Le Fort d'Amber (* )

Pushkar    Jaipur

 

Le drapeau indien Triranga (tricolore)...

Avant l'indépendance, plusieurs drapeaux furent ébauchés.

Parmi ceux-ci, citons le drapeau tricolore non officiel qui fut adopté par le Parti du Congrès en 1921.
Il comporte, de bas en haut, trois bandes horizontales aux couleurs à symbolisme religieux: le rouge a été choisi pour l'Hindouisme, le vert pour l'Islam et le blanc pour les religions minoritaires (ou pour une certaine neutralité entre les grandes religions).
Le Mahatma Gandhi suggéra d'incorporer au centre un "Charkha" (un rouet), symbole de la régénération économique de l'Inde, dont le graphisme débordait sur les trois bandes.


En 1931, à l'initiative de Pingali Venkayya, le Parti du Congrès a adopté un autre drapeau.
Il comporte toujours trois bandes de couleur, de bas en haut, vert, blanc avec toujours un Charkha (un rouet) au centre mais au graphisme limité à cette seule bande et enfin safran (à noter que c'est la couleur traditionnelle de l'hindouisme).


Lors de l'indépendance de l'Inde en Août 1947, des modifications furent encore apportées à l'initiative de Sarvepalli Radhakrishnan (futur vice-président) et à Bhimrao Ramji Ambedkar (rédacteur hors-caste de la constitution indienne de 1951) afin de le rendre acceptable pour tous les partis et toutes les communautés en lui ôtant toute connotation religieuse.
Il est assez proche du drapeau de 1931 à trois bandes, de bas en haut :
" le vert exprime la relation avec le sol, avec la flore et donc avec la vie
" le blanc au centre est la lumière, le chemin de la vérité qui guide la conduite
" la couleur safran, exprime la renonciation et le désintéressement

Au centre, le rouet est remplacé par le chakra d'Ashoka, une roue bleue foncée comportant 24 rayons, la roue de la loi de dharma, de la vérité. D'ailleurs la devise du pays est "Seule la Vérité triomphe" (en sanskrit : "Satyameva Jayate"). De plus la roue exprime le mouvement.



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Nous ne quittons Pushkar qu'à 9 heures ...et pour cause!

 

Malgré nos demandes insistantes, une fois de plus Dilip refuse catégoriquement de respecter le programme que nous a vendu notre tour-operator qui prévoyait la visite du mausolée (dargah) dédié à un saint soufi Main ud-din Chisti, en invoquant le programme du réceptif India Vision Tours & Travels, son employeur, et en ajoutant que "Ce n'est pas commode" (!?!).
En contrepartie, il promet de nous faire visiter la grande mosquée de Delhi (déjà au programme de toute façon mais on en reparlera car chacun sait que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent !).

Nous ne visiterons donc pas la ville-oasis d'Ajmer sur la rive d'Ana Sagar, cernée de collines dénudées.

Dans cette ville importante (un demi-million d'habitants) aménagée par l'empereur moghol Akbar a lieu un grand pèlerinage musulman pendant le jeûne de Ramadan au tombeau ou dargah de Khwaja Mu'in-ud-din Chisti (1141-1236), arrivé de Perse en 1192 et saint fondateur du premier ordre soufi du pays. La construction du sanctuaire fut achevée par Hamayun et la porte ajoutée par le Nizam d'Hyderabad.
La ville a d'autres monuments anciens (mosquée, palais, temple jain).

Nous, nous l'apercevrons en la contournant. Avec justes la perspective fugace de quelques minarets de mosquées modernes.

Mais plus fort encore, notre programme prévoyait qu'on y prenne le train pour Jaipur (2h30 de trajet). Pour le refuser, Dilip invoque le prétexte fallacieux comme quoi la ligne de chemin de fer n'arrive pas encore à Pushkar (elle est en travaux) mais ça n'a rien à voir puisqu'il s'agissait de partir d'Ajmer qui dispose d'une gare depuis des lustres! Nous ferons donc 200 km en bus sur l'autoroute infernale vers Jaipur, avec un Dilip frappé de mutisme!

Axe à 2 fois 3 voies, voire 4 car il n'y a pas toujours de marquage. En pratique le bus roule dans la voie centrale et double par la droite... ou par la gauche.
On y fait aussi toutes sortes de rencontres: tracteurs, motos, piétons, animaux... Groupe de pèlerins jains tout de blanc vêtus, femmes déambulant sur le terre-plein central, habitants escaladant les grilles de protection dans les traversées d'agglomération.
Malgré toutes les surprises que peut produire une telle anarchie, jamais notre conducteur n'a freiné brutalement ni envoyé de coup de klaxon de protestation. Une conduite souple dans ce gymkhana géant!
Une observation générale qui vaut pour tout le circuit: la police est totalement invisible en dehors des villes ce qui laisse toute latitude aux conducteurs!


Nous arrivons à Jaipur à midi.

Entrés dans Jaipur et après avoir franchi une première ligne d'enceinte, nous longeons une seconde enceinte en passant devant une porte de couleur beige, Tripolia Gate qui conduit au City Palace. Nous longeons la célèbre façade du Hawa Mahal, le Palais des Vents, puis c'est la porte rouge du Bazar.



Le début d'après-midi sera consacré à la visite de l'Observatoire Astronomique, Jantar Mahal. Nous y reviendrons dans la page suivante qui regroupe les thèmes sur Jaipur même.


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LE FORT D'AMBER

AMBER, à 10 km de Jaipur, est aujourd'hui une vieille capitale délaissée, même si elle monte toujours la garde à l'entrée d'un défilé, ce qui avait justifié en temps de guerre, le choix de son implantation.

Située dans un splendide décor de collines semi désertiques, Amber est dominé par son fort Rajpoute de Jaigarh et son merveilleux palais désert entouré de remparts majestueux et d'une muraille de près de 10 km qui coure sur les collines. A son époque de gloire, ce fut la première citadelle avant la construction de Jaipur et la première capitale du Rajasthan.

Le site avait été occupé par la tribu aborigène des Meenas jusqu'au XIIe s. jusqu'à leur éviction par les Kachlavahas (ou Kachwahas). Son nom provient-il de celui de la déesse Amba Mata (Durga) vénérée par les Meenas ou de celui d'Ambikeshvara (Shiva) vénéré par les Kachlavahas?

Le Fort d'AMBER

 


Fort d'AMBER - Jai Mandir


Fort d'AMBER - Jai Mandir


Fort d'AMBER - Zenana Bagh


Fort d'AMBER - le Zenana

Au-dessus d'une petite ville née au Xe s., le fort fut construit à flanc de colline par Man Singh Ier (1586-1614), l'un des premiers rajpoutes passés au service de l'empereur moghol Akbar. La construction des palais fut poursuivie par Jai Singh Ier puis par Jai Singh II aux siècles suivants. Ainsi agrandi et enrichi, c'est un dédale de salles magnifiquement décorées. Ce dernier souverain l'abandonna en 1733 pour la ville de Jaipur qu'il venait de fonder dans la plaine.

Pour une fois, ce monument n'est pas resté dans l'apanage d'une famille royale mais est l a possession de l'Etat du Rajasthan (mais le maharajah garde l'usage du temple de Kali).

A 15 heures, on nous dépose au pied du fort d'Amber, près du Dilaram Bagh ou Kesar Kyari Bagh? (jardin moghol extérieur aménagé en 1588).

Nous sommes littéralement assaillis par les sangsues de petits marchands de souvenirs et de cartes postales en attendant nos montures. Nous les retrouverons à Jaipur, évidemment, mais aussi à Fatehpur et à Âgrâ. C'est là l'indice que nous nous trouvons dans la zone la plus touristique de la région (circuits courts)...

En effet, on se rend au Fort à dos d'éléphant (deux par deux, plus le cornac!) en grimpant une longue rampe (tout à fait faisable à pied). Dilip nous met en garde contre l'utilisation des flashes avec nos appareils photos car il y a deux anx deux touristes et un cornac ont été piétinés par un éléphant agacé par ces flashes.

peu à peu, nous avons une vue plongeante sur le jardin en contrebas qui devrait normalement être entouré d'un plan d'eau, dit Lac Maota, mais c'est actuellement un espace desséché.

Arrivés dans une première cour, nous franchissons une dernière porte orientée à l'est, "la Porte du Soleil" monumentale, Surya Pol (ou Suraj Pol) ce qui nous amène sur l'esplanade Jaleb Chowk, entourée de vieilles étables à éléphants, où se trouve le "Temple de Siladevi" aux délicates sculptures de marbre dédié à la Déesse Kali.

Jusqu'à l'indépendance de l'Inde, on y sacrifiait tous les jours un chevreau mâle (les femelles sont impures comme toujours!). Juste avant, le boucher lui faisait boire de l'alcool et si l'animal le refusait, il était épargné. Dans le cas contraire, le boucher devait lui trancher la tête d'un seul coup. En cas d'échec, le boucher devait devenir strictement végétarien...

Sur la gauche, nous grimpons quelques marches conduisant à la Singh Pol (vente des billets) conduisant sur une terrasse où se dresse le Hall des Audiences Publiques, Diwan-i Am.

Le DIWAN est un mot persan passé par l'arabe et le turc qui désigne tout à la fois le conseil du souverain, la réunion de ce conseil, la salle où il se réunit. Chez les Moghols (nord de l'Inde), le terme diwan est repris dans les expressions Dîvân-i Âm et Dîvân-i Khâs pour désigner les salles d'audiences publiques et privées.

Ce hall datant du début du XVIIe s. est soutenu par ses 40 colonnes de grès et marbre blanc, avec chapiteaux aux motifs d'éléphants donc de style hindou et à la base florale, de style moghol car les artistes bannis par l'empereur Aurangzeb trouvèrent asile et travail au Rajputana. Autrefois le maharajah s'y tenait dans un fauteuil d'argent!

Nous grimpons encore en franchissant la monumentale Porte de Ganesh, Ganesh Pol (1727), portail recouvert de fresque florales, d'incrustations de miroirs et avec un Ganesh sous la voûte, pour accéder aux anciennes parties privées du fort. Par un couloir aux murs de stuc poli, nous arrivons dans le Jardin des Femmes, le Zenana Bagh ou Aram Bagh ?

Sur la gauche, se dresse le Jai Mandir, le Hall des Victoires, véritable débauche d'art décoratif composé du Sheesh Mahal ou Palais des Miroirs, du Diwan-i Khas, le Hall des Audiences Privées et d'une véranda. Incrustations de miroirs, mosaïques en pâte de verre, arabesques découpées dans le stuc ou peintes...

A droite du jardin, face au Jai Mandir, nous pénétrons dans le Sukh Mahal ou Sukh Niwas (Palais des Plaisirs ou Chambre de la Mousson ?). Pour passer cette saison désagréable, cet espace avait été conçu avec un ingénieux système de climatisation avec cascade d'eau parfumée dissimulée derrière un mur-écran et ventilation. L'eau traverse la pièce dans un petit canal avant de rejoindre le jardin central.

Par un corridor peu engageant on atteint la galerie supérieure conduisant au Jas Mahal ou Jasha Mandir (1622), Palais ou Hall de la Victoire, situé au-dessus du Jai Mandir d'où la vue porte sur les collines fortifiées, le fort de Jaigarth (datant de 1726) sur la crête ou la petite ville lovée dans la vallée.

Redescendus au niveau du jardin, nous gagnons le Man Singh Palace, autrement dit le zenana. Fini le luxe des palais précédents. Ici les 12 favorites avaient leurs appartements (accessibles par des passages secrets car il fallait ménager les susceptibilités) et le harem accueillait aussi quelque 300 concubines. Sombres corridors, petites pièces sans décoration, courettes, absence de confort (voir les toilettes des favorites!)...

Nous redescendons du fort en jeep (évidemment de marque Mahindra) sur l'autre versant de la colline.

Sur la route nous ramenant à Jaipur, nous arrêtons un petit moment pour admirer, au milieu d'un lac artificiel Man Sagar, le Jal Mahal, le Palais des Eaux, résidence d'été des maharajahs qui venaient aussi y pratique la chasse aux canards. Ce palais qui semble flotter fut construit au milieu du XVIIIe s. par Sawai Madho Singh Ier au centre du lac.

La digue du lac fut surélevée afin de constituer un réservoir plus important. De ce fait, selon le niveau de l'eau (polluée!), une bonne partie du palais se trouve noyée... mais l'image reste saisissante.

 


 

La journée se termine par la visite d'un atelier-magasin de joaillerie de Jaipur...

Arrivés à l'hôtel Holyday Inn, un peu excentré, un placard nous informe que c'est Dry Days, autrement dit "jours sans alcool" du 21 novembre à 9h jusqu'au 23 à 17h, en raison des élections municipales (qui vont avoir lieu le lendemain).
Toutefois les étrangers peuvent échapper à l'abstinence sur présentation de leur passeport!


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