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Cette fois nous quittons Hanoi par la Nationale
5, vers Haiphong, à 120 km environ à l'est de Hanoi. Nous reprenons la route sur
environ 50 km en direction de la BAIE D'HALONG. Sur le trajet, nous
avons des aperçus sur le littoral et l'embouchure de différentes rivières. Halong signifie "Dragon descendant" car
selon une légende, le dragon depuis sa montagne aurait jeté des monceaux de rochers
de jade dans la baie pour en chasser des envahisseurs..., tandis qu'une autre
légende dit que ce serait le dragon lui-même qui aurait plongé dans l'océan en
y provoquant des crevasses...
Spectacle toujours renouvelé sur les trottoirs: vendeurs
de billets de tombola, écrivaines publiques, propagande, collégiens, charmantes
petites bourgades et dépôts d'ordures sauvages dans lesquels des vaches cherchent
leur pitance, étals d'alcool de serpent (sa dégustation est une surprise dans
la mesure où l'on ne perçoit pas de goût très particulier sinon celui de l'alcool
à 45°)...
La circulation est toujours aussi hasardeuse et notre guide
précise qu'à Haiphong le rétroviseur est utilisé uniquement comme "accessoire
de courtoisie" !
Nous avons plaisir à voir le beau temps qui s'affirme
alors que nous traversons l'une des régions les plus peuplées du Vietnam, en plein
coeur du delta du Fleuve Rouge. La circulation est particulièrement dense: camions,
bus locaux, vélos et motos...
Une fois encore nous verrons beaucoup
de chantiers aux abords de cette route.
Nous arrivons
pour déjeuner à HAIPHONG, "la ville aux flamboyants et aux 16 cours d’eau"
dont le plus célèbre, le Bach Dang se jette dans la baie d'Halong. C'est
dans son embouchure que les flottes chinoises puis mongoles furent prises au piège
par les Vietnamiens aux Xe et XIIIe s.
Ce grand port développé par
les Français dès 1874 est la troisième ville du pays avec près de 1,5 million
d'habitants. Sur les rivières traversant la ville, on voit aussi bien des cargos
que d'humbles sampans.
Des troubles survenus à la suite des accords de
Fontainebleau avec la France entraînèrent un bombardement naval de la ville par
la flotte française en 1946.
Pendant la guerre du Vietnam, la Ville fut pilonnée
sous les bombes américaines entre 1964 et 1975.
Après le déjeuner,
nous profitons d'un petit moment pour nous promener dans le centre ville, faire
du lèche-vitrine et nous rendre au marché tout proche.
Nous passons
au superbe marché aux fleurs près d'une place où est érigée une statue en l'honneur
d'une héroïne de l'ancien Vietnam puis nous parcourons le marché particulièrement
calme car c'est l'heure creuse (ce qui est aussi le cas pour les conducteurs de
cyclopousse au casque vert). Certains se reposent donc pendant que d'autres
en profitent pour dépiauter des grenouilles vivantes tandis que des crapauds attendent
sagement les acheteurs au fond de leur panier.
Des décorations rappellent
que la Fête du Têt s'est déroulée il n'y a pas si longtemps dans le pays (et au-delà
puisqu'il s'agit du Nouvel An lunaire des Chinois).
Vues
d'HAIPHONG...
Paysages entre Haiphong et la Baie d'Halong.
Dans un registre beaucoup moins lyrique, il
faut dire que la première attaque de l'aviation américaine sur le Nord-Vietnam,
en août 1964, fut lancée sur Halong où se trouvait la petite flotte vietnamienne.
Arrivée à Bai Chay (face à Hong Gai), la Baie d'Halong
se présente plein sud, un peu brumeuse. Il ne faut toutefois pas se tourner
ni vers le littoral assez lépreux avec de grands hôtels modernes qui poussent
au milieu de no man's land, ses plages de galets grisâtres aux eaux douteuses,
ni vers la ville avec son paysage ravagé et ses commerces aux prestations tout
aussi douteuses voire carrément louches.
Moralité, il vaudrait mieux embarquer
le soir pour une croisière avec coucher de soleil au large et nuit à bord...
Bai Chay sur la Baie d'Halong.
Pour passer le temps, séance de massage à l'hôtel.
Jeune et jolie masseuse en mini-jupe (pas en kimono type arts martiaux comme en
Thaïlande) qui grimpe avec vous sur la table de massage... là s'arrête les illusions
et fantasmes car pendant une heure (à 12$), elle se livre à un massage énergique
ou pour tout dire martial, disons plus souvent à un malaxage et à un véritable
écrasement de votre musculature, des pieds à la tête. Un régal pour masochiste
profond! Par exemple, lorsque vous êtes sur le ventre, elle vous remonte le dos,
à genou, le long de la colonne. Rétrospectivement les massages thaïlandais semblaient
bien doux! Pourtant on se sent plutôt bien après la séance: ni bleus, ni courbatures
en tout cas...
Pour une fois, repas sans grand intérêt servi
dans une vaste salle de l'hôtel, sans baguettes et uniquement avec des couverts
occidentaux en inox!
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Le lendemain, par beau temps brumeux, nous embarquons pour 5 heures de croisière dans la Baie d'Halong aux eaux calmes émeraude ou plutôt couleur de jade (ici c'est forcément la seule couleur qui convienne!) qui servent d'écrin à "la huitième merveille du monde" qui s'étend sur 1550 km².
Le classement de ce site au Patrimoine mondial de l'UNESCO date de 1994 .
Pour certains, la baie compte trois mille îlots et pitons calcaires
qui peuvent atteindre 400 m de haut. D'autres dénombrent 1969 îles dont 989
sont habitées.
La profondeur moyenne est de 20 m et l'amplitude des
marées ne dépasse pas 1,5 m.
Ce relief karstique trouve son origine
dans l'érosion chimique du calcaire et dans érosion mécanique due à la mer (vagues
de 30 m lors de typhons). Cela a donné naissance à des rochers éparpillés
dans l’eau du Golfe du Tonkin aux formes fantastiques (tortue, voile de sampan...)
et aux noms magiques (grottes des Merveilles, de la Vierge, de la Surprise...
îles ou rochers du Chien, du Coq de combat, de la Tortue, de l’Homme, du Pigeon…).
Une o=érosion qui non seulement sculpte mais qui finit par détruire comme cela a
été le cas pour deux rochers en 2006...
Après environ 7 ou 8 km de navigation sur une jonque
à moteur, nous abordons un île pour visiter la Grotte de Dau Go, "Grotte
des Bouts de Bois" pendant environ une demi-heure. Les bouts de bois en question
sont ceux qui avaient été dissimulés ici par les soldats du général Tran Hung
Dao (dont nous visiterons le temple à Hanoi, le jour suivant) avant d'être plantés
dans la baie à marée basse afin de prendre au piège la flotte du Mongol Kubilaï
Khan en 1288. C'est une superbe grotte qui rappelle beaucoup l'Aven Armand dans
nos Causses. Elle comporte trois grandes salles aménagées avec des éclairages
mettant parfaitement en valeur les concrétions.
La promenade
se poursuit parmi les îlots où l'on rencontre des bateaux de pêche en mouillage
(ils pêchent la nuit au lamparo) ou de petites embarcations en tressage de bambou
de petits vendeurs tandis que dans le lointain on peut apercevoir des cargos minéraliers
transportant l'anthracite (un charbon de haute qualité) extrait dans la région.
A l'abri des gros îlots, des parcs pour l'élevage de poissons (ou crustacés) sont
installés aux abords de pontons flottants qui servent également d'habitations.
Vers la côte, nous apercevons aussi le pont à la réalisation duquel des sociétés
françaises participent (Freyssinet notamment) et qui reliera prochainement Bai
Chay à Hong Gai.
L'option baignade, indiquée dans nos programmes, est peu
réaliste sur une aussi courte croisière et personne n'a pensé à se munir d'une
combinaison de plongée car l'eau doit être un peu fraîche en cette fin d'hiver...
En revanche, déception ! On ne voit aucune voile typique à la couleur
rouille (voiles constituées de panneaux horizontaux étroits, tissés ou tressés
à déploiement rapide) sur les sampans (petite embarcations non pontées)
ou sur les jonques.
Mais où est donc l'image de carte postale tant
attendue,
avec les voiles des jonques aux formes si caractéristiques qu'à nos yeux d'Occidentaux
on les qualifierait vite d'ailes de chauves-souris mais que dans le contexte local
il vaudrait sans doute mieux qualifier d'ailes de dragons ?
Tout est
calme, on n'entend même pas d'oiseaux marins. On en apercevra pas plus d'une demi-douzaine...
Le bateau s'est arrêté pendant le temps du déjeuner puis reprend déjà sa
route vers le port. C'est à ce moment qu'ENFIN LA CARTE POSTALE SE REALISE
SOUS NOS YEUX INCREDULES avec deux bateaux qui ont hissé leurs voiles en quittant
le port vers lequel nous nous dirigeons. Peut-être notre chance vient-elle d'une
légère bise qui se serait levée sur la baie.
En fait, nous n'aurons été partis
que pendant 4 heures et demie et la navigation aura duré tout au plus 3 heures.
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En Baie d'Halong... |
Sur la
route du retour vers HANOI, nous traversons d'abord sur plusieurs kilomètres
la région des mines d'anthracite à ciel ouvert. C'est horrible de pollution. Tout
est noir, les façades ont du mal à garder leurs couleurs, les feuilles des arbres
sont recouvertes de poussière noire. Quant au sol des rues, il n'est pas difficile
d'imaginer à quoi il ressemble après l'averse qui a dû tomber pendant la nuit.
Il ne doit pas faire bon travailler ici ni même y vivre.
Nous profitons
de ce dernier trajet dans le paysage aquatique du delta du Fleuve Rouge
pour observer le travail dans les rizières. Il est bien dommage qu'un tel
circuit ne permette pas une approche plus directe des paysans. En marchant sur
les diguettes qui bordent les rigoles d'irrigation et les rizières nous aurions
pu mieux apprécier leur labeur. Nous en sommes donc réduits à "voler" des photos
bien médiocres (à cause du temps, de l'heure, de la distance et du mouvement du
bus!).
Un dicton populaire vietnamien dit assez méchamment pour les
Laos et les Thaïs: |
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Dans les rizières du delta du Fleuve Rouge... |
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(Passez la souris sur la photo ci-dessus). |
Demain, dernière journée à Hanoi et au Vietnam... Déjà!
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