Iles Eoliennes

 


Caltagirone
(1),

Syracuse
(2)

 

 

Vulcano

 

La Céramique en Sicile?
CALTAGIRONE, Ville de la Céramique
...

La céramique en Sicile a des origines très anciennes, au temps où les Sicanes et les Sicules régnaient sur tout le territoire sicilien, il y a quelques milliers d'années.

La production de la céramique en Sicile remonte à avant l’occupation grecque. Au début, l’argile était façonnée à la main, et puis environ 1000 ans avant Jésus-Christ, on commença à utiliser le tour de potier introduit par les Crétois, avec lesquels les Sicules avaient d’importants échanges commerciaux. Cela permit de mieux façonner l’argile pour en faire des vases et autres récipients creux enrichis de décorations incises et peintes.




Quelques siècles plus tard, de par leur siège, les Crétois fondèrent Gela qui devint l’une des plus florissantes colonies grecques de Sicile. Ceux-ci répandirent l’art de la poterie sur tout leur territoire qui s’étendait de l’Ile de Mozia et de Marsala pour la Sicile occidentale jusqu’à Riesi, Raguse, Siracuse, Caltagirone, Centuripe, Megera Iblea et Naxos pour la Sicile orientale.

Un four très ancien a été découvert à Caltagiorne en 1948. Les nombreux débris retrouvés à proximité des fours témoignent aussi la production florissante de céramique dans ces lieux entre le Vè et le IVè siècle avant JC.


La production de poterie continua avec les Grecs, sous la divine protection de la déesse Atena. Après une période de décadence durant l’occupation byzantine, due à la politique fiscale et ensuite aux actes de vandalisme et aux incursions des pirates qui assaillaient la ville, l’arrivée des Arabes en 827 après JC redonna un souffle à l’art de la céramique, en apportant leurs connaissances de l’art décoratif typique de cette civilisation qui traversait alors une période très florissante.
Ces furent les arabes qui enseignèrent à pratiquer le vernissage et la décoration de l’argile, techniques importées de Perse, de Syrie et d’Egypte conférant de cette façon une nouvelle dignité à l’art de la céramique de l’îile.

Le développement de la céramique, ne s’arrâta même pas avec l’arrivée des Normands. A la mort de Frédéric III d’Aragon (en 1327), prédominaient alors la technique et le style musulman même si l'on doit aux Souabes la technique d’apprêt à l’étain, l’émaillage issu d’un vernissage à l’étain ou au plomb.

A partir de 1412 la Sicile cessant d’être un royaume indépendant, on retrouve alors beaucoup d’influence de l’Espagne.


Depuis la fin du XVè siècle et jusqu’à la fin du XVIIè siècle l’art de la renaissance italienne est à la mode.

Caltagirone, préservée des conflits armés et des assauts des pirates par son éloignement des côtes jouit d’une remarquable prospérité et devient l’unique centre de production de la Sicile orientale.

Au XIXè siècle, Caltagirone est alors le plus grand centre sicilen de production de poteries, on retrouve d’ailleurs aujourd’hui beaucoup de pièces d’époque chez les antiquaires. On voit alors apparaître et se développer les ateliers des “cannatari”, c’est-à-dire des producteurs de “cannates” terme dialectal qui désigne des sortes de pichets à vin. Entre la première et la deuxième guerre mondiale, on observe une diffusion massive de porcelaines dans l’usage domestique et, à partir de la fin des années 1950, l’introduction des plastiques condamne l’activité des "cannatari", et contraignent à l’émigration les moins chanceux ou au changement d’activité.


A la fin des années 1960, Caltagirone compte 12 céramistes, chez qui sont employés beaucoup de jeunes diplômés de l’Institut d’Art Régional, dirigé alors par Antonino Ragona, qui a consacré sa vie à l’étude et à la recherche des racines historiques et culturelles et comme directeur du Musée de la Céramique de Caltagirone.

Les plus grands exemples de décors urbains remontent aux années 1950-60, et sont encore en excellent état de conservation. Ils ont été réalisés soit par Antonino Ragona, soit par d’autres grands maîtres de cette époque comme Pino Romano, peintre et céramiste, Giuseppe Bonaccorso, Mario Lucerna, Gaetano Angelico, mais aussi Gianni Ballarò et Andrea Parini.

 

Départ de Piazza Armerina à 8h15. La traversée de la ville n'est guère aisée pour un bus...

Sur le trajet de 25 km, nous séparant de Caltagirone, nous passons près de San Michele di Ganzaria (terme d'origine arabe désignant le sanglier). C'est une "colonie" d'émigrés albanais de culte grec orthodoxe qui s'étaient exilés ici lors de la conquête ottomane de leur pays au XVe s.
Beaux aperçus matinaux sur l'Etna.

 

CALTAGIRONE (40 000 habitants)

CATAGIRONE - Trinacria

On sait très peu de la période grecque et romaine et il faut attendre l’arrivée des Arabes pour voir paraître dans l’histoire la forteresse de Cal’at Ghiran ou Kalat-al-Giarun qui peuvent se traduire par "Colline des Vases" ou par "Citadelle de la Poterie".

La cité fut conquise par le byzantin Maniace et ensuite par les Normands en 1090 sous lesquels la ville connut une période de développement grâce à l’industrie de la céramique. Le tremblement de terre de 1693 interrompit ce développement car une grande partie de la ville fut rasée. La reconstruction de Caltagirone, faite au siècle suivant, donna à la ville l’aspect baroque actuel.
Ce site du baroque tardif de la vallée de Noto (avec Catane et d'autres lieu du sud-est de la Sicile)  a été classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco
en 2002.

Nous aurons une heure et demie à consacrer à la visite de la ville.

Depuis un parking au sud de la ville, nous accédons au centre par le Ponte San Francesco aux balustrades habillées de céramique puis par la Via Roma passant près de l'église Ste Agathe pour arriver sur la Piazza Municipio, bordée par l'église du Collège des Jésuites (Collegio deo Gesuiti), par l'Hôtel de ville (Municipio), par la Galerie Luigi Sturzo (ex-Palazzo Senatorio) et par le fameux escalier de Sainte Marie du Mont (Santa Maria del Monte).


CALTAGIRONE - escalier (détail)

CALTAGIRONE - Ste Marie du Mont
Majoliques de CALTAGIRONE

L'escalier, monument emblématique avec ses 140 contremarches qui ont été plaquées de "majoliques" dans les années 1950. La faïence italienne de la Renaissance est ainsi appelée car sa production aurait été stimulée par l'importation de céramiques espagnoles venant de Malaga en Espagne ou, autre hypothèse, transitant par l'île de Majorque, qui seraient l'une ou l'autre à l'origine du mot maiolica ou maiolique.

Utilisant les couleurs bleues, jaunes et vertes, elles épousent des styles néo-médiévaux ou plus folkloriques comme celui de la charrette sicilienne.
Pour accentuer l'effet décoratif, les marches sont garnies de pots de fleurs.

Tout en haut, la petite place devant l'église est décorée par un grand tableau de céramique évoquant la victoire de Roger Ier sur les Arabes.
Petit coup d'oeil dans l'église
Sainte Marie du Mont, dans les ruelles adjacentes à l'escalier afin de varier la descente: façade massive de l'église du St Sauveur (San Salvatore) reconstruite après le séisme de 1693, boutiques et ateliers de céramique proposant plats et assiettes et aussi les fameuses têtes "trépanées" servant de pots de fleurs...

 

De retour sur la Place de l'Hôtel de Ville, autre petit coup d'oeil dans la Galerie Luigi Sturzo qui fait fonction de Syndicat d'Initiative tandis qu'à son ombre de vieux Siciliens se livrent à des palabres. Egalement coup d'oeil dans un vaste magasin présentant tous les types de productions de céramiques de la ville tandis qu'une exposition (pas ouverte à cette heure-ci) présente à l'étage les fameux pupi du théâtre de marionnettes sicilien.

Le touriste qui s'attarde ici, pourrait encore consacrer du temps à la visite d'une trentaine d'églises et d'autant de monuments civils (anciens palais, fontaines...).

Ayant repris le bus, nous traversons la partie est de la ville, en empruntant la Via Roma dans l'autre sens, passant près d'un place où l'on commémore la lutte contre le racisme en évoquant la boîte de Pandore, puis nous passons près de l'église St François d'Assise (San Francesco d'Assisi) et du Tondo Vecchio ("l'ancien cercle"), sorte de scène en plein air.



En quittant Caltagirone


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Notre route vers l'ouest se poursuit pour une centaine de kilomètres avec toujours des vues sur l'Etna. L'arrivée sur Syracuse est moins bucolique car on traverse des zones industrielles dédiées au raffinage du pétrole issu des gisements de Géla et de Raguse.

En Italie, le salaire minimum est fixé à 900€uros par mois alors que la moyenne est de 1200€uros.
Pour bénéficier de la pleine retraite, il faut 40 annuités et l'âge pour y prétendre est fixé à 55 ans pour les femmes et à 60 ans pour les hommes..


Nous déjeunons dans un cadre magnifique d'une ancienne villa, donnant sur la baie de Syracuse, la ville s'étendant face à nous, sur le rivage nord. Au menu, deux fines tranches de boeuf et une purée au citron!
Dans le parc, on peut voir caroubiers et câpriers (en fleur).

SYRACUSE
SYRACUSE


SYRACUSE (150 000 habitants)

Cité grecque dont le nom signifie "marécage", fondée en 734 av. J.-C. par des colons de Corinthe, Syracuse gagna en puissance au point de menacer Athènes. C'est l'unique cité d'origine dorienne en Sicile. Rivalisant avec les grandes cités grecques de l'Antiquité, sa population put s'élever jusqu'à 300 000 habitants. Elle se divisait en cinq quartiers, ce qui fait que la ville était appelée aussi Pentapolis.

Elle connut son apogée économique et culturelle sous la poigne de fer du tyran Denys, attirant à elle des penseurs comme Platon avant de tomber sous la domination romaine au début du IIIe siècle avant J.-C. C'est la ville natale du mathématicien Archimède. Elle fut convertie au christianisme par Saint Paul lui-même qui était toujours en étroite relation avec la communauté chrétienne de Corinthe.
La patronne de la ville est Sainte Lucie (ou sainte Luce) : au début du IVe siècle les Romains la firent brûler vive. La légende raconte qu'elle ne mourut pas et qu'il fallut la transpercer avec un glaive. La ville fut plusieurs fois détruite par les tremblements de terre de 1542 et 1693.

 La ville se Syracuse (ainsi que la nécropole de Pantalica) est classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 2002.


 
et la mafia ?
cette "honorable société"...

(cf. CI n°1015 du 15-21 avril 2010
"Une mafia si propre")

Incroyable de la part de notre guide Rosaria, prolixe et au bagage encyclopédique, pétrie de culture sicilienne (elle nous renvoie à tout instant vers des oeuvres qui s'y réfèrenbt): pas un seul instant elle ne fera mention de la mafia.
Il est vrai qu'aucune personne du groupe ne lui a posé laquestion, moi compris... mais c'est volontaire de ma part voyant le cours de choses et désireux d'aller jusqu'au bout de cette expérience d'OMERTA en béton! Car, on ne peut pas croire qu'elle ait manqué de temps pour en parler...
Même dans des pays de dictatures dures comme le Vietnam, la Chine ou Cuba, les guides se laissent aller à des critiques des systèmes politiques.
En quoi une guide pour touristes visitant la Sicile serait-elle tenue à un tel silence de mort ? Agit-elle de même avec les groupes Arts et Vie dont elle partage l'existence pendant deux semaines ?

Orignes de la mafia comme défense identitaire

La mafia est originaire d'Italie du Sud (Mezzogiorno), où ce type d'organisation a été identifié et caractérisé en tant que tel en premier, dès le XIXe siècle (bien que des organisations du même type aient pu exister à d'autres endroits et en d'autres temps).

La véritable origine de ces organisations est la résistance à l'occupant étranger. Il ne faut pas oublier que depuis la conquête de la Sicile par les Normands (qui ont eux-mêmes chassé les Arabes au XIe siècle), la Sicile a été gouvernée par des rois étrangers.

Ainsi, la Mafia remonte très loin dans le temps, au moment de la conquête normande, lorsque se met en place une société féodale, avec son cortège d'injustices contre le peuple. Face à cette oppression, un mouvement clandestin s'organise avec des leaders reconnus pour leur force et leur dévouement : la mûafât. Un terme arabe venant de (courage) et de afât (protéger), transformé ensuite par l'usage en Mafia.
La Mafia était un modèle culturel, un code d'honneur, une éthique de comportement. Expression de la révolte des obscurs, la Mafia a alors ses règles : le silence sur les activités des justiciers qui s'opposent aux tyrans et la non-dénonciation de leurs actes. L'omerta ou loi du silence condamne d'une pierre dans la bouche celui qui transgresse la coutume.

Ces occupants étrangers ont toujours été mal acceptés par les populations locales sur lesquelles ils faisaient porter un véritable joug. Le summum de l'injustice a été atteint à l'époque des bourbons d'Espagne qui sont ceux qui, pour l'histoire, ont unifié le royaume de Naples et le royaume de Sicile pour faire le royaume des Deux-Siciles. Les Bourbons, propriétaires des terres, se conduisaient comme de véritables colons exploiteurs et maintenaient une forte pression sur la population locale, fermiers, ouvriers agricoles...

Les récalcitrants étaient sévèrement punis et l'esprit maffieux est né dans ce climat d'exploitant-exploité.
Avec le temps ces nouveaux justiciers se sont organisés jusqu'à obtenir de véritables pouvoirs occultes. Les gens du peuple changeaient de maîtres mais avaient-ils d'autres choix ? Ces organisations totalement souterraines qui se sont créées ont été longtemps méconnues car protégées par la loi du silence.

Son évolution en organisation criminelle

Ces organisations ont perduré après que le nouvel état italien a pris la place des gouvernements étrangers pour instituer la loi d'un royaume unifié et nouvellement créé (1861). C'est à ce moment-là qu'elles sont devenues publiques en même temps qu'elles sont devenues criminelles.

A cours du XXe s. la protection des personnes se transforme en racket, et les actes de vengeance légitime ou d'autodéfense deviennent de vulgaires actes de banditisme ordinaire et des règlements de compte sordides entre clans rivaux.

Au cours de la seconde guerre mondiale, Mussolini annonce l'éradication de la mafia. Lucky Luciano et d'autres mafiosi, qui avaient été emprisonnés aux États-Unis, fournirent des appuis et des informations au renseignement militaire américain en vue du débarquement en Sicile.

Le racket désigné sous le nom de pizzo est la première source de revenus mafieux.
A cela s'ajoutent les détournements de fonds publics grâce aux adjudications obtenues frauduleusement (pressions et corruption) qui permettent de fournir des prestations surfacturées.
Parlons aussi d'une source licite découlant du droit fiscal de l'Etat italien qui autorise l'existence de "fermiers génraux" chargés de percevoir l'impôt pour son compte moyennant une commission de 6,72 % à 10 % (et avec tous les ''arrangements'' que l'on peut imaginer). Dans la trentaine d'années d'après-guerre, cette ''charge'' revenait en Sicile à la mafia au travers des deux plus grandes fortunes de l'île...

En 1982, assassinat à Palerme du général des carabiniers, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
En 1992 : les juges anti-mafia, Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, sont assassinés par la mafia, lors de deux attentats à Palerme.
En 1993, Don Pino Puglisi, curé de la paroisse de Brancaccio à Palerme est exécuté d'une balle dans la nuque sur ordre du parrain Leoluca Bagarella et de ses affidés, les frères Filippo Guiseppe Graviano.

Plusieurs organisations mafieuses sont recensées en Italie méridionale :
la Camorra (en Campanie : Naples),
la 'Ndrangheta (en Calabre),
la Sacra Corona Unita (dans les Pouilles),
la Cosa Nostra (en Sicile),
la Stidda moins connue (en Sicile)
.

La mafia défraye souvent la chronique par ses pratiques criminelles racket et surtout assassinants. Pourtant à y regarder de plus près, il faudrait peut-être balayer devant notre porte. En effet, en Corse, pour l'ensemble de l'année 2009, il y aura eu 17 assassinats pour 300 000 habitants soit un taux de 6 °/°° habitants alors que la Sicile en aura eu "seulement" 19 pour 5 millions d'habitants soit 0,4 °/°°, c'est-à-dire 15 fois moins en proportion!

Toutefois ces dernières années, une partie des Siciliens ne supporte plus le poids de "l'honorable société" et la brigade anti-mafia, la squadra catturandi (de cattura qui siginifie capture, mandat d'arrêt) est soutenue par la poplation et remporte des succès dans la lutte...

Nous arrivons au bout de notre périple après avoir visité des hauts-lieux mafieux comme la capitale Palerme ou en passant près des villes d'anthologie comme Corleone, sans avoir entendu prononcer le mot mafia!!!

Incroyable ! mais il faut pas que ça nous gâche nos dernière visites. Après tout, nous somme venus pour cela et pas pour la mafia.

De même, pas un mot au sujet du controversé Berlusconi et de ses frasques, et, pour être clair, pas un seul mot sur la politique italienne ou sicilienne.

 

Nous allons visiter la zone archéologique de Neapolis, la nouvelle ville, sous la conduite du guide local, Alberto. Personnage intéressant, non seulement par ses explications mais par son allure. Vieux beau, intellectuel dandy, artiste, mafieux sur le retour ou rangé des affaire... ? On l'aurait bien imaginé deans la distribution de vieux classiques du genre "Le Parrain", "Borsalino" ou "Le clan des Siciliens"... Son chapeau de soleil, blanc, de style "Borsalino" version estivale, ajoute encore à l'impression.

le borsalino...

C'est une marque et un type de chapeau de luxe en feutre mou fait à partir de poils de lapin ou de lièvre dont l'origine remonte au milieu du XIXe s. Donc ce n'est pas ce que les touristes achètent sur le bord des rues, chapeaux blancs sans doute en fibres (artificielles?) purement chinoises et qui ressemblent plutôt au chapeau "panama" d'Amérique Latine...

Le clocher moderne de l'église de la Madolina (Santa Madolina della Lacrime) est comme un phare signalant le site. Cet édifice est l'oeuvre des architectes français Michel Andrault et Pierre Parat, connus largement dans le logement social en France, qui remportèrent en 1957 le concours international organisé pour la construction de cette basilique.

Nous commençons par l'amphithéâtre romain elliptique, de vastes dimensions (20 000 spectateurs y tenaient). Il remonte au IIIe siècle. Très dégradé car il servit de carrière, c'est la partie inférieure, directement creusée dans la roche qui subsiste.
Nous passons ensuite dans une partie qui fut réutilisée à l'époque chrétienne (sarcophages).

Puis nous arrivons à l'autel des sacrifices de Hiéron II (IIIe s. av. J-C), de taille imposante (140 m x 119 m), il servait aux sacrifices publics d'animaux, jusqu'à 450 taureaux à la fois. Leur sang s'écoulait par des orifices pour satisfaire les divinités de la terre tandis que la fumée dégagée par leurs entrailles consumées allaient aux divinités du ciel alors que la chair rôtie des animaux était partagée avec le peuple assemblé. Le monument est dégradé car il servit de carrière pour construire les "fortifications espagnoles " de la ville.

Nous poursuivons par la Latomie du Paradis qui est une ancienne carrière de calcaire criblée de tunnels où les Grecs faisaient travailler leurs prisonniers. De plaisants jardins plantés de magnolias et d'agrumes recouvrent le site. On peut aussi y voir les oiseaux se régalant de mûres pourtant encore vertes, non pas les fruits des ronces mais ceux de l'arbre dont le feuillage est utilisé dans l'élevage des vers à soie.
A cet endroit s'ouvre l'oreille de Denys, une grotte de 23 m de hauteur et de 65 m de profondeur dotée d'un écho extraordinaire. Sa forme particulière a été sculptée par des rivières souterraines. Le grand peintre italien Le Caravage la baptisa ainsi à cause de sa forme et d'une croyance erronée affirmant que le tyran de Syracuse mettait à profit son exceptionnelle acoustique pour espionner les conversations de ceux qu'il enfermait.

Enfin, nous arrivons au théâtre grec (Ve siècle av. J.-C.), taillé en partie dans la roche, pouvait accueillir 16 000 spectateurs. Des gradins aujourd'hui disparus qui étaient aménagés dans la superstructure, au niveau des portiques, accueillaient les femmes et la plèbe. C'était le plus grand de Sicile (il était plus grand que celui d'Epidaure, en Grèce).
C'est également un monument très dégradé bien que toujours utilisé dans sa partie inférieure dans le cadre de festivals de musique et d'opéra. Les gradins abîmés ou disparus sont remplacés par des gradins en bois.
 

Court trajet en bus, pour gagner le centre-ville.

Nous allons nous rendre dans l'Ile d' Ortygie ("île aux cailles", oiseau associé à Artémis, déesse grecque de le chasse, devenue Diane chez les Romains).

L'île ou plutôt la presqu'île d'Ortygie forme le cœur physique et spirituel de Syracuse, avec la prédominance de constructions médiévales ponctuées de quelques palais et églises baroques.

Nous passons près des vestiges du Temple d'Apollon. Construit vers -565, c'est le temple dorique le plus ancien de Sicile mais aujourd'hui, il n'en reste que des ruines. après qu'il eut servi à tous les cultes (mosquée) avant de finir en caserne espagnole.

La cathédrale (Duomo) du VIIe siècle englobe dans sa structure les colonnes d'un temple grec dédié à Athéna que le tyran Gélon avait financé ave cle butin tiré de la victoire d'Himère en 480 av. J-C.
L'espace entre les colonnes extérieures du péristyle a été comblé par un mur afin de manager des bas-côtés tandis qu'au contraire, le mur du naos a été évidé afin de créer des colonnes intérieures entourant la nef centrale!
Endommagée par plusieurs tremblements de terre, elle présente une architecture composite. Les tours attestent de son utilisation comme mosquée pendant la période arabe. Au XVIIIes., une imposante façade néoclassique a été plaquée sur la partie de l'édifice donnant sur la place.

La piazza del Duomo, sur l'emplacement de l'ancienne acropole, est bordée de palais baroques patriciens.
Le palazzo Beneventano del Bosco (XVIIIe s.) fait face au palazzo Vermexio (XVIIe s.). Ce denier est le siège de l'hôtel de ville, après avoir été le siège du Sénat.
En descendant la place, on passe devant l'archevêché avant d'arriver à l'église Santa Lucia alla Badia consacrée à sainte Lucie, patronne de la ville martyrisée sous l'empereur romain Dioclétien.


SYRACUSE - Piazza del Duomo

SYRACUSE - fortifications espagnolse

SYRACUSE - Ile d'Ortygie

 

Non loin de là, nous arrivons en bord de mer, à la fontaine d'Aréthuse, une source naturelle qui jaillit à quelques mètres de la mer. Suivant la légende, la nymphe Aréthuse, poursuivie par le fleuve Alphée, aurait été changée en source par Artémis.

A VOIR A SYRACUSE ET DANS LES ENVIRONS

Un séjour plus long permettrait de visiter les catacombes de Saint-Jean. Cette nécropole chrétienne souterraine s'organise autour du tombeau de saint Marcien, premier évêque de la ville, martyrisé au IIIe siècle.

En passant par Avola, pays de production des fameuses amandes pour dragées, on peut aussi se rendre à Noto, à 33 km au sud de la ville. Rayé de la carte par un tremblement de terre en 1693, ce village fut entièrement reconstruit en style baroque.

Plus loin, Raguse permet d'admirer les églises baroques reconstruites après le séisme du XVIIIe s.

 

Pour découvrir complètement la Sicile, il faudrait ajouter une semaine en formule organisée.
Quant à sa découverte en individuel, elle nécessiterait bien trois semaines...



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Après cette dernière visite, nous remontons vers Acireale pour passer notre dernière nuit sicilienne.
De notre hôtel, nous pouvons jeter un dernier regard vers l'Etna.


Le lendemain, vol de jour pour Nantes qui passe nettement plus à l'est qu'à l'aller (cette fois pas d'escale à Toulouse) et permettant donc d'admirer le Capo Peloro sur le Détroit de Messine, le Stromboli, Monaco et la côte italienne jusqu'à Vintimille et San Remo.
Puis ce sont les Alpes (les sommets du Massif de l'Oisans sont encore couverts de neige).

 

 


Images spatiales (Google Earth) et photos depuis l'avion - Passez la souris sur les photos

 


Vulcano

SICILE


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