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Après
la croisière au Cap, départ en direction de Bastia par une route
sinueuse car n'oublions pas que l'on est encore sur la rive orientale du Cap Corse
(environ 25 km).
Sur
la route de Bastia
Nous traversons une succession de
"marines", tours et de petites villes balnéaires au sable doré:
Luri, tour génoise de Losse, Ste Catherine,
Erbalunga qui a inspiré de nombreux peintres (berceau de la branche paternelle
de l'écrivain Paul Valery 1871-1946), Miomo reconnaissable à sa
tour génoise campée sur des rochers de schiste...
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A l'origine, le site était occupé par un village de pêcheurs, une marine appelée le port du Cardo. Pour le protéger, les Génois édifièrent une forteresse sur la colline, une bastiglia (même sens que le mot bastille mais sens différent de bastide qui évoque une ville neuve) d'où provient le nom de Bastia.
Nous
arrivons au nouveau port de commerce (terminal des ferries) au nord de Bastia.
Détrônant Marseille, Bastia est devenu
le second port de France pour le trafic de passagers après Calais, avec
2,3 millions de passagers en 2008. Une quarantaine de rotations quotidiennes dont
18 vers l'Italie vers les villes italiennes de La Spezia, Favone et Livourne.
La tourelle du sous-marin Casabianca, bâtiment qui gagna l'Afrique
du Nord lors du sabordage de la flotte française à Toulon en 1942
(invasion allemande de la "zone libre"). Parmi ses missions, il transporta
en Corse les hommes du 1er bataillon de choc créé par le général
Giraud en avril 1943.
Notre
visite va commencer à partir de la place St Nicolas, l'une
des plus grandes de corse, où est érigée une statue en marbre
de Napoléon, drapé dans une toge romaine, sculptée par le
florentin Bartolini en 1853.
Nous
nous dirigeons vers la Citadelle distante d'un kilomètre, en passant
près d'immeubles cossus d'americani ayant fait fortune au Nouveau
Monde puis en empruntant les rues Napoléon et des Terrasses dans le quartier
Terra Vecchia (littéralement "vieille terre"). Cette partie
de la ville remonte à sa création par les Génois en 1378
(ou 1381).
Nous passons devant l'oratoire de l'Immaculée Conception
puis devant de hautes maisons bastiaises décrépites et renforcées
de grossiers contreforts.
La
Citadelle située sur la Terra Nova (la "terre neuve") se présente
d'abord par la Porte Louis XVI, puis nous passons au pied de la maison qui hébergea
les Hugo, Victor et son père.
Visite de l'église Ste Marie
de l'Assomption (XVIIe s.) d'un baroque utilisant largement les stucs,
faux marbres et peintures en trompe l'oeil. Sa voûte fut peinte au XIXe
siècle et les murs tendus de velours. Elle possède une statue de
la Vierge de 400 kg ciselée par Gaetano Macchi au XXe s. et un
orgue, de facture italienne, construit par les frères Serassi et classé
monument historique.
A deux pas s'élève l'oratoire rococo
Sainte-Croix (XVIe-XVIIe s.) dont l'entrée modeste ne laisse pas
soupçonner l'exubérance de dorures, volutes et marbres. Son nom
vient du fait que l'on y vénère une croix miraculeuse en ébène
ramenée par des pêcheurs en 1428. Elle est portée en procession
tous les trois ans par la Confrérie de la Santa Croce le 3 mai (Bastia
compte 80 confréries!).
Nous nous retrouvons bientôt au pied des hautes maisons bourgeoises (4 étages) reliées par un astucieux système d'aqueduc situé au sommet des maisons. Devant nous se dresse le massif Palais des Gouverneurs Génois (XVIe s.) qui domine la ville
De la citadelle la vue est superbe sur le Vieux Port et sur la ville basse, notamment sur l'église St Jean-Baptiste (XVIIe s.) à la noble façade avec ses deux clochers de style baroque. Un tunnel routier de plus de 800 mètres, creusé en 1983, permet de passer sous la citadelle au niiveau du vieux port.
Déjeuner sur le port au restaurant "la
Marina".
Un trajet de près de 140 km nous sépare de
Porto-Vecchio mais nous allons emprunter la partie la plus facile du réseau
routier corse et cependant réputée pour ^tre la plus dangereuse
de France (en été surtout).
Nous
passons près du tristement célèbre stade de Furiani où
se trouvaient 18 000 spectateurs lorsqu'une tribune provisoire hâtivement
érigée s'était effondrée le 5 mai 1992 faisant 18
morts et plus de 2400 blessés. C'est
aussi la région viticole d'Aléria également de sinistre
mémoire à la suite des évènements attachés
au nom de la ville et dont on voit encore les vestiges.
Le 21 août 1975 une douzaine de militants armés de l'ARC (Action
de la Renaissance de la Corse), un groupuscule dirigé par le médecin
Edmond Simeoni, s'était emparé d'une cave viticole de la plaine
d'Aléria appartenant à un réfugié pied-noir d'Algérie.
Le lendemain, 22 août, trois escadrons de gendarmerie venus du continent,
au total un millier d'hommes, ont donné l'assaut qui s'est soldé
par la mort de deux gendarmes et par plusieurs blessés du côté
des assiégés. Ces évènements seront à l'origine
des changements intervenus dans l'administration de l'île.
La
plaine est connue pour la culture des fameuses clémentines (30 000
tonnes) sans pépin et toujours cueillies en automne avec deux feuilles.
La Corse est la seule région française à produire ce fruit.
La
plaine côtière avait
permis aux Américains d'y établir des aérodrome pendant la
guerre puis avaient commencé un travail d'assainissement (drainage,
épandage de DDT) d'une région marécageuse où
sévissait la malaria (terme d'origine italienne pour désigner la
parasitose tropicale bien connue sous le nom de paludisme).
Nous passons non
loin des villages et stations balnéaires de Castagniccia, Casececchie,
Moriani, San Giuliano, Bagheera ou du village naturiste de Riva Bella...
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Plus
agréablement, nous faisons un petit arrêt dans la ville balnéaire
de Solenzara rendue célèbre par la chanson qu'ont interprétée
Tino Rossi et, plus tard, Enrico Macias. Des éboulements y sont survenus
en 1993-94.
Enfin, à Lecci, nous prenons le chemin des écoliers pour éviter un contrôle de gendarmerie afin de gagner Cala Rossa où nous seront hébergés deux soirs de suite.
A un kilomètre de notre hôtel Fiori di Cala Rossa, nous pouvons nous
rendre à la plage de Cala Rossa, admirablement
exposée plein sud, à l'entrée du golfe de Porto-Vecchio
pour une agréable fin d'après-midi balnéaire
.
Sur
la plage nous découvrons de mystérieuses boules gris-beige, d'une
taille intermédiaire entre balle de ping-pong et balle de tennis. En fait
il s'agit du travail effectué par la mer avec des fibres agglomérées
de posidonies mortes.
CORSE