Cap Cerbère et Portbou où trois Français ont péri... Le sinistre favorisé par une sécheresse extrême, pas connue depuis 70 ans, avec un pluviométrique de l'ordre de 70% suite à l'hiver le moins arrosé depuis 1959, a sévi pendant 5 jours et mobilisé quelque 1500 pompiers et 25 avions Canadair, bombardiers d'eau, et hélicoptères qui sont intervenus en terrain difficile. Heureusement l'eau du lac artificiel de Panta de Boadella a pu être mise à profit.

Paysage de désolation alentour avec des arbres complètement calcinés et d'autres au tronc noirci et au feuillage devenu marron. Parfois des constructions isolées qui ont été cernées par les flammes...
Par endroit la végétation du terre-plein central de l'autoroute A17 a été dévorée par les flammes, lesquelles ont aussi fait fondre les panneaux de signalisation.

Nous quittons l'autoroute au niveau de Figuères (Figueras en castillan), en zappant l'extravagant et surréaliste teatre-museu Dali, pour nous diriger vers l'est.

Après l'incendie, secteru Jonquera-Figueres Après l'incendie, secteru Jonquera-Figueres Après l'incendie, secteru Jonquera-Figueres Après l'incendie, secteru Jonquera-Figueres

 

Ce pays (comarca en catalan) de l'Alt Empordà a pour chef-lieu Figueres.

Nous allons avoir un petit aperçu de la partie rocheuse du nord de la Costa Brava, avec la péninsule formée par le massif du cap de Creus au pied duquel s'est installé de Cadaquès.

Haut de pageCadaquès



Cadaquès

Parcours touristique avec circulation chargée à travers un paysage de collines couvertes d'une végétation méditerranéenne, de quelques vignes et oliveraies.

Vers le nord, on peut apercevoir La Selva de Mar. La route débouche au-dessus de Cadaquès.
Joli panorama qui rappelle celui des ports de la Côte Vermeille en Roussillon. Cadaquès est un ancien port de pêche situé au pied de son église baroque Santa Maria. Salvator Dali qui venait parfois dans sa maison non loin de Cadaquès (à Port Lligat) a contribué à la notoriété de la station balnéaire. Des peintres célèbres y ont séjourné tout comme des artistes du show-business actuellement.

Retour en passant près de la station balnéaire nichée dans la Baie de Roses (Bahia de Rosas en catalan) considérée comme l'une des plus belle du monde. De somptueuses villas blanches grimpent à l'assaut des coteaux ("Super Rosas") faisant oublier le passé de port antique puis médiéval.


Haut de pageCastello d'Empuries

Nous visitons la ville de Castelló d'Empúries (12 000 habitants). Des origines romaines probables et une première mention du village de Castelló en l'an 879 et en 1007 il est fait mention de l'existence de l'église de Santa Maria de Castelló. Au IXe s. la ville a été élevée au rang de capitale du comté d'Ampurdán transférée ici depuis sa voisine Sant Marti d'Empúries.

Nous commençons par le joli lavoir du XIXe s. situé à l'entrée du village et construit avec des colonnes toscanes (XVIe-XVIIe s.) de l'ancien cloître St François (fondé au XIIIe s.) aujourd'hui disparu.

Nous passons devant l'ancienne synagogue (XVIIIe s. sur des vestiges médiévaux), la Casa Sanllehi dans l'ancien quartier juif "El call" ou "Barri jueu". En effet, une importante communauté juive (300 personnes) était implantée dans cette ville au XIIIe s. mais elle fut expulsée suite au décret d'expulsion des juifs, dit décret de l'Alhambra, de 1492 pris par les Rois Catholiques Ferdinand et Isabelle.

En ville, au sud de la basilique, le couvent Santa Clara des soeurs clarisses n'est plus occupé par des religieuses (elles ont quitté la ville en 1973). Il date des XVIIe-XVIIIe siècles.

Jolies demeures: la Casa Joan de la Coloma des XVIe.XVIIe s., le Palau Macelli du XVIIe s., avec un superbe patio et un escalier conduisant à l'étage, héberge un hôtel-restaurant.

Nous visitons la basilique de Santa Maria de la Candelera (Ste Marie-de-la Lumière) qui date des XIIIe-XVe s., époque où les comtes d'Ampurdan tenaient tête à leur suzerains, les comtes de Barcelone.
De style gothique catalan, l'édifice que l'on peut considérer comme une cathédrale a remplacé l'ancien édifice roman du XIe s. (seuls subsistent les fonts baptismaux). Une tour-clocher de style roman lombard tardif de 36 m. de haut se dresse sur la gauche de la façade qui est ornée d'un portail gothique monumental du XVe s. à six archivoltes. Les piédroits de l'ébrasement sont ornés de sculptures des douze apôtres se tenant sous des dais tandis que le tympan représente l’Adoration des Rois Mages avec la Vierge à l'Enfant. Le haut de la façade est percé d'une grande rosace gothique. Ce portail serait dû à Pere Sant Joan à moins que ce soit à l’architecte et sculpteur picard Pierre de Saint Jean (Pere de Santjoan). Il est difficile de mettre un nom sur les statues (peut-être un St Jean, au fond sur le côté droit). Qui est ce personnage coiffé d'un chapeau, le deuxième au fond sur la gauche (St Jacques en raison de la forme de coquille gravée sur le socle...)? La structure de l'édifice est contrebalancée par de grands et lourds contreforts couronnés par des gargouilles.
L'intérieur comporte trois nefs et deux chapelles latérales, celle de la Puríssima Sang et celle de la Verge dels Dolors, ont été ajoutées aux XVIIe-XVIIIe s.
Outre les deux sarcophages de la famille du comté d’Empúries du XIVe siècle, il faut s'intéresser au magnifique retable en albâtre du XVe siècle, de style gothique flamboyant Renaissance réalisé par Vicenç Borràs. C'est l'une des sculptures gothiques bourguignonnes des plus importantes de Catalogne, monument imposant avec une hauteur de 6,5 mètres. Dans la partie inférieure on peut voir dix anges. La partie supérieure
avec ses pinacles coniques représente la Passion de Jésus, surmontée d'une Vierge de la Candelara tenant l'Enfant Jésus dans ses bras.

Haut de pageVestiges antiques d'Empuries

Très tôt un comptoir antique gréco-romain fut établi non loin de l'actuel territoire de la commune de L'Escala, près de Gérone. Le site n'a commencé d'être fouillé qu'à partir du milieu du XIXe s. et pour l'essentiel depuis 1908.

Les peuplades habitaient la région depuis l'Age du Bronze (IXe s. av. J-C) et jusqu'à l'Age du Fer au VIe s. av. J-C. Elles entretenaient des relations commerciales avec les Etrusques, les Phéniciens et les Grecs.
Une première cité fut fondée en 580 av. J-C par les Phocéens (de Phocée, cité grecque de la Mer Egée où se trouve maintenant Izmir, en Turquie à moins qu'il s'agisse de Phocéens précédemment installés à Marseille). Le village de Sant Martí d'Empúries est édifié sur l'emplacement de ce premier établissement, Palaiàpolis ou Paléopolis ("La vieille ville").

Quelques décennies plus tard, sur un site voisin, Néapolis ou Néopolis, "la ville nouvelle" entourée d'une enceinte voit le jour sur le rivage où un port est établi. Cette cité fut baptisée Emporion, nom grec signifiant "entrepôt", "marché", d'où le nom moderne d'Empúries (Ampurias, en espagnol).

Plus tard, aux IIIe et IIe siècle av. J-C, Emporion s'allie aux Romains dans leur guerre contre le carthaginois Hannibal lors de la Seconde Guerre Punique.
Au Ier s. av. J-C, la ville fut purement et simplement partie de l'Empire. Une nouvelle ville romaine fut établie sur le large plateau qui domine le port et les quartiers grecs et connut une ère de prospérité aux Ier et IIe siècles de notre ère avant d'être ravagée à la fin du IIIe siècle par une invasion wisigothique venue du nord. L'évêché établi par la suite fut balayé par l'invasion arabe au VIIIe s. Conquise par les Francs, elle devint capitale d'un comté jusqu'au XIe s., époque à laquelle le comte déplaça sa capitale à Castello.

Nous pénétrons dans la ville grecque par la porte de l'enceinte grecque, avec ses tours et murailles en grand appareil. Nous parcourons le dédale des ruelles et l'on peut voir l'agora et les traces de temples (Asclepios et aux divinités d'origine égyptiennes Isis et Zeus Sérapis). Le sous-sol recèle des vestiges de filtres (tuyaux en terre cuite), de citernes et de tout-à-l'égout. Parmi ces vestiges, les archéologues ont pu identifier un atelier de salaisons, une maison à péristyle, dans une autre des restes des mosaïques constituées de pavages en galets avec l'inscription grecque HDUKOITOS ou plus exactement HΔYKOIΤOΣ ("Il est bon d'être couché")!

Entre les sites grec et romain, passage au musée archéologique.
On peut y admirer des "cratères" (grands vases)
à figures rouges du IVe siècle av. J.-C., par exemple une ménade (femme possédée et ivre accompagnant Dyonisos) poursuivie par un satyre...
Le musée présente une copie d'une grande statue attribuée à Esculape (Asclepios, dieu de la médecine, fils d'Apollon, particulièrement vénéré dans son temple d'Epidaure, en Grèce), découverte en 1909 (l'original est au musée archéologique de Barcelone). C'est le seul exemple de sculpture grecque d'époque hellénistique (IIe siècle av. J.-C.) de la péninsule Ibérique et la plus grande statue grecque découverte à l'ouest de la Grèce.
On y voit également d'autres objets de grande valeur artistique comme Vénus, Aphrodite, Apollon ou Zeus.

De la ville romaine beaucoup plus vaste (22 ha), seul un cinquième est fouillé. On peut en voir les vestiges du rempart méridional percé d'une porte avec une sculpture phallique, symbole de pouvoir et de prospérité (bien visible sur une pierre de taille de la quatriième rangée à partir du bas, du côté droit de la porte).
Autres vestiges à voir: les fondations de l'amphithéâtre, du forum (avec un portique d'ordre ionique partiellement reconstitué), des thermes et de villas ou domus. On a retrouvé également l'emplacement d'un temple dédié à Jupiter, Junon et Minerve et d'un autre dédié à l'Empereur Auguste.
Les rues sont rectilignes et orthogonales (cardo et decumanus). Ce qui est particulièrement remarquable, ce sont les mosaïques de marbre à motifs géométriques plus ou moins complexes (swastikas entre autres).

Site archélogique d'Empuries, partie grecque Site archélogique d'Empuries, partie grecque Au musée du site archélogique d'Empuries, statue d'Esculape Site archélogique d'Empuries, partie romaine



Haut de pageBaix Empordà (Bas Emporda), les villages typiques de l'arrière-pays de la Costa Brava


Ce pays a pour chef-lieu La Bisbal d'Empordà, au sud.

Après de gros embouteillages dus à l'afflux vers les plages entre Palafrugell et L'Estartit nous passons enfin au pied de la colline où est érigé le Castell de Montgri (le château de Montgri) que nous apercevions depuis un bon moment. Cette imposante forteresse à plan carré date des XIIIe-XIVe s.

Nous nous dirigeons vers l'arrière-pays, entre la côte et Gérone. Arrivés dans le secteur du Riu Ter, nous traversons une plaine de grande culture où la moisson du blé a été effectuée et où l'on peut voir de grandes parcelles occupées par du maïs et des cultures plus exotiques telles que du sorgho et, dans les parties irriguées, du riz.
Nous enfonçant vers le sud, nous passons près des petits villages d'Ultramort (200 habitants, une petite bourgade autour de son église romane Santa Eulàlia à tour carrée des XIIe-XIIIe s. qui a succédé à un édifice du IXe) et de Parlavà (350 habitants, village dominé par l'église romane Sant Feliu des XIIe-XIIIe s., fortifiée au XIVe et agrandie au cours des deux siècles suivants).
Nous poursuivons vers Ullastret, intéressé par l'important site archéologique du Puig de Sant Andreu (colline St André) où ont été mis à jor les vestiges d'un village ibérique du VIe s. av. J-C et occupé jusqu'au IIe s. av. J-C. Dommage pour nous: site fermé au public car nous nous y présentons un lundi! Ce site se trouve à quelque distance du village de 350 habitants groupés autour de son église romane Sant Pere du IXe s, à clocher-pignon.

Nous entreprenons un détour qui va nous conduire dans le "Triangle d'or" que représentent trois villages médiévaux voisins: Peratallada, Palau-Sator et Pals.



Haut de pagePeratallada ("Pierre Taillée?)

Fortifications et tours de Peratallada

Un charmant petit village (200 âmes).


Peratallada
conserve son aspect féodal, avec des rues étroites et tortueuses, les vestiges du château du XIe s. (devenu hôtel de luxe) avec sa tour fortifiée et son donjon, son mur d'enceinte et son église.

L'enceinte remonte aux XII-XIIIe s., mais la partie supérieure a subi une réfection aux XVIe et XVIIIe s. Elle comporte, outre la porte, trois tours carrées.
La ville est construite directement sur le rocher et les rues portent la trace du passage des roues ferrées des charrettes qui ont creusé des ornières dans le sol. A voir, la Plaça de les Voltes, dotée d’un petit portique et bordée de maisons anciennes.
Face à la Porte de la Vierge, au nord du village, porte défendue par un fossé taillé dans la roche, se dresse la façade-clocher de l'église paroissiale Sant Esteve (St Etienne) de style roman tardif (XIIe-XIIIe s.) avec son cimetière.



Haut de pagePalau-Sator

Fontaine de Palau-Sator

Palau-Sator a une origine romaine comme en témoignent des découvertes archéologiques. Un document de 878 mentionne le lieu sous le nom de Palatii Murorum ("Murs du Palais").

Ce petit village (300 habitants environ) conserve une atmosphère médiévale dans ses rues, ses vestiges de murailles et sa Tour de l'Horloge (Torre de les Hores) qui sert de porte de ville.
Du centre ancien, on peut admirer ses maisons anciennes (arcs en anse de panier faits de plusieurs rangs de briques) et sa fontaine couverte en cul-de-four, sur une place au pied des remparts et d'une tour en ruine. Dans le village, on peut voir des sortes de réverbères ou d'étranges "becs de gaz" en ferronnerie. A quoi servait donc ces grils suspendus sur lesquels on plaçait des bûches?
Son château a été construit aux Xe-XIe s.
L'église paroissiale Sant Pere (Saint-Pierre) date des XIIe-XIIIe s. Au centre du village, cette église est un bel exemple du style roman de l'Ampurdan, avec son plan basilical et sa très belle décoration lombarde.
Autre église ancienne, Sant Feliu, du XVIe siècle, donc de style gothique tardif, avec une seule nef voûtée et une abside polygonale.
Enfin l'église de Sant Julia de Boada est une église mozarabe (mélange de styles wisigoth et arabe), une des plus anciennes dans cette région, comme en témoigne un document de 934.

Tour de l'Horloge de Palau-Sator Tour de l'Horloge  de Palau-Sator Arc de brique en anse de panier

 

Haut de pagePals

Pals est une petite ville de 2500 habitants. Son nom proviendrait du latin Palus, signifiant "lieu humide". Toutefois on n'a pas retrouvé de vestiges romains.
Selon d'anciens documents, Pals disposait sur la côte d'un important port par la pêche à la sardine et au bar.

Des tombes creusées à même la roche ont été découvertes au siècle dernier. Elles ont été réalisées entre l'époque wisigothique (VIe-VIIIe s.) et l'An Mil. On peut en voir sur la Carrer Major (Grand'Rue) devant la Ca la Pruna, sur la Placeta et près de la Tour de l'Horloge

Au IXe s., le château primitif était désigné dans un acte du roi Eudes Ier de France sous le nom de "Castellarum Montis Aspero", que l'on peut traduire par Château du Mont-Aspre.
Au XIIIe s., la petite cité autour de son église, de son château et de son marché commence à s'étendre. La menace que fait planer les conflits entre le compte d'Empuries et le roi de Catalogne conduit à l'entourer de murailles pour se défendre. Plus tard, elles servirent à protéger la cité contre les incursions barbaresques venant d'Afrique du nord au XVe s. Cette enceinte comporte quatre tours carrées qui datent du IVe siècle: Tour Ramonet, Tour de Rom, Tour de Xinel-lo et Tour de l'Hôpital.

Entre les années 1380 et 1482 plusieurs révoltes paysannes éclatent appelées Remences (contre le système du servage). Elles culminent lors de la guerre civile catalane (1462-1472) opposant le roi Jean II et le gouvernement (Generalitat) qui voulait le destituer.
En raison de ce conflit, le château a été gravement endommagé. Il en reste la tour romane circulaire construite entre le XIe et XIIIe siècles et connue sous le nom de Torre de les Hores (Tour de l'Horloge). C'est la tour principale de la ville et la mieux conservée, vestige du château du XIIe-XIIIe s., construite à l'emplacement d'une tour plus ancienne remontant au IXe s. Elle échappa donc à la destruction lors des révoltes et de la guerre civile. La grosse cloche du tout début du XVIIIe s. sonne les heures tandis que la petite qui sonne les quarts date du XVIe s.
Le monarque victorieux autorisa la réutilisation des pierres pour reconstruire l'église de Sant Pere (Saint-Pierre) également endommagée ainsi que les murs de la ville.
En l'an 1501, sous le règne de Ferdinand, la cité est organisée comme une municipalité indépendante avec les privilèges et le pouvoir de lever des taxes.

Il est fait mention d'une première église Sant Pere dès le milieu du IXe s. Des vestiges subsistent à gauche de la façade occidentale de l'église actuelle.
Le chevet et la nef centrale datent du XVe s., la porte occidentale du XVIIe s. et le clocher du XVIIIe s.

Dans le quartier gothique de la ville aux rues pavées, on ne se lasse pas d'admirer porches et porte avec des arcs en plein cintre, des façades avec fenêtres en ogive et leurs balcons de pierre. Dans ce village, on retrouve comme à Palau-Sator, le système des étranges "becs de gaz-grils " en ferronnerie...
Le panorama du mirador Josep Pla permet de voir jusqu'à la mer sur laquelle se détachent des îlots pointus, comme une sorte de "mini baie d'Halong".


Haut de pageVulpellac

Nous terminons cette partie du voyage par le petit village de Vulpellac (environ 300 habitants) dont il fut fait mention dès le IXe s. mais qui s'est surtout développé aux XIIIe et XIVe siècles.

De son enceinte subsistent quelque parties et en particulier la base d'une tour circulaire et une tour carrée datant des XIIIe-XIVe s., tout comme le château.

Aux XVe-XVIe s., le château fut profondément remanié pour en faire un palais de style gothico-renaissance. C'est un bâtiment de deux étages, voisin de l'église, avec une petite cour trapézoïdale centrale. La tour occidentale du XIVe siècle, construite à la place d'une tour plus ancienne, est dotée d'ouvertures rectangulaires avec quelques meurtrières et des créneaux gothiques.

L'église est située à côté du château car c'était son ancienne chapelle. Le bâtiment actuel date du XVIe siècle et a été construit dans le style gothique tardif, probablement au moment de la rénovation du château, à l'emplacement d'un édifice roman dont il subsiste peu de traces.
L'église Sant Julià i Santa Basilissa des XIVe-XVIe s. comporte une seule nef avec des contreforts et une abside polygonale. La façade principale est orientée vers l'ouest et le portail est de forme ogivale avec un tympan sans décoration. Les seuls éléments décoratifs de ce portail sont la base des trois archivoltes des décors végétaux et des têtes humaines.

La ville conserve quelques maisons anciennes, datées entre les XVIe et XVIIIe siècles.

Eglise de Vulpellac La tour carrée de Vulpellac Porte de l'église de Vulpellac

Avec plus de temps, on aurait pu visiter la ville de La Bisbal d'Empordà (ancien château-palais épiscopal, église Santa Maria, quartier juif... et ses boutiques de produits artisanaux en céramique).



Haut de pageGIRONA

La ville est nommée Gerona en espagnol et Gérone en français... Elle compte environ 100 000 habitants. C'est une jolie ville située au confluent des rivières Onyar, Guell, Galligants et Ter, dont le centre est traversé par le Riu Onyar.


Avant l'installation des colonies et comptoirs grecs et romain, toute la région s'étendant du Languedoc à Alicante (au sud de Valence) était peuplée par des peuplades Ibères, également installé dans l'intérieur à partir des vallées fluviales.
La cité était en relation avec le port d'Emporiæ (Empuries) première colonie romaine péninsulaire dans la région.
En 416 les Wisigoths, migrèrent en Espagne où ils furent envoyés par Rome pour combattre d'autres Barbares. En 711 leur royaume (avec Tolède pour capitale) fut détruit par les Arabes. Gérone fut délivrée par l'armée de Charlemagne en 785 qui y établit l'un des quatorze comtés de Catalogne mais les Maures de Abd al-Malik ne furent définitivement chassés de la région qu'en 1015. Comme Figueres, Girona se trouve sur le chemin de St Jacques de Compostelles, venant du sud de la France et passant par le Perthus ou par Portbou. Ce chemin ibérique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO
depuis 1993 (les chemins situés en France le sont depuis 1998).

La papauté organisa en 1284 une guerre baptisée "Croisade d'Aragon" pour s'opposer aux conquêtes de Pierre III d'Aragon en Sicile. Elle lui retira la couronne d'Aragon, pour la remettre au roi de France, Philippe III. Au conflit franco-aragonais se greffa un conflit familial dans la maison de Barcelone, puisque le roi de Majorque Jacques II, frère de Pierre III, s'allia à Philippe III. En 1285, Philippe III s'empara de Gérone après en avoir fait le siège. Mais à l'issue d'un conflit qui tourna au désavantage des Français décimés par la maladie, Philippe III mourut peu après à Perpignan. Si le conflit eut peu de conséquences pour le royaume de France, il en eut beaucoup pour le royaume de Majorque puisque le royaume des Baléares fut confisqué par l'Aragon.
Gérone revit les Français plusieurs fois sous ses murs, notamment en 1653 et 1694 et lorsque Napoléon s'empara de la ville en 1809.

Ajourd'hui Gérone est l'une des grandes villes d'Espagne où le revenu par habitant est le plus élevé. Son économie repose sur le commerce et sur des industries agro-alimentaires.


Nous gagnons le centre ville ancien après avoir longé les quais du Riu Onyar, depuis l'Office de Tourisme.

Haut de pageLes vieux quartiers

Le Barri Vell (Vieux quartier) correspond à la vieille ville de Gérone, délimitée par les murailles médiévales et les bastions de l'époque moderne. Avant 1895 et la démolition (partielle) des remparts, la ville s'y cantonnait.
Les premiers remparts (les muralles en catalan) entourant le Barri Vell, construits à l'époque romaine, au IIer siècle avant J-C, ont été entièrement reconstruit auXIIIe s. sous le règne de Pierre III. Au XIXe s. une partie de ces remparts a cédé la place aux jolies maisons aux teintes pastel.
De ses fortifications, on peut voir le puissant Portal de Sobreportes, une porte encadrée de deux tours, construite à la place de la porte nord de l'ancienne Gerunda romaine, au-dessus de Cardo Maximus. Elle est située sur le côté nord de la Place de la Cathédrale, à l'extrémité de la Carrrer Forsa. C'est là que se trouvait le quartier juif où vivaient les Juifs jusqu'au décret d'expulsion des Juifs d'Espagne de 1492, le Call Jueu, un enchevêtrement de rues médiévales communiquant par des porches.


Haut de pageLa cathédrale Santa Maria

Au cœur du quartier juif, à côté du Palais de Justice et de la Cathédrale se trouve la Pia Almoina (Aumône), un organisme de bienfaisance qui fondée en 1228.Des transformations furent effectuées aux XIVe et XVIIIe s. La partie supérieure de ce haut édifice est occupée par une galerie percée d'arcades sur l'extérieur.
Le bâtiment accueille l'Ordre des Architectes de Catalogne.

La cathédrale Santa Maria s'élève à l'emplacement du temple romain de la ville. Le site fut par la suite occupé par une église wisigothique puis par les Maures qui l'utilisèrent comme mosquée. Entre le Xe siècle et XIe siècle un édifice roman ainsi que le cloître lui succédèrent.
Un magnifique et imposant escalier de 86 marches (ou 90?) construit entre les années 1686 et 1699 conduit au pied de la façade baroque.
L'édifice actuel comporte à la fois des éléments d'architecture romane, gothique et baroque. Sa nef unique fut édifiée au XVe s. C'est la nef gothique à la plus large portée du monde (23 m.) après celle de la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle vint compléter le choeur, le déambulatoire et les chapelles du XIVe s. Derrière le retable du maître-autel recouvert en argent doré se trouve un trône dit de Charlemagne.

Dans le Trésor-Musée capitulaire (qui jouxte la cathédrale et le cloître), on peut admirer des objets de valeur accumulés par le Chapitre de la cathédrale parmi lesquels un fac-similé de la célèbre tapisserie (en fait il s'agit d'une broderie) de la Création (datant d'environ 1100) avec au centre un Christ en Majesté, une Vierge du XIIe s., des manuscrits enluminés, des coffrets mozarabes...

Le cloître roman (XIe s.) présente d'intéressants chapiteaux et il est surmonté par une tour, vestige de l'ancienne cathédrale romane. Les galeries sont soutenues par des colonnes dédoublées.


Haut de pageLes "Bains arabes" et la chapelle Sant Pere de Galligants

Près de là, du parvis de la cathédrale, on domine les Bains Arabes (Banys àrabs en catalan) qui se découpent sur la perspective de la flèche de l'église Sant Feliu.
En fait ils n'ont pas été construits par les musulmans. L'édifice, de style roman, fut construit en 1194 s'est inspiré des thermes et bains publics romains et a été décoré d'éléments d'inspiration orientale, comme la coupole à plan hexagonal percée de fenêtres romanes laissant passer la lumière du jour. En 1671, ces bains furent mis à la disposition du couvent des Capucins qui les utilisèrent comme local pour la cuisine.


Plus au nord-est, près de la chapelle romane Sant Nicolau du XIIe s. avec sa coupole-lanterne octogonale et son abside tréflée se dresse le portail du monastère Sant Pere (Saint Pierre) de Galligants.
L'église fortifiée de l'abbaye bénédictine de Sant Pere de Galligants est une des constructions les plus réussies ayant survécu, du passé roman de Gérone. Commencée en 992, la nef actuelle date de 1130, de même que le clocher octogonal de style lombard percé de deux rangées de fenêtres superposées.
L'éfifice accueille le
Musée d'archéologie de Catalogne.



Haut de pageL'église Sant Feliu

En revenant vers l'ouest, en direction de la rivière, nous arrivons à l'église Sant Feliu (St Félix) est une église collégiale construite hors les murs (non loin de la rivière) au XIIe siècle, sur la tombe des martyrs Saint Félix l'Africain et de Saint Narcisse. Son unique et spectaculaire clocher carré gothique flamboyant date du XIVe s. (en retrait de la façade) tandis que la façade baroque est plus récente puisque remontant au XVIIIe. Le clocher à pinacles surmonté d'une flèche tronquée par la foudre en 1883

À côté de l'édifice se dresse la copie de la célèbre Lleona (lionne), un des symboles de la ville. Cette statue médiévale représente une lionne grimpant à l'assaut d'une colonne. La tradition veut que tout bon Gironais partant en voyage ou tout voyageur de passage se doit de baiser son derrière pour que la chance lui sourit.

GERONE: Eglise Sant Feliu GERONE: Eglise Sant Feliu GERONE: Eglise  Sant Pere de Galligants GERONE: à propos du cul de  la "Lleona"

Avec plus de temps, depuis Gérone, il serait intéressant de se diriger plus à l'ouest vers la ville de Vic au riche patrimoine architectural historique (cathédrale, musée épiscopal, promenades aménagées à l'emplacement des anciens remparts). Encore plus à l'ouest, Cardona aurait aussi mérité un détour avec l'imposant château qui la domine et son église Sant Vincençe et encore, non loin de là, les mines de sels potassiques de la Montanya de Sal.
Toujours depuis Gérone, mais vers le sud cette fois, des points d'intérêts mériteraient une visite comme le Parc Naturel du Montseny (classé Réserve de la Biosphère par l'Unesco), après un petit arrêt au village médiéval fortifié d'Hostalric bien conservé...




Haut de pageSant Cugat del Vallès

Pourquoi un petit développement sur cette petite ville?
Le hasard ou plutôt le fruit d'une recherche sur Internet, intégrant la commodité résultant de sa proximité par rapport à Barcelone et au monastère de Montserrat, la facilité d'accès et d'utilisation des transports en commun et enfin la possibilité d'y trouver un hôtel à un prix raisonnable... Et, ce qui ne gâche rien, une ville agréable et non dénuée de monuments intéressants.

Cette charmante ville de la banlieue barcelonnaise tire son nom de celui de son ancien monastère bénédictin dédié à Saint Cucufa.

Une petite histoire...

Autour du IVe siècle à l'endroit où se trouve aujourd'hui le monastère de Sant Cugat, existait un fort romain, le Castrum Octavianum. Il défendait l'intersection entre la Via Augusta qui allait des Pyrénées à Cadix (soit 1500 km !) qui prolongeait la Via Domitia du nord des Pyrénées (allant de Beaucaire, près d'Arles, au Perthus) et la voie reliant Egara (Terrassa) à Barcino (Barcelone).

L'église wisigothe à plan carré du Ve s. fut détruite par les musulmans en 717 et la région subit des raids mauresques au IXe s. Le monastère bénédictin fut reconstruit au même emplacement, sur les lieux du martyre de l'évêque de Barcelone Saint Cucufa (Cucuphas ou Cucufat), sous Dioclétien en l'an 303 (ou 313?), d'où dérive le nom de Sant Cugat.
Pillée par le sarrasin Mansur (ou Almanzor), l'abbaye de Sant Cugat a été détruite en 985 et reconstruite à nouveau, plus grande, pour héberger une trentaine de moines.
C'était le plus important monastère et l'un des plus influents du comté de Barcelone pendant les Moyen-Age et il a beaucoup contribué au repeuplement et la colonisation de la terre en Catalogne.
Par ailleurs, un noyau de peuplement s'était établi autour de l'église paroissiale de Saint-Pierre (Place du Vieux Marché), un petit bâtiment pré-roman avec trois absides, avec des autels dédiés à Saint-Pierre Saint-Paul et Saint-Jean.
Le XIIIe siècle marque l'apogée de l'expansion du monastère.

A cette époque, on a construit le cloître et on a reconstruit une partie de l'église romane (travaux achevés en 1337) en adoptant le nouveau style de l'époque, le gothique.

Lors de la guerre civile catalane (1462-1472) opposant le roi Jean II d'Aragon à son conseil et aux paysans révoltés des Remences, le monastère prit parti contre le roi. Son armée s'en empara et mit fin à son autonomie.

A la fin du XVIIIe s., Sant Cugat, à l'écart des grandes voies de communication d'alors, était une bourgade rurale d'un millier d'habitants assez pauvres vivant de l'agriculture et du tissage à domicile.
Au XIXe s., la viticulture a connu un grand développement puisqu'en 1860, elle représentait 73% des terres cultivées mais arrive le phylloxéra en 1887. Parallèlement les deux ateliers de tissage de coton qui avaient occupé une centaine d'ouvriers ferment...

Au début du XXe siècle, l'arrivée des chemins de fer en Catalogne (en 1917) a fait perdre son caractère rural à la localité et contribué à son développement. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le secteur textile (filature, tissage, teinture) a pris à nouveau une grande importance tant dans plusieurs usines que dans de petits ateliers familiaux.
Avec le développement de la construction et profitant de son sol argileux, dans les années 1920, des entreprises apparaissent dans le secteur des céramiques pour le bâtiment. Une demi-douzaine d'entreprises occupe alors une bonne centaine d'ouvriers. La plus importante étant la Ceràmica del XANDRI fondée en 1926 et la seconde, créée dès le milieu du XIXes., était la Gran Terrisseria ARPI, Fabrica de Productes Ceramics (Grande Poterie ARPI, Fabrique de Produits en Céramique) et qui a duré jusqu'à ce que la Guerre Civile éclate en 1936. Nous allons bientôt reparler de cette dernière...

Aujourd'hui, c'est une ville de 85 000 habitants, avec une population appartenant largement à la classe moyenne supérieure. Donc commune plutôt résidentielle bien qu'accueillant de grandes entreprises comme la télévision espagnole. Elle profite de la proximité des noeuds autoroutiers au nord-ouest de Barcelone favorable pour installer des zones industrielles, certes pas comparable aux grandes zones industrielles des villes voisines Ruby, Sabadell et Terrassa.
La ville est dotée d'établissements d'enseignement supérieur dont l'Université Internationale de Catalogne.

C'est dans cette ville que nous allons dormir pendant deux nuits (156€ en chambre triple) à l'Hoteles H2, profitant de la proximité de Montserrat et de Barcelone. De la fenêtre de notre chambre, superbe vue en direction de la montagne de Montserrat distante d'une bonne vingtaine de kilomètres....
D'ici la capitale catalane est accessible de façon très pratique par les trains FGC (Ferrocarrils de la Generalitat de Catalunya) qui mettent Sant Cugat à moins de 30 minutes du centre de Barcelone. Nous logions à 3 minutes à pied de la gare de Volpelerres desservie par les lignes S2 et S55, ce qui limite l'attente de train de 5 à 15 minutes (en fonction du moment de la journée).

Sant Cugat del Vallès Sant Cugat del Vallès Sant Cugat del Vallès Sant Cugat del Vallès Sant Cugat del Vallès 


...et une petite visite méritée

L'église abbatiale qui se dresse devant nous est précédée d'un mur crénelé complété par une tour hexagonale.
Au-delà, se dresse l'imposante façade crénelée renforcée de contreforts du XIIIe s., avec son immense rosace posée au-dessus d'un portail gothique tout en profondeur avec une dizaine de voussures et d'archivoltes simples (colonnettes). Au-dessus émerge dans l'axe la tour-lanterne du dôme octogonal (XIIIe s.) placé à la croisée du transept et surmonté d'une petite tour carrée à deux étages. Déporté sur le côté droit, s'élance le clocher roman à base carrée de l'édifice du XIe s. auquel fut ajouté ultérieurement un lanternon.
Les trois absides construites entre les XIIe et XIVe siècles sont fondées sur des vestiges de la forteresse romaine.

L'édifice est un bâtiment de 52 mètres de long et 23 de large, possédant trois nefs voûtées et dont la nef principale est éclairée par une grande rosace de 8,2 mètres de diamètre. On peut y voir un beau retable gothique de la Toussaint (1375). En 1350, le roi Pierre III d'Aragon a renforcé les fortifications du monastère en ajoutant quelques tours de défense.

Quant à son impressionnant cloître, l'un des plus grands cloîtres romans de Catalogne. C'est une parfaite illustration de l'art roman catalan au XIIe siècle. Il se présente sous forme d'un carré de 30 m de coté dont les arcs sont soutenus par 72 paires de colonnes. Le second étage de style Renaissance a été ajouté au XIVe s.
Près de là se dresse le Palau Abacial (Palais Abbatial) construit à la même époque et destiné à servir de résidence aux abbés qui cessent de vivre dans une cellule du cloître avec les autres moines.

Dans le jardin du monastère on peut voir une statue érigée en mémoire de l'artiste Francesc Cabanas Alibau (1909-1985), peintre et écrivain
d'origine barcelonaise mais qui passa la majeure partie de son existence à Sant Cugat.
Belle vue d'ensemble depuis la vaste esplanade dégagée au sud et à l'est donnant sur le monastère entouré des fortifications érigées au XIVe s.

Le parcours entre le monastère et le centre est agréable dans des rues propres où se pratique un tri sélectif méticuleux (y compris pour les piles et batteries), rues bordées de belles boutiques, le Mercat Municipal Pere San (un marché couvert). Jolies maisons avec des arcades ou des façades peintes, la gare du centre...

Sur la carrer Santiago Rusiñol, devant la Plaça Octavià, on peut voir l'étrange maison de style néo-arabe commandée en 1919 par Justo Sanchez en 1919. Les éléments de céramique y trouvent une large place puisque y était installée la Gran Terrisseria ARPI, Fabrica de Productes Ceramics (Grande Poterie ARPI, Fabrique de Produits en Céramique) déjà évoquée. A remarquer sur la façade, sous la petite fenêtre tout en haut de l'angle brisé, une chauve-souris en céramique rappelant les anciens emblèmes héraldiques de la ville de Barcelone...

 

Il aurait pu être intéressant, si nous en avions eu le temps, de visiter non loin de là les monuments de Terrassa, l'antique Egara romaine (Municipium Flavium Egara), fondée pendant le règne de l'empereur Vespasien (69-79 de l'ère chrétienne) qui, plus tard, a fait place à l'ensemble monumental des églises wisigothico-romanes de Sant Pere.



Haut de pageMontserrat

Montserrat est un massif montagneux très important et symbolique des Catalans. Situé à une cinquantaine de kilomètres de Barcelone en Catalogne, ce massif isolé, visible de loin, abrite l'abbaye bénédictine de Santa Maria de Montserrat consacrée à la Vierge de Montserrat.

En approchant de la montagne, l'autoroute passe au pied des villes de Castellbell i el Vilar (il est fait mention de son château au Xe s.) et de Monistrol de Montserrat (créée au XIVe s. autour d'un pont et d'un prieuré) situés au pied de la montagne de Montserrat.

Pour y accéder, outre l'accès routier ou autoroutier, il y a d'autres moyens de transport: le train à crémaillère des Ferrocarriles de la Generalitat de Catalunya (FGC) à partir Monistrol de Montserrat et un téléphérique à quelques kilomètres plus tôt.

Haut de pageFormation du site et origines du monastère

Le nom de Montserrat nom peut se traduire par "montagne" (mont en catalan) "en dent de scie" ou "sciée" (serrat en catalan) en raison des rochers ruiniformes qui dominent la montagne. De la vallée, on peut admirer leur étrange silhouette qui se découpe dans le ciel.

Parlons un peu en termes de géologie et de géomorphologie de ce site remarquable
.
C'est un massif d'environ 18 km qui s'élève brusquement à l'ouest de la rivière Llobregat et atteint 1236 m. au sommet du Sant Jeronimo (St Jérôme), le point culminant de la plaine catalane.
Géologiquement parlant, ce massif est intéressant.
Cette montagne a une origine bien ancienne puisque les matériaux qui la composent sont des alluvions lacustres ou fluviatiles, sous forme de galets déposés dans la Grande Dépression Centrale de Catalogne depuis les ères primaires et secondaires avant de subir une "orogénèse". La pression due à leur accumulation a littéralement cimenté ces dépôts alluvionnaires pour en faire ce que les spécialistes nomment du "poudingue".
Lorsque les Pyrénées se sont formées lors du plissement alpin il y a 40 millions d'années, de vastes zones alentour ont été entraînées dans cette "surrection".
Il y a 25 millions d'années, l'érosion commence, facilitée par des failles verticales provoquées par le plissement. Erosion physico-chimique dans laquelle interviennent la pluie, le vent, le gel... qui a attaqué moins vite la roche à ciment dur et calcaire par rapport à la la roche à ciment plus argileux. En raison de l'hétérogénéité des matériaux de ce massif, l'érosion a donc sculpté différents reliefs: aiguilles, grottes (dues à la décomposition chimique du calcaire). Un paysage qui 'est pas sans faire penser à celui des Météores, en Grèce, reliefs qui ont le même type d'origine...
Malgré l'altitude, la végétation emprunte aussi au climat méditerranéen: chênes verts, romarin, thym, achillée millefeuille et buis. Quant à la faune, outre une grande variété d'oiseaux, elle comporte des sangliers, écureuils, chèvres sauvages, geckos et lézards, grenouilles tachetées, salamandres...

MONTSERRAT: rocher en poudingue (conglomérat)

Parlons maintenant de l'aspect religieux du site.
Selon la légende, un samedi de l'an 880 (ou 942?), à la tombée de la nuit, des bergers virent descendre du ciel une puissante lumière accompagnée d'une belle mélodie. Le samedi suivant, l'apparition se répéta. Les quatre samedis suivants le recteur d'Olesa les accompagna et put constater la vision miraculeuse. Après avoir vu une lumière dans les montagnes, les enfants ont trouvé une statue de la Vierge Noire dans une grotte. Selon une autre légende, sculptée par l'apôtre St Luc, elle aurait été apportée en Catalogne par St Pierre et, bien plus tard, dissimulée ici dans une grotte pour échapper aux Maures.
Depuis la fin du XIXe s. la Vierge de Montserrat est la sainte la patronne de la Catalogne et elle est fêtée le 27 avril.

Au-delà de cette légende, l'origine du monastère est floue.
Au IXe s., l'un des cinq monastères situés dans la montagne fut donné à l'abbaye bénédictine de Ripoll.
On sait que, vers 1011 (1025 ?), un moine du monastère de Santa Maria de Ripoll se rendit ici à l'ermitage de Santa Cecilia existant depuis le VIIIe s., au flanc de la montagne (à une altitude de 720 ou 725 mètres). En 1082 le nouveau monastère a son propre abbé (indépendamment de celui de Ripoll) et à la fin du siècle suivant il hébergeait une douzaine de moines. Le monastère bénédictin se réfère à l'Ordre de St Benoît dont la devise est Ora et Labora ("Prière et Travail").
Ce n'est qu'au tout début du XIVe s. (ou XVe s. ?) que le monastère fut reconnu comme complètement indépendant de celui de Ripoll et au siècle suivant fut relié au monastère castillan de Valladolid.

En 1493, Bernardo Boyl, frère mineur de cette abbaye, accompagna Christophe Colomb lors de l'un de ses voyages en Amérique.


L'église de Montserrat construite en XVIe siècle possédait une seule nef, avec une structure encore gothique mais les piliers, balustrades et décors correspondaient à des modèles de la Renaissance. .
Lors de la Guerre d'indépendance espagnole qui opposa la France et l'Espagne, en 1808, l'église fut incendiée par les Français et seule la nef a subsisté mais en perdant toute la décoration et ses œuvres d'art. Napoléon imposa son frère Joseph comme roi d'Espagne malgré la rébellion du peuple se transformant en guérilla mais aussi en guerre civile car une partie de la population aspirait à mettre fin à la féodalité et à l’absolutisme de l'ancienne monarchie. Dans ce long conflit, l
e monastère a été pillé et brûlé deux fois par les troupes de Napoléon, en 1811 et 1812. Il a été entièrement reconstruit après la destruction de la guerre d'Indépendance et la façade qui a remplacé celle de 1592 a été terminée en 1901.

La congrégation de Valladolid ayant disparu, Montserrat est devenu indépendant à nouveau après sa reconstruction en 1844.
Lors de la Guerre Civile (1936-39), le monastère fut fermé et 213 religieux furent martyrisés. Par la suite, sous le régime du général Franco, le monastère fut un refuge pour les savants, les artistes, les politiciens, les intellectuels et les étudiants qui s'opposaient à la dictature.
La communauté se compose actuellement d'environ 80 moines.

L'ensemble du monastère se compose de deux corps de bâtiments, sans grand intérêts d'ailleurs, avec des fonctions différentes: la basilique avec les dépendances monastiques et d'autres bâtiments pour les pèlerins et visiteurs...

Haut de pageLe Monastère

La basilique a été restaurée au dix-neuvième siècle, avec une décoration hétéroclite, du style néo-byzantin à l'éclectisme, avec des éléments modernistes...
Autour de la nef se trouvent plusieurs chapelles. Juste au-dessus du maître-autel paré d'émaux se découpe une sorte de niche ou de fenêtre donnant sur la chapelle de la Vierge, à laquelle on accède après avoir traversé une porte d'albâtre ornée de scènes bibliques. Il faut être patient pour se glisser dans la longue file des touristes et pèlerins qui défile devant la statue de la Vierge de Montserrat (cela rappelle une autre file devant Nuestra-Senora de la Guadalupe à Mexico).
On y voit une statue de la Vierge à l'Enfant assis sur ses genoux. Elle mesure environ 95 centimètres de hauteur et elle est recouverte d'or à l'exception du visage et des mains. En signe de vénération, les pèlerins baisent le globe qu'elle tient dans la main droite. Usés par tant de ferveur, cette main ainsi que l'Enfant Jésus ont dû être remplacés!
Cette statue de la
Vierge Noire appelée familièrement la Moreneta ("la noiraude"!) en raison de sa couleur sombre, a été taillée à la fin du XIIe siècle mais on dit que son expression annonce déjà le gothique. Cette statue en bois de peuplier (étrange couleur avec ce bois plutôt clair! la fumée des cierges aurait-elle suffi à la noircir ainsi?) comme il y en a en quelques endroits d'Europe (comme la Vierge de Rocamadour, en France) et ailleurs dans le monde (Nuestra-Senora de la Guadalupe).

Le cloître du monastère comporte deux ailes du cloître gothique bâti en 1477 et pourle reste il est dû à l'architecte Josep Puig. Il comporte deux étages dont les galeries sont soutenues par des colonnes en pierre. Le niveau inférieur donne sur un jardin et sur une fontaine qui en occupe le centre. Sur les murs du cloître on peut voir quelques éléments du Xe siècle.

La bibliothèque du monastère compte environ 300 000 volumes. Un musée abrite des œuvres d'art réalisées par de nombreux peintres et sculpteurs éminents, y compris des œuvres de El Greco, Dalí, Picasso...

La manécanterie (l'Escolania), l'un des plus anciens chœurs d'enfants en Europe puisqu'il a été fondé au XIIe siècle (ou XIIIe?). Il est réputé pour son répertoire de musique religieuse baroque. Il est composé d'une cinquantaine de garçons de neuf à quatorze ans qui résident au monastère et y étudient, outre le chant (une heure par jour) et la musique.
Chaque année, deux millions et demi de visiteurs se pressent pour venir écouter le choeur chanter à 13 heures puis à 18h45 (aux vêpres). Notre programme (toujours) chargé fait que nous devrons quitter le site à midi... Dommage!

En dehors du monastère et de la Sainte Grotte (Santa Creu en catalan), le massif compte nombre de petites églises et d'ermitages abandonnés dédiés à Santa Cecilia (Sainte-Cécile), Santa Ana (Sainte-Anne), Sant Benet (Saint-Benoît), Sant Joan (Saint-Jean), Santa Magdelene (Sainte Marie-Madeleine), Sant Miquel (Saint Miche), Sant Jeroni (Saint Jérôme), Sant Jaume (Saint-Jacques) ou le moins connu Sant Onofre (Saint-Onofre ou Nofré)...

Depuis l'abbaye, on peut rejoindre la Santa Creu (Sainte Grotte) et la chapelle Sant Joan par deux funiculaires.
Nous empruntons celui qui mène non loin de l'Ermitage St Jean. Il est exploité par la compagnie des chemins de fer FGC (propriétaire de l’installation depuis 1986) et il en coûte 8€ pour un aller-retour (l'aller simple coûte 5€).


Haut de pageLes ermitages de la montagne

Nous allons passer là-haut environ une heure et demie et nous verrons des vestiges d'ermitages et différents rochers aux formes étranges. Le milieu de journée n'est pas le meilleur moment pour la qualité de lumière, néanmoins compte tenu de la direction des vues en majorité vers le nord-ouest, c'est plutôt favorable.

Rattachés au monastère, durant le Moyen Age, 13 ermitages virent le jour dans la montagne. Chacun avait ses lieux de prière, d'habitation et son petit potager. Avant le XIXes. (la Guerre d'Indépendance), on compta jusqu'à 300 moines ayant choisi cette vie solitaire d'anachorètes (du grec anakhôrein signifiant "se retirer") par rapport à leurs frères cénobites vivant en communauté.
Entre 1811 et 1812, ces ermitages furent détruits par les armées napoléoniennes. Quelques sites furent restaurés par la suite.

De la station haute du funiculaire, au Pla de les Tarentules, on a une vue superbe et très ouverte sur des pics aux alentours des 1100 m.: sur la gauche (à l'ouest) avec les rochers dit La Gora Marinera, les Magdalenes i la Gorra Frígia ("Le Bonnet de marin, les Madeleines et le Bonnet phrygien") au pied desquels on aperçoit l'Ermitage Sant Benet (St Benoît), sur la droite (au nord-ouest) avec La Prenyada, l'Elefant i la Mòmia  ("La Femme enceinte, l'Eléphant et la Momie").

Au-dessus de Montserrat, vue sur la chapelle St Jean
MONTSERRAT: vue depuis le Pla de les Tarantules

Au bout de 400 m., sur la droite, au flanc d'un rocher, on aperçoit les vestiges de l'Ermitage Sant Jaume (St Jacques). Encore 300 ou 400 m. de là, en laissant sur notre droite les Escales de Jacob (L'Escalier de Jacob), on arrive à la chapelle St Jean qui ne date que du XIXe s. puisque bâtie en 1858. Elle a été construite sur un promontoire en dessous du site de l'Ermitage Sant Joan (St Jean-Baptiste) qui existait déjà au XVIe s. (le roi Philippe III y passa), l'un des ermitages les plus importants que quelques efforts supplémentaires suffisent à atteindre. Il avait été construit auprès de l'Ermitage Sant Onofre (ou St Onuphre) auquel le relie un passage aménagé à flanc de falaise, profitant de l'existence d'une grotte où étaient aménagées des citernes (il y en encore de l'eau). Ils furent rasés lors de la Guerre d'Indépendance en 1812.

Plus loin, après avoir grimpé un raidillon, on arrive aux ruines de l'Ermitage Santa Magdalene détruit en 1812. Il avait été construit en 1499 à la place d'un ermitage primitif dans le col entre les aiguilles dites Magdalenes. On peut également y accéder depuis un sentier situé plus bas par l'Escalier de Jacob. Par une faille, en direction du nord-est, la vue plonge sur le monastère par El Pas dels Francesos ("Le Passage des Français" qui antérieurement était curieusement dénommé "Détroit de Gibralatar").
La vue porte également plus loin encore vers le nord-ouest, au-delà de la Panxa del Bisbe ("la Panse de l'Evêque"), vers un roc dressé tel un menhir se découpant dans le ciel, El Cavall Bernat ("Le Cheval Bernat?")...
A quelques centaines de mètres plus à l'ouest, on arrive au Miranda de la Magdelene, un point de vue offrant un vaste panorama, notamment lorsque l'on pousse jusqu'au bout du promontoire, sur la partie occidentale du massif et sur la plaine s'étendant à ses pieds.
Petit détour jusqu'au croisement avec le sentier qui se prolonge à bonne distance de là, vers le nord-ouest, en direction de l'Ermitage Sant Jeroni.

MONTSERRAT: vue en direction de l'ouest



Au-dessus de Montserrat

Après être revenus sur nos pas vers la station supérieure du funiculaire, nous profitons du temps qui nous reste pour nous remonter quelques centaines de mètres plus à l'est, sur le sentier conduisant à la Chapelle St Michel, à la recherche d'un petit point de vue.
Enfin, de la terrasse de la gare supérieure, nous profitons d'une vue plongeante sur le monastère par la faille qu'emprunte le funiculaire.
Bref, un bien intéressante balade d'environ 3 km.

Avec plus de temps, nous aurions pu faire le choix de redescendre à pied vers le monastère, du côté est en passant par la Chapelle St Michel, ou du côté nord en passant par l'Ermitage de Santa Ana et le Pas dels Francesos... Les plus courageux, au-delà de Santa Magdelene, peuvent se rendre jusqu'à l'Ermitage Sant Jeroni pour profiter de son haut belvédère (1238 m.) et redescendre au niveau de la route par un funiculaire près de l'Ermitage de Santa Cecilia.

Il est midi et demie lorsque nous revenons au monastère et nous de disposons pas de temps suffisant pour écouter la chorale. Nous redescendons au Monistrol de Montserrat où déjeunons de bonnes et avantageuses tapas (4 à 6€/pièce) dans la petite "brasserie-bar à tapas" Ca La Roca (située Plaça Font Gran), tout en bas de la petite ville.

MONTSERRAT: vue depuis le Monistrol

Au terme de ce périple très rapide en Catalogne, un regret, ne pas avoir eu le temps d'aller un peu plus au sud, jusqu'au fameux monastère cistercien de Poblet (XIIe s.) et à l'antique Tarragone (sur la Costa Daurada), tous les deux classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, respectivement en 1991 et 2000...


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