Iles Eoliennes



Cefalù (1),
Palerme (2),
Monreale (3).


 

Vulcano  Syracuse

 

EPOPEE NORMANDE EN SICILE
des duc jusqu'aux rois de Sicile
...

Prenons l'histoire de ses conquérants de Normands à son début.

DU DUCHE DE NORMANDIE...

Tout commence avec Rollon. Pour apaiser ce pillard viking probablement originaire de Norvège, Charles le Simple, roi de l'embryon qui deviendra la France, lui céda l'ouest de son territoire, c'est-à-dire la Normandie, lors du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Vassal indocile du roi franc et baptisé, il prit le nom de Robert Ier le Riche.
Piètre converti, après maints démêlés avec les Francs, en 927 la Normandie passa à son fils, Guillaume Ier, dit Guillaume Longue Epée. Il gouverna au grè d'alliances changeantes jusqu'à son assassinat en 942.
Les Normands même christianisés continuaient encore à pratiquer une forme de polygamie. Ceci permit à son fils naturel Richard Ier de Normandie, dit Richard Sans-Peur, de lui succéder. Tout en continuant d'accueillir des pillards danois, il reconnaît Hugues Capet comme suzerain. et en épouse la soeur.
C'est d'une concubine qu'il eut un fils qui lui succéda encore mineur en 966, sous le nom de Richard II de Normandie, dit Richard l'Irascible ou Richard le Bon. Ce quatrième duc de Normandie fut un bon administrateur de son territoire et favorisa la vie monastique. Cependant les pillards scandinaves sont occasionnellement encore accueillis en Normandie.
Son jeune fils aîné, Richard III, eut à peine le temps de régner une année (1026-1027) avant de mourir empoisonné probablement par son cadet.
Celui-ci prit le pouvoir sous le nom de Robert Ier de Normandie, dit Robert le Libéral ou Robert le Magnifique. D'un tempérament violent, il fit pourtant le pèlerinage de Jérusalem, en passant par Rome et par Constantinople. Il mourut sur le chemin du retour en 1035.
Nous en arrivons au septième duc et pas le moindre, Guillaume le Conquérant, fils naturel de Robert (qui ne s'était pas marié) aussi connu sous les noms de Guillaume le Bâtard, Guillaume II de Normandie, et enfin, Guillaume Ier d’Angleterre puisqu'il en fit la conquête en 1066. Il règle sa succession en partageant son héritage entre deux de ses fils.
A sa mort en 1087, Robert II de Normandie dit Courteheuse devint duc de Normandie tandis que le royaume d'Angleterre revint à Guillaume II d'Angleterre, dit Guillaume le Roux. Des épisodes de conflits opposèrent les deux frères jusqu'au départ de Robert à la Première Croisade en 1096, passant par le sud de l'Italie tenu par le Normand Roger Borsa où il trouvera son épouse Sybille de Conversano, fille du comte normand Godefroi de Conversano et petite-nièce de Robert Guiscard. Après son retour, Robert entra en conflit avec son jeune frère, Henri Beaucler devenu Henri Ier d'Angleterre à la mort de Guillaume. En 1106 il fut vaincu par ce dernier et emprisonné en Angleterre où il mourut en 1134.
Ainsi s'éteignit cette lignée des ducs normands au profit des rois-ducs Plantagenêts jusqu'à la conquête de la Normandie par la France en 1204.

...AU ROYAUME DE SICILE

Dès le début du XIe siècle déjà, des Normands partiront s’illustrer et chercher fortune par petits groupes en Espagne, combattant les Maures aux côtés des rois chrétiens, mais surtout en Méditerranée, en Italie du Sud et en Sicile, jusqu’à Byzance et en Asie mineure, et enfin, en Terre Sainte, à l’époque des croisades.
On estime il y eut un flux constant de départs du duché de Normandie vers l’Italie du Sud, flux évalué à quelques centaines de Normands par an pendant un siècle environ. Cette conquête fut menée sur une longue durée, de plusieurs générations, par de petits seigneurs normands de rang modeste incapables de donner des terres à leur famille nombreuse, et ne fut ni dirigée ni même inspirée par le duc de Normandie. Sans plan de conquête, ils surent saisir les occasions favorables pour s'imposer.

Tancrède de Hauteville, petit seigneur normand (de Hauteville-la-Guichard à une vingtaine de kilomètres de Coutances) auquel on prête parfois une ascendance ducale... Il avait eu au moins une douzaine de fils de ses deux épouses.
A partir de 1035 arrivèrent en Italie du sud cinq frères Hauteville, avec notamment Robert Guiscard et son jeune frère Roger Bosso (futur Roger Ier de Sicile). Après le schisme de 1054 entre Rome et Byzance (c'est l'origine de la religion orthodoxe), le pape favorisa la présence des Normands en Italie du sud qui était aux mains des Byzantins, et s'en fit des alliés. En 1059, le pape Nicolas II reconnut Robert de Hauteville dit Robert Guiscard comme souverain de ce territoire.
Après avoir pris l'Italie méridionale (1040-1071), de là, nantis d'un statut princier, ils partirent à la conquête de la Sicile (1061-1091) et de Malte (1090) sous domination musulmane.

Le frère de Robert Guiscard, Roger Bosso, le grand comte Roger de Hauteville (futur Roger Ier), mèna une conquête de 30 ans de 1061 à 1091, s'emparant de Messine en 1061, Catane en 1071, Palerme en 1072.
Son fils, de comte devint premier roi de Sicile en 1130 sous le nom de Roger II.
En 1154, lui succéda Guillaume, son quatrième fils, sous le nom de Guillaume Ier de Sicile , dit Guillaume le Mauvais qui vivait à la mode arabe. Il est remplacé en 1166 par son fils, Guillaume II de Sicile dit Guillaume le Bon. Il mourut à 35 ans, sans héritier. Le royaume devait revenir à sa tante Constance de Hauteville, fille posthume de Roger II de Sicile, qu'il fit sortir du couvent à l'âge de 30 ans afin qu'elle épouse le cruel prince impérial Henri Hohenstaufen, fils de l'empereur romain germanique Frédéric Barberousse... Elle put enfanter un héritier (le futur Frédéric II de Souabe) à 40 ans!
Ainsi, par alliance, en 1189, le royaume de Sicile échut à l'une des familles les plus puissantes de la partie rhénane du Saint Empire romain germanique.


La domination normande fit de la Sicile une monarchie riche et puissante. Les Normands respectèrent les lois et les pratiques de l'Islam (également tolérant à l'égard des Byzantins et des Juifs) et donnèrent à la Sicile l'éclat d'une civilisation admirablement composite dans laquelle les Normands confièrent l'administration aux Grecs, les finances aux Arabes et l'organisation féodale aux Latins, mettant à profit ainsi les qualités culturelles de chacun.

 


CEFALU
=> PALERME => MONREALE

Après avoir approché le volcanisme, pendant une journée et demie, nous allons visiter des chefs-d'oeuvre de l'art normand en Sicile.
La période nommée ici Sicile normande, bien que courte (XIe-XIIe s.) a profondément marqué l'île, en mettant fin aux périodes byzantine (Ve-VIIe s.) puis arabe (IXe-Xe s). Puis elle fit place à une longue période (XIIIe-XIXe s.) de tiraillements entre les principales puissances européennes...

Nous quittons Lipari à 8H, toujours sur l'Eolian Queen, pour une traversée d'une heure qui nous ramène à Milazzo.

Après avoir repris le bus pour longer la côte nord en direction de Palerme. Nous sommes sur les contreforts des montagnes, notamment des Madonie, ce qui explique les 20 ans qui ont été nécessaire pour créer cette autoroute de 200 km achevée en 2006. Le grand nombre de tunnels et de viaducs témoigne de ces difficultés.
Court arrêt au pied de la montagne surmontée par la basilique de la Santa Madonna Nera di Oliveri au Cap Tindari.
Puis c'est le Capo d'Orlando, San Stefano di Camastra (ville de la céramique rouge et noire) puis Castel di Tusa avec sa tour.

CEFALU

 

 

Temps de visite consacré à CEFALÙ, en particulier à sa superbe cathédrale normande.

Cette ville côtière de 14 000 habitants est blottie au pied d'une haute falaise. Son nom viendrait du grec kephalé qui signifie, tête ou chef (plutôt que de kepha mot araméen qui signifie pierre ou rocher, nom donné à l'apôtre Pierre par Jésus).
La ville fut prise aux sarrazins par Roger Ier en 1063, elle fut reconstruite par Roger II.

Les Normands ont investi ce pays avec la bénédiction de Rome (opposé à l'Empire Byzantin lequel ne disparaîtra qu'au XVe s.) Pourtant ici comme on le verra aussi à Palerme, l'influence byzantine est visible dans l'expression artistique (art de la mosaïque, représentations iconographiques). En revanche, si les conquérants normands ont pu (heureusement) s'accomoder de vestiges de l'Antiquité (on le verra avec la cathédrale de Syracuse), les témoignages pourtant récents de la présence musulmane ont été effacés (sauf quelques réemplois).

 

La cathédrale (90m x 40m) serait le résultat du voeu fait par le roi normand Roger II qui fut sauvé d'un naufrage sur cette côte. Sa construction qui dura un siècle, débuta en 1131. La façade fut élevée en 1240. Les poutres conservent quelques traces des peintures du XIIIe s.



CEFALU, Christ Pantocrator

Avec la cathédrale de Monreale décrite plus bas (nous découvrirons demain) et la chapelle palatine de Palerme, c'est un chef-d'oeuvre de l'art arabo-normand. Ses mosaïques en pâte de verre coloré ou sur fond d'or sont magnifiques. C'est un parfait exemple d'architecture religieuse syncrétique de style normanno-arabo-byzantin, fusionnant l'art d'artistes et d'artisans de cultures différentes: plan en croix latine, coupole byzantine et plafond de bois à alvéoles (ou caissons) et stalactites et peints à tempera selon une ancienne technique arabe (Roger II fit appel à des artistes de l'école de Samara, en Irak).

MOSAÏQUES
La mosaïque est un art décoratif où l'on utilise des fragments de pierre, d'émail, de verre ou encore de céramique, assemblés à l'aide de mastic ou d'enduit, pour former des motifs ou des figures. Quel que soit le matériau utilisé, ces fragments sont appelés des tesselles.
La mosaïque antique, romaine, était faite de pierre et de marbre (après-demain, on en verra un superbe exemple à la Villa du Casale). Par la suite, la mosaïque byzantine dont nous avons de beaux exemples ici (cet après-midi nous allons en avoir d'autres à Palerme et demain à la cathédrale de Monreale), puis vénitienne utilise des émaux et pâtes de verre (y compris recouverte d'or). Enfin, la mosaïque arabe a subi l'influence antique et byzantine (mosaïque à fond d'or), on y rencontre une mosaïque de céramique assez spécifique à l'art timuride.

On est frappé par le visage gracieux du Christ Pantocrator, qui en fait serait le portrait de Roger II.
En dessous, on peut voir une mosaïque de la Vierge entourée d'archanges.

LE CHRIST PANTOCRATOR
Ce type de représentation du Christ Tout-Puissant (il est l'α et l'ω), Christ de Gloire, au moment du Jugement Dernier remonte au VIe s. (Ste Catherine dans le Sinaï) a été diffusé par l'art byzantin, notamment dans les icônes. Il tient souvent un livre de la main gauche et esquisse de la main droite un geste de bénédiction, deux doigts tendus symbolisant sa double nature, humaine et divine, et les trois autres joints figurant la Trinité.

Nous prolongeons la visite par une petite balade dans cette ville pittoresque où des éléments d'architecture se révèlent intéressants.

A VOIR DANS LE SECTEUR DE CEFALU

Arrière-pays de Cefalù (Montagnes des Madonies, vergers et oliveraies)
Matrice Vecchia, église de 1350

Village médiéval de Geraci Siculo, à 1000 m d'altitude, au coeur du Parc des Madonie
Castelbuono: château médiéval de Ventimiglia avec la Chapelle Palatine contenant des reliques de Ste Anne.


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Nous reprenons la route afin de parcourir les 70 km qui nous séparent de Palerme.

Arrivée à PALERME (750 000 habitants ou un million ?).

La ville fut fondée par les Phéniciens de Carthage.
Cette ville, qui compta parmi les plus florissantes du monde méditerranéen sous la férule des Arabes puis des Normands, se trouve aujourd'hui dans un état de décrépitude avancée. Lourdement bombardée pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle souffre depuis de l'incurie des édiles. Au milieu de cette atmosphère chaotique, qui n'est d'ailleurs pas dépourvue de charme, Palerme dissimule pourtant d'authentiques joyaux hérités du temps de sa splendeur.

La capitale de la Sicile a bien grandi depuis son époque espagnole, au XVe s., où elle comptait 30 000 habitants.
La ville est dominée par les 606 m du Monte Pellegrino (qui signifie "pèlerin") où se trouve le sanctuaire de Santa Rosalia (fêtée le 15 juillet), sainte patronne de Palerme qui s'y retira au XIIe s. à l'âge de 14 ans. En 1624, lors d'une grande épidémie de peste, ses reliques retrouvées dans la "montagne" furent ramenées en grande procession à Palerme. Un miracle eu lieu alors car l'épidémie cessa.
Le nom de Rosalia (Rosalie en français) est une déformation du latin rosaria, "le jardin des roses", prénom de notre guide de circuit.

Les faubourgs de la ville comportent des immeubles modernes aux balcons passablement dégradés (a-t-on respecté les dosage du béton et le ferraillage?)...

Déjeuner dans le cadre agréable de la Villa Corvaia (ex-Villa Scovazzo) de l'hôtel Casa dei Colli où nous serons hébergés.
L'hôtel et son parc sont situés au nord de la ville, dans le Parc de la Favorite avec le palais chinois (Pallazina cinese), construit en 1799 pour le roi des Deux Siciles, Ferdinand III de Bourbon et la reine Marie-Caroline. Une bonne partie de ce parc est aujourd'hui utilisée par des grandes infrastructures sportives et les environs sont occupés par de grands immeubles modernes sans charme et déjà dégradés...

 

Par 28°, notre bus emprunte un axe rectiligne formé des artères Croce Rossa, la très longue Via della Liberta (plus de 4 km), les artères plus étroites Ruggero Settimo et Marqueda.
Nous voyons les extérieurs du Théâtre Massimo (1897).

Guidés par Juliana, nous poursuivons à pied jusqu'à la Piazza Pretoria, le coeur de la cité. Face à l'Hôtel de Ville (Municipio) et à l'église San Giuseppe dei Teatini, se dresse la fameuse fontaine dite "Fontaine de la Honte", initialement destinée à Florence, réalisée en 1555 et installée ici en 1575.
C'est l'un des rares exemples d'art Renaissance en Sicile. Sculptures de divinités païennes, nymphes et allégories mythologiques érotisantes en marbre blanc et stuc pouvaient convenir aux libertins Toscans mais fut mal vu chez les prudes Palermitains. Non loin nous passons près du couvent de Ste Catherine (XVIe s.) et l'on dit que l'émasculation de certains statues fut jadis l'oeuvre des religieuses lors d'une expédition nocturne...


PALERME, Piazza Pretoria, "Fontaine de la Honte"

Une centaine de mètres plus loin, nous arrivons face à deux églises anciennes à l'aspect inhabituel. Elles sont de style arabo-normand (XIIe s.).


PALERME, La Martorana (à gauche) et San Cataldo, églises arabo-normandes du XIIe s.

 

PALERME - Mosaïque de la Martorana
L'église San Cataldo (1154-60) surprend avec ses 3 coupoles rouges, de style oriental surmontant le sévère parallélépipède de l'édifice.

Quant à la Martorana ou Santa Maria dell'Ammiraglio (Ste Marie de l'Amiral), elle fut érigée en 1143 avec son clocher de style gothique. C'est là que les nobles siciliens révoltés se réunirent en 1282 après les "Vêpres Sanglantes" en vue d'offrir la couronne à Pierre d'Aragon.
Elle conserve de beaux pavements polychromes en marbre et surtout de superbes mosaïques byzantines recouvrant intégralement les murs: Christ Pantocrator, Evangélistes, Couronnement de Roger II par le Christ (!)...
Beaucoup d'artistes et artisans musulmans y travaillèrent, on réemploya également des colonnes de mosquées (des sourates calligraphiées subsistent)...

Revenant sur nos pas, nous arrivons au carrefour entre la Via Marqueda et la Via Vittorio Emmanuelle, le carrefour des Quatre Saisons, Quattro Canti (réalisé entre 1609 et 1620). Au XVIIe siècle, la ville baroque était ainsi divisée en quatre grands quartiers. Quatre maisons baroques ornées de fontaines, de statues représentant les saisons et surmontées de blasons agrémentent ce carrefour.

Nous reprenons le bus pour une visite extérieure de la Cathédrale normande Notre-Dame-de-l’Assomption, Madonna Assunta (construction initiale entre 1169 et 1190).
Elle présente un conglomérat de styles, en fonction des apports de chaque envahisseur. Construite par un archevêque anglais sur l’emplacement d’une ancienne église reconvertie en mosquée par les Arabes, un architecte italien lui ajouta un dôme en 1801.


PALERME, cathédrale normande N-D de l'Assomption.

LES CAPUCINS
PARMI
LES GRANDS ORDRES MONASTIQUES CHRETIENS

L'Ordre des Bénédictins fut établi en 817 selon la règle écrite par St Benoît dès le VIes. Outre l'aspect spirituel, elle repose sur le travail manuel et la pauvreté.

L'Ordre Cistercien fonde l’abbaye de Cîteaux en 1098 et applique la règle de St Benoît...

En 1210 et 1215, apparaissent deux ordres mendiants, celui des Franciscains et celui des Dominicains. Pour pratiquer une vie de pauvreté et de prédication, ils s'installent dans les villes.

"Nos" Frères mineurs capucins institués en 1517 forment l'une des trois branches masculines du premier Ordre franciscain. Ils sont ainsi nommés à cause du capuce ou capuchon dont ils se couvrent la tête. Le retour authentique aux sources (pratique intransigeante de pauvreté absolue selon l'exemple de François d'Assise lui-même) est la principale motivation dans la réforme capucine.

La Compagnie de Jésus, plus connue par le terme Jésuites, fut créée en 1540 avec un objectif missionnaire.

C'est à cette même époque qu'apparurent les premières congrégations féminines: Ursulines ensignantes, Carmélites contemplatives (cloîtées)...

Nous repartons pour quelques kilomètres jusqu'au Couvent des Capucins, Convento dei Cappuccini, pour la sinistre visite (photos interdites) des catacombes constituées de galeries souterraines aux murs desquelles sont accrochées (oui! pas allongés) 8 000 corps momifiés dans leurs habits. Par manque de place dans leur cimetière, les frères capucins commencèrent à recourir à ce procédé au tout début du XVIIe s. La majorité des momies datent du XIXIe s., époque où il était chic de "survivre" ainsi pour l'aristocratie sicilienne.
En fait les corps sont dans l'ensemble plutôt mal conservés. On a là plutôt une exposition de squelettes. Ici, la ségrégation sociale existe même après la mort puisque l'on a des "quartiers" réservés aux moines, aux prélats, aux militaires...
Ces cadavres étaient dès l’origine destinés à être vus et visités par leurs proches. Elles servaient à édifier les vivant sur la vanité du monde matériel. Après la fermeture en 1880, la dernière momification fut réalisée en 1920 sur une petite fille, petite Rosalia Lombardo, par Alfredo Salafia. Parfaitement conservée, la couleur de la peau vire cependant au marron (impact des visites ?).

Lieu touristique? Bof!
Dommage qu'il n'y avait pas une option telle que la visite du Palais des Normands et de la Chapelle Palatine!

 


PALERME - Porta Nuova
Retour en bus sur la Via Vittorio Emanuele, nous passons la Porta Nuova.

Près de là, nous apercevrons le Palais des Normands (XIe-XIIe s.) et, au premier étage de l'austère et imposant palais, la chapelle Palatine (1130-1140) qui incarne à merveille la richesse du style arabo-normand avec ses superbes mosaïques byzantines et son plafond à stalactites.
Il fut édifié à l'emplacement de forts antiques grecs et romains, puis du château des Emirs arabes. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le palais abrite l'Assemblée Régionale Sicilienne.
Hélas, nous n'aurons pas le loisir de visiter ces superbes monuments.

Nous passons près du Palais de Justice, Palazzo di Giustizia (1938-57) des architectes Gaetano et Ernesto Rapisardi, bel exemple d'architecture mussolinienne...

Nous tombons dans d'inextricables embouteillages, pourtant les Palermitains ont de petites voitures (Fiat évidemment mais aussi beaucoup de Smart encore plus petites!) et il existe une ligne de métro périphérique (1,20€ le ticket pour une heure et demie de validité). La circulation est rendue difficile par l'insuffisance chronique de parkings. Dans ces conditions de circulation et de stationnement difficile, ajoutées au climat du pays, on comprend le succès des deux roues à moteur. Le port du casque n'est pas du tout une nouveauté en Italie, puisque l'obligation date de 1987 pour les deux roues motorisés de plus de 50 cc. La seule nouveauté de la loi du 31 mars 2000 a été l'extension de cette obligation à tous les deux roues motorisés. Mais ici, beaucoup d'usagers n'en ont cure...
Bref, revenons à notre problème du moment, il va falloir modifier le déroulement de notre programme. Au lieu de nous rendre à Monreale, nous allons visiter le marché qui était prévu (plus judicieusement) pour le lendemain matin...

Ainsi, nous arrivons à l'entrée du marché, Mercato del Capo, pittoresque bien que nous arrivions en fin d'après-midi. C'est l'un des quatre marchés de la ville (les autres sont Vucciria, Ballarò, Borgo Vecchio).
Escargots, agrumes en tous genres, courgettes en bâton à crosse, légumes secs: pois chiches, fèves, haricots, lentilles, lupin, riz... assortiments d'épices (aux noms évocateurs: Etna, Mafioso...) destinées à relever les plats de pasta, concentré de tomate (pomodoro) dans des sachets transparents et inévitables pâtes en tous genre.

La nuit approche et nous rentrons dîner à la Villa Corvaia (ex-Villa Scovazzo) de l'hôtel Casa dei Colli.
Au menu pâtes aux fruits de mer, crevettes frites, filet de poisson roulé et farci...

A VOIR AUSSI A PALERME OU DANS SES ENVIRONS

Outre le Palais des Normands et la fabuleuse Chapelle Palatine

St Jean-des-Ermites (1132), surmontée de cinq dômes de couleur rose et agrémentée d'un ravissant jardin jouxtant les ruines d'un cloître
Marché de la Vucciria
Ancien Corso Vittorio Emanuele
Théâtre Politeama Garibaldi
Mondello: ancien village de pêcheurs aujourd'hui plage des Palermitains (au nord de la ville), à l'ombre du mont Pellegrino


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Nous quittons Palerme à 8H car nous n'avons que quelques kilomètres à parcourir pour atteindre MONREALE** (sans "T"), annexe résidentielle de Palerme au pied du Monte Caputo, ville qui compte aujourd'hui près de 40 000 habitants.

 


MONREALE - mosaïque de la cathédrale
La cathédrale Santa Maria la Nuova, d'architecture romane normande, construite à la demande de Guillaume II entre 1172 et 1176 unit des styles faisant appel à l’architecture de l’Europe du Nord et à l’art mauresque. C'est le deuxième ensemble de mosaïques byzantines après Ste Sophie (Instanbul). Pour la mosaïque dorée, il a fallu utiliser plus de 2 tonnes d'or...

On y trouve une débauche de
mosaïques mêlant byzantin et baroque, sur les différents niveaux de la nef et des bas-côtés. Evidemment un Christ Pantocrator figure en bonne place, au fond du choeur. On y voit aussi toutes les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament: Adam et Eve, le meurtre d'Abel, l'Arche de Noé, la Tour de Babel... la Nativité, la Cène... et aussi Guillaume II au pied de Marie.
lLes motifs de certaines mosaïques sont arabes ainsi que l’ornementation comme on le voit dans la frise de palmiers ou plutôt de fleurs de lys stylisées ou dans la conception du plafond.

Magnifiques pavements polychromes en marbre, bénitier de la même facture.


Les colonnes proviennent de temples de Rome, ce qui explique que pour compenser les différences de hauteur un "coussinet" (boulbino) est placé à la base de certaines.
Dans la partie droite de l'abside on peut voir l'imposant tombeau en porphyre d'Egypte (granit rouge) de Guillaume Ier de Sicile (fils de Roger 
II), dit le Mauvais, et à côté, en marbre blanc, celui de son fils Guillaume II, dit le Bon, rois de Sicile. Le premier tombeau date du XIIe s. tandis que le second est du XIXe s. car le tombeau originel qui était également en porphyre avait été endommagé par un incendie dans la cathédrale.

 

NOTRE CIRCUIT DELAISSE COMPLETEMENT LA PARTIE OCCIDENTALE DE L'ILE,
ON AURAIT ENCORE PU VISITER :

Segestre: temple dorique solitaire, chef d'oeuvre
Erice: ville médiévale au sommet du mont Eryx d'où on voit les îles Egades et Trapani
, le château normand, le château médiéval du Bàlio avec la tour de Vénus (restaurée en 1873), le château Pépoli du XIXes et la Cathédrale
Selinonte: Acropole, temples de la colline orientale
et les carrières de Cusa.
C'est la partie de l'île la plus proche des côtes africaines, à 140km du Cap Bon en Tunisie.

...et déguster du vin Marsala (vin d'apéritif) !


Vulcano  Syracuse

SICILE