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Vizzavona,
CORTE (5 000
habitants).
Départ matinal (7H30) car nous avons un long trajet de près de 120 km pour gagner Corte (et presque autant pour "redescendre" sur Porto) en empruntant un des rares "grands axes" pénétrant à l'intérieur de cette île montagneuse. Cela veut dire que les "amendiers" y poussent facilement comme le dit avec humour notre Jean-Marie... vous aurez compris qu'il s'agit de radars routiers!
Après
le village de Bocognano, nous apercevons le sommet enneigé du Monte d'Oro
(2389 m.) puis atteignons le Col de Vizzavona. Des cyclamens de printemps
égaillent les sous-bois des hêtraies qui nous ferment la perspective
sur le paysage...
Passé
le col (1164 m.) nous voyons des forêts de pins laricio qui poussent
au-dessus de 900 m. d'altitude et qui peuvent mesurer jusqu'à 45 mètres
de haut (ce type de boisement couvre 40 000 ha en Corse).
Traversée
de Vivario,
le village d'où est issue la branche paternelle de Pierre-Antoine Muraccioli,
le chanteur des élucubrations, plus connu sous le nom d'Antoine.
Passage par l'un des trois ponts du Vecchio, le pont routier
moderne, avec au fond un ancien pont routier et un pont du chemin de fer (le chemin
de fer existe en Corse depuis 1889 et parcourt 260 km).
Puis c'est Venaco
où une foire au fromage se déroule du 1er au 3 mai.
Du
granit on est passé au schiste...
D'anciennes
terrasses de cultures se révèlent à la suite d'incendies
qui ont détruit le maquis qui les avait envahies.
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Arrivée
à CORTE, petite ville de 5 000 habitants, ancienne capitale éphémère
de la Corse indépendante paolinienne, de 1855 à 1768.
A sa population
fixe s'ajoutent 4 000 étudiants
car la ville a le privilège d'avoir la seule université de l'île
rouverte en 1975 après une longue fermeture de deux siècles ! (depuis
1769 et l'épopée de Pascal Paoli alors que cette première
université ne comptait que 300 étudiants). Foyer de contestation
indépendantiste comme le montrent les graffitis sur les murs même
de l'université et sur des maisons.
L'extraordinaire piton qui domine la ville fut fortifié au début du XVe s. à l'initiative d'un Corse qui s'était mis au service du Roi d'Aragon qui dispute l'île aux Génois depuis plus d'un siècle. Mais Gênes en reprit le contrôle dès 1459.
En
découverte libre, nous visitons la ville haute à laquelle
on accède par le Cours Paoli.
Après la fontaine, passage sur
la place Pascal Paoli (1725-1807), ornée d'un bronze de Victor Huguenin,
érigée en 1864, en l'honneur du "père de la patrie".
Nous
passons au pied du massif Palais National qui fut le siège du gouvernement
et la résidence de Paoli. Puis nous arrivons devant la statue du général
Jean-Pierre Gaffori (1704-1753), érigée sur la place éponyme.
Oeuvre d'Aldebert, elle date de 1899.
Ce héros indépendantiste
pointe le doigt en direction de la citadelle qui était tenue par les Génois
tandis que ceux-ci mitraillaient sa demeure.
Non loin de là se trouve
l'église de l'Annonciation (XVe-XVIIe s.) et la maison où naquit
Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon et futur roi
de Naples puis d'Espagne.
Enfin,
"last but not least", nous arrivons au pied du nid d'aigle,
impressionnant vu sous cet angle.
De là, nous avons une vue magnifique
sur la vallée du Tavignanu et le cirque des montagnes environnantes, notamment
la cime enneigée de l'un des plus hauts sommets corses, le Monte Rotondo
(2622 m.).
Déjeuner à l'Oliveraie: beignets de poireaux, de courgettes et de choux-fleurs, gigot d'agneau et salade de fruits... Il fait 25° à l'ombre!
Scala di Sta Regina, Valdu Niellu.
Après une petite remontée vers le nord (non loin du village de Tralonca, siège du FLNC), nous reprenons la direction de l'ouest pour un trajet de quelques 60 kilomètre mais par une route beaucoup moins facile que celle empruntée le matin car elle se faufile au coeur du massif du Monte Cinto (2710 m) depuis sa tardive création dans les années 1889-90.
Dans le défilé de la Scala di Sante Regina ("l'escalier
de la Ste Reine"), échancrure d'une dizaine de kilomètres dans
la roche granitique aussi éclatante qu'une uvre d'art, nous roulons
en contrebas d'un ancien sentier de bergers et de pèlerins. Nous longeons
par moment la rivière Golo (son cours fait 80 km) dans un paysage
aride de rochers tourmentés, sculptés par la nature.
Petit arrêt à Calacuccia (rappelons que le suffixe uccia en langue corse indique quelque chose de petit), capitale du Niellu, puis traversée de la forêt de Valdu Niuellu (4 638 ha), la plus vaste de lîle, constituée essentiellement de pins laricio pouvant atteindre 50 m de haut avec la particularité davoir des troncs rectilignes (très exploités pour les mâts de bateaux ainsi que pour les traverses de chemins de fer, qui étaient exportées vers lAngleterre).
Cette région est également réputée pour ses fromages. Passage du col de Vergio (1477 m) qui sépare les deux Corses (on y pratique le ski en hiver) puis descente par la Forêt d'Aïtone avec son bétail semi-sauvage, ses panneaux indicateurs criblés et ses pins laricio.
Enfin traversé d'Evisa, village favori des randonneur (le comédien Daniel Ceccaldi, décédé en 2003, y était né) puis ce sont les Gorges de la Spelunca et la traversée du village d'Ota dont la station balnéaire de Porto fait partie.
Enfin, sous une chaleur accablante nous voici à Porto. Surprise car le lieu n'a rien de commun avec la cité lusitanienne du même nom. Hormis son ancienne tour génoise (1550) originale par son plan carré, ce n'est qu'un minuscule hameau moderne de 40 âmes en hiver ! (qui doit son nom à la petite rivière qui y aboutit) créé pour les besoins du tourisme (18000 ? en été) et où l'on ne voit qu'hôtels et restaurants ! Même si l'on se trouve dans le site d'une Réserve Naturelle, la fréquentation touristique est à la hauteur de sa beauté.
Rien d'étonnant qu'un tel site comprenant le Golfe de Portao mais aussi les calanches de Piana, le golfe de Girolata et la réserve de Scandola soit classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
Le moment idéal pour admirer la beauté de ses falaises de granit porphyroïde depuis la mer est la fin de journée, lorsque le soleil bas enflamme littéralement la roche. Cette petite croisière d'une heure et demie est proposée en option (25€). Il eut été dommage de s'en priver.
Du petit bateau, nous avons une vue sur les superbes ''calanches de Piana'' formant un ensemble d'aiguilles et de chaos de rochers de granit rose plongeant de 500 mètres de hauteur dans les eaux azur de la Méditerranée. Notre embarcation permet d'approcher au plus près du rivage, la petite plage de Ficaghiola (en contrebas du village de Piana), coup d'oeil par un trou dans la falaise "la fenêtre", dans des grottes et impressionnant passage sous une arche naturelle (le bateau semble avoir été fait sur mesure). L'extrémité du golfe est marquée par le Capo Rosso (le Cap Rouge). Hélas il faut déjà rentrer.
Logement à l'hôtel Idéal, qui n'est idéal que de nom car malgré les trois étoiles qu'il arbore on ne dispose que de chambres et de salles de bains minuscules, de cloisons et de planchers en papier à cigarette!
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La vue depuis la route de corniche des calanches est l'indispensable complément à la découverte par voie de mer faite la veille au soir.
Départ
matinal (7H30) car une longue journée nous attend.
Après avoir été déposés
au niveau du rocher dit de "la tête de chien", nous avons
marché en direction de Piana sur plus d'un kilomètre ce qui nous
révèle des rochers aux formes plus curieuses les unes que les autres:
"l'aigle impérial", "la tête d'indien", "le
moine et la bonne soeur", "la tête de tortue"...
En érodant la roche de mille manières, la nature nous livre là un véritable atelier de sculpteur, à son échelle.
Nous redescendons sur Porto, pour nous diriger vers le nord, en direction de Calvi.
CORSE