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Nous quittons immédiatement Antalya en direction
du sud, en longeant la côte occidentale du golfe d'Antalya, autrement dit
la côte lycienne, sur un trajet de près de 70km. Une douzaine
de kilomètres au-delà de Kemer, nous arrivons dans la station balnéaire
de Tekirova, à une douzaine de kilomètres au sud de Kemer.
Cet
ancien pays d'Asie Mineure a des origines lointaines. Son peuple cité par
les Hittites au XVe s. av. J-C devint leur allié contre les Egyptiens
(Ramsès II). Vers les années 1000 av. J-C, ce territoire fut
envahit par des populations minoennes (de Minos, roi légendaire de Crète).
Alliés des Troyens lors de la Guerre de Troie (XIIe s. av. J-C), ils
furent vaincus par les Athéniens au VIIIe s. av. J-C. Ils se relevèrent
et formèrent une confédération au VIe s. mais ils passèrent
sous la domination des Perses achéménides au siècle suivant.
La région passa ensuite au IVe s. sous le contrôle du royaume
voisin de Carie (au nord de la Lycie) dont la capitale est Halicarnasse, royaume
rendu célèbre par le nom du roi Mausole. Elle tomba après
dans l'orbite de l'empire macédonien d'Alexandre et de ses lieutenants
à la tête des fragments de cet empire (Ptolémées d'Egypte,
Séleucides de Syrie) aux IIIe et IIe s. Dans
l'Antiquité, cette région fut à la fois influencée
par la civilisation hittite mais aussi par la Grèce: alphabet, panthéon,
sculpteurs grecs pour orner les tombes royales. |
PETIT VOCABULAIRE DE BASE... NURCAN nous initie rapidement à quelques notions.
On remarque la construction particulière des phrases et expressions "beaucoup merci", "beaucoup cher", "blanc vin", "vous beaucoup jolie"... L'avantage du turc, c'est l'alphabet latin qui a été adopté et adapté en 1920 pour son écriture. Particularité
de prononciation: |
Un peu avant 18 heures nous prenons possession de nos
chambre dans le vaste hôtel Ambiante affichant 4* mais certaines
chambres vaudraient chez nous 2*. Pas de savon ou de produits de toilette à
disposition...
Il semble que cet hôtel reçoive pas mal de touristes
russes en saison. Pour l'instant sous un ciel plutôt gris et un fond d'air
un peu frais, les centaines de chaises longues alignées sur la plage sont
vides de tout occupant.
Si
l'on porte le regard à l'opposé, on peut apercevoir les montagnes
au sommet portant encore des lambeaux de neige. Notre hôtel voisine avec
5 ou 6 autres établissements du même genre, situés à
environ un kilomètre de la petite bourgade.
Evidemment dans ce genre de grand hôtel, les repas sont présentés
en buffet.
C'est celui des desserts multiples qui retient le plus mon attention:
baklavas, boulettes sucrées (ressemblant aux gulab jamun indiens),
flanc d'oeuf, flanc à la noix de coco, sorte de baba au rhum ...sans rhum,
choux à la crème, forêt noire et plusieurs autres encore...
Par exemple un pouding au blanc de poulet, sucre et lait, le "Tavuk gogsu
tatlisi". A noter que si les Turcs consomment des desserts, ils le font
plutôt en dehors des repas, souvent l'après-midi pour accompagner
un thé.
C'est à tort que les Bulgares revendiquent l'invention
du yaourt ou plutôt yoghourt car il proviendrait d'Asie centrale
et aurait donc d'abord été turc avant d'être connu en Europe...
Toujours est-il qu'il est omniprésent dans les buffets de petit-déjeuner
et des autres repas. On le trouve sous forme de Haydari, au yaourt s'ajoutent
ail, menthe, huile d'olive et un peu de piment. Autre version, le Cacik,
un met qui s'apparente au tzatziki grec, outre le yaourt, il faut ajouter
du concombre râpé, ail, menthe, aneth et huile d'olive...
Quant
à la boisson, outre l'eau en bouteille, certains apprécieront la
bière locale Efes.
Le jour suivant, nous quittons l'hôtel à
8h30.
Après
une petite heure de route, nous faisons un arrêt d'où l'on a un point
de vue sur la plaine côtière et sur la mer Méditerranée.
C'est à cet endroit que l'on retrouve le comptable de notre réceptif
chargé de l'encaissement des fameux forfaits "culture et gastronomie".
Nurcan
nous met en garde contre l'achat du thé à la pomme (elma çayi)
qui a acquis une grande célébrité auprès des touristes
venant en Turquie mais qui est une mixture chimique qui na rien d'authentique.
Rien à voir avec le vrai thé, le çay (tient ça
rappelle le tchay des Chinois !).
Une
demi-heure plus tard, nous traversons la ville des tomates, Kumluca. Puis la côte
s'orient plein sud et c'est le port de pêche de Finike. Encore une quinzaine
de kilomètres et c'est Demre, autrement dit la Myra de l'Antiquité.
On ne voit plus guère les nomades turkmènes avec leur tente
faite de poils de cheval et de chèvre, matière qui a la particularité
de gonfler sous l'effet de la pluie et ainsi d'être étanche.
Cette
ville a appartenu à la Confédération lycienne formée
au IVe s., au temps de Saint Nicolas (originaire d'une famille riche de Patara,
une ville voisine) qui en fut l'évêque.
Cette ville érigée en capitale de la Lycie au Ve s, fut largement
endommagée par des tremblements de terre, les inondations puis les pillards
arabes à partir de VIIe s. et fut abandonnée au XIIe s.
tout en restant un haut lieu de pèlerinages au Moyen Age, et même
encore aujourd'hui si l'on considère l'affluence et la ferveur des touristes
russes puisque Nicolas est le saint patron de leur pays!
Tarif: 7,50€ (15LT) de droit d'entrée en individuel.
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NURCAN
nous relate quelques unes des légendes attachées à Saint
Nicolas, "l'ancêtre" du Père Noël de nos enfants.
On connaît tous celle des trois petits enfants tués par un boucher
cupide, découpés et mis au saloir. Sept ans plus tard, Nicolas passa
par là et demanda précisément au boucher du petit salé
qu'il avait fait sept ans auparavant. Dans la tradition des pays germaniques,
le boucher infanticide découvert serait devenu le Père Fouettard
qui pour punir les enfants méchants remet un martinet tout en accompagnant
Saint Nicolas (Sankt Nicolaus) dans sa distribution de cadeaux aux enfants
sages, dans la nuit du 5 au 6 décembre. Par extension, il est devenu notre
universel Père Noël...
Une autre légende évoque un
père pauvre qui ne voyant pas le mariage des ses trois filles envisage
de les vouer à la prostitution mais Saint Nicolas veille. Pour certains,
il déposa trois boules (ou bourses) d'or à la fenêtre de la
pauvre maison, mais selon Nurcan, il plaça
(ou fit tomber par la cheminée?) une boule d'or (ou des pièces d'or?)
dans les chaussettes suspendues devant la cheminée...
Mais revenons à des choses plus concrètes.
On peut admirer les vestiges de l'église Saint Nicolas qui a remplacé
au XIe s. la basilique du Ve s. détruite à la suite d'un
raid de la flotte arabe.
Les femmes russes qui s'y pressent se sont couvert
les cheveux avec des foulards selon les usages encore en vigueur chez les orthodoxes.
A gauche de l'entrée se trouve un sarcophage qui aurait contenu la
dépouille du saint mais ses reliques auraient été dérobées
par des pirates (ou des commerçants?) italiens de la ville de Bari à
la fin du XIe s. (certains ossements sont conservés au Musée
d'Antalya).
L'église de style byzantin comporte trois absides et
on peut encore admirer des vestiges de fresques sur les murs et coupoles
et de beaux pavements en mosaïque de marbre et de pierres colorées.
L'abside centrale hémicirculaire, le synthronon, avec sa voûte
de brique est entourée de gradins servant de bancs réservés
au clergé. On peut y voir aussi des colonnes surmontées des chapiteaux
très travaillés.
A
la sortie, un vendeur de viennoiseries en forme de couronne (peut-être s'agit-il
de simit, un pain au sésame?) prend la pose mais se fatigue vite
à attendre vainement des acheteurs avec son panier posé sur la tête.
Il est bientôt
midi, l'heure de déjeuner. A quelques pas de l'église de St Nicolas,
nous nous rendons au restaurant Simena (nom antique de l'actuelle ville
de Kaleköy
dont je reparlerai bientôt). C'est une véritable usine
à touristes comportant d'immenses salles. Lorsque nous en ressortons vers
13 heures on peut compter une vingtaine de bus garés à proximité
et une grande partie des touristes ont dû trouver leur pitance ici.
Au
menu: potage (de poulet), boulettes de viande hachée et mie de pain (köfte),
poisson (maquereau? mulet?), döner kebap de poulet avec en légumes
une spécialité turque le bulgur ou boulghour (blé
concassé) et des macaronis et en dessert des boulettes imbibées
d'un sirop au miel.
Teimiussa (Üçagyz aujourd'hui), Simena (Kalekoy aujourd'hui) et l'île de Kekova *
Une heure et demie de bus par un itinéraire
tortueux et la découverte de zones maraîchères sous serres
dans la plaine de Çevreli mais aussi d'antiques sarcophages plantés
çà et là et plus ou moins de guingois et des murs bas en
cercle démarquant de grandes citernes.
Nous arrivons
au petit port d'Üçagyz,
ville autrefois nommée Teimiussa
(ou Theimussa). Tout le groupe a pris l'option (soit la globale "impériale"
à 60€ soit au détail à 20€) pour l'excursion vers
l'île de Kekova (nom signifiant "la plaine de thym") appelée
aussi Caravola.
Le bateau longe la côte en direction de Kale
ou Kalekoy, village qui a succédé à
l'antique ville de Simena.
Nous pouvons
admirer cette ancienne citée qui remonte au 4ème siècle avant
J.C. est bâtie sur une pente rocheuse coiffée des remparts dune
forteresse bâtie par les Croisés byzantins avec des blocs dun
ancien temple. Un
sarcophage lycien semble sortir des eaux au milieu de la baie tandis que se dressent
au-dessus du village les entrées colorées (ocres) de tombes
éventrées dune nécropole grecque et romaine. Au
dessus d'elles se trouve un mur romain en pierres de taille, percé dembrasures
dune époque plus tardive.
Nous n'avons pas abordé au port de Kalekoy mais pour les touristes qui en ont le loisir, ils peuvent découvrir également à lintérieur du château le plus petit théâtre de Lycie, taillé à même le rocher. Sur le rivage se trouvent également des ruines de bains publics où une inscription est encore lisible "Un cadeau à lempereur Titus fait par la population et le conseil municipal de Aperlai (autre site antique voisin) ainsi que par les autres villes de la confédération".
Teimiussa (Ucagyz aujourd'hui) et Simena (Kalekoy aujourd'hui) étaient les plus importantes colonies lyciennes dans la région.
Face à Kalekoy s'étend lîle de Kekova avec sa cité engloutie.
L'antique
cité d'Apollonia qui s'y trouvait a été détruite
et en partie engloutie à la suite d'un violent tremblement de terre
survenu au IIème siècle ap. J-C.
L'île s'est affaissée
et une grande partie de la cité a été submergée. Reconstruite
durant l'ère byzantine, elle fut abandonnée définitivement
à cause des incursions arabes.
La région de Kekova a été déclarée zone protégée en 1990 par le ministère de l'environnement turc (plongée interdite).
Le bateau longe
la côte nord de l'île où l'on peut voir au travers des eaux
calmes et limpides et au dégradé de couleur émeraude des
vestiges de constructions partiellement immergées: maisons (parfois semi-troglodytes),
port (quais, digues), escaliers, encadrements de porte, trous de poutres...) et
même apercevoir des débris d'amphores par les ouvertures vitrées
aménagées au fond de la cale du bateau.
Retour à Üçagiz, l'antique Teimiussa.
Nous retraversons
le port en passant devant l'école primaire où le buste de Mustafa
Kemal Atatürk trône au milieu de la cour.
Nous disposons d'une petite
demi-heure que nous mettons à profit pour aller à la découverte
des tombeaux et sarcophages d'une nécropole apocalyptique (tombeaux
éventrés, sarcophages penchés ou renversés) située
à l'ouest du village. Des vestiges de murs subsistent également
(antiques? byzantins?). En revanche le sentier gagné par les broussailles
n'invite guère à la découverte.
Nous avons un long trajet tout au long de la
côte, environ 150km, pour rejoindre notre prochaine ville-étape,
Fethiye où nous n'arriverons que vers 19 heures, au crépuscule.
En
passant près d'un contrôle routier de la police, nous évoquons
le sujet de la corruption. Nurcan nous indique
que cela peut parfois se pratiquer lorsque l'on a affaire à un seul fonctionnaire.
Nous
longeons toujours le littoral. Une longue presqu'île se profile dans la
région de Kas, suivie par l'île grecque de Megisti située
à moins de 2,5km de la côte turque!
A ce propos, on peut jeter un oeil sur l'étrange découpage des frontières entre la Grèce et la Turquie en Mer Egée. Toutes les îles ont échu à la Grèce même lorsqu'elles se trouvent à un jet de pierre de la côte turque à tel point que des Turcs des environs de Bodrum font parfois des emplettes sur l'île de Kos et ceux du secteur de Soke sur l'île de Samos...
La
Grèce reçut toutes les îles de la mer Égée,
à l'exception d'Imbros et de Tenedos, à l'issue de la guerre des
Balkans (jeunes puissances balkaniques appuyées par la Russie contre l'Empire
Ottoman) et de la Première Guerre mondiale (Traité de Sèvres
de 1920, tempéré par celui de Versailles de 1923).
Ce problème
empoisonne les relations entre les deux pays depuis les années 1970 et
l'on a été à deux doigts d'affrontements militaires en 1987
et en 1996.
Depuis Kas, nous avons encore environ 100km à parcourir. Sur une partie de ce trajet, la côte est ponctuée d'îlots (turcs!).
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A Fethiye, l'hôtel Mendos, situé près de la plage, est en principe un 3 étoiles. Bien que deux groupes seulement soient hébergés dans cet établissement, malheureusement une partie du nôtre dont nous-mêmes, se trouve logée plus loin, "à l'annexe" sans ascenseur, confronté à des dysfonctionnements de clé électronique, à l'absence de serviette, de savon et produits de toilette... Bref, là çà vaut à peine du 2*!
Cette plage
est un lieu de nidification des tortues Caretta caretta dont nous allons
bientôt reparler.
Lagune
de DALYAN *: tombeaux rupestres de
KAUNOS, plage aux tortues d'Iztuzu
Nouveau jour, nouveau départ de l'hôtel
à 8h30.
Les
Phéniciens établirent un comptoir sur ces terres hittites (leur
empire prospère de 1700 à 1200 av. J-C). Puis après la Guerre
de Troie (XIIe s. av. J-C), arrivèrent des colons grecs Doriens (qui
fondent Halicarnasse, patrie de l'historien grec Hérodote) puis les Mycéniens. |
Nous voici arrivé dans une zone frontière entre les anciens états d'Asie Mineure, la Lycie et la Carie.
Après
une demi-heure de route le long du Golfe de Fethiye (Fethiye Körvfezi),
pose photo dans les environs de Köçek, pour profiter d'un joli panorama
sur la côte et ses îles.
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Trois quart plus tard, nous arrivons au bord de la lagune de Dalyan (lac de Köyçegiz).
A 10h15 nous embarquons à
bord d'un bateau de pêche aménagé pour la promenade (cette
excursion est comprise dans le tarif du circuit mais en individuel il en coûte
60€ pour la journée). Pendant environ une heure et quart (une ballade
complète peut durer la journée entière!) nous allons cheminer
à travers un réseaux de canaux percés au travers d'un marécage
envahi de roseaux. Une série de petites surprises nos attend.
Au
bout d'un quart d'heure nous arrivons en vue d'une falaise ocre creusée
d'hypogées, des tombeaux rupestres lyciens à l'allure de
temples dont la forme n'est pas sans évoquer ceux de Pétra, en Jordanie.
Mais ces constructions troglodytes plus dépouillées sont plus anciennes
puisque datant du IVe s. av. J-C (les tombeaux de Pétra sont datés
entre le Ier s. av. J-C et le IIe s. de notre ère chrétienne).
Certaines ont été pillées et éventrées. Ce
type de construction avait le mérite de limiter les risques de pillage
et était surtout destiné à montrer la grandeur passée
de leurs occupants. Chaque sépulture pouvait recevoir jusqu'à trois
dépouilles.
Lors d'excursions à
la journée, il est possible de s'approcher des tombeaux (protégés
par des grillages) par sentier.
Tout en continuant à se diriger
vers la mer, nous voyons un pic qui émerge du marécage. Il s'agit
du site antique de Kaunos ou Caunos (ou encore Caunus!) qui se trouvait
alors au bord de la mer. Nous apercevons quelques murailles en ruines de son acropole.
Dans
Les Métamorphoses, Ovide raconte la légende de la fondation de Caunos.
Milet, le fils de Phébus sunit à la nymphe Cyanée,
fille du dieu du fleuve Méandre. Il naît de cette union deux jumeaux
Caunus et sa sur Byblis. Celle-ci tombe amoureuse de son frère. Ce
dernier préfère fuir et fonde la ville de Caunos tandis que sa sur
morte de chagrin de ne pouvoir le retrouver, est transformée en fontaine
par les nymphes.
Pour
une excursion de la journée, il est possible de débarquer et de
monter jusqu'aux ruines de l'acropole qui dominait la ville. Le site, grec à
l'origine, comporte des vestiges romains (agora, temple, thermes, théâtre)
et byzantins (église). La ville infestée par la malaria périclita
rapidement.
Puis nous passons un piège à poisson, une sorte de barrage à claire-voie. Enfin, nous sommes abordés par un bateau de pêcheurs qui nous proposent de cuire des crabes bleus pour notre retour. Il nous est demandé pour cela quelques euros (2 ou 3).
Enfin
nous arrivons sur la plage d'Iztuzu, refuge des tortues marines.
L'espèce
la plus répandue est carnivore (crustacés et coquillages), c'est
la Caretta caretta ou caouanne qui plonge jusqu'à
200 mètres. Leur poids peut dépasser 150kg, elles peuvent mesurer
1,25m (1,70m selon Nurcan) et curieusement
les mâles ont une moindre température que les femelles (28° contre
31°). Ces animaux protégés arrivent à maturité
sexuelle vers 25 ou 30 ans. L'accouplement a lieu en avril, les pontes (200 oeufs)
dans le sable entre mai et juillet, l'incubation dure deux mois et l'éclosion
des petites tortues à lieu entre juillet et septembre mais seulement 3
à 5% (1% selon Nurcan) survivent en
raison des prédateurs (oiseaux et renards).
L'autre espèce est
la Chelonia mydas ou "tortue verte" qui est herbivore
est vit dans les eaux de surface.
Nous avons une bonne heure de temps libre sur la plage qui s'étend sur 7 kilomètres avant de reprendre notre bateau à midi et quart .
A midi et demi,
nos crabes nous sont servis. La plupart des convives les accompagnent au raki
(45-50°). Ce n'est pas un repas très copieux, considérons-le
comme un agréable hors-d'oeuvre...
Pendant un quart d'heure, les pêcheurs
s'efforcent de faire remonter des tortues vers la surface en les attirant avec
des crabes. Nous en apercevrons une fugitivement.
Nouveau coup d d'oeil vers
le rocher de Caunos et sur les tombeaux rupestres. Petit arrêt pour observer
un groupe de tortues d'eau douce au milieu de roseaux desséchés.
Nous débarquons
au bord du canal à 13h45 pour déjeuner au restaurant de l'hôtel
Holiday Paradise. LA plage de cette station est également une zone
de nidification de la tortue Carreta carreta.
Nous sommes installés
une fois de plus dans un grand hall où des centaines de convives peuvent
trouver place. Après le buffet où l'on retrouve des plats habituels
comme la fava, purée de pois chiches (appelée houmous
ailleurs au Moyen Orient) et le fameux Imam bayidi ("l'Imam s'en est
pâmé"), l'aubergine farcie. Le plat principal de poisson (une
sorte de maquereau ou de mulet "lüfer"?) nous est cependant
servi à table! C'est sans doute ce qui attire quelques chats errants...
Nous reprenons la route une heure plus tard pour un long trajet de près de 250km en direction d'Ephèse. Nous revoyons la côte aux environs de Akçapinar.
Nous faisons
un arrêt à Mugla une demi-heure plus tard. Un salon de mariage se
prépare à accueillir Zerrin et Taylan, juste à côté
d'un grand magasin.
Toujours amusant de voir que les Turcs n'ont pas adopté
intégralement la signalisation internationale du panneau routier "STOP",
le mot étant remplacé sur le fond octogonal rouge par "DUR"...
Il
faut reprendre la route car trois heures de trajet nous séparent encore
de notre destination.
Nous traversons une région où l'érosion
a dégagé des gros rochers d'andésite, en forme de boules
souvent empilées qui rappelle des paysages de Bretagne ou du Sidobre.
Pour
faire passer le temps ou pour nous endormir, Nurcan
procède à une distribution de raki.
La
Lydie constitue un état majeur d'Asie Mineure dans la période
antique. Après avoir été dominés par leurs voisins
phrygiens, les Lyciens établirent un empire qui couvrait toute la
moitié occidentale de l'Asie Mineure, à l'exception de la Lycie.
Cet empire était dirigé par le roi Crésus qui s'était
enrichi grâce aux sables aurifères de la rivière Pactole
d'où
l'expression "riche comme Crésus". Selon la légende, les sables
de la rivière Pactole étaient devenus d'or après que Midas,
le roi de Phrygie (IXe-VIII s. av. J-C), s'y fut baigné et eut ainsi perdu
la couche d'or dont Dionysos l'avait revêtu... "Riche
comme Crésus" |
Après une centaine
de kilomètres nous faisons une incursion sur le territoire de l'ancien
pays de Lydie, une région où de grands champs sont préparés
pour les semailles du coton (récolté manuellement en septembre par
de la main d'oeuvre féminine venant des provinces de l'est et payée
7€ par journée de cueillette et sous pression car il faut éviter
la pluie qui rend le coton gris).
C'est aussi une région d'oléiculture
et ici l'olive est traitée "à toutes les sauces" (fruits,
huiles, savons) puisque l'on en fait même un thé!
Nous traversons
la ville d'Aydin (180 000 habitants). Encore 70km avant d'attendre notre
but.
Nous
voici arrivés dans l'ancien état d'Asie Mineure nommé
Ionie.
Avant d'arriver à Selçuk, la route domine une vallée traversée par l'aqueduc de Pollio (nommé ainsi en l'honneur de C.Sextilius Pollio qui fut à l'origine de sa construction), l'un des aqueducs qui alimentaient la ville d'Ephèse en eau potable. Nous traversons Selçuk puis passons non loin des vestiges d'Ephèse que nous apercevons avant d'arriver à la station balnéaire de Kusadasi (45000 habitants)
Il est plus de 19h30!
Arrivée à l'hôtel Richemond,
5* (chambres doubles à 235$), isolé mais au bord de la mer...
Buffet
varié: yaourt au concombre, tranches de poulet rôti sur la broche
(döner kebap), houmous (fava), aubergine et poivron farcis...
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Nous
apprenons une mauvaise nouvelle concernant la géopolitique. Un attentat
sanglant (16 morts dont 7 Français) a été perpétré
dans le café Argana, situé sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech
par l'AQMI ou des sympathisants d'Al Qaïda.
autour de la LYCIE...