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MILAZZO -> PANAREA =>
STROMBOLI => VULCANO => LIPARI
Après une bonne nuit, à 8h30 nous quittons notre hôtel assez quelconque (La Sivanetta), dans cette ville de Milazzo, petite ville (35 000 habitants) dont la partie ancienne avec sa citadelle avait du charme avant qu'une zone industrielle dédiée à la pétrochimie vienne lui faire face.
Arrivés au port, à 9 heures nous embarquons à bord de l'Eolian Queen. La vue est superbe pendant le contournement du Capo Milazzo puis c'est déjà une vue des Iles Eoliennes dans la brume, de Vulcano à 30km jusqu'au Stromboli à 60km.
Les Îles Éoliennes, également et abusivement appelées Îles Lipari, ont été déclarées Patrimoine de lHumanité par lUnesco en lan 2000.
Cest
un archipel dorigine volcanique, situé dans la mer Tyrrhénienne.
L' Archipel des éoliennes, formé de 17 îles dont 7 sont habitées,
est considéré comme faisant partie des plus belles îles de
la Méditerranée, de par la richesse et la variété
de leur faune et de leur flore marines et en raison des spectacles qu'offrent
leurs rochers aux formes bizarres, leurs grottes naturelles et leurs criques pittoresques.
Les
îles Eoliennes empruntent leur nom du dieu Éole, roi des vents dans
la mythologie grecque. Éole se réfugia sur ces îles et leur
donna son nom, grâce à sa réputation de dompteur des vents.
Avec l'assentiment de Zeus, le maître de l'Olympe, il y retenait les vents
prisonniers.
Les sept îles ont des caractéristiques complètement différentes, de la chic et mondaine Panarea, à la sauvage et la plus retirée Alicudi, mais toutes se trouvent enchâssées dans cette même mer extraordinaire. Une mer dont la profondeur peut atteindre 2000 m, offre une eau transparente aux couleurs allant du bleu cobalt au vert turquoise, pleine de vie et de témoignages du passé, avec des sites archéologiques cachant les épaves de bateaux riches de trésors.
Le
bateau va longer les côtes des îles, de Vulcano jusqu'à l'extrémité
nord de Lipari (au niveau des carrières de pierre ponce et près
de l'île Salina), avant de venir faire escale à Lipari où
nous allons être hébergés pendant deux nuit dans l'agréable
hôtel La Filadelfia. Nous avons passé près de deux
heures sur le bateau.
Au menu, pâtes au basilic, mérou, sorbet citron...
Notre croisière vers les îles les plus au nord reprend à 14h30.
C'est
d'abord Panarea où le bateau entre dans quelques criques aux eaux
émeraude et aux rochers colorés.
C'est la plus petite des 7
Iles Eoliennes, couvrant seulement 3,4 km², petite certes mais très
charmante. Elle culmine à 421 m, au Pizzo del Corvo ou Timpone
del Corvo. Près du port, le volcanisme ancien se manifeste par une
source d'eau chaude et au nord de l'île par quelques fumerolles.
Puis nous faisons une courte escale d'une demi-heure dans le petit village
de San Pietro (administrativement rattaché à la commune de
Lipari) dont nous avons vite fait de parcourir les petites rues et escaliers.
Relativement tranquille puisque les voitures n'y circulent pas, en revanche on
peut rencontre des triporteurs Vespa ou Piaggio dans les ruelles. Les figuiers
de Barbarie, les agaves, les genêts, les câpriers et de nombreux oliviers
séculaires forment la végétation méditerranéenne.
Les
eaux cristallines ont une infinité de tonalité de couleur. Lendroit
le plus suggestif est la baie de Cala Junco, à la pointe méridionale
de Panarea. La plage est entourée de parois qui se sont formées
à partir de lave incandescente.
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Panarea, avec les petites îles, îlots et rochers de Basiluzzo,
Dattilo, Lisca Bianca, Bottaro, Lisca Nera, Panarelli, Spinazzola et Formiche,
forme les vestiges dun seul complexe volcanique. Ce sont les parties
émergées d'une caldeira ("chaudière", "chaudron"),
suite à l'effondrement de la chambre magmatique d'un cône volcanique.
Nous allons en côtoyer certains en nous dirigeant vers le Stromboli.
Parmi le merveilleux groupe de rochers, refuge des oiseaux de mer, Dattilo
s'impose par sa forme pyramidale caractéristique et sa couleur rougeâtre.
Puis nous passons près de l'îlot Lisca Nera. Quant au rocher
voisin, Bottaro, lorsque la mer est dun calme plat, il est possible dobserver
un phénomène causé par les fumerolles sous-marines. De nombreuses
bulles de gaz, qui se dégagent du fond de la mer, paraissent à la
surface en générant un gargouillement que lon appelle "caldaia"(chaudière).
Effectivement, nous avons pu humer la pestilence des émanation de dioxyde
de soufre (ou anhydride sulfureux), à l'odeur d'oeuf pourri bien caractéristique.
Nous continuons avec Lisca Bianca puis nous poursuivons cap au nord-est. Avec
ses falaise de 165, c'est enfin l'îlot de Basiluzzo que nous contournons
par tribord (par la gauche) avec son rocher détaché Spinazzola.
L'air est limpide, ce qui nous permet de discerner la côte calabraise pourtant distant de 60 km mais il est vrai qu'à cette heure ci elle se trouve dans le soleil et que son relief est relativement élevé...
Nous reprenons la mer, cap
au nord-est. A l'approche du Stromboli, nous croisons la route d'un ferry
se dirigeant vers le détroit de Messine avant de nous présenter
sous le petit village de Ginostra au sud-ouest, accessible que par la mer et donc
sans liaison terrestre avec le chef-lieu situé à l'opposé.
Il ne compte qu'une trentaine d'habitants. Nous contournons l'île par la
nord, en passant au pied de la zone éruptive, la Sciara del Fuoco.
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Impossible de la confondre avec une autre. L'île de Stromboli (dont le nom dérive du mot grec strombos signifiant "toupie") est un volcan situé dans les îles Eoliennes (ou îles Lipari) à environ 60 kilomètres au Nord de la Sicile. Il forme une île d'une douzaine de kilomètres carré qui abrite deux villages : Ginostra et Villagio Stromboli.
L'île
n'est rien d'autre qu'un volcan qui s'est formé il y a 15 000 ans.
Une silhouette conique qui surgit des flots et s'élève à
923 mètres (d'autres sources donnent entre 918 et 926 m) d'altitude
au point nommé "I Vancori" et couvre 12,6 km²,
ce qui en fait la quatrième des Iles Eoliennes en surface.
Sa base
repose à 2 000 mètres sous la surface de la mer. Depuis plus
de 3 000 ans, des explosions et parfois, des coulées de lave dévalent
ses pentes. Le Stromboli est ainsi dénommé le phare de la Méditerranée.
Pour les navigateurs de l'Antiquité, c'était une aide précieuse pour franchir
le Détroit de Messine entre mers Ionienne et Tyrrhénienne.
Sa zone sommitale
est constituée de deux cônes emboîtés.
Le cratère
actif n'est pas dans la zone sommitale. Il se situe vers 750 mètres d'altitude
dans une dépression en forme de fer à cheval ouverte vers le Nord
Ouest. Cette dépression, cette pente lisse au nord-ouest du volcan appelée
"Sciara del Fuoco ou Sciara del Fuego", est due à un glissement
de terrain qui a eu lieu il y a 5 000 ans. Le cratère se présente
comme une plate-forme dans laquelle s'ouvrent des bouches éruptives.
Mais
quelle est la cause du volcanisme en Mer Thyrénienne ?
Le Stromboli,
comme tous les volcans d'Italie ainsi que les chaînes de montagnes européennes
telles que les Alpes, résulte d'un phénomène de subduction.
La plaque africaine, au sud, s'enfonce sous la plaque eurasiatique. Le volcanisme
associé à ce phénomène tectonique a commencé
à l'Oligocène en Sardaigne. Il s'est ensuite déplacé
vers le Sud et l'Est.
Vers 17h nous faisons escale au chef-lieu, à l'extrémité nord-est de l'île. Il comporte les quartiers de San Vincenzo (anciennement bourg des agriculteurs), Scari, San Bartolo, Ficogrande (anciennement bourg des armateurs) et Piscità près de la plage. Sa population permanente est de l'ordre de 350 habitants (500 administrativement) alors qu'elle en comptait 10 fois plus il y a un siècle (l'exode fut favorisé par des choses bien différentes les unes des autres: l'unification italienne, les éruptions et la mildiou dans les pommes de terre). Désormais, c'est avec les estivants qu'elle retrouve ce chiffre!
Pendant deux petites heures nous parcourons le village, ses ruelles, maisons colorées, son église au confessionnal indiscret et à la vierge poignardée.
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Nous poussons
jusqu'à "la maison d'Ingrid Bergman" (actrice suédoise
1915-1982). Le cinéaste Roberto Rosselini qui tourna ici en 1949 (sortie
en 1950) son film "Stromboli terra di Dio" attira l'attention
du public sur l'île et sur l'actrice vedette.
En effet, à lorigine,
cest Anna Magnani qui devait tenir le rôle de Karen (elle avait déjà
travaillé avec Rossellini sur les films "Rome, ville ouverte"
et "Amore") mais c'est Ingrid Bergman qui hérita du rôle,
quand commença sa liaison avec le réalisateur alors qu'ils étaient
encore mariés chacun de leur côté.
Pour
les plus aventureux, des boutiques "vendent" des ascensions et des plaisantins
avertissent qu'il faut aligner 57482 pas pour arriver au cratère. En fait,
les guides qui accompagnent des groupes de 15 à 18 touristes partent du
village à 17h et comptent 3 heures de montée. Les gens passent environ
2 heures à observer les explosions et redescendent en 2 heures... pour
minuit!
Depuis le port, vers 18h30, nous pouvons apercevoir une cinquantaine
d'ascensionnistes sur les pentes du volcan. Après les restrictions à
la suite des épisodes éruptifs de 2002-2003, depuis mars 2005, l'ascension
jusqu'au sommet est à nouveau possible mais la présence d'un guide
est obligatoire.
Nous
remontons sur le bateau à 19h, juste pour s'écarter un peu du rivage
pendant le repas local typique. Après des gressins (ou grissini)
ces petits pains allongés pas plus larges qu'un stylo et secs originaires
de la région de Turin, servis en amuse-gueules, on attaque la "maccheronata",
qui n'est rien d'autre qu'un plat de macaroni... sans même un dessert (notre
programme inital prévoyait un reps de poisson grillé). Repas léger
et donc vite expédié car il faut songer à aller se poster
au pied de la Sciara del Fuoco.
Mais auparavant, à quelques
centaines de mètres au nord de l'île, nous faisons le tour du Strombolicchio,
reste d'une ancienne cheminée qui porte un phare.
Direction la Sciara del Fuoco au pied du Stromboli.
Le
Stromboli est le plus actif de tous les volcans européens et il est en
éruption constante depuis au minimum 2500 ans. Ses éruptions se
produisent à la fréquence moyenne d'une toutes les heures et même,
à certains moments, d'une toutes les 15 minutes.
Le
cratère Nord-Est vers 750 m d'altitude produit une explosion toutes
les 20 à 30 minutes (selon d'autres source, il y en aurait 12 par heure
soit une toutes les cinq minutes?), avec une colonne de cendres et de bombes
très verticales montant à une centaine de mètres de hauteur.
Une recrudescence (+ 85%) de l'activité du Stromboli s'observe lors
des phases de nouvelle et de pleine lunes qui provoquent une dilatation de la
chambre magmatique et favorisent la remontée de la lave.
Dans un grondement de dragon, les grimpeurs peuvent parfois observer des gerbes
incandescentes de 250 mètres de hauteur! Parfois, des coulés de lave
sont émises qui dévalent le flanc Nord-Est : la Sciara del
Fuoco.
Le terme d'éruption strombolienne, tirant son nom du Stromboli, est un
type d'éruption volcanique effusive caractérisée par l'émission
d'une lave relativement fluide formant facilement des coulées de lave,
ce qui n'empêche pas l'émission de fontaines de lapilli et de cendres
projetées à quelques dizaines de mètres de hauteur (voire
à plusieurs kilomètres de hauteur lors d'éruptions paroxismiques),
mais aussi de bombes volcaniques. L'Etna appartient aussi à cette catégorie.
Une
éruption vulcanienne, tirant son nom du Vulcano, est un type d'éruption
volcanique explosive caractérisée par l'émission d'une
lave relativement fluide formant des coulées de lave de faible ampleur.
Quelques dates et évènements de son histoire récente: en septembre 1930 lors d'une explosion importante, l'île se souleva de 3 m, en décembre 2002, une énorme explosion est suivie (deux jours plus tard) de deux énormes glissements de terrain plongeant dans la mer et produisant un mini tsunami ou un plutôt un petit raz-de-marée ressenti jusqu'à Milazzo.
Il est plus de 20H maintenant. La nuit tombe avec un ciel bleu marin et
heureusement sans lune.
Le spectacle peut donc commencer. 20h20, première
explosion qui nous surprend. Un quart d'heure d'attente et deux belles
explosions surviennent à seulement 5 minutes d'intervalle. A leur suite,
on voit de petites coulées de laves dévaler sur la pente. Bien synchroniser
tout cela! A croire que c'est le commandant qui déclanche lui-même
les effets pyrotechniques!
On aperçoit les flashes des grimpeurs qui
se sont postés au-dessus des cratères pour observer le spectacle
de près mais nous avons moins de chance pour nos photos car, même
si la mer est très calme, le bateau n'est pas tout à fait immobile.
Des
explosions aussi rapprochées laissent peu d'espoir d'en voir une autre
rapidement, c'est pourquoi le commandant remet le cap sur Lipari. Cependant, une
demi-heure après notre départ, nous apercevrons de loin une quatrième
explosion.
A 22 heures, nous débarquons à Lipari pour regagner notre hôtel
Filadelfia...
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Stromboli, île et volcan
Après une bonne nuit, à 10 heures, nous attaquons le "jour 2" dans les Iles Eoliennes...
Notre matinée va être consacrée à un tour de l'Ile Vulcano et à une escale d'une heure environ.
Cette
île de 21 km² occupée par quelque 700 habitants culmine
au Monte Aria, à 500 m (mais le cratère à 390 m). C'est
la plus méridionale des Iles Eoliennes donc la plus proche de la Sicile.
Du cratère s'échappent des fumerolles jaunes de sulfure d'hydrogène
formant des cristaux jaunes à la sortie des bouches. Au Moyen Age, le cratère
de Vulcano était considéré comme la bouche de lEnfer.
Aux
environs de 1850, un écossais, du nom de Stevenson, acheta toute l'île
et améliora les installations d'extraction du soufre qui existaient depuis
le début des années 1800. Mais la dernière éruption
du volcan, en août 1888, mit fin tragiquement à l'exploitation en
tuant les mineurs. Stevenson revendit son île qui est encore en grande partie
privée.
Nous faisons le tour de Vulcano dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre. Nous passons par le petit détroit qui sépare le sud
de Lipari de la presqu'île de Vulcanello, cratère surgit des flots
seulement en 183 av. J-C. Nos passons près des trois rochers des Faraglioni
émergeant devant la pointe sud de Lipari, dans la zone des Grotticelle
("Petites Grottes") avec la bien nommée Punta Perciata.
Nous apercevons effectivement la "Grotte des Anges" tandis qu'au-dessus
se dresse le rocher montrant le profil du "Pape Jean" avec sa crosse.
Le plus gros rocher, Pietralunga est également percé
par une grotte.
En
arrière-plan, nous distinguons les deux îles les plus orientales
plus épargnées par le tourisme, Filicudi (avec 9,5 km²,
c'est la cinquième des îles par sa surface et administrativement
elle est rattachée à la commune de Lipari) et Alicudi (5 km²,
c'est la sixième et donc avant-dernière des îles par sa surface
et elle est administrativement rattachée également à la commune
de Lipari).
Entre
Vulcanello et Vulcano proprement dit, se niche le port ouest donc Porto di
Ponente (du Ponant!). Nous avons une belle vue sur les fumerolles aux abords
du cratère et on aperçoit même les lacets du sentier qui va
au sommet dont l'ascension se fait en une heure environ.
La côte se fait
plus sauvage et nous arrivons bientôt devant "il Bagno delle Verginei"
ou "la Piscina di Venere" autrement dit "le Bain de la Vierge"
ou la "Piscine de Vénus", une vasque naturelle propice aux bains
de mer dans une eau émeraude et turquoise... Nous poursuivons avec "la
Grotte des Chevaux" puis "le Rocher de la Tête de Lion".
La côte se fait plus linéaire à la faveur d'une ancienne coulée
qui semble protéger la falaise de l'érosion.
Dans la brume, nous
apercevons le sommet enneigé de l'Etna à 70 km de là!
Nous
passons un phare et nous arrivons dans une partie de l'île avec quelques
plages de sable noir équipées de quelques paillotes. La partie sud
de l'île, plus basse, est cultivée dans le secteur du hameau de pêcheurs
de Gelso. On y cultive le câprier ainsi que la vigne qui produit "la
Malavasia delle Lipari" (cépage Malvoisie qui donne un vin de
dessert, vendangé à surmaturation). Puis nous remontons la côte
orientale en passant près de la Vénus marine ou de la Petite Sirène
avant de faire escale au Porto di Levante (du Levant! de l'est). Dès
que l'on est débarqué, on peut voir des concrétions de cristaux
de soufre dans certains endroits sur la roche grisâtre.
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Vulcano
Pendant
l'escale, il y a largement le temps d'aller prendre un bain de boue chaude
et sulfureuse dans une vasque naturelle, à la Pozza dei Fanghi.
Attention à ne pas se brûler la plante des pieds en certains endroits
autour de la "piscine"...
Accès payant, 1,80€ + 1€
si l'on veut prendre une douche après le bain. L'eau boueuse, grisâtre,
est à environ 28° mais beaucoup plus en certains endroits, notamment
là où des bulles se sulfure d'hydrogène se dégagent.
Il est fortement conseillé de ne pas s'y plonger au-delà d'un quart
d'heure et d'éviter le contact avec le visage. La puanteur du lieu laisse
des traces olfactives tenaces sur le corps pendant plusieurs jours, malgré
des douches quotidiennes avec emploi de gels parfumés!
Après
le bain de boue, on peut aussi aller sur la plage de sable noir voisine où
l'eau est également chaude ("Acque Calde"). Tout
près de là, l'Institut de Géophysique et de Vulcanologie
a installé des instruments de mesure.
Petite balade dans le port avec des boutiques qui vendent en souvenirs des échantillons de pierres volcaniques (ponce, obsidienne, soufre...).
Il est temps de rejoindre Lipari pour déjeuner...
Immanquable pasta, puis calamar et cannoli fourrés à la ricotta
(sorte de fromage typiquement italien obtenu à partir du petit lait chauffé,
re-cuit d'où ricotta).
Après-midi consacré à la visite de l'Ile Lipari.
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Le
baroque, omniprésent en Sicile, est l'aboutissement de l'uvre de
la congrégation des jésuites, la Compagnie de Jésus, fondée
par le Basque Ignace de Loyola en 1540. Conséquence de la Réforme,
l'Église catholique a vu ses lieux de culte désertés par
une masse de plus en plus nombreuse de pratiquants.
Elle
a un passé mythologique puisque Ulysse au cours de son errance débarque
sur l'île du roi Éole après avoir échappé au
Cyclope. Homère situe aussi sur l'île du roi Eole l'ouverture par
où s'échappent les vents. Pour certains philosophes Grecs comme
Aristote, les vents provenaient des cratères des volcans.
La Contre-réforme
fut une sorte de politique globale du genre campagne de marketing. Il s'agissait
de prendre le contre-pied du dépouillement prôné par les protestants.
Il fallait que dans ses lieux de culte, le fidèle soit comme dans un palais,
qu'il ait un aperçu du Paradis.
De l'architecture à la peinture
en passant par la musique et la sculpture, tout a dû être revu et
réinventé pour attirer à nouveau les fidèles et les
déserteurs de l'Église.
Suprême et incroyable coup de
pouce du destin, ou de Dieu: le séisme de 1669 et surtout celui de 1693
ont obligé les autorités à repenser entièrement l'urbanisme
des villes détruites; à l'est: de Noto à Raguse en passant
par Avola, Sicli, Modica, Victoria, etc., et à l'ouest: de Palerme à
Bagheria et Trapani.
Architectes, urbanistes, sculpteurs et peintres ne pouvaient
que renforcer le développement de ce nouveau style dans l'île.
Le
mouvement et la contorsion semblent être les éléments communs
à tous les artistes de cette époque; fini le beau statique, hiératique,
l'équilibre des formes; il faut plaire, attirer, étonner et non
reposer l'esprit; les pilastres deviennent colonnes et vont jusqu'à se
torsader; les vides se remplissent de statues de marbre en extase et de toiles
qui font l'éloge de saints et de martyrs; les façades ne connaissent
plus la ligne droite; tout devient jeux de perspective, présentation théâtrale
; le foisonnement du décor va jusqu'à l'extrême : angelots,
têtes de sarrasins, grotesques, lions et sirènes se multiplient à
tous les encorbellements et sur tous les encadrements; les balcons s'enflent tels
des jabots d'oies, les grilles des fenêtres deviennent ventrues. Toute surface
devient objet de sculptures
Elle
fut colonisée dès le VIes. av. J-C par les Grecs. Elle devint carthaginoise
puis romaine... En 839, elle fut envahie par les Arabes, ses églises détruites
et sa population déportée en esclavage. Au XIIe s., elle fut
reconquise par les Normands tandis qu'au XVIe s. elle fut pillée par
le cruel corsaire ottoman (d'origine albanaise) Ariadeno ou Arudg Barberousse.
De
1925 à 1940, Mussolini y fit détenir les opposants au fascisme.
C'est la plus grande des Iles Eoliennes avec 37,6 km². Elle culmine à 600 m. C'est aussi la plus peuplée avec environ 12000 habitants dont près de la moitié vivent au chef-lieu. Trop peuplée en fait car elle souffre du manque d'eau douce malgré l'aménagement traditionnel de citerne dans les habitations. Des bateaux-citernes doivent donc compléter son approvisionnement en eau potable.
Nous consacrons deux heures pour faire
un "tour" de l'île en bus. Nous allons encore tourner dans
le sens inverse des aiguilles.
Nous laissons à l'est l'avancée du cap de Monterossa
et le bourg de Canneto pour arriver en dessous du Monte Pelato (Montagne Pelée,
tout simplement), à niveau de Porticello, où des coulées
de pierre ponce hautes de 200 m donnent au paysage une coloration blanche.
Trois entreprises exploitaient le gisement et la dernière a mis la clef
sous la porte en 2006, face à la concurrence grecques. Nous pouvons à
loisir nous approvisionner dans les carrières. Attention à l'effet
abrasif de la poussière pour les yeux et les appareils photos. Ce gisement
explique la blancheur du sable de la plage située en contrebas, la Spiaggia
Bianca, alors que dans ces îles on est plutôt habitué aux
plages de sable noir.
On y trouve aussi des échantillons d'obsidienne
(issus de la coulée Rocche Rosse), roche noire vitreuse qui contraste
avec la blancheur de la pierre ponce. Ses gisements furent exploités aux
temps préhistoriques pour la fabrication de pointes de flèches que
l'on retrouvait dans une partie du bassin méditerranéen.
De
composition chimique similaire, ce qui les différencie, c'est leur façon
de se solidifier après une éruption.
Lobsidienne est une roche volcanique vitreuse et riche en silice. C'est un matériau de coulée. De couleur foncée, souvent noire, elle est issue d'une lave acide (type rhyolite). La vitrification en masse est due à un refroidissement rapide de la lave qui n'a pas pu cristalliser. C'est une roche dure utilisée pour la fabrication de tranchant pour les armes et les outils au cours de la Préhistoire
Les ponces ou pierres ponces sont des roches volcaniques très poreuses et d'une densité faible, fréquemment inférieure à 1, ce qui leur permet de pouvoir flotter à la surface de l'eau. Elle est considérée comme un verre car elle n'a pas de structure cristalline. La lave projetée en l'air se refroidit très vite et la chute de pression entraîne un dégazage qui forme des bulles, d'où la porosité et la faible densité.
Nous poursuivons par la petite station
balnéaire d'Acquacalda face à l'île de Salina sur laquelle
nous avons une autre vue depuis le promontoire de Puntazzea.
Du promontoire
de Quattropani, vue panoramique, face à l'île de Salina, mais
d'où l'on aperçoit à contre-jour les autres îles occidentales
de l'archipel, Filicudi et Alicudi.
SALINA
Salina
est lune des sept îles habitées qui composent larchipel
des îles Éoliennes. C'est la plus haute mais ses volcans sont les
mieux endormis. Avec une superficie de 27 km², c'est la deuxième
île de larchipel tant par sa superficie que par sa population. Divisée
en trois communes, elle a une population totale de 2 300 habitants. Formée
par six anciens volcans, elle possède les reliefs les plus élevés
de larchipel. le mont Fossa delle Felci qui culmine à 961 m
daltitude et le mont Monte dei Porri à 860 m qui ont
conservé la typique forme conique. Leur ascension ne présente pas
de difficulté.
De ces deux volcans éteints dérive lancien
nom grec de lîle Didyme qui signifie jumeaux. Le nom actuel, en revanche,
dérive dun petit lac dont on extrayait le sel.
L'île est
complètement couverte de végétation. On y produit un vin
de dessert, ainsi que des câpres.
Nous poursuivons par le panorama sur la pointe percée (Punta Perciata) du nord de Lipari et sur l'île de Vulvano depuis le bien nommé Belvédère de Quattrocchi, c'est-à-dire "Quatre Yeux" (!).
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Vue sur Vulcano depuis l'île de Lipari
Dans
de petits enclos, on peut voir quelques pieds de vigne et des câpriers.
Notre guide nous précise que c'est le bouton floral que l'on appelle câpre,
utilisé comme condiment. Souvent confit dans du vinaigre (voire dans l'huile
d'olive), en Sicile on le conserve dans le sel. Ses fruits de forme oblongue,
les câprons (cucunci dans l'appellation locale) conservés
selon les mêmes procédés, sont consommés comme les
olives en apéritif, munis de leur queue. Les fleurs sont utilisées
en tisane laxative et apéritive.
Quant aux figuiers de Barbarie, outre
son fruit, on en consomme également la fleur en tisanes dépuratives.
Retour au chef-lieu de Lipari avec une fin d'après-midi libre que nous consacrons à la découverte de la petite ville.
Après un regard aux fouilles des thermes romains, juste à côté de notre hôtel Filadelfia, nous faisons un détour par le cimetière avec vue sur mer. C'est une sorte de Père Lachaise où l'on peut y voir de somptueuses sépultures et des chapelles privées, tandis que les morts plus modestes doivent se contenter de leur petite case.
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Cimetière marin de Lipari
Puis nous remontons le corso Vittorio Emanuele III dans la ville basse avant de grimper vers la citadelle du Castello, ancienne acropole grecque, renforcée au 16 e s. après l'incursion du pirate Barberousse. Coup d'oeil aux étals où l'on se laisserait prendre aux imitations de fruits en massepain (pâte d'amande mélangée à du blanc d'uf et du sucre et décorée).
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Lipari,
le Castello
Enfin,
nous arrivons sur la hauteur, où l'Hôtel de Ville a intégré
une ancienne église puis nous abordons une rampe qui monte à la
citadelle bâtie sur un promontoire de lave séparant et dominant les
deux baies.
La construction du château, remonte à des temps reculés, avec une tour grecque du IV-III siècle av. J-.C. encore intégrée aux fortifications, des tours médiévales du 13ème siècle et des murs denceinte d'époque espagnole du 16ème. Nous passons sous l'antique tour carrée, Torre di Gardia (IVes. av. J-C) puis c'est une première église, Santa Caterina.
Face
à la cathédrale, s'étendent les fouilles archéologiques
démarrées en 1950, révèlent une occupation qui remonte
à l'époque néolithique et va jusqu'à la présence
romaine. A côté et en arrière, de grandes bâtisses blanches
surmontées de coupoles, les églises de l'Immacolata (église
baroque devenue un musée où sont exposées sculptures et toiles
religieuses) et de l'Addolorata.
La
cathédrale normande
est évidemment l'édifice le plus imposant. La Cattedrale di San
Bartolomeo (St Barthélémy) remonte à 1084 mais elle
a largement été reconstruite après le pillage ottoman de
1544 et modifiée à diverses époques, jusqu'en 1861, avec
une façade en style baroque. Sur les cotés, les restes du cloître
d'une abbaye normande dont un côté a disparu avec la construction
de la cathédrale. Un accès direct à l'acropole depuis la
rue Garibaldi a été percé dans la muraille, face à
la cathédrale.
Quant au Musée Archéologique des Îles Éoliennes (que nous n'avons pas loisir de visiter), sur lacropole de Lipari, il est réparti au sein de plusieurs bâtiments de l'acropole. Cest lun des musées le plus intéressant dans labsolu et lun des plus importants de la Méditerranée. Il est le témoignage de plus de 5000 ans de civilisation de l'île et de l'archipel éolien.
En poursuivant plus avant, nous arrivons à l'église Santa Maria ou Madonna delle Grazie (début du XVIIIes.), entourée par le Parc archéologique planté de pins, agaves et eucalyptus et donnant sur la baie sud, la Marina Corta avec son église des Ames du Purgatoire. Des sarcophages dont certains remontant à l'époque grecque, sont exposés dans le parc (près d'un petit amphithéâtre moderne).