SANTIAGOBARACOACayo SaetiaGUARDALAVACA




LA MAYA, GUANTANAMO (1) , BARACOA* (2),
CAYO SAETIA
(El Cristo)**(3),
GUARDALAVACA
(4).





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LA FAUNE CUBAINE
...

FAUNE TERRESTRE...

Cuba est riche de quantités de mollusques (4000 espèces) et amphibiens (30 espèces de grenouilles), avec près de 900 espèces endémiques.
On peut citer les polimitas, escargots à la coquille bariolée caractéristiques de l'Oriente, ou la plus petite grenouille du monde, qui mesure moins d'un centimètre et répond au doux nom d'Eleutherodactylus limbatus.
Les mammifères sont en revanche peu nombreux. Les plus représentatifs sont la jutia (gros rongeur), l'almiqui (rongeur nocturne au museau effilé), les petites chauves-souris.
Au rang des espèces inamicales, évoquons le scorpion Microtytus au sujet duquel Doris se veut rassurante (médecine locale pour traiter ses piqûres), l'araignée velue ou la veuve noire, de triste renommée. Pour les phobiques, n'oublions pas le crocodile de Cuba (protégé mais cependant chassé par les paysans) et le majá de Santa Maria, une couleuvre pouvant atteindre 4 m de long, et de nombreuses variétés de serpents (300 espèces), d'iguanes, lézards et caméléons dont aucune n'est mortelle.


...ET FAUNE AERIENNE

L'île possède une immense richesse d'insectes (7000 espèces, dont de magnifiques papillons diurnes et nocturnes endémiques),
Cuba se distingue par la grande richesse de ses oiseaux : quelque 352 espèces d'oiseaux y vivent, dont certaines endémiques.
Les parcs naturels de l'île sont l'endroit rêvé pour les observer (toujours en compagnie de guides spécialisés).
Le zunzuncito, ou oiseau-mouche, tient la vedette du haut de ses 6 cm ; c'est le plus petit oiseau du monde. Son vol stationnaire (90 battements d'ailes par minute) le fait ressembler à un insecte. On peut l'observer en particulier à Soroa, dans la Sierra Maestra, la Ciénaga de Zapata et la réserve de Guanahacabibes. À ne pas confondre avec son cousin le zunzùn (émeraude de Ricord), à peine plus grand. Le chant mélodieux du sinsonte (moqueur) est vanté dans nombre de chansons traditionnelles. La cotorra (amazone de Cuba), perruche au plumage d'un vert soyeux et au talent certain d'imitatrice, est l'oiseau domestique par excellence des Cubains, même s'il est désormais protégé. Autres espèces endémiques, la cartacuba (todier de Cuba), petit oiseau au plumage bariolé, le carpintero jabao (pic poignardé).
Moins élégante et de sinistre présage, l'Aura tiñosa (urubu) est un grand charognard dont la silhouette noire hante le ciel de l'île.

Quant au célèbre tocororo (trogon de Cuba) ou tocoloro, c'est l'emblème national car son plumage reproduit les couleurs du drapeau cubain, et l'on dit qu'il ne peut survivre en captivité (il détruit son plumage) d'autant qu'il s'alimente en partie d'insectes qu'il ne pourrait pas trouver en captivité.
C'est un oiseau pseudo-grimpant, en partie sédentaire et cousin du quetzal guatémaltèque. Les aborigènes tainos, qui habitaient l'archipel à l'époque précolombienne, l'appelèrent guatiri et on pense qu'il vit dans les forêts depuis des temps immémoriaux.


On y voir aussi des animaux plus banals: pintades, foucardes, canards de Floride...

Cuba est aussi une escale incontournable sur la route des migrations, surtout de novembre à mars. La population de flamants roses est ainsi estimée à près de 60 000 individus en pleine saison.



La 34ème "vuelta ciclista a Cuba".

Cette épreuve sportive existe depuis 1964. Vous me direz que jusqu'à aujourd'hui, cela devrait faire la 46ème édition, il en manque une douzaine à l'appel.
Exact car la compétition a connu quelques interruptions. Passagères en 1970, 1975 et 1982. plus durable avec une éclipse de 9 années de 1991 à 1999 au plus profond de la periodo especial, après l'effondrement du bloc soviétique et des difficultés induites pour Cuba.


Dans cette épreuve, les engagés sont toujours en majorité cubains. Jusqu'en 1990, il y a eu quelques vainqueurs de pays de l'est: URSS, Pologne ou RDA.
Depuis 2000, on a vu la victoire d'un Italien, d'un Canadien et même d'un Etat-Unien !

Les étapes de ce 34ème tour:

Etape 1 - 10 Février: Baracoa - Guantanamo, 153 km
Etape 2 - 11 Février: Guantanamo-Santiago de Cuba, 111 km
Etape 3 - 12 Février: Santiago De Cuba - Manzanillo, 196 km
Etape 4 - 13 Février : Bayamo - Holgin, 83 km
Etape 5 - 14 Février: Holgin - Camaguey, 206 km
Etape 6 - 15 Février: Camaguey - Ciego De Avilas, 113 km
Etape 7a -16 Février: Moron - Ciego De Avila (ITT), 35 km
Etape 7b -16 Février: Ciego De Avilas - S.Spiritus, 125 km
Etape 8 - 17 Février: S.Spiritus - Topes De Collantes, 89 km
Etape 9a - 18 Février: Circuito Cien Fuegos, 60 km
Etape 9b - 18 Février: Cien Fuegos - Santa Clara, 65 km
Etape 10 - 19 Février: Santa Clara - Cardenas, 185 km
Etape 11 - 20 Février: Matanzas - S.A. Baños, 120 km
Etape 12 - 21 Février: Artemisa - Pinar Del Rio, 125 km
Etape 13 - 22 Février: San Cristobal - Ciudad Habana, 113 km


Soit 1779 km sur lesquels se sont affrontés 186 engagés, cubains dans leur grande majorité, à l'exception de petites équipes vénézuélienne (pays ami), mexico-colombienne ou germano-néerlandaise.
Le vainqueur de cette année a été le cubain Arnold Alcolea.


Une longue route nous attend d'ici La Havane mais nous prendrons tout notre temps pour la parcourir en une dizaine de jours, au fil de notre circuit. Pour les Cubains plus pressés, le trajet en train prend quand même une douzaine d'heures pour un millier de kilomètres.

Départ en direction de Baracoa par une route sinueuse.
(environ 250 km par des routes secondaires).

Par LA MAYA et GUANTANAMO

En quittant Santiago, on peut voir des voitures sans roue (parfois rangées sous un auvent), reposant sur des cales.
Réparations, entretien (pneus) et carburant sont trop onéreux (1 à 1,15€ le litre d'essence 0,6€ le litre de gas-oil) pour les faire rouler ou les garder en état de marche...
Elles sont remisées là dans l'attente de jours meilleurs...

Etape à La Maya.
Monument à la gloire de la Révolution sur une grande place dégageant une impression de désolation. Sentiment accru à la vue des éternels moyens de transports rudimentaires...

En revanche, divers arbres à fleurs émaillent le paysage de ci delà: biguinias (orange), tulipiers d'Afrique (presque rouges), chênes d'Amérique à la floraison rose, carolinas aux panaches rouge fuchsia. L'humidité de la région sud-est permet aux bromelias de coloniser les branches des arbres et même de s'installer sur les fils électriques car il ne s'agit pas de plantes parasites mais de saprophytes (qui se nourrissent de matière organique décomposée et de poussières transportées par le vent).

Après quelques 80 km, nous arrivons en périphérie de Guantanamo,

La ville de GUANTANAMO compte 200 000 habitants.
Elle fut fondée en 1796 pour accueillir les colons Français fuyant l'île voisine d'Haïti à la suite de son indépendance (1803).
Elle a d'abord été rendue célèbre par la chanson Guantanamera (composée en 1940 en l'honneur d'une fière fille de cette ville) avant de l'être à la suite des attentats du 11 septembre 2001 car la base navale américaine de 110 km² (protégée par 27 km de clôtures) qui existe depuis 1903 et qui est louée aux Etats-Unis par bail de 99 ans conclu en 1934 (pour en contester la validité, le régime refuse d'en encaisser le modique loyer) sert de camp de prisonniers, plus ou moins terroristes, afin qu'ils ne bénéficient pas des garanties du système judiciaire et pénitentiaire américain. Si on en avait eu le temps, on aurait pu l'observer depuis le Mirador Los Malones à 15 km plus à l'est, au milieu d'une forêt de cactus.


Dans nos mémoires, Guantanamo sera associé à un tout autre souvenir, un imprévu... En effet, nous sommes arrêtés par un service d'ordre dans une zone de camp militaire (photos interdites) car "la vuelta ciclista a Cuba" dont c'est la première étape, emprunte en sens inverse l'unique route reliant Baracoa à Santiago.

Pendant trois heures, faisant plus ou moins contre mauvaise fortune bon coeur, nous allons nous mêler à la foule de badauds qui grossit peu à peu (collégiens et lycéens arrivent en fin de matinée). Nous assistons au bruyant balai des motos de la police qui vont et viennent, puis c'est le tour des voitures et de la caravane précédant les coureurs: berlines Hyundai, Volkswagen, Skoda... portant sur le capot une publicité Peugeot (et diverses autres dont Castrol).

Les derniers coureurs ne sont pas encore passés et il est déjà 13h30 alors que nous devrions être déjà loin, en train de nous régaler d'un déjeuner typique aux saveurs exotiques sur les bords du Rio Toa, la plus grande rivière de l'île, classée Parc Naturel. On aurait agrémenté le tout d'une petite promenade
sur le Rio Toa en cayucas, sorte de canoës à fond plat pour remonter à contre-courant des Indiens Caney afin de se familiariser avec les plantations et cultures de café (arabica planté à l'ombre des albizias) et de cacao et de voir les huttes circulaires des villages indiens... Promenade que l'on aurait complétée par la visite d'une plantation de cacao avec des explications sur le processus de séchage et de fermentation des fèves de cacao.

Que faire pour rattraper le temps perdu alors qu'il faudra cinq heures pour faire les 165 km de trajet restant jusqu'à Baracoa? Certains collègues expriment vivement leur mécontentement auprès de Doris sur le fait que cet évènement qui n'a rien d'un imprévu n'avait pas été pris en compte (mais pour éviter la course il aurait fallu quitter Santiago dès 3 ou 4 heures du matin!) et sur la lenteur de l'agence pour prendre la décision de nous faire déjeuner ici car on aurait pu gagner deux heures en mangeant dès midi et moins de fatigue en partant plus tard de Santiago comme l'ont fait quelques autres bus de touristes.

Le restaurant proposé par nos chauffeurs et retenu par l'agence Cubanacan a dû improviser un petit repas. Aurions-nous tout "loupé" puisque le restaurant se nomme "La Lupe"! Pas tout à fait car le restaurant se situe dans un cadre agréable au bord d'une rivière et dans un environnement d'arbres à fleurs: sortes de plumeaux rosés de l'helicornia dont les graines tombent plus tard dans la saison en tourbillonnant comme les pales d'un hélicoptère, fleurs rouges du cardinal, tandis que les flamboyants sont encore en repos végétatif.

Bref, avec tous ces évènements, nous ne sommes sortis de table qu'à 15h30.

Nous partons enfin après avoir pu observer comment les chauffeurs sont astreints à tenir un carnet de route détaillé.

Après la région humide parcourue le matin, la route longe la côte est semi désertique de la Costa Sur (secteur des villes de Inias et Cajobado) comme en témoignent la présence
des cactus candélabres et des agaves. Il s'agit plus précisément ici de l'espèce d'agave nommée sisal avec les longues fibres duquel on fait des cordages. De nombreux plants de sisal sont en fleur, cela survient au bout de 15 ans après quoi la plante meurt. Sur la côte, la roche calcaire des falaises en retrait du rivage est creusée de grottes naturelles tandis que le rivage est constitué de vieux coraux.

Nous changeons de cap pour nous diriger vers le nord en traversant une chaîne de montagnes perdues dans des nuages bien sombres.

Nous empruntons la pittoresque route de la Farola ("balise"), une route en béton de 49 km serpentant parmi les plantations et les villages vers 600 m. à travers la Sierra del Purial (viaduc) dans une végétation de plus en plus luxuriante qui explique son classement au Patrimoine Naturel de l'UNESCO en l'an 2000 et 2001 (Paysage archéologique des premières plantations de café du sud-est de Cuba et Parc national Alejandro de Humboldt).

Cette "route du ciel" ne fut créée qu'au cours des années 1960 afin de relier les côtes nord et sud de cette pointe orientale de Cuba.

Bref arrêt au point de vue situé au point haut du trajet, le crépuscule approche, les montagnes accrochent les nuages et un vent épouvantable fouette le visage des courageux qui sont descendus du bus, pourtant quelques jeunes paysans sont encore là pour vendre leurs produits: mandarines, bananes rouges et surtout les fameux berlingots ou plutôt cornets de noix de coco râpée et confite sur feu de bois dans le sucre de canne. L'enveloppe est constituée d'écorce de palmier (une sorte de carton naturel tiré de la base du pétiole des feuilles) qui sert d'emballage à divers produits (cigares par exemple) et leur conserve leur fraîcheur.
On nous propose également des jolis coquillages bariolés d'escargots polymita, une espèce menacée et qui contribue pourtant à la bonne santé de la végétation en la débarrassant de certains lichens.

Cette région très arrosée permet la plus grande biodiversité des Caraïbes.


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BARACOA*

Il fait nuit et ça crachine lorsque nous arrivons enfin à Baracoa en empruntant la vallée du Rio Miel.
Nous entrons dans la ville en passant près des fortifications du Fuerte Matachin jadis érigé contre les pirates, tandis qu'elle est dominée par un ancien fort devenu l'Hotel El Castillo.

BARACOA, petite ville de 50 000 habitants, est la plus ancienne de Cuba. Elle est construite en avant du relief tabulaire du massif d'El Yunque ("l'Enclume", site sacré des Indiens Taino, réserve de la biosphère pour l'UNESCO ).
Son nom amérindien en langue arauaca signifie ''présence de la mer'' comme le montre sa situation de port de pêche niché dans une petite baie au pied des montagnes ou bien, selon d'autres, ''nature''. Moins poétiquement, les Espagnols la surnommaient "le pot de chambre du monde" en raison de l'humidité constante de cette région exposée à l'Atlantique.
Dans la baie même où Christophe Colomb avait abordé près de 20 ans plus tôt, ce fut la première ville fondée en Amérique par Diego Velazquez, en 1511 (ou 1512), sous le nom de Nuestra Señora de la Asuncion. Mais il la délaissa au profit de Santiago en 1515.
Son rang de capitale entre 1511 et 1515 seulement fut donc bien éphémère. Par la suite, elle a vécu de la pêche, du cacao, de la noix de coco, de la banane…


La visite de la ville qui était prévue en fin d'après-midi est quelque peu chamboulée car il fait nuit et nous devrions déjà être en train de dîner. Nous faisons donc une première visite rapide, à la faible lueur des réverbères et sous la pluie. Etape abritée dans les locaux de l'association culturelle "Abelino" (conservatoire de danse du style danzon mais on y fait aussi de l'éducation plus générale telle l'information sur l'utilisation du préservatif dans la lutte contre le Sida).

Dîner et nuit à l'hôtel Porto Santo*** sur l'autre rivage de la baie, face à la ville dont on a une superbe vue panoramique, avec plage privée dont nous n'aurons pas le loisir de profiter (c'est là que Christophe Colomb aurait planté la fameuse Cruz de Parra).

Il comporte 60 chambres situées dans des pavillons et bungalows répartis dans un parc descendant vers un océan particulièrement démonté en ce moment. La tempête va souffler toute la nuit et notre bâtiment proche du rivage y est particulièrement exposé. Nous aurons également deux coupures de courant pendant le dîner. Dans les chambres, pas de pression au robinet, pas de gel douche ni de shampoing... On a vraiment l'impression d'être ici loin de tout, au bout du monde.
Cet établissement appartient à la chaîne hôtelière Gaviota ("la mouette") sous contrôle de l'Etat.


On commence à bien connaître et même à apprécier un traditionnel accompagnement de la viande, le moros y cristianos (Maures et Chrétiens, tout un programme!), le riz mélangé aux haricots noirs, ce qui donne sa couleur métissée à ce plat au nom bien évocateur donné par les Espagnols. Plus insipide, le platano (banane plantain cuite).

la Cruz de la Parra Lever matinal (7H30) afin de rattraper la visite de Baracoa que l'on n'a pu faire correctement et complètement la veille au soir
Nous commençons par une petite balade dans la ville à l'architecture non coloniale mais d'influence néoclassique et française.
Sur la Place de l'Indépendance a été érigé un buste en l'honneur du chef indien Hatuey brûlé sur un bûcher par les conquistadors. Il est vénéré car on lui attribue des pouvoirs occultes.

"Casa particular"On voit les premières locations de logement chez l'habitant signalées par une enseigne au logo bleu, les "Casa Particulares", équivalents des Chambres d'Hôtes ou des Bed and Breakfast pour les touristes voyageant en formule individuelle. Il en coûte entre vingt et trente cinq dollars pour une nuit.
Ce mode d'hébergement a été légalisé en 1996, dans la logique du développement touristique. En principe, il est interdit aux Cubains de louer ainsi la totalité de leur logement ou de le faire sans le déclarer.. mais c'est pratique courante. De plus, de leur côté les touristes doivent normalement se faire enregistrer à l'aide d'un formulaire spécial.

Après avoir eu quelques difficultés pour se procurer la clé permettant de visite la cathédrale Nuestra Senora de la Asuncion, nous entrons dans un édifice qui menace ruine. Il est vrai qu'il date de 1522 mais il a pourtant été restauré en 1833. On peut y voir la précieuse croix de bois qu'aurait plantée Colomb sur ce rivage le 27 novembre 1492, la Cruz de la Parra, la plus ancienne croix du Nouveau Monde. Les extrémités des bras de la croix sont recouverts de métal argenté car les fidèles avaient pris l'habitude de la rogner pour emporter des reliques.
Autre curiosité, la grande croix en arrière du choeur. Elle est placée juste devant le symbole de la franc-maçonnerie, l'équerre et le compas. Nous aurons l'occasion de reparler des "maçons" à Cuba (le Grand Orient de Cuba et des Antilles, le GOCA, fut fondé en 1862)...

Trois anecdotes illustrant le XXe s. de Baracoa.
Une riche émigrée russe, Magdalena Rowenskaia, qui avait fui la Révolution bolchévique de 1917 s'était établie ici et paradoxalement elle tomba sous le charme de la Révolution cubaine puisqu'elle a fait don de sa maison devenue un hôtel nommé justement "La Rusa". Autre histoire, celle d'un vilain homme barbu rejeté par la population et qui pour se venger jeta une malédiction sous forme d'une maladie qui décima les plantations. Enfin, la curieuse histoire d'un médecin Suisse, "Henri, surnommé la Française". Dans ce pays machiste qu'est Cuba, il s'était déguisé en femme afin de pouvoir les soigner. Le travestissement était parfait au point qu'il y eut erreur sur la personne puisqu'un jeune homme le demanda en mariage. Celui-ci eut lieu et fut rapidement suivi d'un divorce. Après cette idylle, le garçon jura de garder le secret.. mais tout fini par se savoir!


Petit trajet en bus vers le sentier du cacao, à la Finca Duaba* (près de la rivière de même nom, Duaba).

à la Finca DuabaLe cacao est cultivé dans cette région depuis 1688 et c'est toujours la première région productrice en raison de son climat humide et donc propice.
Cette plante fut découverte il y a 3500 ans par les Olmèques dans le nord de la forêt amazonienne. Au Mexique voisin, le cacao ("cacahualt") était utilisé par les indiens Mayas et les Aztèques comme plante médicinale ou comme boisson ("xocolatl") lors de rituels religieux voire comme monnaie. Les botanistes européens le nommèrent en langue grecque "la boisson des Dieux", Theobrama Cacao. Sa diffusion fut favorisée par les divers déplacements du conquistador Hernan Cortés.

Quant au café, il fut introduit dans la partie orientale de Cuba à la fin du XVIIIe s. lorsqu'il rencontrait déjà un grand succès dans la haute société européenne. Ce fut l'action de planteurs français installés dans l'île toute proche d'Haïti. Il faut un sol riche et humide, un couvert de grands arbres (des albizias notamment) est utile dans les régions très chaudes.
En quatre années, le nombre de caféiers passa de 100 000 en 1803 à 4 000 000 en 1807 pour 191 plantations.

La production ne débute qu'au-delà de 5 ans après la plantation. La cueillette sélective des fèves du café fournit les meilleures récoltes, mais doit être réalisée en plusieurs fois. De ce fait, cette culture qui requiert beaucoup de main d'œuvre contribua à l'essor de l'esclavage.

 

Le long de la piste boueuse nous apercevons des chaumières et une toute petite école rurale (on ouvre une école dès qu'il y a cinq élèves).
La pluie cesse comme par magie lorsque nous débarquons et sommes accueillis par Juan.

La Mariposa blanca (ou "papillon blanc") est une variété du jasmin endémique à Cuba. Quoiqu'il pousse principalement en des lieux humides tels le bord des rivières ou celui des lagons, il est aussi fréquemment cultivé dans des jardins ou des terrasses.

Cette fleur a joué un rôle actif dans la guerre d'indépendance cubaine. En effet, les dames y cachaient des messages qui pouvaient ainsi circuler sans risques.

Présentation de plantes tropicales diverses: arbustes à fleurs tels les hibiscus ou la blanche mariposa, (la fleur nationale), fruits tropicaux (goyaviers, ananas..), tulipiers d'Afrique, "arbre des belles-mères" aux feuilles bicolores qui se retournent lorsque le temps se dégrade (!), "arbre à touriste" dont Doris nous reparlera souvent car son écorce rougit puis pèle, comme la peau des touristes (et celle du bouleau) et, bien sûr, diverses variétés de cacaoyers (la variété la plus réputée est le criollo).

Les cabosses se forment à même les branches. Une cabosse ouverte permet de voire les fèves agglutinées au coeur du fruit. Pendant quelques jours (une semaine environ), les fèves sont soumises à une fermentation en diverses étapes qui exigent des conditions précises de température et d'humidité et pour cela traditionnellement elles passaient dans une série de caisses en bois. Elles sont régulièrement brassées et aérées afin de les débarrasser des restes de pulpe sèche, de diminuer l'amertume et de développer l'arôme.
Pour arrêter la fermentation et éviter les moisissures, elles sont séchées au soleil en méthode traditionnelle. Là s'arrête la préparation sur les lieux de production.

Les fèves sont alors travaillées par des chocolateries qui commencent par les torréfier (150°), les concassent pour ôter la coque des amandes et enfin les broient pour produire une pâte grasse (contenant 60% de beurre de cacao). Cette pâte refroidit en barres ou en boules et peut être travaillée de manière plus élaborée par des ajouts (sucre...) et divers moulages (tablettes...) ou la fabrication de poudre (procédé du Néerlandais Van Houten mis au point au début du XIXe s.).

En quittant la plantation, si l'on se retourne, on peut enfin apercevoir fugitivement
dans la brume la montagne plate d'El Yunque.

Pendant un bon moment, nous allons rouler sur la piste qu'est en fait la route côtière dite ''route colorée'', route sans revêtement autre que la boue, en slalomant entre les nids de poules, que dis-je, des cratères remplis d'eau (26 km parcourus en 1H). Paysage de chaumières isolées, de cochons sauvages ou plus exactement en liberté...
Bas côtés des routes impeccablement entretenus par les paysans qui les fauchent à la machette afin de récolter du fourrage vert pour leur bétail.

Le temps se dégage peu à peu et nous passons près de petites baies offrant de jolies criques à l'état sauvage et une végétation de mangrove.
Parmi les rares véhicules récents et en bon état, on peut remarquer les très voyantes et impeccables camionnettes oranges de la compagnies nationale d'électricité. Quelques chose de neuf à Cuba, comment est-ce possible ? Serait-elle à ce point florissante
cette société ?

La région de sols rouges avec parfois des veines de serpentine que l'on voit autour de Moa est exploitée pour ses mines de nickel et de cobalt. Cuba est le cinquième ou sixième (?) ou septième (?) producteur du monde de nickel mais l'île est au second rang mondial pour ses réserves. Aux industriels canadiens qui l'exploitent sont venus s'ajouter la Chine, l'Allemagne et le Venezuela (lequel de son côté approvisionne Cuba en hydrocarbures).
Une pollution visuelle et au moins minérale (si ce n'est plus!) est visible partout: hautes cheminées de l'Empresa Cdte Ernesto Che Guevara crachant une fumée rousse, rivières et rivage aux eaux rougies (le nickel est largement mêlés au cuivre).
Paysage de désolation, avec de grands bâtiments et entrepôts détruits par les ouragans, désolation aussi la pluie qui revient et par dessus le marché le fameux slogan "Socialismo o muerte" (qui a remplacé depuis les années 1990 le vieux slogan "Patria o muerte")...
Contrairement aux Etats-Unis, le Canada a continué à avoir des relations avec Cuba et même des formes de coopération au développement comme en témoignent les nombreux bus jaunes portant l'inscription "School bus" ou "Ecoliers".

Doris nous fait remarquer en traversant les villages, la maison du "médecin de famille". Elle est plus haute que les autres car le cabinet médical occupe le rez-de-chaussée et les appartements sont au premier (et parfois au second étage quand il y a une infirmière). Ces médecins n'ont pas que le rôle de soignants mais ils ont un rôle dans la prévention et notamment par rapport à l'éducation sexuelle et au planning familial.

 


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CAYO SAETIA, playa El Cristo**

à Cayo Saetia

Après avoir contourné une centrale thermique nous arrivons au bord d'un bras de mer que nous franchissons par un ancien pont-bascule et nous voici sur l'îlot de 42 km² qu'est Cayo Saetia.
C'est un site à la flore et à la faune indigènes riches mais faune complétée par des animaux exotiques qui furent introduit ici pour le plaisir de la chasse des notables: autruches, antilopes, zèbres, buffles.

Avant 1989 et l'épuration des instances du parti communiste cubain consécutive à la fin du système soviétique (perestroïka, glasnost puis effondrement), le site était réservé à la nomenklatura cubaine et était notamment apprécié d'un certain Raul Castro.

Le site est exploité par le groupe touristique Gaviota.


Nous embarquons dans de vieux camions militaires russes pétaradants qui vont nous conduire par une piste vers une plage où est installé un restaurant.
On nous y sert, outre un traditionnel cocktail, un délicieux ragoût d'antilope! Oui! D'antilope! En effet, lorsqu'il y a surpopulation certains animaux sont abattus...
Près du restaurant, on peut voir de curieux petits lézards (à moins qu'il s'agissent de caméléons) à queue retroussée ou un vieil iguane.

Plage paradisiaque El Cristo mais dès que l'on est à l'ombre, on subit l'attaque de nuées de petits insectes piqueurs, genre moucherons, les redoutables "héhé" à l'égard desquels certains d'entre nous manifesterons une véritable allergie pendant plusieurs jours (gros boutons) alors qu'en général les rougeurs avaient disparu le lendemain.

Sur le chemin du retour, les chauffeurs des camions nous offrent en prime un petit safari chez les buffles et les zèbres (les antilopes sont très loin, à la lisière des bois).
Les touristes voyageant en individuel peuvent s'offrir un safari photo à dos de cheval ou en jeep, à la recherche de buffles, zèbres et antilopes (9 CUC environ / personne).

Il faut toutefois repartir car nous avons encore un long trajet (200 km) sur routes secondaires. Les chauffeurs de notre bus ont ouvert le capot. Marquerait-il quelques signes de fatigue ? Ce serait ennuyeux. En effet, pour atteindre la zone balnéaire de Guardalavaca, il faut faire un grand détour par la ville de Holguin en traversant des plaines de culture de canne à sucre irriguée.

Pour faire passer le temps, Doris nous initie au déchiffrage du code des plaques minéralogiques des véhicules à partir de la couleur du fond de ces plaques:

Lorsque l'on prend un taxi, il est préférable d'en prendre un à plaque bleu donc officiel car ceux à plaque jaune sont sans compteur et roulent sans assurance!


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GUARDALAVACA

Enfin, Guardalavaca !
Le nom ne désigne pas le vacher (gardien de vache) mais l'aigrette pique-bœuf.

C'est le second centre touristique après Varadero (dans l'ouest). Une plage au sable fin et à l'eau transparente s'étend sur 4 km en forme de croissant jusqu'au récif corallien et, en avant, d'une végétation luxuriante.

Dîner, nuit et une journée de séjour à l'hôtel Playa Pesquero ***** en formule all-inclusive ("tout compris") à partir du moment où l'on nous a nantis d'un élégant bracelet en plastique bleu.

Cet hôtel appartient tout comme le précédent au groupe Gaviota. Il a été inauguré par Fidel en 2003. Récent donc mais ce qui n'empêche pas que les chambres soient déjà défraîchies, peintures salies, taches de colle sur les sols, réglage de la clim cassé et que l'on ait droit à une petite coupure d'électricité... En revanche, les femmes de chambre font du zèle dans l'espoir de pourboire en disposant sur les lits de jolis cygnes formés avec les serviettes de la salle de bain... ce que l'on retrouvera dans d'autres villes par la suite.
Il comporte 944 chambres réparties dans 59 bâtiments dispersés sur un vaste espace entre la zone de service (réception, restaurants), les vastes piscines et la plage. Il compte aussi sept bars et une douzaine de restaurants! Pour les touristes en séjours (nombreux Canadiens et plus particulièrement Québécois), diverses activités sont proposées: aquagym, volley, tir, danse...). Des animations musicales ont également lieu notamment avec un curieux instrument, un orgue mécanique (ce type d'instrument est fabriqué à Holguin).


La fête des quinze ans est une fête traditionnelle dans le monde latino-hispanique, elle est communément appelée Quinceañera ou Quince Años.
Cette fête correspond à la fête du quinzième anniversaire, mais la cérémonie peut être différente selon les pays. On donne aussi le nom de quinceañera à la jeune fille qui célèbre cette fête.
Elle a pris une telle ampleur que l'on déclare régulièrement que les deux dates les plus importantes dans la vie d'une femme sont ses quinze ans et son mariage.


La fête représente le passage de l'enfance à la femme pour la jeune fille qui fête ses quinze ans. Elle sert de voie d'apprentissage pour la jeune fille qui découvre ainsi ce qui est bien et comment devenir une bonne épouse.

La cérémonie, de rite catholique, commence par une messe d'actions de grâce (Misa de Acción de Gracias). La quinceañera arrive dans son habit de fête, souvent dans les tons roses, accompagnée de ses parents, de ses grands parents, de sept demoiselles d'honneur et d'autant de prétendants qu'elle le désire.
Après la messe, les sœurs cadettes, les cousins et les amis de la quinceañera sortent en premier pour se diriger vers la fête pendant que la jeune fille dépose son bouquet sur un autel dressé à la gloire de la vierge Marie.

La messe est suivie d'une fête donnée au domicile ou dans une salle de réception par la famille de la jeune fille. Lors de cette fête un certain nombre de danses doivent être dansées par la jeune fille avec son père ou son petit ami. C'est en quelque sorte un bal des débutantes.

Une Québécoise en séjour ici depuis deux semaines nous apprend que le beau temps vient seulement d'arriver. Nous sommes vernis!

A ce propos, il faut dire que ni la Révolution, ni l'embargo décidé par les Etats-Unis n'ont altéré la "fidélité" des touristes canadiens qui viennent hiverner sur les plages tropicales de Cuba par charters entiers qui les conduisent sur des aéroports proches des grande stations balnéaires (mais ces touristes font peu de circuits).

Depuis que les Cubains aisés y sont autorisés (2008), certaines familles se mettent en grands frais pour y organiser "la fête des filles de 15 ans" ou pour un mariage dans ce genre de grand hôtel. Même des touristes québécois profitent de leur séjour ic pour se marier!

Notre séjour balnéaire de 24 heures permettra certes de se reposer mais aussi de tester tout un éventail de cocktails et notamment de découvrir le "piña colada" (jus d'ananas, lait de coco, rhum, glace pilée) fortement conseillé par Doris.

En réservant, tôt le matin, pour le second dîner, sans aucun supplément, on a pu déguster une délicieuse langouste flambée au Trattoria, le restaurant italien qui se transforme en restaurant de fruits de mer en soirée car les Sea Food situé sur la plage a été endommagé par les ouragans.
Par contre, n'est pas compris l'accès à l'Internet qui est loin d'être donné avec un tarif de 6€ pour une heure...

 



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