OLD et NEW DELHI :
New Delhi (1),
Old Delhi (2).

Agra

 

 

LES RELIGIONS en INDE, une affaire compliquée.

Elles sont présentées par ordre d'antériorité et non par importance. La diversité religieuse se passe sur un fond de tolérance malgré des épisodes de violences interreligieuses (hindous/musulmans, hindous/sikhs et à un moindre degré hindous/chrétiens).

L'HINDOUISME

Cette religion introduite par les Aryens est pratiquée par 80% de la population et remonte au XVe s. avant J-C. Les écrits concernant cette période relatent de manière symbolique des faits historiques. Rédigés en sanskrit, il s'agit de longs écrits poétiques, les Védas: le Ramayana (48000 vers), plus philosophique que religieux, le Mahabharata (200000 vers, sorte d'Iliade indienne) influencés des Upanishad. Ce n'est pas une religion révélée mais le résultat d'une tradition qui n'a été écrite qu'entre 800 et 300 avant J-C.

Le panthéon hindouiste est très fourni et principalement constitué de divinités mâles.

Parmi les divinités originelles :
- INDRA, roi-dieu guerrier et agraire, dieu du temps qu'il fait
- AGNI, dieu du feu (terme repris par le latin ignis et que l'on retrouve dans le mot ignifuger)
- SOMA, le fluide naturel (pensez à notre adjectif psychosomatique tellement galvaudé !)
- …

Entre le VIe et le IIe s. avant J-C, est apparue la triade divine (trimûrtî) plus puissante et plus proche de l'humanité
- BRAHMA, créateur de l'univers
- VISHNU, conservateur dont il faut citer deux incarnations humaines

o KRISHNA, dieu enfant très populaire dont la ''bible'' est le Mahabharata (avec le long poème de la Bhagavad) datant du début de l'ère chrétienne.
o RAMA, héros aux amours légendaires évoquées dans le Ramayana (même époque que le texte précédent).

- SHIVA, destructeur et régénérateur

Ces dieux ont évidemment eu des enfants tels que GANESH, le dieu à tête d'éléphant, fils de SHIVA dont un avatar, au sens religieux du terme (métamorphose humaine d'une divinité) est Kali, la déesse noir de la mort et de PARVATI. Citons et HANUMAN, le dieu singe et GARUDA, le dieu oiseau, qui selon la légende aidèrent Rama à ramener dans le nord de l'Inde son épouse Sita où le dieu Ravana la séquestrait au Sri Lanka.

Déjà marqué par les divers clivages sociaux et identitaires (âge, sexe, caste, région, langue, situation matrimoniale et familiale), chaque hindou a une totale liberté de choix de pratiques et de dévotions dans ce panthéon protéiforme.


Les diverses pratiques de l'hindouisme comportent quelques notions essentielles guidant la vie des êtres humains :
- l'ordre du monde, le dharma,
- le cycle des réincarnations, le samsara,
- le devoir individuel (agir justement), le karma,
- et l'espoir d'atteindre l'état de béatitude absolue obtenu par l'extinction des trois passions (désir, haine et erreur) délivrant l'être humain du cycle des naissances, le moksha amenant au nirvana.

Les hindouistes, tout comme les bouddhistes à leur suite, croient en la réincarnation. Celle-ci dépend de l'accumulation de bons et de mauvais karma dans ses différentes vies. Le but ultime est d'échapper au cycle des réincarnations grâce à l'ascèse (dépassement de soi et des vanités terrestres par l'austérité et les privations volontaires) qui permet d'atteindre le Nirvana (la paix éternelle) ou état de béatitude absolue obtenu par l'extinction des trois passions (désir, haine et erreur).

L'hindouisme étant issu du brahmanisme, son architecture sacrée est très codifiée. Le temple est une représentation du cosmos au centre duquel réside la divinité et les étages représentent la superposition des cieux et la tour (shikhara) les surmontant, l'axe de l'Univers.
Les temples indo-khmers en sont une bonne illustration même si certains furent reconvertis au culte bouddhique ultérieurement. D'ailleurs le bouddhisme emprunte également la forme générale de la tour
shikhara par la forme du stupa, le reliquaire, symbole cosmique et support de la méditation (traduit sous la forme de pagode en Extrême-Orient)….



Les vaches sacrées méritent quelques propos. Depuis les temps védiques, la vache est l'animal auquel on accorde le plus d'importance. Les brahmanes offrent son beurre fondu aux divinités et tous les produits de cet animal providentiel étaient utilisés : lait, lait caillé, beurre, bouse (chauffage) et même urine (en médecine) ! S'occuper de vaches était un acte de dévotion et l'animal a fini par être considéré comme une personnification des dieux. Tôt le matin, à l'ouverture des portes des temples, on vient présenter une vache au dieu qui y est vénéré.



Les sadhu ou sanyasin sont des ''renonçants'' qui ont trouvé la sagesse dans l'ascèse, libres, errant sur les routes et faisant de temps à autre étape dans des ashrams lors de la mousson. Ainsi vivent ils dans l'attente de leur délivrance du monde. Ils expriment leur détachement de ce monde par la cendre dont ils se couvent le corps, ce corps qui se consume à petit feu et qui exceptionnellement ne sera porté au bûcher mais enterré à leur mort.

Guru : maître à penser dans l'hindouisme aidant à franchir les différents degrés vers la sagesse. Le yoga est l'un des moyens d'arriver à une totale maîtrise du corps permettant un détachement des biens matériels et des passions. Les yogis ont leur correspondance dans les fakirs musulmans qui sont plutôt des magiciens.

Sutra : texte qui sert de précepte et qui peut se trouver sous forme d'aphorismes dans les doctrines religieuses ou philosophiques de l'Inde.

Mantra (''instrument de pensée'' en sanskrit): expression sacrée (à usage spirituel ou magique) du brahmanisme et repris par le bouddhisme. Les fidèles s'y adonnant croient au pouvoir des paroles rituelles.
Mandala (''cercle'' en sanskrit): figure géométrique souvent limitée par des cercles concentriques (surtout au Tibet) dessinée sur le sol ou peinte sur toile symbolisant l'univers et servant de support à la méditation dans le tantrisme hindou et bouddhiste.
Il en existe aussi sous forme de sculptures ou d'objets plus ou moins sophistiqués ou imposants, de la petite pyramide en pâte de riz au grand sanctuaire, en passant par des objets de bronze doré.


L'ISLAM


Cette religion arrive en Inde avec les conquêtes des régions situées au nord du pays par des envahisseurs afghans au XIe et XIIe s. puis turcs au XIIIe s. Au XIVe s. ce sont toujours des musulmans qui s'imposent mais cette fois il s'agit des Moghols autrement dit des Mongols descendants de Gengis Khan, avec le célèbre Tamerlan qui s'empare de Delhi de manière très violente en 1398. Ses successeurs qui feront souche sur place vont s'attacher à étendre leur influence en soumettant les princes rebelles à leur nouvel empire tout en encourageant les arts et le commerce à la faveur d'une tolérance religieuse.
Outre certaines conversions forcées, son succès tient à ce qu'il a permis à certains Indiens d'échapper au système des castes.

La partition de l'Inde entre le Pakistan et l'Inde effectuée en fonction de critères religieux lors de l'indépendance en 1947 conduit à l'exode de plus de 14 millions de personnes (6 millions de Sikhs et Hindous d'une part et 8 millions de Musulmans d'autre part) dont un million périra en cours de route. Malgré ces transferts, il reste une forte minorité musulmane en Inde avec 14% de la population. L'Islam est la seconde religion pratiquée en Inde.
A côté de l'islam sunnite (90%), il existe des communautés shiites (dont la secte ismaélienne fut rendue célèbre par son chef probritannique l'Agha Khan).

On ne peut trouver religions plus opposées que l'hindouisme et l'islam sur plusieurs plans. Sur le fond, concernant les dogmes, comment concilier le polythéisme hindou et le monothéisme musulman? Sur la forme, concernant  les rites, l'écart est considérable entre la profusion des idoles vénérées par les hindous et l'aniconisme et  l'iconoclastie musulmane.


LE BOUDDHISME mérite une mention particulière.

Siddharta Gautama, devenu Bouddha naquit au VIe s. avant J-C au nord de l'Inde dans une famille de la caste guerrière et ses disciples ont développé doctrine jusqu'au Ve s. après J - C., traversant des périodes de schismes alternant avec des conciles.
Deux siècles plus tard sa doctrine fut adoptée comme religion d'Etat par l'empereur Ashoka qui envoya des missionnaires indiens dans les pays voisins.
Paradoxalement, cette religion avait pratiquement disparu en Inde dès le Xe s.


Le bouddhisme reprend des notions de l'hindouisme : l'ordre du monde (le dharma), le cycle des réincarnations (le samsara), le devoir individuel d'agir justement (le karma) qu'il rend plus exigeant et l'espoir d'atteindre l'état de béatitude libérée du cycle des naissances (le nirvana). Mais il ne prône pas l'adoration de divinités ni ne se réfère à un clergé (Bouddha s'opposait au parasitisme et à la domination exercée par les brahmanes sur le peuple) mais il préconise l'observance rigoureuse de règles morales et la pratique de diverses méthodes psychiques. Ill peut être plus perçu comme une philosophie que comme une religion. A noter que le bouddhisme rejette la notion de castes en considérant tous les êtres humains avec le même degré de respect.

La doctrine la plus proche de celle des origines, le bouddhisme rigoriste Hinâyana dite du ''Petit Véhicule'' s'est répandue en Asie du sud-est à partir de Ceylan tandis que les réformes entreprises dès le IVe s. av. J-C donnèrent naissance en l'an 148 (après J-C) à un bouddhisme plus compassionnel, le Mahayana dit du "Grand Véhicule" tandis qu'apparaissaient les premières représentation du Bouddha. C'est ce courant qui se répandit dans le monde sinisé (Chine, Japon, Corée, Vietnam) et qui paradoxalement ne compte plus que peu d'adeptes en Inde, moins de 1% ! localisés dans les régions montagneuses du nord du pays.


LE JAINISME

Sa création est contemporaine de celle du Bouddhisme fut fondé au VIe s. avant J-C par Mahavira, appelé aussi Jina qui, comme le Bouddha, parcourut la vallée du Gange.
Comme les Bouddhistes, les Jaïns renient l'origine divine et l'autorité des Veda et vénèrent certains saints, les tirthankaras (''passeurs de gué''), prêcheurs de la doctrine et plus modèles que dieux. Mais comme les Hindous, ils admettent l'institution de castes.

Les deux sectes principales du jaïnisme trouvent leur origine dans des évènements qui se sont produits environ 200 ans après la mort de Mahâvîra. Le schisme se produisit lorsque les chefs spirituels quittèrent le nord de l'Inde le nord de l'Inde pour fuir une famine en gagnant le sud du pays. Pendant cette absence du chef spirituel, les Jains du nord renoncèrent à la nudité, l'une des règles du jainisme originel.
Autre trait caractéristique des jains, le respect absolu de la vie fait que les jains les plus orthodoxes sont plus que végétaliens, en refusant la consommation de racines (pommes de terre, carottes...) car les cueillir, c'est tuer la plante.


Les jains accompagnent la recherche du salut spirituel d'un respect absolu de toute vie d'où leur alimentation végétarienne et même végétalienne. En pratiquant la doctrine de la non-violence, ils portent le respect de la vie animale à ses plus extrêmes limites ; dans certaines sectes, ils portent un tissu devant la bouche pour éviter que les insectes n'y pénètrent et une brosse pour nettoyer l'endroit où ils s'assoient, pour ne pas déranger ou écraser toute créature vivante.

A l'austérité ascétique de leur vie s'oppose la luxuriance de leurs édifices religieux. Ne représentant que 0,5% de la population, ils sont surtout présents dans l'ouest de l'Inde (Rajasthan et Gujurat). Avec seulement 4 millions de croyants, le jaïnisme est la plus petite des 10 religions principales du monde, mais en Inde, les jaïns sont surreprésentés dans les secteurs économique et politique.
Gandhi est un hindou mais né dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie. Il a été profondément influencé par la façon de vivre jaïne, paisible et respectueuse de la vie, et il en a fait une partie intégrante de sa propre philosophie. Son premier maître spirituel (Gurû) a été un ascète jaïn, Shrimad Rajchandra.


LE PARSISME

Il fut introduit au VIIe s. par des populations venant de Perse et fuyant les invasions arabes.
Leur croyance fondée par Zoroastre remonte au VIe s. avant J-C et repose sur l'antique culte de la lumière et du feu sacré Ahura Mazda. Ils respectent la pureté des éléments naturels tel le feu. C'est pourquoi, ils n'incinèrent pas leurs morts mais les laissent dévorer par les vautours. Cette communauté très fermée ne s'allie pas aux autres et leurs lieux de culte ne sont accessibles qu'à leurs fidèles.

Bien que très peu nombreux (200000 environ), les Parsis comptent des familles très influentes (les Tata par exemple).
 

LE SIKHISME

C'est une religion syncrétique apparue au début du XVe s. (vers 1520). Son fondateur, Nanak a voulu faire une synthèse de l'hindouisme et de l'islam. Monothéiste, la religion sikhe est hostile au culte des idoles et au système des castes mais intègre les notons de karma et de samsara..
C'est le quatrième courant religieux par son importance en touchant 2% de la population. Cette religion est très présente au Punjab (Etat au nord du Rajasthan). La majeure partie de cette communauté martiale est rattachée à la varna (caste) des Khsatrya (guerriers ou nobles).

Les Sikhs forment une communauté forte et riche qui compte beaucoup d'émigrés à travers le monde (mouvements qui se sont produits au XIXe s. lors d la conquête britannique). L'idéologie sikh a connu une évolution chaotique depuis son origine, ballottée entre tendances spiritualiste et expression communautariste (ordre militaire des khalsa apparu en 1699 avec Govind Singh) exprimée par 5 signes extérieurs dans leur tenue, outre le port de leur turban, les "5 K" (Kirpa, port du sabre court, Kesh les cheveux jamais coupés, Kara, port d'un bracelet d'acier, Kaccha, port d'un caleçon long et Kanga, utilisation d'un peigne retenant les cheveux). A partir de cette époque, les hommes ajoutèrent à leur nom le titre de Singh , c'est-à-dire ''lion''.

Les réformes engagées au début du XXe s. conduisirent de plus en plus le sikhisme à s'écarter de l'hindouisme à tel point que lors de la partition en 1947, les Sikhs faisaient cause commune avec les Musulmans contre les Hindous et avaient eu le projet d'avoir un Etat indépendant. En fait, ils sont restés dans la fédération indienne au sein de l'Etat du Penjab (au nord du Rajasthan) crée postérieurement, en 1966 mais qui ne satisfait toujours pas un courant indépendantiste (cf. plus loin assassinat d'Indira).

En gage de reconnaissance à ces belliqueux concitoyens, la charge de la garde du Premier Ministre est confiée à des troupes Sikhs mais cela ne va pas sans risque puisque Indira Gandhi fut assassinée par deux membres de sa garde en octobre 1984 à la suite de la répression exercée à l'encontre d'insurgés indépendantistes sikhs. Pourtant Indira Gandhi avait appuyé Zail Singh devenu le premier sikh chef de l'État en 1982. L'actuel Premier Ministre, Manmohan Singh (depuis 2004), est également un Sikh.

LE CHRISTIANISME

C'est le troisième courant religieux avec 2,5% de la population. Il est apparu à la faveur de la colonisation (principalement britannique) qui a fait suite à l'effondrement de l'empire moghol.

Les puissances européennes (Portugal, Angleterre, Hollande et France) possédaient des comptoirs sur les côtes depuis le début du XVe s. Les Britanniques s'imposent à partir de la fin du XVIIIe s. au travers de leur Compagnie des Indes Orientales qui d'instrument de domination commerciale devient peu à peu un outil de domination politique jusqu'à ce que, hormis quelques comptoirs étrangers, l'Inde fasse partie intégrante de l'Empire Britannique. Dans la foulée des marchands et des soldats, l'Occident a évidemment amené ici ses missionnaires…
Les reliques de St François-Xavier, évangélisateur de l'Orient et mort en Chine en 1552, sont d'ailleurs conservée ici en Inde, à Goa.

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Nous avons quelque 200 km à parcourir pour arriver à Delhi, notre dernière étape, mais nous n'aurons pas droit à l'arrêt photo au tombeau d'Akbar à SIKANDARA (ou Sikandar) à 10 km au nord-ouest d'Agra.

Le colossal tombeau de l'empereur Akbar repose au centre d'un grand jardin. L'Empereur en entreprit la construction mais son fils Jahangir dut l'achever et en profita pour modifier les plans originaux d'où l'impression de désordre dans les lignes architecturales. Quatre portes de grès rouges donnent accès au complexe funéraire: l'une est musulmane, l'autre est hindoue, la troisième chrétienne et la dernière un produit personnel d'Akbar.
Il permet d'étudier l'évolution progressive des bonnes architecturales qui devait aboutir au Taj Mahal.

Nous aurons tout loisir d'apprécier le spectacle de la vie quotidienne sur et aux abords de l'autoroute: triporteurs, tuk-tuks aux chromes rutilants mais surchargés, dromadaires et petits chevaux attelés à toutes sortes de carrioles, tracteurs de marques diverses plus ou moins déglingués et surchargés au point que l'on en a vu deux dont le chargement de sacs (d'orge?) s'était renversé, camions aux toits occupés par des passagers, raffinerie de pétrole...

Parlons un peu du dieu de l'amour et de la séduction Krishna (ancienne divinité aborigène et aussi huitième avatar de Vishnou) car après 60 km nous traversons laborieusement la ville de Mathura (500 000 habitants), selon la tradition, lieu de naissance de la divinité.

Après avoir été un centre de culture bouddhique à l'époque d'Ashoka, c'est devenu l'une des sept villes sacrées de l'hindouisme bien qu'elle fut pillée à cinq reprises et notamment par l'intolérant empereur moghol (donc musulman) Aurangzeb qui détruisit le sanctuaire dédié à Krishna et le remplaça par une mosquée. Un nouveau temple fut construit par la suite sur les berges de la rivière sacrée Yamuna.


 

Le temple que nous aurons tout loisir d'apercevoir en raison de l'embouteillage dans lequel nous sommes coincés est le temple Jaigurudeo d'un gourou très connu qui compterait plus de 10 millions d'adeptes.

Edifice très kitsch avec quantité de coupoles blanches en forme de bulbe.
Pendant cette semaine, il s'y déroule justement un pèlerinage très fréquenté par les basses castes comme on peut le vérifier par les moyens de transports utilisés (tracteurs et camions parfois délabrés, bus hors d'âge).

Il nous reste encore 140 km pour atteindre Delhi.

Spectacle mouvant tout au long du trajet: statue bleue Krishna, moissonneuses-batteuses modernes circulant sur la route, tas de sacs de céréales stockés en plein air, gigantesque troupeau de zébus...

 


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DELHI (15 000 000 habitants): New Delhi

C'est enfin la banlieue sud de Delhi mais il faudra une heure et demie pour pénétrer au centre ville.

 

Des travaux gigantesques de constructions de voies aériennes pour le métro, des lycéens qui retournent en classe, d'autres jeunes qui curent les égouts, un autre qui vend des gants ! (he, oui les indiens ont froid en cette saison où il ne fait que 25°).

En entrant davantage dans la ville, on voit parmi le flot de tuk-tuks bicolores, jaunes et verts, se faufiler des bus modernes utilisant le gaz afin de limiter la pollution.


Delhi fut l'ancienne capitale rajpoute du clan Tomara dès 1060 et devint la capitale de la partie musulmane de l'Inde en 1206 lorsque Qutb-ud-din, ancien lieutenant turc du souverain irano-afghan Mu'izz al-Din, fonde la dynastie de Mameluk (''les Esclaves'') et y établit un sultanat. Au moins huit cités se sont succédées en ces lieux.
Le sultanat prit fin en 1526 et la ville devint la capitale des empereurs moghols à partir du cinquième souverain, Shah
Jahân qui quitta Agra en 1648.
En 1911, les Britanniques créèrent à quelques kilomètres plus au sud, la nouvelle Delhi et en firent la nouvelle capitale de leur gouvernement indien en abandonnant Calcutta.

On ne l'imaginerait pas en la visitant ainsi, New Delhi est une ville dangereuse particulièrement la nuit, puisque l'on y enregistre près du tiers des viols commis dans le pays. C'est la rançon de l'irruption de nouvelles mœurs et perversions criminogènes dans les grandes villes.

Délicieux déjeuner de spécialité de poulet Tandoori (barbecue) dans un petit restaurant Lazeez Affaire où nous voisinons avec une tablée de huit indiennes opulentes et néanmoins sikhs.

Quand nous sortons du restaurant il est déjà 15h et nous n'avons encore rien vu de la ville. Cela augure mal de la suite!

Toutes les époques se côtoient à Delhi, en un mélange qui confère à cette ville une personnalité sans cesse surprenante.


Nous commençons par un tour dans New Delhi avec le quartier du gouvernement: Palais Présidentiel (Rashtrapati Bhawan) et ses ministères, datant de l'époque coloniale Britannique, gigantesque bâtiment circulaire du Parlement.
On peut observer le peu d'ardeur des fonctionnaires allongés sur les gazons généreusement entretenus (leur horaire de travail est normalement de 10h à 17h). Pigeons, corbeau et écureuil se disputent des graines qui leur ont été offertes tandis que dans le ciel tournoient des rapaces à l'affût de déchets de viande rejetés par les musulmans ou les intouchables...

Nous nous rendons à un kilomètre et demi de là, à l'autre extrémité d'un mail de verdure (Raj Path) pour faire le tour à pied de l'arc de triomphe, l'India Gate. Il commémore les quelque 100 000 soldats indiens enrôlés dans les forces britanniques et tombés sur nos champs de bataille lors de la guerre 1914-18.


DELHI - India Gate

 

Encore 2 km pour nous rendre cette fois au Tombeau-mausolée d'Humayun, second empereur moghol, décédé en 1556. Il fut édifié en 1565 (ou 1570 ?) par sa veuve, la Begum Biga, sous le règne de leur fils, l'Empereur Akbar.
Nous le visiterons en une demi heure...

Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1993 .


DELHI - tombeau d'Humayun


Ce mausolée de grès rose d'inspiration persane, inaugure la série des tombes-jardins monumentales construites pendant la période moghole et inspirera largement l'architecte du Taj Mahal, un siècle plus tard.
En fait le site est une nécropole de la dynastie moghole qui abrite environ 150 tombes.
D'ailleurs en y pénétrant on passe près du tombeau octogonal de marbre blanc du notable Isa Khan Niyazi (1548).


 

L'élégant tombeau d'Humayun mêle grès rouge et marbre et par la perfection de ses proportions rappelle le Taj Mahal avec son dôme entouré de quatre chhatris et ses arcs en carène, si l'on fait l'effort de planter quatre minarets aux angles de sa terrasse.

Il renferme plusieurs sépultures annexes dont celle de trois jeunes princes assassinés par les Anglais au tout début du siècle dernier. Les salles sont éclairées par une lumière tamisée provenant des jalis (moucharabiehs de pierre).

Dans le parc, de la terrasse on aperçoit les mausolées Nila Gumbad et Nai-ka-Gumbad dont l'un est couvert de faïence bleue.


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DELHI : Old Delhi

Nous nous dirigeons maintenant vers le nord de la ville, vers Old Delhi, en empruntant la voie périphérique est (Mahatma Gandhi Marg) qui nous amène à contourner le Fort Rouge que nous apercevons de temps à autres (il est beaucoup plus dégradé que celui d'Âgrâ). Nous ne nous y arrêterons pas...

Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007 .

Le Fort Rouge (Lal Quila) fut construit par Shah Jahan au XVIIe s. (1648) sur les rives de la Yamuna. La citadelle s'étend sur plus de 2 km, à l'est de la ville. On y trouve l'esplanade des audiences, le palais aux joyaux, le palais des couleurs, le palais privé…
La porte de Lahore conduit à la rue marchande au bazar de Chatta Chowk.

 

 

Après avoir contourné le fort, nous redescendons vers le centre en passant près de la mosquée Jama Masjid, la plus grande mosquée du sous-continent indien (25 000 personnes peuvent y être accueillies) avec deux minarets de 40 m de haut et ses trois coupoles outrepassées blanches.

Elle fut érigée sur ordre de Shâh Jahân.


Malgré la promesse que Dilip nous avait faite à Pushkar, encore une visite que nous ne ferons pas car une fois de plus "Ce n'est pas commode".
Evidemment car il est tard et c'est l'heure de la prière. Pour la faire, il aurait fallu intervertir avec l'arrêt à l'India Gate!

 

La nuit est pratiquement tombée lorsque nous allons visiter le Raj Ghat, monument érigé à l'emplacement de la crémation du Mahatma Gandhi après son assassinat le 30 janvier 1948.
Site particulier par un dépouillement tout gandhien et par le bruyant voisinage d'une usine dont la cheminée crache des fumées bien suspectes.

 

Un couple de collègues nous quittent pour une extension de circuit vers Bénarès et le Népal et ils en profitent pour nous faire leurs adieux et remercier malicieusement Dilip pour ses commentaires qui ont parcimonieusement émaillé notre circuit...

 

Il est 19h lorsque nous rendons dans un restaurant, une sorte de cafeteria impersonnelle, avec un minable spectacle sur fond de musique mal enregistrée.


Aux environs de 21h, transfert à l'aéroport puis décollage à destination de Nantes avec, pour nous, correspondance à Paris.


Shekhawati

RAJASTHAN


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