Le
sort de jeunes paysannes vietnamiennes pauvres...
Paradoxalement car ayant la même cause, le désir d’avoir un descendant mâle
(chargé du culte des ancêtres et, plus terre à terre, de veiller aux vieux jours
de ses parents), on constate un déficit de filles en Chine (tout comme
en Inde d'ailleurs): avortements sélectifs voire infanticides (d'un niveau tel
que le déficit de filles en Chine serait de l'ordre de 60 millions ! ou selon
d'autres sources de 24 millions à l'horizon 2020). Jusqu'à
il y a peu, on observait au contraire un excédent au Vietnam (si l’on
a des filles, on procréait jusqu’à l’arrivée d’un garçon (en charge des vieux
jours de ses parents). De la sorte, dans les deux pays on a pu observer un
déficit des sexes de sens opposé. Quoi qu’on en dise, les lois du marché sont
très prégnantes, même dans un tel domaine et même dans des économies socialistes.
Ainsi, des agences recrutent des jeunes filles vietnamiennes des milieux
pauvres en vue de les marier à des fils de riches paysans chinois qui ne trouvent
pas d’épouse (en Chine le déficit général de filles et accentué par l’exode de
celles-ci vers les villes). En échange, la famille reçoit de 300 à 500$, en quelque
sorte une dot. A noter que les Chinois "s'approvisionnent" dans d'autre
pays de la région, notamment en Birmanie, du fait de la grande pauvreté
de ce pays.
Arrivées en Chine, il se trouve que les jeunes femmes qui n'ont
jamais vu leur mari auparavant, servent souvent d’épouse à 2 voire à 3 frères
célibataires… Certaines des déçues s’enfuient et parviennent à revenir au pays
où leur sort ne sera guère enviable.
Mais les choses changent:
l'échographie coûte 80 000 dongs (3€uros) et l'avortement illégal
est pratiqué dans certaines cliniques jusqu'à 20 semaines de grossesse, au tarif
de 500 000 dongs (20€uros). On s'achemine ici aussi vers un déficit féminin
avec 9 filles pour 10 garçons (en Chine, le rapport est de 8 pour 10)...
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