SANTIAGORemedios, CaibarienSancti SpiritusTRINIDADTope de Collantes, El Cubano




REMEDIOS, CAIBARIEN** (1),
SANCTI SPIRITUS

et LosIngenios
(2),
TRINIDAD**
(3),
Topes de Collantes** (El Cubano) (4).




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Coût de la vie et rationnement.

Les Cubains sont payés en pesos cubains, mais la plupart dépensent en pesos convertibles.

Rappelons que le salaire moyen est de 437 CUP (17 EUR ou 20$).
Il n'est possible de vivre que la moitié d'un mois avec les rations de la libreta, la carte de rationnement.


Les médecins, dentistes, soins et hôpitaux sont gratuits.
Les médicaments sont très abordables financièrement mais faut-il encore qu'il y en ait de disponibles.
Exemples : l'antibiotique cotrimoxacol coûte 0.70 peso (0.04$) la plaquette.
Un anti-inflammatoire + antidouleur + 3 sachets pour la réhydratation coûtent 2 pesos cubains (0.10$).


Le prix de l'alimentation dépend de sa provenance. Tout ce qui est produit à Cuba même est accessible: fruits, légumes du moment, pain, riz, etc.
On les trouve dans les bodegas, les comptoirs alimentaires accessibles à tous les Cubains.
Un hamburger coûte entre 0.15$ et 0.25$
Une pizza coûte entre 0.30$ et 0.60$
Les boissons entre 0.55$ et 1.00$ (au bar) suivant le lieu de vente et les
régions.

Le midi, les restaurants doivent fournir un repas complet pour les cubains pour 1 pesos (0.05$).

Les denrées hors quota provenant essentiellement d'Amérique latine sont vendues en magasins (tiendas mais plus cher.
Le litre de lait peut atteindre 1,6$ et le litre de mauvaise huile de tournesol 60 cents.
Le riz est une des bases de l'alimentation. Il ne coûte presque rien dans les magasins d'Etat qui délivrent les quantités attribuées par la carte mais il coûte 3,5 pesos convertibles soit plus de 4$ les 500 grammes sur le marché libre.


Les Cubain se nourrissent de viande de porc ou de poulet. Le lait de vache est cependant disponible pour les enfants tandis que la viande bovine relevant du Monopole d'Etat est consommée par les touristes par l'intermédiaire des hôtels et restaurants (on en voit peu dans nos assiettes) et contribue, en ces temps difficiles, aux rentrées de devises et donc de pesos convertibles. Il en est de même pour la fameuse langouste de Cuba!
Même si les paysans sont un peu favorisés par un accès direct à certaines denrées (ils disposent de 30% de leur production), ceux qui se livreraient clandestinement à l'abattage de bovins prendraient de grands risques.

Une banale paire de chaussures coûte entre 15 et 20$ soit les deux tiers d'un salaire de médecin!

Autres illustrations de la pénurie. Le papier hygiénique fait fonction de kleenex car en dehors de hôtels touristiques, on ne trouve pas de mouchoirs jetables.
Ici l'arbre de Noël est un palmier en plastique (made in China) décoré par quelques morceaux de coton (un produit rare). On ne s'offre pas de cadeaux à l'occasion de cette fête où l'on s'accorde toutefois le privilège de manger de la viande de porc, pourtant particulièrement chère en cette période.

Coût de construction d'une maison (non meublée) comprenant 1 cuisine, salon et 3 chambres: 3000$ avec des matériaux donnés et vendus par l'Etat. En effet, l'Etat fournit les matériaux mais en fonction de quotas. Il faut donc être sur une liste d'attente.
Sinon elle coûte de 10 000$ à 15 000$ avec des matériaux achetés en vente libre ou sur le marché noir.

La libreta (carte de rationnement)

Chaque année, en décembre, le carnet de rationnement familial (il y a souvent trois générations sous un même toit) est établit pour l'année suivante.

Chaque personne a droit mensuellement à:
- 2,5 kg de riz
- 2 kg de sucre (! on comprend l'obésité de certaines personnes et le recyclage dans la fabrication de fruits confits)
- 150g de haricots secs
- 150g de viande de porc
- 150g de viande "améliorée" (?) (porc et soja)
- 10 oeufs
- 1/4 de litre d'huile de tournesol
et à une petite boule de pain par jour.

Les enfants de moins de 7 ans ont aussi 1 litre de lait par jour (il en coûte 0,25CUP au lieu de 3CUC pour un achat au tarif libre).

Les enfants de 7 à 12 ans ont droit à 1 kg de lait en poudre par mois.





LE SUCRE...

La canne à sucre originaire d'Asie a été introduite par Christophe Colomb aux Antilles à la fin du XVème siècle. Elle mesure de 3 à 6 mètres de haut et chaque plant reste exploité pendant cinq années en général mais on peut la maintenir pendant vingt ans dans les sols les plus fertiles.

Les premières plantations auraient été faites sur l'île d'Hispaniola (Haïti et St Domingue) d'où serait partie en 1516 la première cargaison de sucre à destination de l'Espagne.
La récolte de la canne, la zafra
, qui consiste à couper les tiges à la machette mobilisait énormément de main d'œuvre avant la mécanisation.

Une première modernisation de l'industrie sucrière se fit par la création de voies ferrées à partir de 1837.

La récolte est aujourd'hui mécanisée avec de grosses machines récolteuses (genre moissonneuses) de marque KTP, fabriquées à Holguin sous licence russe.

De la tige de canne écrasée, on tire un liquide sucré, le jus de canne ou guarapo. Ce n'est qu'au XVIIe siècle, vers 1640, que l'on commence à trouver trace dans différentes îles de la région Caraïbe, d'une eau de vie obtenue à partir de la canne à sucre ou plus exactement de la mélasse, résidu de fabrication du sucre, dont on tire par distillation le rhum (nous en reparlerons à La Havane).
La mélasse est le principal sous-produit de la sucrerie. Elle est constituée de substances sirupeuses demeurant après extraction de la majeure partie des sucres, par cristallisation et centrifugation.

Quant à la bagasse, c'est le résidu fibreux et ligneux issu du broyage de la canne à sucre après en avoir extrait la plus grande partie du jus sucré. Une partie de la production de ce déchet est recyclée comme combustible ou plus utilement comme source de matière première pour la fabrication du papier, malheureusement par des procédés souvent polluants. L'industrie sucrière produit deux tonnes de bagasse de canne à sucre (sorte de paille) par tonne de sucre raffiné, ce qui représente à Cuba 10 à 20 millions de tonnes de bagasse par an.

La production sucrière a affronté une grave crise dans les années 2000-2004 (le prix a chuté à 0,6$ la livre). Plus de la moitié des 156 sucreries cubaines, les plus vétustes, ont dû fermer. Et les surfaces consacrées à cette production, sont passées de 1 millions d'ha à théoriquement environ 750 000 ha mais le cinquième de cette surface s'avère inutilisé! De plus les rendements ne sont pas à la hauteur des prévisions (35T/ha au lieu de 41T/ha).

Heureusement que la Chine se substitue à "l'ancien grand frère" soviétique et développe ses achats de sucre qui ont presque triplé entre 2004 et 2008, en passant de 800 millions de tonnes à 2,2 milliards de tonnes...

 

La canne à sucre est aujourd'hui peu rentable mais offre des possibilités qui restent à développer dans l'utilisation de ses sous-produits: papiers, cartons, isolants thermiques, panneaux agglomérés, films, textiles, culture de micro-organismes (levures, bactéries...), acides, plastifiants (fabrication de chaises ou de coques des Coco-taxis!), revêtements protecteurs ou adhésifs, cosmétiques, cires, graisses, bioéthanol, fertilisants et herbicides biologiques.


SAVEURS A DECOUVRIR

Quelques fruits tropicaux,
d'ici et d'ailleurs.

Le papayer (Carica papaya) a été découvert aux Antilles en 1579 par des Européens qui lui ont conservé son nom caraïbe.
Le papayer est un arbre majestueux non ramifié au bois très tendre et à croissance très rapide pouvant atteindre 3 à 8 m. Le pied femelle produit de gros fruits d'environ 1 kg, riches en vitamines. Le papayer sécrète un latex dont on tire la papaïne, utilisée dans l'industrie (médecine, brasserie, tannerie...).
A NOTER.
On l'appelle ici fruta bomba car le mot papaye sert à désigner le sexe féminin dans l'argot cubain!


Originaire d'Amérique tropicale, le goyavier est cultivé dans toutes les régions chaudes de la planète pour ses fruits sucrés et nutritifs appelé goyaves.


Le bananier aurait été cultivé en Indonésie depuis le Néolithique donc des milliers d'années avant notre ère. Une légende indienne affirme que c'est ce fruit qu'Eve tendit à Adam…
Le tronc du bananier peut atteindre de 3 à 12 mètres et est surmonté d'une couronne de feuilles de 3 mètres de long.
Cette plante vivace se renouvelle chaque année à partir de rejets. Ce n'est pas un arbre, elle est donc fragile face aux ouragans.


L'ananas appartient à la famille des broméliacées. Cette plante d'environ un mètre de haut est originaire de l'Amérique tropicale puisque ce serait Christophe Colomb qui l'aurait découverte en Guadeloupe en 1493. Son fruit charnu est très estimé.

Le manguier est un arbre originaire de l'Inde et il est cultivé pour ses fruits depuis environ 6000 ans. Des manuscrits indiens datant de 4000 ans en font mention.

 

Aperçus gastronomiques

- Le "Congri" est le plat national de Cuba et est constitué d'oignons, de riz blanc, d'haricots noirs, de viande de porc et le tout frit.
- "Moros y cristianos" : riz blanc et haricots noirs
- "Frijoles dormantes" : haricots en purée
- Poulet "Pollo a la Criolla" : sauce à la créole
- Porc "Asado" : rôti au four et peut être fumé
- "Ajiaco" : Ragoût de porc revenu dans de l'ail et de l'oignon frits
- "Parilladas" : est un assortiment de grillades

En général, tous cela se fait accompagner de patates douces ou de bananes plantains frites.


 

REMEDIOS et CAIBARIEN**Iglesia San Juan Gautista

Départ de Santa Clara pour Remedios par une route secondaire, car en partant plein nord pour une trajet d'environ 50 km, nous quittons, l'axe principal central.
Une protection contre les moustiques est recommandée dans cette région, même en saison sèche.
Ici, la population est de type plus européen que dans d'autres régions car les Canariens furent nombreux à y immigrer. La culture de la canne constitue 80% des ressources de la région. A quoi s'ajoutent le travail du cuir et la pêche.



REMEDIOS, petite ville de 50 000 hab., fut fondée sous le nom de Santa Cruz de la Sabana en 1514 par Vasco Porcallo de Figueroa.

Après son incendie en 1578, elle prit le nom de San Juan de los Remedios d'où son nom actuel. Des combats s'y déroulèrent pendant la révolution.




Dans la ville, on peut apprécier le centre historique colonial bien préservé autour de la Plaza Marti.

L'église St Jean-Baptiste* (San Juan Bautista) que d'aucun guides qualifient de cathédrale est considérée comme l'une des plus belles de Cuba. Elle se situe à l'est de la place (sa façade est donc à l'ombre à cette heure matinale).
Endommagée lors d'un tremblement de terre en 1939, elle fut richement restaurée grâce à un généreux donateur. Son retable en cèdre de style mudéjar (hispano mauresque) est incrusté d'or.
Sa jolie charpente en acajou est bien mise en valeur depuis qu'elle a été débarrassée d'un badigeon de chaux. En ce dimanche, un baptême collectif s'y prépare.
De ce côté de la place, on peut voir le café "El Louvre" et une bogega et un pharmacie maigrement achalandées. Une infirmière qui quitte son travail traverse la place en ayant conservé son uniforme...
La fanfare du dimanche donne son aubade sous les arcades y attirant les badauds.



Museo de las ParrandasAu nord de la place, se dresse la charmante mais plus simple Iglesia de la Virgen del Buen Viaje (la Vierge du Bon Voyage).

Nous cheminons à travers quelques rues inondées de soleil. alors que les Cubains qui se plaignent de l'hiver sont pourtant en train de chercher l'ombre (ou sont torse nu).
Près d'une boutique où l'on vend du poulet (pollo), petite étape dans une boutique d'Etat Artex, on l'on trouve des souvenirs cubains, des CD de musique cubaine (14 CUC)... Les employés remplissent un formulaire même pour l'achat d'une simple carte postale! mais il vrai que les cartes postales rapportent gros
(elles sont hors de prix: 0,75€).

La visite de la ville nous conduit au Museo de las Parrandas. Il donne un aperçu du festival-carnaval qui se déroule ici la veille de Noël et qui oppose deux quartiers de la ville, Carmen avec l'épervier pour symbole, et San Salvador avec le coq. Pendant des mois, dans le plus grand secret, chacun construit ses trabajos de plaza (décors et chars peints qui peuvent atteindre près de 30 m de haut!).
Dans le musée, on peut voir des photos (médiocres) de ces évènements, décors, costumes...





Très court trajet (10 km environ ) en bus vers Caibarien**, une petite ville de 20 000 habitants située sur la côte atlantique qui fut fondée en 1842. Place tranquille avec un joli kiosque circulaire.


Mais nous nous rendons rapidement à la gare afin de ne pas rater le train, même s'il ne va pas bien vite car c'est un ancien train à vapeur**. Ce train dont le combustible n'est pas le charbon mais du fuel servait au transport de la canne à sucre vers les usines sucrières.



C'est parti pour quelques kilomètres à l'allure d'un tortillard qui crachote à grands renfort de stridents coups de sifflets surtout destinés à amuser la galerie que nous constituons. Sur les bords de la voie, des hameaux pauvres aux égouts nauséabonds à ciel ouvert.





Nous faisons une halte à l'ancienne usine sucrière Marcelo Salado** (le train porte aussi ce nom), usine créée en 1862 et fermée en 1999, à la suite de la crise de cette industrie survenue après l'effondrement de l'URSS. Avant 1990, le gros du sucre cubain était exporté vers ce pays, à un tarif double du cours mondial du sucre!

L'usine a été transformée en Musée de l'Agroindustrie Sucrière. Elle est plus ou moins entretenue et les cheminements de visite requièrent de l'attention pour ne pas trébucher dans une ornière ou se cogner contre une partie saillante.
Avec ses voies de chemins de fer, ses machines monstrueuses, ses vieux convoyeurs aériens rouillés, elle reste impressionnante.






Sucrerie Marcelo SaladoOn commence par une dégustation de jus de canne, le guarapo, obtenu à l'aide de l'une de ces broyeuses manuelles que l'on voit un peu partout sous les tropiques. Puis c'est une partie muséographique présentant l'évolution des techniques de broyage artisanal manuel puis à traction animale. La concentration du jus était obtenue alors en passant successivement dans trois cuves chauffées jusqu'au moulage des pains de sucre brut.

Puis nous passons dans la partie industrielle. Dommage que l'usine ne fonctionne plus car le processus de fabrication industriel devait être impressionnant quand on voit ces monstrueuses machines jadis fabriquées aux Etats-Unis qui sommeillent (engrenages d'un mètre de diamètre).

Les tiges de cannes transportées directement dans l'usine, grâce à une dérivation du chemin de fer, sont débarrassées de leurs feuilles, écrasées, puis déchiquetées entre des rouleaux dentés. Ainsi, le jus est extrait des tiges écrasées en passant dans cinq moulins. Toute cette étape de broyage est réalisée sous une aspersion d’eau chaude afin de dissoudre et d’extraire le sucre résiduel. À la fin du broyage, il reste une matière solide pulpeuse, la "bagasse". Séchée, elle peut servir de combustible.
Le jus obtenu est additionné de chaux et porté à ébullition pour le débarrasser de ses acides et impuretés. Un traitement au dioxyde de soufre est pratiqué afin de décolorer le jus. L'étape suivante est la centrifugation qui permet d'obtenir la mélasse qui sera purifiée, décolorée et cristallisée suivant un nombre d'étapes varié, en fonction des types de sucres désirés.

Chaudière du train à vapeur



Après la visite, nous reprenons le train qui doit nous déposer au restaurant car il se fait déjà largement l'heure d'avoir faim.
Les machinistes chauffeurs acceptent deux d'entre nous dans la cabine. Là, il fait vraiment chaud au pied de la chaudière.





Nous descendons du train en rase campagne, à quelques centaines de mètres du restaurant El Curujey.


Mais notre estomac devra encore attendre un peu car on nous fait une démonstration de cueillette des grappes de fruits du palmier symbole de Cuba, le très haut (40 mètres) palmier royal, au tronc lisse qui plus est.

Cela implique une technique très particulière de reptation le long du tronc en s'aidant de cordes passées sous un pied et derrière une cuisse. L'une est poussées tandis que l'autre corde retient le grimpeur.
Vraiment impressionnant. Les fruits, des sortes de dattes, sont utilisées comme nourriture pour les animaux (le déjeuner est ainsi servi à des porcs qui se trouvent justement dans un petit cabanon au pied des palmiers).

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Haut de pageSANCTI SPIRITUS et vallée de los Ingenios

Départ pour Sancti Spiritus (80 km environ, en direction du sud de Cuba cette fois.


Sancti Spiritus
, avec ses 100 000 habitants, est un centre de transformation et de commerce de la région où l'on fait également la culture de la canne à sucre, du tabac et l'élevage de bétail.

En 1976, avec la création des nouvelles divisions administratives provinciales (il y en a 14), elle est devenue la capitale d'une nouvelle province.
Sancti Spiritus est l'un des joyaux coloniaux de Cuba avec le célèbre pont de Leche (lait) d'allure médiévale avec ses quatre arches enjambant le fleuve Yayabo, pont que nous ne verrons pas ! Curieuse impasse dans notre programme...

Une petite visite dans une boutique permet de se rendre compte des difficultés que peuvent rencontrer les Cubains pour accéder aux nouvelles technologies quand on voit les clés USB ou les cartes mémoires pour appareils photo environ 4 fois plus chères qu'en France.

 

Santi Spiritus, Parque SerafinFondée en 1514 par le gouverneur de l'île, Diego Velasquez, sur les rives de la rivière Tuinucu, la ville de SANCTI SPIRITUS est parmi les sept premières villes établies par les Espagnols dans l’île. Elle déménagea huit ans plus tard sur les berges de la rivière Yayabo, qu'elle occupe encore. En 1586, des pirates anglais mirent le feu à la ville et toute trace écrite de sa fondation disparut à jamais. Centre politique, économique et militaire de la région, Sancti Spiritus s'est enrichie de somptueux hôtels particuliers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pendant le XIXe siècle, elle est devenue une des villes les plus aristocratique de Cuba. Elle a été la première ville d'importance a être prise par les forces de la guérilla de Fidel Castro (fin 1958).
Déclarée monument historique lors de son 450ème anniversaire, la ville conserve toujours une atmosphère coloniale; les points d'intérêt sont le pont datant du XVIe siècle sur la rivière Yayabo, une église également du XVIe siècle et un théâtre datant de 1839.



Parmi les lieux visités dans cette ville colorée, citons le Parque Serafin Sanchez, l’église du Saint Esprit, le Théâtre Municipal, la bibliothèque...


Départ vers la vallée de los Ingenios, à une soixantaine de kilomètres de Sancti Spiritus, en traversant le Cuba agricole.

De la vallée de los Ingenios, autrement dit des manufactures de sucre, nous n'aurons qu'un aperçu par un arrêt à la hacienda Manaca Iznaga, ancienne plantation de canne à sucre.


Seulement deux d'entre nous affronterons les sept étages (45 m.) de la tour qui apparaît dorée au soleil couchant.


Elle fut construite en 1830 pour asseoir l'autorité du maître des lieux (lequel possédait aussi hôtels particuliers voire palais à Sancti Spiritus et à Trinidad) voire pour surveiller le domaine du maître.
Los Ingenios (tour Manaca Iznaga)Dans les années 1840, le son de la cloche rythmait la vie dles 350 esclaves qui vivaient là: lever à 4h30 au son de l'Ave Maria, prière à 6 heures et coucher à 20h30 après une épuisante journée de labeur…

De là-haut vue aérienne sur le village environnant et les dégâts subis lors des récents ouragans, sur les vallées et montagnes estompées par la brume du soir.

Paysage de champs de canne à perte de vue ponctués de palmiers royaux et parsemé de ruines. Sur 270 km², on compte 70 ingenios.
Cette plaine fertile au pied de la Sierra del Escambray doit son nom à l'industrie sucrière établie ici au XIXe s.

Une autre vallée de la région fut également prospère dans cette économie, la vallée de St Louis. Ce nom ne vous rappelle-t-il pas une marque de sucre bien connue en France?

La chute des prix du sucre (et d'autres matières premières) dans les années 1980 et 1990 puis l'effondrement de l'URSS, son principal acheteur, obligèrent Cuba à procéder à une réduction drastique de la production. De 8 millions de tonnes en 1989, la production a été divisée par quatre en 2004 (les surfaces ont été divisées par deux et les deux tiers des usines ont fermé).

Pour les touristes en séjour dans la région, il est possible de faire une excursion en train à vapeur ou de monter voir le panorama depuis le Mirador del Puerto (192 m. d'altitude).


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TRINIDAD**

Aux dernières lueurs du couchant, court trajet jusqu'à Trinidad puis, un peu plus au sud, vers la Peninsula de Ancon où se trouve l'hôtel Brisas Trinidad del Mar ****.
Dans cet hôtel en formule "tout compris", c'est de jolis bracelets en plastique rouge que nous nous trouvons affublés cette fois.

Ce nouvel hôtel classé "grand confort" à l'architecture pastichant un village colonial appartient au groupe touristique Cubanacan. Il comporte 241 chambres. Ce fut l'un des premiers sites équipés pour le tourisme après les années 1980, face au port de pêche Casilda (d'où Hernan Cortes leva des troupes pour la conquête du Mexique).

On a d'ici une magnifique vue sur mer et sur la montagne. Récent et confortable est-il écrit. Pourtant, les chambres sont simples, déjà un peu dégradées, en dehors de deux savonnettes pas d'autres produits, pas de bouteille d'eau "de courtoisie", si peu d'eau chaude au robinet, poubelle non vidée... De l'extérieur, c'est vrai qu'il a un certain charme avec ses petits bâtiments avec arcades et son faux clocher (mais l'escalier intérieur de la tour est déjà pourri et dangereux).


TRINIDAD,  Palacio CanteroTRINIDAD, cette petite ville de 50 000 hab. ( ?) fut fondée en 1514 par Diego Velazquez sous le nom de Santisima Trinidad. C'est la troisième plus ancienne colonie espagnole de l'île. Elle fut le centre du commerce du sucre et des esclaves. Les bâtiments de la Plaza Mayor témoignent de ce riche passé. Période de déclin de 1850 à 1950.

Une matinée très dense nous attend le lendemain à Trinidad. C'est la troisième plus ancienne colonie espagnole sur l'île.

Beaucoup de charme avec ses rues pavées et pentues, ses toits de tuiles et les couleurs pastel de ses maisons à l'architecture coloniale.
Cette splendide ville coloniale classée au patrimoine de l'UNESCO en 1988
est un véritable musée et livre d'histoire à ciel ouvert. La ville semble endormie ou, en tout cas, dégage une impression de grande quiétude.

Courte étape dans une poterie mais elle ne remporte pas un franc succès.

Puis le bus nous dépose à quelques centaines de mètres du centre de Trinidad. En remontant les rue pentues Francisco Javier Zerguera et Rosario, nous arrivons dans cette partie haute de la ville. Spectacles de rues toujours aussi divers et variés: femmes tendant vers l'obésité (alimentation sans doute déséquilibrée, trop riche en sucre), cochon comme animal de compagnie, musiciens, fumeurs de cigares, jeune fille de quinze ans en goguette américaine...

Cette "ville musée" regorge de charmes authentiques, au détour de petites rues pavées ou plutôt empierrée de galets, autour de la "Plaza Mayor"** avec ses demeures colorées aux belles grilles de fer forgé qui ont remplacé au XIXe s. les barrotes (barreaux de bois tournés).

Aux environs de la place, depuis la tour carrée du Palacio Cantero* qui héberge le musée historique municipal, on jouit d'une vue exceptionnelle sur la ville. C'est un ancien hôtel particulier d'un planteur de canne, Don Borrell y Padron, qui fut transformé en somptueuse demeure néoclassique au milieu du XIXe s.. Vues sur l'Ermita Nuestra Senor de la Candelaria de la Popa (XVIIIe s.) édifié sur une colline au nord, sur l'église Santa Ana (XVIIIe s. également) à l'est et, tout proche, sur le palais à moitié en ruine (échafaudages et étaiements en vue d'une restauration) de la famille des sucriers Manaca Iznaga...

Visite de l'église paroissiale de la Sainte Trinité (Santisima Trinidad). Cette église datant du milieu du XIXe s. (achevée en 1892 et restaurée en 1996) est particulièrement originale à Cuba. Avec un style extérieur néo classique, elle est dépourvue de clocher (un fronton seulement) et possède des autels de style néo gothique et cinq nefs au lieu des trois habituelles.
Elle abrite des statues toujours aussi doloristes dans le style hispanique. En effet, cette austère église paroissiale de la Ste Trinité possède une statue en bois du Christ (el Senor de la Vera Cruz) réalisée au XVIIe s. en Espagne et initialement destinée à l'église de la ville de Vera Cruz, au Mexique. Partie de Barcelone, elle est restée ici à la suite d'une tempête !

 

Marché de la Plaza Segarta

 

De l'ancien couvent St François d'Assise subsiste l'imposant clocher de l'église. On ne devinerait pas que l'édifice religieux abrite désormais depuis 1984 le Musée de la Lutte contre les Bandits (ça ne s'invente pas! mais en fait, sous ce terme, on désigne les contre révolutionnaires). Nous nous contenterons des vues extérieures.
C'est le plus ancien et le plus haut édifice de la ville (le clocher comporte 199 marches).
Construit au XVIIIe s., le couvent fut agrandi au début du siècle suivant avant d'être abandonné un siècle plus tard lorsque l'église paroissiale (Ste Trinité) vit le jour. il fut alors transformé en caserne pour une garnison espagnole. Des bâtiments en très mauvais état et qui furent démolis pour cette raison en 1930, on n'a conservé que le clocher (bien restauré depuis) et un petit bâtiment.

 

Deux zones de marché artisanal s'offrent à nous. Vers la Plaza Segarta (non loin de la Casa de la Trova) et en dessous de la Plaza Mayor.
Chemises cubaines à fronces, chapeaux en coton tricotés au crochet, ceintures et sacs à main en coton et anneaux de canettes de bière, petites voitures américaines en bois, en métal de canettes ou en papier mâché, têtes afro-cubaines sculptées sur bois (acajou, teck)... Il est vrai que sans que les gens soient plus miséreux qu'ailleurs, ici on récupère tout: bouteilles en plastique, canettes...
Les natifs viennent en ville avec leur cheval ou leur mule. Des enfants ont fabriqué leur skate-board, il s'agit vraiment d'une planche à roulette: quelques bouts de planches, trois rondelles sciées dans un rondin et trois clous...
Nous grimpons les marches du vaste escalier qui conduit à une esplanade devant la Casa de la Musica.

En redescendant, coup d'oeil aussi sur la Plazuela del Jigue où se trouve un restaurant dont la façade en trompe l'oeil fait penser qu'elle est habillée d'azulejos. Tout près de là se trouve un "temple" de la Santeria, aménagé dans une maison ouverte sur la rue: motifs bleus peints sur les murs (vagues, soleil, lune, poissons), statues noires vêtues de robes blanches et bleu dont l'une porte curieusement dans ses bras un enfant blanc. Un "prêtre" (un babalaos probablement) qui se trouve là tente d'engager la conversation sur le culte de Yemaya, la déesse noire de la mer.
Evoquant les anciennes croyances animistes, maquillées de saints chrétiens, ce rituel est quelque part apparenté au Gnaoua marocain , au vaudou des Antilles voire même au gospel des afro-américains...


Pour faire bonne mesure, sur cette place, un plaque commémorative a été apposée par le Lion's Club cubain en hommage à Bartolome de las Casas, co-fondateur de Trinidad et évangélisateur humaniste de l'Amérique Centrale.

Fils d'un marchand qui avait accompagné Christophe Colomb lors de son second voyage, Bartolomé de Las Casas était né à Séville. Avocat, il se rendit en 1502 à Hispaniola (îles d'Haïti-St Domingue aujourd'hui), dans les Antilles, où il fut conseiller auprès du gouverneur colonial. En 1512, il devint le premier prêtre ordonné en Amérique. Son intervention dans plusieurs expéditions lui valut de recevoir une encomendia, (attribution par la royauté espagnole de terres et des esclaves indiens qui y vivent au profit des colons). Confronté aux abus du système, il entama une croisade en faveur de l'abolition de l'esclavage.

Avant de rentrer déjeuner à l'hôtel, nous passons prendre un cocktail à La Canchanchara qui sert des cocktails portant le nom de l'établissement et réalisés à base de jus de citron vert, de miel liquide et de sucre, et de rhum, évidemment, le tout servi dans une pot en terre cuite. Un orchestre accompagne ce moment de détente et de rafraîchissement.
Retour vers la ville basse en passant à nouveau près du Palacio Manaca Iznaga en ruine, coup d'oeil par les fenêtres ouvertes dans les classes d'une école primaire avenue Antonio Maceo (correctement équipée: cahiers, livres, crayons...) , puis nous retrouvons notre bus sur le Parque Central (ou Parque Cespedes) avec l'Hôtel de Ville et l'église St François de Paul.

Nous n'aurons pas eu le temps de voir la Plaza Santa Ana dominée par une église du XVIIIe s....

Retour à l'hôtel Gran Hotel pour un après-midi farniente-plage en "all inclusive". Un joli éléphant fait avec les serviettes de bain nous y attend sur nos lits.

Une plage de sable fin (mais pas tant que ça et pas si blanc qu'on le voit écrit, rien à voir avec Cancun par exemple) de 5 km de long. Possibilité de plongée sur la barrière de corail à Cayo Blanco (à 8 km).

Etrange météo, il fait beau vers le large sur les Caraïbes en revanche le ciel se noircit de plus en plus vers les terres au cours de la soirée. Cela tiendra tout l'après-midi et permettra même de tenter quelques photos de soleil couchant (de la plage ou de la tour du pseudo-village).

De bons cocktails mais une restauration plus simple le soir (restaurants avec self) et pour les amateurs de langouste, il faut allonger un supplément de 15CUC.

Un personnel mal payé ou mal surveillé qui détourne des bouteilles dans les bars (rhum) ou les salles de restaurant (vin) de l'hôtel. Donc une gestion qui laisse à désirer comme on le verra encore le soir puisqu'il n' pas été tenu compte de la réservation d'une grande table pourtant faite par notre guide... Comme à Santa Clara, il faut s'imposer et, en plus, redisposer les tables par nous-mêmes.
Après le dîner, en option (10€ pour le transport, un cocktail et un CD de musique), retour au centre de Trinidad pour goûter l'ambiance musicale nocturne à la Casa de la Trova puis sur l'esplanade de la Casa de la Musica. Des bons orchestres se succèdent et l'on met à disposition du public non pas des entraîneuses mais des entraîneurs pour inciter ces dames (car comme d'habitude, les hommes font tapisserie!) à s'initier ou à partager avec eux quelques pas de danses cubaines.


Topes de Collantes**

Matinée de plein air pour ce deuxième jour à Trinidad.
Départ matinal (8H) afin d'éviter une mauvaise rencontre avec la vuelta dont le huitième étape doit arriver ici dans l'après-midi (mais nous l'ignorons).

Au parc El Cubano

Direction la Sierra del Escambray et plus précisément Topes de Collantes, à une douzaine de kilomètres de Trinidad et à une trentaine de Peninsula de Ancon, pour une "randonnée" dans le parc "El Cubano", avec une incursion dans la Réserve Javira, paysage d'eucalyptus, fougères et plantes tropicales, à 800 m. d'altitude.

Notre moyen de transport est, comme lors de notre virée à Cayo Saetia, de vieux camions militaires russes tout-terrain et pétaradants appartenant toujours au même groupe touristique "Gaviota".
Quarante minutes de route et de piste.

A la Casa Gallega, une auberge dans les bois, nous sommes accueilli par Pépito ou Pépé qui nous fera découvrir la faune et la flore locales avant d'arriver aux chutes "Salto del Calburni" (ou Carla Bruni si vous préférez comme moyen mnémotechnique) avec sa piscine naturelle sur la rivière Guanaraya.
Humidité donc attention aux "héhé".

Après avoir goûté une sorte d'amande, nous partons sur le sentier dit "Traces de l'Histoire" mais en fait notre attention se portera essentiellement sur le milieu naturel sachant toutefois que de nombreuses espèces sont d'origine exogène.

C'est un parcours de 5,6 km qui peut se faire en 2h30 mais en prenant tout notre temps, nous mettrons près de 4 heures.



Salto del Calburni

En remontant le long de la rivière, en empruntant quelques ponts et gués et parfois en grimpant sur des sentiers rocheux, on découvrira des sortes de mimosas (le "marabout" d'origine exogène a littéralement envahi l'île et sert de fourrage pour le bétail), des tecks, des arbres au tronc épineux de la famille de l'acacia, de minuscules plantes sensitives (acacia nain), un arbre de la famille de la coca (mais au principe plus puissant) dont les racines sont utilisées en infusion, un autre arbre réputé pour sa forte teneur en caféine que l'on utilise dans la fabrication du Red Bull, boisson très populaire ici, de la citronnelle, du sisal (agave), des cactées serpentiformes et plusieurs autres plantes et herbes médicinales.
Bien sûr, Doris nous fera observer "l'arbre à touristes" dont l'écorce rougit avant de peler et aussi "l'arbre des belles-mères". Les grandes feuilles de ce dernier ont deux aspect différents, entre le dessus et le dessous, et elles se retournent pour annoncer le mauvais temps. Séches et tombées à terre, elles sont utilisées pour soigner l'asthme. Récoltées sur l'arbre, leur principe actif est un puissant vasodilatateur dont l'effet s'apparente à celui du Viagra (!).


Quant à la faune, outre des cochon sauvages, on essaiera surtout de voir les oiseaux. Petits et en mouvement permanent, le zunzuncito (le plus petit colibri du monde) et le cartacuba (il est coloré mais ne mesure que quelques centimètres) sont difficile à apercevoir. En revanche, on a pu observer plus facilement le tocororo, oiseau symbolique de Cuba car il se pare des couleurs bleu, blanc et rouge du drapeau.
Quant aux fourmis, la nuit venue elles dérobent des pétales de fleurs (agrumes et aussi fleurs des rosiers dans les jardins des villages) non pas pour les manger mais pour les mettre à pourrir afin que des champignons s'y développent avant de constituer la nourriture de la colonie.

Bain rafraîchissant pour ceux qui le désirent à la cascade "Salto del Calburni".

 

chez un garde du parc Sur le chemin du retour, petit cocktail canchanchara bien venu dans la chaumière d'une famille de garde forestier.
Habitat rustique mais frais où l'on honore aussi bien le Che que les divinités catholiques. Et aussi, portrait de la jeune fille de la maison partie travailler à la ville. La famille fabrique son charbon de bois à proximité.

De retour au parking, nos camions sont toujours là mais nous avons bien mérité notre déjeuner à la Casa de la Gallega, au son des rythmes cubains, avant de rejoindre la civilisation.

 

 

Dans le cadre d'un séjour plus long, nous aurions encore pu découvrir l'Hacienda Codina où l'on cultive les orchidées ou La Batata, une grotte parcourue par une rivière...



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