|
La représentation du Bouddha
La
branche Mahayana (Grand Véhicule) du bouddhisme a supplanté peu à peu
le bouddhisme originel (dit du "Petit Véhicule"), surtout dans le monde sinisé,
et suscite des pratiques culturelles et cultuelles à support figuratif
plus explicite destinées à faire naître un fort courant de dévotion bien moins
abstrait ou moins allusif que l'austère symbolisme antérieur. Le Bouddha lui-même
est déifié. C'est ainsi que la représentation humaine
du Bouddha apparaît au début du II s. après J.-C.
Deux écoles artistiques
du nord-ouest de l’Inde en revendiquent la paternité.
A cette
époque des artistes grecs venus à la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand
s'étaient installés dans cette région. Il sera fait appel à leur habileté pour
exécuter des statues de Bouddha qui se trouvent ainsi marquées par l'empreinte
hellénistique.
Selon la tradition classique, la représentation humaine
n'est pas réaliste mais idéalisée avec une recherche d'équilibre et d'harmonie.
Bouddha, qui n'est pas un dieu à l'origine d ela doctrine faut-il le rappeler,
se prête donc parfaitement à ce type de représentation. Ce n'est pas une idole
mais un symbole pour rappeler ses enseignements.
Tout comme
la doctrine bouddhiste a fait des emprunts à l'hindouisme, les artiste combineront
la plastique grecque et symbolique bouddhique indienne.
À cette époque
sont établis de façon définitive les canons iconographiques et symboliques que
respecteront ensuite toutes les images du Bouddha.
En l'absence d'images,
les canons furent établis à partir de descriptions contenues dans des textes d'où
se dégagent 32 signes principaux et 80 signes secondaires: bras très longs, doigts
de pieds et de mains d'égale longueur, protubérance au-dessus du crâne (siège
de la spiritualité), teint d'or (beaucoup de statues sont en bronze recouvert
d'or), coiffure en petites bouclettes en en dard de scorpion, touffe de poil entre
les sourcils... Par ailleurs, le visage souriant aux yeux mi-clos doit exprimer
la sérénité et la compassion.
Il est généralement représenté vêtu d'une
tunique laissant nue l'épaule droite (les moines ont adopté la même tenue). Il
est plus rarement représenté avec un simple pagne.
Des artistes ajoutèrent
ultérieurement de longs lobes d'oreilles car tous les princes (Bouddha était de
lignée royale) portaient de lourdes boucles d'oreilles. Ceci avait aussi une valeur
symbolique en exprimant son écoute.
Bouddha est représenté
en principe selon quatre types de postures: debout, assis en lotus, en marche
(innovation de l'école de Sukhothai,en Thaïlande VIII-XIIe s.) ou couché
(symbole du sage avant sa mort).
Une important symbolique réside
dans la représentation des gestes des mains:
geste
de prise de la terre à témoin, "bhumispara mudra", l'attitude la plus courante,
Bouddha assis, main gauche dans son giron et main droite sur le genou pointée
vers le sol (la déesse terre, témoin de "l'illumination").
geste
de l'argumentation, "vitarka mudra", les mains en avant et paumes vers l'extérieur.
geste de la mise en mouvement de la Roue de la Loi, "dharmacakra
mudra", les mains ramenées vers la poitrine, pouces et index joints.
geste
du don, "varada mudra", les mains près du corps et paumes en avant.
geste
de l’apaisement, "abhaya mudra", un bras replié et les paumes tournées vers
l'extérieur.
geste de la méditation, "dhyâna mudra", Bouddha
assis, les mains posées dans son giron, l'une dans la paume de l'autre.
Les lieux publics de célébration du BOUDDDHA près des pagodes,
temples et monastères sont signalés de loin par des tours-reliquaires de différents
styles selon les régions et pays " les
stûpas" nommées chedis, voire les statues extérieures.
Les élément du culte se complexifient en s'enrichissant des
médiateurs, "les Bodhisattvas" (sortes de "saints") apparut dans le bouddhisme
du "Grand Véhicule" qui fait intervenir des médiateurs, objets d'une grande
vénération populaire puisqu'avec leur aide le salut est accessible aux plus simples.
C'est un bouddhisme de la compassion dans lequel on peut recevoir une aide (et
en apporter) pour aller vers l'éveil. Les Bodhisattvas peuvent même être représentés
sous la forme féminine, comme Avalokitesvara, la déesse de la miséricorde, nommée
Kouan Yin en Chine, Quan An au Vietnam (ou Kannon au Japon). |
|