Site de LAODICEESite de HierapoliskSite naturel dde PAMUKKALE

Confins de Phrygie et Lydie
Laodicée** (1)
Hiérapolis
** (2)
Pamukkale***
(3)

Page précédente:  EPHESE, Selçuk, SirincePage suivante: Antalya, Pergé


PROTECTION SOCIALE, SANTE ET RETRAITE...

Sécurité sociale et santé

La protection sociale en Turquie comporte différents régimes sans cependant couvrir l'intégralité de la population. Quatre systèmes publics de protection sociale coexistent.
Le Memur Saglik est destiné aux actifs de la fonction publique et leurs ayants droit directs tandis que l'Emekli Sandigi concerne les retraités de la fonction publique, ainsi que leurs ayants droit directs. Quant à la Sécurité Sociale, elle couvre les employés du secteur privé et les ouvriers du secteur public. On peut assurer adhérer volontairement au régime de la Sécurité Sociale pour bénéficier d'une assurance personnelle. Enfin, le Bag-Kur assure les artisans, les commerçants et les membres des professions libérales.
Il existe une fraude au système de protection sociale qui consiste à n'embaucher du personnel que durant un mois au titre de période d'essai, laquelle est exonérée de cotisations.

La consultation chez le généraliste coûte 60€ et 175€ chez un spécialiste libéral.
Le pays compte de très bons dentistes, ce qui amène le développement d'un tourisme médical pour des soins qui coûtent la moitié du prix demandé en Europe occidentale.

Retraite

Auparavant, une retraite était versée à partir de 5000 jours d'activité soit vers les 36 ans, sachant que beaucoup de travailleurs avaient commencé leur activité professionnelle dès 12 ans. Aujourd'hui, il faut avoir 65 ans pour toucher la retraite.
Les maisons de retraite commencent à se développer dans un pays où la tradition voulait que le fils aîné après son mariage prenne en charge ses parents. Cette pratique est de plus en plus remise en question du fait que la belle-fille se trouve dans l'obligation de travailler.



Retour aux VOYAGES
Retour programme autour de la LYCIE


Etape   précédente : EPHESE, Selçuk, Sirince
Etape suivante : Antalya, Pergé

Départ à 8h15.
Nous sommes le 1er mai, jour également fêté ici par les syndicats de travailleurs.

Nous avons 200km à parcourir aujourd'hui. 70 jusqu'Aydin puis une bonne centaine jusqu'à Laodicée du Lucos ou Lycos, près de la ville de Denizli, et enfin un peu moins d'une dizaine pour arriver à Pamukkale.

Une heure après notre départ, nous repassons donc à Aydin, ville célèbre pour son commerce des figues, olives, ses saucisses sucrées, sans porc mais avec de la cannelle et des noix, sa danse des soldats et ses combats de chameaux.

Le combat de chameaux est une tradition qui remonte à deux siècles dans le district d'Aydin et qui se déroule en particulier à Selçuk fin janvier. Il ne s'agit pas de combats sanglants mais plutôt d'affrontements d'animaux montés par leur chamelier. Et il s'agit bien de chameaux, ces animaux à deux bosses originaires d'Asie centrale, tout comme le sont les Turcs (non pas des chameaux! mais des originaires d'Asie centrale).

L'essentiel de trajet se fait par une route qui remonte doucement la large vallée du fleuve Büyük Menderes, le fleuve Méandre. Sur notre droite (au sud), on peut apercevoir des sommets (plus de 2000m) encore enneigés.
Au bout d'une heure et demie, aux environs de Nazilli, petite pause qui permet d'apprécier les productions locales: oranges, fraises et de voir l'importance de l'olive et de ses dérivés sur les étals: fruits verts, noirs, violets... en saumure, savons, bidons d'huile et même thé (!) de feuilles d'olivier.

Dans la mythologie grecque, ce fleuve se nommait Maiandros, francisé en Méandre. C'était un dieu, fils des divinités marines Océan et Téthys. Son cours particulièrement sinueux a dû inspirer les géographes et géomorphologues qui en ont fait un nom commun.


L'ANCIEN ETAT DE LYDIE...

La Lydie constitue un état majeur d'Asie Mineure dans la période antique. Après avoir été dominés par leurs voisins Phrygiens, les Lydiens établissent un empire qui couvrait toute la moitié occidentale de l'Asie Mineure, à l'exception de la Lycie.
Cet empire était dirigé par le roi Crésus qui s'était enrichi grâce aux sables aurifères de la rivière Pactole.

M
ais les états soumis par le roi Crésus se retournèrent contre lui et la Lydie tomba sous le pouvoir des Perses (Cyrus et Darius) aux VIe-Ve siècles av. J-C. Aux IVe-IIIe s., elle fut conquise par le Macédonien Alexandre le Grand. Au IIe siècle avant J-C, la Lydie fera partie de l'Empire romain. Par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire ottoman au XIVe s..



"Riche comme Crésus"
"Avoir gagné le pactole"

Il est midi moins le quart lorsque nous arrivons sur le site antique de Laodicée, à 6km au nord de Denizli.

Nous sommes sur le territoire qui fut tiraillé entre les divers Etats de la région dans l'Antiquité. En limite sud de la Lydie et nord de la Carie, intégré dans la Grande Phrygie et dans la Grande Lycie lorsque ces Etats connurent leur heure de gloire...

SITE DE LAODICEE DU LYCOS **
(on devrait plutôt dire "sur le Lycos")

La ville fut fondée à partir de 246 avant J-C par le roi séleucide Antiochos II (descendant de Séleucos, lieutenant d'Alexandre le Grand). Il lui donna le nom de son épouse Laodicé (étymologiquement "le droit des peuples"!) mais comme celui-ci était commun, il y ajouta ad Lycum en référence au nom du fleuve voisin. Il favorisa l'implantation de Juifs.
Au IIe s. av. J-C, elle passa sous l'autorité du royaume de Pergame (au nord-ouest de la Turquie) puis directement sous celle de l'Empire Romain.
L
a ville fut très prospère, atteignant une population de 80 000 habitants, malgré les nombreux séismes qui la frappèrent et ses difficultés d'approvisionnement en eau, celle-ci provenait des sources chaudes de Pamukkale, la température chutant de 80° (ou 95°?) à 30° dans les canalisations, en raison de la distance.

En raison de sa forte communauté juive, elle devint rapidement un évêché chrétien. Elle fut l'une des sept Églises d'Asie citées dans l'Apocalypse avec Ephèse, Izmir, Sardes, Philadelphia, Pergame et Thyatira. Les chrétiens de Laodicée se voient reprocher leur tiédeur.
Voici le texte de l'Apocalypse que St Jean adresse aux habitants de cette ville vers la fin du Ier siècle.
"Écris à l’ange de l’Église de Laodicée : voici ce que déclare l’Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est à l’origine de tout ce que Dieu a créé: je connais ton activité ; je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais l’un ou l’autre ! Mais tu n’es ni bouillant ni froid, tu es tiède, de sorte que je vais te vomir de ma bouche !"
(Apocalypse 3.14-22).

Ce texte fait d'abord allusion au caractère tiède de l'Eglise de Laodicée, que le Seigneur vomirait de sa bouche, en se référant à l'eau tiède et très riche en minéraux que les Laodiciens avaient l'habitude de boire et qui a pour effet de faire vomir. Dans un second temps, il vise l'attitude orgueilleuse des citoyens de Laodicée, enrichis grâce au commerce (laine) et à ses industries, une ville de banquiers...

Un important concile s'y déroula vers 364 ap. J.-C, concile qui formalise le Nouveau Testament (ne retenant que les Quatre Évangiles), interdit de se mêler aux fêtes et deuils des hérétiques, de marquer le sabbat, mit les femmes dans la liturgie à l'écart et même interdit de se baigner en leur compagnie!

LAODICEE

La ruine du site doit beaucoup à de nombreux tremblements de terre: un survenu en l'an 27 avant J-C, deux au Ier siècle de l'ère chrétienne, un au IIe, puis deux au cours du IIIe, un au milieu du IVe, encore un autre à la fin du Ve (en -494) qui rasa complètement la cité et, pour finir, un au début du VIIe qui conduit à l'abandon complet du site qui servit de carrière!

Une première exploration du site fut réalisée entre 1833 et 1843 par l'archéologue Georg Weber et une carte fut établie en 1905. Les fouilles reprirent au début des années 1960 sous la conduite de l'archéologue canadien Jean des Gagniers. A cette époque, les vestiges d'un seul théâtre étaient encore visibles (même si le second avait été repéré un siècle plus tôt). Au début des années 1990, ce sont les Turcs qui viennent sur le chantier sous la direction de Hasim Hildiz et, jusqu'en 2002, avec le concours de l'équipe italienne du Docteur Gustavo Traversari de l'Université de Venise.
Depuis 2002, après avoir envisagé l'abandon des travaux, les fouilles systématiques et des restaurations sont prises en charge par le Musée de Denizli et par l'Université de Pamukkale sur une ère d'environ 5km².

Malgré l'heure, il est déjà midi, nous consacrerons une heure à la vite du site.
En individuel le prix du ticket d'entrée est très abordable: 10 LT, soit 5 €uros.

Un site remarquable en ce qu'il constitue un véritable grand chantier de fouilles et encore peu restauré.

Contrairement au site d'Aphrodisias (que nous ne visiterons pas), l'endroit est encore peu connu et donc peu fréquenté, ce qui est appréciable. Tout l'intérêt est de voir un tel site en fouilles et restauration qui donne un côté très pédagogique à cette visite avec de nombreux panneaux d'information. Le seul dommage, c'est qu'y étant un dimanche, on ne peut pas voir les archéologues à l'oeuvre. Le travail est loin d'être terminé et le pan historique reste à approfondir puisque les vestiges des édifices mis à jour ne sont pas nommés (à qui sont-ils attribués ou dédiés?) mais simplement désignés de façon formelle par leur nature et leur emplacement (ouest, nord...).

Aphrodisias à 200km d'Izmir, 160 de Kusadasi, en direction de l'est. Ou à une cinquantaine de km au sud-est de Nazilli ou à un trentaine de Denizli, vers l'ouest. Un superbe site à la gloire d'Aphrodite (déesse de la Nature, de l'Amour et de la Fertilité comme nous l'avons vu au Musée de Selçuk) et dont le bijou est constitué par son Odéon.

LAODICEE - plan du site


Nous commençons par la partie est, au niveau des rares vestiges de la Porte de Syrie (Ier siècle) n°21. Après quelques centaines de mètres nous arrivons devant les vestiges de la Porte de Byzance n°30est puis nous empruntons la Voie de Syrie n°11, on y voit des ornières creusées par le passage des roues de chariots et une étrange dalle sculptée représentant un sanglier affronté à un chien. Puis nous nous intéressons à la "maison A" n°38: colonnes, pavage en dalles de marbre, atrium.

En nous dirigeant vers le nord-est, nous longeons un important chantier de fouilles placé sous un abri provisoire et, aux environs, nous pouvons voir des dizaines de petits carrés ou rectangles où sont regroupés des débris en attente. Il s'agit d'un édifice paléo-chrétien avec un superbe baptistère en briques recouvertes de dalles de marbre, très ressemblant à celui de la basilique St Jean d'Ephèse (précisément de Selçuk).

Cela nous amène au bord des ruines très dégradées du Théâtre Nord (le plus grand) n°8 avec en arrière-plan, à quelques kilomètres la falaise blanche de Pamukkale. Ce théâtre qui comportait une cinquantaine de rangées de gradins a été construit en profitant du relief. Sur une pente orientée au nord-est, il a suffit d'excaver puis de venir y poser les gradins comme cela est souvent le cas dans ces édifices grecs (on l'a vu à Ephèse, on le verra à Hiérapolis, tout comme on peut le voir en Grèce, par exemple à Épidaure dans le Péloponnèse) alors que les grands constructeurs qu'étaient les Romains n'hésitaient pas à faire jaillir tout l'édifice du sol (Arènes de Nîmes, Colisée de Rome...) avec forces voûtes et arcades. A l'avantage procuré par le relief, s'ajoutait certainement dans le choix de l'endroit, l'agrément représenté par la vue sur les blancheurs de Pamukkale.

En nous dirigeant vers le Théâtre Ouest (le petit théâtre) n°9, également très dégradé, nous passons près des vestiges du Temple corinthien et de la Basilique nord. Ce théâtre comportait 41 rangées de gradins en marbre et travertin et pouvait accueillir environ 8000 spectateurs.

LAODICEE- théâtre ouest (nord)

Nous revenons vers le centre du site, vers l'un des rares monuments nommés. Il s'agit de la Fontaine ou Nymphée de Caracalla n°10, construite au début du IIIe s. en l'honneur de cet empereur romain et à l'occasion de sa venue dans la ville. L'édifice de 16x8m comportait un bassin rectangulaire de 9x8m et deux petits bassins hémicirculaires. Nous poursuivons par les Bains Publics n°5qui se présentaient sous forme d'un grand bâtiment couvert de 90x58m d'époque romaine (IIe s.). Nous arrivons ensuite sur l'Agora centrale n°28 d'époque romaine couvrant un espace de 112x60m dont le sol était recouvert de dalles de marbre.

Enfin nous arrivons à la partie la plus spectaculaire du site où de dressent les colonnes de la Porte dite monumentale n°27 qui a été restaurée. Ce Propylée constituait une sorte d'espace de liaison, de vestibule, entre les espaces profanes précédents (bains publics, agora) et l'espace qui suivait cette porte et était probablement affecté à plusieurs temples.

EPHESE -statue de la Vierge

En empruntant la Rue de Syrie pour regagner la sortie du site, on peut voir de beaux exemples de sculptures: une sorte d'ancêtre du jeu de jacquet et une tête en haut-relief, peut-être celle de la Méduse (la seule mortelle des trois gorgones, ces êtres malfaisant de la mythologie grecque).

Une fois de plus nous déjeunons dans un "restaurant-usine" sous des grands halls ouverts à Pamukkale, au Safak Restaurant: 1000 places couvertes, 300 en extérieur et un parking pour 20 bus! et quelques chats acceptés...

C'est l'occasion pour Nurcan de nous initier à la divination ou lecture dans le marc de café, marc que l'on retrouve forcément au fond de la tasse après avoir bu un café turc ou kahve.
Après avoir bu le liquide, il faut retourner la tasse sur la soucoupe et après un petit moment examiner les taches qui se sont formées au fond de la tasse avec le marc qui y est resté accroché. Quant à l'interprétation, elle reste affaire de spécialistes! Les formes rondes annonceraient de la fortune et les ovales des succès, les carrées des désagréments, trois croix sont le signes d'honneurs à venir tandis qu'une croix présage d'une mort douce...

Lecture du marc de café !


Haut de page

SITE DE HIERAPOLIS **
(à 16km au nord de Denizli)

Le site antique se trouve bâti au-dessus du site naturel, un versant blanc recouvert par les concrétions calcaires de travertin issues de sources d'eau chaude exploitées par l'homme depuis 14 000 ans!
Le site était encore défiguré il y a une dizaine d'année par des hôtels qui s'étaient installés à proximité des quatre sources afin de capter l'eau de trois d'entre elles pour alimenter leurs piscines. Heureusement, ils ont été détruits il y a seulement quelques années. Nous allons en reparler après l'évocation du site antique.

La cité fut fondée en l'an 190 av. J-C par Eumène II, roi de Pergame dont le royaume correspond à un fragment de l'empire d'Alexandre le Grand (celui de Lysimaque, l'un de ses généraux, dynastie des Attalides) lors du partage de Babylone.
Le site domine la plaine de 70m et fut dès l'origine organisé selon un découpage en damier. Son nom provient de Hiéra, nom de l'épouse du fondateur légendaire du royaume de Pergame. La ville se développa grâce à l'exploitation de ses sources thermales surtout à partir de son intégration à l'Empire Romain (en -133). Moins de deux siècles plus tard, en 60 (ou en 17?) de l'ère chrétienne, ses nombreux édifices furent détruits par un violent tremblement de terre. Au début du IIIe s. virent le jour: théâtre, gymnase, une enceinte avec deux portes et 28 tours carrées. La ville put compter 100 000 habitants dont une forte population juive (la région aurait compté une population de 50 000 Juifs)!
La ville devient byzantine à la fin du IVe s. et le christianisme s'y implante fortement puisque la ville fut le siège d'un évêché et qu'une cathédrale y fut construite avant que la cité amorce son déclin: dévastée au VIIe s. par les Perses puis endommagée par un tremblement de terre.
Au XIIe s. les Turcs seldjoukides s'en emparèrent avant d'être repoussés par les Croisés de Frédéric Barberousse. Complètement abandonnée au XVe s., un tremblement de terre acheva de la détruite au milieu du siècle suivant.

Les fouilles du site commencèrent à l'initiative de l'archéologue allemand Carl Humann en 1887. Les fouilles plus récentes et un remarquable travail de restauration ont été menés par l'équipe italienne de Paolo Verzone à partir de 1957.

Conjointement avec le site naturel voisin, la cité antique de Hiérapolis a été classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO dès 1988.

Un site remarquable par son intégration dans l'extraordinaire site naturel de Pamukkale, par sa piscine antique, son théâtre en très bon état et sa nécropole.
Un seul accès pour les deux sites
(10€ de droit d'entrée en individuel).

Plan du site antique de HIERAPOLIS

Î Passer la souris sur le PLAN Î


Nous sommes à l'entrée du site de Hiérapolis à 14h15, dans un environnement verdoyant et illuminé par les coquelicots à la floraison intense. Nous disposons de 4 heures pour visiter le site antique et les cascades pétrifiées de Pamukkale.

L'avenue principale de la cité est orientée Nord-Sud et mesure environ 1500 mètres. A chaque extrémité se dresse une porte monumentale flanquée de tours.

Notre parcours commence à la Porte sud dite Porte byzantine (n°14) qui remonte au Ve s. av. J-C. En cheminant vers les vestiges du centre de la cité, nous apercevons les rigoles naturelles formées par d'anciens dépôts de calcaire mais elles ne sont plus parcourues par l'eau.

Nous empruntons la partie sud du Cardo Maximus ou Voie de Frontinius (n°8), la grande voie de la Cité (13,50m de large).
Sur notre gauche nous laissons les colonnades du Gymnasium (n°13).

A l'époque de l'Empire Romain, la cité disposait d'une quinzaine de bains et piscines.
Nous nous rendons à la Piscine Antique dite Piscine de Cléopâtre (n°A) dont le portique s'est écroulé lors du séisme du VIIe siècle.
Son
eau thermale a le pouvoir de soigner diverses maladies grâce à sa forte minéralisation: hypertension, ulcères, obésité, gastrite, rhumatismes, constipation, bronchite chronique... Des gaz dissous s'échappent comme on peut le voir autour du corps des personnes qui s'y baignent dans une eau à 37° (il faut payer 3€uros pour y faire trempette). On peut aussi en sentir la présence (soufre) comme on aura l'occasion d'en reparler non loin de là.

Après cela, nous passons près des anciens thermes romains du IIe s. qui abritent aujourd'hui le Musée archéologique de Hiérapolis. Faute de temps, nous n'en effectuons pas la visite.

Le Nymphéum (n°9) se trouve dans l'aire sacrée, devant le Temple d'Apollon (n°10) , il fut réparé au Ve siècle avec des éléments du temple d'Apollon, dont il coupa la vue. Du Temple d'Apollon ne subsistent que les fondations. On y délivrait des Oracles (comme à Delphes). Il communiquait avec le Plutonium, rien à voir avec le métal radioactif car il s'agit d'un sanctuaire dédié à Pluton, dieu des Enfers et dont l'entrée est désormais partiellement murée. Une source circule dans l'édifice et des gaz suffocants s'en dégagent. Les prêtres castrats qui le desservaient utilisaient un subterfuge pour faire croire en leurs pouvoirs. Ils y introduisaient des petits animaux qui évidemment y mouraient tandis qu'eux en ressortaient indemnes car les gaz lourds restent au raz du sol.

Nous grimpons la colline en direction du Théâtre (n°11) . Restauré par des Italiens, il est en très bon état. Il fut reconstruit après le séisme de 60 et maintes fois remanié, en particulier sous Hadrien et Septime Sévère. Une partie est édifiée en surélévation et pourvue de 4 entrées (vomitorium) entre les 20 rangées de gradins de la partie basse et les 25 de la partie supérieure. Il pouvait accueillir 15 000 personnes et fut utilisé jusqu'au milieu du IVe s. Le mur de scène est orné de bas-reliefs en marbre blanc.
Manquant de temps, nous ne poursuivons pas notre marche plus haut sur la colline vers le Martyrium de Saint Philippe qui date du Ve siècle. Selon la tradition chrétienne, l'apôtre venu ici vers l'an 87 fut crucifié ici la tête en bas.
Nous redescendons vers le Cardo en passant près des vestiges de l'Agora et de la Cathédrale byzantine (VIe s.). Lors de la mise en valeur du site, il a fallu dégager environ deux mètres de concrétions calcaires de travertin qui au fil du temps avaient recouvert la voie.

Nous poursuivons en direction du nord, en passant la Porte nord puis la toute proche Porte de Domitien (n°4) qu'a fait construire le proconsul Frontinius. Il s'agit plutôt en fait d'un arc de triomphe à trois arches flanqué de deux grosses tours rondes. Elle est précédée, par les colonnades des Latrines (n°5), sur la gauche.

Puis, au-delà de la porte, ce sont les vestiges des Thermes nord (n°2) du IIIe s., construits hors de l'enceinte qui furent reconvertis en basilique chrétienne au VIe s. Les vertus des eaux thermales de  l'endroit étaient reconnues dès le IIe siècle avant J-C.

HIERAPOLIS - Porte de Domitien


Nous arrivons dans la partie haute de la vaste nécropole (n°1), qui compte plus de 1 200 tombes, certaines destinées à des défunts juifs.

Les tombeaux sont de différentes époques et de 4 styles: simples tombes, sarcophages, tumulus circulaires à chambre voûtées, tombeaux familiaux à l'allure de temples surnommés Minerva qui pouvaient accueillir jusqu'à 6 dépouilles. Nous arrivons rapidement à un tumulus du Ier siècle av. J-C mais réutilisé jusqu'au IIe s. de l'ère chrétienne.

Toutes les sépultures ont été pillées: murs défoncés, couvercles déplacés. De nombreuses pierres portent des inscriptions gravées en langue grecque tandis que d'autres sont décorées de superbes sculptures: l'enfant qui boit au pis de la vache, un visage féminin...

En une heure nous parcourons à bonne allure et dans les deux sens cette longue (de plus d'un kilomètre probablement, vu notre allure de marche) et étrange avenue bordées de monuments funéraires en jolie pierre aux reflets dorés mais disposés un peu de guingois du fait des séismes.
Il est curieux d'apercevoir un parapentiste évoluant au sud du site...


HIERAPOLIS - Nécropole (vue depuis le nord)

 


Haut de page

SITE DE PAMUKKALE "le Château de Coton" *** (Hiérapolis)

Joli nom évocateur!

Depuis 14000 ans (?), les sources thermales riches en minéraux, notamment en calcaire (carbonate de calcium plus précisément), ont déposé une gangue de travertin qui a tout enrobé sur les pente de la colline qui domine la moderne Pamukkale. En quelque sorte, des stalactites sont agglutinées pour former une  succession de cascades pétrifiées et de vasques en gradins d'un blanc éclatant remplies d'une eau bleutée. En effet, certaines concrétions ne sont pas sans rappeler les stalactites ou plus exactement les draperies de calcite blanche que l'on peut admirer dans certaines grottes.

PAMUKKALE 
PAMUKKALE

 

Malgré la destruction des hôtels qui dominaient le site et s'appropriaient l'eau des sources, on a l'impression que la préservation du site reste difficile comme semblent l'indiquer la couleur jaunâtre voire grisâtre qui apparaît dans certaines parties du site.

 

Un réseau de canaux achemine l'eau des sources tout en haut du site et on sent très bien la chaleur de la vapeur qui sourd entre les planches qui les protègent et servent en même temps de sentiers. Des vannes partant de ces canaux sont aménagées au-dessus de diverses sections du site afin de les faire parcourir (irriguer!), à tour de rôle (rythme hebdomadaire?), par un flux d'eau régénérateur mais sans doute insuffisant.

De plus, l'utilisation gratuite des vasques qui servent de pataugeoires (attention de ne pas glisser!) aux touristes n'est-elle pas source de nuisances, même si l'on a pris la précaution d'obliger les utilisateurs à enlever leurs chaussures? Mais c'est quand même bien agréable d'y faire trempette en cette fin d'après-midi, tandis qu'un pâle soleil filtre et éclaire les bassins étagés au sud-ouest.
Nous y avons passé une heure sans nous rendre compte qu'il faut regagner la sortie pour rejoindre le groupe. Il est déjà 18h15!




PAMUKKALE

Pour avoir un autre aperçu du site, non plus d'en haut mais d'en bas, nous sommes revenus le lendemain matin.
Splendide spectacle d'une falaise à l'allure de choux-fleurs au-dessus d'un petit lac urbain où finissent les eaux pétrifiantes.


PAMUKKALE 
PAMUKKALE PAMUKKALE PAMUKKALE

 

PAMUKKALE


Court trajet de 5km pour se rendre à Karahayit, un secteur d'hébergement touristique et thermal qui s'est développé depuis 1992.

L'hôtel Lycus River affiche 5* mais il serait plus juste de lui en attribuer 3 pour l'hébergement ou, disons 4 si l'on tient compte des services annexes (SPA, médecin, massages).

Grand choix au buffet mais c'est surtout deux autres points qui retiennent l'attention.
Ce sont d'abord ses piscines alimentées par des eaux chaudes très riches en oxyde de fer qui se pétrifient dans une masse rougeâtre et moirée.
Ensuite, ce sont les soins par "poisson-docteur" autrement dit ichtyothérapie où l'on pratique sur les patients le fish peeling, sur les pieds, les jambes ou l'ensemble du corps. Autrement dit, ce sont de petits poissons noirs qui se régalent en vous débarrassant des squames de votre peau tout en vous chatouillant agréablement. Cela produit sur la peau un effet de gommage qui a l'avantage d’être naturel. En effet, c’est en Turquie que le phénomène "fish spa" ou "Dr. Fish" est né, en utilisant des poissons du pays vivant dans ces eaux chaudes, les garra rufa.

 
KARAHAYIT- hôtel Lycus River KARAHAYIT- hôtel Lycus River 
KARAHAYIT- hôtel Lycus River

En dehors de ces distractions, la télévision turque nous apprend que des affrontements violents entre des casseurs et manifestants avec les forces de l'ordre ont eu lieu à Ankara à l'occasion des manifestations et défilés du 1er mai.


Page précédente:  EPHESE, Selçuk, SirincePage suivante: Antalya, Pergé

autour de la LYCIE... Piscine AntiqueBasiliquePartie haure (sud) de la NécropolePorte de Frontinius ou de DomitienNymphée (fontaine)Cardos MaximusTemple d'Apollon et PlutoniumThéätrePorte sudLatrines Porte de SyrieThéâtre nord"Maison A"Théâtre ouestNymphée de CaracallaAgoraBains publicsPorte monumentale (Propylée)Porte de ByzanceVoie de Syrie