MADABAMont NéboKERAK


MADABA (1) ,
Mont Nébo
(2),
KÉRAK
(3).


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GASTRONOMI
E ET CUISINE

La cuisine jordanienne n'est pas connue comme celle du Liban avec laquelle elle a pourtant une certaine parenté.

Citons le moussaka, plat traditionnel du Moyen-Orient à base d'aubergines, d'oignons, de viande hachée de mouton et d'aromates, servi froid.
Les felafels (boulettes de purée de pois chiches frites), le houmous (purée de pois chiches) et le foul (purée de fèves) préparées avec de l'ail et du citron, sont les plats économiques les plus répandus On les consomme en général avec le pain arabe, en fait de grandes galettes à base de pâte de froment levée, le khobz.
On retrouve ce type de pain ou de galette dans tout le bassin méditerranéen sous diverses appellations pita, pain turc, libanais, syrien... Et l'on ne peut que penser aussi aux pains indiens à base de farine de froment naans, chapati (ou roti).

Nous avons particulièrement apprécié tous ces mets.

Le shawarma, sorte de "sandwich" à base d'agneau ou de poulet rôti est servi dans du khobz dans les menus bon marché.

Le plat traditionnel est le mensaf. Il s'agit d'un ragoût à base de morceaux d'agneau servis sur du riz et des pignons de pin, traditionnellement surmontés de la tête de l'animal (on nous en a dispensés). La graisse de cuisson est généralement versée sur le plat, servi avec une sauce à base de yaourt. Ce plat se mange normalement avec les doigts.

Dans une approche gastronomique, on peut aussi goûter différents petits plats comme au Liban, les meze ou mezzés avec des entrées telles que houmous, foul, kube et taboulé, des kebabs divers, le Mahshi Waraq 'inab (feuilles de vigne farcies au riz, à la viande hachée et aux épices), le musakhan (poulet à l'huile d'olive et aux oignons, rôti et servi sur du pain arabe) et la spécialité jordanienne, le mensaf .

Les pâtisseries du pays regorgent d'étals de douceurs à base de miel et d'amandes.
Confiserie que Iyad nous a fait découvrir, les baklavas originaires de Perse et répandus également par les Turcs ottomans. Ce dessert est très sophistiqué dans sa réalisation. En effet, le mélange formé par les amandes, noisettes et pistaches concassés est enveloppé ou enroulé dans de très fines feuilles de pâte huilée avant d'être cuit dans une eau sucrée (éventuellement au miel).
Autre "délice" sucré, les loukoums qui se sont répandus au Proche-Orient sous l'influence turque ottomane. A la base cette pâte gommeuse est un mélange d'amidon et de sucre qui peut être enrichie de poudre d'amandes de divers fruits.

Le café arabe qu'il faut plutôt appeler café oriental (car ailleurs il est nommé café grec, turc voire arménien!) est un véritable rite et se consomme en diverses circonstances (pas seulement en fin de repas). Il est obtenu par décoction, le café moulu est versé dans l'eau qui est portée à ébullition jusqu'à ce qu'elle mousse et le marc se dépose (plus ou moins au fond). Il est fort et servi en petite quantité, dans de petites tasses.

 

Une nuit passée à Amman après notre périple express en Palestine nous a permis de récupérer. Départ à 8h30 pour un petit tour dans le quartier résidentiel d'Abdoun avant de prendre la direction du sud, pour la Route des Rois. 310km pour atteindre Pétra.
Première étape à une trentaine de kilomètres au sud d'Amman.

MADABA.

MADABA: mosaïque de la carte de Palestine

 

Cette région présent plusieurs particularités. D'après les récits bibliques, ce fut le terme de l'Exode des Hébreux entre l'Egypte et la Terre Promise au XIIIe s. av. J-C. Ils l'occupèrent jusqu'au IXe s. av. J-C.

A l'époque byzantine, ce fut aussi un important foyer du christianisme avec 14 églises byzantines et aussi comme en témoignent les vestiges des mosaïques de l'époque. C'est la ville chrétienne la plus importante de Jordanie avec 40% de Chrétiens (5% en moyenne dans l'ensemble du pays) surtout orthodoxes. En effet, elle fut recolonisée par des tribus arabes chrétiennes à la fin du XIXe s.

Nous consacrons une visite à l'église grecque orthodoxe Saint Georges, édifice moderne mais intégrant les vestiges de la fameuse mosaïque du VIe s. représentant la carte des lieux saints de Palestine (le nord est à gauche, Jérusalem et la Mer Morte occupent la position centrale) découverte en 1896. Quelque 150 lieux y sont cités mais à l'origine, la mosaïque mesurait environ 16m de long (montant jusqu'au Lac de Tibériade) et constituée de 2 millions de tesselles (fragments de pierres de couleur). Les détails y sont amusants, par exemple on voit les poissons rebrousser chemin à l'entrée du Jourdain dans la Mer Morte...
Les couleurs sont toujours naturelles cependant certains sont obtenues par traitement à la chaleur. Ainsi, le travertin chauffé devient rouge (la trouvaille remonte à l'Antiquité romaine).
Nous ne visiterons pas l'église des Saints Apôtres (mosaïque de la Déesse de la Mer).

Avec une telle richesse archéologique, le gouvernement jordanien a favorisé l'ouverture en 1992 d'une école de mosaïque unique en son genre et dans la région. La boutique et l'atelier de présentation du Madaba Institute for Mosaic Art & Restoration (MIMAR) donnent une bonne idée de la minutie du travail et aussi, à contrario, de la grossièreté de productions banales destinées aux touristes. Il y a quelques années cette école a fait l'objet d'une présentation par Patrice de Carolis dans le cadre de l'émission "Des Racines & Des Ailes".
On peut y admirer notamment une reproduction de la mosaïque du baptistère de l'église du Mont Nébo. L'atelier développe aussi des créations notamment en se dispensant des mosaïques plus foncées marquant les contours des objets dessinés. Moins authentiques mais de belle facture, on peut aussi voir des céramiques mosaïquées, poteries donnant parfaitement l'illusion d'un revêtement en mosaïque ou des oeufs d'autruches peints...

MADABA: atelier de mosaïque  MADABA: atelier de mosaïque  MADABA: atelier de mosaïque

 


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MONT NEBO.

Nous effectuons un court trajet pour nous rendre au Mont Nébo. Cette petite montagne de 820m (840?) qui domine la Mer Morte (de 1200m!) perdue dans la brume serait le lieu d'où Moïse vit la Terre Promise vers laquelle il avait conduit son peuple après 40 années d'errance dans le désert. Il y serait mort et enterré.
Bien des touristes et pèlerins sans gêne sont passés par là depuis si l'on en juge aux plastiques et détritus divers qui jonchent les abords de la route d'accès au site.

A l'entrée du site, un monument a été érigé pour commémorer la venue du pape Jean-Paul II en l'an 2000, à l'occasion du jubilé.

Un peu plus loin, une stèle est dressée à la mémoire de Moïse.

Nous n'avons pas le temps de nous attarder dans le hall présentant une exposition pédagogique sur le site et montrant quelques beaux exemples de mosaïques en attendant l'ouverture de la nouvelle structure en cours de construction et destinée à protéger les vestiges de l'ancienne basilique.
Nous gagnons l'esplanade dominant la vallée du Jourdain, noyée dans la brume de chaleur. En cette saison (contrairement à la fin de l'hiver), on ne verra donc pas la Mer Morte, les Monts de Judée ou l'oasis de Jéricho et encore moins Jérusalem. Il faut s'en remettre à la table d'orientation (Jérusalem à 46km, Jéricho à 27km...).
Une sculpture moderne se dresse tout près de là. L'oeuvre due à Giovanni Fantoni représente le serpent de bronze de Moïse s'enroulant autour de la croix (pour punir les Hébreux révoltés par la longue errance dans laquelle Moïse les conduisait furent châtier par Dieu sous la forme de serpents venimeux mais Moïse pouvait guérir les Hébreux qui étaient mordus en leur présentant le serpent de bronze qu'il avait fabriqué).

Un quart d'heure de route, toujours des terrains aménagés pour les meetings électoraux, et arrêt déjeuner très quelconque au restaurant Dana.

Pour les touristes disposant de plus de temps, il faut envisager deux détours au sud de Madaba.

L'un vers Mukhawir (Machéronte, cité dans l'Evangile). Sur cette montagne culminant à 700m et constituant un poste avancé des Judéens face à la Nabatène, Hérode le Grand transforma la forteresse en palais (comme au sommet des monts de Madaba ou de l'Hérodium en Palestine). L'Evangile place ici la mise à mort de Jean-Baptiste qu'accorda Hérode à Salomé, la fille de sa maîtresse (et belle-soeur).
Autre détour vers UImm ar-Rasas (appelé aussi Kastrom Mefa’a), site classé par l'UNESCO en 2004. Superbes mosaïques des VIe-VIIIe s., provenant des anciennes églises St Etienne et St Serge. Ruines de civilisations romaines, byzantines et proto-arabes du IIIe s. av. J-C au IXe s. de notre ère.


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KERAK ou al-Karak.

Au départ de Madaba, environ 90km nous séparent de Kérak.
A peu près à mi-trajet, au bout de trois quarts d'heure de route, sur un plateau aride où l'on voit quelques villages gagnés par l'effervescence électorale (on est pourtant le samedi), on arrive au niveau d'une profonde gorge se 1000m qui entaille se plateau et se dirige vers la Mer Morte. C'est le canyon du Wadi Mujib qui se prolonge en aval par une réserve naturelle.
La rivière Arnon qui y coule séparait deux royaumes au temps bibliques (Moab et Ammon). Un barrage a été construit en 2005. Une longue route en lacet s'étend sur 9km pour atteindre le fond de la gorge avant de partir à l'assaut de l'autre versant.

JORDANIE - le Wadi Mujib


Pour les amateurs de paysage, nature, de verdure et d'eau fraîche,
il faudrait envisager un détour par la Réserve Naturelle de Dana...

Encore une heure de route avant d'arriver à Kérak. Il est plus de 16h30. Le jour baisse rapidement.

Le site du château de Kérak occupe un nid d'aigle, au-dessus de la ville, à 900m d'altitude. Le nom du site provient de l'arabe "karak" qui désigne une construction fortifiée édifiée par les Croisés en Palestine et qui est souvent abrégé sous la formez KRAK.
Région très christianisée à l'époque byzantine, elle passa facilement sous le contrôle des Croisés au XIIe s. Baudouin Ier, roi de Jérusalem, y installa une seigneurie
. Le château de Renaud de Chatillon, seigneur du lieu, résista à deux assauts de Saladin (calife fatimide du Caire). Il ne tomba qu'en 1188, un après la défaite du roi de Jérusalem à la bataille de Hattin (non loin du Lac de Tibériade).


Le château largement remanié par les nouveaux occupants fut aussi l'enjeu d'autres combats avec l'intervention des Mamelouks puis des Ottomans.

Les vestiges de la citadelle ne semblent pas imposants au premier abord. En fait, ils sont constitués d'un enchevêtrement de construction, de couloirs, de souterrains... disposés sur plusieurs niveaux. La visite en une heure de ces vestiges laisse une curieuse impression qu'elle est faite pour partie dans l'obscurité, en raison de l'heure tardive et de la disposition des lieux.
Prévoir une lampe de poche pour la visite n'est pas superflu!


Ruines du donjon du château de KERAK

Pour les touristes moins pressés, arrêt possible au château croisé de Sobak (Shaubak ou encore Shobak). Connu sous le nom de krak de Montréal, il est impressionnant au sommet d'une colline avec ses murs épais et son pont-levis.


De Kérak, il reste plus de 150km à parcourir pour arriver à Pétra. Nous laisserons de côté le village et la Réserve Naturelle de Dana qui ne sont pas à notre programme.
Encore deux heures de trajet. Il fait complètement nuit et à 20h nous voici à Wadi Musa ("la rivière de Moïse"), autrement connu sous le nom de PETRA. Le nom de Wadi Musa rappelle la tradition selon laquelle Moïse aurait fait jaillir une source en ce lieu, en frappant le rocher de son bâton... L'ancien nom de la cité était Gaïa.
Nous logeons à l'Edom Petra Hotel, un hôtel de qualité bien médiocre mais qui présente l'intérêt d'être à quelques minutes de marche de l'accès au fameux site...



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