Plan de BAGAN Village de W-PWASAW Fête des novices Thazin Garden Sunset Garden Nanda Restaurant P. Shwezigon P.  GubyaukgYI P. Ananda P. Shwesandaw (carriole et coucher de soleil) P. Dhammayazika

BAGAN
Sur l'Irrawaddy (1) Pagode Gubyaukgyi(5)
Vue d'ensemble(2) Village west Pawsaw (6)
Fête des novices(3) Pagode Ananda(7)
Pagode Shwezigon(4)Carriole - coucher de soleil(8)
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LES FETES...

Au Myanmar, le Nouvel An se célèbre pendant la saison chaude, en avril, et s’appelle thingyan, ou Fête de l’Eau. La tradition veut que ce jour-là tout le monde s’arrose à pleins seaux d’eau: seuls les fonctionnaires, les femmes enceintes et les moines et les nonnes sont épargnés. C’est ainsi qu’on se nettoie des péchés de l’année qui vient de finir et qu’on accueille le Nouvel An. On lave aussi les images du Bouddha. C’est la plus grande fête du pays. Elle peut s’étendre sur trois ou quatre jours: ce sont les astrologues brahmaniques, ou ponnas, qui en déterminent la durée.

La fête du Bouddha est célébrée en mai. Elle coïncide avec la nouvelle lune de la naissance du Bouddha et avec celle où il s’est éveillé à la Vérité et a atteint le nirvana. Le jour de la pleine lune de juin, partout dans le pays, les étudiants sont testés sur leurs connaissances des écritures bouddhistes.

La période d’abstinence bouddhiste ou Carême Bouddhiste commence le jour de la pleine lune de juillet, au moment de pluies. Pendant trois mois, on commémore la conception du Bouddha, sa renonciation aux biens de la terre et son premier sermon après l’éveil à la Vérité. Pendant cette période, personne ne se marie ni ne déménage, et les bonzes ne voyagent pas.

La fête du Tirage au Sort a lieu à la pleine lune d’août. Ce sont sept jours d’aumônes et d’offrandes religieuses. On tire au sort pour déterminer qui offrira de la nourriture aux moines, les pongyis (bonzes).

Pendant la fête du canotage en septembre (ou octobre), les gens participent à des concours d’aviron à une jambe et à des régates sur les rivières et les lacs.

La Fête des Lumières, en octobre, indique la fin de la période d’abstinence et le début de la saison fraîche. On allume des lampes à huile et des chandelles dans les monastères, les pagodes, les demeures et les arbres pour célébrer la descente du Bouddha parmi les humains. C’est généralement à cette saison que les gens se marient.

Le jour de la pleine lune de novembre, se tient tous les ans un concours de tissage pour les jeunes filles à marier.

Décembre est le mois des fêtes nats.
Janvier est celui des grandes fêtes dans les temples: les gens chantent, dansent et offrent des cadeaux aux moines.

La fête des Récoltes a lieu en février (on fait alors don de la première récolte aux monastères).
Quant à celle des Pagodes, elle a lieu en mars.

cf. à ce propos l'encadré sur le calendrier.
 

...LES MARIONNETTES
ET LE THEATRE TRADITIONNEL

Le superbe théâtre de marionnettes birmanes est apparu au XIème siècle, sous le règne du roi de Pagan, Anauratha (1044-1077.) Le théâtre de marionnettes birmanes utilise 28 poupées principales (Zawgyi l'alchimiste, Naga prince des serpents,Bilu, l'ogre...), plus 8 secondaires. relatant les 547 (ou 550?) vies antérieures du Bouddha au travers des épisodes du Jataka, l'histoire du royaume birman ainsi que les fabuleuses histoires du Ramayana (une des plus anciennes légendes du monde, venue de l’Inde).

Ces marionnettes à fils sont très proches de celles utilisées dans le Nord de l'Inde. La technique d'animation est particulièrement raffinée. Par exemple, le manipulateur peut utiliser jusqu'à 60 fils.

Elles mesurent 75 cm et leur fabrication reste le privilège de facteurs spécialisés (écoles de Rangoun et Mandalay.) Les pièces très délicates (phalanges des doigts, double anneau de l'articulation du cou, menton et langue articulés, chevilles mobiles, yeux de pâte de verre ) sont sculptées dans du bois léger et assemblées par des liens végétaux finement tressés. La chevelure est faite de cheveux humains.

L'orchestre traditionnel qui accompagne chants, danses et spectacles est composé d'une quinzaine d'instruments : carillons de gongs (kyay naung), harpe au son doux aux cordes en soie ajustées à un cadre qui évoque la cambrure d'une queue de poisson ou la forme d'une barque (saung kauk), xylophone à lames de bambou (pattalar), hautbois au son nasillard (nhe) proche du shenaï indien, flûte en bambou (palway), cythare dont la caisse de résonnance est sculptée en forme de crocodile (mechaung), gros tambour (pat ma), tambours de différentes tailles, castagnettes en bambou (wa letkok), petites cymbales (yagwin), grosses cymbales (lakwin), violon à trois cordes (thro).

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Etape précédente : Mandalay
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Levés dès 6 heures, nous quittons l'Emerald Land une heure plus tard. C'est déjà la procession des moines en train de collecter l'aumône près d'un petit marché installé en bord de rue.

Puis nous retrouvons à nouveau l'embarcadère sur les rives de l'Irrawaddy. Des bagagistes effectuent le transbordement acrobatique de nos valises à bord du bateau car c'est un autre bus qui nous attendra à Bagan...

Nous allons naviguer avec le même bateau qu'au cours de la matinée précédente mais, cette fois-ci, c'est pour la journée entière. Plus chanceux que d'autres voyageurs partis en novembre avec le même voyagiste, notre bateau n'aura pas à prendre des passagers d'un autre bateau avant de tomber lui-même en panne!

Nous appareillons à 7h30 pour descendre la rivière sur quelque 200km (on trouve curieusement plusieurs fois mentionnée la distance de 330km). Il fait encore bien frais à cette heure matinale...
Je présente à nouveau le bateau qui nous a déjà transportés dans notre excursion d'hier matin. C'est un vieux bateau tout en bois, une sorte de jonque à moteur, réservé à notre petit groupe de 30 qui occupe à la fois le pont supérieur (en partie bâché) tandis que le pont couvert va nous servir aujourd'hui de salle à manger rustique... alors que deux ou trois fois plus de passagers locaux pourraient sans doute y trouver place.


Premières heures de navigation intéressantes: petit bateau traversier surchargé d'une quarantaine ou d'une cinquantaine de passagers debout, trafic fluvial divers, colline de Sagaing et aperçu de quelques unes de ses 600 pagodes dorées (dans la page consacrée à Mandalay, nous avons évoqué ce site non visité), ponts d'Ava, villages de pêcheurs, zébus au bain avec leur charrette...

Pont sur l'Irrawaddy 
Colline de Sagaing


En fonction du spectacle à observer et de notre recherche d'ombre, nous nous déplaçons d'un bord à l'autre sur le pont supérieur sans avoir conscience qu'un soutier veille au niveau du pont couvert à ce que l'embarcation de prenne pas de la gîte. Comment? Tout simplement en déplaçant nos valises sur le bord opposé!

Nous nous faisons allégrement dépasser par des bateaux en acier, plus imposants et plus rapides, qui doivent transporter 60 ou 80 passagers (ou plus?) en 10 heures entre Mandalay et Bagan. Quant aux slow-boats, les bateaux-bus locaux, partis très tôt le matin pour assurer des escales dans les villages en14 heures de trajet, ils nous avaient précédés malgré tout et nous ne les rattraperons pas! Nous serons dans la moyenne avec 12 heures de trajet.

Midi, c'est l'heure d'un repas simple mais bon et copieux : soupe et riz, 3 plats et fruits en dessert (banane et orange). Le repas nous est servi au niveau du pont couvert qui comme par enchantement s'est transformé en salle à manger avec des tablées de 8 personnes...
Su Su vigilante à ce que les restaurants ne nous servent pas de crudités, nous (r)assure qu'il n'y a pas de risque à en consommer sur le bateau car les légumes y sont lavés à l'eau en bouteille (purifiée)! D'ailleurs, certains d'entre nous ont été témoins des préparatifs...

N'aurait-il pas été possible d'abréger cette lente navigation en rejoignant le plancher des vaches du côté de Sameikkon ou de Myingyan?

L'après-midi se poursuit tranquillement et oisivement, un peu monotone, occupés à remplir des grilles de jeu, à lire, à papoter, à se dorer au soleil ou à piquer un petit somme... jusqu'à ce que Sylvie sonne le branle-bas de combat car cette vie semble bien trop monotone pour cette animatrice née. Nous sommes mis au défit de retrouver les prénoms des uns et des autres et de se souvenir de qui vit avec qui dans les couples... On a la mémoire pour ça ou on ne l'a pas du tout comme on pourra le constater...

Que se passe-t-il pendant ce temps là autour de nous ?
Villages comme assoupis autour de leur petite pagode, caravane de buffles d'eau montés par leur bouvier, sur l'eau: barques de pêcheurs, chalands et radeaux géants... A tribord, confluence avec la rivière Chindwinn.


17 heures, le soleil approche de l'horizon, juste à la proue du bateau sur cette partie de l'Irrawaddy où nous faisons cap vers l'ouest. C'est parti pour une heure de spectacle sur un coucher de soleil que chacun essaie de mettre en boîte avec plus ou moins de sens esthétique, en jouant avec le contre-jour sur un pont métallique qui se profile juste au moment idéal.



Sur l'Irrawaddy

18h15, il fait totalement nuit et nous avons encore une heure de navigation. Certains s'inquiètent un peu du fait de naviguer dans de telle conditions sur un bateau qui n'a ni instruments ni signalisation et sachant que nous sommes susceptibles de croiser d'autres embarcations dans les mêmes dispositions.
Inquiétude inutile puisque nous arrivons à bon port à 19h15.
Ayant échappés à la toujours possible panne, il nous a fallu 12 heures pour parcourir les quelque 190 ou 200km qui séparent Mandalay de Bagan et dans ce sens le courant est porteur! Nous sommes sans doute les bons derniers.
"Quais" toujours aussi rudimentaires de Aye Yav, le port de Bagan, et les bagagistes doivent porter nos valises sur quelques 200 mètres jusqu'au bus.


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BAGAN, ancienne capitale du Royaume de PAGAN (849 à 1287)
(liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO
établie en 1996)

Nous passons dans nos chambres à l'hôtel Thazin Garden dans le Nouveau Bagan (Bagan Myothit), au sud de l'Ancien Bagan. C'est l'hôtel le plus confortable et le plus agréable que nous aurons eu dans le circuit: chambres propres, spacieuses, bien décorées (ombrelles, lampions).

Autre surprise plutôt agréable à première vue, le périmètre de l'hôtel est construit dans la zone archéologique avec des stupas autour et même un dans son périmètre! Le dîner est même au pied de ce dernier... Dîner auquel des moustiques s'invitent.
Mais réflexion faite, est-il normal qu'un riche homme d'affaires de Yangon s'approprie ainsi un patrimoine historique? Cela me rappelle l'hôtel-
hacienda Posada Chichen-Itza qu'un américain avait installé en plein site de Chichen-itza au Mexique.
Autre mauvaise surprise, un monsieur fait s'exhiber trois "femmes-girafes" (sous-groupe ethnique Padaung des Karens) en dehors de tout contexte puisque l'on est loin de leur région. Une seule à l'air authentique. Leur chant triste est à l'avenant de ce qu'exprime leur visage... Assises sur des tapis, quand elles ont fini de chanter, l’une tisse, les autres vendent des bijoux....
Bonne nuit à l'hôtel avec cependant la mélopée des moines qui commencent à réciter les soutras vers 5 heures 30 et il semble que ce soient les nonnes qui prennent le relais vers 7 heures mais là il n'y a plus de dommage puisque le lever était fixé à 6h pour un départ à 7h car nous aurons un programme très chargé.

 

Point d'orgue du voyage qui ne peut laisser indifférent, Bagan ou Pagan, fondée par les Möns en l’an 107, se trouvait par la suite dans le royaume des Pyus jusqu'à leur absorption par les Bamars qui choisirent alors de créer ici la capitale du royaume birman au IXe s. puis ce fut la capitale du Premier Empire Birman entre le XIe s. et le XIIIe siècle. Le site eu la chance de ne pas être détruit par les Mongols lors de leur invasion en 1287.
La population profite de la notoriété du site, 85% vit du tourisme, ce qui est une chance car l'agriculture (arachide, sésame) n'est pas très productive dans cette région au sol sableux et au climat assez aride.

UNE MAJESTUEUSE VUE D'ENSEMBLE

Considéré comme l'un des sites archéologiques majeurs en Asie du Sud Est, au même titre que Angkor Wat au Cambodge ou Borobudur à Java, le site de Pagan défie le temps et témoigne de l'attachement d'un peuple à la foi bouddhique et de sa grande ferveur religieuse. Les ruines s'étendent sur 41km² (on peut trouver aussi 52km²?) sur la rive gauche de l'Irrawaddy.
En 1990 les autorités ont fait place nette en expulsant les 5200 personnes qui résidaient dans le site en habitat diffus.

A Bagan (ou Pagan), nous allons parcourir un site extraordinaire puisque l'on y dénombre plus de 2 400 pagodes (on peut lire aussi, modestement, 2219 pagodes ou,  beaucoup plus ambitieusement, 5 000 mais alors peut-être compte-on alors séparément chaque stupa et pagodon et la moindre ruine à peine visible ?) et édifices religieux. Mais c'est là une infime partie de la richesse monumentale qui fut celle de ce site qui en comptait 13 000 au IIe s. Beaucoup ont disparu suite aux crues de l'Irrawaddy et aux séismes (celui de 1975 provoqua encore des dégâts). C'était quasiment le seul lieu touristique visité avant 1996, lorsque les visas touristiques n'étaient accordés que pour une semaine.

On reste stupéfait devant un site d'une telle splendeur non inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO (seulement sur la liste indicative de 1996).

Cela résulte en autre, d'un bras de fer avec les autorités qui ont voulu procéder à leur guise à des aménagements discutables (restaurations fantaisistes, terrain de golf, tour d'observation de 61m de hauteur) sur le site, au mépris des règles de bonne conservation du patrimoine... si bien que les experts et archéologues internationaux se sont retirés en 1993. La junte a aggravé la situation, en entreprenant la reconstruction d'un palais.
Mais quand même, lorsqu'on voyage, on observe bien d'autres dérives sur des sites qui figurent pourtant en bonne et due place sur la liste...

 

Une vue d'ensemble exceptionnelle depuis la Pagode Dhammayazika

Su Su a eu la judicieuse idée de faire commencer la visite par la Pagode Dhammayazika, située au sud-ouest, ce qui offre l'avantage à cette heure matinale de voir s'éclairer les autres pagodes. Spectacle féerique auquel prennent part également les passagers de 5 montgolfières "BB - Balloons over Bagan") qui, venant du nord, évoluent en notre direction.

On ne nous pas proposé cette option, hors de prix au demeurant, avec 290$ en haute saison (il n'y a pas de vols dans les saisons chaude puis pluvieuse, de début avril à fin septembre) pour moins de 5 personnes.
Il est vrai qu'ici il n'y a aucune concurrence contrairement à ce qui se fait dans d'autres régions du monde, comme en Cappadoce (au moins 3 compagnies) à un tarif moitié moindre, sans parler de Louxor encore bien moins cher (50 à 80€). Bref, ici, ce sont carrément les tarifs européens! A qui cet argent profite-t-il? A la société anglaise exploitante ou, comme d'autres le suggèrent, à la junte?

A perte de vue, stupas, pagodes et monastères par milliers dont la plupart remontent aux XIe-XIIIe s., émergent ici et là.

Dans un regard à 180°, on embrasse quelque 50 édifices ou groupes d'édifices noyés dans une brume romantique à souhait. Cette brume masque à peine la malheureuse tour d'observation installée par les autorités au nord de la zone. En revanche, on domine un monastère tout proche.
Après cela, intéressons nous un peu à la pagode sur la terrasse de laquelle nous sommes grimpés. Cet édifice imposant est original par sa base pentagonale, en rupture avec l'architecture d'inspiration indienne à plan carré. Du coup, ce lieu de culte de la toute fin du XIIe s. intègre un cinquième Bouddha, outre les trois précurseurs et le Bouddha historique, il s'agit du Bouddha de l'Avenir ou du Futur, Metteya.
Sur les côtés des terrasses pentagonales on peut admirer de superbes carreaux de céramiques présentant des scènes bouddhiques mais dans un style nettement hindouiste (postures des personnages). De ces terrasses sortent également de jolies gargouilles à forme d'oiseau.

La cloche du stupa a été restaurée par les autorités mais on voit que le travail serait à reprendre. Non seulement la dorure disparaît mais le support en laque se décolle en grandes plaques. Su Su nous explique qu'en effet pour protéger le substrat en brique et éviter que l'humidité ne décolle l'or, une sous couche de laque doit être appliquée.

 

 


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Fête de prise de robe des Novices (Shinpyu, cérémonie de "Noviciation") et de percement d'oreilles des filles

Prenant la direction du village de Myinkaba (ou Myin Ka Par), au bout de 10 minutes de route nous tombons sur les préparatifs de fête villageoise. Quelle aubaine!
Un chapiteau doré a été installé et on voit qu'un défilé se prépare.
Il est vrai que nous sommes en plein dans la période du Festival de la Pagode Ananda qui qui se déroule du 5 au 31 janvier (avec des chants, danses, théâtre, caravanes de chars à boeufs...).

BAGAN - Fête des Novices et du Percement des Oreilles  
BAGAN - Fête des Novices et du Percement des Oreilles  
BAGAN - Fête des Novices et du Percement des Oreilles 
BAGAN - Fête des Novices et du Percement des Oreilles

Su Su nous explique rapidement qu'il s'agit d'une Fête de prise de Robe des Novices comme il s'en déroule épisodiquement dans les villages. On est au deuxième jour de fête, la veille avait eu lieu le banquet auquel les familles avaient convié parents et amis tandis qu'un repas est offert aux moines. Aujourd'hui a lieu le défilé solennel tandis que l'après-midi les jeunes novices, entre 5 à 15 ans (d'autres sources réduisent la fourchette: entre 9 et 12 ans) vont se rendre au monastère où on va leur raser les cheveux, et leur faire revêtir leurs habits après une toilette. Ils passeront quelques jours (une semaine) au monastère avant de retourner dans leur famille. Ce n'est qu'à 20 ans que se fait l'entrée durable, voire définitive au monastère.

Nous assistons aux derniers préparatifs avec rectification de coiffure et de maquillage à tel point que l'on a du mal à distinguer les garçons des filles. Ambiance de première communion en somme. Tout le monde est très ému, enfants et mamans. Fiers, les papas et mamans et nettement moins les enfants!

Les garçons sont vêtus comme des princes pour rappeler la jeunesse du Bouddha, fils de roi. Ils montent un cheval (s'ils étaient riches ce serait sur un éléphant tandis que dans les villes ils sont sur le plateau d'un pick-up) tandis qu'un "serviteur" les abrite sous une ombrelle d'honneur. Mais notre attention est attirée par de tous petits bouts de choux et même par la présence de fillettes. En fait pour les plus petits garçons, ce défilé n'est qu'une sorte de répétition festive tandis que les petites filles, pour ne pas être en reste, sont déguisées en princesses et auront la cérémonie des oreilles percées afin de pouvoir porter leurs premières boucles d'oreilles. Ces demoiselles sont véhiculées non pas dans des carrosses mais dans des charrettes tirées par des paires de boeufs ou plus exactement de zébus.

 


 

Le cortège mis en place se déplace dans l'ordre suivant, pour autant que je m'en souvienne: les grands-pères en voiture décorée, les grands-mères également en voiture puis, à pied, la reine de beauté, "le sponsor", les parents, les jeunes filles portant des offrandes et les huit objets indispensables pour l’entrée au monastère, les princes novices sur leur monture et les princesses en charrettes. Un véhicule assure également la sonorisation et est accompagné de danseurs.
Cet intermède aussi plaisant qu'imprévu nous a occupés une heure.

Nous reprenons la route pour un court trajet de 10 minutes afin de nous rendre à l'atelier de laque Maung Aung Myin, au village de Myinkapar. Nous allons y passer près d'une heure.
La confusion la plus totale règne sur l'emploi des genres. Wikipédia emploie "le" pour désigner la substance et "la" pour désigner la technique mais sans rester cohérent par la suite. Le site http://www.ici-japon.com donne une explication diamétralement opposée...
Bref passons sur ces chinoiseries.

BAGAN - Atelier de laque BAGAN - Atelier de laque BAGAN - Atelier de laque BAGAN - Atelier de laque 

Une présentation très intéressante de techniques nous est faite par une jeune femme parlant parfaitement le français qu'elle a étudié en Alliance Française. Sans rentrer dans les détails, voici quelques éléments d'information que j'ai pu retenir. Trois types de supports sont susceptibles d'être laqués. Le plus délicat et donc le plus coûteux porte sur les récipients de vanneries en crin de cheval qui conserveront leur souplesse. Les récipients en vannerie de lamelles de bambou constituent la catégorie la plus courante (bols). Enfin, les panneaux de bois sont utilisés pour les objets comportant des angles (plateaux, boîtes carrées). La gravure de motifs minuscules exécutés à main levée nécessite une extrême minutie. Pour y parvenir, il faut suivre, parallèlement à l'enseignement scolaire, un apprentissage de 5 années qui commence par "des pages d'écriture" ou plutôt de calligraphie sur des cahiers!
La laque (ou le laque) est la résine du laquier qui, appliquée à plusieurs reprises en minces couches, a pour effet de rendre imperméables les objets qu'elle recouvre. De plus elle résiste aux insectes et garde en toutes occasions sa flexibilité. On peut en faire un usage alimentaire et elle supporte le lavage.
Pour les objets complexes, le travail peut se répartir sur sept mois car entre chaque application, il faut laisser un temps de séchage de cinq jours, en sachant que les faces internes et externes ne peuvent pas être réalisées en même temps. Les couleurs (à base de pigments minéraux) déjà appliquées sur les laques décorées doivent être protégées par une gomme d'accacia lorsque l'on applique une nouvelle couleur.
Idée prix? Une boîte à bétel souple (sur base en crin) peut coûter 130$, d'ailleurs ces précieux objets sont présentés en vitrine!


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Pagode Shwezigon

Pagode Shwezigon Pagode Shwezigon 
Pagode Shwezigon Pagode Shwezigon

Etape suivante, au nord du site, près de la ville de Nyaung U (au nord-est de Bagan), pour la visite de la Pagode Shwezigon, au dôme recouvert d'or et dont l'origine remonte au milieu du XIe s. Avec ses 61 mètre de hauteur, contre les 98 de la pagode  Shwedagon (Rangoun), elle reste quand même imposante. C'est la quatrième pagode d'or ("shwe" signifie "or") la plus sacrée du pays après Shwedagon de Rangoun, Shwemawdaw de Bago (ou Pegou) et Mahamuni de Mandalay. Elle a été élevée à l'initiative de Kyanzittha, fils de Anawrahta (le fondateur du Premier Empire) pour accueillir une copie de la dent du Bouddha de Kandy (au Sri Lanka). L'emplacement fut choisi par son éléphant blanc qui s'agenouilla ici alors qu'il ramenait un os frontal du Bouddha.


Chacun des quatre escaliers d'accès conduit devant un Bouddha de bronze de 4m de haut et creux (obtenu par martelage et non par coulage) datant du XIIe s. Sur les côtés des trois terrasses carrées sont insérées des plaques de céramique émaillée relatant les 547 vies antérieures du Bouddha tandis qu'aux angles et au milieu de chacun des côtés veillent les huit animaux planétaires dédiés à chacun des huit jours que compte la semaine birmane... Le stupa est moins élancé que celui de Shwedagon que l'on a admiré à Rangoun. Au pied s'élèvent des bols à aumônes en pierre, des arbres métalliques (la région est aride), des temples et pavillons. Côté est, au pied du stupa, une petite cavité de 10cm de diamètre remplie d'eau fait miroir permettant de voir le reflet de l'ombrelle sommitale, le hti, sans renverser la tête, détail important pour un souverain qui ne peut pas prendre le risque de voir sa couronne tomber à terre...

A l'est, un petit escalier conduit à un temple où sont vénérés deux nats, les "esprits" protecteurs de la pagode, un père et son fils. Paradoxe bouddhico-birman, la tradition veut que le fils soit plus âgé que le père car ici on considère que c'est le temps à partir de la conversion qui compte, or le fils s'était converti au bouddhisme avant son père. CQFD.
Nous ignorerons le temple dédié aux 37 nats mais nous passerons dans divers petits temples : Bouddha assis et ses 5 premiers disciples, un Bouddha "moderne" debout, avec manteau brodé et couronne, Bouddha couché, personnages rencontrés par le jeune prince Siddhartha Gautama: le vieillard, le malade, la mort et un moine mendiant, rencontre qui scellera le destin du futur Bouddha, le faisant renoncer au monde, aux richesses et même à sa famille...

Pas le temps d'aller de faire un tour au marché de Nyaung Oo !


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Pagode Gubyaukgyi

Un court trajet nous amène à la Pagode Gubyaukgyi (ou Kubyaukgyi ou Gubyaukgne), près du village de Wetkyi-in. Ce temple de style Môn du début du XIIe s., ressemble par son sikkhara (sa flèche) au temple Mahabodi de Bodh Gaya en Inde (le lieu où le Bouddha reçut l'illumination). On perçoit l'influence des marchands tamouls qui parcouraient alors la contrée. Un mandapa (porche) orienté à l'est précède un vestibule couvert de peintures. Peu éclairé, on a l'impression de rentrer dans une grotte. Le Bouddha assis est dans la posture de "prise de la terre à témoin". Les murs portent des fresques (544 ou 547) d'origine, les Jakatas relatant les vies antérieures du Bouddha. Au-dessus on peut voir des représentations de bodhisattvas, des sortes de saints ayant atteint l'Eveil qui sont vénérés dans le bouddhisme Mahayanan ("Grand véhicule"). Une partie a été prélevée par un archéologue allemand au XIXe s. pour être exposée au musée de Hambourg. La voûte est ornée de médaillons très ouvragés portant au centre une image du Bouddha assis.

BAGAN - Pagode Gubyaukgyi BAGAN - Pagode Gubyaukgyi BAGAN - Pagode Gubyaukgyi BAGAN - Pagode Gubyaukgyi

Pour protéger ces précieuses peintures, en partie restaurées par l'Unesco, les photographies sont interdites, même sans flash. En toute bonne foi n'ayant pas vu le panneau, je me suis fait réprimander...

 

Petit trajet et il est 13 heures; l'étape restaurant Sunset Garden, sur le rivage de l'Irrawaddy s'avère bienvenue.


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Village de West Pwasaw

BAGAN - Village W-Pasaw BAGAN - Village W-Pasaw

Après le repas, vers 14 heures, le bus nous conduit au village de West Pwasaw, Su Su proposant cette visite à la place de celle de la Pagode Htilominho (début du XIIIe s.) qui figurait au programme. Sans doute a-t-elle peur que nous saturions d'autant qu'on l'apercevra lors de notre promenade de fin d'après-midi en "calèche" ou plutôt en carriole. La visite s'effectuera en une demi-heure, de 14h30 à 15h.

Dans ce village aux maisons sur pilotis, on peut voir différentes activités: séchage des jujubes, hachage de fourrage selon deux techniques différentes... Activités de type artisanal également: filature, vannerie (en crin) pour laquage... Femme portant un fagot sur la tête ou une autre femme se lavant les cheveux tout en berçant un enfant... Visite de l'intérieur d'habitations... Le sol est recouvert de tatamis en bambou tressé. De même, les lits sont constitués d'un simple plancher surélevé.

Une affiche met en garde, et les habitants et les touristes occidentaux, contre la traite des êtres humains et la pédophilie. Ce document fait allusion à un Allemand qui a été emprisonné après un acte répréhensible commis ici l'an dernier.

Visuellement, on peut facilement distinguer les habitations des villageois les plus riches: les claies de bambous servant de murs sont neuves et présence de paraboles pour la TV. Certaines maisons sont construites de façon moderne, directement sur le sol, ce qui n'est pas forcément la meilleure solution en cas d'inondation.


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Pagode Ananda

BAGAN - Pagode Ananda BAGAN - Pagode Ananda 
BAGAN - Pagode Ananda BAGAN - Pagode Ananda
Pagode Ananda - Bouddha Kassapa Pagode Ananda - Bouddha Konagamana 
Pagode Ananda - Bouddha Kakusanda Pagode Ananda - Bouddha Gautama

Une demi-douzaine de kilomètres plus loin et une demi-heure plus tard nous débarquons du bus pour visiter la Pagode Ananda, bijou de l'architecture birmane, le plus célèbre, le plus prestigieux de Bagan et le plus vénéré avec ses statues de Bouddha et ses peintures datant du XIIIe siècle dépeignant la vie quotidienne dans le royaume. Même des religieuses catholiques en habit gris sont en visite dans ce "temple païen".

C'est un temple de style himalayen bâti au tout début du XIIe s., surmonté d'un sikhara recouvert d'or reconstruit après le séisme de 1975 au-dessus de trois terrasses. Mais un ravalement des quatre façades blanches passées à la chaux serait déjà nécessaire.
Si l'on fait abstraction des quatre galeries qui donnent à l'édifice un plan en croix grecque, la construction s'inscrit pratiquement dans un cube parfait: base carrée de 53m de côté et pointe de la flèche dominant la plaine du haut de ses 51, 52 ou 55m (?).
Au centre de l'édifice, sur chacun des côtés, quatre niches immenses accueillent des statues dorées du Bouddha debout de 9,50m de haut. Ces statues sont en teck recouvert de stuc, c'est pourquoi deux (est et ouest) ont été remplacées à la suite d'un incendie. La galerie qui parcourt les quatre côtés de l'édifice est ornée de niches contenant de sculptures en grès qui ne sont pas sans rappeler l'Inde.

Nous commençons par le sud avec le Bouddha Kassapa en position du sermon qui apparaît souriant et amical vu de loin. A l'opposé, au nord, se dresse le Bouddha Kakusanda également en position du sermon. L'est nous montre le Boudhha Konagamana, bras pendants. A l'ouest, on arrive au Bouddha Gautama, les mains ouvertes tournées vers l'extérieur dans un geste de protection; deux statues de ses nouveaux adeptes sont agenouillées à ses pieds.


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En carriole jusqu'au coucher de soleil

BAGAN - en carriole parmi les pagodes BAGAN - en carriole parmi les pagodes BAGAN - Pagode Shwesandaw
BAGAN - Pagode Shwesandaw

Il est déjà 16 heures et aussitôt après cette visite nous avons rendez-vous avec nos cochers pour une promenade en "calèche rustique" (sans suspension) d'une heure, au trot sur les petits chemins serpentant parmi les beaux temples du site, notamment à l'est et au sud Vieux Bagan: pagodes tardives Htilominlo (XIIe s.) -que nous devions visiter mais que la visite du village W-Pasaw a remplacé- , Sulamani (fin XIIe s.) et Mingalazedi (fin XIIIe s.), l'impressionnante Dhammayangyi (temple fortifié du XIIe s.)... pour se terminer une heure plus tard au pied de la pagode Shwesandaw pour assister au coucher de soleil sur la plaine.

C'est aussi l'occasion de voir de près les cultures et parfois les paysans au travail. Champs de haricots nains à longue gousse, courges, arachide, sorgho (? pour le cocher il s'agit de maïs). Quant au riz, il a été récolté et les prochaines semailles attendront les pluies car dans cette région à sol sableux et au climat assez sec, on n'en fait que deux récoltes par an. De même le sésame a déjà dû être récolté. En cours de trajet nous rencontrons aussi les chars et les zébus enrubannés que nous avions vus lors du défilé du matin...

Mais arrivons-en à la pagode Shwesandaw. Elle date du XIe s. et possède une base pentagonale.
Des escaliers très raides (marches hautes et étroites) sont encore autorisés (on peut se demander pour combien de temps) pour donner accès à la cinquième terrasse d'où l'on peut admirer le coucher du soleil. En attendant, on peut prendre quelque points de repères: d'abord en ombre chinoise, donc à l'ouest, la Pagode Mingalazedi (XIIIe s.), "la Bénédiction" ou "le porte-bonheur", immanquable au nord-ouest une très grande (61 ou 63 m) pagode blanche du Vieux Bagan, Thatbyinnyu (XIIe s.). Vers la droite, donc au nord, on voit un peu plus éloignée, la pagode Ananda que nous avons visitée en début d'après-midi. Vers le nord-est, dans le lointain, la tour d'observation et, un peu plus proche, la pagode pyramidale en brique Sulamani (XIIe s.). Enfin, au sud-sud-est, la pyramide grossière de la pagode Dhammayangyi (XIIe s.)...

17 heures, il faut encore attendre une bonne demi-heure pour assister au coucher du soleil mais les bonnes places sont déjà prises d'assaut. Le spectacle crépusculaire qui embrasse une grande part des sites de Bagan dure une quinzaine de minutes. Pour la redescente, il faut être patient pour éviter la bousculade.

 

NUANG U - restaurant Nandar

Vers 1h30, nous nos rendons au restaurant Nanda (ou Nandar) à Nyaung U pour un dîner-spectacle de marionnettes birmanes. Ici pas de plateau tournant à la chinoise mais un plateau individuel laqué (daung lan) à 9 cases, dont une pour le riz et une autre pour faire nos petits mélanges sur un morceau de feuille de bananier...

Le grand espace de restauration couvert accueille plusieurs scènes et le spectacle nous arrive vers 19 heures. Bien que nous soyons en bonne place, je suis mal équipé pour prendre des photos d'objets très mobiles dans un espace peu éclairé. Les 28 marionnettes, y compris un cheval, sont animées par trois ou quatre manipulateurs dont les bras se croisent et se décroisent derrière les décors, sans s'emmêler les fils.
Nous avons fini le repas avec une banane copieusement flambée.

Après cette journée bien remplie, c'est avec plaisir que nous retrouvons nos lits au Thazin Garden, des lits que le personnel de ménage a décorés avec de vrais faux pétales de "fleurs" de bougainvillier. L'attention est bonne mais la qualité du ménage en pâtit un peu...


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BIRMANIE (MYANMAR)