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Arrivés à Âgrâ à 14 h, déjeuner
rapide car si l'image du Taj Mahal est familière, on reste comme des enfants
impatients de voir ce qui constitue le clou de ce voyage.
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ÂGRÂ (1 300 000 habitants)
Le sultan Sikander Loti fonda la ville en 1501-04 pour en faire sa capitale, enserrée dans son imposant fort de grès. Babur, fondateur de l'empire moghol s'en empara en 1526. Son petit-fils Akbar lui rendit son statut de capitale en 1556 jusqu'à ce qu'il la déserte en 1570. Elle retrouve son statut avec son fils Jahângîr et son petit-fils Shâh Jahân ("Roi du Monde" en persan), jusqu'à ce que ce dernier la délaisse pour Delhi avant d'y revenir finir ses jours, durant les huit dernières années de sa vie où il fut emprisonné par son fils Aurangzeb dans une partie du Fort rouge ayant une vue directe sur le Taj.
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A 15h, nous quittons l'hôtel en tonga, calèche indienne tirée par un petit cheval qui trotte allègrement malgré ses quatre passages (dont le cocher). Un petit quart d'heure de trot pour couvrir 2 km...
Nous devons subir de sévères contrôles (les batteries hors appareil y sont prohibées, les paquets e cigarettes...) pour franchir l'élégant et monumental portail ouest, mêlant grès rose et marbre blanc. Bien que le monument soit une oeuvre de l'Islam, le gouvernement indien craint qu'un attentat fomenté par Al-qaida y soit un jour commis.
Instant magique lorsque le Taj Mahal apparaît comme un mirage ou comme dans un rêve. Nous restons un bon moment figés, naturellement recueillis au bout de cette perspective divine.
Ce
mausolée de marbre blanc érigé par l'empereur Shâh
Jahân à la mémoire de son épouse chérie
Arjumand Bânu Begum, plus connue sous le nom de Mumtaz Mahal
("la lumière ou la merveille du palais").
L'image romanesque
de l'empereur est un peu écornée car son règne marqua un
certain durcissement en faveur de l'Islam après les règnes de tolérance
de son grand-père Akbar et de son père Jahângîr.
Taj Mahal signifie ''Palais de la Couronne'' (par déformation de son nom originel Muntaz Mahal ''Palais de l'Elue'' qui signifie donc aussi comme on vient de la voir "Palais de la Lumière"). Il est considéré comme le monument le plus extravagant jamais bâti par amour, car l'empereur eut le cur brisé quand Mumtaz Mahal, à laquelle il était marié depuis 17 ans, mourut en couches en 1629 (ou 1631 !?) après avoir donné naissance à son quatorzième enfant. L'édifice est une sorte de porte ouverte sur le Paradis...
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La
construction du Taj fût entreprise en 1631 (1630 ?) sur un terrain
instable près de la Yamunâ (fleuve sacré pour les hindous
mais pas pour les musulmans) et fut achevée en 1652 (ou 1643 ? ou
1648 ?). Le chantier fit appel à un millier d'éléphants
et requit le travail de plus de 20 000 ouvriers (certains parlent d'esclaves
y compris femmes et enfants ? le travail terminé on leur aurait coupé
les mains ?), artistes et maîtres artisans souvent venus de très
loin. Ce joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde est donc en large part
le fruit du labeur d'une main d'oeuvre hindoue!
Pour illustrer le fait que
la construction aurait duré 22 ans, le portail ouest est surmonté
de 22 clochetons (11 sur chaque façade du portail).
Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983 .
La chronologie est fortement contestée. Pour certains, il s'avère que le bâtiment était déjà en construction avant la mort accidentelle de Mumtaz Mahal. En fait, comme elle est morte avant lui, Shah Jâhan a décidé d'inhumer sa femme dans le mausolée déjà en cours de construction. D'autres iconoclastes affirment totalement démontée par l'archéologie la thèse selon laquelle Shah Jâhan voulait construire en face du Taj Mahal, de l'autre côté de la Yamuna (ou Jamuna), une réplique symétrique, en marbre noir du Taj Mahal pour ensevelir sa propre dépouille (Shâh Jâhan mourut en 1666). L'édifice devait être relier au mausolée de sa bien-aimée par une passerelle... Son fils ingrat, devenu l'empereur Aurangzeb, l'aurait empêché de réaliser ce projet lorsqu'il l'emprisonna.
Les légendes romanesques vont bon train sur l'empereur, son épouse et même l'architecte Usad Ahmad (ou Ustad Isa Khan) de Lahore. Afin que l'architecte éprouve la douleur de l'empereur, ce dernier aurait fait tuer la fiancée de l'architecte... L'oeuvre terminée, la cruauté de Shâh Jâhân serait allée, selon certains, jusqu'à le faire assassiner ou, selon d'autres, plus généreusement à lui faire couper les mains afin qu'il ne puisse plus concevoir d'aussi beau monument. Mais avant ce sacrifice, l'architecte put réaliser une dernière volonté, grimper au sommet du dôme et là, muni d'un marteau, il frappa l'une des pierre qui depuis laisse suinter l'eau pendant la mousson, sans qu'aucun remède n'ait pu être trouvé pour la réparer.
Ce
monument de perfection n'est cependant pas original mais s'inscrit dans une continuité
architecturale dont il est l'aboutissement.
Il y trouva peut être une
part d'inspiration dans le mausolée de Jahângîr construit peu
avant justement à Lahore. Il s'agit d'un petit pavillon placé sur
une gigantesque plate forme et cantonné de quatre minarets et le cénotaphe
est en marbre incrusté.
A moins qu'il se soit inspiré de l'Ithmaudaulah
ou Itimad-ud-Daulah d'Âgrâ, surnommé "le petit Taj
Mahal", en marbre blanc construit entre 1622 et 1628 et qui inspira les
bâtisseurs du Taj Mahal. C'est le premier mausolée moghol incrusté
de décors de pierres semi-précieuses qui fut construit à
l'initiative de Nûr Jahân, l'épouse de l'empereur Jahangir,
pour son père Mirza Ghiyas Beg, qui avait pris le titre d'Itimâd-ud-Daulâ
("pilier de l'État") et aussi le grand-père de
Mumtâz Mahal, l'épouse de l'empereur Shâh Jahân.
Ou
bien, encore en remontant plus en arrière, il n'a pas dû ignorer
le tombeau d'Humayun, le deuxième empereur Moghol, décédé
en 1556. Sa veuve fit construire cette sépulture à Delhi qui fut
achevée en 1570. L'édifice bicolore (marbre blanc et grès
rouge) dont on reparlera, est surmonté d'un dôme. Il est bâti
au centre d'un jardin ayant une géométrie particulière, la "tombe-jardin".
En
revanche, le Bîbî-qa-Mukbara à Aurangâbâd commandé
par un des fils d'Aurangzeb à la mémoire de sa mère Dilrâj
Banu et construit en 1660 constitue une image décadente du Taj.
Le 7 juillet 2007, The New7Wonders Foundation a officiellement dévoilé la liste des 7 nouvelles Merveilles du Monde, désignées à la suite d'un vote massif sur internet parmi une liste de 21 propositions (en rouge, les sites non encore visités à ce jour).
En ROUGE: sites non encore visités... ...ET LES 7 MERVEILLES DU MONDE ANTIQUE
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Le TAJ MAHAL, synthèse et Le
Taj Mahal dégage une impression d'équilibre et de perfection, autant
par l'élégance de leurs proportions que par la délicatesse
de leur exécution et la beauté des matériaux qui les composent.
Cette
synthèse, nos l'explorerons successivement en examinant le dôme,
l'ïwân,
les clochetons-chhatris,
les arcs
polylobés et les décors.
Le regard se
perd tout d'abord vers le ciel vers lequel pointe la le dôme
central dominant le mausolée. L'architecture des dômes est originaire
de la Perse avant de se diffuser dans le monde méditerranéen (Empire
Byzantin puis monde islamique).
Ici
le dôme est double,
avec un grand vide à l'intérieur, le séparant de la coupole (la voûte
intérieure) |
Le 7 juillet 2007, le célèbre monument a été désigné comme la septième (et dernière !) nouvelles merveilles du monde parmi une liste de 21 grands sites, à la suite d'un vote par Internet organisé par "The New7Wonders Foundation" (il y eut pourtant un forcing des grandes nations en concurrence mais la Chine s'en sortit beaucoup mieux que l'Inde)..
La perspective émeraude des beaux jardins classiques moghols (Chahar Bagh de 17 ha) avec leurs bassins bordés de dallages de grès rose forment un splendide écrin à ce mausolée, chef d'uvre d'équilibre et de raffinement, haut de 75 m, érigé sur un socle élance vers le ciel son dôme outrepassé de 26 m qui rappelle le tombeau d'Humayun (à Delhi) par son dessin, celui de son beau-père Mirza Ghiyas Beg (à Âgrâ) par l'emploi du marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, celui de son père Jahângîr (à Lahore) par les quatre minarets aux angles de la terrasse...
Les arcs en carène (rappelant notre gothique) sont d'inspiration persane et remplacent les linteaux et consoles hindoues.
C'est un véritable dentelle de pierre et on dit que c'est "la perle de l'art musulman en Inde".
A
l'extérieur comme à l'intérieur (non éclairé
et photos interdites), on peut admirer la technique de la pietra dura d'incrustation
de pierres précieuses: jaspe, cornaline, rubis, jade, corail, onyx, turquoise,
malachite, agate, lapis-lazuli, cristal, grenat... pour constituer un décor
floral polychrome de lotus, tulipes. On y voit aussi 22 passages du Coran en calligraphies
de pierres noires incrustées dans le marbre blanc, versets décrivant
le Paradis.
A l'intérieur du mausolée, sous la coupole, on voit les cénotaphes
impériaux mais pas les tombeaux qui se trouvent, en dessous, dans la
crypte qui a été endommagée lors de crues de la Yamuna.
Avec l'éclairage changeant apporté par le soleil (ou par la pleine lune pour ceux qui peuvent le voir ainsi éclairé), la blancheur du marbre offre une symphonie visuelle permanente. Blancheur relative aux rayons du soleil couchant, d'autant plus marquée que le matériau serait atteint d'un cancer ou d'une lèpre (champignons) dus à la pollution.
Des traitements curatifs sont appliqués mais préventivement de nombreuses usines ont été délocalisées et la circulation automobile interdite aux environs. Ainsi nous sommes arrivés en carriole et nous sommes repartis en minibus électrique.
Notre visite nous fait passer à l'arrière du monument puis sur le côté ouest où se dresse la mosquée de grès rose et de marbre blanc dont le mihrab (sanctuaire vide) est placé ainsi dans le mur ouest puisque nous sommes à l'est de la Mecque... De là nous avons une magnifique vue sur le Taj dont la couleur change à tout instant.
Curiosité
et coïncidence magique, le croissant du premier quartier de lune vient un
moment se placer juste au-dessus de l'un des minarets.
Pour l'équilibre
monumental, sur l'autre côté du Taj se dresse un édifice similaire
à la mosquée et qui servait à abriter les visiteurs.
Nous terminons la journée par la visite fort intéressante d'un atelier de pietra dura.
Le
marbre blanc (utilisé le plus souvent) est creusé de quelques millimètres
et l'on y insère un fin morceau de pierre semi-précieuse ajusté
avec précision et fixé avec un ciment-colle. Les pièces les
plus fines peuvent être mises en valeur par un rétro-éclairage
qui les rend transparentes. Les pièces les plus importantes sont des éléments
de mobilier...
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Dîner de poisson
grillé et logement à l'hôtel Utkarsh Vilas d'Âgrâ..
Vaches sacrées, Suivant le principe de la non-violence, les Hindous pratiquants évitent de blesser les animaux, ne mangent pas de buf, et la plupart sont végétariens. Depuis
le Ve siècle avant J.-C., en Inde, la vache (en fait un zébu)
est considérée comme la mère nourricière du
peuple Hindou et à ce titre est "sacrée" (les singes
et les serpents le sont également).
Autre
bovin typique, l'arni ou BUFFLE D'EAU ou buffle indien (Bubalus
bubalis). Il a laspect lourd (jusqu'à 1200 kg) et massif
et il possède un corps robuste qui ne présente ni bosse ni fanon.
Mâles et femelles portent de puissantes cornes, souvent en forme de croissants.
Mais
d'autres espèces bovines plus communes ont été introduites,
notamment les races de vaches laitières très productives sélectionnées
en Europe ou en Amérique du nord (frisonnes, holsteins). Ces animaux sont-ils
bien adaptés au climat et aux ressources du pays?
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Lever
très matinal pour ce dernier jour en Inde, 5H30, avec un départ
de l'hôtel à 7H afin de visiter le Fort Rouge d'Âgrâ
avant de prendre la route de Delhi.
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Le fort bâti sur les rives de la Yamuna, à 2,5 km à l'ouest du Taj Mahal (peu visible à cause de la pollution ou comme ce jour, de la brume matinale qui monte de la rivière), est protégé par des doubles douves (l'une remplie d'eau et la seconde où tigres et lions attendaient de téméraires assaillants) et une enceinte de grès rouge longue de 2 km et haute de 25 m.
Tout comme le Taj Mahal, ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983 .
Nous consacrons une
bonne heure à la visite du fort.
Nous y pénétrons par
la porte Amar Singh Pol avec deux tours à demi encastrées
dans la muraille et ornées de bandeaux de mosaïque.
La
construction initiale du fort fut entreprise par l'Empereur Akbar entre 1565 et
1573 (ou 1564 à 1574 ?). Il n'en subsiste que le Jahangir Mahal
en grès rouge dont les décors sculptés mêlent les styles
musulmans et hindous, rappelant la religion de ses deux épouses. Il faut
admirer la finesse de la sculpture sur les piliers de grés et sur les consoles
qui partent des chapiteaux..
D'autres
parties en marbre blanc furent reconstruites ou sont venues s'y ajouter jusqu'à
l'époque de son petit fils Shâh Jâhân qui finit même
ses jours emprisonné pendant 7 années (de 1658 à 1666) en
ces lieux par l'ingratitude de son propre fils, Aurangzeb.
Prison dorée quand même, avec mosquée privée et possibilité
d'y recevoir des courtisanes...
Le Diwan-I Am (pavillon des audiences
publiques) fût également l'uvre de Shah Jehan en remplacement
d'un précédent édifice. La construction en grès est
recouverte de stuc blanc. Par des fenêtre ajourées les quelque 400
concubines pouvaient se tenir au courant des discussions politiques.
On
lui doit également le Diwan-I Khas (pavillon des audiences privées
où l'empereur recevait les diplomates étrangers) construit en 1636-37
et le Khas Mahal (palais privé) en marbre blanc incrusté
de pierres semi-précieuses et en stuc. Ce fut la résidence de Shâh
Jahân et de son épouse avant de devenir sa prison où il mourut
en 1666. Fenêtres ajourées et balcons à toit bengali (bombé
en demi-lune) donnant sur la Yamuna et sur le Taj Mahal.
La Moti Masjid
("mosquée de la perle") fut aussi également bâtie
à l'initiative de Shah Jehan vers 1653. Cet édifice de marbre aux
proportions jugées idéales porte une inscription à l'intérieur
qui le compare à une perle de forme parfaite. Mais elle est en dehors de
la partie ouverte aux visites.
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La
partie nord n'est pas visitable car zone militaire.
POUR CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, ILS POURRAIENT ALLER VISITER