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Etape suivante: Little India,
croisière sur la Singapore River, China Town |
Venant de l'aéroport Changi, nous contournons la ville par le sud
en empruntant l'East Coast Parkway.
La Cité-État s'enorgueillit
depuis 1963 de la réputation de "cité-jardin" suite à une vaste campagne de
plantations d'arbres.
Mais c'est une ville à l'étroit sur ses îles.
La question du manque d’espace s'y pose avec acuité depuis longtemps. On ignore
quelle était la superficie exacte de l’île au début du XIXe siècle, lorsque T.S.
Raffles en prit possession au nom de la couronne britannique. Les premiers
travaux de comblement des marais côtiers remontent à 1820. Depuis cette date, les travaux
d'extension de l’île se sont poursuivis. Des espaces maritimes ont été remblayés
et des zones industrielles développées sur ces îles artificielles.
Des polders industriels ont été construits dans les années 1980 à l’emplacement
d’anciens villages de pêcheurs, à Tuas, par exemple, où 650ha ont été gagnés
sur la mer par remblais et "poldérisation". Dans le même ordre d’idées, l’aéroport de Changi a été construit sur
des remblais issus de l’arasement des collines de Tampines en étendant le site
qu'avait occupé le camp japonais de prisonniers alliés et où les Japonais
avait construit une piste en 1944.
A partir des années 1990, la ville s'est étendue sur une île artificielle
appelée Jurong, constituée à partir de remblais englobant plusieurs îles
existantes pour créer une île de 30 km² au sud-ouest de Singapour, île
consacrée à la pétrochimie. Au sud de Singapour, l'île de Palau Semakau fait l'objet de travaux de
remblaiement (travaux de 1999 à 2040) et de fusion avec Palau Sakeng. Elle s'étend
actuellement sur des matériaux (rochers, terre et sable) de remblais qu'elle se
procure notamment dans les proches îles de son voisin indonésien.
Cette politique de remblai a augmenté le territoire de Singapour de 20% depuis
l'indépendance. En 1967,
la superficie officielle de la République de Singapour était de 587 km2, passant
trente ans plus tard, en 1997, à 648 km2, et au début du troisième millénaire
(2002), à 685 km2. Cela représente un gain d’un peu moins de 100 km2 en
35 ans, soit un accroissement d’environ 17% de la superficie de la Cité-État.
Ce qui explique les chiffres confus que l'on peut trouver au sujet de sa
superficie: 630 km² ou 648 ou 699 ou 710...
Confusion accentuée par les fait de savoir si l'on parle de l'île principale ou
de la totalité du pays.
D'ici 2030, il est prévu d'augmenter encore la taille des terres émergées de
100 km², soit une nouvelle hausse de 16%.
La ville s'étend aussi en souterrain avec une galerie commerciale géante
climatisée.
Charles nous explique que
Singapour est une nation sécuritaire. Etre pris détenant une arme à feu entraîne
deux ans de prison et le fait d'en brandir une, même factice, la peine de mort.
La pression sécuritaire est telle qu'un ministre peut sortir dans la rue sans
garde du corps et il est arrivé à Charles
d'en saluer dans ce genre de
situation. De même, il est possible de voir le Président lors des six grandes
fêtes nationales, son palais et son jardin étant ouverts au public. A noter que,
selon Charles, les hommes politiques singapouriens sont imperméables à la
corruption...
Les lois de Singapour sont extrêmement strictes concernant tout ce qui se
rapporte aux drogues. Le détenteur de drogues, quel qu'il soit, s'expose à
la peine de mort par pendaison et ceci s'applique à quiconque, y compris les
étrangers, et même si vous n'êtes techniquement pas entré dans Singapour et que
vous ne faites qu'y transiter. Sachez que dans un pays voisin, l'Indonésie, la
rigueur en ce domaine est également implacable.
Le maintien de l'ordre est assuré par un corps de police dont la plus grande
partie des membres sont en civil, permettant ainsi de surveiller toute
entorse à la loi de manière efficace, tant à l'égard des nationaux que des
étrangers.
Charles nous explique aussi par le menu comment la propreté est obtenue au
prix d'une stricte discipline assortie de sévères sanctions pour tous les
contrevenants. Cracher dans un lieu public est puni d'une amende de 1000$.
Jusqu'à 1500$ d'amande en cas de récidive pour un chewing-gum craché, un mégot
ou un papier jeté par terre.
Les rues et les trottoirs sont nickels. De plus, il n’y a pas de klaxon et pas
d’embouteillages. Pour posséder une voiture, les Singapouriens doivent acquitter
une taxe extrêmement élevée (30 000 $). En outre, les automobilistes sont
dissuadés d'utiliser leur véhicule par un système de taxation-télépayage
électronique Electronic Road Pricing (ERP) mis en place depuis 1998
(copié par Londres en 2003). Le tarif est modulé selon les lieux et les heures.
Il ne s'applique pas le week-end. Bon gré mal gré, les Singapouriens ne se sont
pas coiffés de Bonnets Rouges ni n'ont abattu les portiques, ils se sont
contenter d'ironiser en rebaptisant le système ERP en "Exorbitant Road
Pricing" or "Everyday Rob People" ("Tous les jours on vole les
gens"). Le système est particulièrement critiqué par les 27 000 taxis.
En souterrain, la ville compte 6 lignes de métro appelé ici Mass Rapid
Transit (MRT).
Arrivant sur un premier pont, avant une courbe, on aperçoit sur la droite, les deux tours du Gateway dus au fameux architecte sino-américain Ieoh Ming Pei auquel on doit la Pyramide du Louvre. Sur la gauche, juste avant le pont franchissant la Rivière de Singapour, se dresse la grande roue la plus haute du monde (165 mètres de diamètre), la Singapore Flyer qui fonctionne depuis 2008.
Du même côté du bassin de la Marina Bay où abouti la Rivière, plus loin sur la droite, apparaît l'édifice Esplanade - Theatres on the Bay (théâtre, salle de concert, bibliothèque...) à l'aspect de rayons de miel ou de fruit de durian. Il a été réalisé en 2002 et il s'insère dans le parc de l'Esplanade, l'un des plus anciens de Singapour puisque aménagé en 1943 au nord de l'embouchure de la rivière Singapour, puis étendu sur des remblais.
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Sur la gauche maintenant, dans The Gardens by the Bay s'élancent les "arbres modernistes" et lumineux de The Grove ("le Bosquet") et les dômes jumeaux Cloud Forest Dome ("la Canopée"). C'est une partie du parc de la Marina (101 hectares gagnés sur la baies par apport de roches et terre) qui est divisé en trois parties: deux jardins extérieurs et un jardin sous une double serre en forme de squelette de baleine conçue par une équipe d'architectes anglais. Ces jardins qui ont ouvert en juin 2012 abritent des espèces végétales des régions méditerranéennes et tropicales.
L'East Coast Parkway se poursuit par la voie expresse Central Expressway (CTE) Ayer Rajah Expressway (AYE) bordée sur la droite par les gratte-ciel de bureaux récents du quartier Bukit Merah.
L'architecte sino-américain est à l'origine de deux réalisations à Singapour: Oversea-chinese Banking Corporation Centre (1970-76) et The Gateway, "La Passerelle" (1981-91)
Nous entrons dans la ville et nous voici dans le secteur de Holland Road, près du Jardin Botanique
(accès gratuit) dont l'origine remonte à 1859. Nous allons en visiter une partie bien spécifique, le Jardin
National des Orchidées (National Orchid Garden payant) ouvert en 1995 où un laboratoire botanique s'est installé en 2006.
L'orchidée
Vanda "Miss Joaquim", hybride (entre une espèce birmane et espèce malaise)
créée en 1893 a été adoptée comme fleur nationale de Singapour
en 1981 en raison de son
coloris et de sa robustesse.
Le ciel est bien bas lorsque
nous y entrons et l'air humide et moite à souhait pour ces superbes plantes tropicales
superbes mais peu odorantes. Plus de 1000 espèces et plus de 2000 hybrides y
sont présentées, en faisant le plus grand jardin d’orchidées au monde. On va de
découverte en découverte par les allées sinueuses, les petits ponts et
escaliers: orchidées sauvages, orchidées d'Amérique du sud, orchidées des VIP
(politique, showbiz)... Des jaunes, rouges, blanches, jaunes, noires, bleues...
satinées, poudrées, mouchetées, rayées... de familles diverses: Cymbidium ,Oncidium,
Dendrobium, Cambria ,Miltoniopsis et les bien connues Phalaenopsis
en forme de papillon...
Le lieu est propice aux lichens chevelus qui pendent des branchages, aux
fougères arborescentes et à des sortes de petits palmiers à feuilles en
oreilles d'éléphant. Heliconias et roses de porcelaine y prospèrent aussi.
Nous ne savons plus où donner de la photo !
Nous quittons le jardin en le contournant par un quartier résidentiel de villas et d'ambassades par les rues Tyersall et Cluny. L'ambassade de France se trouve dans l'angle formé par les rues Cluny et Bukit Timah. Nous allons emprunter cette dernière en direction du centre ville et plus précisément de Little India.