SANTIAGOHOLGUINCMAMGUEYSANTA CLARA




HOLGUIN (1),
CAMAGÜEY**
(2),
SANTA CLARA
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TRAVAIL, SALAIRE, RETRAITE......

Temps de travail, grève et syndicat

La durée légale du temps de travail est de 8 heures journalières et 44 heures hebdomadaires. Les salariés cubains bénéficient d'un mois de congés payés.

Les contrats sont de trois types: à durée indéterminée, à durée déterminée et enfin liés à la réalisation d'une tâche spécifique.

Il n'est pas pensable de faire grève dans "ce paradis socialiste" d'ailleurs ce droit n'est même pas inscrit dans la Constitution actuelle (il figurait à l'article 71 de la Constitution de 1940).
Quant à la représentation des travailleurs, c'est la Central de Trabajadores de Cuba (CTC) inféodée au Parti communiste qui en a le monopole.


Les salaires et autres revenus (paysans)

Le Conseil d'Etat avait établi une échelle de salaires a partir de laquelle doivent être établis tous les salaires de tous les secteurs d'activités et toutes les professions mais depuis le mois d'août 2008, l'égalité des salaires est abolie remplaçant le système de primes qui était en vigueur dans un tiers des entreprises

Les contributions sociales sont exclusivement supportées par l'employeur et sont de 14%

Le salaire le plus bas s'élève à 225 CUP (9 EUR) et le plus élevé à 650 CUP (26 EUR) .

Le salaire moyen à 437 CUP (17 EUR).

Notons que dans ces conditions, nombre de jeunes préfèrent le chômage.

Quelques salaires:
- Ouvrier 10/12$ par mois (+ avantage de pouvoir partir avec des produits)
- Médecin 15/20 $ par mois
- Travailleurs sociaux 18 $ par mois
- Médecin à La Havane 25/40$ par mois
- Policier à La Havane 45$ par mois
- Commandant de bord air bus 45/50 $ par mois
- Directeur d'un très grand hôpital 50/55 $ par mois
- Une jinetera (prostituée ) ou un jinetero (mauvais garçon, voleur, revendeur surtout de matériel comme des vêtements, lunettes, soulier etc) 20/100 $ par jour
- un garçon de café dans un bar de grand hôtel peut percevoir jusqu'à 500 $...

Depuis 2006 les médecins et les enseignants ont accès à des primes en pesos convertibles.

Une famille cubaine de 4 personnes (père, mère et deux enfants) a besoin de 100$ par mois pour bien vivre. Il faut donc que les deux parents travaillent et que chacun cumule deux activités (l'une officielle et l'autre, une combine) sinon il n'est possible de vivre que la moitié d'un mois avec les rations de la libreta, la carte de rationnement.

Seuls les revenus des activités privées sont soumis à l'impôt. Mais l'électricité est payante.

L'unique syndicat légal à Cuba est la Centrale des Travailleurs Cubains (CTC) fortement dépendante politiquement du Gouvernement. Les travailleurs ont l'obligation de surveiller leurs collègues et de signaler toute activité "dissidente".

Quant aux paysans qui ne sont pas salariés, à la suite de la réforme agraire de 1960, il leur a été dévolu jusqu'à 20 hectares, surface considérée comme nécessaire pour faire vivre une famille. Ce bien ne peut être transmis que par héritage et en aucun cas être vendu.
Ils ne disposent que de 30% de leur production, l'essentiel étant acheté à un tarif administratif par l'Etat.
Un système d'usufruit dans les zones forestières afin d'encourager le développement des plantations.

Age de la retraite

En 2008, l'âge de la retraite a été repoussé de 5 années.
65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes ayant 25 ans d'ancienneté.
60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes si les 12 dernières années ou si 75% du travail effectué comportaient des tâches pénibles.

A l'âge de la retraite, les Cubains perçoivent une pension équivalente à 70% de leur dernier salaire, avec un minimum de 200 CUP (soit environ 8 €uros !!!).

Raul Castro a aussi "lancé un appel" aux enseignants à la retraite à "revenir à leur noble profession", désertée en raison de faibles salaires. Plus généralement, le chef de l'Etat a annoncé des temps difficiles pour les Cubains et prévu des "souffrances inévitables" en raison de la flambée des prix alimentaires et pétroliers.



La fête des 15 ans.

La fête des quinze ans est une fête traditionnelle dans le monde latino-hispanique, elle est communément appelée Quinceañera ou Quince Años.
Elle a pris une telle ampleur que l'on déclare régulièrement que les deux dates les plus importantes dans la vie d'une femme sont ses quinze ans et son mariage.

Cette fête correspond à la fête du quinzième anniversaire, mais la cérémonie peut être différente selon les pays. On donne aussi le nom de quinceañera à la jeune fille qui célèbre cette fête.

La fête représente le passage de l'enfance à la femme pour la jeune fille qui fête ses quinze ans. Elle sert de voie d'apprentissage pour la jeune fille qui découvre ainsi ce qui est bien et comment devenir une bonne épouse.

La cérémonie, de rite catholique, commence par une messe d'actions de grâce (Misa de Acción de Gracias). La quinceañera arrive dans son habit de fête, une robe froufroutante et vaporeuse, souvent dans les tons roses ou jaunes.

Elle est accompagnée de ses parents, de ses grands parents, de sept demoiselles d'honneur et d'autant de prétendants qu'elle le désire.
Après la messe, les sœurs cadettes, les cousins et les amis de la quinceañera sortent en premier pour se diriger vers la fête pendant que la jeune fille dépose son bouquet sur un autel dressé à la gloire de la vierge Marie.

La messe est suivie d'une fête donnée au domicile ou dans une salle de réception par la famille de la jeune fille avec séance de photos (par professionnels). Lors de cette fête un certain nombre de danses doivent être dansées par la jeune fille avec son père ou son petit ami. C'est en quelque sorte un bal des débutantes.


À Cuba, cette fête a pris une importance très particulière. Les familles riches célèbrent cet événement dans des salles de danse luxueuses. Dans les milieux modestes qui imitent cette pratique, parfois, des familles entières se privent afin de pouvoir célébrer cet événement.

Nous avons encore le loisir de nous reposer toute une matinée à l'hôtel Playa Pesquero de Guardalavaca...

HOLGUIN

Départ pour Holguin par une route serpentant au milieu d'un relief de collines en forme de cônes.
(60 km environ).

Après coup, j'ai su que par chance nous précédons la vuelta qui vient de Bayamo
(mais notre guide l'ignore encore).

Malgré l'existence de plusieurs barrages destinés à l'irrigation, la région souffre de sécheresses à répétition depuis quelques années (remplissage des réservoirs à 80%).
Nous allons aussi nous familiariser avec les postes de police qui ponctuent le trajet environ tous les cinquante kilomètres.

HOLGUIN, fondée en 1545, est une ville moderne de 260 000 hab., ce qui lui vaut le rang de quatrième ville du pays. En raison de ses nombreux parcs ombragés, on la surnomme la ''ville des parcs''.
Sa population prit une part active lors des guerres d'indépendance aux côtés du général Calixto Garcia en 1872.

La ville est à la tête d'une province d'un million d'habitants ce qui la place en second après la province de La Havane.

Toujours de la propagande sur de grands panneaux (par exemple avec les deux frères Castro souriants et quelque peu rajeunis) mais aucune publicité, contrairement aux grands frères communistes de Chine ou du Vietnam.

Arrivée à Holguin.
Circulation toujours avec les moyens du bord. Le vélo est l'instrument à tout faire: se déplacer, évidemment mais aussi pour transporter des marchandises et même des gâteaux à la crème pour la St Valentin qui se prépare
(le lendemain)! Ici les versions rickshaw ou triporteur sont remplacées par le vélo-sidecar!

C'est dans cette ville que l'on fabrique des orgues mécaniques ("organos") dont on a vu un exemplaire dans notre hôtel à Guardalavaca.

Petit moment sportif pour atteindre un panorama situé au sommet d'une colline, à 3 km de ville.
On nous dépose au pied des 458 (ou 468???) marches qui permettent d'atteindre le Mirador de La Loma de la Cruz que les pèlerins locaux empruntent le 3 mai à l'occasion de la Romeria de Mayo. Une collègue fera même un petit malaise devant l'effort requis.
La croix qui s'y trouve fut érigée en 1790.

De là-haut s'offre un superbe panorama sur une ville tentaculaire (entre les collines).

Les touristes qui en ont le temps, peuvent aussi se rendre dans la direction opposée (meilleure lumière pour les photos, du moins l'après-midi), au Mirador de Maybe, à 10 km au sud-est de la ville.

Le bus nous redescend en ville pour une petite promenade.

Nous allons successivement passer par les trois places: Parque San José, Parque Calixto Garcia et Parque Peralta.

Coup d'oeil dans des boutiques d'artisanat: articles en papier mâché, en bois, sculptures et découpages sur coquilles d'oeuf de gros oiseaux.

Plus intéressante à mon point de vue, la visite d'une boutique de ventes d'articles d'occasion. On peut voir sous vitrine l'autorisation de commercer délivrée par le directeur du travail municipal à un certain Alberto Rodriguez Borges, autorisation précisant le lieu, les jours et heures d'ouverture.
Ce commerce porte sur la revente de produits d'occasion, vêtements pour fillettes notamment mais on peut aussi voir sous vitrine différentes vieilleries: un vieil appareil photo à 250 CUP soit environ 10€, une vieille ceinture en toile à 70 CUP soit près de 3€, une calculatrice de poche un peu plus chère à 80 CUP ou encore une paire de ciseaux ou une casquette blanche à 90 CUP...

Place Calixto Garcia, on peut voir une bibliothèque, des galeries d'art, des librairies, un cinéma de style Art Déco, la Casa de la Trova (littéralement "la maison des troubadours", plus simplement c'est la maison de la musique) et le musée La Periquera (perroquet), ancien casino puis caserne, auquel fait face la statue du héros local Calixto Garcia.

En fin de parcours, arrivés sur le Parque Peralta, nous visitons la Catedral San Isodoro. Construite au XVIIIe s. à l'endroit où fut célébrée la première messe dans cette ville, l'église qui s'y trouve n'a été élevée au rang de cathédrale St Isidore qu'en 1979 (fonds baptismaux originaux, statue de la Madone de Caridad).
Une jeune fille venue en américaine décapotable à l'occasion de la Fête des 15 ans y fait une brève visite.


A l'extérieur, une statue a été élevée en l'honneur du pape Jean-Paul II (sur le socle est gravée une phrase de ce dernier qui dit quelque chose dans ce genre "Cuba, prend soin de ta famille pour garder ton coeur sain").



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CAMAGüEY**

Départ pour Camagüey, une ville au nom indien qui est surnommée ''la légendaire'' (200 km environ) mais, à défaut d'autoroute dans cette région, en empruntant la grande route centrale, la carretera central, ce qui est déjà mieux que les routes secondaires et pistes des jours précédents...
Je saurai par la suite que nous devançons la vuelta d'une journée (mais notre guide l'ignore).

Passage par la place de la Révolution. Puis en quittant la ville, on peut voir une église protestante méthodiste. Toujours la propagande qui s'étale dans les grandes longueurs avec le portrait de Che "Jusqu'à la victoire. Toujours" (Hasta la Victoria. Siempre) et autres variantes. Un fermier rentre chez lui avec son cheval tandis qu'une belle berline passe devant une des rares maisons que l'on peut voir en construction...

Nous voyons l'indication de la ville de Gigara ("villa blanca"), vers le nord, sur la côte. En fait, elle fait partie de la controverse au sujet du premier endroit de l'île que Colomb aurait foulé le 28 octobre 1492. L'opinion dominante serait que ce serait là (à la Bahia de Barey) plutôt qu'à Baracoa (remarquons que sa première escale américaine eu lieu le 12 octobre aux Bahamas, non loin de là).
Bas côtés des routes impeccablement entretenus par les paysans qui les fauchent à la machette afin de récolter du fourrage vert ou du foin pour leur bétail.

Nous arrivons à Camagüey en fin de journée, une jolie ville coloniale au riche passé historique et aux étroites et tortueuses rues commerçantes, classée au patrimoine de l'UNESCO depuis seulement juillet 2008 .
Ce dédale de ruelles aurait eu pour but de dérouter les pirates…
Toujours le spectacle de moyens de transport plus ou moins folklorique. Les "chameaux" typiques de La Havane ont émigré vers la province comme on a déjà pu le constater à Santiago car ils ont été remplacés dans la capitale par des bus modernes articulés.

au Gran Hotel Arrivée à l'hôtel Gran Hotel ***.

C'est un petit établissement de 4 étages et de 72 chambres construit en 1939 en centre-ville. Les fenêtres sont équipées de jalousies en bois permettant de filtrer la lumière, un dispositif très commode.

Un comité d'accueil nous attend sur le trottoir. Une forme de mendicité discrète. On est prêt à accepter de nous tout ce que nous pourrions offrir mais il est manifeste qu'un produit pourtant aussi basique que le savon (jabon) est très recherché. Nous le constaterons à plusieurs reprises pendant le circuit.

Piano-bar au dernier étage et petit spectacle de cabaret au rez-de-chaussée après le dîner. Il y aurait aussi parfois, paraît-il, un spectacle aquatique dans la piscine installée au premier (accès fermé). Agréable patio.

Les plus courageux entreprennent déjà un petit tour nocturne puisque nous avons la chance d'être en plein centre ville (non loin de la Plaza Maceo).
En cette fin de semaine (vendredi) et veille de la St Valentin, il y a déjà une petite animation dans les rues avec des groupes de musiciens sur certaines places. Notre petit groupe de sept ou huit remonte la rue de l'Indépendance jusqu'à l'église de la Merced puis on la redescend jusqu'au Parque Agramonte. Et là, en arrivant au coin de la place, une collègue est agressée par un jinetero (voleur à la tire, pickpocket), un grand escogriffe qui essaie de lui arracher son collier (de peu de valeur au demeurant) malgré la proximité de son costaud de mari et notre présence. Il renonce et s'enfuit en courant dans des rues mal éclairées donnant sur la place. J'ai cru comprendre qu'il s'est fait crier dessus par quelques jeunes qui se trouvaient non loin de là (mais que lui disaient-il?)...
Sortie quelque peu écourtée et repli stratégique vers l'hôtel...

 

Iglesia de la SoledadCAMAGÜEY, ville de 310 000 hab., la troisième du pays, située au cœur d'une région de pâturages, fut fondée en 1515 (ou 1514?) par Diego Velazquez sous le nom de Santa Maria del Puerto del Principe. C'est la capitale d'une province de 770 000 habitants, capitale agricole du centre de Cuba. .
Son surnom de ''légendaire'' vient du patriotisme et de l'héroïsme de ses habitants. Architecture néoclassique mais avec un réseau irrégulier de rues pour mieux se défendre des Espagnols et des pirates.

 

Le lendemain matin, nous sommes attendus sur le trottoir par le comité d'accueil de la veille, au grand complet.
Chaperonnés par Doris, nous commençons notre balade pédestre de place en place et d'église en église (sans les visites prévues car elles sont fermées!).

Eglise Notre-Dame de la Solitude (Soledad) à l'architecture soulignée par la brique rouge. Puis c'est la place des travailleurs avec l'église baroque de la Grâce (Merced) du XVIIe s., l'une des plus belles du pays (plafond et fresques Art Nouveau, choeur et catacombes... que l'on n'a pas pu voir, hélas, car le préposé chargé de l'ouvrir était malade... de la St Valentin probablement).
Aux environs, la Poste avec un profil filiforme de Che se détachant bien sur le fond blanc de la façade, des immeubles aux couleurs très vives (bleu, saumon, vert ou orange) notamment l'ancien casino tout en bleu avec son clocheton.

 

 

Catedral Nuestra Senora de la Candelaria

Nous poursuivons par la rue de l'Indépendance vers le Parque Ignacio Agramonte. Rue commerçante avec des vitrines peu garnies (produits de beauté "made in Cuba", électroménager chinois...).

Nous retrouvons le Parque Ignacio Agramonte ce qui n'est pas sans nous rappeler l'incident de la veille au soir.


Il
est tôt (9 heures), c'est encore l'hiver et les Cubains se plaignent donc du froid. Pourtant on voit sur cette place un homme ventre à l'air (tee-shirt et polo remontés), à la chinoise!

Visite de l'atelier de peinture d'un couple d'artistes cubains, Joel et Ileana.


En face, sur l'autre côté de la place, se dresse la statue du général Agramonte qui commandait les rebelles locaux lors de la première guerre d'indépendance (1868-1878) lors de laquelle il fut grièvement blessé comme en témoigne le cheval à demi cabré (selon le code de la plastique martiale la posture du cheval exprime les conditions de la mort du cavalier: lorsque le cheval a les deux jambes avant levées, son cavalier est mort au combat, tandis que lorsque seule une jambe avant est levée, le cavalier est mort à la suite de ses blessures au combat et si les quatre pattes touchent terre, le héros est mort naturellement.).
La statue fut édifiée à la diligence de la loge maçonnique de la ville en 1925 (le Grand Orient de Cuba et des Antilles, GOCA, fut fondé en 1862).

Sur l'autre côté de la place s'élève la Cathédrale Notre-Dame de la Lumière ou de la Clarté (Candelaria) du XVIIIe s. et restaurée en 1864. Sa façade monumentale est dotée d'un clocher à six étages.

 

sur la place San Juan de DiosAprès quoi nous poursuivons la traversée du centre, toujours vers le sud, en direction de la Place St Jean de Dieu**, en passant près de la maison du poète de la veine afro-cubaine Nicolas Guillen (1902-1989) qui participa aux côtés des républicains à la guerre civile espagnole.
Dans la cours d'un restaurant, nous voyons quelques anciennes grandes jarres (tinajones de 1,5 à 2 m de haut pour 4 m de circonférence) célèbres dans toute cette région. Elles servaient comme réserves d'eau de pluie ou comme garde-manger. Elles sont inclinées et enfoncées dans le sol d'un tiers de leur hauteur.

Cette place entièrement rénovée est calme et pittoresque. C'est joyau d'architecture baroque avec des maisons du XVIIIe s. habillées de couleurs tantôt pastels tantôt vives ou fluo.
Quartier pour touristes aussi avec des chambres d'hôtes (logo bleu caractéristique).
Nous en resterons là, sans visiter l'Iglesia de San Juan de Dios, que les guides disent particulièrement intéressante avec sol, plafonds et chœur en bois d'époque (XVIIIes.), grand autel de la Ste Trinité avec un St Esprit anthropomorphe. A proximité, se trouve l'ancien hôpital du même nom (on en trouve également ainsi appelés en France!).

Puis cap à l'est vers le marché paysan, l'Agromercado*, où des intermédiaires revendent à prix libres (donc très élevés) la partie autorisée de la production des paysans (30%). Quartier pauvre avec des ateliers sur la rue, des maisons disgracieusement surélevées, des enfants qui jouent au base-ball, sport national cubain n'en déplaise aux gringos.

Sur ce marché, on trouve des légumes (tomates, haricots, ail, oignons, carottes, navets, salade, manioc, piments, épices...), de la viande (porc), des plantes séchées à usage diététique ou médicinal.

 

Et, afin d'avoir une comparaison, à quelques pas de là, nous nous rendons dans la bodega "La Plazvela"**, une sorte de petite épicerie où les Cubains peuvent se procurer les produits en fonction de la carte de rationnement, la libreta, à de très faibles tarifs en CUP: le kg de sel à 0,35CUP, le sac de lait en poudre à 1,2CUP (5 centimes d'euro), du lait UHT, des oeufs à 0,75CUP les 5 (pas les 6!).
On trouve d'autres produits basiques en vrac: riz, maïs, haricots secs, poids chiches et aussi des produits plus superflus voire nocifs, en vente libre (liberado), comme la bière, le rhum, des sodas mais surtout les cigarettes (cigarro) de marque Popular vendues en paquet (7CUP) ou à l'unité (0,35CUP) ou des cigares déclassés (tabaco à 1CUP).
Un bon tas de cartouches de cigarettes occupe le rayon supérieur. Une mise en garde sanitaire toutefois "Protège ta famille du tabac" (mais tant pis pour le fumeur, le tabac cubain ne le tue peut-être pas!). Certains Cubains se livrent à un petit commerce de revente de cigarettes à l'unité.
A noter une publicité pour la lessive "Omo"!

Il faut s'intéresser aussi à de grands tableaux que les tenanciers (salariés de l'Etat) remplissent à la craie: on y voit les arrivages de février, le tarif unitaire et les quantités autorisées par personne. Il y aura du riz (2,5kg par personne pour 1,25CUP), du sucre raffiné (750g pour 0,75CUP), du sel, des petits pois en boîte, des petits pots de compote pour bébé, du café, de l'huile, de la viande en conserve. Du riz peut être acheté en plus mais à un tarif près de quatre fois supérieur.

On peut se poser diverses questions sur ce type de visite prévue au programme. Faut-il y voir une forme de propagande anti-américaine ? De manière autonome, on pourra rentrer dans d'autres boutiques de ce genre à d'autres endroits du circuit.

Les Cubains qui en ont les moyens peuvent acheter dans des boutiques à prix libres, les tiendas, des suppléments ou des produits que l'on ne trouve pas dans les bodegas du gouvernement.


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SANTA CLARA

Départ vers Santa Clara, un long trajet d'environ 300 km.

Après Ciego de Avila, la grande route centrale cède la place à l'
autopista qui va jusqu'à l'ouest de l'île. Cette autoroute qui devrait à terme relier Santiago à Pinar del Rio est très rudimentaire et déjà dégradée avant même d'être achevée (emploi de mauvais matériaux) et ce malgré un trafic réduit. Cet équipement est pratiquement sans échangeurs mais avec des franchissements à niveau, sans glissières de sécurité. Elle est empruntée par tous types d'usagers (vélos, tracteurs, piétons, auto-stoppeurs).
Là, sur le bord, de place en place, des sortes de gros hérissons d'acier rouillé sont là pour être mis sur l'autopista pour entraver les déplacements de l'ennemi au cas où une guerre surviendrait...

Ici, une belle Oldsmobile pourtant à immatriculation privée... Là, un bus scolaire d'origine québécoise.

Déjeuner typique cubain avec du rôti de porc (cerdo) fumé à l'auberge "Rio Azul" dans les environ de la petite ville de Majagua.

SANTA CLARA, ville de 250 000 hab., au nord de la Sierra del Escambray. Fondée à l'écart de la côte en 1689 par des habitants de Remedios afin d'échapper aux pirates.
Ce fut la capitale provinciale du centre du pays et la ville reste une ville très vivante. C'est un haut lieu de l'histoire révolutionnaire cubaine car la dernière bataille de la révolution castristes fut livrée ici par le CHE en 1958.


place de la RévolutionRégion d'élevage laitier (vaches mais aussi zébus introduits depuis quelques années) et aussi élevages industriels (volaille, porc). Carrioles à traction bovine ou équine, avec ou sans amortisseurs (à lames parfois renforcées d'un ressort récupéré sur une suspension de voiture).

Chaumières, maisons en bois. Les maisons particulières (tout comme les terres agricoles) furent confisquées par l'Etat après la révolution puis elles furent attribuées à leurs occupants qui ne peuvent pas les vendre mais seulement les transmettre par héritage ou par échange (sans appoint monétaire mais par exemple une grande maison contre deux appartements!) selon le système de la "permuta".

Vieux tracteurs russes bien rouillés. Des coopératives agricoles appelées UBP, Unités de Base de Production, ont été instituées par le régime. On trouve également un peu partout des panneaux signalant d'autres unités agricoles, les CPA.

Propagande: "Chaque jour, travaillons mieux", "Défendons le socialisme"... (on ne voit jamais le terme communisme). Hautes cheminées crachant une fumée noire (centrales électriques?).

Arrêt au bord d'un champ de canne pour voir une sorte d'énorme moissonneuse-batteuse, en fait il s'agit une récolteuse de canne à sucre en pleine action.



 

place de la Révolution Arrivés à Santa Clara, avant leur fermeture du mémorial et du musée, nous nous rendons directement Place de la Révolution*.
Ces constructions et monuments sont dédiés au CHE et à 38 de ses compagnons car la ville fut celle dont la prise par le Che à la fin de décembre 1958 fut décisive lors de la révolution castriste.

Le site du ''Conjunto Esculforico Commandante Ernesto Che Guevara'' fut aménagé dans une zone de bidonvilles en 1986 pour commémorer le trentième anniversaire du début la dernière phase de la révolution (1956-58). Une monumentale statue en bronze de Che est perchée au sommet d'un haut piédestal.
Curieusement le Che est représenté avec le bras en écharpe car il s'était fracturé le bras peu de temps avant la bataille de Santa Clara. L
Des sortes de catacombes ont été aménagées pour recueillir les restes de Che qui furent rapatriés de Bolivie trente ans après sa mort, en 1997 mais certains doutent de leur authenticité.
Photos interdites.

Nous revenons en pleine ville et passons un petit moment sur le Parque Vidal.

Nous ne nous attardons pas car nous avons rendez-vous avec "Los Abuelos", l'association des "Anciens de la ville", à la Casa de la Ciudad. Un moment d'échange durant lequel on écoute musiciens et chanteuses et on nous montre quelques pas de danzon et autres danses cubaines (salsa, rumba) ou encore on nous propose de jouer avec eux aux dominos.

Mais la journée n'est pas finie. Une autre étape de notre pèlerinage révolutionnaire nous attend, tout à fait à l'est de la ville, au site du Train Blindé (Tren Blindado) commémorant le déraillement du train militaire provoqué par la troupe du Che le 29 décembre 1958 à l'aide d'un bulldozer, évènement majeur de la victoire (armes et munitions tombées aux mains des rebelles, reddition et retournement des militaires). Sur les 22 wagons et les deux locomotives qui composaient le convoi, on a exposé ici cinq wagons en bordure de la voie ferrée toujours utilisée.
Chaque pays entretient son idéologie ou sa mythologie patriotique à sa façon...

La nuit tombe, c'est l'heure de promener le gros cochon de compagnie... qui finira probablement à la casserole!

 

Dîner, nuit à l'hôtel Villa La Granjita *** (80 ch.).

Cet établissement appartenant au groupe touristique Cubanacan est situé en bordure de la ville, dans un parc planté d'orangers, palmiers, manguiers. Avec ses bungalows à deux niveaux, il évoque sur les villages des indiens Taino. Un joli cygne nous attend sur notre lit. Comme à Camaguey, on retrouve une fois de plus des fenêtres équipées de jalousies en bois permettant de filtrer la lumière.

En cette soirée de St Sylvestre, nous sommes surpris de l'arrivée à l'hôtel de couples de jeunes Cubains appartenant manifestement à la classe moyenne et qui profitent de la libéralisation introduite par Raul Castro en 2008. Ils viennent pour la soirée complète avec repas, ou seulement pour l'animation et le dancing. C'est vraiment une révolution car le service du restaurant leur donne la priorité sur nous, au grand mécontentement de certains qui font un petit scandale.
Après l'animation (petit spectacle avec musique et danse) auprès de la piscine, le dancing prend le relais jusqu'à bien au-delà de minuit au grand déplaisir de ceux qui se trouvent logés non loin de là.
Autre déconvenues pour les négligents, il n'y a ici que des prises plates.



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