Coutumes et vie paysanne...
L'ASTROLOGIE
Dans le Vietnam ancien donc pas seulement dans le monde
paysan, on accordait une grande importance aux astrologues ou géomanciens et à
la divination par le Yijing ([Yi King]).
Ce système divinatoire
d'origine chinoise qui remonte à la fin du Premier Millénaire avant J - C
repose sur huit trigrammes, chacun étant composé d’une combinaison de trois lignes
superposées soit pleines, soit brisées. La combinaison au hasard de deux
trigrammes donne des hexagrammes dont les possibilités combinatoires donnent soixante-quatre
variantes. Ces nombres déterminent si un trait est yin ou yang (le
taiji élément important de la symbolique chinoise), s'il est "au repos"
ou "mobile" (sur le point de se transformer en son opposé).
On recourait
au géomancien ou à l'astrologue pour l'emplacement, l’orientation lors de la construction
d'un édifice ou d’une maison et pour la disposition du mobilier (le lit en particulier).
Il en était de même pour une sépulture. On y recourait encore pour choisir une
fiancée à son fils ou pour fixer le jour des fiançailles. Une bonne gratification
préalable pouvait rendre la prédiction (à défaut du sort) favorable à ses désirs...
LES GRANDS EVENEMENTS Il y a trois grands évènements
dans la vie d’un paysan vietnamien : l’achat du buffle, le mariage et la construction
de la maison.
LE MARIAGE
Influencés par le mode de vie occidental,
aujourd'hui dans les villes, les jeunes cohabitent de plus en plus fréquemment
avant le mariage.
On est donc loin du cérémonial du mariage traditionnel
qui n’a pratiquement plus cours que dans des coins reculés de campagne. Il se
déroulait en trois étapes : Une entremetteuse présentait
les deux fiancés (sachant que le mariage avait été arrangé par leur famille)
Les fiançailles avaient lieu avec remise de cadeaux à la famille de la jeune fille
Le mariage se déroulait pendant deux jours (premier jour
"sucré" pour les villageois, deuxième jour "salé" pour les familles). Une
tête de cochon était offerte à la famille du marié puis présentée dans le village
après le mariage. Si les oreilles étaient coupées, c’est que la jeune fille n’était
plus vierge avant son mariage. Elle était alors renvoyée à sa famille et celle-ci
était souvent mise au ban de la société villageoise.
NAISSANCES ET
CALENDRIER
Le calendrier traditionnel n’est pas sans influence sur la
démographie. Ce calendrier lunaire d'origine chinoise, évidemment, a la particularité
de commencer l'année à une date variable, entre fin janvier et fin février de
notre calendrier (fête du Têt au Vietnam) et il comporte normalement 12 mois sauf
certaines années où il en compte treize. Il se déroule selon un cycle de douze
années symbolisées par un animal différent. Le point d'orgue est
l'année du dragon, animal mythique fabuleux dont il est bon de se prévaloir. En
revanche, les années du buffle amènent une baisse des naissances car les paysans
considèrent ce signe comme néfaste en raison du labeur difficile qu’il symbolise.
Plus drôle est la variante concernant le signe chinois du lièvre (ou du
lapin selon les variantes), que l'on remplace ici par le chat au grand dommage
de l'animal qui est chassé (au sens de gibier!) pour la circonstance... A
noter que les Chinois ont divisé la journée en deux périodes de douze heures dénommées
par les noms des mêmes douze animaux symboliques.
ET LES FEMMES AUX
DENTS NOIRES ?
Cette ancienne coutume se pratiquait dans tout le monde
sinisé, y compris dans le nord du Vietnam mais aussi en Corée et au Japon. Il
faut en parler au passé car pour en retrouver quelques témoignages, il faudrait
rencontrer quelques vieilles femmes surtout dans des villages reculés (c'est le
cas de la mère de notre guide).
Cette "coloration" se faisait à l'aide
de décoctions tirées de plantes. Cette pratique était douloureuse et empêchait
le "patiente" de s'alimenter normalement pendant une dizaine de jours. Quelle
était la finalité de cette pratique? Essentiellement esthétique (!),
ce qui ne laisse pas de surprendre au regard de nos critères occidentaux... Accessoirement,
cela aurait protégé des caries. Bref, on ne comprend pas pourquoi les hommes,
eux, se privaient de tels atouts (voire, atours?)!
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