HANOI, capitale politique...
Les deux premières journées dans la ville.
Découverte (1) et premières visites (2).
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APERÇUS DE CUISINE VIETNAMIENNE.

Les petits-déjeuners dans les hôtels étaient classiques: buffet où l'on pouvait manger à l'occidentale (du café au bacon) ou à la vietnamienne, c'est-à-dire avec certains mets qui nous étaient servis au déjeuner ou au dîner dans les restaurants, et sur lesquels sont données les quelques précisions suivantes.

En général, 7 ou 9 (symbolique bouddhiste) ou un autre nombre impair de petits plats font un repas abondant tout en restant digeste.
C'était le repas-type que l'on nous servait midi et soir dans des restaurants toujours différents.
Bien sûr, ce sont des repas de fête ou de princes que l'on nous a servis alors que dans la vie quotidienne, les Vietnamiens se contentent d'un seul de ces plats (certes plus copieux).
Ainsi, on a pu apprécier la diversité de la cuisine malgré l’absence de viande de volaille dans nos menus (pour cause de grippe aviaire) et son raffinement. En revanche, nous n'avons pas donné dans l'exotique ou le gastronomiquement non-correct (genre viande de chien ou de serpent)...

Des nuances gustatives résultent de l’équilibre subtil des saveurs, entre l’acide, le sucré, le salé… que l’on connaît dans les sauces de ce pays mais aussi de l'art de si bien mêler dans certains plats viande et poisson, viande et fruits : seiche farcie au porc (bo luc lac khoai tay chien), sautés de porc à l’ananas/abricot ou orange, bœuf séché et salade de papaye (nom du du thit bo kho).
A cela s’ajoute l’emploi de nombreuses plantes aromatiques et condimentaires (basilic, gingembre, coriandre, citronnelle, menthe...) dont l'usage ne nous est pas aussi familier et qui peuvent modifier subtilement la saveur d’un met.

Avec une nourriture aussi abondante que délicieuse, comment avons-nous pu perdre un kilo et plus ?

A titre d'exemple, quelques menus (traductions approximatives)...

Menu 1
Salade de papaye et crevettes
Raviolis chinois
Sauté de bœuf et pommes de terre frites
Porc dans son caquelon
Seiche grillée farcie au porc
Légumes de saison sautés
et riz vapeur
Ananas flambé

Menu 2
Soupe de nouilles au porc
Nems aux crevettes et banane
Ragoût de bœuf au poivre
Sauté de porc et ses légumes
Poisson frit et sauce à l’abricot
Potage de légumes et viande de porc
et riz vapeur
Fruits de saison

Menu 3
Soupe de crabe et de maïs
Bœuf séché et salade de papaye
Nems aux fruits de mer
Filet de poisson sauté aux cinq épices
Porc dans sa feuille de moutarde
Poêlon d’aubergine sauce poisson et poivre
et riz vapeur
Potage sucré

Menu 4

Soufflé (ou beignet) de crevettes
Rouleaux de printemps
Aubergine grillée farcie à l’oignon
Poisson à oreilles d’éléphant grillé
Filet de poisson sauce citron
Pâté de porc dans sa feuille de bananier
et riz vapeur
Banane flambée

 

Encore quelque mots sur la nourriture.

Contrairement à la tradition locale (chez les particuliers), dans les restaurants les plats sont apportés à table successivement et non pas disposés tous ensemble sur la table. Il faut admettre que ce ne serait pas très pratique avec les grandes tablées que nous formions en général.

La confection de rouleaux de printemps est un art que nous maîtrisons mal. Il faut d'abord bien utiliser les galettes de riz (de fines feuilles) pour y déposer divers ingrédients sans la détremper, bien l'enrouler sans la briser et sans qu'elle perde son contenu puis la manger à l'aide des baguettes et ce en plusieurs bouchées et sans rien faire tomber.

Les soupes de base dont nous avons eu un aperçu de temps à autre sont de deux sortes, le com pho, soupe de riz enrichie de morceaux de viande et le pho bo, soupe à base de nouilles de riz (on voit de nombreuses petites boutiques ou gargotes en faisant le commerce, les quan com binh dan).
On ne peut pas passer sous silence les fameux nems (cha gio dans le nord), "les pâtés impériaux", produits vietnamiens devenus internationaux. Evidemment, un repas principal sur deux en comportait. Ce sont des crêpes de riz farcies de vermicelles, de porc, de crabe ou de crevettes, de champignons et autres légumes. Le tout est enroulé (en cuisine) et cuit en friture pour être servi chaud.

A plusieurs reprises, outre le traditionnel riz blanc accompagnant le sixième plat, nous avons eu en légume une salade cuite de" liseron d'eau" (ou "d'épinard d'eau"?). Cette salade ainsi que les légumes sautés étaient souvent saupoudrés de fragments de cacahuètes (une plante d'Amérique du sud adoptée en Asie tropicale comme bien d'autres (ananas, banane, cacao...).
Il faut préciser qu'à ce stade du repas, la plupart n'avaient plus faim et que le riz était à peine entamé. Quel gâchis! Espérons que le restaurant élevait des cochons ou remettait ses restes à un éleveur...
On nous a également servi du pain (à la mie très serrée tout en étant très souple, genre pain de mie) et du beurre, hélas tout aussi peu salés l'un que l'autre.
En revanche nous n'avons pas eu le plaisir de goûter au "Nelumbo nucifera", le lotus des Indes ou le lotus sacré originaire d'Extrême-Orient. S'il est bien connu pour ses grandes et superbes grandes (25 cm de diamètre) fleurs colorées qui ornent souvent les bassins près des pagodes (et temples hindous).
 

lotus sacré ou ''Nelumbo nucifera''

Ses rhizomes, riches en amidon, sont comestibles ainsi que ses fruits (infusions) et graines auxquelles on prête des pouvoirs extraordinaires (remède contre l'insomnie...), sachant qu'elles détiennent le record de la longévité (de l’ordre de mille ans)...

Quant aux sauces, peu ont apprécié le nuoc mam, saumure de poisson fermenté à l'odeur trop forte pour nous. Par contre, la sauce de soja fermenté a eu plus de succès ainsi que les sauces pimentées/sucrées (au miel).

Du côté des fruits, tout dépend de la saison. Nous avons surtout eu: pastèque, fruit du dragon, ananas, banane, longane (sorte de litchi), mandarine... et même … pomme!

Du côté des boissons, outre parfois l'alcool offert en apéritif, pour éviter tout risque sanitaire, il ne revenait guère plus cher de consommer de la bière que de l'eau en bouteille (souvent de l'eau traitée et non de l'eau de source). Les bières ont ici des noms tels que Saigon, Tiger, Hanoi, Larue (souvenir d'une brasserie de l'époque coloniale)... Certains restaurants offrent également un vrai thé vert, bien amer, en fin de repas.

Quelques mots encore sur les variations régionales.
S'il n'est pas possible de donner une gradation sur la qualité de la nourriture, il faut préciser que dans le sud et dans le centre, on observe une recherche dans la présentation particulièrement soignée d'un ou deux plats avec des décors végétaux évoquant les oiseaux (et parfois les fleurs). Dans ces régions plus éloignées de la Chine, nous aurions pu penser que les traditions étaient plus estompées. Pourtant ici, nous ne disposions que de baguettes alors que çà n'a pas été le cas dans le nord. De même, une bonne partie des repas étaient accompagnés d'un orchestre de musique plus ou moins traditionnelle (standards occidentaux interprétés sur les instruments traditionnels).
En revanche, dans le nord, on nous a souvent offert des porte-baguettes en forme de petits poissons en "bleu et blanc", en grès porcelainé (une technique chinoise ancienne ").


Détail à noter: souvent pour nous nettoyer les mains avant le repas, on nous apportait une serviette humide tiède, ce qui est très agréable.

De Hué à Hanoi.
Nous arrivons à HANOI sous un ciel gris et la température est bien fraîche (14-15°), ce d'autant qu'une petite bise s'y fait sentir. Pas de chance, on tombe dans une période où souffle la mousson du nord-est! Il faisait meilleur temps quelques semaines plus tôt...
Nous y logerons 5 nuits et passerons pratiquement 3 jours. Cette page est la narration des deux premières journées dans cette ville.

Hanoi, s'appelait Dai La avant le XIe s. Lorsque les Ly y transférèrent leur capitale depuis Hoa Lu (dont parlerons bientôt), ils la rebaptisèrent Thang Long ("Dragon Ascendant" ou "Dragon prenant son essor"). Elle fut aménagée avec une Citadelle (30 km de digue pour la protéger des crues du Fleuve Rouge), une Cité Impériale (Hoang Thanh) et une Cité Interdite (Cam Thanh) protégée par 2000 gardes... Cette réalisation remonte au début du XIes., avec la libération du pays du joug chinois. Pour se protéger des influences néfastes du nord, on construisit des collines artificielles. Une partie de la Citadelle abritait les mandarins et le peuple tandis qu'en son centre s'élevait la Cité Impériale dont ne subsistent que trois des quatre portes correspondant aux quatre points cardinaux. La porte principale dite de la Prospérité, réservée au souverain, s'ouvre au sud et s'élève encore près du marché Cua Nam. Au centre, la Cité Interdite comptait une vingtaine d'édifices (palais et pavillons)
La ville s'embellit et s'agrandit encore sous la dynastie des Le avant de connaître le déclin avec les Ngyuen qui transférèrent la capitale à Hué, en démantelant des monuments d'Hanoi dont une partie fut transportée dans la nouvelle capitale.



Hanoi, après avoir été la capitale du Nord-Vietnam, est donc depuis 1975 la capitale politique et administrative de la République Démocratique du Vietnam réunifié, l'une des dernières "démocraties populaires", autrement dit une dictature communiste.
Il faut toujours se méfier, ici et ailleurs, des appellations mêlant des pléonasmes d'origine latine ou grecque relatifs au "peuple" du genre "république démocratique populaire": 3 mots redondants et aucun n'est approprié).

C'est une ville de 3 100 000 habitants (plus probablement 4 millions d'habitants) construite sur la rive droite du Fleuve Rouge (Sông Hông). Capitale des Ly dès 1009, elle restera la capitale du Tonkin puis du Vietnam jusqu'en 1802 (où Hué la supplante). La ville fut restructurée par les Français à partir de 1882 et devint la capitale de l’Union Indochinoise en 1887.
Cette ville est la plus charmante du Vietnam avec toute son authenticité, ses grandes avenues ombragées aux immeubles de taille raisonnable (moins hauts qu'à Saigon), ses nombreux lacs (plus de 70, dit-on) et ses jardins soignés. C'est aussi une ville aux vieux quartiers commerçants, avec des rues étroites et encombrées, bordées de minuscules échoppes.

Comme Saigon, Hanoi possède dans ses quartiers centraux des bâtiments qui rappellent l'époque coloniale avec un petit air de métropole provinciale. De même, cette ville a aussi ses rues bordées par d'incroyables guirlandes et écheveaux de fils.
A certains lieux stratégiques, on ne manque pas de tomber sur des panneaux de propagande du parti communiste... ceci fait pendant aux panneaux publicitaires monstrueux plantés aux abors des villes (tout comme en Thaïlande) et dont les anciennes affiches jonchent le sol...

Cependant, il apparaît d'emblée que Hanoi diffère de Saigon par plusieurs aspects.
Les plantations d'alignement en bord de rue y sont très fréquentes. On y remarque aussi un fort contraste entre les catégories de moyens de transports. Les belles berlines européennes (BMW, Mercédès) et asiatiques (japonaises et coréennes) ainsi que les vélos y sont beaucoup plus nombreux qu'à Saigon. La circulation semble plus laborieuse qu'à Saigon, peut-être du fait de l'hétérogénéité des moyens de transport et d'un plus petit gabarit des rues. On peut estimer que le flux s'écoule à 10 km/h...
Autres différences, ici les traditions ne sont pas là à titre folklorique, comme on s'en était déjà rendu compte dans le centre du pays. Les femmes ont souvent le chapeau conique et l'on voit fréquemment des porteuses de palanches qui transportent ainsi des marchandises (équivalent à leur propre poids)...
Les toits des temples et pagodes ne sont pas couverts de tuiles arrondies en forme de rouleau et de canal (genre tuiles "romaines") mais de tuiles plates, en forme d'écaille de poisson.
Comme on l'a vu ailleurs au Vietnam, l'architecture des maisons est parfois curieuse avec ces maisons-biscottes, étroites (côté rue) , qui tiennent sur la tranche, avec une largeur de seulement 2 ou 3 mètres et qui peuvent malgré tout s'élever sur 5 niveaux. Ce sont des nhà mong ou maisons étroites dont les constructeurs ont profité d"espace résiduel suite à des travaux d'urbanisme. Ces constructions sont illégales depuis l'an dernier (2005) et pourront être détruites sans indemnité (les propriétaires de celles qui ont été construites antérieurement
seront indemnisés selon leur valeur vénale).

Une promenade d'une heure en cyclo-pousse est une façon intéressante de découvrir l'un des quartiers les plus typiques du vieil Hanoi avec ses petites rues commerçantes. Le quartier 36 Pho Fuong appelé le "Quartier des 36 Corporations ou des Guildes" est formé de différentes rues dont l'activité actuelle ne correspond pas toujours au nom qui a été conservé: rue de la soie, du coton, du rotin, des paniers, des brosses, des chaussures, du tissu, des chapeaux, du sucre, de l'argent, des orfèvres
On y voit aussi des activités spécialisées dans l'aluminium, les herbes et graines, et également les cercueils, les autels votifs et bannières religieuses ou les stèles funéraires (et les bustes d'Ho Chi Minh).

Au bout d'un quart d'heure de promenade, nous avons tout à fait compris l'utilité de porter un masque tant les gaz d'échappement des petites mais nombreuses motos sont polluants. On s'étonne qu'il n'y ait qu'une faible proportion des hommes à en porter! Question de coquetterie... peut-être cela serait-il considéré comme un comportement efféminé?

Nous avons la chance que notre hôtel ("Heritage") soit proche du centre (2 km), situé dans un vieux quartier à l'ouest du centre ville, non loin de la station de télévision et du lac Ngoc Khanh, sur la rue La Thanh.
Une rue pittoresque bordée de petits commerces et d'ateliers spécialisés dans le meuble et l'ébénisterie et toute proche d'un petit marché. Autant dire que le quartier ne manque pas d'animation, de 6 heures du matin à 22 heures et plus...



La rue est étroite, les trottoirs sont encombrés par les étals et les motos en stationnement si bien que l'on doit marcher dans la rue où la circulation mécanique a déjà bien du mal à s'écouler. Au bout de la rue, on a le spectacle peu ragoutant d'un canal transformé en égout à ciel ouvert. On peut d'ailleurs apercevoir quelques rats alentour.

Le marché est également est très fréquenté et le soir, après le journée de travail, les Vietnamiens y font leurs emplettes en se faufilant à moto dans les allées pourtant étroites qui subsistent entre les étals. C'est un marché tout à fait pittoresque, on y voit la diversité habituelle mais en plus ici, aux étals de viande, on y vend de petits oiseaux laqués et certains on même vu un jour du chien, également laqué (Merci collègue pour tes photos!).
"Tintin au Vietnam" va devoir garder l'œil sur Milou !


L'évocation de la question à quelque peu mis mal à l'aise notre guide sachant que cette tradition (originaire du sud de la Chine) choque souvent les touristes (cette tradition a été récemment bannie à Hong Kong et à Taïwan). Pour nous rassurer, il faut savoir que si 20000 chiens seraient sacrifiés chaque jour au Vietnam, c'est un met cher et donc pas de consommation courante. Les jeunes urbains qui ont souvent des chiens de compagnie semblent se détourner d'une tradition qui faisait de la chair de chien un "viagra oriental" en lui prêtant des vertus aphrodisiaques (le morceau de choix étant évidemment le pénis!). Ce sont les mêmes qui raffolent de la poudre de corne de rhinocéros et qui ont découvert plus récemment les vertus de l'os pénien des phoques.



Et toujours de succulents repas souvent accompagnés en musique...

HANOI  - musique traditionnelle. HANOI  - musique traditionnelle. HANOI - musique traditionnelle.





Jour suivant, direction le lac de l'Ouest (Hô Tây). Visite du temple taoiste Quan Thanh ou Trân Vu, dédié au "Génie du Nord" qui selon la légende aurait aidé le premier fondateur de l'Etat vietnamien (Au Lac dont la capitale était Co Loa, non loin de la Chine). Sa statue monumentale fondue en 1677 orne ce temple. En bronze, elle pèse 4 tonnes et est haute de 4 mètres.

HANOI - temple Quan Thanh. HANOI - temple Quan Thanh. HANOI - temple Quan Thanh.
Temple Quan Than (dédié au Génie du Nord).


Après avoir traversé la digue qui sépare le petit Lac de la Soie Blanche du Lac de l'Ouest, cette fois c'est une pagode bouddhiste construite sur une minuscule presqu'île de ce lac qui nous accueille. La pagode Tran Quoc, "Défense du pays", est l'un des plus anciens monuments du Vietnam, bien que restaurée et agrandie. Elle a remplacé une très ancienne pagode (VIe s.) qui aurait été transférée en ce lieu vers le XIIe s.

On a déjà évoqué l'écart entre le souci de conservation des monuments qui est un trait typique de notre culture occidentale et l'approche orientale où seul le site "consacré" à de l'importance et en conséquence on remplace le monument vétuste par un nouveau lorsque cela s'avère nécessaire.

On y accède par une petite allée avant de franchir un portique de l'enceinte. Cette pagode comporte de nombreuses statues et ex-votos. Quant à sa tour octogonale en brique, de construction récente, elle est visible de loin car au lieu des 7 niveaux traditionnels, elle en comporte 12 (!). En cause, la générosité des donateurs et sans doute un peu de vanité de la part des bonzes...
Les offrandes des fidèles consistent le plus souvent en des fruits et des bouquets de fleurs avec beaucoup de chrysanthèmes jaunes (ici, les bouquets sont loin d'atteindre la magnificence des gerbes sophistiquées que l'on peut admirer en Thaïlande).

HANOI - pagode Tran Quoc. HANOI - pagode Tran Quoc. HANOI - pagode Tran Quoc.
Pagode Tran Quoc.


Puis, à peine à 2 km plus au sud, c'est au tour de Confucius (551-479 av. JC) de nous recevoir dans son Temple de la Littérature, "Van Mieu".
Ce penseur et philosophe chinois et ses disciple ont légué au monde chinois une doctrine de l'harmonie et du respect de l'autorité et du savoir. Nos "philosophes des lumières" ont été influencé par cette doctrine lorsqu'ils ont vanté les mérites du "despotisme éclairé"...
Aujourd'hui, le poids de soumission et de conformisme qu'un tel système impose depuis plus de 2000 ans semble bien lourd à porter à la jeunesse qui, au même moment, est mise en présence de la culture individualiste de l'Occident.

Le "temple" est en fait un ensemble de bâtiments construits dans différentes cours au sein d'un parc de 3 ha agrémenté de bassins et dont l'origine remonte à 1070, sous la dynastie des Ly. S'y trouvait également l'Ecole de Fils de l'Etat (fils de l'aristocratie) qui devint en 1235, sous les Tran, le Collège National qui formait la nouvelle élite mandarinale du pays (sur le modèle chinois mis en place quelques siècles plus tôt). Cinq cours se succèdent (la dernière a été détruite).
Dans la troisième cour, de part et d'autre du bassin dit "Puits de la Lumière Céleste", sont dressées les stèles sur lesquelles sont gravées les listes des lauréats aux concours triennaux (le nom de ceux qui ont démérité par la suite a été effacé).
Dans la quatrième cour, la Maison des Cérémonies est un joyau d'architecture. Les hauts fonctionnaires y célébraient les sacrifices de printemps et d'automne en l'honneur de Confucius. Enfin se dresse tout près, le sanctuaire de la Grande Réussite dédié à Confucius et à ses principaux disciples.

HANOI - Temple de la Littérature. HANOI - Temple de la Littérature. HANOI - Temple de la Littérature.
Temple de la Littérature, "Van Mieu", dédié à Confucius.


En revenant vers le Lac de l'Ouest, nous traversons la vaste place Ba Dinh, bordée par le monument au Soldat Inconnu qui fait face au Mausolée d'Ho Chi Minh (nous y reviendrons dans quelques jours).
Une fois encore, comme nous l'avions déjà vu à Saïgon, nous assistons au "spectacle" de taï chi chuan, pratiqué ici par une vielle femme en plein après-midi.

Puis nous arrivons au très voyant Palais Présidentiel qui sert en fait de résidence pour les hôtes de l'Etat, puisque dédaigné par Ho Chi Minh. Cet ancien Palais du Gouverneur de l'Union Indochinoise (autrement dit notre colonie créée en 1887), bâti en 1906, est surprenant par sa couleur ocre jaune. Cette couleur a une double fonction, fonction symbolique car c'est la couleur du "centre", du pouvoir (l'empereur) et fonction esthétique car le jardin botanique voisin lui sert d'écrin de verdure.

La promenade dans le jardin botanique est particulièrement agréable. Construite près d'un étang, on peut admirer la simple mais jolie maison sur pilotis qu'offrit le Parti Communiste à Ho Chi Minh qui ne souhaitait pas habiter le trop vaste et luxueux Palais Présidentiel. Il y demeura de 1958 à sa mort, en 1969.
Dans ce parc, on peut aussi admirer des arbres extraordinaires (un banian à 3 grosses racines aériennes, un cyprès chauve d'Amérique aux racines résurgentes en forme de petits Bouddha...).

HANOI - Palais Présidentiel. HANOI - Maison d'Ho Chi Minh.
Palais Présidentiel et Maison d'Ho Chi Minh.


La promenade se poursuit par la visite de la minuscule pagode Chua Mot Cot, du "Pilier Unique". Construit en 1049, ce pagodon est érigé au milieu d'un bassin et il reposait à l'origine sur un énorme pilier de teck. Celui-ci a été remplacé par un pilier de béton!

A côté, s'élève la pagode Dien Huu qui, bien qu'assez banale, est très fréquentée. On y voit, comme dans d'autres pagodes, des fidèles qui brûlent en offrande de faux billets (des dollars en général).

HANOI - pagode Chua Mot Cot, la "pagode du Pilier Unique". HANOI - pagode Dien Huu. HANOI - pagode Dien Huu. HANOI - pagode Dien Huu.
Pagode Chua Mot Cot dite "du Pilier Unique". Pagode Dien Huu, offrandes et prières.


Visite du marché Cho Dong Xuan, proche du quartier des 36 corporations. Ce marché se tient dans une grande halle à deux niveaux et il déborde largement dans les rues adjacentes.

Puis, un peu plus au sud, nous nous rendons au Lac de l'Epée Restituée (Ho Hoan Kiem) dont les rives sont agréablement aménagées et sont un théâtre permanent où se pratique là encore, le taï chi chuan, la gymnastique traditionnelle, mais pour en profiter pleinement, il faudrait se lever tôt (groupes importants de pratiquants vers 5 heures du matin!).

Tout près du lac se trouve le théâtre de marionnettes sur l'eau, art typique du Nord-Vietnam qui remonte au XIe s. Les personnages en bois sculptés sont manipulés avec dextérité à l'aide de tiges de bambous par des marionnettistes immergés jusqu'aux hanches et dissimulés derrière un rideau. Le spectacle accompagné par un orchestre de musique traditionnelle met en scène diverses saynètes ayant pour thème la vie quotidienne ainsi que les mythes (dragon crachant le feu...) et légendes (celle du lac et de l'épée...).
On ne voit pas passer l'heure de spectacle...

La nuit met en valeur, à l'autre extrémité du lac, un chédi lacustre, la Tour de la Tortue, qui date du XVIIIe  et commémore la légende de la Tortue et de l'Epée dont nous reparlerons.

HANOI - marché Cho Dong Xuan. HANOI - marché Cho Dong Xuan. HANOI - fruits du dragon au marché Cho Dong Xuan.
Marché Cho Dong Xuan - fruits du dragon, encens...
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HANOI - le théâtre de marionnettes sur l'eau. HANOI - la Tour de la Tortue. HANOI - la Tour de la Tortue.
Lac de l'Epée Restituée - le théâtre de marionnettes sur l'eau. Lac de l'Epée Restituée - la Tour de la Tortue.






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