Mahabalipuram (1),
PONDICHÉRY(2)
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LES RELIGIONS en INDE, une affaire compliquée.

Elles sont présentées par ordre d'antériorité et non par importance. La diversité religieuse se passe sur un fond de tolérance malgré des épisodes de violences interreligieuses (hindous/musulmans, hindous/sikhs et à un moindre degré hindous/chrétiens).

L'HINDOUISME

Dans sa pratique populaire, cette religion polythéiste introduite par les Aryens est pratiquée par 80% de la population et remonte au XVe s. avant J-C. Les écrits concernant cette période relatent de manière symbolique des faits historiques. Rédigés en sanskrit, il s'agit de longs écrits poétiques, les Védas : le Ramayana (48 000 vers), plus philosophique que religieux, le Mahabharata (200 000 vers, sorte d'Iliade indienne) influencés des Upanishad.
Ce n'est pas une religion révélée mais le résultat d'une tradition qui n'a été écrite qu'entre 800 et 300 avant J-C.

Le panthéon hindouiste est très fourni et principalement constitué de divinités mâles.

Parmi les divinités originelles :
- INDRA, roi-dieu guerrier et agraire, dieu du temps qu'il fait (sa monture sacrée est l'éléphant)
- AGNI, dieu du feu (terme repris par le latin ignis et que l'on retrouve dans le mot ignifuger)
- SOMA, le fluide naturel (pensez à notre adjectif psychosomatique tellement galvaudé !)
- …

Entre le VIe et le IIe s. avant J-C, est apparue la triade divine (trimûrtî) plus puissante et plus proche de l'humanité. Ils sont cités par ordre croissant de dévotion.

- BRAHMA, créateur de l'univers et dieu incestueux. Ce dieu à quatre têtes est la seule divinité à posséder quatre visages en plus des quatre bras dont sont traditionnellement pourvus les dieux hindous. Il est souvent assis sur une feuille de lotus qui symbolise la connaissance. Sa monture sacrée (vahana) est le cygne (ou l'oie sauvage?) et ses attributs sont: l'aiguière, le sceptre, le chapelet et le livre des Veda. Il est peu vénéré.

- VISHNU, conservateur dieu de la compassion et de l'équilibre du monde. Monté sur l'aigle Garuda, il déploie ses attributs qui sont la conque, la massue, le trident, la fleur de lotus et la roue du destin (dharma). Il est parfois représenté couché dans les plis du serpent avec Brahmâ naissant de son nombril.
Il doit s'incarner en dix avatars pour contrer les déséquilibres du cosmos. Ses deux plus célèbres incarnations humaines sont :

o KRISHNA, dieu enfant très populaire dont la ''bible'' est le Mahabharata (avec le long poème de la Bhagavad) datant du début de l'ère chrétienne.
o RAMA, héros aux amours légendaires évoquées dans le Ramayana (même époque que le texte précédent).

- SHIVA, fils de Brahma, dieu destructeur (parricide, il décapita son père incestueux d'où l'existence de sectes où l'on porte un crâne) et régénérateur. Selon la tradition, il fut castré et certains de ses adorateurs vouent un culte à son phallus désincarné, le lingam, ce que contestent nombre d'Hindous (pourtant les représentations très réaliste de lingams notamment au Vietnam valident la première interprétation).
Shiva est donc le destructeur du mal. En fait il s'impose comme le dieu principal (souvent figuré au centre de la trilogie) et est d'ailleurs le plus vénéré.
Il se distingue par son troisième œil et par son chignon (jata) auquel s'accroche un croissant de lune. Il porte un collier de serpent et tient un tambour de la main droite et la flamme de la connaissance de la main gauche. Il est souvent représenté dansant au milieu des flammes (Shiva Nataraja) la danse cosmique (tandava), terrassant le nain de l'ignorance. Sa monture, le taureau Nandi, comme lui doté d'un troisième oeil l'attend placidement couché devant le sanctuaire.
Shiva peut avoir des représentations composites. Avec Vishnu, il forme Harihara, Avec sa moitié féminine et épouse Parvati, il est l'androgyne Ardhanishwara..


Il ne faut surtout pas oublier les divinités féminines qui représentent à la fois la partie féminine des dieux et leurs épouses. C'est par leur énergie féminine qu'ils agissent.

Plus paisibles sont les épouses des dieux mâles.
- SARASVATI, déesse de la Musique et de la Littérature, est la femme de Brahma. Sa monture est le canard.
- LAKSMI, la Douce, l'épouse de Vishnou est la déesse de la prospérité et de la Fertilité. Elle monte un paon.
- PARVATI, fille de l’Himalaya, est la femme de Shiva. Lequel a aussi épousé le fleuve GANGE, considéré comme une divinité

Parmi ses avatars, il faut citer DURGA, divinité de la Guerre aux dix bras.
Autre avatar, KALI, la Noire, déesse malfaisante associée à tous les interdits. Elle a épousé Shiva et a été l'amante de Rama. Depuis le Moyen Age, Kali est à l'origine des pratiques tantriques (vénération des forces naturelles, du corps et de la sexualité avec l'objectif de concilier jouissance et délivrance, afin d'échapper à la ronde des renaissances). Elle est souvent représentée assis avec une jambe repliée, elle porte un collier de crânes et tire la langue.. parfois, elle danse sur des corps inanimés!

Cela renvoie à des cultes de DEVI, la Déesse-Mère qui pousse les dieux masculins à créer et à détruire.

Par ailleurs, il existe des divinités féminines célibataires aux pouvoirs maléfiques.

Rarement représentés aussi dépourvu que le commun des mortels avec une seule paire de bras (surtout dans les représentations anciennes), les dieux en possèdent souvent deux mais ce nombre peut aller jusqu'à huit paires !


Ces couples divins eurent évidemment des enfants tels que le très populaire GANESH, le dieu à tête d'éléphant, fils de SHIVA et de PARVATI. Citons aussi HANUMAN, le dieu singe et GARUDA, le dieu oiseau, qui selon la légende aidèrent Rama à ramener dans le nord de l'Inde son épouse Sita que le dieu Ravana séquestrait au Sri Lanka.

Ajoutons y divers avatars empruntant au monde du réel. Ainsi Vishnu peut être représenté par le poisson, la tortue, le sanglier, un nain (Vamana), un homme-lion (Narashima)...


Déjà marqué par les divers clivages sociaux et identitaires (âge, sexe, caste, région, langue, situation matrimoniale et familiale), chaque hindou a une totale liberté de choix de pratiques et de dévotions dans ce panthéon protéiforme (Bouddha en tant qu'avatar de Vishnu y trouve même place parfois!).
Beaucoup de divinités ont des appellations locales (c'est le cas notamment en Inde du sud) et dans les villages, des divinités locales ne sont rien d'autres que des transpositions d'anciens cultes animistes.
Bref, il y aurait 108 dieux (somme des chiffres=9!) mais il faudrait en multi^lier le nombre par dix pour tenir compte des variations locales dans leur dénomination... On dit aussi qu’il y aurait 330 millions de cultes hindouistes différents (!), issus de toutes ces combinaisons !
Dans une conception plus hautement spirituelle, certains spiritualistes Hindous ramènent pourtant leur croyance vers l'unicité divine...

Ajoutons que les prêtres, les brahmanes, sont aussi des astrologues (jyotishi). très consultés.


Les Hindous se lèvent tôt. Vers 5 heures, certains se livrent déjà à leurs dévotions au temple lors du "lever" de la divinité qui y est vénérée.

Les diverses pratiques de l'hindouisme comportent quelques notions essentielles guidant la vie des êtres humains :
- l'ordre du monde, le dharma,
- le cycle des réincarnations, le samsara,
- le devoir individuel (agir justement), le karma,
- et l'espoir d'atteindre l'état de béatitude absolue, le nirvana, obtenu par l'extinction des trois passions (désir, haine et erreur) délivrant l'être humain du cycle des naissances, le moksha.

Dans l’Hindouisme, il y a 7 mondes : le monde des démons, le monde souterrain, celui de la terre, celui du paradis, le monde de Vishnu, celui de Shiva et celui de Brahma.


Les Hindous (et les Bouddhistes) n’ont pas une notion du temps linéaire comme la plupart des autres cultures. Notre finitude se traduit par une anxiété qui nous conduit soit au renoncement soit au contraire à une agitation permanente et l’envie de possession et de jouissance immédiate.
Pour eux, au contraire, tout est une succession de cycles donc de recommencements. Le mouvement de la roue du Dharma (représentée au centre du drapeau) ou roue de la vie n’a ni début ni fin. Rien n’est unique, fini ou éternel. La réincarnation permettant le passage d’une âme dans un autre corps offre des perspectives infinies ce qui induit calme, sagesse, tolérance… et permet de vivre apaisé l’instant présent. Mais celle-ci dépend de l'accumulation de bons et de mauvais karma dans ses différentes vies. Au lieu de notre inaccessible rêve d'éternité terrestre, leur but ultime est d'échapper au cycle des réincarnations grâce à l'ascèse (dépassement de soi et des vanités terrestres par l'austérité et les privations volontaires) afin d'atteindre le Nirvana (la paix éternelle).


Les vaches sacrées méritent quelques propos liminaires.
Depuis les temps védiques, la vache est l'animal auquel on accorde le plus d'importance. Les brahmanes offrent son beurre fondu aux divinités et tous les produits de cet animal providentiel étaient utilisés : lait, lait caillé, beurre, bouse (chauffage) et même urine (en médecine) ! S'occuper de vaches était un acte de dévotion et l'animal a fini par être considéré comme une personnification des dieux. Tôt le matin, à l'ouverture des portes des temples, on vient présenter une vache au dieu qui y est vénéré.


On n'est hindouiste que parce que l'on est né dans une caste hindoue. On ne peut pas se convertir à cette religion. C'est en quelque sorte un droit du sang.


Les sadhu ou sanyasin sont des ''renonçants'' (souvent shivaïtes) qui ont trouvé la sagesse dans l'ascèse, libres, errant sur les routes et faisant de temps à autre étape dans des ashrams (ermitages et lieux de retraite) lors de la mousson. Ainsi vivent ils dans l'attente de leur délivrance du monde. Ils expriment leur détachement de ce monde par la cendre dont ils se couvent le corps, ce corps qui se consume à petit feu et qui exceptionnellement ne sera porté au bûcher mais enterré à leur mort.

Guru : maître à penser dans l'hindouisme aidant à franchir les différents degrés vers la sagesse. Le vrai guru est un maître dont le but n'est pas de modeler des copies conformes et encore moins des disciples serviles mais de faire en sorte que l'élève devienne indépendant et que sa "science" dépasse même celle du maître. Il y a aussi de faux gourous prêts à escroquer de naïfs Occidentaux...
Le yoga est l'un des moyens d'arriver à une totale maîtrise du corps permettant un détachement des biens matériels et des passions. Les yogis ont leur correspondance dans les fakirs musulmans qui sont plutôt des magiciens.

Sutra : texte qui sert de précepte et qui peut se trouver sous forme d'aphorismes dans les doctrines religieuses ou philosophiques de l'Inde.

Mantra (''instrument de pensée'' en sanskrit): expression sacrée (à usage spirituel ou magique) du brahmanisme et repris par le bouddhisme. Les fidèles s'y adonnant croient au pouvoir des paroles rituelles.

Mandala (''cercle'' en sanskrit): figure géométrique souvent limitée par des cercles concentriques (surtout au Tibet) dessinée sur le sol ou peinte sur toile symbolisant l'univers et servant de support à la méditation dans le tantrisme hindou et bouddhiste (ce dernier doit beaucoup à un gourou hindou de Lahore qui fit des emprunts à trois religions).
Il en existe aussi sous forme de sculptures ou d'objets plus ou moins sophistiqués ou imposants, de la petite pyramide en pâte de riz au grand sanctuaire, en passant par des objets de bronze doré.

 

LE BOUDDHISME mérite une mention particulière.

Siddharta Gautama, devenu Bouddha naquit au VIe s. avant J-C au nord de l'Inde dans une famille de la caste guerrière et ses disciples ont développé doctrine jusqu'au Ve s. après J - C., traversant des périodes de schismes alternant avec des conciles.
Deux siècles plus tard sa doctrine fut adoptée comme religion d'Etat par l'empereur Ashoka qui envoya des missionnaires indiens dans les pays voisins.
Paradoxalement, cette religion avait pratiquement disparu en Inde dès le Xe s.
Aujourd'hui, on compte 0,8% d'adeptes de cette religion.

Le bouddhisme reprend des notions de l'hindouisme : l'ordre du monde (le dharma), le cycle des réincarnations (le samsara), le devoir individuel d'agir justement (le karma) qu'il rend plus exigeant et l'espoir d'atteindre l'état de béatitude libérée du cycle des naissances (le nirvana). Mais il ne prône pas l'adoration de divinités ni ne se réfère à un clergé (Bouddha s'opposait au parasitisme et à la domination exercée par les brahmanes sur le peuple) mais il préconise l'observance rigoureuse de règles morales et la pratique de diverses méthodes psychiques. Il peut être perçu plus comme une philosophie que comme une religion. A noter que le bouddhisme rejette la notion de castes en considérant tous les êtres humains avec le même degré de respect.

La doctrine la plus proche de celle des origines, le bouddhisme rigoriste Hinâyana dite du ''Petit Véhicule'' s'est répandue en Asie du sud-est à partir de Ceylan tandis que les réformes entreprises dès le IVe s. av. J-C donnèrent naissance en l'an 148 (après J-C) à un bouddhisme plus compassionnel, le Mahayana dit du "Grand Véhicule" tandis qu'apparaissaient les premières représentation du Bouddha. C'est ce courant qui se répandit dans le monde sinisé (Chine, Japon, Corée, Vietnam) et qui paradoxalement ne compte plus que peu d'adeptes en Inde, moins de 1% ! localisés dans les régions montagneuses du nord du pays.


LE JAINISME

Sa création est contemporaine de celle du Bouddhisme fut fondé au VIe s. avant J-C par Mahavira, appelé aussi Jina qui, comme le Bouddha, parcourut la vallée du Gange.
Comme les Bouddhistes, les Jaïns renient l'origine divine et l'autorité des Veda. Mais ils vénèrent certains saints mythiques, les tirthankaras ou jinas (''passeurs de gué''), prêcheurs de la doctrine et plus modèles que dieux et, comme les Hindous, ils admettent l'institution de castes.

Les deux sectes principales du jaïnisme trouvent leur origine dans des évènements qui se sont produits environ 200 ans après la mort de Mahâvîra. Le schisme se produisit lorsque les chefs spirituels quittèrent le nord de l'Inde le nord de l'Inde pour fuir une famine en gagnant le sud du pays. Pendant cette absence du chef spirituel, les Jains du nord renoncèrent à la nudité, l'une des règles du jainisme originel.
Autre trait caractéristique des jains, le respect absolu de la vie fait que les jains les plus orthodoxes sont plus que végétaliens, en refusant la consommation de racines (pommes de terre, carottes...) car les cueillir, c'est tuer la plante.

Les jains accompagnent la recherche du salut spirituel d'un respect absolu de toute vie d'où leur alimentation végétarienne et même végétalienne. En pratiquant la doctrine de la non-violence, ils portent le respect de la vie animale à ses plus extrêmes limites ; dans certaines sectes, ils portent un tissu devant la bouche pour éviter que les insectes n'y pénètrent et une brosse pour nettoyer l'endroit où ils s'assoient, pour ne pas déranger ou écraser toute créature vivante.

A l'austérité ascétique de leur vie s'oppose la luxuriance de leurs édifices religieux. Ne représentant que 0,5% de la population, ils sont surtout présents dans l'ouest de l'Inde (Rajasthan et Gujurat) mais ne sont pas absents dans l'extrême sud (Tamil Nadu, Karnataka). Avec seulement 4 millions de croyants, le jaïnisme est la plus petite des 10 religions principales du monde, mais en Inde, les jaïns sont surreprésentés dans les secteurs économique et politique.
Gandhi est un hindou mais né dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie. Il a été profondément influencé par la façon de vivre jaïne, paisible et respectueuse de la vie, et il en a fait une partie intégrante de sa propre philosophie. Son premier maître spirituel (Gurû) a été un ascète jaïn, Shrimad Rajchandra.


LE PARSISME

Il fut introduit au VIIe s. par des populations venant de Perse et fuyant les invasions arabes.
Leur croyance fondée par Zoroastre remonte au VIe s. avant J-C et repose sur l'antique culte de la lumière et du feu sacré Ahura Mazda. Ils respectent la pureté des éléments naturels tel le feu. C'est pourquoi, ils n'incinèrent pas leurs morts mais placent les cadavres au sommet de hautes tours et les laissent dévorer par les vautours. Cette communauté très fermée ne s'allie pas aux autres et leurs lieux de culte ne sont accessibles qu'à leurs fidèles.

Bien que très peu nombreux (200000 environ), les Parsis comptent des familles très influentes (les Tata par exemple).


L'ISLAM

Cette religion arrive en Inde avec les conquêtes des régions situées au nord du pays par des envahisseurs afghans au XIe et XIIe s. puis turcs au XIIIe s. Au XIVe s. ce sont toujours des musulmans qui s'imposent mais cette fois il s'agit des Moghols autrement dit des Mongols descendants de Gengis Khan, avec le célèbre Tamerlan qui s'empare de Delhi de manière très violente en 1398. Ses successeurs qui feront souche sur place vont s'attacher à étendre leur influence en soumettant les princes rebelles à leur nouvel empire tout en encourageant les arts et le commerce à la faveur d'une tolérance religieuse.
Outre certaines conversions forcées, son succès tient à ce qu'il a permis à certains Indiens d'échapper au système des castes.

En outre, on ne peut imaginer religion plus opposée à l'hindouisme sur le plan théologique et sur celui des rites avec un dieu unique dont aucune représentation dans l'iconographie ou dans la statuaire n'est permise... La cohabitation relativement paisible de religions aussi différentes est presque étonnante.

La partition de l'Inde entre le Pakistan et l'Inde effectuée en fonction de critères religieux lors de l'indépendance en 1947 conduit à l'exode de plus de 14 millions de personnes (6 millions de Sikhs et Hindous d'une part et 8 millions de Musulmans d'autre part) dont un million périra en cours de route. Malgré ces transferts, il reste une forte minorité musulmane en Inde avec 14% de la population. L'Islam est la seconde religion pratiquée en Inde.
A côté de l'islam sunnite (80 ou 90%), il existe d'importantes communautés chiites ou shiites (dont la secte ismaélienne fut rendue célèbre par son chef probritannique l'Agha Khan). L'Inde compte pratiquement autant de Chiites que le Pakistan, avec une communauté de quelques 30 millions de fidèles (soit 15% des Chiites).


LE SIKHISME

C'est une religion syncrétique apparue au début du XVIe s. (vers 1520). Son fondateur, Nanak a voulu faire une synthèse de l'hindouisme et de l'islam. Monothéiste, la religion sikhe est hostile au culte des idoles et au système des castes mais intègre les notions de karma et de samsara..
C'est le quatrième courant religieux par son importance en touchant 2% de la population. Cette religion est très présente au Punjab (Etat au nord du Rajasthan). La majeure partie de cette communauté martiale est rattachée à la varna (caste) des Khsatrya (guerriers ou nobles).

Les Sikhs forment une communauté forte et riche qui compte beaucoup d'émigrés à travers le monde (mouvements qui se sont produits au XIXe s. lors de la conquête britannique). L'idéologie sikh a connu une évolution chaotique depuis son origine, ballottée entre tendances spiritualiste et expression communautariste (ordre militaire des khalsas apparu en 1699 avec Govind Singh) exprimée par 5 signes extérieurs dans leur tenue, outre le port de leur turban, les "5 K" (Kirpa, port du sabre court, Kesh les cheveux jamais coupés, Kara, port d'un bracelet d'acier, Kaccha, port d'un caleçon long et Kanga, utilisation d'un peigne retenant les cheveux). A partir de cette époque, les hommes ajoutèrent à leur nom le titre de Singh , c'est-à-dire ''lion''.

Les réformes engagées au début du XXe s. conduisirent de plus en plus le sikhisme à s'écarter de l'hindouisme à tel point que lors de la partition en 1947, les Sikhs faisaient cause commune avec les Musulmans contre les Hindous et avaient eu le projet d'avoir un Etat indépendant car l'Etat où ils était les plus nombreux, le Penjab, allait se trouver couper en deux. En fait, ils sont restés dans la fédération indienne au sein de l'Etat indien du Penjab (au nord du Rajasthan) crée postérieurement, en 1966 mais qui ne satisfait toujours pas un courant indépendantiste (cf. plus loin assassinat d'Indira Gandhi).

En gage de reconnaissance à ces belliqueux concitoyens, la charge de la garde du Premier Ministre est confiée à des troupes Sikhs mais cela ne va pas sans risque puisque Indira Gandhi fut assassinée par deux membres de sa garde en octobre 1984 à la suite de la répression exercée à l'encontre d'insurgés indépendantistes sikhs. Pourtant Indira Gandhi avait appuyé Zail Singh devenu le premier sikh chef de l'État en 1982. L'actuel Premier Ministre, Manmohan Singh (depuis 2004), est également un Sikh.



LE CHRISTIANISME
C'est le troisième courant religieux avec 2,5% de la population. Il est apparu à la faveur de la colonisation (principalement britannique) qui a fait suite à l'effondrement de l'empire moghol.

Les puissances européennes (Portugal, Angleterre, Hollande et France) possédaient des comptoirs sur les côtes depuis le début du XVe s. Les Britanniques s'imposent à partir de la fin du XVIIIe s. au travers de leur Compagnie des Indes Orientales qui d'instrument de domination commerciale devient peu à peu un outil de domination politique jusqu'à ce que, hormis quelques comptoirs étrangers, l'Inde fasse partie intégrante de l'Empire Britannique. Dans la foulée des marchands et des soldats, l'Occident a évidemment amené ici ses missionnaires…
Les reliques de St François-Xavier, évangélisateur de l'Orient et mort en Chine en 1552, sont d'ailleurs conservée ici en Inde, à Goa.

MAHABALIPURAM

MAHABALIPURAM (petite ville de 12 000 habitants)

C'est un ancien port de la côte de Coromandel (sud-est de l'Inde) déjà connu des Romains et qui fut la capitale de la dynastie Pallava au VIIIe s. et le grand port de leur royaume.
D'ici, les Pallavas ont donc pu facilement exporter leur civilisation, notamment la religion hindoue (avec son architecture) vers les royaumes de Shrivijara (Java, Sumatra, Malaisie), du Kambuja (Angkor au Cambodge) et du Champa (Annam au Vietnam). Leurs successeurs Cholas (ou Colas) y ont exporté la danse (Bali).
La ville tombée en ruine, les vestiges ne furent découverts qu'au XVIIe s. et ce sont parmi les plus prestigieux de la civilisation indienne.


Nous rencontrons les premiers kolams, ces dessins géométriques savants tracés à la poudre de riz devant le seuil des maisons (ils sont coloriés dans certaines régions où lors de circonstances particulières). C'est une forme de mandala simplifié.
Signes de bienvenue et porte-bonheur, ils ont aussi pour rôle de retenir à l'extérieur insectes et divers parasites qui s'en nourrissent.

PONDICHERY - uniforme de gendarme
Kolam au seuil d'une porte, porte-bonheur et signe de bienvenue...




les Temples de la colline (cf. CHRONOLOGIE):

On peut admirer ici un superbe ensemble de temples monolithes consacrés à Shiva remontant au VIIe s., à l'époque de la dynastie Pallava. Ces bas-reliefs très anciens interpellent par leur qualité d'exécution (on a l'impression qu'ils surgissent du sol) et leur bon état de conservation.

Parmi ceux-ci, nous admirons:

- le Krishna mandapa,
creusé dans la roche, entre le VIème et VIIème siècle, où sous une galerie moderne apparaît une superbe paroi sculptée représentant des scènes pastorales autour de Krishna (9ème incarnation de Vishnu) et les gopis, ses amis bergers et ses amantes vachères (Rhada est sa préférée).
On y voit le Dieu Krishna soulevant d'une seule main le Mont Govardhana pour que les villageois puissent se protéger de l'orage déclenché par le Dieu Indra , irrité par l'indifférence des villageois à son égard. Sur la même scène, un peu à l'écart, se tient Balarama, frère de Krishna. Le fond de la grotte est orné d'un superbe et charmant bas-relief d'une vache léchant son veau pendant que son bouvier la trait. D'autres scènes illustrent cette vaste fresque : un homme avec un bébé sur l'épaule, une servante portant des pots à lait et du foin sur la tête... .

-
tout près de là apparaît l'Ascèse d'Arjuna (ou la Pénitence d'Arjuna) , le célèbre bas-relief de la Descente du Gange. C'est le monument le plus visité et le plus justement célèbre du lieu.

Ce chef d'œuvre se présente comme une falaise sculptée de 9 m de haut sur 27 m de longueur dont les splendides éléphants s'imposent immédiatement à la vue. C'est le matin est aussi la meilleure heure pour cette visite compte tenu de la l'incidence de la lumière

On peut l'interpréter comme la représentation de la descente des eaux de LA Gange (fleuve-divinité au féminin pour les Hindous) domptées et s'écoulant vers la terre en glissant sur les cheveux de Shiva qui se retire sur l'Himalaya. Depuis les origines de la civilisation indienne, le Gange, fleuve mythique descendu des cimes himalayennes, inspire l'imaginaire des hommes.

Une autre version illustre un épisode du Mahabharata. Le prince pandava
Arjuna déchu et perdu dans la forêt obtint l'aide de Shiva et en témoignage de gratitude s'en alla dans l'Himalaya pratiquer l'ascèse, ce qui le rendit invincible.

La scène est coupée en deux par le fleuve (profitant d'une fissure dans le rocher). On y voit toutes sortes d'êtres célestes comme les Kinnara, les Gandharva , les Apsara , des Sages barbus vénérables, un ascète qui prie Shiva, mains jointes en prières au-dessus de la tête, le Nâga et la Naginî qui, eux aussi mains jointes devant le corps.
La composition magistrale n'est pas dénuée d'humour. A l'ascète dans une position du yoga sur la partie gauche, fait écho un chat, dans la même attitude au point qu'il peut envisager de berner les souris qui sont en adoration à ses pieds!
Deux gros éléphants avec des petits entre leurs pattes qui regardent vers cette scène, un autre Sage priant le Dieu Vishnu qui se tient sous un dais...

MAHABALIPURAM - Humour dans le Descente du Gange
MAHABALIPURAM - Humour dans la Descente du Gange,
Ascète et chat imitateur....

Remarquer aussi à, l'extrémité droite, un couple de singes en train de s'épouiller...

 


Les ratha
sont habituellement d'énormes chars de procession en bois, tractés dans les rues des villes par des centaines de pénitents lors de certaines cérémonies religieuses, pour offrir à la vénération de la foule, les statues de bronze somptueusement parées des divinités qui y sont installées. r une vache au dieu qui y est vénéré.

- la visite se poursuit avec un premier RATHA ou temple-chariot monolithique, le Ratha Ganesha, temple monolithe originellement dédié à Shiva.

- une curiosité naturelle, la Boule de beurre de Krishna (selon la légende, ce dernier chapardait du beurre aux bergers!). On comprend mieux les possibilités de sculpter de gros objets monolithes dans ce matériau granitique (diorite selon notre guide).

- la grotte de Mahishasura Mardini dédiée à Durga (avatar de Parvati) affrontant avec son arc le démon à tête de buffle alors qu'en face d'elle, sur l'autre côté du mandapa, Vishnu sommeille tranquillement dans les replis du serpent Ananta...

- au sommet de la colline, sur un gros rocher, se dresse le temple d'Olakkanatha, plus tardif (début VIIIe s.), réalisé en maçonnerie (comme les temples du rivage évoqués plus loin).

En déambulant dans le site, Sanjay nous présente un arbre typique de ce pays, le neem dont les feuilles sont dissymétriques car elles ont la particularité d'avoir le pétiole décentré. Intéressant pour son bois, l'arbuste l'est aussi pour ses graines utilisées comme pesticide par les paysans indiens et qui est à l’origine, depuis les années 1970, de plus d’une cinquantaine de brevets américains et européens. Des dérivés entrent également dans la composition d'un médicament contre l'arthrite.

Nous avons aussi l'occasion d'admirer le travail de précision des sculpteurs qui façonnent de grandes statues (taille humaine).
Nous n'avons pas le temps pour aller visiter le mandapa des Cinq Panadava ni la Grotte du Tigre.


A quelques centaines de mètres, se dressent les "temples-chariots" (évidemment sans roues ici) ou Rathas dit du sud (cf. CHRONOLOGIE), il s'agit toujours d'un ensemble de sanctuaires monolithes très groupés (désacralisés) dont les formes représentent les principes de construction en bois qui était en vigueur antérieurement.
On leur a attribué les noms de Draupadi, Arjuna, Bhîma, Yudhishthira/Dharmaraja et Nakula/Sahadeva, noms des cinq frères Pândava (et de leur épouse commune), héros dont l'histoire est contée dans l'épopée célébrissime du Mahâbhârata :


- tout d'abord, le sanctuaire de Draupadi, en forme de hutte avec toit de chaume.
Il s'agit d'un temple dédié à Durga au plan simple, carré, à une cella. masquant un énorme taureau couché monolithique de Nandi,véhicule de Shiva.

- le sanctuaire suivant dit d'Arjuna, de structure pyramidale plus petite que celle du Dharmaraja est plus complexe, surmonté de deux niveaux de pavillons miniatures et voisin d'un lion. Sans doute dédié à Shiva du fait de la présence proche du taureau Nandi.

- le ratha de Bhima est de forme allongée ressemblant à une chaumière. Ce temple à étages dédié à Vishnou, avec colonne à piètements de lion, semble reprendre l'organisation d'une salle de réunion bouddhique. Ce ratha de plan rectangulaire, est couvert en berceau brisé. On note de petits édifices en bas relief sur la corniche.

- il est séparé du temple voisin par un énorme éléphant monolithe. Cet autre temple, Nakula-Sahadeva, reprend en quelque sorte les forme du gros animal. De structure absidiale, il est dédié à Indra. Très inachevé, il présente un plan original absidial avec un porche soutenu par des colonnes.

- pour finir, le ratha de Yudhisthira/Dharmaraja est, avec un plan carré, de conception semblable à celui d'Arjuna, en plus élaboré et plus haut, surmonté d'une structure pyramidale de trois étages (dont deux faux) et comportant une corniche avec des réductions d’édifices. Inachevé, c'est le seul ratha portant une inscription faisant référence au roi Pallava Nârasimhavarman Ier. Il est dédié à Shiva
On peut y voir une représentation d'Ardhanishwara, forme androgyne de Shiva (avec un côté gauche féminin) et un Harihara, forme syncrétique des dieux Shiva et Vishnou.

On reste émerveillé devant tant de finesse dans le travail d'une pierre aussi dure. Carriers et sculpteurs devaient d'abord débiter des blocs en creusant quantité de petits trous à l'aide de burins de fer. Il fallait y placer des coins de bois qui une fois gorgés d'eau faisaient éclater la pierre. On trouve encore des traces de cette technique sur le site même...
Restait alors l'immense labeur de façonnage artistique...

MAHABALIPURAM - Découpage des blocs de pierre

MAHABALIPURAM - Les temples du rivage
Découpage des blocs de pierre.


A deux cents mètres, au pied de la colline, sur un petit promontoire entre deux plages, se dresse(nt) LE ou les Temples du Rivage (cf. CHRONOLOGIE), dédiés à Shiva.

L'ambiguité provient du fait que c'est une construction géminée. Le monument est plus élevé que les rathas précédents car ce n'est plus un monolithe mais une véritable construction en maçonnerie.
Sa réalisation remonte au dernier souverain Pallava, au tout début du VIIIe s. (c'est une ébauche du temple de Kailasanatha vu la veille à Kanchipuram).
D'après la tradition, c'est le seul rescapé d'un ensemble de sept temples construits à la fin du VIIIe siècle par le roi Pallava Râjasimha Nârasimhavarman II et s'étendant sur dix kilomètres de rivage.

Sa situation en bord de mer fait que les sculptures subissent l'agression saline et que la mer a détruit son enceinte qui était surmontée de taureaux Nandis. Une digue de protection lui a permis d'échapper aux méfaits du tsunami.
Un bassin a été découvert en 1995 et plus récemment des vestiges de ce qui aurait été un quai.
Enfin, le tsunami de décembre 2004 a mis au jour sur le rivage des superstructures de deux temples ce qui confirmerait la tradition selon laquelle il aurait existé sept temples...

MAHABALIPURAM - Les temples du rivage
Les temples du rivage.


On reste perplexe devant l'abandon du site.
Notre guide évoque l'hypothèse formulée par un géologue selon lequel le cours inférieur de la rivière Kaveri, l'un des sept fleuves sacrés de l'Inde (avec le (la) Gange, la Yamuna, la Godabari, la Narmada et la Saraswati et l'Indus, ce dernier aujourd'hui au Pakistan) se serait brusquement modifié il y a mille ans. L'estuaire se serait déplacé de la région de Mahabalipuram en provoquant la ruine de la dynastie des Pallavas tandis que les Colas installaient leur capitale à Tanjore, sur le nouveau delta...

En quittant la petite ville, nous apercevons à quelques distance, deux temples apparemment abandonnés au milieu des broussailles.


La monotonie de 130 km de trajet (3 heures) qui nous séparent de Pondichéry est rompue par quelques arrêts ou curiosités qui retiennent l'attention:
- centrale nucléaire type Tchernobyl, legs des Russes à l'époque de l'amitié avec ce pays (sous Indira Gandhi),
- moissons,
- marais salants sur la côte,
- temples de villages en pleine nature (offrande annuelle d'ex-votos en forme de cheval de terre cuite) vestiges de cultes anciens plus ou moins animistes (
Aiyanar, maître des démons)...




PONDICHÉRY

Pondichéry,
autrefois village de pêcheurs, vient de retrouver son ancien nom de Poudouchery en 2006. Cette ville se situe à 100 km au sud-ouest de Mahabalipuram (ou à 150 km au sud de Madras).
Les archéologues ont découverts de la monnaie et des tessons de poterie témoignant d'échanges dans l'Antiquité avec le bassin méditerranéen: Rome, Grèce, Espagne...


La ville compte 750 000 habitants. Cet ancien comptoir français, au cachet de sous-préfecture discrète (la ville "blanche") est aujourd'hui envahit par la marée humaine ("la ville "noire") venue de l'arrière-pays Tamil.

Après une courte occupation hollandaise, les Français y sont présents dès 1670 mais la ville ne prend vraiment de l'importance qu'à partir de 1742, sous l'autorité de Dupleix, lorsqu'il devient gouverneur général de la Compagnie Française des Indes. Bon stratège et fin diplomate, Dupleix avait réussi à instaurer une zone d'influence française sur plus de la moitié du Décan... jusqu'à se qu'il fût rappelé en Métropole en 1754.
Après un long siège anglais en 1761, la ville est prise par les Anglais qui la restituent en 1763, tout en y exerçant un étroit contrôle jusqu'en 1816 où elle est définitivement rendue à la France.

Pondichéry ne sera partie intégrante de l'Inde indépendante, qu'à compter du 16 août 1962, après diverses étapes longues et assez incohérentes (pour cause de nos guerres coloniales en Indochine puis en Algérie): 1947(mise à l'étude de la cession), 1952-54 (blocus des enclaves par l'Inde aboutissant au transfert officieux), 1956 (signature du traité de cession) et enfin vote de ratification de ce traité par l'Assemblée Nationale française le 12 juillet 1962 alors que de nombreux Pondichéryens viennent de participer à notre guerre en Algérie...

Ce sera le dernier des cinq comptoirs que possédait la France avec Chandernagor (abandonné dès 1947), Yanaon, Karikal et Mahé.
Sans doute mal informés,
seulement 7000 (ou 8000?) Pondichéryens ont opté pour le statut français en février 1963 et la ville garde un important lycée français (1200 élèves). Le territoire de Pondichery conserve certains avantages particuliers notamment en matière de taxes (TVA...).

L'arrivée dans la ville est signalée par les policiers à képi rouge qui ont conservé l'ancien
uniforme de l'époque coloniale.

PONDICHERY - uniforme de gendarme
Uniforme de policier, souvenir colonial...

 

 


 

Sri Aurobindo, la Mère
et AUROVILLE...

Aurobindo Ghose (1872-1950), d'origine bengali, après avoir mené un combat nationaliste au début du XXe s. s'est livré à une démarche mystique en quête d'une religion universelle. Sa démarche aurait inspiré celle du Mahatma Gandhi.
La française Mirra Alfassa (1878-1973) le rejoignit et fut connue sous le nom de ''la Mère''.

Auroville *(Cité de l'Aurore) la ville utopique créée à partir de 1968 fut voulue par ''la Mère'' se situe à 8 km de Pondichéry et rassemble des adeptes du monde entier (de 40 pays) dont environ 2000 Français. Quelques 120 pays ont participé à son financement et le terrain a été donné par l'Etat du Tamil Nadu.
Depuis la disparition des fondateurs, une forme de dérive sectaire est observable et l'utopie n'est pas réalisée (objectif d'une cité de 50000 personnes non atteint, l'argent joue toujours un rôle, les écarts de richesse existent puisqu'il ya des entrepreneurs...).
Par ailleurs, la curiosité (voyeurisme) des touristes fait qu'ils ne sont plus souhaités.




La visite de la ville permet de découvrir:

- balade dans l'ancien quartier français que l'on qualifie parfois de ''Ville Blanche'', notamment au travers des rues Dumas, St Louis, de la Marine...
C'est un quartier tranquille, propret (il y a des vrais trottoirs) qui fait penser à une petite ville de province du sud-ouest de la France

- visite au tombeau de Sri Aurobindo ("le plus grand penseur de l'Inde") et au cénotaphe de la Mère (pas de photos). L'ashram est un lieu de silence en pleine ville (rue de la Marine) dans un espace ouvert sur une cour intérieure fleurie. Les fidèles sont recueillis. L'atmosphère du lieu est préservée par les membres de la communauté.
A noter que la moitié de la "ville blanche" appartient à l'ashram de Sri Aurobindo...

- l'Eglise N-D des Anges (une messe en français par semaine), l'ancien cinéma Pathé, le Cercle de Pondichéry (près du parc de la Place du Gouverneur), le monument aux Morts des Indes françaises
, le consulat français, les anciens bureaux des Douanes, l'ancien Hôtel de Ville... ou encore le monument à Gandhi sur la promenade en bord de mer.

Certaines maisons coloniales ont gardé tout leur lustre avec leur parc aux arbres en fleurs tandis que des demeures plus modestes souffrent d'un manque d'entretien où ont acquis un caractère plus local (surélévation de terrasse par une hutte).
D'autres ont une galerie sur rue avec la fameuse varanda (mot tamoul d'où est issu notre véranda) couverte de petites tuiles rondes.


- le quartier tamoul ou "Ville Noire" et

le marché indien très coloré (pâtes, guirlandes de fleurs pour les temples)...


Pour terminer la journée, emplettes dans les plus ou moins grands magasins à la recherche de saris (il y a profusion de modèles par la matière, les coloris et les motifs) et autres...

Le temps passe vite. La nuit est déjà tombée et il faut rentrer à l'hôtel en faisant appel aux vélos-rickshaws. Quelques moments d'émotion dans la nacelle de ces engins brinquebalants et sans aucun éclairage. Arrivant près de l'hôtel, situé à droite de la rue, il faut couper la circulation de la voie opposée (n'oublions pas que l'on circule à gauche dans ce pays), tout cela en étant parfaitement invisibles aux yeux des automobilistes et motocyclistes. Bref, les karmas étaient favorables...


La consultation de l'annuaire téléphonique local mis à disposition dans les chambres révèle quelques surprises avec des noms tels que
Boniface, Charrier, Delapérie, Delavigne, Lafontaine, Leprince, Martin, Samson ou un Charles TRICOLORE (ça ne s'invente pas!), souvenirs de la présence française...

PONDICHERY - rue St Louis et rue de la Marine
Raccourci de France et d'Inde...
rue St Louis et rue de la Marine






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INDE du sud