Oasis de Tafilalet (1, 2 et 3),
ZAGORA
(4).
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LES DROMADAIRES,
DE DRÔLES DE CHAMEAUX...


Les coussinets épais et larges de la plante des pieds du dromadaire facilitent sa marche sur le sable des dunes et sur les sols caillouteux. Ces coussinets ainsi que les callosités des articulations de ses pattes, sur lesquelles il s’appuie en position agenouillée, lui permettent de supporter le contact avec le sable très chaud du désert.

Il est aussi capable de fermer hermétiquement ses narines pour éviter de respirer des grains de sable. Ses yeux sont protégés par de très longs cils. Le dromadaire, généralement utilisé comme animal de selle, malgré sa placidité apparente peut parcourir plus de 160 km par jour.

Le dromadaire, très résistant à la sécheresse, est bien adapté à la vie dans le désert. Il est capable de rester plusieurs semaines sans boire, se contentant du peu d’eau contenue dans sa nourriture : des dattes, du fourrage et des plantes épineuses comme les acacias.

Dans le désert, en plein soleil, il peut survivre quinze jours sans eau s’il est au repos. En revanche, lorsqu’il trouve un point d’eau, il est capable d’avaler près de 100 l en à peine dix minutes !


Son grand secret, c'est sa bosse. Cette réserve de graisse permet la fabrication d’eau quand les conditions sont difficiles. Elle est alors dégradée en hydrogène qui forme des molécules d’eau par association avec l’oxygène fourni par la respiration. Au fur et à mesure de son utilisation, la bosse s’affaisse.


 

Dans ce grand sud à l'écart des grands oueds, traversée du Tafilalet et de ses villages oasis puis descente de la vallée du Drâa soit 300 km environ, en direction du sud-ouest, Zagora, le point le plus au sud de notre tour du Maroc (certains circuits descendent un peu plus bas, vers Tafraoute, dans la région d'Agadir).

Pour attaquer ce trajet, nous avons de la chance. Au lieu des 45° habituels ici en cette saison, il ne fait que 35°!

 

Paysages arides du Tafilalet, souvent de couleur sombre en raison de l'origine volcanique des roches (basalte)...

Ce volcanisme ancien au milieu de sédiments calcaires a permis la formation de magnifiques marbres avec inclusion de fossiles.
Ces couches mises au jour par l'érosion et l'absence de sol arable, contiennent des quantités phénoménales de fossiles.
Si l'on verra beaucoup de petits vendeurs de fossiles sur les bords de routes entre Ouarzazate et Marrakech, l'un des grands centres pour l'exploitation (le pillage?) des fossiles est la région de Rissani, tout près de Erfoud.


Rissani  Rissani
 Rissani
RISSANI - atelier de "mise en valeur" (?) de fossiles


A Rissani (ville construite près des ruines de la mythique Sijilmassa, berceau de la dynastie des souverains actuels du Maroc, les Alaouites), célèbre pour son marché aux dattes, nous visitons un atelier qui "travaille les fossiles": fabrication de vasques, fontaines, lavabos... dans des plaques de marbres incluant des fossiles qui sont partiellement dégagés.
En fonction des "horizons géologiques" dégagés
(ère primaire: -550 à -250 millions d'années pus ère secondaire -250 à -65 Millions d'années), on peut avoir des trilobites (plus de 1000 espèces recensées), invertébrés ancêtres des crustacés, et des mollusques céphalopodes archaïques apparentés aux nautiles et aux seiches, les ammonites à la forme en spirale (coquille externe) dont 4000 espèces ont été identifiées (!) et les bélemnites en forme de couteaux (mais à "coquille interne"!).

Des palmeraies meurent dans les zones où l'aridité progresse ce qui favorise l'attaque par un virus racinaire, "le bayoun" (?). Des pronostics pessimistes font penser que beaucoup de palmeraies seraient mortes dès 2010! Que se passera-t-il alors pour les familles qui vivent souvent ici avec seulement 3 hectares dans ces oasis?

Nomades éleveurs de moutons, chèvres et dromadaires.

A une demi-heure de Rissani, au bord de la route, vers Tarhrout, nous nous arrêtons saluer une famille qui a conduit son troupeau d'une quinzaine d'ânes et d'une trentaine de dromadaire près d'un point d'eau (ils sont équipés d'une motopompe à moteur thermique). Ces animaux peuvent vivre une trentaine d'années et, au mieux de leur forme, ils peuvent valoir jusqu'à 1500€ la pièce (une fortune pour un paysan marocain).

 


Rissani  Rissani  Rissani
Eleveurs semi-nomades (région de Tarhrout)

Végétation rare: arbustive avec des tamaris et le fameux calotropis, un arbuste à latex (éviter le contact avec les yeux après l'avoir touché), aux fruits "coucougnettes" à consistance particulière et dont les fruits arrivés à maturité libèrent des graines duveteuses comme celle du pissenlit, que le moindre souffle disperse. Acacias parasols dont se délectent les dromadaires. Faux poivriers ...
Sans oublier des plantes rases comme le melon sauvage (le fruit en est très amer paraît-il).

Alnif, village destiné à favoriser la sédentarisation (collège...).

Désert de pierre (reg).
Villages oasis aux champs minuscules (de la taille d'une salle à manger) dont les céréales sont récoltées depuis quelques mois déjà.

Aux roches volcaniques sombres qui constituent souvent des reliefs de forme tabulaire succèdent, de place en place, des étendues de roches du socle ancien plus claires, gris verdâtre, riches en manganèse.

Tourbillons de poussière et de sable, dans un ciel d'azur, sans le moindre nuage... Il y a 4h30 que nous roulons.


Région de petites palmeraies de Tazarine à Nekob (kasba)...


Transsikhte 
Dates dans la palmeraie de Tazarine (cliché de Nadia)




Venant du nord-est, nous arrivons enfin dans la vallée du Drâa, vallée que nous allons descendre en direction du sud-est.
Nous passons au pied du majestueux ksar de
Tanssikhte.


Transsikhte 
ksar de Transsikhte

Il y a 3000 ans, le Drâa ("le coude" en langue berbère) était un fleuve long de 1200 km peuplé de crocodiles et avait alors un débit 20 fois supérieur à celui du Nil! Aujourd'hui cet oued, né des oueds Dadès et Ouarzazate (qui confluent à Ouarzazate justement) qui s'alimentent des eaux de l'Atlas, est réduit à 450 km et se perd dans les sables au sud de Zagora.
Il permet néanmoins l'existence de la plus longue palmeraie du pays, elle s'étend sur plus de 100 km et compte plus de 4 millions d'arbres.

De Tanssikhte nous descendons le tiers de la palmeraie du Drâa en direction de Zagora, parcours ponctué de nombreux ksour (villages fortifiés, au singulier on dit ksar).




Un peu avant d'y arriver nous visitons le ksar de Tissergate et sa palmeraie.

Les créneaux ou merlons de la muraille sont ici de forme dentelée ou en gradin (et non pas de forme prismatique comme on a pu le voir ailleurs).
A l'origine, ce village qui remonte au XVIIIe s. n'avait que deux portes et les habitations ne possédaient aucune ouverture dans son enceinte qui n'est percée que de meurtrières, tout comme les tours de guet qui le surmontent. Autre moyen de défense, des ruelles ou plutôt des galeries obscures éclairées par de rares puits de lumière sur lesquelles donnent des entrées avec des marches, de véritables chausse-trapes.

Sur un soubassement de pierres et galets, les murs élevés en pisé mesurent environ 80 centimètres d'épaisseur à la base. Les plafonds sont constitués par des poutres en bois de palmier (fibreux donc souple) surmontées de tiges de roseaux bien serrées sur lesquelles est coulée une dalle en pisé pour former le plancher des pièces de l'étage (nous avions en Europe des techniques ressemblantes).

Mais ce village typique ne compte plus que 250 habitants car la population le déserte au profit du village moderne aux maisons en parpaings (souvent masqués par un enduit ou une peinture imitant la couleur du pisé) certes mieux éclairées mais qu'il faut climatiser

Et toujours des barrages et des contrôles routiers (auxquels les touristes que nous sommes échappons). Des menaces terroristes doivent toujours planer et, n'oublions pas que nous approchons de la date des élections législatives.



ZAGORA:

Enfin arrivée à Zagora.

...et un bonne nouvelle!
Il ne reste plus que 52 jours pour atteindre Tombouctou (situé au Mali, au sud du Sahara) ! Ça ne fait pourtant que
1600 km mais c'est à travers le désert et à dos de dromadaire...
Trêve de plaisanterie. Nous ne descendrons pas plus loin.

Zagora  Zagora  Zagora
ZAGORA

C'est depuis ce village situé au bord du Drâa, à 750m. d'altitude, que les Saadiens ont conquis la région de Souss puis le Maroc tout entier. Dernier village le plus au sud avant le désert, Zagora est réputé pour l'hospitalité de ses habitants et la richesse de son folklore. Des activités artisanales y sont pratiquées (quartier des potiers aux poteries vertes).

Les guides touristiques incitent à visiter Tamegroute, à 20km plus au sud. On vante sa célèbre et riche bibliothèque (4000 manuscrits) du XIIe ou du XIIIe siècle (manuscrits enluminés du Coran et d'anciens ouvrages d'histoire et de médecine) et son intéressante zaouïa (mausolée de saint homme musulman).
C'est aussi depuis Zagora que la plupart des touristes qui "font" le Grand Sud font une escapade vers les dunes de Tinfou situées 5 km plus au sud que Tamgroute
.

Mais pour notre part , ce n'est qu'une halte pour la nuit que nous ferons à Zagora...



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MAROC