WADI RUMAQABA


Désert du WADI RUM*(1) ,
AQABA
(2),


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LE MARIAGE EN JORDANIE


Les mariages arrangés

Si les conjoints ne sont pas choisis par les familles, au mieux ils leur sont proposés.
Dans les villes, les jeunes peuvent faire connaissance en dehors de la volonté ou du désir des parents (à l'université, au centre commercial...) mais fiançailles et mariage requièrent obligatoirement l'accord des familles.
Pendant les fiançailles, la famille du jeune homme rend 5 ou 6 visites à celle de la jeune fille afin que les futurs époux fassent un minimum connaissance.

Le jour du mariage, "un responsable" ou "porte-parole" conduit la famille du jeune homme chez les parents de la jeune fille afin que soit faite la demande formelle pour les épousailles.
Le mariage religieux Nikâh se fait par échange de consentement devant l'Imâm ou un simple Musulman et en présence d'au moins deux témoins. Traditionnellement, le jour choisi est le vendredi et les rigoristes privilégient le mois de Chawwâl, dixième mois du calendrier musulman (le Ramadan est le neuvième mois).
Lors du banquet, "le porte-parole" organise une quête auprès des invités du jeune homme.
A la campagne, les festivités se déroulent en plein air. Après le repas, les hommes dansent ensemble.

Un homme peut décider de divorcer pour cause de stérilité de son épouse. Iyad n'assume pas le terme de polygamie à propos du fait qu'un homme riche peut avoir jusqu'à quatre épouses (officielles). Il précise d'ailleurs que pour prendre d'autres épouses, il doit recueillir l'accord des précédentes . Mais ont-elles le choix lorsqu'elles ne sont pas économiquement indépendantes comme c'est bien souvent le cas?

 

Après avoir quitté Pétra, au bout d'une heure de route, nous arrêtons sur un plateau aride dominant le Wadi Arab, près d'une résidence royale et d'un cimetière musulman.

 

WADI RUM* (ou Wadi Ram) surnommé souvent "vallée de la Lune"

Une autre heure de route, et nous arrivons dans le Wadi Rum vers 13h en traversant une plaine sableuse sur un vingtaine de kilomètres. Quelques villages. Des massifs rocheux de grès rouge (comme à Pétra) émergent d'un désert ocre et rouge. Traversée de la voie ferrée étroite et unique permettant de rejoindre Istanbul (!) et La Mecque, en passant par Damas et évitant Aqaba à l'origine. Cette ligne du Hedjaz remonte à la fin de l'empire ottoman destinée à remplacer les caravanes fut inaugurée en 1908.
C'est le TPV (Train à Petite Vitesse) selon IYAD car ce tortillard chemine à 30km/h (sauf sur la partie entre Damas et Amman où il double sa vitesse!). Ce n'est plus maintenant qu'un transport de marchandises.

Le classement du site du Wadi Rum est demandé à l'UNESCO depuis 2006. Le désert s'étend sur 70km du nord au sud. La partie au sud de Diseh est protégée. Iyad nous indique qu'il n'y a plus que 4000 à 5000 Bédouins nomades en Jordanie.

C'est un abus de langage de dire que Wadi Rum signifie "vallée de la lune" certes le paysage y a un aspect lunaire mais en arabe WADI désigne la "vallée" et en araméen (l'ancienne langue de Palestine) RUM signifie "grande montagne". En effet, une vallée désertique se dirige vers le sud, avec pour horizon les plus hauts sommets de Jordanie notamment l'Umm Adaami (culminant à 1875 m) au-dessus du golfe d'Aqaba et de l'Arabie Saoudite. C'est le plus grand et le plus majestueux des déserts jordaniens. Situé dans une zone géologique semblable à celle des parois rocheuses de Petra, le Wadi Rum est une large vallée posée sur un socle de granit, bordée de falaises et de massifs de grés rouge dont l'origine remonte à 300 millions d'années.

Très habilement, Iyad réussit à nous faire prendre une option. Au lieu de deux heures dans le désert figurant dans notre programme, nous en aurions trois (dont seulement une bonne moitié en roulant sur une trentaine de kilomètres ?) moyennant un supplément de 15 dinars jordaniens (JOD), soit à peu près le même montant en €uros.

C'est du Visitors' Center que partent nos 4x4 (vieux Toyota ou Mitsubishi hors d'âge, en général) à 14h. Trois passagers peuvent trouver place dans la cabine et quatre à l'arrière, dans la benne découverte du pick-up. Pour ceux-ci, penser au sable, au vent et à la fraîcheur au crépuscule...
Sur le nôtre, hormis l'essentiel c'est-à-dire le moteur, rien ne fonctionne plus vraiment. Sièges défoncés, compteur de vitesse bloqué, lève-vitre hors d'usage...

Pour notre point de départ, nous avons face à nous le magnifique massif surnommé "les 7 piliers de la sagesse" du nom du livre écrit par le colonel T. E. Lawrence, connaisseur (études à Damas) et héros de cette contrée où notamment il rassembla ses troupes des tribus bédouines pour attaquer Aqaba en 1917. Le fameux film de David Lean sur "Lawrence d'Arabie" a d'ailleurs pour une grande part été tourné ici en 1962 (d'autres scènes ont eu un décor marocain avec la kasba de Tiffoultoute et le ksar d'Aït Ben Haddou, dans la région de Ouarzazate). Peter O'Toole tenait le rôle principal et Omar Sharif celui du Sherif Ali.

 WADI RUM - ''les 7 piliers de la sagesse''
 WADI RUM
 WADI RUM


Au bout d'un petit moment, en considérant l'heure et la direction du soleil, je réalise que notre convoi se dirige (vers la région du djebel Abu Nadlah?) à l'opposé de la zone protégée où se trouvent les sites les plus célèbres notamment celui des sources près desquelles se trouvent des inscriptions rupestres nabatéennes et proto-arabes (Aïn esh-Shellaleh) et celui de la gorge Aïn Kazali (au sein du Jebel du même nom). Ces sites étaient pourtant explicitement désignés dans le programme reçu avant le départ.

Magouille entre le guide et les Bédouins? Caprice ou envie de varier les itinéraires pour notre guide. Je crains que la première hypothèse soit la bonne car cela permet au guide de passer "à gauche" les droits d'entrée dans la zone protégée. Ah! ces guides! souvent pas très honnêtes mais avec la justification de leur maigre salaire...
J'ai la naïveté de croire, qu'aucun autre voyageur du groupe ne s'est rendu compte de la supercherie et de nombreux touristes doivent se faire avoir de la même façon (y compris des "individuels"). Pour se consoler, disons que ce secteur nord moins célèbre a pour lui l'avantage d'être moins fréquenté et que l'on a pu voir quelques arches sans s'enfoncer à l'extrémité méridionale du Wadi (à une quinzaine de kilomètres) où se trouvent les arches de Umm Fruth et de Burdah et le canyon de Burrah....


Hors de la zone protégée, nous n'aurons pas l'occasion de croiser les patrouilles de la police montée à dos de dromadaire de la "Mobile Desert Force". En fait nous ne croiserons qu'un confortable 4x4...

 

Nous allons vers le nord-est en passant au village de Diseh. Nous longeons la route et coupons la voie ferrée.
Au bout de 20 minutes, bref arrêt flore pour voir des coloquintes du désert, fruits sphériques de 8cm de diamètre, toxiques à ce qu'il paraît.
Quelques minutes plus tard, nous quittons la zone de sable roux pour une partie parfaitement plane au sol de couleur gris-jaune fait de vase craquelée. Les multiples empreintes laissés par les pneus des 4x4 font forcément penser aux fameux Dupont(d) dans l'album "Tintin au pays de l'or noir" d'Hergé .


Au bout d'un autre vingtaine de minutes, revenus dans une zone sableuse, nouvel arrêt d'un quart d'heure devant un décor de tournage de film. Il s'agissait d'une série télévisée de 1982 "Conrad Killian, le fou du désert" de Jean-Paul Trébouet avec Mathieu Carrière dans le rôle de Conrad. Cette série présentait les aventures d'un géologue ardéchois fou du Sahara.
Certains conducteurs profitent de la pause pour dégonfler les pneus de leur véhicule afin de réduire le risque de s'ensabler.
Etranges empreintes animales laissées sur le sable...

 Au nord du désert du WADI RUM
Au nord du désert du WADI RUM



Après 10 minutes de piste, nouvel arrêt (secteur de Abu al-Hawl?) de quelques minutes pour observer des gravures rupestres (nabatéennes ou bien plus anciennes?) représentant un troupeau de dromadaires.

Au pied de la falaise, on a loisir d'observer les gros bulbes blancs sortant du sol comme on l'a déjà signalé à Pétra (mais leur développement végétatif semble moins avancé).

Nouvelle étape de vingt minutes qui nous conduit dans une zone où l'on peu voir deux arches naturelles ("rock bridges"). Nous allons passer une demi-heure sur ces sites. La première arche est de dimension modeste tandis que la seconde est impressionnante mais elle est moins mise en valeur car l'heure déjà avancée (16h) fait qu'elle se trouve en partie dans l'ombre de la montagne voisine. La hauteur sous voûte doit être de l'ordre de 5-6m tandis que la portée de l'arche doit être d'environ 15-20m. L'accès au sommet de l'arche s'avère un peu acrobatique (côté montagne) mais c'est un petit exercice sympa. Encore de curieuses empreintes animales sur le sable...

 

Gravures rupestres au nord du désert du WADI RUM
Au nord du désert du WADI RUM

Après 10 minutes de piste, nouvel arrêt bref devant des gravures rupestres représentant des empreintes de paires de pieds (symbole de l'unité?) et de personnages munis d'une arme.
Moins d'une demi-heure plus tard, le soleil flamboyant disparaît à l'horizon, en direction de l'Europe.
Arrêt d'un quart d'heure dans un "campement bédouin" ou plutôt une boutique où l'on peut boire du thé avec les hommes tandis que leur femme s'affèrent à vendre des souvenirs (bijoux, tissus...). Tout près de là, un magnifique champignon sculpté par le vent s'offre à des photos sous tous les angles.

Pour les touristes disposant de plus de temps, il faudrait visiter la zone protégée (sud du site) sur une journée voire plus (possibilité de bivouac en camp de Bédouins) afin de voir les sources de Aïn esh-Shellaleh près desquelles se trouvent des inscriptions proto-arabes, la gorge Aïn Kazali, les arches de Umm Fruth et de Burdah et le canyon de Burrah.

17h, nous retrouvons le bus au bord de la route et regagnons la Desert Highway.
Il faut une heure pour arriver à Aqaba encore distante d'environ 50km.


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AQABA (100000 habitants)


Nous descendons au Mina Aqaba Hotel a 18 heures, dans les quartiers ouest de la ville (en direction d'Eilat, en Israël).
Dans cet hôtel se retrouvent tous les groupes de notre TO et c'est une pagaille totale pour avoir les clefs des chambres, pour utiliser les ascenseurs et pour dîner. Après ce repas a oublier pour faire une petite balade by night qui nous conduit vers la plage avec vues sur le port et de l'autre côté du golfe, sur la toute proche ville israélienne d'Eilat, à moins de 4km de là. Nous rentrons en traversant le souk encore en activité à 22 heures.

AQABA est l'unique port de Jordanie. Cette situation portuaire en fait le point d'exportation de phosphates et des raffineries y sont également implantées.

La ville située à un carrefour géographique stratégique à l'entrée de la Mer Rouge fut fondée par le roi Salomon, c'était un fort et un caravansérail. Au Ier s., ce fut un comptoir nabatéen sur la Route des Epices avant d'être incorporée à l'Empire Romain. Elle passa sous l'autorité de Byzance au IVe s. puis fut conquise par l'Islam en 631, devenant alors une étape pour les pèlerins se rendant à La Mecque et à Médine. Elle fut pillée lors des guerres avec les Croisés au XIIe s. En 1917, le colonel Lawrence et du chef bédouin Awda abu Tayi à la tête de troupes anglo-arabes en chassèrent les Turcs (alliés de l'Allemagne). Ici, en 2005, un attentat islamiste à la roquette eut lieu manquant un navire de guerre américain et la ville israélienne voisine.

Aqaba bénéficie actuellement du statut de zone franche. La ville est aussi connue pour ses plages de sable fin (mais à l'eau polluée) et ses fonds marins aux coraux et poissons multicolores (centres de plongée et excursions en bateau à fond transparent). Ici, la vie sous-marine et particulièrement les coraux se développent à la faveur d'un climat tempéré et de courants chauds.

Dernière matinée en Jordanie.
Nous ne pourrons pas l'utiliser au mieux car même si le départ de l'hôtel est prévu à 11h30, il faut venir sortir les valises à 10h, toujours dans une ambiance de pagaille avec les départs des différents groupes.

Donc impossible d'envisager une petite sortie en mer afin de voir les coraux et les poissons exotiques de Mer Rouge avec les "glass boats", les bateaux à fond transparent (pour que la sortie en vaille la peine, il faudrait disposer de 3 heures). Ce ne sont pourtant pas les bateaux de promenade qui manquent!

 AQABA (au fonf Eilat en Israel)
 AQABA (au fonf Eilat en Israel)



Nous aurons tout juste le temps de faire un petit tour d'une heure de temps au bord de la mer, en passant par le souk qui n'est pas encore animé.

C'est le jour des élections législatives aussi y a-t-il un peu de monde à la plage mais seuls les enfants de baignent et au surplus l'eau est très polluée à ce qu'il paraît. Nous n'aurons pas le spectacle de femmes jordaniennes se baignant totalement vêtues et avec leur voile ni d'occidentales se baignant peu vêtues sous le regard concupiscent d'hommes jordaniens.

Cela n'empêche pas quelques pêcheurs de sortir quelques beaux poissons. Sous les paillotes, des femmes jordaniennes se prélassent en fumant le narguilé (ou shisha, chicha). Paradoxalement, c'est une mère de famille qui accepte d'être photographiée alors que sa fille le refuse et se cache le visage avec son voile.
Nous rentrons en longeant des jardins ouvriers qui se trouvent juste derrière la plage. Il fait déjà chaud (21°) et l'on s'accorde encore un petit moment de repos dans un parc proche de l'hôtel et nous avons la surprise de voir un prédicateur ou un prosélyte musulman venir nous parler et nous remettre une carte nous invitant à nous documenter sur l'Islam à travers un site Internet...

Notre avion s'envole avec trois quarts d'heure de retard, à 14h45.
Durée de vol prévue pour arriver à l'escale de Metz de 5 heures car il y a un vent de face de 100km/h. Comme aller, il faut contourner Israël, cette fois par le sud, en survolant le Sinaï et le Caire. Nous sommes un peu secoué car il nous faut traverser un orage, les avions civils n'ayant pas le droit de modifier leur route dans cette région.

Au dessus de la Méditerranée

La nuit est tombée lorsque nous arrivons au-dessus de la Méditerranée. Arrivée à Metz à 18h50 sous la pluie. Débarquement de presque tous les passagers et changement d'équipage.
Nous voici à Nantes à 21 heures, par 8°, et il pleut..
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JORDANIE - Palestine


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