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Le trajet de trois quarts d'heure entre l'aéroport et notre hôtel
nous donne un premier aperçu du pays. De nombreuses voitures et camionnettes
alors que l'on imagine ce pays encore très rural et sous équipé.
En fait Rangoun (Rangoon en version anglophone) compte au moins 4,5 millions d'habitants soit près de 10% de la population du pays.
Notre
première impression est de se retrouver dans une sorte de ville-jardin,
très arborée. De sorte que l'on ne perçoit pas bien où
commence la ville et où finit la campagne. Mais rien à voir avoir
les cités-jardins britanniques, ici la végétation est livrée
à elle même tandis que la voirie manque d'entretien, ce qui n'est
pas sans nous rappeler l'Inde.
C'est aussi l'occasion de capter les premiers
sourires et saluts spontanés de la population, des moines en robe pourpre
avec leur bol à aumônes, des vieux bus et des camionnettes pick-up
tout aussi bondées de passagers jusque sur les marchepieds et le toit,
des pagodes (temples) et stûpas (reliquaires), des drapeaux bouddhiques
un peu particuliers dans le choix des couleurs puisque le safran est déplacé
et le jaune disparaît au profit du rose! L'explication plausible à
ce sujet ne serait-elle pas l'existence d'importantes communautés de nonnes
dont on reparlera plus tard.
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Ici des villas cossues protégées par des clôtures surmontées de piques ou de barbelés, signes de propriétaires aisés qui détiennent sans doute de l'or puisque dans ce pays on ne fait pas confiance aux banques qui rémunèrent très peu l'argent déposé lorsqu'elles n'ont pas tendance à faire faillite. Bref, un excellent moyen de signaler sa bonne fortune à l'attention des voleurs!
Là des immeubles collectifs, genre HLM des années 1950-60, aux façades lépreuses et noirâtres. Ils voisinent parfois avec des immeubles en cours de construction, visibles derrière des échafaudages fait de tiges de bambou. Plus loin, de grandes cocardes jaunes accrochées au portail d'une villa signalent probablement quelques festivités familiales autour d'un mariage.
Aux
carrefours, des panneaux géants dédiés à la publicité
vantent les dernières modes vestimentaires (dont des habits traditionnels
de mariage), les écoles et instituts privés... Les trottoirs sont
parfois occupés par le modeste étal d'un marchand de fleurs ou de
fruits... Plus surprenant, dans cette ville comme au long des routes de ce pays,
on peut voir des jarres remplies d'eau et des gobelets mis à la disposition
des gens pour se désaltérer...
Autre étrangeté
pour un pays de cette région, en voie de développement qui plus
est, aucun deux roues à l'horizon, motorisé ou non... contrairement
à ses voisins du Vietnam ou de Thaïlande où c'est une vraie
marée pétaradante. L'explication: c'est qu'à Rangoun ils
sont tout bonnement interdits! Mais on en en verra ailleurs...
Quant aux véhicules, il faut dire que la plupart sont de seconde main, pour ne pas dire davantage, beaucoup venant du Japon où l'on conduit à gauche, ce qui explique que 90% des véhicules ont le volant à droite, ce qui n'est pas particulièrement commode pour les dépassements puisque ici, depuis 1975, on est passé à la conduite à droite ...sur directive du général-président d'alors... Une révolution dans une ancienne colonie britannique! Pas commode non plus et même dangereux pour les passagers des bus qui doivent descendre des véhicules coté circulation mais dans nos bus à touristes, l'aide-chauffeur veille au grain ou plutôt sur notre sécurité. Sur les 7 bus que nous utiliserons, tous ont eu une première vie japonaise et un seul avait le volant à gauche.
Nos bus disposent de clim qui fonctionne mais souvent sur un mode "tout ou rien" tandis que les mécanismes de fermetures des bouches de ventilation sont déglingués (Pierre et Jany en voyageurs expérimentés et astucieux se sont munis d'adhésif pour emballage afin de les obstruer).
Rapide passage à l'hôtel
pour adapter nos tenues aux conditions climatiques locales. On peut dire qu'il
se situe en centre ville, à 3-4km de l'ancien centre colonial, situé
au sud, et à moins d'un kilomètre de la fameuse pagode Shwedagon,
également au sud.
L'hôtel Yuzana dut être
un bel hôtel pour ce pays il y a une vingtaine ou une trentaine d'années...
mais il n'a sans doute jamais connu de travaux de maintenance dignes de
ce nom. Mais le prix affiché est quand même de 36US$ (et même
54$ en chambre dite Deluxe).
Le premier regard dans son vaste hall peut encore
donner l'illusion mais il suffit d'aller au coin salon et de voir les fauteuils
défoncés en skaï pour la perdre. Les ascenseurs fonctionnent
quand même et heureusement car l'établissement comporte dix niveaux.
En étage, grosse surprise: on accède aux chambres en empruntant
des couloirs labyrinthiques et sinistres, aux issues de secours non signalées
et cadenassées, à la moquette grise et décollée, envahis
de matelas abandonnés là, "surveillés" par un personnel
aussi pléthorique que désoeuvré et qui dormira là,
sur ces matelas... Une impression d'univers à la soviétique dont
le temps serait suspendu!
L'arrivée dans les chambres n'est pas plus
réjouissante.
Notre chambre au 6ème est immense et deux lits
ont été repoussés dans un coin, les lames du parquet en chevrons
à bâtons rompus se décollent, la peinture s'écaille,
les rideaux sont sales, l'eau chaude semble inaccessible mais les prises de courant
fonctionnent... La salle de bain est à l'avenant, triste et sale, lunette
de WC fendue et recollée au ruban adhésif...
La vue extérieure
depuis notre chambre est tout aussi déprimante: l'arrière-plan ne
révèle aucune pagode mais c'est surtout une arrière-cour
crasseuse et les façades noirâtres des autres ailes de l'hôtel
qui attirent l'attention. On devine au-delà un bidonville avec des abris
recouverts de bâches, sans électricité... La misère
qui côtoie le luxe doré et démesuré de la pagode Shwedagon
que quelques uns d'entre nous auront loisir d'admirer ce soir, illuminée
et resplendissante dans son habit de dorure en guise de consolation pour leur
"mal-logement".
Sur le pas de notre porte, dans le couloir, un employé
est installé à une petite table et semble préposé
à la tenue de mystérieuses écritures. Note-t-il nos allées
et venues ou l'horaire du personnel de ménage? Est-il à notre disposition
pour satisfaire telle ou telle demande ou répondre à nos réclamations
(on se demanderait bien comment!)?
Bref,
une entrée en matière pas très positive...
Pourtant
cet hôtel est la propriété de Htay Myint, l'un des plus riches
hommes d'affaires birmans, de connivence avec le régime militaire et d'ailleurs
candidat du parti de la junte l'USDP ("Union Solidarity and Development
Party" ou en français "Parti de la Solidarité et du
Développement de l'Union") aux élections de novembre 2010.
Au titre de sanctions par les Etats-Unis et l'Union Européenne, ses
avoirs étrangers sont placés sous sequestre. Outre le Yuzana, il
possède également à Rangoun le Yuzana Garden Hotel et sur
la côte, à Ngwe Saung, le Yuzana Resort Hotel. Il possède
d'autres affaires dans le transport, la construction, la production d'huile de
palme et des plantations d'hévéas...
Notre fin de voyage ici atténuera un peu cette description apocalyptique de l'hôtel...
Cette position centrale fait
que l'hôtel est environné de pagodes de quartier et de monastères.
A deux pas, sur le côté opposé de la rue, on peut aussi voir
le modeste siège du parti de "la Dame", la National League
for Democraty (NLD ou, en français LND pour Ligue Nationale pour
la Démocratie) devant lequel passe justement un groupe d'une demi-douzaine
de nonnes en robe couleur coquille d'oeuf recueillant l'aumône.
Nous déjeunons vers 13 heures au Monsoon
Restaurant, dans une ancienne demeure coloniale avec une belle boutique d'artisanat.
L'établissement marie les cuisines de l'Asie du Sud-Est. Bonne cote pour
le Lonely Planet. Après les beignets de courgettes comme mise en bouche,
viennent ensuite un soupe épaisse puis des sautés ou currys de poulet,
poisson, légumes mélangés, une salade d'aubergine et de sésame,
du riz bien sûr. Pour finir, des parts de sarnwin makin, un gâteau
de semoule de riz, noix de coco et sésame...
Visite de RANGOUN: centre colonial et port
Rangoun
qui aujourd'hui est très étalée, dans un espace de 25x25km
environ (598km²), trouve
sa lointaine origine dans un village de pêcheurs en bord de mer qui s'appelait
Okkala ou Asijanta au temps du Bouddha, lorsque les alluvions charriés
par l'Irrawaddy (ou en plus compliqué Ayeyarwady) n'avaient pas fait reculer
le rivage de 30km... Elle se trouve dans un delta fertile à la jonction
des rivières Bago, venant du nord-est, et du Yangon venant du nord-ouest.
Elle prit le nom de Dagon à l'époque de la domination des Môns
au VIe s., lorsque le roi Okkapala fit construire la pagode Shwedagon ("Dagon
d'Or"). Conquise en 1753 par le roi Alaungpaya à la tête du
Troisième Empire Birman, la ville prit alors le joli nom de Yangon ("Fin
des Combats"), nom qu'un siècle plus tard la puissance coloniale britannique
en fit la capitale la capitale de Basse-Birmanie en déforma le nom en Rangoon
ou, pour nous Français, en Rangoun... avant de retrouver son nom officiel
de Yangon en 1989!
Capitale du pays devenu indépendant le 4 janvier
1948, elle a perdu son statut de capitale lorsqu'en novembre 2005, le gouvernement
birman a commencé à déplacer la capitale à Naypyidaw,
322 km plus au nord. Pourquoi cet exode, cet exil ou cette fuite ? Version positive:
pour être davantage au coeur du pays et mieux intégrer ses périphérIe s.
Version négative: pour fuir les foyers de contestation estudiantine (comme
en 1988) ou monastique (comme en 2007).
Malgré ses 3,5 millions d'habitants,
Yangon ne connaît pas encore le stress des grandes villes asiatiques, avec
seslarges avenues bordées d'arbres datant de l'époque britannique,
ses bâtiments victoriens et nombreux monuments religieux impressionnants
.
En bus, nous passons près
du parc de loisirs pour enfants "Happy World" dans le Kandaw Mingalar
Park, avec grande roue, petit train, train de l'horreur, près d'un tout
petit lac. En fait nous sommes là tout près de la fameuse Pagode
Shwedagon. Nous longeons le Jardin Zoologique afin d'aller visiter le centre ancien.
Il se caractérise par un réseau de rues quadrillé. On y découvre
de larges avenues bordées d'arbres datant de l'époque britannique,
des bâtiments victoriens de la Birmanie coloniale et de nombreux monuments
religieux.
Pour une rapide visite à
pied, nous débarquons au coeur du quartier ancien colonial, non
loin de la "Bengali Sunne Jameh Mosquee".
La place dont le centre est occupé par la Pagode Sule marque
le km zéro (comme chez nous N-Dame de Paris). Son nom Sule est celui d'un
nat, un esprit ou un génie, un ogre puissant chasseur d'éléphant.
Cela n'empêche pas que le lieu soit dédié au bouddhisme depuis
2000 ans et selon diverses légendes, elle renfermerait des cheveux (8 ou
10) du Bouddha (le traditionnel Bouddha Gautama dit Sakyamuni). Originale par
sa forme, avec une base octogonale qui se transmet au stûpa doré
qui la domine. Haut de 48m, il est recouvert de plaques d'or... Sur sa périphérie,
côté rue s'ouvrent diverses échoppes.
Notre marche à pied va
permettre de découvrir quelques rues de l'ancien centre colonial.
On peut lire que "le centre distille le charme décadent propre à ces villes colonisées sous les tropiques, celui d'une linéarité doucement corrompue par les végétations luxuriantes nourries des pluies de moussons, aux nobles façades décrépies et mangées de verdure."
Le côté nord-est de la place est occupé par l'hôtel
de ville, récemment ravalé. Empruntant la large Mahabandoola
Garden Road, nous voyons à gauche le bâtiment tout décrépi
d'un ancien grand magasin avant d'être occupé par l'ancien Ministère
de l'Immigration jusqu'à l'exode des administrations vers Nay Pyi Daw,
la nouvelle capitale politique... Ces anciens bâtiments de l'administration
en piteux état attendent preneurs. Leur état s'explique-t-il par
le manque d'entretien (comme à Cuba qui cependant bénéficie
de classements Unesco?), par les méfaits de l'humidité de la mousson
qui sévit 5-6 mois (ce qui n'est pas le cas à Cuba)?
En face,
se dresse l'église baptiste de l'Immanuel. Sur notre droite nous
apercevons le bâtiment de la High Court, siège de la plus
haute autorité judiciaire. Plus loin, nous tournons à angle droit
sur la Pansodan Street qui se dirige vers la rivière Yangon.
A ce carrefour, on peut voir en face, des bâtiments coloniaux dont seules
les façades ont été repeintes avec des couleurs crues, vert
olive, rouge corail... Sur la Pansodan Street, on peut voir beaucoup de
bouquinistes et un peu plus loin, à droite, nous apercevons les arrières
de la High Court. Comme au Vietnam, on voit ici une foison de commerces
et ateliers. Sur les trottoirs
on peut voir des stands originaux avec des combinés téléphoniques
posés sur une table en guise de cabine téléphonique. Installations
particulièrement archaïques puisque ces téléphones publics
sont reliés par câble aux poteaux.
Nous arrivons au croisement avec la Merchant Street où nous
marquons un court arrêt pour découvrir la préparation de chiques
de bétel.
Les
feuilles de bétel, un arbuste de la famille du poivrier, ont une
action stimulante. Par extension, on parle simplement de bétel en évoquant
la chique faite de différentes substances. Donc aux feuilles de bétel
on ajoute un lait de chaux qui agit comme catalyseur (qui réduit aussi
l'acidité) et des morceaux de noix d'arec.
C'est un coupe-faim qui
apporte aussi un effet stimulant et favorise la sécrétion salivaire
qui se colore en rouge. Ceci explique la présence des crachats de couleur
rouge-sang qui émaillent les trottoirs et le dallage des pagodes... On
peut y ajouter également du tabac et diverses épices...
Puisque nous sommes dans un sujet "soins personnels", après le vice du bétel, abordons un sujet cosmétique, celui du maquillage au tanaka (ou thanaka ou thanakha). Il s'agit d'une pâte obtenue en frottant des tiges d'un arbuste à écorce dure et mince, le tanaka, sur une pierre abrasive et ajoutant quelques gouttes d'eau. Cette pâte est appliquée le plus souvent sur le visage (mais pas exclusivement), surtout chez les femmes et les enfants, plus rarement chez les hommes. Elle soigne les boutons, protège du soleil et surtout c'est un maquillage séduisant que les femmes appliquent sur les joues, le nez et le front avec parfois un effet esthétique recherché (volutes, feuillages).
En poursuivant vers le sud, coté gauche de la Pansodan Street, un échafaudage emmalliotte un immeuble tandis que un peu plus loin se dressent les bureaux de l'Inland Water Transport (les transport fluviaux) et le grand édifice à tour-clocher de l'autorité portuaire.
Nous reprenons le bus qui nous
conduit au port
.
C'est un tout autre
spectacle qui nous y attend, typique. Un prise de contact avec le peuple laborieux
qui s'affère ici. Des dockers si l'on ose le terme, transportent à
dos d'homme des sacs de charbons (de bois), de grands bidons métalliques,
des récipients en terre cuite... tandis que des étals forains proposent
des abats frits, des galettes de tofu, des brochettes... Plus loin on presse des
tiges de canne à sucre tandis que des miasmes nous arrivent d'un étal
de poissons et crevettes séchées qui attirent les mouches.
La
Pagode SHWEDAGON
(ne
figure pas sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO )
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Il est 16 heures et il est donc
temps de visiter la fameuse Pagode Shwedagon afin de profiter de la chaude
lumière de fin de journée. Elle est située au nord de la
vieille ville, sur la colline de Singuttara d'une cinquantaine de mètres
de haut ce qui en accentue le gigantisme puisque son stupa de 98m de haut
se dresse à son sommet. Un stupa aussi haut que le What Arun (Temple de
l'Aurore, de style khmer) de Bangkok mais qui, lui, n'est pas recouvert d'or!
Un
peu de vocabulaire sur l'architecture bouddhique.
Le
stupa, forme idéale d'un tumulus, avec une base arrondie
en forme de bol retourné, surmonté d'une pointe est en fait un reliquaire
(cheveux, dent, empreinte de pied du Bouddha). Le nom originel de stûpa
est un terme sanskrit. Selon les pays d'Asie, ce type de monument est désigné
sous d'autres appellations: dagoba au Sri Lanka, chedi en Thaïlande,
that au Laos, dagon ou zedi comme ici en Birmanie... Je m'en tiendrai souvent
dans les commentaires au terme générique de stupa.
Quant au terme
pagode, son emploi peut être source de confusion. Dans le monde sinisé
(Chine, Vietnam, Corée, Japon), le terme peut désigner une tour
à toits empilés qui est à la fois lieu de culte et reliquaire
où l'on vénère des Bouddhas (voire des Bodhisattvas). Ici,
en Birmanie, le terme sert à désigner un lieu de culte comportant
différents édifices (chapelles, pagodons) disposés autour
d'un stupa ou encore un stupa abritant directement une ou des chapelles où
sont honorées des statues du Bouddha.
C'est
le premier centre religieux de Birmanie car selon la légende, il contient
des reliques de quatre anciens Bouddhas, dont huit cheveux du Bouddha historique
rapportés par deux marchands locaux qui auraient rencontré le prestigieux
maître. Toujours selon la légende, la construction initiale serait
contemporaine de la vie du Bouddha, soit le VIe s. avant notre ère.
Pour les archéologues, la construction est bien plus récente, entre
le VIe et le Xe s. à l'époque Môn.
Le stupa fut
reconstruit aux XIVe-XVe s. et il est alors revêtu d'or. Suite à
un tremblement de terre survenu au milieu du XVIIIe s. , le sommet du stupa
s'effondra et le tremblement de terre de 1970, fit pencher (ou tomber) l'ombrelle
sommitale, le hti, en bronze offert par le roi Mindon en 1871.
Les dommages furent rapidement réparés car c'est le principal
trait distinctif des pagodes au Myanmar. Il est considéré comme la
partie la plus importante de la pagode et cet ornement est plus important ici
que dans les pagodes sri lankaises, tandis que généralement les
pagodes laotiennes et thaïlandaises n'en ont pas.
En 2003, nous avions été impressionnés par le Wat Phratha Doi Suthep de Chang Mai en Thaïlande mais ce n'est rien en comparaison du monument qui se présente à nous par son gigantisme et son clinquant... C'est la pagode la plus belle du monde, la plus impressionnante, la plus grandiose... C'est le lieu le plus sacré pour les bouddhistes birmans et un haut lieu religieux pour les bouddhistes d'Asie orientale en général. Ce fut aussi le lieu de ralliement des moines lors de "la révolution de safran", le grand mouvement de protestation contre le régime en 2007.
Dominant l'horizon, la pagode repose sur une plate-forme pavée de marbre de plus de 5 hectares. Le stupa construit en brique repose sur un soubassement de 6m de haut sur lequel sont également érigés une soixantaine de petits stupas dont quatre plus importants indiquant les points cardinaux. La partie basse du grand stupa est recouverte de feuilles d'or tandis que les parties supérieures sont recouvertes de plus de 13 000 plaques d'or soit 60 tonnes d'or (selon les sources, on trouve aussi mention de 70, 120, 150, voire plus fantaisiste, 800 tonnes d'or! qui dit mieux? on peut aussi trouver une variante avec 50m³ ce qui corse encore la folie quand on sait que 1m³ c'est 1000dm³ et qu'un dm³ d'or pèse 19,3kg!!!)... "Il y a plus dor à la Shwedagon quà la Banque dAngleterre" plaisantaient les colons britanniques du XIXème siècle.
On accède
à la pagode par des escaliers et des ascenseurs situés aux quatre
points cardinaux. Deux chinthes (lions mythiques ressemblant à
des chimères car les artistes de l'époque n'avaient pas observé
ces animaux dans la réalité) monumentaux gardent l'entrée.
Pour notre part, nous emprunterons l'entrée ouest, dotée d'escaliers
mécaniques qui donnent l'impression de conduire à quelque centre
commercial sinon que l'on se trouve pieds nus, avec le risque de se blesser les
orteils. D'ailleurs en redescendant, on croisera une petite fille qui s'était
blessée dans ces escalators.
Les accès sud et nord sont équipés
d'ascenseurs vitrés. Au prix de plus grands mérites pour les pèlerins,
l'ascension peut se faire par des escaliers classiques...
Cette pagode est une véritable ville dans la ville où une foule de fidèles se presse toute la journée avec offrandes et prières. Cette piété" ou cette religiosité des Birmans explique l'important encart sur le thème religieux placé en haut de cette page.
Ici l'ambiance devient magique quand le stupa flamboie aux lueurs du coucher du soleil.
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La
pagode principale se trouve au milieu d'un vaste complexe de 72 (ou 82?) autres
édifices (pagodons, salles de prières à toits en degrés
(pyatthats) à l'architecture typiquement birmane, ainsi que de très
nombreuses statues de bouddhas et de nats. Quatre temples plus grands
son situés aux points cardinaux.
Au-dessus, viennent des terrasses
octogonales qui ménagent une transition entre la base carrée et
le niveau suivant de plan circulaire puisqu'il s'agit de "la cloche"
surmontée du "bol renversé". Sur la double couronne de
motifs en "fleur de lotus" qui vient ensuite repose le "bourgeon
de bananier". L'ombrelle sommitale, le hti, en fer plaqué d'or
pèse plus d'une tonne. Elle comporte 7 niveaux (symbolique degrés
de la perfection, du ciel?). A ce niveau sont accrochées des clochettes
puis vient une girouette plaquée d'or et d'argent et incrustée de
diamants et autres pierres précieuses tandis que la pointe finale porte
un globe, le seinbu, recouvert de milliers de diamants, dont sur le dessus,
un diamant (on lit parfois qu'il s'agit d'une émeraude!) de 76 carats.
Un vrai trésor: environ 4 500 diamants et pierres précieuses
(on peut lire parfois 80 000, mais il y a au moins un zéro de trop!).
Comme il se doit dans la tradition bouddhiste, nous visitons la pagode en tournant autour du stupa dans le sens des aiguilles d'une montre mais je ne vais pas me livrer à une description exhaustive dont je suis tout à fait incapable. Il faudrait passer une journée entière sur le site pour tout voir or nous n'y avons passé qu'une heure!
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Nord-ouest Mercredi a-midi Rahu (ou Yahu) Eléphant sans défense |
Nord Vendredi Vénus Cochon (ou taupe) B. Gautama (n°4) |
Nord-est |
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Ouest Jeudi Jupiter Rat B. Kassapa (n°3) |
DIRECTION JOUR PLANETE ANIMAL BOUDDHA |
Est Lundi Lune Tigre B. Kakusanda (n°1) | ||
Sud-ouest Samedi Saturne Serpent (naga) | Sud Mercredi matin Mercure Eléphant à défenses B. Konagamana (n°2) |
Sud-est Mardi Mars Lion | ||
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Côté extérieur, c'est le pavillon (tazaung) des marchands
chinois avec en face la salle d'adoration de l'ouest encadrée par les statues
dédiés aux natifs du jeudi placés sous le signe de Jupiter
et du rat. Ceux qui y font leurs dévotions arrosent copieusement une statuette
du Bouddha à l'aide d'une timbale.
Dans l'angle nord-ouest on peut
voire et faire sonner la cloche de Singu ou Maha Ganda (à ne pas confondre
avec la grande cloche à trois tons située à l'angle suivant,
la cloche de Tharyarwady ou Maha Tisadda Ghanta qui pèse 42 tonnes?). Lors
du pillage de 1824 par les Anglais, cette cloche de 23 tonnes coula lors de son
transport vers Calcutta mais les Birmans parvinrent ingénieusement à
la récupérer.
L'angle nord-ouest est consacré aux natifs
du huitième jour de la semaine, le mercredi après-midi placé
sous la protection de la planète mythique Yahu (ou Rahu), responsable des
éclipses, et de l'éléphant sans défenses. Tout près
de là, on peut voir des pèlerins en prière sur le "lieu
d'accomplissement des voeux" matérialisé sur le dallage par
une étoile. Au nord-est se dresse le stupa ancien doré et tout près
de là, la colonne de Bouddha inspirée du temple Mahabodhi de Bodh-Gaya
(Inde) qui relate la vie de Gautama à travers de fresques peintes sur 72
panneaux occupant ses quatre faces.
Dans
le bouddhisme theravada, le bouddhisme des origines, différentes
traditions considèrent que le Bouddha historique, Gautama ou Shakyamuni,
a été précédé par d'autres Bouddhas, les Bouddhas
du passé (6, 24 ou 27 selon les versions). Ici, à la pagode Shwedagon,
sont honorés, outre le Bouddha historique (côté nord), les
trois qui l'auraient immédiatement précédés (cf. schéma
ci-contre).
Un cinquième Bouddha fait aussi parfois l'objet de vénération,
il s'agit du Bouddha à venir, ou Bouddha du futur, Maitreya, dont la venue
aurait été annoncée par le Bouddha historique lui-même.
Etonnamment et contrairement à la géomancie chinoise, le dimanche, jour du soleil est relégué à l'angle nord-est avec l'oiseau mythique Garuda (présent dans l'hindouisme) et non pas au sud. Cette direction cardinale revient aux natifs du quatrième jour de la semaine birmane, le mercredi matin, jour de naissance du Bouddha, autel dédié à Mercure et à l'éléphant avec défenses... Pour chaque acte important de sa vie, le Birman consulte un des innombrables astrologues ou alchimistes présents aux entrées des pagodes, sa destinée étant étroitement liée avec le jour et lheure de sa naissance, son nom est également fixé daprès ce jour.
Nous
sommes alors rattrapés par le ballet des balayeuses car cest un honneur
pour elles de balayer ce sol sacré et la liste d'attente des volontaires
est longue. A l'opposé de notre point d'entrée, donc à l'est,
cette direction cardinale est dédiée aux natifs du lundi (votre
serviteur) sous le signe de la Lune et du Tigre. Là encore, ceux qui y
font leurs dévotions arrosent la statuette du Bouddha, avec à ses
pieds une statue de tigre...
Après les balayeuses, il faut faire place
aux shampouineuses de dallage... Nous quittons la plate-forme vers 17h15 soit
une demi-heure avant le coucher du soleil. Dommage!
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Nous dînons tôt car la nuit sera courte.
Nous nous rendons sur
la rive est du Lac Kandawgyi, au Karaweik Palace. Encore du kitsch
après le kitsch de Shwedagon. L'établissement reproduit l'oiseau
mythique Karaweik (nom local de l'oiseau Garuda, monture mythique du dieu hindou
Vishnu) sous la forme d'une barge royale ressemblant à un cygne mais au
lieu d'être en bois, la construction est en béton peint. Nous sommes
accueillis par des personnages en costumes de différentes époques,
montrant les costumes ou la fabrication du thanakha, le produit de maquillage
national...
Dîner-spectacle
sous forme d'un abondant buffet, dans une grande salle bruyante et comme nous
n'étions pas dans les tables les plus proches de la scène, nous
n'avons guère pu suivre le spectacle de danses traditionnelles qui se déroulait
sur la scène. Thèmes religieux, danse de Cour... où se mêlent
influences chinoises, indiennes et thaïlandaises, avec un accompagnement
musical faisant largement appel aux percussions (tambours et gongs). La danse
la plus spectaculaire est celle qui présente le couple d'oiseaux mythiques
à tête et torse humain, le Kinnara (mâle) et le Kinnari (femelle),
inspirée de l'ancienne littérature indienne. Cette danse célèbre
l'amour vrai, avec des retrouvailles après 700 nuits de séparation
à la suite d'une tempête qui avait duré deux années
entières.
On est surpris d'y voir deux moines attablés et faisant
bombance. Cela surprend également Su Su,
car l'une des règles de la vie monastique impose le jeûne de midi
jusqu'au lendemain matin. Renseignement pris, il s'agirait de moines thaïlandais
relevant du courant Mahayana (autrement dit "grand véhicule")
moins à cheval sur les règles que les moines birmans du courant
Hinayana ("petit véhicule")...
En
sortant, jolie vue avec le Karaweik Palace et la Pagode Shwedagon qui se reflètent
dans l'eau du Lac Kandawgyi. Et le constat que la moitié des véhicules
roulent sans éclairage ou, au mieux, en étant borgnes (économies?)...
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Maintenant
on prend un raccourci pour évoquer nos dernières visites à
Rangoun, en fin de circuit mais, rassurez vous, vous retrouverez la suite chronologique
des visites dans la page suivante...
Retour
final à RANGOUN et
Grand Bouddha couché de la Pagode Kyaukkhtat Gyi
(ou Chaukhtatgyi)
Ce grand raccourci permet de regrouper tout ce qui concerne Rangoun, en évoquant ici notre dernière journée de circuit, qui nous a ramenés à Rangoun.
Parti de Heho (région du Lac Inle) à 16h45 et après deux courtes escales à Mandalay et Bagan, nous nous posons sur l'aéroport de Rangoun vers 19h30.
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Bagages rapidement récupérés
et une demi-heure de trajet pour notre dîner d'adieu au Green Elephant.
Un grand établissement périphérique en forme de temple chinois
qui ne me laisse pas un souvenir impérissable.
Un double regret, c'est dans cette soirée que nous ne soyons pas retournés voir la Pagode Shwedagon brillant de tous ses ors ou de ne pas être allés voir le quartier chinois en cette soirée du 22 janvier, veille du Nouvel An chinois. Regret d'autant plus grand que la visite de Chinatown était prévue au programme du jour de notre arrivée et que la visite d'un tel quartier présente surtout de l'intérêt le soir...
Sans enthousiame nous retrouvons l'hôtel
Yuzana.
Cette fois nous sommes au 9ème étage. Couloirs
toujours aussi sinistres (moquettes arrachées, matelas qui traînent)
mais grande et agréable surprise en ouvrant la porte de la chambre:
rénovée, avec parquet reverni, peinture refaite et mobilier à
peu près neuf, un bon poste de TV et, comme elle est placée
en bout d'aile, de grandes fenêtres et double orientation est et sud, cette
dernière donnant sur l'étincelante Pagode Shwedagon,
et sous nos fenêtres, un monastère de style chinois mais cela nous
l'apprécierons un peu moins au petit matin. En revanche, la salle de bain
n'a fait l'objet d'aucun travaux. Comme d'autres membres du groupe, cette fois
nous avons sans doute tiré une chambre "Deluxe", il est vrai
qu'à notre arrivée nous nous étions plaints auprès
de Su Su...
Avant de dormir nous profitons du spectacle magique que l'on retrouvera dans une autre version vers 6h30, au petit matin, après avoir été réveillés vers 4h30 par les récitations sonorisées des soutras (ou sutras) venant du monastère voisin et des coups de gong appelant les divinités à prendre en compte les offrandes des premiers fidèles. Par la forme courbe de ses toits empilés et aux angles relevés en cornes, de style chinois ainsi que par la couleur jaune des robes des moines, on pourrait supposer qu'il s'agit là d'un monastère mahayaniste...
Partant à 8h30, nous ne ferons pas tout ce qui était prévu à notre programme. Il est vrai que nous sommes passablement fatigués, tout autant que Su Su.
Pas de passage au marché couvert, l'ancien Scott's Market (du nom de son fondateur) rebaptisé Bogyoke (ou Bogyoke Aung San Market) situé sur l'avenue portant le nom du fameux général, héros de l'indépendance et père de "la Dame". Nous sommes lundi, jour de fermeture... Tant pis pour ceux qui souhaitaient musarder devant les étals dartisanat et boutiques de pierres précieuses...
Seule visite notable et souhaitée
par la majorité du groupe, le Grand Bouddha couché
de la Pagode Kyaukkhtat Gyi ou Chaukhtatgyi de 70m de long, l'un des plus
grands du pays. La statue d'origine (1907) disgracieuse était en position
assise et après qu'elle se fut écroulée en 1957, on a réalisé
en 1966 ce nouveau Bouddha, grâce à un généreux donateur
mais cette fois en posture du Parinirvana, c'est-à-dire couché.
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Les
Bouddhas couchés reposent toujours sur le côté droit que
les pratiquants du yoga justifient par des raisons liées à la physiologie
(le repos est meilleur lorsque la narine gauche est libre). Dans la statuaire
bouddhique, on peut faire le distinguo entre position de sommeil ou de repos avec
les pieds détendus, le pied droit (au-dessus) écrasant le pied gauche
et celle de l'entrée au nirvana (la mort du Bouddha) avec les deux
pieds superposés et bien parallèles.
A noter que dans les règles
monastiques, il est prescrit aux moines de dormir sur leur côté droit.
Ce
Bouddha ici au repos est en béton, visage, bras et jambes peints en blanc,
robe couverte de feuille d'or. Il porte une couronne incrustée de pierres
précieuses. Autre curiosité, la plante des pieds ornée de
108 signes qui permettent de reconnaître le Bouddha en ce qu'elles rappellent
les 108 épreuves qu'il a traversées.
La statue n'est guère
mise en valeur par le grand hangar métallique qui la protège et
qui donne l'impression d'entrer dans quelque entrepôt plutôt que dans
une pagode. Il y aurait là un beau projet pour une architecture avec charpente
en bois lamellé-collé...
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DU CALENDRIER TRADITIONNEL A L'ASTROLOGIE Il ny a pas de pays en Asie plus superstitieux que la Birmanie L'astrologie
est mise en oeuvre pour le choix du nom d'un enfant, pour choisir ses amis ou
un conjoint aussi bien que pour traiter des affaires. Il y a 8 symboles possibles (8 jours) dans une semaine Birmane. Le mercredi, jour de la naissance du Bouddha étant toujours divisé en deux. Le
système est inspiré du Navagrahâ hindou des "Neuf Planètes".
Les sept premières ont servi a désigner les 7 jours de nos semaines:
Les Birmans ont affecté Rahu à la fin de journée du mercredi et Ketu, non affectée, est la reine des "planètes" et neutre par rapport aux activités humaines. Autour de l'Arbre de l'Eveil "Bodhi Tree" et autour des pagodes, on trouve huit statuettes du Bouddha placées aux points cardinaux et intermédiaires, afin de vénérer chaque jour de la semaine auquel elles correspondent. Evidemment, le jour 8, c'est-à-dire le mercredi matin, jour de naissance du Bouddha, est orienté au sud...
Le calendrier traditionnel est de type lunisolaire, donc basé sur les phases de la lune et le mouvement du soleil. Une année ordinaire ne compte que 354 jours comme dans le calendrier musulman, soit 11 jours de retard par rapport au nôtre. Mais à la différence du calendrier musulman qui est purement lunaire et donc en dérive constante par rapport au soleil car ne comportant pas de système de recalage, le calendrier birman compte des années bissextiles tous les trois ans de sorte qu'un rattrapage (partiel) ait lieu en rajoutant carrément, non pas un jour comme dans notre calendrier grégorien, mais par ajout d'un mois (le mois Waso qui est redoublé) et d'un jour (ajouté à Nayon). Mais il reste un décalage moyen de presque une journée par année solaire et je n'ai rien trouvé concernant un éventuel "super-correctif". De sorte qu'avec le simple recalage partiel expliqué ici, au bout de 200 ans, on arriverait à une inversion des saisons!
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Après cela nous nous rendons au magasin
de pierres précieuses MK Gems, Jewellery Center & Jade Factory,
situé au nord de la ville, près du Lac Inya, après avoir
rencontré un petit groupe de Chinois transportant un petit dragon en l'honneur
du Nouvel An.
Notre onzième boutique...
Nous
revenons vers le centre en empruntant l'avenue de l'Université au bord
du Lac Inya. Sur notre gauche, côté lac, nous passons devant l'ambassade
des Etats-Unis et quelques centaines de mètres plus loin, nous longeons
la clôture de la maison de "la Dame", clôture surmontée
de 5 drapeaux de son parti (NLD) et, un peu plus loin, le portail surmonté
par le portrait de son père, le général Aung San, héros
de l'indépendance assassiné en 1947. Aucune surveillance apparente
mais elle peut s'exercer sans uniforme. Toujours est-il que dans l'incertitude
du moment, il ne faut pas penser à s'arrêter ni même à
ralentir pour éviter tout ennui tant au chauffeur qu'à notre guide...
Cette personnalité marque le quartier dans la mesure où l'on
voit sa photo sur des journaux, fanions, posters ou tee-shirts souvent accompagnés
aussi de la photo de son père.
Petit arrêt dans un café-boutique
entre le Bogyoge Market et une somptueuse résidence Grand Mee Ya Hta
qui voisine avec deux vieux bâtiments de l'époque coloniale qui risqueraient
fort de disparaître. Douzième et dernière boutique!
Quartier éclectique au long de l'avenue Bogyoke Aung San, très commerçant mais ponctué par l'ancien hôpital, une église protestante (St Mary's Cathedral) et même une mosquée. Quelques immeubles en construction encore entourés de leurs échafaudages en bambou sur lesquels évoluent des maçons équilibristes sans souci de sécurité ou de sanction d'une quelconque Inspection du Travail.
Il
est près de 12h30 et pour prendre notre dernier repas birman, nous arrivons
au Padonmar Restaurant ("le Lotus"), à nouveau dans le
secteur du lac Inya, près de l'Université des Langues Etrangères.
Un restaurant de spécialités thaïes et bamares. Nous déjeunons
à l'extérieur, dans un jardin où malgré un voile tendu,
il fait une chaleur torride.
Menu imprimé pour notre groupe mais service d'une lenteur incroyable malgré un personnel fourni: crackers de tofu, soupe à l'oseille et à la tomate, sauté de légumes, curry de porc, curry de poisson, sauté de cresson et champignons, en condiment du balachaung (à base de crevettes séchées)... avec du riz vapeur présenté dans des boîtes de bambou qui le gardent au chaud. En pour finir, un gâteau à la banane dont on ne retrouve pas la saveur.
Il
est un peu plus de 14h. Direction l'aéroport. Nous quittons
Su Su avant l'enregistrement. Petite
salle d'embarquement (il n'y a que deux portes).
Décollage à 16h40 pour un vol de 3 heures vers Singapour (arrivée
à 21h15, heure locale). Petit problème de passerelle à l'arrivée.
Changement de terminal en Skytrain, du terminal 2 au terminal 3.
Ca tousse
beaucoup un peu partout. Conséquences de la clim des bus et aussi des fraîcheurs
matinale et nocturne du plateau shan, surtout lorsque l'on a été
saisi par l'air vif du Lac Inle...
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2h30 d'attente à l'aéroport Changi de Singapour pour avoir la correspondance
vers Paris. Un groupe de moines est également en transit.
Ce
temps mort donne tout le temps voulu pour se rendre aux toilettes et se rendre
compte que les urinoirs "à la dernière mode" sont ornés
d'une mouche factice (une nouvelle mode/méthode baptisée "nudge") en application de la théorie de Nudge (livre publié
en 2008 par Richard Thaler et Cass Sunstein)!
Savez-vous pourquoi? Je vous
laisse le soin de chercher...
Drôle d'image pour finir ce récit !!!
Mais c'est ainsi si l'on respecte la chronologie...
A
cette attente, il faut ajouter un retard de 25 minutes de notre A380... Serait-ce
dû aux fissures dans les ailes dont on a tout juste appris l'existence au
milieu de notre séjour birman? Allons-nous voler sur un autre type d'appareil?
Non, rien de changé au programme et toujours est-il que ce petit retard
sera largement rattrapé puisque, malgré un départ à
minuit et demi de Singapour, on arrivera à Charles de Gaulle avec 25 minutes
d'avance, à 6h25, soit en 12h55 de vol.
Avance qui sera reperdue suite
à de petits soucis de bagages endommagés.