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Nous avons encore le loisir de nous reposer toute une matinée à
l'hôtel Playa Pesquero de Guardalavaca...
Départ
pour Holguin par une route serpentant au milieu d'un relief de collines
en forme de cônes.
(60 km environ).
Après coup, j'ai
su que par chance nous précédons la vuelta qui vient de Bayamo
(mais notre guide l'ignore encore).
Malgré
l'existence de plusieurs barrages destinés à l'irrigation, la région
souffre de sécheresses à répétition depuis quelques
années (remplissage des réservoirs à 80%).
Nous allons
aussi nous familiariser avec les postes de police qui ponctuent le trajet environ
tous les cinquante kilomètres.
HOLGUIN,
fondée en 1545, est
une ville moderne de 260 000 hab., ce qui lui vaut le rang de quatrième
ville du pays. En raison de ses nombreux parcs ombragés, on la surnomme
la ''ville des parcs''.
Sa population prit une part active lors des guerres
d'indépendance aux côtés du général Calixto
Garcia en 1872.
La
ville est à la tête d'une province d'un million d'habitants ce qui
la place en second après la province de La Havane.
Toujours de la propagande sur de grands panneaux (par exemple avec les deux frères Castro souriants et quelque peu rajeunis) mais aucune publicité, contrairement aux grands frères communistes de Chine ou du Vietnam.
Arrivée
à Holguin.
Circulation toujours avec les moyens du bord. Le vélo
est l'instrument à tout faire: se déplacer, évidemment mais
aussi pour transporter des marchandises et même des gâteaux à
la crème pour la St Valentin qui se prépare
(le lendemain)! Ici les versions
rickshaw ou triporteur sont remplacées par le vélo-sidecar!
C'est
dans cette ville que l'on fabrique des orgues mécaniques ("organos")
dont on a vu un exemplaire dans notre hôtel à Guardalavaca.
Petit
moment sportif pour atteindre un panorama situé au sommet d'une
colline, à 3 km de ville.
On
nous dépose au pied des 458 (ou 468???) marches qui permettent d'atteindre
le Mirador de La Loma de la Cruz que les pèlerins locaux empruntent
le 3 mai à l'occasion de la Romeria de Mayo. Une collègue fera même
un petit malaise devant l'effort requis.
La croix qui s'y trouve fut érigée
en 1790.
De là-haut s'offre un superbe panorama sur une ville tentaculaire
(entre les collines).
Les touristes qui
en ont le temps, peuvent aussi se rendre dans la direction opposée (meilleure
lumière pour les photos, du moins l'après-midi), au Mirador de Maybe,
à 10 km au sud-est de la ville.
Le bus nous redescend
en ville pour une petite promenade.
Nous allons successivement passer par les trois places: Parque
San José, Parque Calixto Garcia et Parque Peralta.
Coup d'oeil dans des boutiques d'artisanat: articles en papier mâché, en bois, sculptures et découpages sur coquilles d'oeuf de gros oiseaux.
Plus
intéressante à mon point de vue, la visite
d'une boutique de ventes d'articles d'occasion. On
peut voir sous vitrine l'autorisation de commercer délivrée par
le directeur du travail municipal à un certain Alberto Rodriguez Borges,
autorisation précisant le lieu, les jours et heures d'ouverture.
Ce
commerce porte sur la revente de produits d'occasion, vêtements pour fillettes
notamment mais on peut aussi voir sous vitrine différentes vieilleries:
un vieil appareil photo à 250 CUP soit environ 10€, une vieille
ceinture en toile à 70 CUP soit près de 3€, une calculatrice
de poche un peu plus chère à 80 CUP ou encore une paire de
ciseaux ou une casquette blanche à 90 CUP...
Place Calixto Garcia, on peut voir une bibliothèque, des galeries d'art, des librairies, un cinéma de style Art Déco, la Casa de la Trova (littéralement "la maison des troubadours", plus simplement c'est la maison de la musique) et le musée La Periquera (perroquet), ancien casino puis caserne, auquel fait face la statue du héros local Calixto Garcia.
En
fin de parcours, arrivés sur le Parque Peralta, nous visitons la
Catedral San Isodoro. Construite au XVIIIe s. à l'endroit où
fut célébrée la première messe dans cette ville, l'église
qui s'y trouve n'a été élevée au rang de cathédrale
St Isidore qu'en 1979 (fonds baptismaux originaux, statue de la Madone de
Caridad).
Une
jeune fille venue en américaine décapotable à l'occasion
de la Fête des 15 ans y fait une brève visite.
A
l'extérieur, une statue a été élevée en l'honneur
du pape Jean-Paul II (sur le socle est gravée une phrase de ce dernier
qui dit quelque chose dans ce genre "Cuba, prend soin de ta famille pour
garder ton coeur sain").
Départ pour Camagüey, une ville au nom indien qui est surnommée
''la légendaire'' (200 km environ) mais, à défaut
d'autoroute dans cette région, en empruntant la grande route centrale,
la carretera central, ce qui est déjà mieux que les routes
secondaires et pistes des jours précédents...
Je saurai par
la suite que nous devançons la vuelta d'une journée (mais
notre guide l'ignore).
Passage par la place de la Révolution. Puis en quittant la ville, on peut voir une église protestante méthodiste. Toujours la propagande qui s'étale dans les grandes longueurs avec le portrait de Che "Jusqu'à la victoire. Toujours" (Hasta la Victoria. Siempre) et autres variantes. Un fermier rentre chez lui avec son cheval tandis qu'une belle berline passe devant une des rares maisons que l'on peut voir en construction...
Nous
voyons l'indication de la ville de Gigara ("villa blanca"), vers
le nord, sur la côte. En fait, elle fait partie de la controverse au sujet
du premier endroit de l'île que Colomb aurait foulé le 28 octobre
1492. L'opinion dominante serait que ce serait là (à la Bahia de
Barey) plutôt qu'à Baracoa (remarquons
que sa première escale américaine eu lieu le 12 octobre aux Bahamas,
non loin de là).
Bas
côtés des routes impeccablement entretenus par les paysans qui les
fauchent à la machette afin de récolter du fourrage vert ou du foin
pour leur bétail.
Nous
arrivons à Camagüey en fin de journée, une jolie
ville coloniale au riche passé historique et aux étroites et tortueuses
rues commerçantes, classée au patrimoine de l'UNESCO depuis
seulement juillet 2008
.
Ce dédale de ruelles aurait eu pour but de dérouter les pirates
Toujours
le spectacle de moyens de transport plus ou moins folklorique. Les "chameaux"
typiques de La Havane ont émigré vers la province comme on a déjà
pu le constater à Santiago car ils ont été remplacés
dans la capitale par des bus modernes articulés.
Arrivée à l'hôtel Gran Hotel ***.
C'est un petit établissement de 4 étages et de 72 chambres construit en 1939 en centre-ville. Les fenêtres sont équipées de jalousies en bois permettant de filtrer la lumière, un dispositif très commode.
Un comité d'accueil nous attend sur le trottoir. Une forme de mendicité discrète. On est prêt à accepter de nous tout ce que nous pourrions offrir mais il est manifeste qu'un produit pourtant aussi basique que le savon (jabon) est très recherché. Nous le constaterons à plusieurs reprises pendant le circuit.
Piano-bar
au dernier étage et petit spectacle de cabaret au rez-de-chaussée
après le dîner. Il y aurait aussi parfois, paraît-il, un spectacle
aquatique dans la piscine installée au premier (accès fermé).
Agréable patio.
Les plus courageux entreprennent
déjà un petit tour nocturne puisque nous avons la chance d'être
en plein centre ville (non loin de la Plaza Maceo).
En cette fin de semaine
(vendredi) et veille de la St Valentin, il y a déjà une petite
animation dans les rues avec des groupes de musiciens sur certaines places. Notre
petit groupe de sept ou huit remonte la rue de l'Indépendance jusqu'à
l'église de la Merced puis on la redescend jusqu'au Parque Agramonte. Et
là, en arrivant au coin de la place, une collègue est agressée
par un jinetero (voleur à la tire, pickpocket), un grand escogriffe
qui essaie de lui arracher son collier (de peu de valeur au demeurant) malgré
la proximité de son costaud de mari et notre présence. Il renonce
et s'enfuit en courant dans des rues mal éclairées donnant sur la
place. J'ai cru comprendre qu'il s'est fait crier dessus par quelques jeunes qui
se trouvaient non loin de là (mais que lui disaient-il?)...
Sortie quelque
peu écourtée et repli stratégique vers l'hôtel...
CAMAGÜEY,
ville de 310 000 hab., la troisième du pays, située au cur
d'une région de pâturages, fut fondée en 1515 (ou 1514?) par
Diego Velazquez sous le nom de Santa Maria del Puerto del Principe. C'est la capitale
d'une province de 770 000 habitants, capitale agricole du centre de Cuba.
.
Son surnom de ''légendaire'' vient du patriotisme et de l'héroïsme
de ses habitants. Architecture néoclassique mais avec un réseau
irrégulier de rues pour mieux se défendre des Espagnols et des pirates.
Le
lendemain matin, nous sommes attendus sur le trottoir par le comité d'accueil
de la veille, au grand complet.
Chaperonnés par Doris, nous commençons
notre balade
pédestre de place en place et d'église en église (sans les
visites prévues car elles sont fermées!).
Eglise Notre-Dame de la Solitude (Soledad) à
l'architecture soulignée par la brique rouge. Puis c'est la place des travailleurs
avec l'église baroque de la Grâce (Merced) du XVIIe s.,
l'une des plus belles du pays (plafond et fresques Art Nouveau, choeur
et catacombes... que l'on n'a pas pu voir, hélas, car le préposé
chargé de l'ouvrir était malade... de la St Valentin probablement).
Aux environs, la Poste avec un profil filiforme de Che se détachant
bien sur le fond blanc de la façade, des immeubles aux couleurs très
vives (bleu, saumon, vert ou orange) notamment l'ancien casino tout en bleu avec
son clocheton.
Nous poursuivons par la rue de l'Indépendance vers le Parque Ignacio Agramonte. Rue commerçante avec des vitrines peu garnies (produits de beauté "made in Cuba", électroménager chinois...).
Nous retrouvons le Parque Ignacio Agramonte ce qui n'est pas sans nous rappeler l'incident de la veille au soir.
Il
est tôt (9 heures), c'est
encore l'hiver et les Cubains se plaignent donc du froid. Pourtant on voit sur
cette place un homme ventre à l'air (tee-shirt et polo remontés),
à la chinoise!
Visite de l'atelier de peinture d'un couple d'artistes
cubains, Joel et Ileana.
En face, sur l'autre côté
de la place, se dresse la statue du général Agramonte qui commandait
les rebelles locaux lors de la première guerre d'indépendance (1868-1878)
lors de laquelle il fut grièvement blessé comme en témoigne le cheval à
demi cabré (selon le code de la plastique martiale la posture du cheval
exprime les conditions de la mort du cavalier: lorsque le cheval a les deux jambes
avant levées, son cavalier est mort au combat, tandis que lorsque seule une jambe
avant est levée, le cavalier est mort à la suite de ses blessures au combat et
si les quatre pattes touchent terre, le héros est mort naturellement.).
La
statue fut édifiée à la diligence de la loge maçonnique
de la ville en 1925 (le Grand Orient de Cuba et des Antilles, GOCA, fut fondé
en 1862).
Sur l'autre côté de la place s'élève
la Cathédrale Notre-Dame de la Lumière ou de la Clarté
(Candelaria) du XVIIIe s. et restaurée en 1864. Sa
façade monumentale est dotée d'un clocher à six étages.
Après
quoi nous poursuivons la traversée du centre, toujours vers le sud, en
direction de la Place St Jean de Dieu**, en passant près de
la maison du poète de la veine afro-cubaine Nicolas Guillen (1902-1989)
qui participa aux côtés des républicains à la guerre
civile espagnole.
Dans la cours d'un restaurant, nous voyons quelques anciennes
grandes jarres (tinajones de 1,5 à 2 m de haut pour 4 m
de circonférence) célèbres dans toute cette région.
Elles servaient comme réserves d'eau de pluie ou comme garde-manger. Elles
sont inclinées et enfoncées dans le sol d'un tiers de leur hauteur.
Cette place entièrement rénovée est calme et pittoresque.
C'est joyau d'architecture baroque avec des maisons du XVIIIe s. habillées
de couleurs tantôt pastels tantôt vives ou fluo.
Quartier pour
touristes aussi avec des chambres d'hôtes (logo bleu caractéristique).
Nous
en resterons là, sans visiter l'Iglesia de San Juan de Dios, que les guides
disent particulièrement intéressante avec sol, plafonds et chur
en bois d'époque (XVIIIes.), grand autel de la Ste Trinité avec
un St Esprit anthropomorphe. A proximité, se trouve l'ancien hôpital
du même nom (on en trouve également ainsi appelés en France!).
Puis cap à l'est vers le marché paysan, l'Agromercado*, où des intermédiaires revendent à prix libres (donc très élevés) la partie autorisée de la production des paysans (30%). Quartier pauvre avec des ateliers sur la rue, des maisons disgracieusement surélevées, des enfants qui jouent au base-ball, sport national cubain n'en déplaise aux gringos.
Sur ce marché, on trouve des légumes (tomates, haricots, ail, oignons, carottes, navets, salade, manioc, piments, épices...), de la viande (porc), des plantes séchées à usage diététique ou médicinal.
Et, afin d'avoir une comparaison,
à quelques pas de là, nous nous rendons dans la bodega "La
Plazvela"**, une sorte de petite épicerie où les Cubains
peuvent se procurer les produits en fonction de la carte de rationnement, la
libreta, à de très faibles tarifs en CUP: le kg de sel
à 0,35CUP, le sac de lait en poudre à 1,2CUP (5 centimes d'euro),
du lait UHT, des oeufs à 0,75CUP les 5 (pas les 6!).
On trouve d'autres
produits basiques en vrac: riz, maïs, haricots secs, poids chiches et aussi
des produits plus superflus voire nocifs, en vente libre (liberado), comme
la bière, le rhum, des sodas mais surtout les cigarettes (cigarro)
de marque Popular vendues en paquet (7CUP) ou à l'unité (0,35CUP)
ou des cigares déclassés (tabaco à 1CUP).
Un bon
tas de cartouches de cigarettes occupe le rayon supérieur. Une mise en
garde sanitaire toutefois "Protège ta famille du tabac"
(mais tant pis pour le fumeur, le tabac cubain ne le tue peut-être pas!).
Certains Cubains se livrent à un petit commerce de revente de cigarettes
à l'unité.
A noter une publicité pour la lessive "Omo"!
Il
faut s'intéresser aussi à de grands tableaux que les tenanciers
(salariés de l'Etat) remplissent à la craie: on y voit les arrivages
de février, le tarif unitaire et les quantités autorisées
par personne. Il y aura du riz (2,5kg par personne pour 1,25CUP), du sucre raffiné
(750g pour 0,75CUP), du sel, des petits pois en boîte, des petits pots de
compote pour bébé, du café, de l'huile, de la viande en conserve.
Du riz peut être acheté en plus mais à un tarif près
de quatre fois supérieur.
On peut se poser diverses questions sur ce type de visite prévue au programme. Faut-il y voir une forme de propagande anti-américaine ? De manière autonome, on pourra rentrer dans d'autres boutiques de ce genre à d'autres endroits du circuit.
Les Cubains qui en ont les moyens peuvent acheter dans des boutiques à prix libres, les tiendas, des suppléments ou des produits que l'on ne trouve pas dans les bodegas du gouvernement.
Départ
vers Santa Clara, un long trajet d'environ 300 km.
Après Ciego
de Avila, la grande route centrale cède la place à l'autopista
qui va jusqu'à l'ouest de l'île. Cette autoroute qui devrait à
terme relier Santiago à Pinar del Rio est très rudimentaire et déjà
dégradée avant même d'être achevée (emploi de
mauvais matériaux) et ce malgré un trafic réduit. Cet équipement
est pratiquement sans échangeurs mais avec des franchissements à
niveau, sans glissières de sécurité. Elle est empruntée
par tous types d'usagers (vélos, tracteurs, piétons, auto-stoppeurs).
Là, sur le bord, de place en place, des sortes de gros hérissons
d'acier rouillé sont là pour être mis sur l'autopista pour
entraver les déplacements de l'ennemi au cas où une guerre surviendrait...
Ici,
une belle Oldsmobile pourtant à immatriculation privée... Là,
un bus scolaire d'origine québécoise.
Déjeuner typique cubain avec du rôti de porc (cerdo) fumé à l'auberge "Rio Azul" dans les environ de la petite ville de Majagua.
SANTA CLARA, ville de 250 000 hab., au nord
de la Sierra del Escambray. Fondée à l'écart de la côte
en 1689 par des habitants de Remedios afin d'échapper aux pirates.
Ce
fut la capitale provinciale du centre du pays et la ville reste une ville très
vivante. C'est un haut lieu de l'histoire révolutionnaire cubaine
car la dernière bataille de la révolution castristes fut livrée
ici par le CHE en 1958.
Région
d'élevage laitier (vaches mais aussi zébus introduits depuis quelques
années) et
aussi élevages industriels (volaille, porc). Carrioles
à traction bovine ou équine, avec ou sans amortisseurs (à
lames parfois renforcées d'un ressort récupéré sur
une suspension de voiture).
Chaumières, maisons en bois. Les maisons particulières (tout comme les terres agricoles) furent confisquées par l'Etat après la révolution puis elles furent attribuées à leurs occupants qui ne peuvent pas les vendre mais seulement les transmettre par héritage ou par échange (sans appoint monétaire mais par exemple une grande maison contre deux appartements!) selon le système de la "permuta".
Vieux
tracteurs russes bien rouillés. Des coopératives agricoles appelées
UBP, Unités de Base de Production, ont été instituées
par le régime. On trouve également un peu partout des panneaux signalant
d'autres unités agricoles, les CPA.
Propagande: "Chaque
jour, travaillons mieux", "Défendons le socialisme"...
(on ne voit jamais le terme communisme). Hautes cheminées crachant une
fumée noire (centrales électriques?).
Arrêt
au bord d'un champ de canne pour voir une sorte d'énorme moissonneuse-batteuse,
en fait il s'agit une récolteuse de canne à sucre en pleine action.
Arrivés à Santa
Clara, avant leur fermeture du mémorial et du musée, nous nous
rendons directement Place de la Révolution*.
Ces constructions
et monuments sont dédiés au CHE et à 38 de ses compagnons
car la ville fut celle dont la prise par le Che à la fin de décembre
1958 fut décisive lors de la révolution castriste.
Le site
du ''Conjunto Esculforico Commandante Ernesto Che Guevara'' fut aménagé
dans une zone de bidonvilles en 1986 pour commémorer le trentième
anniversaire du début la dernière phase de la révolution
(1956-58). Une monumentale statue en bronze de Che est perchée au
sommet d'un haut piédestal.
Curieusement
le
Che est représenté avec le bras en écharpe car il s'était
fracturé le bras peu de temps avant la bataille de Santa Clara.
L
Des
sortes de catacombes ont été aménagées pour recueillir
les
restes de Che qui furent rapatriés de Bolivie trente ans après sa
mort, en 1997 mais certains doutent de leur authenticité.
Photos interdites.
Nous
revenons en pleine ville et passons un petit moment sur le Parque Vidal.
Nous ne nous attardons pas car nous avons rendez-vous avec "Los Abuelos", l'association des "Anciens de la ville", à la Casa de la Ciudad. Un moment d'échange durant lequel on écoute musiciens et chanteuses et on nous montre quelques pas de danzon et autres danses cubaines (salsa, rumba) ou encore on nous propose de jouer avec eux aux dominos.
Mais
la journée n'est pas finie. Une autre étape de notre pèlerinage
révolutionnaire nous attend, tout à fait à l'est de la
ville, au site du Train Blindé (Tren Blindado) commémorant
le déraillement du train militaire provoqué par la troupe du Che
le 29 décembre 1958 à l'aide d'un bulldozer, évènement
majeur de la victoire (armes et munitions tombées aux mains des rebelles,
reddition et retournement des militaires). Sur les 22 wagons et les deux locomotives
qui composaient le convoi, on a exposé ici cinq wagons en bordure de la
voie ferrée toujours utilisée.
Chaque
pays entretient son idéologie ou sa mythologie patriotique à sa
façon...
La nuit tombe, c'est l'heure de promener le gros cochon de compagnie... qui finira probablement à la casserole!
Dîner, nuit à l'hôtel Villa La Granjita *** (80 ch.).
Cet
établissement appartenant au groupe touristique Cubanacan est situé
en bordure de la ville, dans un parc planté d'orangers, palmiers, manguiers.
Avec ses bungalows à deux niveaux, il évoque sur les villages des
indiens Taino. Un joli cygne nous attend sur notre lit. Comme à Camaguey,
on retrouve une fois de plus des fenêtres équipées de jalousies
en bois permettant de filtrer la lumière.
En cette soirée de St Sylvestre, nous sommes surpris de l'arrivée
à l'hôtel de couples de jeunes Cubains appartenant manifestement
à la classe moyenne et qui profitent de la libéralisation introduite
par Raul Castro en 2008. Ils viennent pour la soirée complète avec
repas, ou seulement pour l'animation et le dancing. C'est vraiment une révolution
car le service du restaurant leur donne la priorité sur nous, au grand
mécontentement de certains qui font un petit scandale.
Après
l'animation (petit spectacle avec musique et danse) auprès de la piscine,
le dancing prend le relais jusqu'à bien au-delà de minuit au grand
déplaisir de ceux qui se trouvent logés non loin de là.
Autre
déconvenues pour les négligents, il n'y a ici que des prises plates.
CUBA