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Nous avons quelque 200 km à parcourir pour arriver à Delhi,
notre dernière étape, mais nous n'aurons pas
droit à l'arrêt photo au tombeau d'Akbar à SIKANDARA
(ou Sikandar) à 10 km au nord-ouest d'Agra.
Le colossal tombeau
de l'empereur Akbar repose au centre d'un grand jardin. L'Empereur en entreprit
la construction mais son fils Jahangir dut l'achever et en profita pour modifier
les plans originaux d'où l'impression de désordre dans les lignes
architecturales. Quatre portes de grès rouges donnent accès au complexe
funéraire: l'une est musulmane, l'autre est hindoue, la troisième
chrétienne et la dernière un produit personnel d'Akbar.
Il permet
d'étudier l'évolution progressive des bonnes architecturales qui
devait aboutir au Taj Mahal.
Nous aurons tout loisir d'apprécier le spectacle de la vie quotidienne sur et aux abords de l'autoroute: triporteurs, tuk-tuks aux chromes rutilants mais surchargés, dromadaires et petits chevaux attelés à toutes sortes de carrioles, tracteurs de marques diverses plus ou moins déglingués et surchargés au point que l'on en a vu deux dont le chargement de sacs (d'orge?) s'était renversé, camions aux toits occupés par des passagers, raffinerie de pétrole...
Parlons un peu du dieu
de l'amour et de la séduction Krishna (ancienne divinité
aborigène et aussi huitième avatar de Vishnou) car après
60 km nous traversons laborieusement la ville de Mathura (500 000
habitants), selon la tradition, lieu de naissance de la divinité.
Après
avoir été un centre de culture bouddhique à l'époque
d'Ashoka, c'est devenu l'une des sept villes sacrées de l'hindouisme bien
qu'elle fut pillée à cinq reprises et notamment par l'intolérant
empereur moghol (donc musulman) Aurangzeb qui détruisit le sanctuaire dédié
à Krishna et le remplaça par une mosquée. Un nouveau temple
fut construit par la suite sur les berges de la rivière sacrée Yamuna.
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Le temple que nous aurons tout loisir d'apercevoir en raison de l'embouteillage dans lequel nous sommes coincés est le temple Jaigurudeo d'un gourou très connu qui compterait plus de 10 millions d'adeptes.
Edifice
très kitsch avec quantité de coupoles blanches en forme de bulbe.
Pendant
cette semaine, il s'y déroule justement un pèlerinage très
fréquenté par les basses castes comme on peut le vérifier
par les moyens de transports utilisés (tracteurs et camions parfois délabrés,
bus hors d'âge).
Il nous reste encore 140 km pour atteindre Delhi.
Spectacle mouvant tout au long du trajet: statue bleue Krishna, moissonneuses-batteuses modernes circulant sur la route, tas de sacs de céréales stockés en plein air, gigantesque troupeau de zébus...
DELHI (15 000 000 habitants): New Delhi
C'est enfin la banlieue sud de Delhi mais il faudra une heure et demie pour pénétrer au centre ville.
Des
travaux gigantesques de constructions de voies aériennes pour le métro,
des lycéens qui retournent en classe, d'autres jeunes qui curent les égouts,
un autre qui vend des gants ! (he, oui les indiens ont froid en cette saison
où il ne fait que 25°).
En entrant davantage dans la ville,
on voit parmi le flot de tuk-tuks bicolores, jaunes et verts, se faufiler des
bus modernes utilisant le gaz afin de limiter la pollution.
Delhi
fut l'ancienne capitale rajpoute du clan Tomara dès 1060 et devint la capitale
de la partie musulmane de l'Inde en 1206 lorsque Qutb-ud-din, ancien lieutenant
turc du souverain irano-afghan Mu'izz al-Din, fonde la dynastie de Mameluk (''les
Esclaves'') et y établit un sultanat. Au moins huit cités se sont
succédées en ces lieux.
Le sultanat prit fin en 1526 et la ville
devint la capitale des empereurs moghols à partir du cinquième souverain,
Shah Jahân qui quitta Agra en 1648.
En 1911, les Britanniques créèrent
à quelques kilomètres plus au sud, la nouvelle Delhi et en firent
la nouvelle capitale de leur gouvernement indien en abandonnant Calcutta.
On
ne l'imaginerait pas en la visitant ainsi, New Delhi est une ville dangereuse
particulièrement la nuit, puisque l'on y enregistre près du tiers
des viols commis dans le pays. C'est la rançon de l'irruption de nouvelles
murs et perversions criminogènes dans les grandes villes.
Délicieux déjeuner
de spécialité de poulet Tandoori
(barbecue) dans un petit restaurant Lazeez Affaire où nous
voisinons avec une tablée de huit indiennes opulentes et néanmoins
sikhs.
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Quand nous sortons du restaurant il est déjà 15h et nous n'avons encore rien vu de la ville. Cela augure mal de la suite!
Toutes les époques se côtoient à Delhi, en un mélange qui confère à cette ville une personnalité sans cesse surprenante.
Nous
commençons par un tour dans New Delhi avec le quartier du gouvernement:
Palais Présidentiel (Rashtrapati
Bhawan) et ses ministères, datant de l'époque coloniale Britannique,
gigantesque bâtiment circulaire du Parlement.
On peut observer le peu
d'ardeur des fonctionnaires allongés sur les gazons généreusement
entretenus (leur horaire de travail est normalement de 10h à 17h). Pigeons,
corbeau et écureuil se disputent des graines qui leur ont été
offertes tandis que dans le ciel tournoient des rapaces à l'affût
de déchets de viande rejetés par les musulmans ou les intouchables...
Nous nous rendons à un kilomètre et demi de là, à l'autre extrémité d'un mail de verdure (Raj Path) pour faire le tour à pied de l'arc de triomphe, l'India Gate. Il commémore les quelque 100 000 soldats indiens enrôlés dans les forces britanniques et tombés sur nos champs de bataille lors de la guerre 1914-18.
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Encore
2 km pour nous rendre cette fois au Tombeau-mausolée d'Humayun,
second empereur moghol, décédé en 1556. Il fut édifié
en 1565 (ou 1570 ?) par sa veuve, la Begum Biga, sous le règne de leur
fils, l'Empereur Akbar.
Nous le visiterons
en une demi heure...
Le
site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1993
.
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Ce
mausolée de grès rose d'inspiration persane, inaugure la série
des tombes-jardins monumentales construites pendant la période moghole
et inspirera largement l'architecte du Taj Mahal, un siècle plus tard.
En
fait le site est une nécropole de la dynastie moghole qui abrite environ
150 tombes.
D'ailleurs en y pénétrant on passe près du
tombeau octogonal de marbre blanc du notable Isa Khan Niyazi (1548).
L'élégant
tombeau d'Humayun mêle grès rouge et marbre et par la perfection
de ses proportions rappelle le Taj Mahal avec son dôme entouré de
quatre chhatris et ses arcs en carène, si l'on fait l'effort de planter
quatre minarets aux angles de sa terrasse.
Il renferme plusieurs sépultures
annexes dont celle de trois jeunes princes assassinés par les Anglais au
tout début du siècle dernier. Les salles sont éclairées
par une lumière tamisée provenant des jalis (moucharabiehs de pierre).
Dans le parc, de la terrasse on aperçoit les mausolées Nila Gumbad et Nai-ka-Gumbad dont l'un est couvert de faïence bleue.
Nous nous dirigeons
maintenant vers le nord de la ville, vers Old Delhi, en empruntant la voie périphérique
est (Mahatma Gandhi Marg) qui nous amène à contourner le Fort
Rouge que nous apercevons de temps à autres (il est beaucoup plus dégradé
que celui d'Âgrâ). Nous ne nous y arrêterons pas...
Le
site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007 .
Le
Fort Rouge (Lal Quila) fut construit par Shah Jahan au XVIIe s. (1648) sur
les rives de la Yamuna. La citadelle s'étend sur plus de 2 km, à
l'est de la ville. On y trouve l'esplanade des audiences, le palais aux joyaux,
le palais des couleurs, le palais privé
La porte de Lahore conduit
à la rue marchande au bazar de Chatta Chowk.
Après avoir contourné le fort, nous redescendons vers le centre en passant près de la mosquée Jama Masjid, la plus grande mosquée du sous-continent indien (25 000 personnes peuvent y être accueillies) avec deux minarets de 40 m de haut et ses trois coupoles outrepassées blanches.
Elle fut érigée sur ordre de Shâh Jahân.
Malgré
la promesse que Dilip nous avait faite à Pushkar, encore une visite que
nous ne ferons pas car une fois de plus "Ce n'est pas commode".
Evidemment car il est tard et c'est l'heure de la prière. Pour la faire,
il aurait fallu intervertir avec l'arrêt à l'India Gate!
La
nuit est pratiquement tombée lorsque nous allons visiter le Raj
Ghat, monument érigé
à l'emplacement de la crémation du Mahatma Gandhi après
son assassinat le 30 janvier 1948.
Site particulier par un dépouillement
tout gandhien et par le bruyant voisinage d'une usine dont la cheminée
crache des fumées bien suspectes.
Un couple de collègues nous quittent pour une extension de circuit vers Bénarès et le Népal et ils en profitent pour nous faire leurs adieux et remercier malicieusement Dilip pour ses commentaires qui ont parcimonieusement émaillé notre circuit...
Il est 19h lorsque nous rendons
dans un restaurant, une sorte de cafeteria impersonnelle,
avec un minable spectacle sur fond de musique mal enregistrée.
Aux environs de 21h, transfert à l'aéroport puis décollage
à destination de Nantes avec, pour nous, correspondance à Paris.
POUR CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, ILS POURRAIENT ALLER VISITER