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En quittant
Monreale et la région de Palerme, nous partons pour une traversée
de la Sicile du nord au sud en direction d'Agrigente, sur 130 km environ
soit 2 heures de trajet...
Après la Sicile normande et au mépris de la chronologie,
pour finir le circuit, c'est la Sicile antique (gréco-romaine) qui va nous
intéresser pendant la journée et demi à venir.
Juste après le
Phéniciens, ce sont les diverses cités grecques qui fondent des
colonies en Sicile à partir du VIIIe s. av. JC. Après cinq
siècles de domination grecaue, l'île deviendra romaine à partir
du IIIe s. av. JC...
Après
avoir vu l'indication du célèbre village de Corleone (pas seulement
par le film "Le Parrain" mais aussi pour avoir été après
Palerme la première ville à suivre l'exemple dans la sanglante révolte
anti-Français des "Vêpres Siciliennes" en 1282 ce qui vaut
à la ville d'être présente par la moitié rouge du drapeau
sicilien).
En suivant un camion-citerne transportant de l'eau potable, on a
l'illustration des propos de Rosaria au sujet de la pénurie dont souffre
non suelement les petites îles mais aussi la grande. Puis, après
trois quarts d'heure de route, nous passons près de tour du village de
Cefala Diana puis, une demi heure plus tard, près des vestiges de Vicari.
Paysage
agricole de petites parcelles pentues sur des collines. Région d'élevage
si l'on en juge par les cultures de fourrage (notamment des champs de trèfle
violet) mais on voit peu de troupeaux (moutons et vaches). Des céréales
aussi: orge et avoine (le maïs est cultivé dans les plaines du nord).
Normal puisque selon la mythologie, Demeter, la déesse-mère, déesse
grecque de l'Agriculture, s'était installée au centre de la Sicile.
Puis
notre route longe une voie de chemin de fer jusqu'à notre arrivée
à Agrigente. Nous n'entrons pas en ville mais nous rendons directement
à "la Vallée des Temples", la mal nommée
car ce n'est pas vraiment une vallée mais une petite crête (120 m
de haut) effectivement dominée par la ville.
Nous passons en contrebas
des temples, au sud, puis nous passons près des fouilles du quartier gréco-romain,
pour aborder la visite en commençant par l'est du site.
La
ville dont les origines remontent à 780 av. J-C a emprunté son nom
grec au fleuve qui l'arrose Akragas. C'est la dernière fondation grecque
en Sicile, en 582 av. J-C.
Juchée sur une colline, la plaisante ville
médiévale d'Agrigente surplombe la côte méditerranéenne
et la célèbre Vallée des Temples.
La ville bâtie
sur 450 Ha prospéra au VIe-Ve s. av. notre ère, sous le
règne du tyran Théron et atteignit 200 000 habitants. Il développa
un système d'irrigation et par la victoire d'Himère en 480 av. J-C
participa à la défaite des Carthaginois.
Il y a tyran et tyran...
Dans
l'Antiquité grecque, c'était un souverain qui s'emparait du pouvoir
avec le soutien des classes populaires, afin de s'opposer au pouvoir des aristocrates.
Plus tard, dans l'Empire byzantin, une forme d'autorité un peu semblable
relevait de ''despotes.''
Le terme ''tyran'' a aujourd'hui un sens péjoratif,
en désignant un dictateur régnant par la terreur,ce qui était
parfois le cas des anciens tyrans grecs...
La
Vallée des Temples était entourée d'une muraille de 12 kilomètres
percée de 9 portes. Puis elle passa sous le contrôle de Syracuse
puis des Carthaginois qui la détruisirent (mais pas ses temples) et enfin,
des Romains qui la reconstruisirent!
Peu à peu, l'habitat fut déplacé
vers la colline voisine de Girgenti. En 829, la ville conquise par les Arabes
fut rebaptisée Gergent ou Kerkent et les Siciliens l'appelèrent
Girgenti. Elle conserva ce nom jusqu'en 1927, lorsque le gouvernement de Mussolini
décida que les villes italiennes ayant eu un passé antique devaient
reprendre leur ancienne appelation. La ville retrouva son ancien nom latin sous
la forme italianisée d'Agrigento.
C'est la cité du philosophe et médecin Empédocle et beaucoup plus près de nous, du dramaturge, Luigi Pirandello, prix Nobel de Littérature en 1934. Cet auteur est particulièrement apprécié de notre guide Rosaria, qui nous fait remarquer au passage qu'elle a fait des études de lettres... Ceci explique bien des choses!
Il
est plus de midi et par 26° lorsque nous entrons dans le Parc
archéologique de la Vallée des Temples pour
une visite d'une heure et demie en compagnie du guide local, Fernando.
Classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco
en 1997, ce parc de 1300 Ha est l'un des plus importants complexes archéologiques
du bassin méditerranéen.
Ce
site incomparable, témoin du passé grec de l'ancienne Akragas regroupe
cinq sanctuaires doriques élevés aux environs du Ve siècle
avant J.-C., en relativement bon état malgré les tremblements de
terre.
Sous cette chaleur méridienne et au milieu des oliviers et des amandiers,
on se croirait presque en Provence au milieu de l'été, si ce n'est
l'absence du chant des cigales, elles ne se manifestent qu'au plus chaud de l'été,
de juin à septembre, et, par contre, la présence de figuiers de
Barbarie.
Quelques groupes de scolaires, sans doute en voyage de fin d'année,
nous tiennent compagnie.
La
scolarité obligatoire est de 8 années, de l'âge de 6 ans jusqu'à
14 ans. Le cycle du lycée se déroule sur 5 ans au lieu de 3 en France.
Dans
les écoles publiques, les cours ont lieu le matin, de 8h30 à 13h30
ainsi que le samedi matin jusqu'à 12h30. Les écoles privées
organisent des enseignements l'après-midi.
Ce
quartier sacré de l'ancienne cité accueille plusieurs temples doriques
(le plus simple, le plus dépouillé et le plus ancien des trois ordres
de l'architecture grecque, le Parthénon d'Athènes s'y rattache aussi).
Ce sont des temples périptères, c'est-à-dire entourés
de colonnes lesquelles forment un péristyle. Plusieurs comportent 32 colonnes
réparties en un nombre impair de 13 sur leur longueur et de 6 sur leur
largeur (soit 38 -4 colonnes d'angles comptées deux fois). Pour ceux-ci,
leurs dimensions sont de l'ordre de 14/17m x 30/39m.
L'entrée
ou pronaos est tournée vers l'est, précédant le sanctuaire
ou cella.
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Les
vestiges sont en meilleur état qu'en Grèce mais ce qui fait une
différence, c'est le matériau plus grossier, ici un tuffeau arénique
(texture sableuse) extrait sur place qui a pris une patine ocre alors que les
temples grecs sont en marbre blanc. Un subterfuge fut utilisé ici, un enduit
blanc recouvrait le tuffeau mais il faut être observateur pour en voir quelques
traces.
Quelque 21 temples s'échelonnaient entre ce site et l'Acropole
qui dominait la ville.
Le
point le plus haut de la colline d'où nous dominons le site et avons un
panorama dans toute les directions (on aperçoit lamer), accueille
le Temple d'Héra (épouse de Zeus) car Fernando nomme les
temples par leur nom grec. Il fut élevé vers 450 av. J-C.
A l'époque
romaine par équivalence, ce temple (de 38x17m environ) est devenu Temple
de Junon. De ses 32 colonnes, seules celles du côté nord ont
été réérigées au XVIIIe s.. Sa construction
remonte au Ve s. av. J-C.
Puis nous traversons une zone de tombeaux creusés dans la falaise à l'époque paléochrétienne. En effet, à cette époque de nombreux cimetières et églises furent créés sur le site.
Empruntant
la voie sacrée, nous arrivons devant le temple emblématique, le
Temple de la Concorde*** (de 39x17m environ), de style
dorique troyen, élevé vers 430 av. J-C. Archimède,
scientifique et philosophe
A quelle divinité
était-il dédié ? Etait-ce à Demeter, déesse
de l'agriculture (mais elle avait déjà un temple sur l'Acropole,
temple remplacé par une église) ou aux Dioscures, les jumeaux Castor
et Pollux, fils de Zeus (mais ils ont déjà un temple que l'on apercevra
plus tard)? Ce nom lui a été attribué sur la base d'une inscription
latine découverte dans les environs. Il était recouvert de stuc
polychrome.
Empédocle, philosophe
Diodore de Sicile,
historien
Gorgias, philosophe
Jawhar al-Siqilli, général
et chef d'état
Frédéric II du Saint-Empire, empereur
Giuseppe Tomasi di Lampedusa, écrivain
Enzo Maiorca, plongeur
Salvatore Adamo, chanteur, compositeur
Rosa Balistreri, chanteuse
Girolamo
Arrigo, compositeur
Joseph Balsamo dit "Cagliostro", aventurier
Vitaliano
Brancati, écrivain
Vincenzo Bellini, compositeur
Ignazio Buttitta,
poète
Al Pacino, acteur
Robert De Niro, acteur
John Travolta,
acteur
Andrea Camilleri, écrivain
Matteo Carnalivari, architecte
Roberto Carnevale, compositeur
Aldo Clementi, compositeur
Lara Fabian,
auteure, compositrice et interprète
Salvatore Fiume, peintre
Giovanni
Gentile, philosophe
Salvatore Giuliano, hors-la-loi
Renato Guttuso, peintre
Ettore Majorana, physicien
Antonello da Messina, peintre
Frédéric
François,chanteur
Giovanni Pacini, compositeur
Francesco Pennisi,
compositeur
Luigi Pirandello, écrivain
Louis Prima, chanteur
Mario
Puzo, écrivain
Salvatore Quasimodo, écrivain
Rosario Romeo,
homme d'Etat
Leonardo Sciascia, écrivain
Giuseppe Tomasi di Lampedusa,
écrivain
Giuseppe Tornatore, réalisateur
Federico De Roberto
écrivain
Giovanni Verga, écrivain
Domenico Dolce, styliste
Stefano Gabbana, styliste
Elio Vittorini, écrivain
Salvatore
Schillaci, footballeur
Dominique Fidanza, chanteuse, peintre
Frank Sinatra,
chanteur
Daniele Gangemi, réalisateur
Frank Capra, cinéaste
Calogero,
chanteur
Giuseppe Di Stefano, ténor
Son état de conservation remarquable (il n'a pas été
reconstruit) tient à deux faits. Tout d'abord les trente-quatre colonnes
qui le ceinturent sont légèrement inclinées vers l'intérieur,
convergeant toutes vers un point de fuite situé à 1300 mètres
au-dessus de l'édifice et sont contreventées par les parties horizontales
au-dessus de colonnes (architrave) et par le mur intérieur entourant la
cella. En outre les colonnes d'angle sont plus grosses, sans que l'oeil
le perçoive. Mais ces dispositifs antisismiques étaient communs
à ce type de temple. A ces techniques jouant sur la stabilité s'ajoutaient
des astuces optiques destinées à donner une illusion de perfection
esthétique (verticalité et horizontalité). Mais ce qui a
le plus contribué à sa préservation, c'est le fait qu'il
fut utilisé comme basilique par les premiers chrétiens. En effet,
il fut converti en basilique en 579 et au VIe siècle, l'évêque
Grégoire y vécut en ermite. L'édifice fut utilisé
comme église jusqu'au XVIIIe s.
Actuellement, certains éléments
d'une exposition d'art plastique y sont présentés et il faudrait
à la fois, avoir du temps et acquitter un droit d'entrée supplémentaire
pour pénétrer dans le temple.
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AGRIGENTE, le Temple de la Concorde.
Nous descendons encore plus loin la Via Sacra, passant devant laVilla Aurea, l'Antiquarium, entourée de son jardin. Elle fut acquise par un capitaine anglais, Sir Alexander Hardcastle, qui commença les fouilles à ses propres frais au début du XXe s.. Le nom de la villa dérive de la Porta Aurea (Porte dor) qui est la quatrième porte de lancienne Akragas. La villa est construite au-dessus de galeries souterraines de la nécropole paléochrétienne.
Nous arrivons au pied des vestiges du Temple d'Héraclès/Hercule, héros, demi-dieu puisque fils du divin Zeus et de la mortelle Alcmène. C'est le plus ancien sanctuaire dorique dAgrigente. Il date du VI° s. Il a vraisemblablement été détruit par un tremblement de terre. Sir Alexander Hardcastle fut à l'origine de réérection de 8 de ses 38 colonnes (coté sud) , à côté de la Villa Aurea. C'est le temple le plus ancien (500 av. J-C) et il était plus vaste que les précédents (25x67m). Ses colonnes atteignaient 10 m de haut.
Le
site étant coupé par la route d'accès à la ville,
nous accédons à la partie occidentale du parc archéologique
afin de visiter les vestiges du Temple de Zeus/Jupiter Olympien. Temple
bâti en 480 av. J-C par des prisonniers carthaginois (victoire de Théron
à Himère). Il était différent des autres par son gigantisme
(56x112m environ pour plus de 20m de hauteur) et de type pseudo-périptère
car des murs étaient édifiés entre les colonnes (ce qui permettait
d'en n'avoir que 38). Dans la partie supérieure des murs des niches abritaient
des statues géantes de titans de 8 mètres de haut, les atlantes
ou télamons, variante masculine des cariatides, soutenant
l'entablement. Autre particularité, nombre pair de colonnes sur la longueur
et impair sur la largeur.
Ainsi c'était l'un des plus grands temples
grecs après ceux d'Artémis (72x138m) à Ephèse et d'Apollon
(60x118m) à Milet, sur la côte turque. Le" temple G" de
Sélinonte (sur la côte sud-ouest de la Sicile), également
en ruines, rivalisait avec celui-ci par son gigantisme 50x110m).
Du temple
qui a servi de carrière ne subsistent que 10% des matériaux rendant
toute réérection impossible.
De là, nous avons une vue sur les vestiges du Temple des Dioscures ou Temple de Castor et Pollux (fils jumeaux du divin Zeus et de la mortelle Léda), temple à 32 colonnes (14x32m environ), dont seules 4 colonnes d'angle ont été réérigées au XIXe s.
A VOIR AUSSI A AGRIGENTE OU DANS SES ENVIRONS
Santa
Maria dei Greci, une église normande du XIe siècle, se dresse sur
les fondations d'un temple grec
La cathédrale, construite en l'an 1000
et flanquée d'un campanile du XVe siècle
L'abbatiale de Santo
Spirito recèle un beau plafond à caissons (1758)
A Kaos (à 6 km), la maison natale de Luigi Pirandello aménagée en musée.
Heureusement que le trajet est court pour nous rendre au Grand Hotel dei Templi. Il est près de 14h lorsque nous nous mettons à table.
Nous reprenons la route pour un trajet de près de 100 km en direction de Piazza Armerina, en passant par Canicatti et par Caltanissetta. Le nom de cette petite ville, près des ruines de sa forteresse, viendrait de l'arabe "qal'at-an-nisa", "le rocher (calta) des femmes". C'était la capitale de l'exploitation des solfatare (mines de soufre) où travaillaient des enfants-esclaves.
Nous respectons la chronologie puisque après s'être intéressés à Agrigente, témoignage de la période grecque (VIIIe-IIIe s. av. JC) en Sicile, nous abordons un site de la période romaine qui dura plus longtemps, du IIIe s. av. JC jusqu'au Ve s. de l'ère chrétienne avant de céder la place à la domination byzantine (V-VIIe s) puis à celle des Arabes (IXe-Xe s.)...
Nous voici enfin à PIAZZA ARMERINA***. Il est 17h15 déjà!
Une visite très intéressante nous est proposée ici. Il s'agit de la Villa du Casale.
Le
site surprend par la construction destinée à protéger les
fouilles et les vestiges. L'intention est bonne mais l'effet de serre est malvenu...
A ce sujet, souvent on peut lire que la visite présente peu d'intérêt
en raison notamment de la chaleur produite par les serres qui protègent
les vestiges, de la bousculade et du brouhaha provoqués par la foule de
visiteurs dans un tel espace confiné.
Grande chance pour nous, en raison
de l'heure avancée, le monument est pratiquement à nous seuls (un
autre groupe fait une visite-éclair en un quart d'heure) pendant une bonne
heure.
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L'agriculture
à la période romaine est symbolisée par la villa, centre
du grand domaine sur lequel était fondée l'économie rurale
de l'empire romain.
Sous sa forme du IVe siècle, la villa romaine du
Casale est l'un des exemples les plus luxueux de ce type de monument. Elle est
particulièrement remarquable par la richesse et la qualité des mosaïques
qui décorent presque chaque pièce, et qui sont les plus belles encore
en place dans tout le monde romain, au lieu d'être déplacée
dans un musée aussi prestigieux soit-il (tel le musée du Bardo à
Tunis)...
Elle a été
classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco
en l'an 2000.
Sa construction a débuté à la fin du
IIIe siècle. Elle compte une trentaine (ou une cinquantaine? tout dépend
sans doute de la finesse dans la façon de décompter) de pièces
décorées de 3500 m² (ou 4000?) de mosaïques. Elle fut
occupée jusqu'en 1160 lorsqu'elle fut ravagée par un incendie et
ensevelie par un glissement de terrain du Mont Mangane ou Mangone, ce qui eut
pour avantage d'en protéger les mosaïques mais les fresques dont les
murs étaient peints ont quasiment disparus.
Le site fut découvert
fortuitement par des paysans au XIXe s. et de nombreuses statues furent vendues
par les propriétaires (une Vénus se trouve au J. Paul Getty Museum
en Californie) mais les fouilles n'ont démarré que dans les années
1920... et se poursuivent toujours (cuisines). La restauration d'une partie du
site date de 1954.
Plusieurs écoles s'opposent sur l'identité
du propriétaire de la villa. L'une estime qu'il s'agit de l'empereur Valerio
Massimiano, proclamé en 286, l'autre pense qu'il s'agit d'un Consul ou
d'un Préfet ou d'autres, un riche noble.
Elle est alimentée en eau par deux aqueducs approvisionnés par le fleuve Gela. Les thermes à hypocauste se trouvent dans la partie ouest.
L'entrée se trouve dans la partie sud-ouest mais pour notre visite nous accédons par le sud-est ce qui nous amène directement sur une galerie surplombant l'Ambulacre (promenade) de la Grande Chasse de 60 mètres de long et de 350 m² de surface dont le seul est entièrement recouvert de mosaïques évoquant des scènes de chasse exotiques, gazelle attaquée par une panthère, tigre... Il est terminé par des absides, dans la plus proche, celle de l'est, les mosaïques évoquent l'Inde tandis qu'à l'opposé est évoquée l'Afrique.
MOSAÏQUES
La
mosaïque est un art décoratif où l'on utilise des fragments
de pierre, d'émail, de verre ou encore de céramique, assemblés
à l'aide de mastic ou d'enduit, pour former des motifs ou des figures.
Quel que soit le matériau utilisé, ces fragments sont appelés
des tesselles.
La
mosaïque antique, romaine, dont nous avons ici un merveilleux exemple
était faite de pierre et de marbre (après-demain,
on en verra un superbe exemple à la Villa
du Casale). Par la suite, la mosaïque byzantine dont nous avons vus de beaux
exemples(avant-hier à Cefalù et à
Palerme et encore ce matin à la cathédrale de Monreale), puis vénitienne
utilise des émaux et pâtes de verre (y compris recouverte d'or).
Enfin, la mosaïque arabe a subi l'influence antique et byzantine (mosaïque
à fond d'or), on y rencontre une mosaïque de céramique assez
spécifique à l'art timuride.
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A notre gauche nous surplombons la fameuse salle des 10 jeunes filles en bikini, sans doute la salle de gymnastique des femmes. Occasion d'apprendre l'invention du soutien-gorge par les Romains!
En face, on aperçoit la salle des dieux Eros et Pan.
La
promenade voisinait avec le péristyle (18x38m) donnant sur une cour
avec une grande fontaine centrale. Il est décoré de mosaïques
représentant des têtes d'animaux domestiques (cheval, taureau...)
ou sauvages (tigre, lion, sanglier...).
Nous
poursuivons la visite en passant dans la salle à manger, le triclinium
en forme de trèfle avec ses trois absides. L'abside gauche est dédiée
au couronnement de Jupiter (avec la métamorphose de Daphné en laurier
pour échapper aux assiduités d'Apollon!) , celle du fond à
la Gigantomachie (combat des Dieux et des Géants) et celle de droite les
Bacchanales.
Nous gagnons notre Park Hotel Paradiso, en périphérie de la ville de Piazza Armerina, non loin d'une ancienne abbaye et près d'un disgracieux viaduc routier. Même si l'on peut avoir un bel aperçu sur la ville perchée sur une colline, on n'est donc pas tout à fait au ''paradis'', surtout si l'on a la curiosité de faire quelques pas sur les petites routes passant à l'arrière de l'hôtel: les accotements sont jonchés de détritus divers et de sacs en plastique!
A VOIR AUSSI DANS LES ENVIRONS DE PIAZZA ARMERINA
Il
faudrait aussi visiter Enna. Bâtie au sommet d'une crête rocheuse,
sur les terres brûlées, la ville se trouve à l'écart
des chemins les p lus empruntés. A l'époque grecque elle était
connue comme le "nombril" de l'île.
Le castello di Lombardia,
élevé par les Souabes est la plus imposante forteresse médiévale
de Sicile mais il n'a gardé que six de ses vingt tours d'origine. De ses
tours on a une vue remarquable jusqu'à la ville de Calascibetta (à
2km) que les Arabes fondèrent au IXe siècle.
La construction
de la cathédrale (Duomo) fut entamée à 1307 à l'initiative
d'Eléonore d'Aragon. Sa façade date cependant du siècle suivant
et la tour surmontant le narthex constitue un ajout du XVIIe siècle.
Le
musée Alessi, actuellement fermé, rassemble le trésor de
la cathédrale ainsi que des collections d'objets d'art et d'antiquités.
Quant aux pièces mises au jour par les chantiers de fouilles de la région,
elles sont visibles au musée Archéologique aménagé
dans le palais Varisano. Dans la partie récente de la ville, la tour de
Frédéric II (XIIIe siècle) dresse sa silhouette octogonale
au beau milieu d'un jardin public.