BOUDDHISME et RELIGION(s).

Le bouddhisme est la quatrième plus grande religion du monde. On estime le nombre de bouddhistes avec une immense fourchette, entre 350 millions et 1,7 milliards de fidèles (dénombrement difficile du fait de pratiques syncrétiques et de l'hostilité de certains gouvernements d'Asie).  Son aire principale correspond à l'Asie du sud-est et à l'Asie orientale.   Les communautés les plus importantes vivent à Ceylan (actuel Sri Lanka), au Japon, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée du Sud. Il était naguère très présent au Tibet, au Cambodge, au Laos, au Vietnam ou en Chine..., avant que ces pays passent sous influence communiste où l'athéisme s'impose face aux religions. Mais on assiste à une renaissance dans certains de ces pays...  En revanche, le bouddhisme qui a été introduit en Insulinde à partir du Ve siècle dans le sillage de l'hindouisme a peu à peu été supplanté par celui-ci au cours de la période allant jusqu'au XIIe siècle, avant de disparaître à son tour,  à partir du XVe siècle, dans la plus grande partie de l'archipel sous la poussée de l'Islam.
En 1957, après 2500 ans d'existence, le monde bouddhiste a fêté le "mi-temps" de l'ère bouddhique qui doit, selon la tradition, durer encore 2500 ans.



Le prince Siddharta Gautama, qui vivait dans le nord de l'Inde au VI-Ve s avant J- C découvrit peu à peu la dureté du monde et s'engagea dans la voie du renoncement. C'est ainsi qu'il parvint vers l'âge de 30 ans (ça fait penser à J-C) "l'illuminé" ou "BOUDDHA" ou encore Sakyamuni, et décida d'en ouvrir l'accès aux autres humains. C'est plus un sage qu'un dieu bien que le bouddhisme soit considéré comme une religion monothéiste.
Curieusement, une partie de sa doctrine rappelle celle du philosophe grec Héraclite, contemporain du Bouddha, affirmait que tout, à chaque instant, est soumis au changement: "Vous ne pouvez jamais descendre deux fois dans la même rivière, car de nouvelles eaux s’écoulent toujours sur vous.

Deux siècles plus tard sa doctrine fut adoptée comme religion d'Etat par l'empereur Ashoka qui envoya des missionnaires indiens dans les pays voisins. Des fortes communautés naquirent notamment à Ceylan ou en Thaïlande, à Nakhon Pathom (50 km à l'ouest de Bangkok). Ce n'est pas qu'une pensée religieuse (ou philosophique) qui se répandit à partir de l'Inde mais aussi une influence culturelle (langue), artistique (danse...) et scientifique.
L’enseignement du bouddhisme repose sur la vie et l’expérience de Bouddha. Selon la tradition, après avoir passé plus de sept ans à fréquenter les ascètes de son pays, il aurait réfuté les principes philosophiques essentiels de l’hindouisme et aurait fondé une communauté monastique dans le but de partager son expérience d’Éveil en empruntant "la Voie du Milieu", entre ascèse et hédonisme. Le Dharma, l'enseignement du Bouddha ou "Loi bouddhique" est pratiqué par la Sangha, la communauté bouddhique faite des moines, nonnes et laïcs de deux sexes.
Bouddha étant contemporain de l'époque où le brahmanisme devenait l'hindouisme, sa doctrine en a partiellement hérité. La loi du karma est un concept central non seulement dans le bouddhisme mais  dans nombre de religions indiennes. Comme les hindous, les jaïns et les sikhs, les bouddhistes croient en la réincarnation sous de multiples formes d'êtres vivants, selon un cycle infini (samsara) dont la nature dépend des actes accomplis au cours des vies antérieures (karma). Le karma est une notion désignant communément le cycle des causes et des conséquences liées à l'existence des êtres sensibles et tout acte (karma) induit des effets qui sont censés se répercuter sur les différentes vies d'un individu, formant ainsi sa destinée. Comme les hindous, les jaïns et les sikhs,  les bouddhistes se soumettent au dharma, c'est-à-dire l'ensemble des normes et lois, sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques.

Mais à ce principe, Bouddha a ajouté que l’homme peut atteindre la sagesse et la paix de son âme (appelée le nirvana) en méditant et en renonçant aux biens matériels. Tout est soumis à la Loi d’Impermanence. Les choses et les êtres sont comme les eaux des rivières constamment changeantes. Ils sont impermanents et donc différents lors de deux instants consécutifs aussi rapprochés soient-ils. C'est le volet le plus philosophique de la doctrine. Dans certains école du bouddhisme, notamment le zen et le bouddhisme tibétain cela a conduit à des pratiques telles que le yoga, la méditation ou une pratique monastique tibétaine telle que la création et l'effacement des magnifiques mais éphémères mandalas de sable coloré.

A noter que dans cette culture, la femme possède un statut dévalorisé du fait d'un karma défavorable résultant d'une vie antérieure insuffisamment méritante. C'est pour cela que les moines mendiant ne peuvent recevoir directement l'aumône des mains d'une femme...

Paradoxalement, le bouddhisme né en Inde en a pratiquement disparu 15 siècles plus tard, vers le XIe s. Il semble qu'il n'était jamais parvenu à pénétrer en profondeur les classes populaires indiennes restées attachées à l'hindouisme.


De nombreuses écoles ont vu le jour, définissant au fil du temps trois courants bouddhiste essentiels.

  • "Le Petit Véhicule" (ou Hinayana) est resté proche de l’une des plus anciennes sectes bouddhiques, l'école Theravada ("la voie des anciens"). Autrement dit le salut n'est qu'à la portée des moines et des dévots.
    Le bouddhisme Theravada, ancré à CEYLAN (Sri Lanka) dès le IIIe s. av. J-C.
    Dans ce courant, "l'éveil" n'est accessible que grâce à son mérite individuel lequel résulte de la stricte observance des préceptes bouddhistes.
    Aujourd’hui, outre  le Sri Lanka, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, la Birmanie  et le sud Vietnam sont des pays de religion bouddhiste, dans la tradition du Petit Véhicule.
    On le rencontre aussi, mais à un moindre degré, au Cambodge où se sont mêlés bouddhisme et brahmanisme. Cette influence du brahmanisme a néanmoins existé, comme en témoignent les vestiges du passé, dans les contrées de Thaïlande (Lopburi, Phimai...) qui furent à certaines époques (XIIe s.) sous domination khmère.
    L'école du Theravâda, qui s'est développée au Sri-Lanka (Ceylan) et est aujourd'hui présente dans toute l'Asie du sud-est  et ses enseignements sont suivis par environ 100 à 150 millions de fidèles, en se référant  à la fourchette basse du nombre de bouddhistes dans le monde.
     

  • Le bouddhisme dit du "Grand Véhicule" (ou Mahayana) est apparu dès le IVe s. av. J-C. Avec ce nouveau courant, le bouddhisme originel que l'on pouvait à peine qualifier de monothéisme glisse vers une sorte de polythéisme puisque le Bouddha historique est lui-même déifié et que des sortes de "saints" lui sont adjoints..
    Dans ce courant, le Bouddha historique (Siddharta Gautama), n'est que le quatrième des 5 bouddhas de la méditation, les bouddhas incarnés qui font suite au Bouddha primitif Amitabha. Le dernier bouddha, celui de l'avenir Maitreya est représenté assis sur un siège et sous un aspect jovial et ventripotent qu'affectionnent particulièrement les Chinois, sous son nom de Milefo ou Ru-Lai-Fo (Miroku au Japon et Di-lac Bo Tát au Vietnam)...
    Le bouddhisme Mahayana fait intervenir des médiateurs, "les Bodhisattvas" (sortes de "saints") qui font l'objet d'une grande vénération puisque avec leur aide le salut est accessible aux plus simples. C'est un bouddhisme de la compassion dans lequel on peut recevoir une aide (et en apporter). Les Bodhisattvas peuvent même être représentés sous la forme féminine, comme Avalokitesvara, la déesse de la miséricorde, nommée Kouan Yin en Chine, Quan An au Vietnam  ou Kannon au Japon.
    La statuaire représentant le BOUDDHA se développe pour focaliser la piété des fidèles.
    Ce courant du bouddhisme est pratiqué surtout dans le monde sinisé: Chine, Corée, nord Vietnam, Japon. Il était présent au Cambodge ainsi qu'en Thaïlande, au XIIe s., avant un retour au bouddhisme theravana dans ces pays.
    On estime le nombre de ses fidèles de 200 à 350 millions (
    fourchette basse).
     

  • Quant au " Véhicule Tantrique, " Véhicule du Diamant" ou Vajrayana  (de yâna "véhicule" et vajra diamant") qui correspond à un bouddhisme ésotérique élitiste moins connu et moins répandu qui se greffe au bouddhisme Mahayana à partir VIIe au XIIe s. et intègre les anciens cultes tibétains bonpos, d'ailleurs on l'appelle aussi  bouddhisme tibétain ou bouddhisme lamaïste. Le Vajrayâna s'est développé en Inde avant de gagner l'ensemble de l'Asie bouddhiste. En Asie du sud-est, il a été présent durant de nombreux siècles, avant d'être supplanté par les enseignements du bouddhisme "ancien" du Theravâda.
    Il accorde une grande place à une discipline mystique exigeante. Un tel courant a peut être d'abord touché l'hindouisme. Dans cette discipline le maître ("siddha" et "sadku") guide ses disciples vers l’illumination grâce à des exercices physiques (yoga) et mentaux (méditation) rigoureux, visant à canaliser l'énergie du pratiquant afin de lui permettre de progresser plus rapidement sur la voie de l'illumination. Le but est de devenir un bodhisattva, ce qui signifie "être promis à l'Éveil". Ayant atteint l'éveil, le bodhisattva n'entre pas en nirvāna mais reste dans le samsara, afin d'aider tous les êtres à se libérer de la souffrance, dans une démarche de libération collective.
    On le rencontre au Népal, au Tibet (le Dalaï Lama) et en Mongolie. C'est à ce courant que s'apparente le "zen" japonais, héritier du "chan" chinois aujourd'hui disparu.
    Les enseignements du Vajrayana sont suivis par environ 25 à 50 millions de fidèles (fourchette basse).


    Des ambigüités voire des contradictions existent au sein de la doctrine bouddhiste.

    Le bouddhisme écarte la notion de Dieu créateur et de "cause première unique". Dans le cas du culte aux "dieux", le bouddhisme considère qu'il s'agit d'une pratique des "êtres non-instruits". Il le "tolère... Dans le cas du culte au Bouddha lui-même, il devrait s'agir seulement d'un "hommage" plus que d'un culte. On vénère celui qui a transmis l'enseignement.
    S'il n'y a pas de Dieu, comment pourrait-il y avoir des "Saints"? Pourtant cChez les bouddhistes, certains considèrent comme tels les 10 grands disciples du Bouddha et chaque grands courant du bouddhisme en fait de même pour ses grands maîtres historiques. Il est vrai qu'à l'origine le bouddhisme a été confronté à la multitude des déités du panthéon hindouiste...
    Quant aux Bodhisattvas, s'ils ne sont pas des saints, ils s'en rapprochent. Dans le bouddhisme Hinayana un bouddha avant que celui-ci n'ait atteint l'éveil tandis que dans le bouddhisme Mahayana ainsi que dans le bouddhisme Vajrayana , leur rôle est d'aider d'abord les autres êtres sensibles à s'éveiller tout en progressant lui-même vers son propre éveil définitif, qui est celui d'un bouddha. Le "Bouddha aux Mille Bras", Guanyin, la seule représentation féminine vénérée dans le Bouddhisme, est un bodhisattva.
    Et que faire des Gardiens Célestes, sortes de dieux à l'apparence démoniaque qui gardent l'entrée des temples ? La croyance bouddhiste a été influencée par l'Hindouisme (où ils portent le nom de Lokapalas). Ils veillent sur les quatre points cardinaux du monde et protègent la Loi bouddhiste. Ils habitent le mythique mont Meru aux portes du paradis d'Indra, le protecteur du bouddhisme. Les Gardiens célestes sont les acolytes d’Avalokiteshvara  ou Guanyin dont on vient de parler. À l'origine, les gardiens étaient considérés bienveillants, mais au fil du temps ils ont été représentés en guerriers menaçants vêtus d'une armure et d'un heaume ou d'une couronne. Ils ont participé à la naissance de Bouddha Gautama et soulevé les sabots de son cheval pour qu'il puisse quitter sans bruit le palais de son père à son départ pour le monde extérieur. Le chef des Gardiens Célestes, Vaisravana, veille sur le nord et l'hiver. Son nom signifie "Celui qui sait". Il est le seigneur des Yakshas, des êtres divins qui protègent et servent leur souverain. Le Gardien du sud, Virudhaka, "Le puissant", combat l'ignorance et protège l'étincelle de bonté qui brille au coeur des hommes et gouverne l'été. Au Tibet, il est souvent représenté avec un heaume en forme de tête d'éléphant. Le Gardien de l'est, Dhritarashtra, " Celui qui maintient le royaume de la Loi", règne sur le printemps et préserve l'Etat. Enfin, le Gardien de l'ouest, Virupaksha, "Celui qui voit tout", généralement représenté vêtu d'une armure et debout sur un rocher ou un tas de démons, règne sur l'automne. Dans le bouddhisme indien, on y parle beaucoup des Enfers... L'Enfer, quelle que soit la civilisation, est un symbole courant de la souffrance extrême.
     


    Dans la réalité des pratiques du bouddhisme, un véritable syncrétisme "à géométrie variable" se rencontre selon les lieux et les circonstances, du fait de l'absence de rites et de culte organisés. On trouve un mélange des divers courants du bouddhisme mais aussi de l'hindouisme (culte de Shiva, dieu de la conservation) ou de l'animisme.
    Les pratiques animistes se manifestent dans la croyance aux amulettes magiques et dans le culte domestique rendu aux "esprits du lieu".

    Ainsi, en Thaïlande, les maisons des esprits (chao thi) sont de petits édicules (que les touristes pressés confondraient avec de jolis nichoirs pour oiseaux) présents devant les habitations et magasins et orientés de telle façon qu'ils soient face à la pièce la plus importante et hors de l'ombre. L'esprit qui y habite, seigneur de la terre et du bien, est honoré régulièrement par des offrandes quotidiennes (nourriture, bombons, encens, fleurs). En Birmanie, les Esprits sont les 37 Nats.

    Dans les pays sinisés (Chine, Corée, Vietnam), le syncrétisme associe au bouddhisme deux autres doctrines ou philosophies apparues en Chine à peu près à la même époque que le bouddhisme apparaissait en Inde, le confucianisme et le taoïsme. Au Vietnam, on voit devant les commerces un autel aux génies de la prospérité...
    Au Japon, outre le bouddhisme et le confucianisme, s'ajoute la vieille religion de la nature, le shintoisme...


    La dévotion au culte bouddhiste des fidèles s'exerce de façon solitaire et se manifeste face à divers "supports" matériels tels que les tours-reliquaires "stûpas
    " nommées chedis en Thaïlande et dagobas au Sri Lanka, les autels domestiques, les temples de monastères voire les statues extérieures.
    En guise d'offrande, sans les pays du Petit Véhicule, les fidèles collent des feuilles d'or sur les statues (les plus fortunés offrent même des statues en ex-votos), déposent de jolies couronnes à leurs pieds. Dans l'ensemble du monde bouddhiste, les fidèles allument des battons d'encens et se prosternent devant le Bouddha.
    D'autres pratiques populaires sont moins religieuses et relèvent plutôt de la superstition. Par exemple, pour connaître leur destin, certains agitent des cornets remplis de baguettes devant la statue. La baguette qui en tombera leur donnera des indications sur leur avenir.

    Face à cela, le moine (que l'on nomme aussi bonze bien que le terme d'origine japonaise ne devrait s'appliquer qu'aux moines du Japon, de Chine et du Vietnam) qui n'exerce aucun sacerdoce, se borne à offrir sa vie pauvre et chaste (sauf dans certaines sectes) en exemple.

    Le moine adepte du "Petit véhicule" voyage seul ou en compagnie d’un disciple, la tête rasée, vêtu d’une simple robe orangée découvrant l'épaule droite et ne possède que son bol pour l’aumône de riz quotidienne. Du lever du soleil à midi, il mendie sa nourriture en silence (ce qui n'est pourtant plus le cas au Sri Lanka). Le jeûne bouddhique va du midi (dernier repas du jour) à cinq ou six heures le lendemain matin (rupture du jeûne)
    Respectant toute vie, le moine est végétarien. Il ne travaille pas mais consacre son après-midi à l’étude et à la contemplation.

    Peu à peu les moines se sont sédentarisés et regroupés en communautés.
    En Thaïlande, il est d'usage que les jeunes gens soit moines pendant au moins pendant trois mois, en certaines circonstances tel un deuil ou avant le mariage ou encore, de façon plus opportuniste, le temps de la saison des pluies. Dans un pays comme la Thaïlande, on compte 250 000 moines et davantage en Birmanie avec un demi-million!
    La vie monastique est accessible aux femmes qui deviennent nonnes (ou bonzesses !). En Birmanie, elles n'accèdent pas à l'ordination.

    Les monastères se recommandant du "Grand véhicule" exercent parfois des activités de type commercial, "vendant" de l'hébergement touristique, des stages divers (cours d'arts martiaux...).

    Une notion qui résume assez bien les principes bouddhistes::
    "Ce n'est pas au moine qui reçoit l'aumône de remercier mais c'est au donateur à qui a été ainsi "offerte" l'occasion de faire la charité".

    (à méditer)...


    Sous forme d'UNE ANECDOTE à propos du bouddhisme, on peut retenir l'image suivante

  • "le Petit Véhicule", c'est comme un vélo dont chaque fidèle est seul responsable pour le conduire au but,

  • "le Grand Véhicule", c'est comme un autobus avec chauffeur auquel on fait appel à plusieurs et à frais partagés...

    ET MAINTENANT QUELQUES PARADOXES...

    L'atteinte du nirvana, le salut obtenu au terme d'une vie méritoire (principalement vie ascétique et monacale) ou d'un cycle de réincarnations (samsara) aux karma de plus en plus favorables, consiste à s’évader de la fatalité du karma, en brisant le cycle des renaissances. Selon certaines écoles, cette délivrance n’est possible qu’à la mort, mais d’autres la voient dès ici-bas,  dans le "saint" dépouillé de tout besoin.
    Cette conception est issue du brahmanisme ancien (le nirvana n'était alors accessible qu'à un fidèle méritant de sexe masculin!!!) et a été reprise par les différents courants et sectes de l'hindouisme mais aussi par le bouddhisme.
    Notons, que le salut pour les chrétiens est tout à l'opposé, puisque leur foi les conduit après une vie terrestre unique suivie d'un intermède désincarné au paradis, à l'espoir de ressusciter avec un corps parfait, après la fin du monde.

    Ces deux conceptions métaphysiques, hindo-bouddhistes d'une part et chrétiennes d'autre part, révèlent chacune des paradoxes.
    Comment les partisans de la réincarnation peuvent-ils expliquer qu'il y ait un nombre suffisant d'âmes disponibles pour les réincarnations du fait du tarissement consécutif aux âmes qui se dégagent du cycle en parvenant au nirvana et surtout du fait de l'accroissement démographique d'ailleurs souvent galopant dans les pays qui confessent cette foi?
    Quant aux chrétiens, on a peine à imaginer comment pourraient tenir sur notre bonne vieille terre ces milliards de beaux et jeunes ressuscités dont les premières vies terrestres se sont éparpillées sur des millénaires de l'histoire humaine.