Moyen et Haut ATLAS(1),
ERFOUD
(2),
Dunes de MERZOUGA
(3).
Page précédente    Page suivante

 

 

 


 


LES PALMIERS DES OASIS
...

A propos des palmiers, il faut préciser que dans ces régions subsahariennes, il s'agit uniquement de palmiers dattiers (à ne pas confondre avec les cocotiers qui exigent un climat tropical humide ou encore les palmiers à huile et les dattiers à sucre!) dont on compte quelques 245 variétés.


Leurs fruits sont appréciés pour leur valeur nutritive (sucres) mais la culture est exigeante si l'on veut optimiser le rendement (la période productive s'étend entre 10 ans et une centaine d'années) car ce sont des plantes hétérogames, ne portant qu'une seule sorte de cellules germinales et pour améliorer la pollinisation naturelle par le vent et les insectes, il faut couper les épis de fleurs des plants mâles et les suspendre parmi les fleurs des plants femelles.

Chaque "grappe" peut contenir jusqu'à 1000 fruits pour un poids de 12kg et l'arbre peut produire jusqu'à 270kg de fruits par an (valant jusqu'à 20€ le kilo).

Les tiges des feuilles des palmiers dattiers entrent dans la confection de paniers (avec l'osier), les feuilles tissées servent à fabriquer des matelas et des sacs (ou aussi des balais comme on en a aperçu un exemplaire dans une rue de Fès) et les fibres de tiges et de feuilles, des cordages.
Une maladie parasitaire, le champignon bayoud, s'attaque aux racines et peut anéantir certaines palmeraies.




Un autre type de culture,
LA CULTURE MAROCAINE...

Le Maroc un pays multiculturel, vu la diversité de sa population arabe, africaine et berbère et l'influence européenne.

Chants et danses

Les Chiouks (maîtres) qui sont les dépositaires de la tradition, animent les festivités dans les villages (mariages, baptêmes et autres fêtes.). Ils se font accompagner d'instrument de musique comme le bendir. Ils chantent des poèmes antiques, des textes religieux et le vécu quotidien sur des airs joyeux ou mélancoliques de la flûte.

La danse la plus populaire de la région est Laâlaoui. C'est une danse riche en percussion, rythmes et expressions. Elle est exécutée par plusieurs danseurs guidés par un meneur. Ils se tiennent coude à coude, comme soudés les uns aux autres en scandant le rythme de leurs corps, ce qui peu rappeler les danses en rond bretonnes! Cela exprime l'unité indissoluble qui devait, autrefois, lier les guerriers entre eux face à l'ennemi.
Cette région possède plusieurs groupes de fantasia appelés Goums, auxquels s'ajoutent les groupes de Bardias uniques en leur genre au Maroc. Les Bardias - Guerriers à pieds, armés de fusils - exécutent des mouvements de va et vient et finissent en un cercle au milieu duquel ils font tonner leur Baroud (poudre).

Le Gharnati (genre de musique Andalouse) distingue cette région du Maroc. Un festival est organisé chaque année au Musée Lalla Meryem de la ville d'Oujda.

Les festivals

Parmi la trentaine de festivals qui émaillent le calendrier annuel, on peu noter, en août, celui de Moussem Moulay Idriss Zerhoun (région de Meknès) et celui des Fiançailles d'Imilchil (Haut Atlas oriental).


Artisanat

Aujourd'hui, le passé, les traditions millénaires ainsi que la diversité de sa population et de sa culture ont su forger la richesse de cet artisanat qui regroupe plus de 70 métiers et étonne par la diversité des créations et des matériaux utilisés : bois, cuivre, pierre, fer...

Les premiers habitants connu du Maroc, les Berbères ont été les précurseurs dans le domaine de l'artisanat surtout dans le travail de la laine (tapis), le fer et l'argent (bijoux), ustensiles divers et l'argile (poterie). Après l'Islamisation et la venue des Arabes, d'autres formes d'artisanat se sont développées : travail du cuivre (ustensiles divers, tables), du bois, de l'oseille, de l'alfa et de l'argile (poterie). Cet artisanat couvre pratiquement tout le Maroc et chaque région possède ses propres spécialités, tirées des matières premières qui s'y trouvent en abondance. Mais les villes les plus connues pour leur artisanat sont Fès (cuir, cuivre, argent, or, tissus), Marrakech (cuir, cuivre, tapis), Essaouira (bois, tapis, argent) et Rabat-Salé (poterie). Les régions d'Agadir et du Tafilalet possèdent aussi un artisanat de valeur.

Le pays est très réputé pour ses tapis de campagne, ses paniers et ses différents autres objets de grande utilité. Le tissage de tapis modernes et la broderie sont très prospères surtout dans les complexes artisanaux.

Une des grandes spécialités artisanales du Maroc est le travail de la céramique. Les artisans potiers, dont beaucoup produisent dans la région de Safi (ouest marocain), utilisent la technique de la "double cuisson" : l'argile est d'abord modelé puis cuit une première fois. Il est ensuite peint et le "biscuit" passe une seconde fois au four ce qui donne un aspect verni aux couleurs.

Le produit le plus connu et le plus vendu est le tajine (plat en terre cuite vernissée surmonté d'un couvercle conique et utilisé au Maghreb pour préparer des ragoûts auxquels il a donné son nom). Si la plupart des tajines peints sont vendus aux occidentaux et sont d'un usage purement décoratif, la quasi-totalité des familles marocaines possède et utilise quotidiennement un tajine "beldi", c'est-à-dire non décoré et à usage alimentaire. Les potiers marocains produisent également d'autres objets de grande utilité: cendriers, vases, plats, saladiers, jarres...

 

 

Départ pour Erfoud à travers le Moyen Atlas en 4x4 car nous sommes revenus à notre mini-groupe.

Aujourd'hui, nous avons
environ 400 km à parcourir en direction du sud et à franchir deux chaînes de montagnes -rien que ça!- Moyen puis Haut Atlas pour atteindre Erfoud...


Après avoir traversé la petite ville d'Imouzzer, sur les contreforts du Moyen Atlas, nous arrivons à Ifrane, ville créée en 1929 et station de ski aux surprenants chalets, ce qui lui vaut le qualificatif de "Petite Suisse", ce à quoi font aussi penser les rues et parcs bien entretenus. Le pays compte une douzaine de stations de ski (souvent rustiques au niveau des équipements et de la préparation des pistes).

Une énorme statue de lion rarpelle l'époque où l'Atlas était encore habité par ces fauves disparus à la fin du XIXe s.
Les toitures des immeubles et des maisons font plus penser à l'Europe qu'à l'Afrique du nord mais quand il pleut beaucoup (ou qu'il neige), il n'y a rien de mieux qu'un toit!
C'est sans doute pour profiter de cette station climatique que l'université privée internationale Al Akhawayn s'est installée non loin d'ici.


Route à travers des paysages verdoyants et des forêts de cèdres centenaires du parc national d'Ifrane (1650 m). Au coeur du Moyen Atlas, ce parc brille par la diversité de ses paysages, lacs et cours d'eau. Il abrite notamment la plus grande et peut-être la plus belle forêt de cèdres du Maroc mais ces arbres magnifiques qui peuvent atteindre 14 m de circonférence à la base sont atteint par une maladie qui les fait mourir.


Les khaïmas, les tentes des campements de nomades font leur apparition. En fait il s'agit de semi-sédentaires car ils nomadisent avec leurs troupeaux l'été mais les déplacent en camion lorsqu'ils font de longues distances.

Nous traversons, Azrou, centre d'artisanat berbère important et faisons une halte à Zeida, avant d'attaquer le Haut Atlas. Un important camp militaire est établi en bordure de la petite ville dont l'activité minière (plomb) s'est arrêtée entraînant une reconversion dans l'arboriculture (vergers de pommiers).


Zeida  Zeida
 Zeida
Entre Fès et Erfoud, halte à Zeida


Ayant repris la route, nous traversons Midelt, ville étape entre le Moyen et le Haut-Atlas, cité montagnarde à 1488 m d'altitude au coeur des montagnes de l'Atlas, réputée pour la culture de la pomme, établie au pied de Djebel El Ayachi dont les cimes sont enneigées en hiver.

Traversée de la partie orientale du Haut Atlas en passant par le col de Tizi-n-Talghemt (1907 m.) la route fait passer près de plusieurs villages fortifiés puis on longe les gorges de l'oued Ziz ("la gazelle" en langue berbère) et ses impressionnantes falaises (secteur du Tunnel du Légionnaire) et enfin le lac de retenue du barrage Hassan Addakhil près de Errachidia (62000 hab., ville de garnison dotée d'un aérodrome) à 1060 m. d'altitude.


C'est là, à
Errachidia, que nous faisons étape pour prendre un déjeuner bien mérité après quelques 350 km de route...


Nous reprenons la route pour parcourir les 70 km qui nous séparent de notre fin d'étape de ce jour, Erfoud.

Les premiers ksars (villages forteresses construits en pisé) font leur apparition (ksar de Targa). Dans les zones planes que l'érosion a dégagées, surgissent des reliefs tabulaires (certes pas aussi spectaculaire que ceux de l'Arizona) ou des lacs aux efflorescences salines. Ce sont aussi les premières grandes palmeraies des oasis au fond des vallées (oued) telle la longue palmeraie du Tafilalt qui s'étire sur une trentaine de km le long du Ziz en s'étendant jusqu'à Erfoud tandis que dans le lointain apparaissent les premières dunes.


 Tafilalt
Palmeraie du Tafilalt (Erfoud)



VOIR

ERFOUD:

Erfoud, ville coloniale aux rues orthogonales et aux maisons habillées d'un crépi rose, "la petite Mésopotamie", ville célèbre pour sa fête régionale des dattes, au coeur de la région fertile du Tafilalet ou Tafilalt. Mais l'aridité se fait de plus en plus sentir dans la région.

L'oued Ziz conflue ici avec l'oued Rheris et en prenant le nom d'oued Daoura se dirige vers le sud pour disparaître complètement quelques 150 km plus loin, du côté de la frontière avec l'Algérie.

De cette région du Tafilalt sont originaires les dynasties des Saâdiens (XVI-XVIIe s.) et l'actuelle dynastie des Alaouites (Moulay er Rachid au milieu du XVIIe s.).

Petit moment de repos à l'hôtel Bellere avant de partir en excursion vespérale. Hôtel pastiche mais néanmoins charmant avec son architecture rappelant celle des kasbas: aspect de pisé, tours à créneaux et les bungalows installés au fond d'un vaste parc (mais les palmiers crèvent du fait de remontées salines) avec piscine. Les bungalows sont apparemment habillés d'adobe (brique d'argile séchée au soleil) ou revêtus d'un torchis.

Mais la journée n'est pas terminée. La partie la plus intéressante va encore nécessiter une bonne centaine de kilomètres, aller-retour dont une soixantaine sur piste dans le désert.


Dunes de MERZOUGA***:

L'excursion optionnelle aux Dunes de Merzouga est finalement coûteuse quand on n'est pas doué pour le marchandage (supplément de 380 dirhams pour le transport en 4x4 par piste jusqu'au pied des dunes + 200 pour la promenade à dos de dromadaire dans l'option longue). Prévue le matin dans le programme, notre guide nous incite à la faire le soir et il avait sans doute raison comme vous le verrez plus loin. La lumière du soir est aussi intéressante que celle de l'aube et ça évite de se lever à 3h du matin. Le seul risque, c'est de rencontrer davantage de touristes. Ce qui ne fut pas le cas.
Cette série de dunes magnifiques aux couleurs ocre orange fascine depuis des générations. La plus haute s'élève à 150 m au-dessus de la plaine désertique caillouteuse.

Cet ensemble dunaire se nomme en fait l'erg Chebbi***, le plus intéressant du sud marocain (mais l'erg le plus étendu est celui de Mhamid, à une centaine de kilomètres au sud de Zagora). L'erg Chebbi* s'étend sur 40 km de long selon une orientation nord-sud. Malgré le vent qui balaie une petite pellicule de sable et y dessine des rides, ces dunes ne se déplacent pratiquement pas car l'alternance de vents contraires les maintient dans une position d'équilibre. En hiver un lac temporaire s'y forme. L'erg est le désert de sable (donc de dunes) tandis que le désert de pierre se nomme reg (tandis que l'hamada est un plateau formé de dalles rocheuses).


Départ à 16h30: 25km de route avalés en un quart d'heure (!) puis 30 km de piste parcourus en une demi-heure. Nous pouvons voir des traces d'érosion laissées par un violent orage survenu l'été 2006. La nappe d'eau était telle qu'elle a sapé les murs en pisé des maisons qui se sont alors écroulées tandis que les bivouacs aménagés aux abords des dunes ont été détruits.

Il est 17h15 et nous sommes à pied d'oeuvre ou plus exactement au pied de quelques dizaines de dromadaires (de leur vrai nom local méhari au singulier et méhara au pluriel) paisiblement couchés et que l'on vient déranger dans leur rumination.
Les Saraouis du Sahara Occidental montent les dromadaires tandis que les Berbères du Tafilalt les utilisent comme bêtes de bât ou pour la viande. Dans la page suivante, je présenterai plus en détail ces étranges créatures que d'aucuns trouvent même disgracieuses...

En selle (sans véritable selle) pour une heure et quart de montée sur les dunes. Pour moi c'est un baptême et je trouve que ça n'a rien de désagréable. On s'habitue à la démarche chaloupée et glissée des méhara. La montée finale qui se fait à pied sur l'arrête d'une dune nous prend peut-être 10 minutes. Avec le sable qui se dérobe sous les pieds, la progression est lente et demande beaucoup d'efforts (ça me rappelle la Dune du Pilat). Nous arrivons au sommet un peu avant de voir le disque d'or du soleil disparaître derrière les dunes à 18h30 et l'obscurité descendre tandis qu'à l'opposé, à 18h45, la pleine lune surgissait de derrière d'autres dunes. Formidables instants de sérénité et de sentiment d'équilibre parfait.

La nuit est là, il faut retourner à nos montures.
Comme dans un rêve de Mille et Une Nuit, on nous propose de nous asseoir sur un tapis magique au sommet de la dune. Rien d'étrange à cela puisque depuis le début de ce voyage, tous les boutiquiers et mes chameliers m'affublent du nom d'Ali Baba.

Les contes des Mille et Une Nuits...

La matière originelle des contes des Mille et Une Nuits proviendrait d'Inde et remonterait au IIIe s.
Ces récits populaires, plus ou mmoins interdépendants, issus de traditions orales, se sont enrichis et déformés en passant par la Perse puis par le monde arabe jusqu'à se fixer au XIVe s.
Ils sont connus en Occident depuis le XVIIIe s. grâce à Antoine Galland (1646-1715) qui en fait une traduction plus ou moins fidèle et qui, à son tour, y incorpore d'autres récits (syriens, turcs...) qui vont devenir particulièrement célèbres, y compris dans le monde musulman.
Tel est le cas d'Ali Baba et les 40 voleurs.
En France, le cinéma a popularisé ce dernier conte par la figure comique de Fernandel dans le film de Jacques Becker (1954). Maintenant, la télévision a pris le relais avec un téléfilm produit par TF1, tourné dans le sud marocain et diffusé à l'automne 2007 (rôle principal occupé par Gérard Jugnot)...

Mais en fait de vol, le tapis se borne à nous faire glisser "à la ramasse" sur le flanc de la dune...
Donc revenus sur "terre", en quelque sorte, nous enfourchons nos montures qui sont un peu plus rapides à la descente mais aussi moins confortables. En effet, on se cambre et on a tendance à glisser vers l'encolure car on ne sait pas monter ces animaux comme le font les chameliers qui prennent justement appui avec leurs pieds sur l'encolure de leur monture.
Autre moment mystique et émouvant lorsque notre chamelier le plus âgé s'écarte quelque peu pour faire sa prière du soir en se prosternant au creux d'une dune, face à cette pleine lune c'est-à-dire en fait plein est, direction qui correspond pratiquement (la direction exacte est en réalité est-sud-est) à celle de La Mecque pour les musulmans d'Afrique du Nord...

A 19h45 nous reprenons le 4x4 et à 20h30 nous arrivons à l'hôtel pour dîner, sans autre cérémonie!


Merzouga
 Merzouga  Merzouga
Dunes de Merzouga dans l'erg Chebbi



Inoubliable fin de journée...



Page précédente    Page suivante

MAROC