SAIGON (Ho Chi Minh ville)
("La forêt de kapokiers" ou "La forêt du royaume"),
Capitale économique.

centre-ville et ville coloniale (1),
quartier chinois de Cholon (2).
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"La RELIGION" au Vietnam, l'influence chinoise,
une affaire compliquée...

RELIGIONS ET DOCTRINES D'ORIGINE CHINOISE...


I - Il reste un vieux fond de cultes antiques.

I-1 - L'animisme était une façon de chercher à se concilier les forces naturelles supérieures (ciel) et inférieures (terre) entre lesquelles l'homme doit vivre (la Triade chinoise primitive). Ces forces sont autant de divinités (lacs, pierres... animaux mythiques ou aux pouvoirs surnaturels). On les vénère dans des autels privés ou des temples. C'est en se fondant sur ces croyances anciennes qu'il est parfois encore fait appel aux astrologues et géomanciens...


I-2 - La vénération pour la fécondité et la sexualité est commune à une partie des anciens peuples d'Asie. Cela a été en partie repris par l'hindouisme et on en retrouve la trace (les lingas) dans les régions telles que le sud du Vietnam qui a été sous l'influence khmère (en suivant le cours du Mékong vers son cours moyen, en Thaïlande, ou vers son delta, en Cochinchine) ou le centre du Vietnam, l'ancien Royaume Cham (ou Champa), directement sous l'influence des navigateurs indiens.

I-3 -Le culte des ancêtres s'il n'est pas à proprement parler une religion est une pratique sociale fondamentale depuis des millénaires. Il repose sur la croyance que pendant plusieurs générations (5), les ancêtres influent sur la vie de leurs descendants, leur apportant leur protection dans la mesure où ils sont honorés (tablette funéraire, offrandes par exemple lors du Têt, la fête du Nouvel An Lunaire ou "Nouvel An chinois" selon un calendrier traditionnel qui perdure parallèlement au calendrier officiel occidental) et où leur tombe est entretenue. Ces obligations reviennent au descendant mâle le plus âgés de la branche aînée. Ce culte n'a été que renforcé par le confucianisme (respect dû aux ascendants) et le bouddhisme (cérémonies particulières ayant pour but d’assurer le salut des parents défunts).


II - Les trois grandes religions historiques.

S'ajoutant aux croyances anciennes, par la Chine, le Vietnam a hérité dès le Ier s. av. JC de trois grandes philosophies religieuses qui se mêlent le plus souvent en une pratique syncrétique (surtout dans les milieux populaires): code éthique confucéen dans la vie sociale, pratique de rites bouddhistes et célébration de cultes taoistes... Parfois les lieux de culte mêlent les dévotions (statue de Confucius dans une pagode, statue d'Ho Chi Minh dans un temple...).

II-1 - Le confucianisme a une origine chinoise au VI-Ve s. av. JC avec Confucius, dont la doctrine est formalisée et approfondie par ses disciples (notamment Mencius). Par une éducation normative, il prône le respect de l'autorité et de l'ordre hiérarchique (des parents, des maîtres, des monarques). Mais cette doctrine ne défend pas la dictature ou le pouvoir absolu car elle donne une responsabilité au monarque envers ses sujets (bien-être du peuple). Le "mandat du Ciel" (le Ciel était considéré comme l’autorité impersonnelle gouvernant l’univers) dont se prévalait le souverain n'a de valeur que par l’approbation du monarque par le peuple. Le confucianisme tend à rechercher l'équilibre et l'harmonie.
Il faut rappeler ici que "nos philosophes des Lumières" (Voltaire notamment) se sont inspirés de cette doctrine pour bâtir leur idéal politique du "despote éclairé", prémices des idées révolutionnaires.

II-2 - Le taoisme a une origine chinoise au IVe s. av. JC qui s'attache au nom de Lao Tseu, auquel on prête les maximes que tout le monde connaît... Alors que le confucianisme recherchait l’épanouissement de l’être humain par l’éducation morale et l’établissement d’une société ordonnée hiérarchiquement, le taoïsme cherchait à préserver la vie humaine en suivant la "Voie de la Nature" (Tao): retour aux communautés agraires primitives et à un gouvernement qui n’empiète pas sur la vie individuelle. Le taoïsme prône l’harmonie parfaite avec la nature permettant d’atteindre l’immortalité. Dans sa pratique populaire, il intègre l'animisme ancien dans un panthéon foisonnant peuplé de génies et de divinités autour de "l'Empereur de Jade".
Le naturalisme, un courant voisin se développant également au IVe siècle av. J.-C., expliquait les mécanismes de l’univers sur la base de certains principes cosmiques: le plus connu est le couple antinomique "yin et yang", qui représente les dualismes en interaction dans la nature: passivité et virilité, froid et chaleur, eau et feu, femelle et mâle, versant de lumière et versant d’ombre, hiver et été. Ainsi, la maladie résulterait d’un déséquilibre énergétique (l’acupuncture est utilisée afin de rétablir l'équilibre des énergies).

II-3 - Le bouddhisme originaire du nord de l'Inde au VIe s. av. JC s'est diffusé en Chine entre le Ier et le VIe s., diffusion ponctuée de phases conflictuelles avec les cultes autochtones.

L'ENCADRÉ CI-DESSOUS DÉVELOPPERA CE DERNIER POINT.

C'est donc après une assimilation chinoise de quelques siècles que ces doctrines seront transmises au Vietnam pendant le premier millénaire de notre ère, période qui correspond à l'occupation par la Chine du bassin du Fleuve Rouge, le nord du Vietnam actuel, puis se diffuseront par l'effet des conquêtes vietnamiennes des territoires méridionaux

Comme dans d'autres dictatures communistes, l'avènement de ce genre de régime a provoqué une SCISSION dans les religions. Ici on a vu l'institution d'un bouddhisme patriotique, inféodé au régime, alors qu'un bouddhisme indépendant tente de subsister.
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ET LES RELIGIONS "MODERNES" ?

Le christianisme s'implante grâce aux jésuites à partir du XVIIe s. Les persécutions au début du XIXe s. furent le prétexte à l'intervention coloniale de la France et à un nouveau développement du christianisme. Bien sûr, on n'est pas surpris de voir les chrétiens pratiquer le culte des ancêtres...

L'Islam est très peu présent (îlots dans le sud) et pratiqué de façon peu orthodoxe (une seule prière par semaine, consommation d'alcool) et participation aux cérémonies des autres cultes...

Le caodaisme est un avatar purement vietnamien de l'aspiration au syncrétisme avec des visées nationalistes apparu vers 1920. Il mêle bouddhisme, taoisme et christianisme et aurait un nombre non négligeable de fidèles (2 millions).

Quelles sont les parts des différentes religions au Vietnam?
Difficile de s'y retrouver mais heureusement, comme on dit, "Dieu retrouvera les siens"!
Certaines sources parlent de 70% de bouddhistes (plus ou moins taoistes), 20% de chrétiens (très majoritairement catholiques)... mais ces chiffres s'appliquent-ils à l'ensemble de la population ?
D'autres sources (sans doute plus gouvernementales) indiqueraient que seulement le quart de la population est adepte d'une religion, bouddhistes et chrétiens à parts presque égales (40% des croyants) suivis par les caodaistes (11%)...
Evidemment la question est de savoir à partir de quand et jusqu'où on peut être considéré comme rattaché à une religion ou non.
Les entraves à la pratique religieuse ont été réduites depuis 1975 et surtout 1989. Est-ce l'effet des politiques répressives ou le type de bouddhisme du pays, toujours est-il qu'il semble y avoir ici une moindre ferveur et moins de jeunes pratiquants que dans un pays comme la Thaïlande.




SAIGON, statue de l'Oncle Ho devant l'ancien Hôtel de Ville.
Un résumé de SAIGON:
un écheveau de flux en tous sens.
Ho Chi Minh ville est le nom officiel qui a été donné à la ville en 1975, en hommage au héros de la révolution qu'était Ho Chi Minh et sans doute aussi en représailles à l'encontre des habitants de la ville qui avaient pactisé avec l'ennemi. Mais dans la pratique, tout le monde est revenu à l'usage du terme SAIGON.

SAIGON, c'est d'abord un enchevêtrement de câbles et de fils, un indescriptible grouillement humain et pétaradant.

Des paquets de câbles et de fils font des guirlandes inesthétiques au long des rues, pendouillant dans comme d'inextricables écheveaux, s'emmêlant dans les branches des arbres et passant jusque sous les stores des boutiques. Il faut s'y habituer car on verra la même chose partout dans ce pays...


Saigon est une ville de 8 millions d'habitants (officiellement la moitié) dont la relative prospérité attire de nombreuses populations (par exemple, les jeunes diplômés du nord).
Ce que l'on en perçoit, ce ne sont pas les quelques bus et camions, les vélos et cyclo-pousse (triporteur à pédales) mais c'est essentiellement la marée d'environ 6 millions de motos et scooters (petites cylindrées de 85 à 125 cm3), qui seraient silencieuses si leur klaxon n'était pas actionné en permanence, et "montées" par 2, 3, 4 voire 5 passagers dont l'un au moins est adepte du téléphone mobile que compte déjà 5 millions d'utilisateurs dans le pays (pour 10 millions d'appareils fixes)! Sans parler que ce moyen de transport est tous usages: paquets monstrueux, mobilier, matériaux divers, taxi... On peut estimer que le flux s'écoule à 20 km/h...
Le terme moto est à prendre au sens général car on voit aussi un certain nombre de scooters.

On pourrait dire que jusqu'au XXe s., les rues des grandes villes de ce pays étaient envahies par un flot de piétons (avec leur palanche), de pousse-pousse et de charrettes à bras.
Au début du XXe s., se sont ajoutés les vélos, cyclo-pousse (une invention française introduite en Indochine en 1837 afin de remplacer le pousse-pousse et qui fut très rapidement adoptée)...
Le début du XXIe s., voit la généralisation des motos, des bus et camions...
Qu'en sera-t-il vers 2015-2020 ? On peut s'attendre à une paralysie et à une asphyxie (terme à prendre au propre comme au figuré)... surtout dans des quartiers anciens que ce soit ici, à Saigon, ou à Hanoi.
Pour écouler ce nouveau type de trafic, il faudrait détruire des quartiers, percer de larges avenues, créer des parkings... Sinon, si l'on veut conserver la structure de ces villes ou au moins de ces quartiers, il faudrait revenir au vélo mais il est peu probable que ce soit ce versant de l'alternative qui sera retenu sous la pression des milieux d'affaires modernistes.


On est surpris également par le fait qu'un grand nombre de Vietnamiennes circulant sur ces divers engins portent un masque couvrant la bouche et le nez. La cause? La pollution! Mais est-ce une parade suffisante? D'ailleurs les hommes en portant sont beaucoup plus rares, seraient-ils donc immunisés contre la pollution?
Notre perception du problème s'est compliquée du fait que certaines femmes ajoutent un voile qui leur couvre le visage jusqu'aux yeux, lesquels sont par ailleurs en partie dissimulés par un bob (ou un chapeau conique pour certaines piétonnes). Ce ne sont pas des musulmanes et il ne s'agit plus de se protéger de la pollution mais des rayons ultraviolets du soleil qui ont pour effet de brunir la peau, ce qui est considéré ici comme inesthétique! Certaines se protègent même les mains et les bras avec des gants et des manchons.

Après le vertige du son et des odeurs (pollution), l'autre vertige c'est le tournis qui vous saisit de manière implacable à la vue de l'indémêlable écheveau qui se dessine dans les trajectoires de tous ces engins et des piétons qu'il ne faut tout de même pas oublier.

SAIGON, scène de rue.
Une marée "moto-humaine".
(Pour zoomer, passez la souris sur l'image ci-dessus.)
Tout çà s'entrecroise, se dépasse par la droite ou par la gauche, 50 m avant un carrefour, on anticipe la rue à prendre à gauche en se mettant à rouler à contresens de la file d'en face! Quant aux malheureux piétons que nous fûmes à nos débuts, envisager de traverser une rue apparaissait suicidaire. Nous dûment apprendre à rester zens et confiants dans notre karma.

En tant que piéton, il faut passer au moins une journée dans cette ville pour enfin oser traverser un large boulevard ou une avenue en faisant confiance à l'art de l'évitement si bien maîtrisé par les Vietnamiens. Il faut donc s'engager résolument, à un rythme régulier afin de ne pas surprendre les conducteurs...

A signaler qu'un nombre limité de carrefours sont équipés de feux tricolores (avec afficheur-décompteur des secondes avant passage au rouge ou au vert) et que même lorsqu'ils en possèdent, ce type de signal lorsqu'il passe au rouge ne semble indiquer qu'une possibilité d'envisager l'arrêt! (à Hanoi, il semble exister davantage de rigueur).
Bref, une seule règle: la conduite ADROITE !

On ne peut être que surpris par le faible nombre d'accidents et c'est heureux quand on sait qu'en agglomération le port du casque n'est pas obligatoire. En deux jours passés dans cette ville, je n'ai observé que deux chutes de vélo, sans gravité (les cyclistes se sont relevés et son repartis sur leur monture).

Autre surprise, c'est la courtoisie des usagers de la voie publique. Même lorsqu'une autre personne les met en difficulté, ils ne profèrent pas de remarques et encore moins d'insultes et n'affichent même pas de contrariété sur leur visage. Sans doute est-ce un témoignage du très oriental souci de la face.





Saigon n'est pas une ville triste même dans le deuil. Il suffit d'y voir exposés en bord de rue les somptueux cercueils ainsi que d'invraisemblables corbillards...
Dans le sud du Vietnam, on garde le mort à la maison pendant 3 jours voire 7 jours avant de procéder à l’incinération. L’inhumation est peu pratiquée ici (alors que c'est l'usage dans les autres régions) d’autant que les tombes sont souvent profanées pour récupérer le bois précieux des cercueils.
Les morts suite à un accident sont en revanche déposés dans un funérarium car ce type de décès est considéré comme pouvant attirer le malheur sur la famille.




Ao dai à SAIGON.
Une déception, le si élégant costume des Vietnamiennes, l'ao dai, n'est pas porté couramment. Bien sûr, les employées des hôtels et des restaurants ainsi que les vendeuses des magasins pour touristes le portent. Par la suite, en circulant, on le verra aussi utilisé par les lycéennes...
Ce costume fut créé à la fin du XVIIIe s. en s'inspirant du costume mandchou (n-e de la Chine) puis imposé par les souverains vietnamiens au XIXe s. avant de subir quelques retouches au début du siècle dernier. En revanche il a été très mal considéré par les communistes et il fait une réapparition (limitée) seulement depuis 1987.




Dans l'une des dernières dictatures communistes, on pourrait s'attendre à une présence policière voyante. Or il n'en est rien.

Dans les villes, on ne verra que de rares policiers à l'allure débonnaire. En revanche, quant on lit des publications au sujet de ce pays, on y apprend qu'il existe des réseaux d'indics constitués par des gens qui vivent dans les rues: petits vendeurs, conducteurs de cyclo-pousse... Dans les villages, les gens vivent encore sous le regard inquisiteur du Commissaire Politique dont la bienveillance doit assez souvent être achetée lorsque l'on se trouve à la tête d'une affaire florissante. La corruption, un mal chronique de ce pays, commence dès ce stade et peut se prolonger par des actions coercitives des milieux mafieux...



Rue de SAIGON. Rue de SAIGON.
Rue de SAIGON. SAIGON, divers aspects de la circulation.
Rue de SAIGON. Rue de SAIGON.


Une partie de la visite de Saigon est consacrée au centre ville, l'ancien "Petit Paris", aux avenues plantées, bordées d'édifices de l'époque coloniale, villas et bâtiments publics. Cette partie se situe à moins d'un kilomètre des quais de la Rivière de Saigon.


L'ancien Palais du Gouverneur de Cochinchine, le Palais Norodom bâti en 1866, devenu le palais présidentiel du sud-Vietnam après la partition du pays en 1954 fut détruit par un aviateur en 1963 et il a cédé la place à l'actuel bâtiment qui fut également endommagé par un autre aviateur en 1975, à quelques jours de la prise du palais par les communistes qui en ont fait un musée sous le nom de Palais de la Réunification (dont la visite n'est pas à notre programme).

Sur le trottoir face au palais, première "démonstration" par un adepte du taï chi chuan. Cette pratique traditionnelle, plus que millénaire, visant au bien-être et à une bonne santé, en associant méditation et gymnastique, vient de Chine (taijiquan) ...et se diffuse même chez nous aujourd'hui !


Le Théâtre municipal construit en 1899 servit un temps de siège à l'assemblée nationale du sud-Vietnam. On y représente du théâtre traditionnel, des spectacles d'acrobatie et on y écoute des concerts de musique classique.



SAIGON, statue de l'Oncle Ho devant l'ancien Hôtel de Ville.
Statue et portrait de l'Oncle Ho.
SAIGON, avant un banquet de mariage.
Il faut signaler également les grands hôtels renommés.

Le Continental
(1880) rendu célèbre par Catherine Deneuve dans le film Indochine était le rendez-vous du tout Saigon pendant la période coloniale et celui des reporters pendant la guerre d'Indochine; on y a vu André Malraux, Graham Greene, Lucien Bodard...

Quant au Rex, ancien cinéma, il devint le Quartier Général des officiers américains durant la guerre du Vietnam. Aujourd'hui propriété de l'Etat, on peut accéder librement à la terrasse de cette construction de style Arts Déco, d'où l'on jouit d'un panorama sur la ville, en particulier sur le centre.
On y organise aussi des banquets de mariage. A noter le compromis culturel: la robe blanche pour la modernité alors que c'est la couleur du deuil en Orient. Cependant à d'autres moments des cérémonies, les mariées revêtent encore souvent la traditionnelle robe rouge célébrant la joie!

Proche du Rex, sur une place fleurie se dresse une statue de Ho Chi Minh protégeant un enfant, face à l'ancien Hôtel de Ville (1908) qui est devenu le siège du Comité populaire de Ho Chi Minh Ville.


Le centre, ce sont les grands hôtels internationaux modernes, Sheraton ou Ayat. C'est aussi la rue Dong Khoi, ex-Catinat (débaptisée, on le comprend, puisqu'il s'agissait du nom de l'amiral de la flotte qui bombarda Tourane -Da Nang- en septembre 1858) qui va de la cathédrale Notre-Dame vers la rivière, est bordée d'élégants commerces de luxe, café, restaurants et magasins de souvenirs artisanaux qui ont remplacé les bars à filles de l'époque américaine.

A ce propos, on peut voir l'ancienne ambassade américaine (on se souvient des images des dernières évacuations). Après la régularisation des relations entre le Vietnam et les Etats-Unis intervenue en 1995, c'est un consulat qui l'a remplacée (l'ambassade est évidemment dans la capitale, à Hanoi et le premier ambassadeur en a été le premier pilote américain fait prisonnier)...

Dans le centre, on a aussi l'une des rares rues ayant gardé son nom français, la rue Pasteur.


Autre leg des Français, la cathédrale Notre-Dame, place de la Commune de Paris, édifice assez banal dans sa livrée de brique rouge de Toulouse, sur un soubassement de granit. Ses deux grandes tours carrées surmontées de deux flèches en métal dominent la rue Catinat. Elle date de 1880.
Mais au fait, on remarque que les églises, même en Orient, ont le choeur tourné vers l'est (symbole de la Résurection du Christ) comme chez nous...

Le dimanche en soirée, impossible d'y accéder. Il ya plusieurs messes et l'affluence des fidèles est telle qu'ils débordent sur une partie de la place (un regain de ferveur serait à mettre sur le compte d'un miracle, des yeux de la statue qui se dresse sur le parvis aurait coulé une larme...

La visite est donc remise au lendemain. Quelques détails attirent le regard: un autel d'une chapelle avec des statues d'ecclésiastiques dans leur tenue de cérémonie bien française du début du siècle dernier et, à leurs côtés, des personnages en costume vietnamien. Autre détail, la quantité de plaques ex-votos, notamment à l'autel dédié à St Joseph, gravées des termes tels que "Merci" ou "Reconnaissance" ou même "Souvenir de Lourdes" (!), donc de plaques anciennes puisque françaises!


Toute proche, se dresse la Poste centrale datant de 1891 et due à Gustave Eiffel, donc dotée d'une charpente métallique, spécialité de ce célèbre ingénieur. Cette charpente en voûte supporte une verrière qui donne beaucoup de clarté au vaste hall.



SAIGON, Palais de la Réunification. Char dans le parc du Palais de la Réunification. SAIGON, Hôtel Continental. SAIGON, Hôtel Rex.
Palais de la Réunification
(ex- gouverneur).

Passez la souris ci-dessus.
Char dans le parc du Palais de la Réunification.
Hôtel Continental.
Hôtel Rex.
Passez la souris ci-dessus.
SAIGON, cathédrale Notre-Dame.
La cathédrale Notre-Dame.
Passez la souris ci-dessus.
SAIGON,  cathédrale Notre-Dame.

SAIGON, cathédrale Notre-Dame.
<= SAIGON, cathédrale Notre-Dame. =>
SAIGON,  cathédrale Notre-Dame.

SAIGON,  Poste Centrale (G. Eiffel).  SAIGON, Poste Centrale (G. Eiffel).  SAIGON,  Poste Centrale.  SAIGON,  Théâtre municipal.

<= SAIGON, poste centrale (de Eiffel) =>SAIGON - Théâtre Municipal (ex Opéra)


Nous sommes heureux de nous poser un peu à notre hôtel avant d'aller dîner en ville. Un comité d'accueil de petits vendeurs des rues (cartes postales, tee-shirts, casquettes et autres babioles) nous assaille gentiment et ne nous lachera plus, nous suivant en moto dans nos diverses visites...

Première nuit de vrai repos dans un vrai lit...




Le jour suivant est consacré totalement à une découverte plus approfondie de certains lieux de la ville.

SAIGON, fabrique d'objets en laque.

SAIGON, fabrique d'objets en laque.

Visite de la fabrique d'objets en laque Lam Son et de sa boutique de vente.

LE laque (en effet, dans ce sens, le mot est du genre masculin!) est un vernis végétal tiré de la gomme-résine ou sève tirée du laquier (arbre de la famille des sumacs, originaire de Chine) et également de certains autres arbres extrême-orientaux. Au Vietnam, on l'importe du Laos. Cette matière a une double fonction: protection (contre le pourrissement et les termites notamment) et décoration. La technique du laque artistique de qualité nécessite de passer jusqu'à 20 couches de laque, avec ponçage entre chaque application. Des pigments peuvent y être incorporés ainsi que des incrustations telles que peintures, coquilles d'oeuf, dorures ou nacre. Le cycle de fabrication s'étale donc sur plusieurs semaines.

Les objets présentés vont de petits tableaux portant sur des thèmes traditionnels (paysages) ou des fantaisie ("Tintin à Saigon") jusqu'à d'imposantes salles à manger, avec table et fauteuils richement incrustés de nacre (livrables en France!).


Pour qui a visité les grands musées des pays occidentaux ou même ceux du Caire ou de Mexico, la visite du Musée d'Histoire (Bao Tang Lich Su, l'ex-musée Louis Finot) n'est guère attrayante, en tout cas à mes yeux de néophyte. L'étage est occupé par une bibliothèque réputée...

Héritage français datant de 1929, il retrace l'histoire du Vietnam dans un espace surdimensionné, au travers de quelques collections d'objets présentés dans des vitrines vieillottes, d'un certain nombre de reproduction d'objets du Musée d'Hanoi, de sculptures khmères et chams. Des panneaux pédagogiques au charme désuet complètent le tout.

Quelques surprises: pièces de monnaie de l'Empire Romain retrouvées dans le delta du Mékong! Les échanges à longue distance se pratiquaient bien avant le voyage de Marco Polo (XIIIe s.), par ce que l'on appelle "La Route maritime de la Soie" (par opposition à l'autre route, terrestre et continentale).

L'attention est attirée aussi par des représentations plutôt réalistes de symboles phalliques, des lingams ou lingas, toujours dressés et donc potentiellement créateurs, souvent associés au yoni, symbole du sexe féminin. Leur union représente, à l'image de Shiva, la totalité du monde, le lingam assumant les fonctions créatrice et destructrice. On en trouve trace dans les régions qui ont subi l'influence hindoue comme au Champa (Annam, on en verra des témoignages au Musée de Danang) ou dans les régions soumises à l'influence khmère, ici en Cochinchine (on l'a vu également dans le région de Phimai et Lopburi, en Thaïlande).

Dommage que ces objets et vestiges ne puissent être vus sur leur site d'origine...

SAIGON, Musée d'Histoire. SAIGON, Musée d'Histoire. SAIGON, Musée d'Histoire.

=> LE LINGAM, SYMBOLE PHALLIQUE

Dans les temples qui en comportent, on vénérait le lingam en l'arrosant de lait, de miel ou de beurre clarifié que l'on remplace souvent simplement par de l'eau pour le maintenir humide et il reçoit des offrandes de fleurs, de fruits et des sucreries.
Il apparaît souvent comme surgissant d'une cuve à ablutions, le "yoni", symbole de l'énergie féminine car Shiva ne peut créer seul mais seulement en union divine avec le yoni.
Ce culte intégré à l'hindouisme résulte de l'intégration de vénérations très anciennes de populations autochtones et sans doute aborigènes qui symbolisaient leur culte par des pierres dressées.

SAIGON, Musée d'Histoire. SAIGON, Musée d'Histoire. SAIGON, Musée d'Histoire. SAIGON, Musée d'Histoire.
SAIGON, Musée d'Histoire.





La visite des édifices des religions orientales telles qu'on les pratique dans ce pays est assez déroutante par rapport à ce que l'on peut constater en Thaïlande. Il est difficile de distinguer temples chinois taoistes et pagodes bouddhistes tant par certaines similitudes au niveau de l'architecture que par l'interpénétration syncrétiques des cultes.

SAIGON, un autel privé des génies protecteurs.
Autel des génies protecteurs
... dans un hôtel.

Le panthéon bouddhiste du Grand Véhicule est déjà riche de ses bodhisattvas, sortes de saints compatissants qui font quelque ombre au Bouddha dont la statue, au Vietnam, se fait relativement discrète ou au contraire un peu débordante dans sa version ventripotente du Bouddha de l'avenir... voire mute sous une forme féminine !

D'origine purement chinoise, datant du IVe s. av. JC, les cultes taoistes s'adressent à trois classes d’esprits : les dieux, les esprits errants et les ancêtres. Les esprits errants sont souvent des ancêtres négligés, tandis que certains ancêtres importants, ou figures historiques, peuvent atteindre à la dignité de dieu. Nombreux sont donc les dieux chinois dont une biographie retrace l’existence mortelle. Les dieux importants et secondaires du panthéon chinois sont d’origines très diverses. Ils peuvent être locaux ou régionaux et jouissent d’une popularité variable selon les lieux.

Avec la diffusion du bouddhisme en Chine à partir du IVe S. après JC, les deux religions vont s'interpénétrer au niveau des pratiques populaires jusqu'à faire coexister dans un même lieu des divinités du bouddhisme et du taoisme!


Revenons à notre première rencontre sur le sujet, non loin du quartier chinois de Cholon. Il s'agit de la visite de la pagode Pho Mieu dédiée à la Dame du Ciel, Tien Hau (on retrouve ici le mot chinois tian désignant le ciel comme dans Tian an men), une divinité taoïste chinoise protectrice des marins. Les fidèles y font moult offrandes de spirales d'encens (8 à 10 jours pour se consumer) et accrochent des voeux inscrits sur papier rouge, couleur symbolisant la joie (xi) ou la félicité et également le centre de l'univers. Un tambour ou un gong sont frappés afin d'attirer l'attention des divinités...

SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer.
SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer. SAIGON, pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer.
SAIGON, quartier chinois de CHOLON
Pagode Pho Mieu dédiée à Tien Hau, la Déesse de la Mer.

Le quartier chinois de Cholon s'est développé à partir de 1778 et de faubourg est devenu une ville dans la ville (quartier n°5), encore peuplé d'un demi million de vietnamiens d'origine chinoise, les Hoa (et ce malgré l'exode consécutif à la réunification de 1975 et au conflit qui s'en suivi avec la Chine). Un quartier organisés en corporations marqué par un enchevêtrement de minuscules échoppes qui débordent sur les rues.

Un raccourci de la vie de ce quartier est constitué par les énormes halles du marché Bin Thay dans les allées duquel on se faufile attiré ou, au contraire, repoussé par telle ou telle odeur. Pour les marchands, il est toujours l'heure de manger ou de s'accorder un peu de repos dans un petit espace aménagé sous les présentoirs! Le rez-de-chaussée est surtout occupé par les produits alimentaires (mais aussi de la quincaillerie ou des chaussures) tandis que l'étage est consacré aux tissus et vêtements. Le bâtiment a gardé ses toits en forme de lotus, son beffroi et ses horloges et l'intérieur est une cohue organisée sympathique.
On a le plaisir d'y voir des femmes portant le chapeau conique sans que cet usage relève du folklore touristique comme cela est le cas dans d'autres quartiers.

SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon.
Le grand marché de Cholon: Bin Thay.

Prépararation du bétel:
feuille de bétel, noix d'arek et chaux éteinte

A côté du riz, céréale de l'Asie,
on consomme aussi des légumes verts.

Le pain, un héritage français
mais insuffisamment salé à mon goût...

SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon. SAIGON, Marché Bin Thay à Cholon.
Marchande de sel.

CHOLON - Marché Bin Thay
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Crevettes séchées
Des poissons vivants...

CHOLON - Marché Bin Thay .

et encore des poissons....


SAIGON,  Marché Ben Thanh.

Sans doute pas encore tout à fait rassasiés par ce spectacle, après un copieux dîner, d'aucuns ont complété le soir même leur découverte par le marché nocturne autour du marché Ben Tanh distant d'à peine un kilomètre de notre hôtel (situé sur l'avenue Pham Ngu Lao).
Cela a été l'occasion de constater l'engouement pour l'Internet des jeunes Vietnamiens qui remplissent les nombreux cyber-cafés (on fera le même constat à Hanoi) dans un pays qui compte déjà plus de 6 millions d'internautes.




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