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Etat du Tamil Nadu (c'est le plus étendu des états du sud de l'Inde avec 130 000 km², peuplé de 70 millions d'habitants). C'est une partie de l'ancien Etat de Madras divisé en 1967, l'autre partie au nord formant l'Andhra Pradesh (où l'on parle le telugu). Ses côtes ont ouvert à des échanges avec les autres grandes civilisations dès le début de l'ère chrétienne. Madras, ville située tout à fait au nord, sur la côte en est la capitale. Avec quelque 6 millions d'habitants, c'est la quatrième ville de l'Inde.
Le Tamil Nadu est le berceau de la culture dravidienne et le gardien de la tradition hindoue.
Le tamoul y est la langue qui y est parlée depuis 25 siècles et qui est répandue de Ceylan à l'Ile Maurice et à la Réunion. L'attachement y est tel que des émeutes ont eu lieu lorsqu'il fut tenté de rendre l'hindi comme langue nationale.
Son écriture a été fixée au IIIe s. av. J-C. Composée de 18 consonnes et de 12 voyelles, elle s'écrit de gauche à droite.
Il est resté typiquement hindou du fait qu'il a échappé à l'influence musulmanes des Moghols. On y trouve le plus pur style d'architecture sacrée dravidienne. Ici, les temples se distinguent tout d'abord par leur étendue et par leurs hauts gopuram et vimana de forme pyramidale et, ensuite, par leur organisation faite d'une succession d'enceintes (dans un plan rectangulaire) formant une sorte de ville dans la ville. Enfin, ils sont dotés d'au moins un bassin des ablutions.
Ce fut l'Etat indien le plus gravement touché par le tsunami du 26 décembre 2004 (8000 morts), surtout au sud de Pondichéry.
Cet Etat rural profite de terres fertiles (arrosé par plusieurs rivières). C'est un véritable musée vivant, un conservatoire des cultures et traditions vieilles de 2500 ans!
On ne connaît pas cet état comme une grande région industrielle pourtant une ville de l'intérieur, Coimbatore est considérée comme "la Manchester du sud de l'Inde" en raison de l'importance et des performances (métiers à tisser de 45 m de long !) de ses usines textiles (KPR Mills).
On est bien loin de l'image de l'artisanat ménager et du rouet de Gandhi!
C'est un Etat où de grands changements sont à venir compte tenu de l'importance que l'on y accorde à l'enseignement et à la recherche (notamment biomédicale). Il faut savoir que le président de l'Union Indienne est un scientifique musulman d'origine tamoule très modeste et il fait une priorité de l'éducation.
Nous nous posons à l'aéroport de Madras
en milieu de nuit, par 27°. Nous y sommes accueillis par notre guide charmant
(aux dires des dames subjuguées par son regard profond avec de grands
yeux verts de fakir!).
Il s'appelle SANJAY MANDIEKAR, "sanjay" signifie
"Sainte Victoire". Outre notre guide hindou (métis indo-germanique!),
notre équipage se compose d'un chauffeur chrétien (sur le tableau
de bord, une Vierge de Lourdes en plastique en témoigne mais voisine avec
un Ganesh bien hindou!) et d'un aide (bagagiste) musulman du Karnataka. Tout
un symbole de l'Inde!
Sur les parking, nous découvrons une marée
de lourdes et vieillottes voitures Ambassador, la voiture indienne
par excellence, copie de la Morris Oxford 1954...
Les Ambassadors que l'on retrouvera partout
L'aéroport
se situe au sud de la ville et se trouve au pied du Mont St Thomas.
Très courte nuit de repos...
MADRAS
MADRAS (CHENNAI selon son nom tamoul) est la capitale du Tamil Nadu.
Au milieu du XVIIIe s., dans le cadre de la Guerre de Sept Ans (guerre de succession d'Autriche), Français et Anglais s'affrontent aussi en Inde. Pour le compte de Dupleix (grand agent de la Compagnie française des Indes, devenu nabab, c'est-à-dire noble ou gouverneur dans la terminologie indo-musulmane), le comte Bertrand François Mahé de La Bourdonnais, né à St Malo en 1699, s'empare de Madras en 1746 mais il doit la restituer aux Anglais deux ans plus tard, en vertu d'une clause du traité d'Amiens mettant fin à la guerre.
Madras
est aujourd'hui une ville de plus de 6 000 000 d'habitants (ou 11
millions si l'on considère l'agglomération, laquelle a doublé depuis 1991 !).
Chaque jour plus de 1000 personnes émigrent vers cette ville. Cette croissance
démographique conduit à la dénaturation de la ville et à sa pollution (l'une des
deux rivières arrosant la ville, la Kuwam, serait la rivière la plus polluée
au monde!). Certaines rues sont à la proportion et atteignent 14 voire 18 km!
Madras est une métropole colorée au caractère très britannique.
Elle
se situe sur la Côte de Coromandel.
Le nom de la ville évoque
un tissu à chaîne de soie et trame de coton, aux couleurs vives et aux dessins
formés de carreaux ou de rayures (dont les Antillaises font des fichus noués sur
la tête).
C'est un grand port artificiel ; il offre la 2ème plus
grande plage du monde. Cest une grande ville industrielle (acier, cuivre,
automobile) et Chennai joue un rôle important dans le secteur informatique
des services.
Et, bien sûr, cest la 2ème ville indienne du cinéma derrière Bombay. Elle produit 200 à 300 films par an dans 15 studios. Chennai joue un rôle important dans le secteur informatique des services.
Madras compte 80% de personnes alphabétisées, plus que la moyenne indienne aux environs de 65% (76% pour les hommes, 55% pour les femmes) ; les villes sont plus alphabétisées que les campagnes.
Aujourd'hui Madras est aussi la grande
rivale de Bombay (Bollywood avec 1100 films par an dépasse la production
d'Hollywood) en matière de production cinématographique, sachant que l'ensemble
du cinéma indien produit plus d'oeuvres que tout le reste
du monde ! Cette rivalité entre Bombay et Chennai repose en grande partie sur
l'opposition linguistique entre tamoul et hindi.
Nous partons donc pour un tour à la découverte de la ville. Circulation à gauche, legs britannique! Il faudra s'en souvenir quand il s'agit de traverser les rues en tant que piéton...
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La
journée de travail commence et l'on s'affère sur les marchés tandis qu'à côté
des lourdes et vieillottes Ambassadors les rickshaws jaunes, tricycles
ou vélo-rickwhaws et scooters à 3 roues ou auto-rickwhaws
(assez semblables aux tuktuks thaïlandais) partent à l'assaut de la cité...
Ces petits engins motorisés sont souvent de la marque indienne BAJAJ que
la production japonaise n'a pas réussi à détrôner.
Quant aux autobus plus
ou moins rustiques (de marques Tata ou Mahindra) et plus où moins rapides
(selon qu'ils sont express ou omnibus), ils sont bondés à cette heure.
Les
piétons sont noyés (car il n'y a pas toujours de trottoirs) dans un immense tintamarre
où se mêlent vélos, motos, scooters, camions, Ambassadors et petites berlines
Tata... le tout klaxonnant allègrement.
Certaines constructions emmaillotées
derrière des rideaux de palmes tressées intriguent. Nous en verrons souvent pendant
le voyage. En général ce dispositif abrite des travaux de ravalement (temples)
ou de construction afin de protéger de l'ardeur du soleil aussi bien les travailleurs
que les matériaux (béton...). De même, certains poteaux en béton encore fraîchement
coulés sont enveloppés de sacs de jute mouillés.
C'est aussi le début
d'un l'interminable défilé de mode féminine qui durera tout notre séjour
avec ces milliers de saris tous différents, aux couleurs chatoyantes
qui vont si bien aux peaux brunes des femmes mariées. Cette longue bande de tissu rectangulaire de
1 à 1,20 mètre de large sur 5 à plus de 6 mètres, d'une seule pièce
(les coupes et les coutures sont marques d'impureté ce qui fait penser au linceul
du Christ, n'est-ce pas? ou à la ihram, le voile blanc sans couture
dont se revêtent les pèlerins à La Mecque!) est savamment
enroulée des jambes jusqu'à l'épaule gauche. A l'origine l'épaule droite restait
à découvert mais maintenant le sari est portée sur une sorte de corsage ou de
boléro, le choli dont le port aurait été imposé par les prudes Britanniques.
Le sari n'est en principe porté que par les femmes mariées tandis que les jeunes
filles se vêtent d'un penjabi.
Toutefois à la saison chaude, le sari peut être porté d'une manière telle
qu'une partie du tronc se trouve à l'air libre.
Quant aux hommes, ils
sont à peine moins discrets avec leur longhi, ce pagne porté dans
le sud et que l'on confond avec le dhoti du nord de l'Inde. Le matin il
est porté long et lorsque la température s'élève, ses pans sont relevés et passés
dans la ceinture.
Ce sont aussi les croix gammées, les svastikas
qui ont ici une symbolique religieuse plongeant dans les fonds de la culture indo-aryenne
(symbole représentant le char solaire) que l'on retrouve aussi bien sur
d'anciens temples (on le verra par la suite) que sur des bâtiments contemporains
et symbole repris par le bouddhisme.
Autre curiosité indienne, la camaraderie
masculine que certains occidentaux prennent à tort pour le l'homosexualité généralisée!
Elle n'a pas d'âge pour s'exprimer.
C'est d'abord Georgetown, la "ville noire" qui
s'est développée à partir du XVIIe s. au nord du Fort St George (la ville blanche
britannique): la gare centrale, la High Court (palais de
justice) et près du rivage, le Fort St George occupé par diverses administrations
peu préoccupées de sa préservation.
Puis nous longeons la côte du Golfe
du Bengale, en direction du sud de l'agglomération. L'ancien village de pêcheurs
de Mylapore où s'établirent les Portugais au début du XVIe s. Ce quartier
reste celui des pêcheurs et d'une population pauvre habitant des huttes couvertes
de palmes tressées.
Il est surprenant que Sanjay n'évoque pas ici
les drames certainement provoqués par le tsunami, autrement dit le raz-de-marée
de décembre 2004, sur cette côte basse.
Notre programme
chargé de cette première journée ne permet pas de jeter un
coup d'oeil aux grands temples anciens Kapaleashwarar (dédié à
Shiva, bâti au VIIe s. et reconstruit au XVIe s.) et Parthasarathy
(dédié au seigneur Krishna, bâti du VIIIe s. au XIe s.).
En
revanche, on passe près de petits temples hindous qui apportent
un peu de couleur tandis que non loin de là s'élève la cathédrale Saint Thomas
(San Thomé) dans laquelle, selon la tradition, repose le corps de l'apôtre
incrédule. En effet, selon la tradition, Saint Thomas serait venu évangéliser
cette région et aurait été inhumé en ce lieu après son martyre. On compte 3,5
millions de fidèles de l'église syro-malabare (le terme "malabar" est le nom donné
à la côte sud-ouest de l'Inde, en dessous de Goa, sur l'autre façade océanique
du sud de l'Inde que nous découvrirons dans la seconde partie du circuit).
En continuant vers le sud, vers le delta de la rivière Adyar. Ce secteur
verdoyant (banians, manguiers et palmiers) où l'on chassait jadis le léopard est
un parc naturel urbain, cas unique au monde. On passe non loin du Palais de Chettinad,
du Collège de Musique et du siège de la Société Théosophique (cette organisation
mystico-occultiste toujours active de part le monde et prônant la fraternité
universelle est d'origine européenne, d'abord fondée à New-York, elle fut transférée
ici en 1882 et elle s'engagea après 1891 aux côtés des nationalistes indiens).
De grandes universités sont également installées dans ce cadre agréable
mais les dépôts d'ordures et de sacs plastiques usagés ne sont jamais bien loin.
Dans la banlieue de la ville diverses usines automobiles voient le jour: Hyundai,
Ford, Leyland (camions) et prochainement, BMW. Dans le même temps, nous
n'avons pas quitté la capitale du Tamil Nadu que nous rencontrons des attelages
à traction bovine. Les cornes colorées des zébus témoignent encore des festivités
de Pongal célébrant le renouveau et qui se déroulent en janvier.
Attelage de zébus encore marqués des fêtes de Pongal
Puis
nous obliquons en direction du sud-ouest, vers Kanchipuram à quelques 75 km
de là, 3 heures de route en perspective.
Des chargements tout aussi
hétéroclites que les moyens de traction. Les plantations d'arbres d'alignement
sont souvent des tamariniers ou des flamboyants rouges dont la floraison n'est
pas encore très avancée sur la côte orientale. Le riz a souvent
été récolté. On voit parfois un étalage de
paille qui empiète même sur le bord de la route. Lui succéderont
des cultures de canne à sucre ou de coton. On peut de temps à autre
apercevoir quelques parcelles de maïs et même d'asperges (!).
Par moment de jolis tronçons de 4 voies (le terme autoroute est trompeur car il
n'y a pas d'échangeurs donc tous les franchissements se font à niveau et tous
les moyens de locomotion y ont accès) avec parfois même des bougainvilliers plantés
dans le terre-plein quand on n'a pas la surprise d'y voir des vaches maigres en
train du chercher quelques brins d'herbe.
D'autres animaux ont parfois
un destin moins heureux. Sur l'accotement de l'autre chaussée, j'ai le temps d'apercevoir
le cadavre ensanglanté d'une vache. Une bien mauvaise action pour le karma
de l'Indien impliqué dans la collision avec l'animal.
KANCHIPURAM,
"la ville d'or"
KANCHIPURAM, l'une des sept villes saintes de l'Inde, se
consacrant à la dévotion de Shiva et de Vishnu.
Nous allons
donc commencer à aborder le thème du religieux (pour des indications
générales sur ce thème, se reporter à l'encart gauche
de la page relatant l'étape suivante). La
ville semble aujourd'hui plutôt endormie s'il n'y avait les mélopées
qui s'échappent de ses temples.
d'Inde du sud... (cf. CHRONOLOGIE) A l'origine, par exemple à Mahabalipuram, les temples
sont des excavations artificielles rappelant les grottes puis viennent
de petits temples monolithiques et enfin de grands ouvrages de maçonnerie
(granit, schiste, stuc). |
Dans
cette petite ville dite "ville aux 1000 temples" (!), outre
les temples Ekambareshwara et Kailasanatha que l'on va visiter, on ne compte
quand même pas moins de 150 autres temples hindous érigés
sur le site, certains vieux de plus de 1400 ans dont :
- Kamakshi Amman
- Vaikuntha Perumal (dédiée à Vishnu)
- Varadaraja (salle hypostyle du "mariage
des dieux")
ainsi que les temples jains de Tiruparuttikunram.
La ville d'Or, à 75 km au sud-ouest
de Madras, fut la capitale de la dynastie Pallava qui prédominaà partir
du VIIe s. en Inde du sud et laissa des vestiges monumentaux.
En effet, auparavant les lieux de culte étaient en bois tandis que les
tombes étaient entourées de pierres tandis qu'à partir de
cette dynastie, on assiste à la construction des premiers monuments en
pierre tandis que les morts sont incinérés.
Jusqu'à la quasi
disparition du bouddhisme en Inde, la ville en fut un haut lieu d'où il
fut disséminé vers toute l'Asie du Sud-Est. Les échanges
se faisaient même avec la Chine, par voie maritime.
Aux
Pallava succédèrent les Chola puis les rajas de Vijayanagar.
Temple
Sri Ekambaranathar
(cf. CHRONOLOGIE)
,
Le temple Ekambareshwara (littéralement, "Seigneur
du manguier") dit "aux 1000 piliers", sanctuaire dédié à
Shiva, est le plus vaste (12 ha) et le plus saint des temples de la
ville et toujours "actif". Shiva est honoré ici sous on avatar
ascétique Ekamranatha.
En réalité son mandapa,
sorte de vestibule avant le sanctuaire (ce dernier est inaccessible aux non Hindous),
comporte seulement 540 (total des chiffres=9) piliers très ouvragés
en granit sombre et dont la base représente des animaux chimériques,
les yalis (évoquant éléphants, lions...).
Dans
le sanctuaire est vénérée la représentation aniconique
de Shiva, sous la forme de l'un des cinq lingams les plus sacrés de l'Inde. Cette représentation phallique
évoquerait la terre modelée par Parvati, épouse
divine de Shiva (avec laquelle il a eu deux enfants Ganesh et Subrahmanya).
On retrouve cette forme de représentation dans la galerie aux 108 lingams (toujours le total magique de 9).
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D'origine
Pallava, ce temple a été remodelé bien plus tard, vers 1509,
par les Vijayanagars (XVe-XVIe s.) auxquels on doit l'immense gopuram (porte d'entrée dans l'enceinte) de 11 étages (58 m
de haut). Dans le passé, les sculptures qui l'ornementent étaient
polychromes. Cette structure est formée de brique recouverte de stuc peint
uniformément en beige-ocre.
Ces hauts pans de mur offrent un abri idéal aux
petites abeilles indiennes pour y accrocher leur essaims parmi les sculptures...
Toute la partie inférieure du temple est ancienne et construite
en granit, y compris les hauts piliers très ouvragés (5 m. ?)
ainsi que les dalles à longue portée constituant les plafonds.
On remarquera ici comme ailleurs dans notre circuit, que dans l'architecture des
temples hindous, on n'a pas fait usage des techniques d'arcs et de voûtes. Pas
plus qu'on n'a utilisé "l'arc triangulaire" (employé par les Babyloniens puis
les Égyptiens, les Grecs mycéniens ou les Mayas).
On
notera que la plupart des temples (et leurs sanctuaires principaux) sont sensiblement
orientés vers l'est.
Nous rencontrons d'abord la monture de
Shiva, le taureau Nandi reposant sous un kiosque.
Dans le temple,
nous sommes les seuls touristes au milieu des pèlerins shivaïtes (marques
horizontales sur le front) et même de pèlerins vishnouistes (marques
verticales évoquant le trident, attribut de Vishnu).
Premier
contact surprenant avec cette Inde fervente et bruyante. Dans une odeur de
fleurs et d'encens, le temple est une véritable cité où l'on
rencontre aussi des marchands, des musiciens, des mendiants... Certains déjeunent
assis par terre tandis que les enfants jouent. Les femmes ont souvent une petite
guirlande de fleurs de jasmin accrochée à leur chignon.
Comme les pélerins, nous avons dû nous plier à la règle
qui consiste à marcher pieds nus...
Autour du sanctuaire, c'est
une sorte de monde clos et mystérieux, noyé dans la pénombre
de longues galeries sur lesquelles ouvrent des chapelles ou temples secondaires
dédiés à d'autres divinités: Minakshi (nom
régional donné à Parvati, l'épouse de Shiva), Vishnou.
Certains pèlerins tournent dans le sens des aiguilles d'une montre autour
de l'autel des "neufs planètes" où ils sont encore
plus nombreux les jours néfastes, ceux de Jupiter (jeudi) et du Soleil
(dimanche)...
... et les touristes peuvent même se faire bénir
par un prêtre après avoir reçu la tilak ou tika
(marque rouge à la base du front).
Les fidèle offrent des
colliers de fleurs ou simplement des pétales, de la poudre de santal, des
boulettes de riz, de l'encens ou bien encore ils font brûler des lampes
à beurre clarifié (ou ghee) ou au camphre (extrait du camphrier,
arbre de la même famille que l'arbre à cannelle) qui à l'avantage
de produire moins de fumée et d'éclaire davantage...
Cette
offrande est un hommage qui met en relation directe avec le dieu s'appelle
la puja.
Comme dans tous les grands temples publics (actifs),
un mât doré émerge au-dessus du temple, c'est le dvajastambha
auxquel on accroche des bannières lors des grandes cérémonies
et fêtes..
Base
d'un dvajastambha,
mât doré
auquel on accroche les bannières
lors des grandes cérémonies
hindoues dans les temples.
En
vue de processions, dans une galerie ouverte sur le bassin sacré d'où
émerge un petit kiosque, des ouvriers s'affèrent à nettoyer
et à repeindre les palanquins en bois polychrome et un taureau recouvert
de feuilles d'argent qui serviront à transporter les statues de bronze
des divinités lors de processions rituelles.
Celles-ci sont gardées
en lieu sûr, derrière des grilles, car elles sont précieuses
non seulement pour le culte mais aussi parce qu'elles sont anciennes et surtout
en bronze "noble". C'est-à-dire qu'au cuivre et à l'étain
s'ajoutent pour près de moitié de l'argent et de l'or provenant
de donations de bijoux, ce qui rend le métal inoxydable et fait qu'elles
gardent donc tout leur brillant.
En
quittant le temple, autre atmosphère dans la
ville. Comme partout où nous irons, elle est ponctuée de panneaux
de publicités commerciales diverses (parfois installées une simple
armature faite de perches) pour des produits de luxe (bijoux...), le téléphone,
panneaux qui rivalisent avec ceux des partis politiques dont le parti communiste
(on peut aussi voir certains panneaux à la gloire d'Amma, actrice de cinéma
reconvertie dans la politique)...
Propagande politique ou plutôt publicité puisqu'il y a pluralisme...
Un pays où le parti communiste a de beaux jours devant lui!
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Il est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de l'architecture
dravidienne bien que de dimensions plus modestes, avec seulement des ébauches
de gopurams, le sanctuaire est précédé de chapelles commémoratives.
Dans le mur d'enceinte sont ménagée 58 niches, sortes de temples
miniatures avec de gracieuses divinités: Durga (avatar de Parvati), Parashurama
(Rama à la hache, avatar de Vishnou), Brahma (on voit trois de ses
quatre visages) sur son oie sauvage (Brahma est peu représenté dans
les temple et un seul temple lui est dédié qui se situe au Rajasthan)
... et le lingam.
Certaines divinités portent encore des traces de polychromie.
La base des édifices est en granit alors que le reste des constructions
est en grès, matériau plus fragile et assez mal restauré
par les Britanniques. Sur la base figurent des inscriptions en vieux tamoul relatant
la construction du temple.
KANCHIPURAM - Temple de Kailasanatha
(inscriptions en vieux tamoul
sur le socle) et syllabaire tamoul moderne.
Les abords du sanctuaire
ont été remaniés au XVIIe s. par les Nayaks. Le sanctuaire
est surmonté d'un vimana (ou shikara), haute tour pyramidale.
La toilette des "buffalos"...
non, simplement des buffles
à l'eau!
...et une holstein en quête de pitance!
Direction Mahabalipuram, distante de 60 km (au sud-est de Kanchipuram).
Pour
terminer une aussi agréable journée et du fait de la proximité
de l'hôtel (Temple Bay), petite trempette dans l'Océan Indien
ou plus précisément dans les eaux du Golfe de Bengale. La température
de l'eau est délicieuse mais il faut aimer les sports d'eau vive car des
rouleaux violents déferlent sur le rivage et décourage la plupart
des candidats. Le repli sur le sable est également vite compromis par des
vendeuses qui importunent les touristes que nous sommes...
On
peut aussi apprécier la tranquillité d'agréables bungalows
(mot d'origine indienne!)
au milieu d'un parc où l'on peut admirer l'éternel dépouillement
floral des frangipaniers (mais on peut en voir avec des nuance allant du blanc
au rose) et odorants dont les fleurs à calice font penser aux tulipes ou
au magnolia.
Mahabalipuram - Hôtel Temple Bay.
INDE du sud