Kemer - TikirovaMYRA (Demre)Uçagyz, Ile de KekovaLagune de Dalyan: Kaunos, Iztuzu

Côte sud-ouest
Myra (Demre) (1)
Üçagyz - Ile de Kekova
* (2) option
Lagune de Dalyan*: Kaunos, Iztuzu
(3)

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A PROPOS DES CONDITIONS DE VIE EN TURQUIE...

Pouvoir d'achat

Après une inflation galopante au tournant des années 2000 (60%), le passage à la Nouvelle Livre en 2005 a été rendu possible par une inflation qui est ramenée à moins de 10% depuis 2003, un taux que le pays n'avait pas connu depuis 30 années.
Le SMIC turc équivaut à 350€ ce qui oblige à vivre avec une second salaire. Les fonctionnaires gagnent 600€.
Les Turcs consomment peu de viande rouge : une fois par mois. Le kilo de viande coûte 35 Liras (soit environ 18€).

Logement

L'équivalent de nos HLM est assuré par l'administration turque de développement de l'habitat (TOKI). Par ailleurs beaucoup d'Anglais achètent des immeubles pour les louer alors que les particuliers cèdent souvent un terrain à un promoteur en échange d'un (ou plusieurs) appartement(s).
Dans les villes, le prix d'un appartement dépasse souvent 65 000€ et celui d'une villa les 90 000€ (avec des records comme à Bodrum, le petit St Tropez turc !).

L'explication des fers à béton laissés en attente au niveau de terrasse ne tiendrait pas de préoccupations de nature fiscale (pas d'impôts puisque non terminé) mais correspondrait à la prévision d'une surélévation pour loger le fils dans un étage supplémentaire voire le petit-fils.

Retour aux VOYAGES
Retour programme autour de la LYCIE


Etape suivante : Ephèse, Selçuk

Nous quittons immédiatement Antalya en direction du sud, en longeant la côte occidentale du golfe d'Antalya, autrement dit la côte lycienne, sur un trajet de près de 70km. Une douzaine de kilomètres au-delà de Kemer, nous arrivons dans la station balnéaire de Tekirova, à une douzaine de kilomètres au sud de Kemer.



L'ANCIEN ETAT DE LYCIE...

Cet ancien pays d'Asie Mineure a des origines lointaines. Son peuple cité par les Hittites au XVe s. av. J-C devint leur allié contre les Egyptiens (Ramsès II). Vers les années 1000 av. J-C, ce territoire fut envahit par des populations minoennes (de Minos, roi légendaire de Crète). Alliés des Troyens lors de la Guerre de Troie (XIIe s. av. J-C), ils furent vaincus par les Athéniens au VIIIe s. av. J-C. Ils se relevèrent et formèrent une confédération au VIe s. mais ils passèrent sous la domination des Perses achéménides au siècle suivant. La région passa ensuite au IVe s. sous le contrôle du royaume voisin de Carie (au nord de la Lycie) dont la capitale est Halicarnasse, royaume rendu célèbre par le nom du roi Mausole. Elle tomba après dans l'orbite de l'empire macédonien d'Alexandre et de ses lieutenants à la tête des fragments de cet empire (Ptolémées d'Egypte, Séleucides de Syrie) aux IIIe et IIe s.
Au Ier siècle avant J-C, la Lycie passa sous la domination de l'Empire romain. La division de l'Empire romain amorcée au VIe s. de l'ère chrétienne se confirma au siècle suivant et l'Asie Mineure fit partie de l'Empire romain d'Orient ou si l'on préfère de l'Empire byzantin. Cet empire résista tant bien que mal pendant les siècles suivants face aux peuples germaniques, aux Slaves, aux Perses sassanides puis aux razzias arabo-musulmanes. Jusqu'au XIIe s., l'Empire byzantin devenu orthodoxe (schisme de 1054) garda le contrôle de l'Asie Mineure ou Anatolie (en gros la Turquie actuelle) puis duit faire face aux Turcs seldjoukides et aux Mongols arrivant de l'est, aux Bulgares, Vénitiens et Normands venant de l'ouest ainsi qu'aux Croisés catholiques. Au cours du XIVe s., l'Anatolie occidentale tomba au pouvoir des Turcs et, par le fait, du futur Empire ottoman.

Dans l'Antiquité, cette région fut à la fois influencée par la civilisation hittite mais aussi par la Grèce: alphabet, panthéon, sculpteurs grecs pour orner les tombes royales.
L'apport original de la culture de cette région réside dans la construction de tombes rupestres creusées à flanc de falaises et décorées comme les temples Grecs.


PETIT VOCABULAIRE DE BASE...

NURCAN nous initie rapidement à quelques notions.

  • günaydin : bonjour (le matin)
  • nasilsiniz : comment allez-vous ?
  • merhaba : bonjour, salut (dans la journée)
  • allaha ismartladik : au revoir
  • güle güle: au revoir (en réponse)
  • séréfé : honneur (à ta santé !)
  • tesekkür ederim : merci
  • evet, hayir : oui, non
  • çok tesekkür ederim : merci beaucoup
  • ne kadar? : combien ça coûte?
  • çok pahali : c'est trop cher
  • beyaz sarap, kirmisi sarap : vin blanc, vin rouge
  • sen çok güzel : vous êtes très jolie

On remarque la construction particulière des phrases et expressions "beaucoup merci", "beaucoup cher", "blanc vin", "vous beaucoup jolie"...

L'avantage du turc, c'est l'alphabet latin qui a été adopté et adapté en 1920 pour son écriture.

Particularité de prononciation:
c = dj
ç = tch
ü = u
u = ou

Donc Nurcan = nourdjan'

Un peu avant 18 heures nous prenons possession de nos chambre dans le vaste hôtel Ambiante affichant 4* mais certaines chambres vaudraient chez nous 2*. Pas de savon ou de produits de toilette à disposition...
Il semble que cet hôtel reçoive pas mal de touristes russes en saison. Pour l'instant sous un ciel plutôt gris et un fond d'air un peu frais, les centaines de chaises longues alignées sur la plage sont vides de tout occupant.

Si l'on porte le regard à l'opposé, on peut apercevoir les montagnes au sommet portant encore des lambeaux de neige. Notre hôtel voisine avec 5 ou 6 autres établissements du même genre, situés à environ un kilomètre de la petite bourgade.

Régionde Kemer et Kirikova

Evidemment dans ce genre de grand hôtel, les repas sont présentés en buffet.
C'est celui des desserts multiples qui retient le plus mon attention: baklavas, boulettes sucrées (ressemblant aux gulab jamun indiens), flanc d'oeuf, flanc à la noix de coco, sorte de baba au rhum ...sans rhum, choux à la crème, forêt noire et plusieurs autres encore... Par exemple un pouding au blanc de poulet, sucre et lait, le "Tavuk gogsu tatlisi". A noter que si les Turcs consomment des desserts, ils le font plutôt en dehors des repas, souvent l'après-midi pour accompagner un thé.
C'est à tort que les Bulgares revendiquent l'invention du yaourt ou plutôt yoghourt car il proviendrait d'Asie centrale et aurait donc d'abord été turc avant d'être connu en Europe... Toujours est-il qu'il est omniprésent dans les buffets de petit-déjeuner et des autres repas. On le trouve sous forme de Haydari, au yaourt s'ajoutent ail, menthe, huile d'olive et un peu de piment. Autre version, le Cacik, un met qui s'apparente au tzatziki grec, outre le yaourt, il faut ajouter du concombre râpé, ail, menthe, aneth et huile d'olive...

Quant à la boisson, outre l'eau en bouteille, certains apprécieront la bière locale Efes.

Le jour suivant, nous quittons l'hôtel à 8h30.

Entre Kemer et Kumluca

Après une petite heure de route, nous faisons un arrêt d'où l'on a un point de vue sur la plaine côtière et sur la mer Méditerranée. C'est à cet endroit que l'on retrouve le comptable de notre réceptif chargé de l'encaissement des fameux forfaits "culture et gastronomie".
Nurcan nous met en garde contre l'achat du thé à la pomme (elma çayi) qui a acquis une grande célébrité auprès des touristes venant en Turquie mais qui est une mixture chimique qui na rien d'authentique. Rien à voir avec le vrai thé, le çay (tient ça rappelle le tchay des Chinois !).


Une demi-heure plus tard, nous traversons la ville des tomates, Kumluca. Puis la côte s'orient plein sud et c'est le port de pêche de Finike. Encore une quinzaine de kilomètres et c'est Demre, autrement dit la Myra de l'Antiquité.
On ne voit plus guère les nomades turkmènes avec leur tente faite de poils de cheval et de chèvre, matière qui a la particularité de gonfler sous l'effet de la pluie et ainsi d'être étanche.


MYRA (Demre aujourd'hui)

Cette ville a appartenu à la Confédération lycienne formée au IVe s., au temps de Saint Nicolas (originaire d'une famille riche de Patara, une ville voisine) qui en fut l'évêque. Cette ville érigée en capitale de la Lycie au Ve s, fut largement endommagée par des tremblements de terre, les inondations puis les pillards arabes à partir de VIIe s. et fut abandonnée au XIIe s. tout en restant un haut lieu de pèlerinages au Moyen Age, et même encore aujourd'hui si l'on considère l'affluence et la ferveur des touristes russes puisque Nicolas est le saint patron de leur pays!
Tarif: 7,50€ (15LT) de droit d'entrée en individuel.

MYRA: église St Nicolas 
MYRA: église St Nicolas 
MYRA: tombeau de St Nicolas


NURCAN nous relate quelques unes des légendes attachées à Saint Nicolas, "l'ancêtre" du Père Noël de nos enfants.
On connaît tous celle des trois petits enfants tués par un boucher cupide, découpés et mis au saloir. Sept ans plus tard, Nicolas passa par là et demanda précisément au boucher du petit salé qu'il avait fait sept ans auparavant. Dans la tradition des pays germaniques, le boucher infanticide découvert serait devenu le Père Fouettard qui pour punir les enfants méchants remet un martinet tout en accompagnant Saint Nicolas (Sankt Nicolaus) dans sa distribution de cadeaux aux enfants sages, dans la nuit du 5 au 6 décembre. Par extension, il est devenu notre universel Père Noël...
Une autre légende évoque un père pauvre qui ne voyant pas le mariage des ses trois filles envisage de les vouer à la prostitution mais Saint Nicolas veille. Pour certains, il déposa trois boules (ou bourses) d'or à la fenêtre de la pauvre maison, mais selon Nurcan, il plaça (ou fit tomber par la cheminée?) une boule d'or (ou des pièces d'or?) dans les chaussettes suspendues devant la cheminée...

Mais revenons à des choses plus concrètes. On peut admirer les vestiges de l'église Saint Nicolas qui a remplacé au XIe s. la basilique du Ve s. détruite à la suite d'un raid de la flotte arabe.
Les femmes russes qui s'y pressent se sont couvert les cheveux avec des foulards selon les usages encore en vigueur chez les orthodoxes.
A gauche de l'entrée se trouve un sarcophage qui aurait contenu la dépouille du saint mais ses reliques auraient été dérobées par des pirates (ou des commerçants?) italiens de la ville de Bari à la fin du XIe s. (certains ossements sont conservés au Musée d'Antalya).

L'église de style byzantin comporte trois absides et on peut encore admirer des vestiges de fresques sur les murs et coupoles et de beaux pavements en mosaïque de marbre et de pierres colorées. L'abside centrale hémicirculaire, le synthronon, avec sa voûte de brique est entourée de gradins servant de bancs réservés au clergé. On peut y voir aussi des colonnes surmontées des chapiteaux très travaillés.

A la sortie, un vendeur de viennoiseries en forme de couronne (peut-être s'agit-il de simit, un pain au sésame?) prend la pose mais se fatigue vite à attendre vainement des acheteurs avec son panier posé sur la tête.

Il est bientôt midi, l'heure de déjeuner. A quelques pas de l'église de St Nicolas, nous nous rendons au restaurant Simena (nom antique de l'actuelle ville de Kaleköy dont je reparlerai bientôt). C'est une véritable usine à touristes comportant d'immenses salles. Lorsque nous en ressortons vers 13 heures on peut compter une vingtaine de bus garés à proximité et une grande partie des touristes ont dû trouver leur pitance ici.
Au menu: potage (de poulet), boulettes de viande hachée et mie de pain (köfte), poisson (maquereau? mulet?), döner kebap de poulet avec en légumes une spécialité turque le bulgur ou boulghour (blé concassé) et des macaronis et en dessert des boulettes imbibées d'un sirop au miel.


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Teimiussa (Üçagyz aujourd'hui), Simena (Kalekoy aujourd'hui) et l'île de Kekova *

Une heure et demie de bus par un itinéraire tortueux et la découverte de zones maraîchères sous serres dans la plaine de Çevreli mais aussi d'antiques sarcophages plantés çà et là et plus ou moins de guingois et des murs bas en cercle démarquant de grandes citernes.

Entre Çevreli et Ücagyz Entre Çevreli et Ücagyz Entre Çevreli et Ücagyz Entre Çevreli et Ücagyz

Nous arrivons au petit port d'Üçagyz, ville autrefois nommée Teimiussa (ou Theimussa). Tout le groupe a pris l'option (soit la globale "impériale" à 60€ soit au détail à 20€) pour l'excursion vers l'île de Kekova (nom signifiant "la plaine de thym") appelée aussi Caravola.

Le bateau longe la côte en direction de Kale ou Kalekoy, village qui a succédé à l'antique ville de Simena.
Nous pouvons admirer cette ancienne citée qui remonte au 4ème siècle avant J.C. est bâtie sur une pente rocheuse coiffée des remparts d’une forteresse bâtie par les Croisés byzantins avec des blocs d’un ancien temple. Un sarcophage lycien semble sortir des eaux au milieu de la baie tandis que se dressent au-dessus du village les entrées colorées (ocres) de tombes éventrées d’une nécropole grecque et romaine. Au dessus d'elles se trouve un mur romain en pierres de taille, percé d’embrasures d’une époque plus tardive.

Nous n'avons pas abordé au port de Kalekoy mais pour les touristes qui en ont le loisir, ils peuvent découvrir également à l’intérieur du château le plus petit théâtre de Lycie, taillé à même le rocher. Sur le rivage se trouvent également des ruines de bains publics où une inscription est encore lisible "Un cadeau à l’empereur Titus fait par la population et le conseil municipal de Aperlai (autre site antique voisin) ainsi que par les autres villes de la confédération".

Teimiussa (Ucagyz aujourd'hui) et Simena (Kalekoy aujourd'hui) étaient les plus importantes colonies lyciennes dans la région.

Face à Kalekoy s'étend l’île de Kekova avec sa cité engloutie.

L'île de KEKOVA

 

L'île de KEKOVA

L'antique cité d'Apollonia qui s'y trouvait a été détruite et en partie engloutie à la suite d'un violent tremblement de terre survenu au IIème siècle ap. J-C.
L'île s'est affaissée et une grande partie de la cité a été submergée. Reconstruite durant l'ère byzantine, elle fut abandonnée définitivement à cause des incursions arabes.

La région de Kekova a été déclarée zone protégée en 1990 par le ministère de l'environnement turc (plongée interdite).

Le bateau longe la côte nord de l'île où l'on peut voir au travers des eaux calmes et limpides et au dégradé de couleur émeraude des vestiges de constructions partiellement immergées: maisons (parfois semi-troglodytes), port (quais, digues), escaliers, encadrements de porte, trous de poutres...) et même apercevoir des débris d'amphores par les ouvertures vitrées aménagées au fond de la cale du bateau.

Retour à Üçagiz, l'antique Teimiussa.

Üçagiz, l'antique Teimiussa


Nous retraversons le port en passant devant l'école primaire où le buste de Mustafa Kemal Atatürk trône au milieu de la cour.
Nous disposons d'une petite demi-heure que nous mettons à profit pour aller à la découverte des tombeaux et sarcophages d'une nécropole apocalyptique (tombeaux éventrés, sarcophages penchés ou renversés) située à l'ouest du village. Des vestiges de murs subsistent également (antiques? byzantins?). En revanche le sentier gagné par les broussailles n'invite guère à la découverte.

 

Nous avons un long trajet tout au long de la côte, environ 150km, pour rejoindre notre prochaine ville-étape, Fethiye où nous n'arriverons que vers 19 heures, au crépuscule.
En passant près d'un contrôle routier de la police, nous évoquons le sujet de la corruption. Nurcan nous indique que cela peut parfois se pratiquer lorsque l'on a affaire à un seul fonctionnaire.

Nous longeons toujours le littoral. Une longue presqu'île se profile dans la région de Kas, suivie par l'île grecque de Megisti située à moins de 2,5km de la côte turque!

Presqu'île de KAS

A ce propos, on peut jeter un oeil sur l'étrange découpage des frontières entre la Grèce et la Turquie en Mer Egée. Toutes les îles ont échu à la Grèce même lorsqu'elles se trouvent à un jet de pierre de la côte turque à tel point que des Turcs des environs de Bodrum font parfois des emplettes sur l'île de Kos et ceux du secteur de Soke sur l'île de Samos...

La Grèce reçut toutes les îles de la mer Égée, à l'exception d'Imbros et de Tenedos, à l'issue de la guerre des Balkans (jeunes puissances balkaniques appuyées par la Russie contre l'Empire Ottoman) et de la Première Guerre mondiale (Traité de Sèvres de 1920, tempéré par celui de Versailles de 1923).
Ce problème empoisonne les relations entre les deux pays depuis les années 1970 et l'on a été à deux doigts d'affrontements militaires en 1987 et en 1996.

Depuis Kas, nous avons encore environ 100km à parcourir. Sur une partie de ce trajet, la côte est ponctuée d'îlots (turcs!).

Ile grecque de Megisti Entre Kas ET Adaköy
Kasagaci 
  Notre NURCAN ! FETHIYE

A Fethiye, l'hôtel Mendos, situé près de la plage, est en principe un 3 étoiles. Bien que deux groupes seulement soient hébergés dans cet établissement, malheureusement une partie du nôtre dont nous-mêmes, se trouve logée plus loin, "à l'annexe" sans ascenseur, confronté à des dysfonctionnements de clé électronique, à l'absence de serviette, de savon et produits de toilette... Bref, là çà vaut à peine du 2*!

FETHIYE

Cette plage est un lieu de nidification des tortues Caretta caretta dont nous allons bientôt reparler.


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Lagune de DALYAN *: tombeaux rupestres de KAUNOS, plage aux tortues d'Iztuzu

Nouveau jour, nouveau départ de l'hôtel à 8h30.


L'ANCIEN ETAT DE CARIE...

Les Phéniciens établirent un comptoir sur ces terres hittites (leur empire prospère de 1700 à 1200 av. J-C). Puis après la Guerre de Troie (XIIe s. av. J-C), arrivèrent des colons grecs Doriens (qui fondent Halicarnasse, patrie de l'historien grec Hérodote) puis les Mycéniens.
Tout comme la Lycie, la Carie devient un état vassal de la Perse au VIe s. Au IVe s. le roi Mausole établit sa capitale à Halicarnasse (aujourd'hui Bodrum). Son épouse Artémise II bâtira le célèbre Mausolée à sa mémoire. Puis la Carie s'alliera à Alexandre le Grand mais elle fut détruite par Memnon de Rhodes et ne s'en relèvera jamais.
Au Ier siècle avant J-C, la Carie, tout comme la Lycie, fera partie de l'Empire romain. Par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire ottoman au XIVe s.


Nous voici arrivé dans une zone frontière entre les anciens états d'Asie Mineure, la Lycie et la Carie.


Après une demi-heure de route le long du Golfe de Fethiye (Fethiye Körvfezi), pose photo dans les environs de Köçek, pour profiter d'un joli panorama sur la côte et ses îles.

Golfe de Fethiye 
Notre NURCAN ! FETHIYE FETHIYE

Trois quart plus tard, nous arrivons au bord de la lagune de Dalyan (lac de Köyçegiz).

Lagune de DALYAN

A 10h15 nous embarquons à bord d'un bateau de pêche aménagé pour la promenade (cette excursion est comprise dans le tarif du circuit mais en individuel il en coûte 60€ pour la journée). Pendant environ une heure et quart (une ballade complète peut durer la journée entière!) nous allons cheminer à travers un réseaux de canaux percés au travers d'un marécage envahi de roseaux. Une série de petites surprises nos attend.

Au bout d'un quart d'heure nous arrivons en vue d'une falaise ocre creusée d'hypogées, des tombeaux rupestres lyciens à l'allure de temples dont la forme n'est pas sans évoquer ceux de Pétra, en Jordanie. Mais ces constructions troglodytes plus dépouillées sont plus anciennes puisque datant du IVe s. av. J-C (les tombeaux de Pétra sont datés entre le Ier s. av. J-C et le IIe s. de notre ère chrétienne). Certaines ont été pillées et éventrées. Ce type de construction avait le mérite de limiter les risques de pillage et était surtout destiné à montrer la grandeur passée de leurs occupants. Chaque sépulture pouvait recevoir jusqu'à trois dépouilles.
Lors d'excursions à la journée, il est possible de s'approcher des tombeaux (protégés par des grillages) par sentier.

Tout en continuant à se diriger vers la mer, nous voyons un pic qui émerge du marécage. Il s'agit du site antique de Kaunos ou Caunos (ou encore Caunus!) qui se trouvait alors au bord de la mer. Nous apercevons quelques murailles en ruines de son acropole.

Dans Les Métamorphoses, Ovide raconte la légende de la fondation de Caunos. Milet, le fils de Phébus s’unit à la nymphe Cyanée, fille du dieu du fleuve Méandre. Il naît de cette union deux jumeaux Caunus et sa sœur Byblis. Celle-ci tombe amoureuse de son frère. Ce dernier préfère fuir et fonde la ville de Caunos tandis que sa sœur morte de chagrin de ne pouvoir le retrouver, est transformée en fontaine par les nymphes.

Pour une excursion de la journée, il est possible de débarquer et de monter jusqu'aux ruines de l'acropole qui dominait la ville. Le site, grec à l'origine, comporte des vestiges romains (agora, temple, thermes, théâtre) et byzantins (église). La ville infestée par la malaria périclita rapidement.

Puis nous passons un piège à poisson, une sorte de barrage à claire-voie. Enfin, nous sommes abordés par un bateau de pêcheurs qui nous proposent de cuire des crabes bleus pour notre retour. Il nous est demandé pour cela quelques euros (2 ou 3).

Enfin nous arrivons sur la plage d'Iztuzu, refuge des tortues marines.

Plage d'IZTUZU


L'espèce la plus répandue est carnivore (crustacés et coquillages), c'est la Caretta caretta ou caouanne qui plonge jusqu'à 200 mètres. Leur poids peut dépasser 150kg, elles peuvent mesurer 1,25m (1,70m selon Nurcan) et curieusement les mâles ont une moindre température que les femelles (28° contre 31°). Ces animaux protégés arrivent à maturité sexuelle vers 25 ou 30 ans. L'accouplement a lieu en avril, les pontes (200 oeufs) dans le sable entre mai et juillet, l'incubation dure deux mois et l'éclosion des petites tortues à lieu entre juillet et septembre mais seulement 3 à 5% (1% selon Nurcan) survivent en raison des prédateurs (oiseaux et renards).
L'autre espèce est la Chelonia mydas ou "tortue verte" qui est herbivore est vit dans les eaux de surface.

Nous avons une bonne heure de temps libre sur la plage qui s'étend sur 7 kilomètres avant de reprendre notre bateau à midi et quart .

A midi et demi, nos crabes nous sont servis. La plupart des convives les accompagnent au raki (45-50°). Ce n'est pas un repas très copieux, considérons-le comme un agréable hors-d'oeuvre...
Pendant un quart d'heure, les pêcheurs s'efforcent de faire remonter des tortues vers la surface en les attirant avec des crabes. Nous en apercevrons une fugitivement.
Nouveau coup d d'oeil vers le rocher de Caunos et sur les tombeaux rupestres. Petit arrêt pour observer un groupe de tortues d'eau douce au milieu de roseaux desséchés.


Nous débarquons au bord du canal à 13h45 pour déjeuner au restaurant de l'hôtel Holiday Paradise. LA plage de cette station est également une zone de nidification de la tortue Carreta carreta.
Nous sommes installés une fois de plus dans un grand hall où des centaines de convives peuvent trouver place. Après le buffet où l'on retrouve des plats habituels comme la fava, purée de pois chiches (appelée houmous ailleurs au Moyen Orient) et le fameux Imam bayidi ("l'Imam s'en est pâmé"), l'aubergine farcie. Le plat principal de poisson (une sorte de maquereau ou de mulet "lüfer"?) nous est cependant servi à table! C'est sans doute ce qui attire quelques chats errants...

Lagune de DALYAN: Hotel Holiday Paradise Lagune de DALYAN: Hotel Holiday Paradise

 

Nous reprenons la route une heure plus tard pour un long trajet de près de 250km en direction d'Ephèse. Nous revoyons la côte aux environs de Akçapinar.

Région de Mugla


Région de Mugla

Nous faisons un arrêt à Mugla une demi-heure plus tard. Un salon de mariage se prépare à accueillir Zerrin et Taylan, juste à côté d'un grand magasin.

Toujours amusant de voir que les Turcs n'ont pas adopté intégralement la signalisation internationale du panneau routier "STOP", le mot étant remplacé sur le fond octogonal rouge par "DUR"...

Il faut reprendre la route car trois heures de trajet nous séparent encore de notre destination.
Nous traversons une région où l'érosion a dégagé des gros rochers d'andésite, en forme de boules souvent empilées qui rappelle des paysages de Bretagne ou du Sidobre.

Pour faire passer le temps ou pour nous endormir, Nurcan procède à une distribution de raki.

 


L'ANCIEN ETAT DE LYDIE...

La Lydie constitue un état majeur d'Asie Mineure dans la période antique. Après avoir été dominés par leurs voisins phrygiens, les Lyciens établirent un empire qui couvrait toute la moitié occidentale de l'Asie Mineure, à l'exception de la Lycie. Cet empire était dirigé par le roi Crésus qui s'était enrichi grâce aux sables aurifères de la rivière Pactole d'où l'expression "riche comme Crésus". Selon la légende, les sables de la rivière Pactole étaient devenus d'or après que Midas, le roi de Phrygie (IXe-VIII s. av. J-C), s'y fut baigné et eut ainsi perdu la couche d'or dont Dionysos l'avait revêtu...
Mais les états soumis par le roi Crésus se retournèrent contre lui et la Lydie tomba sous le pouvoir des Perses (Cyrus et Darius) aux VIe-Ve siècles av. J-C. Aux IVe-IIIe s., elle fut conquise par le macédonien Alexandre le Grand. Au IIe siècle avant J-C, la Lydie fera partie de l'Empire romain et, par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire ottoman au XIVe s..



"Riche comme Crésus"
"Avoir gagné le pactole"

Après une centaine de kilomètres nous faisons une incursion sur le territoire de l'ancien pays de Lydie, une région où de grands champs sont préparés pour les semailles du coton (récolté manuellement en septembre par de la main d'oeuvre féminine venant des provinces de l'est et payée 7€ par journée de cueillette et sous pression car il faut éviter la pluie qui rend le coton gris).
C'est aussi une région d'oléiculture et ici l'olive est traitée "à toutes les sauces" (fruits, huiles, savons) puisque l'on en fait même un thé!
Nous traversons la ville d'Aydin (180 000 habitants). Encore 70km avant d'attendre notre but.

 

Nous voici arrivés dans l'ancien état d'Asie Mineure nommé Ionie.

Aqueduc de Pollio (alimentant Ephèse)

Avant d'arriver à Selçuk, la route domine une vallée traversée par l'aqueduc de Pollio (nommé ainsi en l'honneur de C.Sextilius Pollio qui fut à l'origine de sa construction), l'un des aqueducs qui alimentaient la ville d'Ephèse en eau potable. Nous traversons Selçuk puis passons non loin des vestiges d'Ephèse que nous apercevons avant d'arriver à la station balnéaire de Kusadasi (45000 habitants)

Il est plus de 19h30!
Arrivée à l'hôtel Richemond, 5* (chambres doubles à 235$), isolé mais au bord de la mer...
Buffet varié: yaourt au concombre, tranches de poulet rôti sur la broche (döner kebap), houmous (fava), aubergine et poivron farcis...

KUSADASI - hôtel Richemond KUSADASI - hôtel Richemond 
KUSADASI - hôtel Richemond KUSADASI - hôtel Richemond 
KUSADASI - hôtel Richemond avec Nurcan KUSADASI - hôtel Richemond


Nous apprenons une mauvaise nouvelle concernant la géopolitique. Un attentat sanglant (16 morts dont 7 Français) a été perpétré dans le café Argana, situé sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech par l'AQMI ou des sympathisants d'Al Qaïda.


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autour de la LYCIE...