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Bref trajet depuis Porto-Vecchio en direction de Bonifacio (environ 35 km).
Jean-Marie nous fait remarquer les nombreuses plantations de chênes-lièges
(8000 ha), les subéraies d'après leur nom scientifique
car ce type de forêt tire son nom du mot désignant le chêne-liège,
Quercus suber.
Cet arbre peut vivre 150 à 200 ans, voire 800 ans et
atteindre 20 à 25 m de haut et l'écorce non exploitée pourrait
atteindre
25 cm d'épaisseur!
Cette
culture était déjà pratiquée par les Romains. L'écorce
est récoltée dans un intervalle de 5 à 9 ans quand elle a
3 cm d'épaisseur et lorsque la température atteint 24°
afin d'en faciliter le décollement. La récolte a donc lieu à
partir de la mi-juin.
A Santa Giulia, nous voyons les ruines d'un dancing dont les propriétaires avaient dû déplaire... Après ce type de mésaventure, on ne tente pas de réparer les dégâts.
Nous
voici arrivés au port de Bonifacio avec au fond la perspective de
la Citadelle altière qui se découpe à contre-jour. Entre
calcaire et granite, les falaises forment une vaste façade naturelle à
laquelle font face des archipels célèbres pour leurs fonds marins
exceptionnels. Bonifacio s'étend sur 70 km de côtes et possède
de nombreuses plages aux eaux cristallines.
Croisière
dans les Bouches de Bonifacio
Troisième et dernière mini croisière
mais celle-ci est comprise au programme de base (25€).
Les Bouches de Bonifacio sont classées au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
depuis 2002.
Sous un grand soleil et à nouveau sur une mer d'huile nous voici partis pour une heure et demie de bon temps.
Nous sortons du profond goulet de Bonifacio et commençons par visiter sur sa rive droite l'étrange grotte marine de Sdragonato dans laquelle nous pénétrons pour découvrir que sa voûte est effondrée formant une ouverture dont la découpe évoque la forme de la Corse...
Changement de rive, en passant au pied de la falaise (surmontée par le cimetière marin) où se niche la grotte St Antoine ou grotte Napoléon puis nous arrivons à la Pointe du Timon dite aussi Gouvernail de la Corse. Nous voici maintenant au pied des fameuses falaises de calcaire blanc, hautes d'une soixantaine de mètres, qui supportent la ville haute malgré un faux aplomb impressionnant. La falaise est balafrée par la saignée qu'emprunte l'escalier du Roi d'Aragon.
La Sardaigne semble toute proche puisqu'elle n'est distante de la Corse que de 12 km (île Magdalena), de port à port et de 7 km par les côtes les plus proches.
Nous dépassons un éperon fait d'étranges rochers, un
bateau de pierre semble avoir percuté un sphinx... Puis à l'approche
du Cap Pertusato, le golf de Sperone et un ensemble résidentiel
pour riches personnalités s'étage sur la pente boisée descendant
vers la mer. Y viennent en vacances des Gilberd Bécaud, Alain Prost, Christine
Ockrent, Jacques Séguéla, Karl Zéro, Kouchner...
Ce terrain
de 130 hectares fut acheté pour une bouchée de pain (1 Franc le
m²) en 1962 par l'ancien pilote de chasse Jacques Dewez, reconvertri en agent
immobilier.
Aujourd'hui, certaines villas se louent jusqu'à 20000 €uros
la semaine.
Nous
faisons un crochet dans le port de l'Ile de Cavallo, appelée lîle
des milliardaires, une île de 112 hectares qui n'est pas concernée
par le Conservatoire du littoral ni par la réserve naturelle des îles
Lavezzi.
Achetée par Jean Castel en 1967 avec sept autres îlots
corses, c'est alors le repaire de la jet-set parisienne et internationale : on
y voyait Johnny Haliday, Caroline de Monaco, Catherine Deneuve avec Marcello Mastroianni,
Brigitte Bardot, Bianca et Mike Jagger...
Revendue en 1980, elle est mal gérée
par des promoteurs italiens qui n'en finiront pas l'aménagement (station
d'épuration, décharges sauvages, voirie...).
Y séjourne
encore le prince sans couronne Victor Emmanuel de Savoie. La marina d'une centaine
d'appartements que l'on voit au fond du port de plaisance fait illusion avec ses
fissures colmatées tandis qu'il paraît que l'autre côté
est assez surprenant de laisser-aller. D'autres constructions en piteux état
parsèment l'île tandis que subsiste une bonne centaine de villas
superbes.
En rebroussant chemin, nous passons près de l'archipel des Iles Lavezzi dont une partie est italienne, est constitué de plus d'une centaine d'îlots. Certaines croisières y déposent les touristes pour une journée plage ou plongée.
Dans la nuit du 15 au 16 février 1855 la frégate la Sémillante y fit naufrage. Les 750 hommes d'équipage et hommes de troupe qu'elle transportait périrent et seuls 500 (ou 560?) corps furent retrouvés.
Retour au port.
Avant d'entreprendre la visite de la ville de Bonifacio, déjeuner de poisson sur le port, au restaurant "l'Escale".
BONIFACIO
(2 680 habitants ou 2800?)
Cette
petite
ville fut sans doute fondée en 828 par le pisant Boniface II, marquis
de Toscane, qui après avoir affronté les Maures dut
s'incliner devant
les Génois qui restèrent maître de la ville jusqu'au XVIe
siècle, résistant même
au siège de cinq mois entrepris par le roi Alphonse V d'Aragon, en
1420.
Ce n'est que décimée par la peste qu'elle sera prise et
pillée pour le compte de le France au milieu du XVIe siècle avant
de redevenir génoise en vertu d'un traité de paix... jusqu'à
devenir française comme l'ensemble de l'île, lorsque la République
de Gênes la céda en 1768...
De ce long passé génois,
la ville a gardé un dialecte particulier.
Nous avons une heure et demie pour en effectuer la visite avec de nombreux autres touristes (en haute saison on compte une soixantaine d'autocars et la ville est dix fois plus peuplée soit de 25000 à 30000 personnes)...
Cette ville est le séjour de Serge Lama, Yves Duteil, Christine Ockrent, d'Orlando (frère de Dalida)...
Avant de grimper dans la ville haute, flânerie dans la ville basse avec ses boutiques de souvenirs et ses magnifiques bateaux de croisière amarrés au port petit puis coup d'oeil à l'église St Erasme, juste sous les remparts de la citadelle. Edifice simple avec une abside en cul de four.
Dans la ville haute où réside les deux tiers de la population locale, on est bien sûr d'être en Corse en voyant des saucissons suspendus à sécher à une fenêtre du troisième étage d'un immeuble...
Dans
un moment
de folie, nous décidons d'aller voir de plus près le fameux escalier
du Roi d'Aragon (2€). Folie car il est 13 heures et le soleil au zénith
nous bombarde de 29° (à l'ombre), folie double car il faut descendre
puis remonter les 187 marches taillées dans une falaise de 65 mètres
de haut, ce qui signifie des marches d'une hauteur moyenne de 35 cm soit
le double de la norme moderne!
Selon la légende, les troupes espagnoles
d'Alphonse V, Roi d'Aragon, auraient en une nuit creusé cet escalier afin
de surprendre la garnison génoise qui résistait depuis cinq mois
et qui fermait l'entrée du goulet par une chaîne. En réalité
cet escalier aurait préexisté et conduisait à un puits.
Laborieusement
remontés nous avons poursuivi la visite de la ville haute par l'oratoire
St Jean-Baptiste puis par l'église Ste Marie Majeure ( XIIIe.XIVe s.)
dont le porche est précédé d"une étrange loggia
(une sorte de préau qui recouvre une citerne). Tout près se trouve
le Centre d'art sacré (ancienne mairie) tandis qu'un coup d'oeil dans la
perspective de la rue du Palais nous livre le spectacle des aqueducs passant d'une
maison à l'autre.
De la place Manichella où s'élève
la maison de la comédienne Marie-José Nat, la vue vers les Bouches
de Bonifacio est à couper le souffle avec bien en dessous le rocher dit
du Grain de Sable (que d'aucuns appellent "le grain de sel"!).
Tant
d'efforts ont provoqué une soif qu'il convient d'étancher avec une
Piétra à la châtaigne comme il se doit!
Porto-Vecchio
(10 500 habitants, troisième ville de Corse)
Bref trajet en direction de Porto-Vecchio (environ 35 km).
Les
Génois créèrent la ville en 1539 sur les vestiges d'un site
du Ve s. av. J-C (colonie de Syracuse). C'est maintenant la troisième
ville de Corse et le troisième port également.
Nous arrivons à Porto Vecchio, lovée au fond de son golfe, en débarquant du bus à l'entrée sud de la ville, près du cimetière. C'est le fief de la famille Rocca Serra estimée de Jacques Chirac.
Quartier libre pendant une heure que nous mettons à profit pour visiter la ville même si elle ne présente qu'un intérêt touristique limité: église St Jean-Baptiste (faux marbres et peintures en trompe l'oeil), chapelle Ste Croix, arbre en fleur sur la place de l'église, il s'agit d'un Bel Ombra (arbre d'Amérique du sud), Porte Génoise, Bastion de France... en achevant le circuit au port, 70 mètres plus bas. Il ne reste qu'à remonter jusqu'au parking sous 31°!
Agréable fin d'après-midi balnéaire à la plage de Cala Rossa.
CORSE