AGRA ***:
le Taj Mahal (1),
le Fort Rouge (2).

Fatehpur    Delhi



LES COSTUMES ...

Le costume traditionnel hindou se compose de pièces de tissu non cousues.

Pour les hommes, à la campagne : un pagne (dhoti) drapé, un châle ou une écharpe et un turban (pagri ou safa) de 8 à 11 m. !
En ville, un kurta-pyjama porté par-dessus un pantalon.

Dans le sud, le pagne s'appelle longhi. Descendant jusqu'aux pieds lorsqu'il fait frais, ses pans sont remontés et passés dans la ceinture lorsqu'il fait très chaud.




Pour les femmes, jusqu'à la fin du Moyen Âge, une bande d'étoffe (si transparente qu'on la distingue à peine sur les sculptures) couvrait la partie inférieure du corps et parfois, un large ruban comprimait la poitrine.

Plus tard est apparu le long sari (de 5 mètres à plus de 6 mètres de long sur près de 1,20 mètre de large) enroulé autour des hanches, dont le pan libre remonte sur l'épaule gauche, par dessus le corsage ajusté, le choli (lequel ne s'est généralisé que tardivement pour ménager la pruderie britannique). Dans les périodes les plus chaudes, l'enroulement est fait de telle sorte que la milieu du torse reste à l'air libre!
S'en vêtir est tout un art.
D'une infinité de couleurs et motifs, le sari est en coton ou en soie.

Le sari n'est en principe porté que par les femmes mariées tandis que les jeunes filles se vêtent d'un penjabi.

Donc on rencontre beaucoup l'ensemble tunique-pantalon qui s'est propagé depuis le nord du pays, le salwar kameez ou penjabi (ou punjabi) dont l'origine doit aux échanges avec la Chine. Il n'est pas sans faire penser à l'ao dai des Vietnamiennes (celui-ci fut créé au XVIIIe s. en s'inspirant de costumes chinois).
Il est complété par une longue écharpe assortie et simplement passée par dessus l'épaule gauche ou bien avec les deux extrémités retombant sur le dos.
Il est porté par la certaines femmes et surtout par les jeunes filles. Dans la tradition, après le mariage, les femmes arrêtent de porter cette tenue, pour ne mettre exclusivement que des saris.



Retour aux VOYAGES
Menu RAJASTHAN

Arrivés à Âgrâ à 14 h, déjeuner rapide car si l'image du Taj Mahal est familière, on reste comme des enfants impatients de voir ce qui constitue le clou de ce voyage.

 

 

ÂGRÂ (1 300 000 habitants)

Le sultan Sikander Loti fonda la ville en 1501-04 pour en faire sa capitale, enserrée dans son imposant fort de grès. Babur, fondateur de l'empire moghol s'en empara en 1526. Son petit-fils Akbar lui rendit son statut de capitale en 1556 jusqu'à ce qu'il la déserte en 1570. Elle retrouve son statut avec son fils Jahângîr et son petit-fils Shâh Jahân ("Roi du Monde" en persan), jusqu'à ce que ce dernier la délaisse pour Delhi avant d'y revenir finir ses jours, durant les huit dernières années de sa vie où il fut emprisonné par son fils Aurangzeb dans une partie du Fort rouge ayant une vue directe sur le Taj.

 


Haut de page

Le Taj Mahal ***


Âgrâ - en tonga


Âgrâ - au Taj Mahal

 

Âgrâ - mosquée du Taj Mahal

 

A 15h, nous quittons l'hôtel en tonga, calèche indienne tirée par un petit cheval qui trotte allègrement malgré ses quatre passages (dont le cocher). Un petit quart d'heure de trot pour couvrir 2 km...

Nous devons subir de sévères contrôles (les batteries hors appareil y sont prohibées, les paquets e cigarettes...) pour franchir l'élégant et monumental portail ouest, mêlant grès rose et marbre blanc. Bien que le monument soit une oeuvre de l'Islam, le gouvernement indien craint qu'un attentat fomenté par Al-qaida y soit un jour commis.

Instant magique lorsque le Taj Mahal apparaît comme un mirage ou comme dans un rêve. Nous restons un bon moment figés, naturellement recueillis au bout de cette perspective divine.

 

Ce mausolée de marbre blanc érigé par l'empereur Shâh Jahân à la mémoire de son épouse chérie Arjumand Bânu Begum, plus connue sous le nom de Mumtaz Mahal ("la lumière ou la merveille du palais").
L'image romanesque de l'empereur est un peu écornée car son règne marqua un certain durcissement en faveur de l'Islam après les règnes de tolérance de son grand-père Akbar et de son père Jahângîr.


Taj Mahal signifie ''Palais de la Couronne'' (par déformation de son nom originel Muntaz Mahal ''Palais de l'Elue'' qui signifie donc aussi comme on vient de la voir "Palais de la Lumière"). Il est considéré comme le monument le plus extravagant jamais bâti par amour, car l'empereur eut le cœur brisé quand Mumtaz Mahal, à laquelle il était marié depuis 17 ans, mourut en couches en 1629 (ou 1631 !?) après avoir donné naissance à son quatorzième enfant. L'édifice est une sorte de porte ouverte sur le Paradis...



Âgrâ - Le Taj Mahal

 

La construction du Taj fût entreprise en 1631 (1630 ?) sur un terrain instable près de la Yamunâ (fleuve sacré pour les hindous mais pas pour les musulmans) et fut achevée en 1652 (ou 1643 ? ou 1648 ?). Le chantier fit appel à un millier d'éléphants et requit le travail de plus de 20 000 ouvriers (certains parlent d'esclaves y compris femmes et enfants ? le travail terminé on leur aurait coupé les mains ?), artistes et maîtres artisans souvent venus de très loin. Ce joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde est donc en large part le fruit du labeur d'une main d'oeuvre hindoue!
Pour illustrer le fait que la construction aurait duré 22 ans, le portail ouest est surmonté de 22 clochetons (11 sur chaque façade du portail).

Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983 .

La chronologie est fortement contestée. Pour certains, il s'avère que le bâtiment était déjà en construction avant la mort accidentelle de Mumtaz Mahal. En fait, comme elle est morte avant lui, Shah Jâhan a décidé d'inhumer sa femme dans le mausolée déjà en cours de construction. D'autres iconoclastes affirment totalement démontée par l'archéologie la thèse selon laquelle Shah Jâhan voulait construire en face du Taj Mahal, de l'autre côté de la Yamuna (ou Jamuna), une réplique symétrique, en marbre noir du Taj Mahal pour ensevelir sa propre dépouille (Shâh Jâhan mourut en 1666). L'édifice devait être relier au mausolée de sa bien-aimée par une passerelle... Son fils ingrat, devenu l'empereur Aurangzeb, l'aurait empêché de réaliser ce projet lorsqu'il l'emprisonna.

 

Les légendes romanesques vont bon train sur l'empereur, son épouse et même l'architecte Usad Ahmad (ou Ustad Isa Khan) de Lahore. Afin que l'architecte éprouve la douleur de l'empereur, ce dernier aurait fait tuer la fiancée de l'architecte... L'oeuvre terminée, la cruauté de Shâh Jâhân serait allée, selon certains, jusqu'à le faire assassiner ou, selon d'autres, plus généreusement à lui faire couper les mains afin qu'il ne puisse plus concevoir d'aussi beau monument. Mais avant ce sacrifice, l'architecte put réaliser une dernière volonté, grimper au sommet du dôme et là, muni d'un marteau, il frappa l'une des pierre qui depuis laisse suinter l'eau pendant la mousson, sans qu'aucun remède n'ait pu être trouvé pour la réparer.

 

Ce monument de perfection n'est cependant pas original mais s'inscrit dans une continuité architecturale dont il est l'aboutissement.
Il y trouva peut être une part d'inspiration dans le mausolée de Jahângîr construit peu avant justement à Lahore. Il s'agit d'un petit pavillon placé sur une gigantesque plate forme et cantonné de quatre minarets et le cénotaphe est en marbre incrusté.
A moins qu'il se soit inspiré de l'Ithmaudaulah ou Itimad-ud-Daulah d'Âgrâ, surnommé "le petit Taj Mahal", en marbre blanc construit entre 1622 et 1628 et qui inspira les bâtisseurs du Taj Mahal. C'est le premier mausolée moghol incrusté de décors de pierres semi-précieuses qui fut construit à l'initiative de Nûr Jahân, l'épouse de l'empereur Jahangir, pour son père Mirza Ghiyas Beg, qui avait pris le titre d'Itimâd-ud-Daulâ ("pilier de l'État") et aussi le grand-père de Mumtâz Mahal, l'épouse de l'empereur Shâh Jahân.
Ou bien, encore en remontant plus en arrière, il n'a pas dû ignorer le tombeau d'Humayun, le deuxième empereur Moghol, décédé en 1556. Sa veuve fit construire cette sépulture à Delhi qui fut achevée en 1570. L'édifice bicolore (marbre blanc et grès rouge) dont on reparlera, est surmonté d'un dôme. Il est bâti au centre d'un jardin ayant une géométrie particulière, la "tombe-jardin".
En revanche, le Bîbî-qa-Mukbara à Aurangâbâd commandé par un des fils d'Aurangzeb à la mémoire de sa mère Dilrâj Banu et construit en 1660 constitue une image décadente du Taj.


LES 7 NOUVELLES MERVEILLES DU MONDE...

Le 7 juillet 2007, The New7Wonders Foundation a officiellement dévoilé la liste des 7 nouvelles Merveilles du Monde, désignées à la suite d'un vote massif sur internet parmi une liste de 21 propositions (en rouge, les sites non encore visités à ce jour).

  • La grande Muraille de Chine
  • La cité de Petra en Jordanie
  • La statue du Christ Rédempteur au Brésil
  • Les ruines du mont Machu Picchu au Pérou
  • La cité maya Chichén Itzá au Mexique
  • Le Colisée de Rome
  • La Taj Mahal en Inde.

En ROUGE: sites non encore visités...


...ET LES 7 MERVEILLES DU MONDE ANTIQUE

  • La pyramide de Khéops de Memphis (Gizeh ou Gizâ), en Égypte
  • Les jardins suspendus de Babylone, en Mésopotamie (Irak actuel)
  • Le temple d'Artémis à Éphèse, appelé aussi l'Artémision, en Ionie, Asie Mineure (Turquie actuelle)
  • La statue de Zeus en majesté dans son temple d' Olympie, en Élide (Grèce actuelle)
  • Le tombeau de Mausole, dit le Mausolée, à Halicarnasse, en Carie, Asie Mineure (Turquie actuelle)
  • La statue de bronze d'Hélios, dite le Colosse de Rhodes en Grèce
  • La tour-fanal de Pharos, dite le Phare d'Alexandrie en Égypte.

Le TAJ MAHAL, synthèse et
geste architectural parfait..
.

Le Taj Mahal dégage une impression d'équilibre et de perfection, autant par l'élégance de leurs proportions que par la délicatesse de leur exécution et la beauté des matériaux qui les composent.
Sur le plan architectural, c'est une incroyable synthèse de l'art allant de l'Andalousie mauresque à l'Asie centrale et méridionale en passant par le Proche-Orient arabe.

Cette synthèse, nos l'explorerons successivement en examinant le dôme, l'ïwân, les clochetons-chhatris, les arcs polylobés et les décors.

Le regard se perd tout d'abord vers le ciel vers lequel pointe la le dôme central dominant le mausolée. L'architecture des dômes est originaire de la Perse avant de se diffuser dans le monde méditerranéen (Empire Byzantin puis monde islamique). Ici le dôme est double, avec un grand vide à l'intérieur, le séparant de la coupole (la voûte intérieure)
Après l'époque des Sassanides (fondateurs d'un grand empire correspondant à l'Age d'Or de l'Iran, entre 234 et la conquête par les Arabes en 651) qui développent cette architecture des dômes, les dynasties musulmanes iraniennes des Achéménides, des Ghaznévides et des Seldjoukides la perfectionneront encore.
On a ici un dôme à tambour (étage cylindrique sur lequel il s'appuie), dôme qui de plus est surhaussé (c'est-à-dire formé de plus d’une demi-sphère et dont les surfaces se prolongent à la base) tendant presque à la forme en bulbe (poussé à l'extrême dans l'architecture orthodoxe).
Pour certains, c'est une expression métaphorique rappelant la perfection de la poitrine de la bien-aimée...

On est impressionné et séduit par l'îwân, vaste porche voûté ouvert sur un côté par un grand arc brisé, il emprunte à l'architecture perse des Sassanides. Même les souverains rajpoutes et donc hindou ont fait appel à ce style (comme on a pu les voir à Fatehpur). Au Taj Mahal, on rencontre cette forme dès le portail, sur les quatre façades symétriques du mausolée lui-même, ainsi que sur la façade pèlerins). On retrouvera cette forme aussi au Fort Rouge d'Agra.

Dans le cas du Taj, on ne peut s'étonner de cette référence à l'architecture perse qu'il s'agisse de la coupole ou des îwâns, puisque l'architecte en était iranien et que des monuments moghols antérieurs empruntaient déjà à ce style (on le verra clairement avec le tombeau d'Humayun à Delhi).

A l'architecture hindo-rajpoute, le Taj emprunte la forme de chhatri, ces petits kiosques ouverts, surmontés d'un dôme, qui coiffent les minarets encadrant les îwâns du mausolées, de la mosquée ou du portail.

Les Moghols y ont mêlé le lointain héritage de l'architecture omeyyade tardive de l'époque du califat de Cordoue (Xe siècle), diffusé dans tout l'Orient à la faveur de la conquête arabe. En effet, le dôme des chhatris est supporté par des colonnes se terminant en arcs polylobés, toujours en nombre impair, parfois 5 (comme sur les clochetons du portail ouest ou sur les chhatris de la mosquée) ou souvent 7 comme ici sur les quatre minarets du mausolée et sur les quatre coupoles qui encadrent le dôme central.

Dans les décors se mêlent aussi traditions hindoues par les feuillages et les rinceaux, traditions persanes par les faïences émaillées et les fleurs, traditions arabes par les entrelacs géométriques.


Le 7 juillet 2007, le célèbre monument a été désigné comme la septième (et dernière !) nouvelles merveilles du monde parmi une liste de 21 grands sites, à la suite d'un vote par Internet organisé par "The New7Wonders Foundation" (il y eut pourtant un forcing des grandes nations en concurrence mais la Chine s'en sortit beaucoup mieux que l'Inde)..

La perspective émeraude des beaux jardins classiques moghols (Chahar Bagh de 17 ha) avec leurs bassins bordés de dallages de grès rose forment un splendide écrin à ce mausolée, chef d'œuvre d'équilibre et de raffinement, haut de 75 m, érigé sur un socle élance vers le ciel son dôme outrepassé de 26 m qui rappelle le tombeau d'Humayun (à Delhi) par son dessin, celui de son beau-père Mirza Ghiyas Beg (à Âgrâ) par l'emploi du marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, celui de son père Jahângîr (à Lahore) par les quatre minarets aux angles de la terrasse...

Les arcs en carène (rappelant notre gothique) sont d'inspiration persane et remplacent les linteaux et consoles hindoues.

C'est un véritable dentelle de pierre et on dit que c'est "la perle de l'art musulman en Inde".

A l'extérieur comme à l'intérieur (non éclairé et photos interdites), on peut admirer la technique de la pietra dura d'incrustation de pierres précieuses: jaspe, cornaline, rubis, jade, corail, onyx, turquoise, malachite, agate, lapis-lazuli, cristal, grenat... pour constituer un décor floral polychrome de lotus, tulipes. On y voit aussi 22 passages du Coran en calligraphies de pierres noires incrustées dans le marbre blanc, versets décrivant le Paradis.
A l'intérieur du mausolée, sous la coupole, on voit les cénotaphes impériaux mais pas les tombeaux qui se trouvent, en dessous, dans la crypte qui a été endommagée lors de crues de la Yamuna.

Avec l'éclairage changeant apporté par le soleil (ou par la pleine lune pour ceux qui peuvent le voir ainsi éclairé), la blancheur du marbre offre une symphonie visuelle permanente. Blancheur relative aux rayons du soleil couchant, d'autant plus marquée que le matériau serait atteint d'un cancer ou d'une lèpre (champignons) dus à la pollution.

Des traitements curatifs sont appliqués mais préventivement de nombreuses usines ont été délocalisées et la circulation automobile interdite aux environs. Ainsi nous sommes arrivés en carriole et nous sommes repartis en minibus électrique.

Notre visite nous fait passer à l'arrière du monument puis sur le côté ouest où se dresse la mosquée de grès rose et de marbre blanc dont le mihrab (sanctuaire vide) est placé ainsi dans le mur ouest puisque nous sommes à l'est de la Mecque... De là nous avons une magnifique vue sur le Taj dont la couleur change à tout instant.

Curiosité et coïncidence magique, le croissant du premier quartier de lune vient un moment se placer juste au-dessus de l'un des minarets.

Pour l'équilibre monumental, sur l'autre côté du Taj se dresse un édifice similaire à la mosquée et qui servait à abriter les visiteurs.

 

 

Nous terminons la journée par la visite fort intéressante d'un atelier de pietra dura.

Le marbre blanc (utilisé le plus souvent) est creusé de quelques millimètres et l'on y insère un fin morceau de pierre semi-précieuse ajusté avec précision et fixé avec un ciment-colle. Les pièces les plus fines peuvent être mises en valeur par un rétro-éclairage qui les rend transparentes. Les pièces les plus importantes sont des éléments de mobilier...


  
Âgrâ -
atelier de pietra dura



Dîner de poisson grillé et logement à l'hôtel Utkarsh Vilas d'Âgrâ..

 


Haut de page

Le Fort Rouge **

Vaches sacrées,
buffles d'eau et zébus...


Suivant le principe de la non-violence, les Hindous pratiquants évitent de blesser les animaux, ne mangent pas de bœuf, et la plupart sont végétariens.

Depuis le Ve siècle avant J.-C., en Inde, la vache (en fait un zébu) est considérée comme la mère nourricière du peuple Hindou et à ce titre est "sacrée" (les singes et les serpents le sont également).
La vache mène donc une vie paisible, en pleine ville au milieu du trafic automobile ou à la campagne, achevant parfois sa vie dans une "maison de retraite pour déesse". La vache étant sacrée, la tuer ou même l'insulter est un crime.

L'Inde possède plus de bétail que n'importe quel autre pays et les bœufs représentent une richesse appréciable pour l'économie indienne (animaux de trait, production de lait). Leur peau n'est utilisée qu'après leur mort naturelle.

Le mot vache viendrait du sanskrit vaç désignant une génisse.
En fait, quand on parle de vache en Inde, on confond sous un même vocable plusieurs espèces de bovins.

Il s'agit le plus souvent du ZÉBU (Bos indicus), bovin du sud de l'Asie, sauvage à l'origine puis domestiqué. On pense que le zébu descend du banteng, le bœuf sauvage de Java et de Bornéo.
Sa caractéristique principale est une grande bosse musculeuse sur le dos, entre les épaules.
Les zébus ont des oreilles pendantes et d'énormes fanons (grand pli cutané situé sous la gorge de certains bovidés). Si la plupart des zébus sont réputés avoir de courtes cornes, ce n'est pas vraiment le cas dans le sud de l'Inde où ils sont souvent bien pourvus...
Ces animaux sont utilisés en Asie et en Afrique comme bêtes de somme, pour leur lait (et leur viande! éventuellement) du fait qu'ils sont très résistants à la chaleur et aux maladies tropicales.


Autre bovin typique, l'arni ou BUFFLE D'EAU ou buffle indien (Bubalus bubalis). Il a l’aspect lourd (jusqu'à 1200 kg) et massif et il possède un corps robuste qui ne présente ni bosse ni fanon. Mâles et femelles portent de puissantes cornes, souvent en forme de croissants.
Le buffle d'eau est la seule domestiquée des quatre espèces de buffles existantes.
Adapté aux milieux marécageux, c'est donc l'animal de trait idéal dans les rizières.

Mais d'autres espèces bovines plus communes ont été introduites, notamment les races de vaches laitières très productives sélectionnées en Europe ou en Amérique du nord (frisonnes, holsteins). Ces animaux sont-ils bien adaptés au climat et aux ressources du pays?
On peut également voir dans la campagne indienne certains produits de leur croisement avec les espèces indigènes.



Lever très matinal pour ce dernier jour en Inde, 5H30, avec un départ de l'hôtel à 7H afin de visiter le Fort Rouge d'Âgrâ avant de prendre la route de Delhi.


Âgrâ - Fort Rouge


 

Le fort bâti sur les rives de la Yamuna, à 2,5 km à l'ouest du Taj Mahal (peu visible à cause de la pollution ou comme ce jour, de la brume matinale qui monte de la rivière), est protégé par des doubles douves (l'une remplie d'eau et la seconde où tigres et lions attendaient de téméraires assaillants) et une enceinte de grès rouge longue de 2 km et haute de 25 m.

Tout comme le Taj Mahal, ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983 .

Nous consacrons une bonne heure à la visite du fort.
Nous y pénétrons par la porte Amar Singh Pol avec deux tours à demi encastrées dans la muraille et ornées de bandeaux de mosaïque.


La construction initiale du fort fut entreprise par l'Empereur Akbar entre 1565 et 1573 (ou 1564 à 1574 ?). Il n'en subsiste que le Jahangir Mahal en grès rouge dont les décors sculptés mêlent les styles musulmans et hindous, rappelant la religion de ses deux épouses. Il faut admirer la finesse de la sculpture sur les piliers de grés et sur les consoles qui partent des chapiteaux..


D'autres parties en marbre blanc furent reconstruites ou sont venues s'y ajouter jusqu'à l'époque de son petit fils Shâh Jâhân qui finit même ses jours emprisonné pendant 7 années (de 1658 à 1666) en ces lieux par l'ingratitude de son propre fils,
Aurangzeb. Prison dorée quand même, avec mosquée privée et possibilité d'y recevoir des courtisanes...

Le Diwan-I Am (pavillon des audiences publiques) fût également l'œuvre de Shah Jehan en remplacement d'un précédent édifice. La construction en grès est recouverte de stuc blanc. Par des fenêtre ajourées les quelque 400 concubines pouvaient se tenir au courant des discussions politiques.

On lui doit également le Diwan-I Khas (pavillon des audiences privées où l'empereur recevait les diplomates étrangers) construit en 1636-37 et le Khas Mahal (palais privé) en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses et en stuc. Ce fut la résidence de Shâh Jahân et de son épouse avant de devenir sa prison où il mourut en 1666. Fenêtres ajourées et balcons à toit bengali (bombé en demi-lune) donnant sur la Yamuna et sur le Taj Mahal.

La Moti Masjid ("mosquée de la perle") fut aussi également bâtie à l'initiative de Shah Jehan vers 1653. Cet édifice de marbre aux proportions jugées idéales porte une inscription à l'intérieur qui le compare à une perle de forme parfaite. Mais elle est en dehors de la partie ouverte aux visites.

 
Âgrâ - au Fort Rouge

 


La partie nord n'est pas visitable car zone militaire.

 

POUR CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, ILS POURRAIENT ALLER VISITER


Fatehpur    Delhi

RAJASTHAN