SANTIAGOLA HAVANE


LA HAVANE***, 1er jour
Place de la Révolution (1),
Malecon et Castillo del Morro** (2),
Centro Habana et Calle Obispo***
(3),
Quartier de la cathédrale (4),
Callejon de Hamel* (5).


 


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LES COCKTAILS
...

Les cocktails cubains ne s'envisagent pas sans le rhum (dont nous reparlerons dans la dernière page sur La Havane).

Des plus connus...

Le premier cocktail cubain est le mojito, à base de sucre de canne, rhum blanc, jus de citron, branche de menthe, eau gazeuse et glace pilée.

Invention cubano-étatsunienne d'il y a un siècle, le daiquiri, du nom du lieu où ce cocktail vit le jour sous forme d'un mélange de rhum, de sucre et de citron. Amélioré depuis, il est fait de rhum mixé avec un peu de sucre, de quelques gouttes de marasquin (liqueur de cerise), de jus de citron vert et de glace pilée, le tout servi dans un verre givré.
Ces deux cocktails étaient tout particulièrement appréciés d'Ernest Hemingway dont son séjour cubain.


Le canchanchara de Trinidad utilise du rhum, du jus de citron vert, du miel et du sucre et est servi dans un pot de terre.

On trouve aussi le cuba libre mêlant rhum et Coca, exotisme étatsunien apporté par les soldats américains lors de la seconde guerre d'indépendance (fin du XIXe s.) mais où le coca est désormais de production locale Tu-Kola. C'est ce cocktail simple qui le plus souvent nous a été offert en guise de pot de bienvenue dans les hôtels au cours du circuit.

On peut encore citer le havana especial utilisant du jus d'ananas.


... à notre préféré

Si le concours du cocktail le plus modifié existait, la Piña Colada serait sûrement en tête tant il existe de variantes depuis sa création en 1954.

Une boisson que les amateurs de cocktails authentiques dégusteront avec plaisir. Le lait de coco, le jus d'ananas et le rhum constituent un mélange vraiment très savoureux.

Ingrédients composant le cocktail "Pina Colada":
rhum blanc (4 cl pour 1 personne).
rhum brun (2 cl pour 1 personne).
jus d'ananas (12 cl pour 1 personne).
lait de coco (4 cl pour 1 personne)

Mixez les ingrédients avec 6 glaçons pour obtenir un mélange onctueux dû à la glace pilée. Vous pouvez aussi ajouter un peu de crème fraîche.





LA PRESSE ET L'INTERNET

LA PRESSE...

A Cuba, la presse se borne à résumer les hauts faits du régime et publie les discours politiques. L'article 45 de la constitution exclut la presse de toute appropriation privée et le contenu éditorial doit être conforme aux objectifs de la société socialiste. Tout un programme !
Dans ce pays, les nouvelles arrivent donc au compte-goutte, et la possibilité de s'informer se limite aux communications avec les touristes ou la famille à l'étranger. L'information que nous faisons circuler a donc une portée beaucoup plus importante qu'on ne pourrait l'imaginer.


Les deux grands quotidiens cubains sont Granma ("grand mère", du nom du bateau utilisé par les révolutionnaires pour revenir à Cuba le 2 décembre 1956), l'organe du parti et Juventud Rebelde ("Jeunesse Rebelle"), l'organe de la jeunesse communiste. Il faut y ajouter l'hebdomadaire Trabajadores, l'organe du Centre des travailleurs Cubains.

Il existe aussi une édition hebdomadaire internationale de Granma
en espagnol, portugais, anglais, et français (tandis qu'en ligne on a aussi des versions en italien, allemand et turc).

L'édition internationale en français est un petit format de 16 pages, sans photo en couleur et qui coûte quand même la bagatelle de 0,50 CUC (0,5€uro).
Petite présentation à titre d'exemple:
Le 15 février 2009, à la une deux photos de Raul Castro et de José Manuel dos Santos, président de l'Angola (développements en pages 6 à 9). La page 2 est occupée par un panégyrique à la mémoire de Angel Castro Argiz, ancêtre galicien de Fidel et Raul qui s'était établi comme planteur dans ce pays en 1915. Quant aux pages 4 et 5, on y prête un long texte à Fidel. Texte par lequel il s'épanche au sujet des contradictions du nouveau président américain,  Barack Obama...

Trois autres journaux ont une diffusion nationale mais plus limitée (domaine économique).
A cela s'ajoutent une demi-douzaine de journaux régionaux.

La presse internationale est difficilement accessible aux touristes. Quelques kiosques de La Havane proposent certains news magazines et certains hôtels des journaux étrangers mais pas de première fraîcheur.
Quant à eux, les Cubains seraient friands de cette presse et ils apprécieraient d'être discrètement destinataires de magazines et journaux étrangers (par exemple ceux que l'on peut récupérer dans l'avion).
Pensez-y pour un prochain voyage!

 

Les deux radios officielles les plus importantes sont Radio Rebelde, fondée par le Che en 1958, pendant les combats de la Révolution, et Radio Reloj, une radio d'information continue.
En revanche, il n'est pas bien vu, voire dangereux d'écouter Radio Martí, financée depuis 1985 par le Congrès américain, qui diffuse depuis la Floride et que les autorités cubaines parviennent à brouiller plus ou moins.

Les Cubains doivent se contenter de deux chaînes de télévision diffusant les programmes officiels pendant 6 heures quotidiennes seulement. Il s'agit de Cubavisión et de Tele Rebelde (la chaîne du sport). S'y ajoutent deux chaînes dédiées à des programmes éducatifs et une chaîne régionale dans chacune des 14 régions.

Les feuilletons ou telenovelas sont très prisés et même certains films américains autorisés.
En soirée, toutes les ondes radio ou télé diffusent le même journal d'informations officielles.
Les habitants ne captent pas les télévisions étrangères (reçues par satellite dans les hôtels internationaux uniquement).


...ET L'INTERNET.

Internet n'est pratiquement pas inaccessible pour les Cubains contrairement aux populations d'autres pays communistes comme le Vietnam ou la Chine (même si certaines restrictions y ont cours).

La constitution d'un réseau est entravée pour diverses raisons: peu d'équipements en lignes de téléphone fixe (4 pour 100 habitants), l'attribution relevant d'une commission, ayant à sa tête le Comité de Défense de la Révolution du pâté de maisons, qui évalue les mérites du demandeur dans la zone où il réside, rareté des lignes internationales et coût élevé des communications. Les équipements nécessaires, y compris les plus récents, ne sont disponibles que dans les magasins d'Etat spécialisés, accessibles uniquement aux personnes autorisées (pour obtenir l'accréditation obligatoire les particuliers doivent fournir une "raison valable", et signer un contrat d'utilisation aux clauses restrictives). De plus, il est interdit de posséder un modem pour un particulier (sauf autorisation du ministère du commerce).
Un arrêté de 2001 interdit la vente aux particuliers "d'ordinateurs, d'imprimantes, de machines à polycopier, photocopieuses et tous autres instruments d'impression de masse". L
es Cubains sont donc peu équipés en matériel informatique (3,3 ordinateurs pour 100 habitants, c'est-à-dire l'un des taux les plus faibles du monde).
L'île dispose de deux serveurs pour l'Internet qui n'offrent à la plupart de leurs abonnés qu'un accès au portail officiel, une sorte d'Intranet national ou à des sites thématiques sélectionnés (professionnels).

Les Cubains peuvent accéder à un service limité de courrier électronique national sans se connecter sur le Web, après avoir obtenu une adresse e-mail personnelle sur fourniture de données personnelles. Les pourvoyeurs d'accès procèdent à des contrôles du courrier reçu ou envoyé avant de l'émettre ou de le délivrer à son destinataire, ce qui provoque retards et disparitions (ou même "blanchissement" du contenu!), notamment dans leur correspondance avec l'étranger.


La grande majorité des Cubains n'ont donc pas d'ordinateur et une connexion à la maison est interdite. Interdit aussi d'utiliser les services des hôtels, qui sont réservés seulement
aux touristes - parfois sur présentation du passeport.

En dehors des hôtels internationaux, les étrangers de passage sur présentation de leur passeport, de même que les Cubains titulaires d'autorisations peuvent accéder à deux cybercafés à La Havane.



De manière générale, la censure se fait avant toute chose par la dissuasion économique.
Dans les centres de communication pour Cubains, l'accès coûte généralement 6$ l'heure, alors qu'ils en gagnent entre 10 et 30$ par mois, ce qui revient à leur interdire toute possibilité de communication libre et d'accès à une information libre.


Quant aux équipements électroniques même basiques comme clés USB ou cartes mémoires pour appareils photos, ils coûtent environ 4 fois plus cher qu'en France comme on a pu le constater dans des boutiques.



Nous pénétrons dans LA HAVANE par le sud.
Premiers aperçus de l'architecture coloniale, néoclassique avec ses maisons à colonnes. On y voit l'influence de l'Art Nouveau européen (1900...) puis de l'Art Déco (1930...). Cette juxtaposition de styles contribue au charme de la capitale.

La ville étonne par sa capacité à contourner la légalité. Les maisons en décrépitude, voire quasiment en ruines, ont un charme fou pour les étrangers en tant que vestiges d'une élégance hispanique de type colonial alors qu'elles sont le décor cauchemardesque d'une promiscuité étouffante. Parfois aussi les façades lépreuses peuvent cacher une réalité sociale nettement plus réjouissante mais dissimulée aux yeux de voisins jaloux et d'un fisc toujours cupide. Le proverbe français "pour vivre heureux, vivons cachés" trouve parfaitement son illustration ici.

PLACE DE LA REVOLUTION

Dans le quartier Vedado et Plaza, nous nous rendons sur la Plaza de la Revolucion, haut lieu symbolique et centre politique du pays. Idéale pour les parades militaires, elle peut accueillir plus d'un million de personnes. Le pape Jean-Paul II y célébra aussi une messe en 1998.

On y commémore deux héros appartenant à des générations différentes.
Sur un côté de cette immense place sans intérêt, si ce n'est son gigantisme, se dresse le mémorial José Julian Marti (1853-1895), une tour en marbre gris de 109 mètres de haut réalisée à la fin du règne du dictateur Batista, en 1958-59, pour commémorer avec un peu de retard le centenaire de la naissance du héros national. Au pied de la tour (elle est visitable notamment pour le panorama) a été érigée une statue en marbre blanc de José Marti de 18 mètres de haut. Elle est entourée par des mâts surmontés de bonnets phrygiens rouges, emprunts à la Révolution Française, frappés de l'étoile blanche.

De l'autre côté de la place, le bâtiment du Ministère de l'Intérieur attire l'attention avec l'immense portrait filiforme (fil de bronze) de Che réalisé en 1995. C'est dans ce bâtiment que travaillait le Che en 1960 lorsqu'il avait en charge le Ministère de l'Economie.

Le portrait que l'on voit, complété de la fameuse phrase autographe "Hasta la victoria. Siempre", a été réalisé à partir de la célèbre photo faite par Alberto Diaz Gutierrez dit d'Alberto Korda, le 5 mars 1960, à l'occasion de la cérémonie funèbre organisée pour les 75 marins du cargo français La Coubre livrant des armes belges. Navire qu'auraient saboté les services secrets américains. Ce portrait n'a acquis sa célébrité que huit ans plus tard, avec la vague soixante-huitarde, lorsqu'il fut diffusé à l'initiative de l'Italien, Giangiacomo Feltrinelli.


Après quelques déplacements, la ville de LA HAVANE est fondée par Diego Velazquez en 1519 sous le nom de San Cristobal de La Habana. Elle devient la capitale administrative et politique de l'île en 1607. En 1730, avec 30 000 habitants, elle est la troisième ville d'Amérique latine.
Aujourd'hui, la capitale abrite 2 100 000 habitants.
Un grand carnaval s'y déroule pendant les week-ends d'août.


Après avoir traversé tout le quartier Vedado, nous arrivons sur le Malecon, la grande avenue du front de mer, dans la partie occidentale de laquelle se dresse l'hôtel Melia Cohiba *****.
Je rappelle que nous avons commencé notre circuit dans un autre Melia, à Santiago.

Nous sommes reçus par Franck, correspondant local de notre tour operator sur l'île. Accrochage prévisible avec certains collègues encore mécontents au sujet des contretemps résultant du tour cycliste de Cuba (à Santiago et à Cienfuegos)...

Joyau de l'architecture hôtelière de ces dernières années, gigantesque et ultramoderne, c'est l'un des mieux équipés de la capitale (immense piscine). Il comporte 462 chambres réparties sur 21 étages et il domine en hauteur son voisin, l'hôtel Riviéra qui avait appartenu à la mafia américaine à l'époque de Batista.
Un autre Melia se trouve dans le quartier voisin de Miramar, le Melia Habana, plus petit (379 chambres) et au hall sublime paraît-il...

Sol Meliá Hotels & Resorts est la plus grande chaîne hôtelière de vacances au monde et leader absolu du marché espagnol, en matière de voyages de loisirs et d'affaires. Elle occupe la troisième place au rang européen et la douzième du monde, étant également leader dans le secteur des vacances en Amérique Latine et aux Caraïbes. Actuellement, la chaîne dispose de plus de 300 hôtels dans 30 pays (Europe notamment) sur 4 continents (Egypte, Tunisie, Malaisie, Vietnam).

 


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MALECON en "américaine"***, CASTILLO DEL MORRO**

Après une bonne nuit à l'hôtel, nous allons faire une longue promenade en empruntant les sept kilomètres du Malecon, aménagé à l'initiative des Américains en 1901.

Mais ce matin nous n'avons pas droit à notre bus habituel. Utiliserions-nous les amusants et typiques coco-taxis jaunes, en forme d'oeuf ou de noix de coco ? C'est encore l'une des originalités cubaines. Cette coque faite à base de sous-produits de la canne à sucre (la bagasse), est mue par un moteur de scooter italien Piaggio.

Non, nous aurons droit à beaucoup mieux que cela.
A nous les Belles Américaines*** ou plus exactement les vieilles américaines!
En effet, elles ne sont pas de toute première jeunesse. Parfois, il ne faut pas regarder la caisse de trop près. Poussives aussi pour certaines. Il est vrai qu'à Cuba on n'est pas a une contradiction près et qu'il a fallu quelquefois remplacer le moteur de la lourde américaine par celui d'une petite Lada russe. En tant que Patrimoine Historique elles ne peuvent pas être exportées.
A nous donc les Oldsmobile, Plymouth, Buick, Chevrolet (Chevi en abrégé), Studebaker, Cadillac, Chrysler, Tiffany, Dodge, Ford, Lincoln, Mercury, Pontiac... de différents millésimes des années 50.

Au long du parcours, en direction de l'est (la vieille ville et le port), on pourra apercevoir la Maison aux Caryatides de style Art Déco, des maisons aux façades de couleur pastel, le gratte-ciel Ataud (''le cercueil''), le monument aux victimes du Maine (explosion du navire de guerre américain en 1898), le célèbre Hotel Nacional (que l'on visitera le dernier jour), joyau de l'architecture néobaroque ouvert en 1930, l'Edificio Focsa, un gratte-ciel des années 1950...
La vieille Havane est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1982 .

Au niveau du Castillo San Salvador de la Punta qui fait face à la forteresse du Morro, sur la rive est, nos américaines pour passer de l'autre côté du chenal conduisant au port doivent emprunter un tunnel de 800 mètres de long, creusé sous le chenal, à 22 mètres de profondeur. Il fut réalisé avant la Révolution Castriste par l'entreprise française GTM (Grands Travaux de Marseille).

Visite du Castillo del Morro** (ou Castillo de los Tres Reyes del Morro).
La forteresse fut bâtie au début du XVIe siècle par un architecte italien
Giovanni Battista Antonelli pour le compte des Espagnols. Elle domine l'entrée du port de La Havane qu'elle protégeait des incursions anglaises (notamment avec Francis Drake connu alors comme corsaire avant d'acquérir sa vraie célébrité en tant que navigateur et explorateur) et françaises, notamment grâce à un batterie de douze canons, les "douze apôtres" (los Doces Apostoles). En outre, une chaîne était tendue entre les deux forteresses, en travers de la baie, pour empêcher l'entrée des bateaux adverses.

La vue sur le front de mer de La Havane est superbe. Au premier plan, sur l'autre rive, le Castillo San Salvador de la Punta et la statue équestre du général Maximo Gomez avec son cheval à demi cabré (attitude du cheval symbolisant la mort survenue à la suite de blessures reçues au combat). Plus loin, on distingue nettement les dômes des édifices du centre (ancien palais présidentiel, Capitole, tour du Palacio del Centro Asturiano, Hotel Nactional qui se confond avec le massif Edificio Focsa et, dans le lointain, la tour Casa de las Americas au sommet en gradins...

Il y a une petite activité portuaire car quelques cargos (tel le "Caribean Unity") passent au pied de la forteresse.
La propagande de l'Union des Jeunes Cubains proclame "Nous vivons dans un pays libre". Rien de mieux que la méthode Coué pour se convaincre!

 


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CENTRO HABANA, CAPITOLE*** et CALLE OBISPO***

Presque à la fin du Malecon, nous entrons dans le quartier du centre. Le centre de la ville fut progressivement déserté par les familles aisées à partir des années 1930.


L'ancien palais présidentiel qui abrita 21 présidents de 1920 à 1965 est devenu Musée de la Révolution. On y voit missiles, chars, avions et, dans un bâtiment de verre, le fameux yacht Granma qui permit aux révolutionnaires de revenir sur l'île en 1956...

En approchant du Parque Central, nous découvrons l'Hotel Inglaterra (XIXe s. à l'intérieur de style mudéjar ou néomauresque), le Gran Teatro Garcia Lorca construit en 1915 (il portait alors le nom de Palacio del Centro Gallego) dans un style éclectique et disposant de l'une des plus grandes salles d'opéra du monde et, en face, l'omniprésente statue de José Marti, en marbre de Carrare.



La Salle des Pas Perdus du Capitole

Enfin, le fameux Capitolio***, où siégeaient les deux chambres de l'ancien parlement et qui héberge désormais l'Académie des Sciences cubaine...

Le Capitole est le bâtiment le plus impressionnant d'Amérique Latine avec son dôme imposant de 92 m. de haut, copie agrandie de celui du Capitole de Washington (qui culmine à 87,6 m. et dont l'architecte s'était inspiré du Panthéon de Paris). Empruntant au style classique et au style Art Déco, il fut inauguré en 1929.
Ce fut le siège du gouvernement cubain jusqu'en 1959.

On peut y visiter l'ancienne Chambre des Députés ou la Salle des Pas Perdus dont les lustres dorés et les marbres reluisent.




La République du Capitole Remarquable également, la Statue de la République, bronze de 17 m. de haut pesant 49 tonnes qui fut coulée à Rome puis recouverte de feuilles d'or.

Au sol et sous un pavé de verre, juste à l’aplomb du dôme, le diamant qui marquait le point zéro et qui fut dérobé a été remplacé par une verroterie.
Nous nous dirigeons vers l'aile nord en passant devant une superbe bibliothèque et de non moins beaux salons.

Dehors, une bonne tête de flibustier (nom donné aux pirates des Caraïbes) ou de boucanier (nom des chasseurs de boeufs sauvages dans cette même région) nous attend sur les marches pour une photo souvenir. Ce personnage doit être à la tête d'une petite fortune grâce aux nombreux pourboires qu'il reçoit. Moins prospère, près du buste du président américain Lincoln, un vendeur de journaux propose le journal national "Granma" (les revendeurs qui ont réussi à se procurer quelques journaux très tôt le matin les revendent à l'unité cinq fois plus cher car la pénurie touche même ce produit de pure propagande! que les Cubains achètent cependant, faute de mieux!).


Nous reprenons notre bus qui manifeste quelques signes de fatigue, du moins au niveau de la clim. Il faudrait envisager de changer d'équipage (il est solidaire de son véhicule) pour la sortie du lendemain à Viñales...

Direction: une boutique de cigares (voisine de la "Fabrica La Corona" de Miguel Fernandez Roig) pour une "dégustation".
Au désespoir de Doris (sans doute intéressée), peu d'amateurs... La politique anti tabagique porte ses fruits.

Nous préférons l'étape suivante qui nous ramène en ville, prés du Parque Central en passant devant quelques immeubles de style néo mauresque.
De là, nous allons remonter vers l'est toute la Calle Obispo***,rien à voir avec le chanteur français de ce nom (nom qui désigne en fait l'évêque), en traversant la vieille ville jusqu'à la Place d'Armes.
C'est une rue typique, piétonne et animée (attention aux jineteros), avec une architecture coloniale du XVIe au XIXe s., bref, une sorte de musée à ciel ouvert.
Coup d'oeil dans le bar du restaurant El Floridita où le célèbre écrivain américain (et ami de Fidel Castro) Ernest Hemingway venait siroter le cocktail daiquiri qui fut créé dans cet endroit.
Coups d'oeil dans une classe d'école primaire placée sous le portrait tutélaire de José Marti. Elle semble très bien équipée (quartier chic il est vrai):
cahiers, livres, crayons, gomme, règles en plastique, téléviseur, petit globe terrestre et divers matériels pédagogiques.
Coup d'oeil encore dans la Drogeria Johnson (actuellement pharmacie Taquechel) aux boiseries en acajou et aux bocaux en majolique. Datant des années 1920, c'est encore une pharmacie dédiée à la phytothérapie.
Coup d'oeil enfin sur la plus ancienne maison de la ville avec son balcon à colonnettes en bois.

 


sur la Place d'ArmesSpectacle de rue toujours étonnant: rémouleur, balayeuse et, arrivés près du Palais des Capitaines Généraux, des jeunes femmes en robe à volants et froufrous comme celles des gitanes en Andalousie, et , pour finir, un étrange bus pacifiste peinturluré (et propagandiste?) qui trouverait tout à fait sa place dans une communauté hippie de Californie!


Quelques centaines de mètres encore et sur l'Avenue du Port (ou C. M. Cespédes ), nous arrivons au restaurant El Templete (repas de poisson) dont la terrasse donne sur le port et au loin, sa raffinerie et le Castillo del Morro.
En face, sur l'autre rive s'étend la petite ville de Casablanca, dont les maisons blanches (forcément vu le nom du lieu) donnent une curieuse impression de déjà vu mais ailleurs.

Une grande statue du Christ ("El Cristo de Casablanca") en marbre d'Italie datant de 1958 et le dôme blanc d'un observatoire dominent la baie.


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QUARTIER DE LA CATHEDRALE

Nous regagnons la Plaza de Armas qui servait aux exercices militaires au XVIe s. Bordée d'édifices baroques, ce lieu de promenade à l'ombre d'une végétation tropicale est aujourd'hui le centre des bouquinistes.

au Palacio de los Capitanes GeneralesCette place est toute proche pour la visite du Palacio de los Capitanes Generales. Ce chef-d'œuvre d'art baroque est transformé en musée, dans la cour intérieure duquel est érigée une statue de Christophe Colomb. Portique de marbre richement décoré par des sculpteurs italiens.
A l'indépendance de Cuba en 1902, ce fut le siège de la jeune république. Présentation d'objets de culte, de riches mobiliers (salon, vaisselles, verre de Murano et lustres vénitiens, horloges), carrosses (sur lesquels un paon a jeté son dévolu!)...

Encore un peu de marche, coup d'oeil sur des joueurs de dominos ou dans un agréable patio et nous arrivons Plaza de la Catedral. Pour alimenter le port en eau potable, un aqueduc y aboutissait à la fin du XVIe s., nous en verrons des vestiges le surlendemain.





patio quartier de la cathédraleLa cathédrale San Cristobal est un monument historique avec sa façade baroque. C'est l'une des plus belles cathédrales d'Amérique selon les guides mais l'intérieur est lourd. Elle fut édifiée à l'initiative des Jésuites, avant leur expulsion de l'île, et leur œuvre fut achevée par les Franciscains.
Son nom est dû au fait qu'elle aurait abrité les restes de Christophe Colomb. D'abord enterrés à Séville, ses restes
furent par la suite exhumés pour être transférés successivement à Saint-Domingue et ici, à La Havane, jusqu'en 1898 avant de faire finalement retour à Séville en 1899 (dans la grande cathédrale connue pour son célèbre clocher-minaret la Giralda).

Animation sur la place avec des interprètes et danseurs noirs dont la tenue blanche évoque quelque pratique du culte de la santeria. Evoquant les anciennes croyances animistes, maquillées de saints chrétiens, ce rituel est quelque part apparenté au Gnaoua marocain , au vaudou des Antilles voire même au gospel des afro-américains...

Dans une rue attenante, on peut jeter un oeil dans un autre lieu cher à Hemingway (mais aussi à Alejo Carpentier et Nicolas Guillen), la Bodeguita del Medio où il dégustait son cocktail mojito. L'établissement créé en 1942 fut d'abord une épicerie.
Certains en profitent pour acheter des toiles sur le marché artisanal de la place d'Armes. Pour faciliter le transport, elles sont désencadrées et dûment déclarées auprès d'une préposée. Lors de la sortie du territoire, à l'aéroport, un contrôle sera effectué (y compris le déballage des toiles).


Haut de pageCALLEJON DE HAMEL*

Le bus de rechange qui nous attend auprès de la statue de Neptune nous permet de retourner dans le quartier Centro pour la visite du Callejon de Hamel (callejon signifie "passage"), centre culturel de rue dédié à la culture afro-cubaine et atelier de peinture.

Avant d'y arriver, coup d'oeil en passant devant une boulangerie bien peu achalandée. La vente se fait avec ticket de rationnement et le pain coûte 10 CUP (soit 0,40€).
Là, en face, encore un immeuble Art Déco...

Curieusement, le passage Hamel a hérité du nom d'un marchand d'armes d'origine allemande. C'est une sorte de sanctuaire afro-américain à ciel ouvert, au cœur du quartier d'affaires Cayo Hueso. Ce lieu a été rendu célèbre par la fresque murale du peintre cubain Salvador Gonzales qui s'étend sur 200 mètres et qui rend hommage à ses racines culturelles et à l'ensemble des cultes africains. Son art de la récupération (baignoires...) le fait aussi s'apparenter au courant du Nouveau Réalisme (comme l'est le sculpteur César en France).

 

Callejon de HamelCoup d'oeil dans l'atelier du peintre Salvador.

On rappelle pour ceux qui l'aurait oublié que le quartier comme d'autres dépend d'un Comité de Défense de la République ou CDR (ici le n°6 ) et la propagande proclame que "Plus unis et combatifs, nous défendons le socialisme"...

 

Retour tranquille dans le quartier de Vedado, à l'hôtel Melia. Bonne nouvelle, nous retrouverons demain notre équipage au complet car notre bus est réparé.

En attendant le dîner, un petit tour dans le centre commercial situé juste en face, sur l'autre côté du Paseo. On y vend en pesos convertibles (CUC) donc à prix élevé pour le pouvoir d'achat des Cubains.
Dans le supermarché, l'eau de source en 50cl est à 0,45 CUC (au restaurant nous la payons 2 CUC!), en 1,5 litre à 0,65 CUC. La brique d'un litre de jus d'orange à base de concentré à 1,5 CUC, la canette de bière d'importation à 1,6 CUC, le kilo de riz à 1 CUC, la brique d'un demi-litre de crème liquide UHT de marque "Président" à 4,5 CUC, tandis que la bouteille de rhum, selon la qualité, coûte de 3 à 15 CUC. Il y a très peu de viande (porc) d'ailleurs peu engageante et de produits laitiers frais. Dans ce supermarché, on peut voir pas mal de conserves de marque "Leader Price".
Dans les boutiques peu attrayantes de la galerie marchande, on peut trouver des gazinières émaillées à 300 CUC (soit environ 300€uros) ou de téléviseurs à écran 4/3 cathodique (diagonale d'environ 35'') probablement d'origine chinoise à 600 CUC soit près de trois ans d'un salaire moyen (!) et donc aussi cher qu'un téléviseur 16/9 à écran plat LCD (HD et TNT) plus grand chez nous...

La soirée se termine de façon festive par un dîner spectacle au Havana Café, situé au pied de l'hôtel. La clim y est trop fraîche, l'orchestre bon, la nourriture banale et le spectacle ne mérite pas de commentaires particuliers.
Si. A noter la présence de couples particuliers, des hommes occidentaux accompagnés de jineteras, de jeunes femmes vénales au teint plus ou moins cuivré.

Demain, nous quittons LA HAVANE pour une journée avant d'y revenir le dernier jour du circuit...



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