Survol historique...
Préhistoire: mythes et réalités
Au travers de leurs mythes,
les Viêt, ou Kinh — se ressentent comme un peuple constitué depuis la création
du monde. Cependant, il faut savoir que les sources écrites les plus anciennes remontent
seulement à 211 av. J-C et que de nombreux écrits postérieurs ont été détruits
par leur grand voisin envahissant. Un dragon et une fée se seraient
mariés malgré leurs natures différentes et auraient donné naissance à un œuf noir
géant, d'où seraient sortis cent enfants, leurs ancêtres royaux légendaires...
Le dragon, créature de la mer y emmena cinquante enfants — les futurs Kinh — tandis
que la fée, créature de la montagne et de l'air, emmena 50 enfants vers les montagnes
— les futurs peuples minoritaires... Chacun étant à la tête de son royaume,
ils voisinaient en bonne harmonie jusqu'à l'arrivée d'un envahisseur venant du
nord. Face à la menace, un groupe de souverains décida de s'unir sous l'autorité
d'un premier empereur afin de se défendre. Ainsi serait né le pays des Viêts
du Sud, le "Nam Viêt", en 2788 av. J-C. Place à l'archéologie et
à l'histoire... Dès le troisième millénaire avant notre ère, l’Indochine
a été le point de convergence de diverses populations venues du l'arrière-pays
continental, le monde chinois (par les vallées intérieures), mais aussi des mers
voisines et de l'Océan: Indonésie, Mélanésie, Australie. Les premiers habitants
du Tonkin, d'origine mélano-polynésienne, vivaient de chasse, de cueillette, de
pêche, en utilisant des instruments de pierre taillée et s'abritaient à l’intérieur
de grottes, dans la région de Lang Son (non loin de la Chine actuelle).
Environ deux mille ans avant notre ère, ils furent envahis par d'autres peuples
connaissant le bronze, d’origine austro-asiatique, venant de la basse vallée du
Fleuve Bleu (le Yangzi en Chine). Une confédération pluriethnique se
regroupa autour du golfe du Tonkin, dès le VIIe siècle avant J.-C., sous le nom
de Van Lang. Elle fut annexée trois siècles plus tard et devint
le royaume de Au Lac, avec pour capitale Lao Tanh (la cité de la conque),
sur le site de Cô-Loa au nord de Hanoi. 8
siècles de domination chinoise (111-907) Les Chinois ont
dominé le Viêt-nam pendant près d'un millier d'années. En conséquence,
les Vietnamiens ont adopté un bon nombre de structures sociopolitiques chinoises,
de techniques, de coutumes et beaucoup de termes de leur langue. Par exemple,
ils ont fait leur le système de mandarinat jusqu'au début du XXe siècle. Pour
devenir mandarin, ou membre de la cour de l'empereur, il fallait étudier les concepts
du confucianisme, le fondement de la doctrine politique chinoise (et, par adoption,
vietnamienne). Ceux qui réussissaient les épreuves obtenaient un poste officiel
dans la fonction publique impériale et devenaient mandarins. Au Vietnam, ce système
a d'abord été établi sous la domination chinoise puis a perduré jusqu'au dernier examen
qui eut lieu
en 1915. De tous les peuples de l’Asie du Sud-Est, les Vietnamiens sont les
seuls de civilisation chinoise: ils lui empruntèrent une large part de leur vocabulaire,
ils reçurent de la Chine instruments et techniques agricoles (transport au fléau
d’épaule ou palanche, faible utilisation de l’animal pour le travail, araire attelé
à une seule bête par collier d’épaule, endiguement des fleuves, riziculture intensive),
et aussi l’écriture, les thèmes littéraires et artistiques, le syncrétisme religieux
où se mélangent cultes animistes, bouddhisme et confucianisme. Ils fêtent le Têt,
nouvel an chinois du calendrier lunaire, et comme les Chinois, ils habitent traditionnellement
"la maison à terre", construite à même le sol, mal adaptée au climat tropical,
dont le toit à la lourde charpente repose sur des colonnes et dont les murs, en
torchis, ne portent rien. Plusieurs soulèvements ont eu lieu alors que
le Viêt-nam était plus ou moins sous la férule des Chinois depuis le IIIe siècle
avant J-C. L’empereur de Chine Wou-Ti,
de la dynastie des Han, s’empare du pays en 111 av. J.-C. et le divise en trois commanderies. Cette
occupation s'accompagne de l'introduction de divers progrès dans l'agriculture,
la médecine et la pensée philosophique (Confucianisme, Taoïsme et Bouddhisme).
L'échec de la révolte héroïque des soeurs Trung (elles prirent le titre de
"reines" ) entre les années 39 à 43 (elles se suicidèrent alors), se solde par
une sinisation forcée et le Tonkin est purement et simplement annexé par la Chine
tandis que les autres parties du pays (le Châmpa au centre et le Fou-Nan au sud)
échappent à cette étreinte grâce à leurs relations avec le monde indien.
C'est l'effondrement de la dynastie chinoise des Tang en 907 qui permet au pays
d'accéder à une fragile indépendance. En 938, le général Ngo Quyen infligea une
lourde défaite à la flotte chinoise en Baie d'Halong en l'attirant dans
un piège: les navires chinois s'empalèrent à la marée basse sur des pieux enfoncés
dans l'eau ! L'indépendance est partielle car les vainqueurs s'engagèrent à verser
tribut aux Chinois Une première indépendance
avec les dynasties vietnamiennes: Dinh, Lê antérieurs, Ly et Lê postérieurs.
En 967 ou 968, Dinh Tiên Hoang crée le Dai-Co-Viêt (la grande nation
des Viets) avec pour capitale Hoa Lu, royaume féodal de 300 hectares. Mais
Dinh et deux de ses fils meurent empoisonnés en 979 par un moine fou (ou par un
garde du palais?). Son général Le Hoan épouse la veuve du précédent
roi et fonde la dynastie des Lê antérieur en 980. Il continue la lutte contre les
incursions chinoises. Nous visiterons deux temples consacrés à ces héros
sur le site de Hoa Lu. Mais ce n'est que sous la dynastie des Ly
(1009-1225) que le pays retrouve sa stabilité et développe son expansion vers
le sud, au détriment du Châmpa qui doit déplacer constamment sa capitale plus
au sud. Le bouddhisme emprunté à la Chine se répand dans le pays. Cependant au
XIe s. le confucianisme gardait une grande influence au travers d'une académie
nationale et du concours mandarinal autorisant l'accès aux hautes fonctions de
l'administration. La dynastie des Tran (1225-1400) transfère la capitale
à Dai-La (actuelle Hanoi) et se distingue en repoussant par trois fois les
Mongols dont une victoire éclatante en 1228 contre Kubilaï Khan en Baie d'Halong,
en reprenant le procédé des pieux qui avait si bien fonctionné trois siècles plus
tôt. A Hanoi, nous visiterons le temple consacré au valeureux général Tran
Hung Dao. La lutte avec le Châmpa va durer près de deux siècles, XIVe
et XVe s., émaillée de succès et de revers jusqu'à la conquête définitive du Châmpa
en 1471. C'est pourtant alors qu'un haut dignitaire permet aux Chinois
de l'empire des Ming (1368-1644) de réoccuper le pays pendant près de 30 ans (1400-1428)
et de procèder à une sinisation forcée (destruction ou pillage des oeuvres vietnamiennes,
langue chinoise imposée...). En 1418, le général Le Loi conduit une révolte qui
dure dix années et se solde par sa victoire éclatante. Mais homme droit (exigeant
sur la discipline dans l'armée) et généreux, afin de mettre un terme aux hostilités,
en fin diplomate il reconnaît la suzeraineté formelle de la Chine et renvoie les
prisonniers au lieu de les exécuter comme il est d'usage... En 1428,
le général victorieux, entreprend de grandes réformes (justice, Collège national,
réduction de l'armée) fonde la dynastie des Lê postérieurs qui gouvernera le pays
(renommé Dai Viet) pendant trois siècles et demi, tout en poursuivant la politique
d'expansion territoriale vers le sud, avec l'extermination des Chams de l'Annam.
Mais le pouvoir impérial est fragile. Il doit faire face à des révoltes et
jacqueries que favorise une organisation de type féodal qui donne libre cours
à l'affrontement des seigneurs du nord et du sud (en gros par rapport au 18° parallèle),
les Trinh et les Nguyên. Après 50 années de lutte, ces derniers victorieux
en 1672 déplacent la capitale plus au sud, à Hué, tout en prétendant continuer
à gouverner au nom de l'empereur Lê. A ce moment, les Européens ouvrent
leurs premiers comptoirs et envoient leurs missionnaires... L'intermède
des Tây Son (1771-1801) et l'avènement de la dynastie Nguyen (1802-1945)
En 1771, une révolte menée par les trois frères Tây Son permet de vaincre
les deux partis adverses, Trinh et Nguyên. Ils s'emparent alors du trône des Lê
mais pour peu de temps car ils sont vaincus à leur tour par les Nguyên, réfugiés
auprès des missionnaires. Le prince Nguyên-Anh réussit à reconquérir
tout son territoire et se proclame empereur sous le nom de Gia Long. Les Nguyên
constituent un Etat unitaire nommé Viêt-nam dès 1804. La
colonisation Gia Long avait de bonnes relations avec la France.
Après sa mort en 1820, ses successeurs, adeptes d'un retour aux traditions et
partisans d'un repliement nationaliste persécutent les missionnaires ce qui donne
un prétexte à la France pour intervenir très directement dans les affaires du
pays. Face à l'expédition militaire française, Danang (alors .) tombe dès
1847. En 1859, c'est le tour de Saïgon, la Cochinchine devenant protectorat français.
En 1883, sont constitués les protectorats de l'Annam et du Tonkin. L'empereur
n'est qu'un roi fantoche qui n'a plus qu'un rôle formel et une autorité morale
limitée à l'Annam (autour de Hué). Avec les autres "possessions" françaises, le
Cambodge et le Laos, l'ensemble forme l'Indochine. La prise en mains
du pays s'effectue sur 20 ans, de 1897 (administration préfectorale) à 1919 (transcription
en caractères latins, suite à la suppression du concours pour le recrutement des
mandarins intervenue l'année précédente). Luttes
pour une nouvelle indépendance: la guerre d'Indochine En
1925, Hô Chi Minh, fils de mandarin, fonde un groupement politique qui se transformera
en Parti Communiste Vietnamien et qui s'oppose à la gestion coloniale.
Lors de leur occupation de l'Asie, de 1940 à 1945, les Japonais laissent le gouvernement
français de Vichy administrer le pays pendant que la Ligue de l’Indépendance du
Viêt-nam, animée par Hô Chi Minh, se transforme, dès 1941, en Viêt-Minh et mène
une guérilla contre les troupes nipponnes. En mars 1945, les Japonais
renversent les autorités françaises et installent leur tutelle sur le dernier
"empereur" du Viêt-nam, Nguyen Bao Dai qui réside à Hué. Suite à la défaite du
Japon en août 1945, le Viêt Minh prend le pouvoir à Hanoi dès le 2 septembre 1945
et Hô Chi Minh proclame alors la création de la République Démocratique du Viêt-nam.
Année 1946, année de la grande illusion (pour qui?) qui permet de croire
que dans le cadre d'une Union française, le Viêt-nam pourrait jouir d'une liberté
tout en supportant la présence de contingents français! Déjà entamée par divers
accrochages, l'illusion dure le temps nécessaire pour que le général Vo Nguyen
Giap puisse lancer l’insurrection générale. En 1948 et 1949, la France
essaie d'allumer un contre-feu politico-diplomatique en reconnaissant Bao Dai
comme chef de l'Etat d'un Vietnam indépendant également reconnu par les Anglais
et les Américains. Trop tard. En 1950, les communistes désormais au pouvoir en
Chine apportent leur aide à leurs "frères" vietnamiens. Pendant ce temps, la France
reconnaissait le royaume du Laos (celle du Cambodge interviendra en 1953).
Les Français sont battus à Cao Bang, près de la frontière chinoise. Les troupes
rebelles s'aguerrissaient pendant que Hô Chi Minh organisait ses forces politiques.
Sous la conduite du général Giap, les troupes communistes devinrent de plus en
plus menaçantes (infiltrées au Laos) bien que les Français bénéficiaient d'une
aide américaine à partir de 1953, afin de contenir la menace communiste. Cela
n'empêcha pas le coup de grâce pour les troupes françaises, s'appuyant sur les
minorités du nord, qui tombèrent le 7 mai 1954 dans leur propre piège, à Dien
Bien Phu, non loin de la frontière laotienne. Dans l'attente d'élections
générales, les accords du 20 juillet 1954, à Genève, coupent le pays en deux :
au nord du 17e parallèle un Etat socialiste marxiste; au sud, un Etat de type
occidental. La France quitte définitivement le nord du pays en mai 1955 alors
que, à Saigon, le chef du Gouvernement du Sud, Ngo Dinh Diêm, un catholique soutenu
par les Américains, trahissant l’empereur Bao Dai le fait déposer à la suite d'un
référendum truqué et refuse l'organisation d'élections générales comme cela était
prévu depuis 1954. En avril 1956, la France quitte le sud Viêt-nam.
La guerre du Viêt-nam En décembre
1960, est créé le Front National de Libération du Viêt-nam, ou, Viêt-Công. En
juin 1963, Ngo Dinh Diêm se heurte à l'hostilité des moines bouddhistes neutralistes
qui vont jusqu'à s'immoler publiquement par le feu. Les Américains fatigués de
supporter cet allié encombrant ne sont sans doute pas étrangers à son assassinat
en novembre 1963. Cette période trouble est mise à profit par le FNL.
Le sud du pays est dirigé par des militaires, puis, à partir de 1965, par le général
Nguyen Van Thiêu. Le président des Etats-Unis Johnson, qui a succédé à Kennedy,
décide l’intervention américaine, dès le début de 1965 (bombardement de la flotte
à Halong et débarquement à Danang). L’escalade s’amplifie, les Américains craignant
le raz-de-marée communiste, les pays de la région basculant les uns après les
autres selon "la théorie des dominos". En 1968, une vaste offensive
Viêt-Cong (dite du Têt) conduit en 1969 aux pourparlers de Paris. Ho Chi Minh,
le grand catalyseur de la révolution et de la réunification du pays, meurt cette
année là sans avoir vu son projet aboutir. Le président américain Nixon décide
d’un désengagement militaire et se rend à Pékin en 1971. Le Viêt-Cong franchit
le 17e parallèle en 1972 tandis qu'en représailles, les Américains lancent un
bombardement massif sur Hanoi. Un nouvel accord est signé à Paris en 1973, mais
les combats se poursuivent tandis que les Etats-Unis se désengagent de plus en
plus, laissant leurs alliés Sud-Vietnamiens affronter les Nord-Vietnamiens.
De jeunes paysans étaient enrôlés dans l'armée nord-vietnamienne. Ils y passaient
six mois, et cultivaient la terre les six autres mois. Lorsqu'ils n'étaient pas
appelés au combat, ces soldats participaient à des travaux publics.
Au printemps 1975, le Viêt-Cong, infiltré dans l'administration et donc bien informé,
fait tomber les villes du Sud Viêt-nam, comme des fruits mûrs, aux mains
des petits hommes au casque vert, dans une confusion générale. Saïgon est prise
le 30 avril; les collaborateurs ou sympathisants du régime sudiste prendront
la route des camps de rééducation, d’autres quitteront leur pays par hélicoptère
ou par bateau (plus de 60 0000 "boat-people" entre 1975 et 1980 que les
Américains finiront tardivement à secourir avec leur 7e flotte mais
beaucoup auront péri avant du fait des naufrages et des attaques de pirates.
La réunification du pays sera officialisée le 2 juillet 1976. Chine et URSS apportent
leur aide au Viêt-nam communiste. Dès la réunification du Viêt-nam en 1975,
le nouveau gouvernement, sans doute inspiré par la Révolution Culturelle de Mao,
envoya des citadins dans les zones dévastées par la guerre afin de développer
ces nouvelles zones économiques créées à des fins agricoles. Piètre résultat car
la plupart de ceux qui ont été envoyés dans ces zones sont retournés en secret
dans les villes. La voie difficile de la
réunification En 1976, le Viêt-nam est menacé par les Khmers
rouges du Cambodge, pourtant installés avec son soutien. Ils font valoir que la
région du Mékong à jadis appartenu à leur pays et sont appuyés par la Chine. Pour
rompre son isolement dans ce conflit, le Vietnam s'allie alors à l'Union Soviétique
en 1978. En 1979, le chef des Khmers rouges, Pol Pot, est renversé à l’issue d’une
offensive du Viêt-nam lancée à la fin de 1978. La Chine qui maintenait son soutien
aux Khmers rouges, réagit et envahit quelques provinces du nord du Viêt-nam, afin
de "corriger" son ancien vassal. Après 17 jours de combat et une sévère défaite,
les Chinois durent se retirer. Malgré un blocus international, le Viêt-nam maintiendra
ses troupes au Cambodge jusqu’en 1989 et imposera au Laos une amitié forcée.
En 1984, pour sortir de l'état pitoyable dans lequel se trouvait le pays
après tant de conflits, une première entorse à l'orthodoxie communiste mit fin
à la collectivisation et autorisa un marché parallèle. D'une insuffisance de la
production de riz pour couvrir les besoins intérieurs, on passa en trois ans à
une exportation d'excédents! La réforme de l'économie de marché du dôi moï
("le renouveau") a débuté en 1986, ce qui a conduit à un accroissement
spectaculaire du PIB.
L'effondrement du "Rideau de fer" et l'éclatement
de l'URSS (1989-91) n'ont cependant pas conduit le Vietnam à suivre la voie du libéralisme
et du pluralisme en politique. En 1992, un rapprochement spectaculaire
avec la Chine amène la réouverture de la "porte de l’amitié", au nord de
Lang Son. L’URSS, "empire éclaté", devenu la Russie, ne peut plus aider les Vietnamiens.
Le Viêt-nam se tourne vers les pays appartenant à l’A.S.E.A.N. (Association des
Nations du Sud-Est Asiatique) et vers les pays européens occidentaux. En 1995, le Viêt-nam adhère à l’A.S.E.A.N. tandis que des
relations diplomatiques officielles sont rétablies avec les Etats-Unis.
Aujourd'hui, le rétablissement des relations diplomatiques et économiques entre
le Viêt-nam
et les Etats-Unis ouvre des espoirs économiques prometteurs à toute l’ancienne
Indochine. L’ouverture
aux investisseurs étrangers permet une amélioration de l’économie; malgré tout,
le pouvoir en place reste vigilant et maintient une pression visant à protéger
les entreprises d’Etat. En 1998, la crise économique asiatique touche
aussi le Viêt-nam (le taux de croissance annuel tombe de 8,2% à 3,5%) qui accueille
alors le sommet de l’ASEAN. Des réformes plus libérales sont progressivement mises
en place créant un climat de tension au sein même du parti. Pour favoriser
le développement du pays, le retour d'exil des Vietnamiens, les "Viets kieus"
(parfois d'anciens "boat-peoples") est encouragé pour qu'ils investissent au pays
et le fassent bénéficier des apports scientifiques et technologiques acquis à
l'étranger. Pardon ou intérêt bien calculé du régime
? Cela va même jusqu'à se retourner au détriment de Vietnamiens
ayant acquis des biens confisqués et qui risquent d'être spoliés
à leur tour au profit des anciens propriétaires revenus en grâce!
En novembre 2000, le voyage du président Clinton scelle définitivement la
réconciliation américano-vietnamienne. Cette même année, le gouvernement
vietnamien, après avoir destitué en 1999 le Vice-Premier Ministre, a publiquement
déclaré la guerre à la corruption qui sévit dans tout le pays et contre laquelle
de nombreuses manifestations spontanées avaient déjà eu lieu. Mais il reste fort
à faire puisque l'on peut encore lire dans "Le Courrier du Vietnam", organe
de l'Agence vietnamienne d'information, du 22 février 2006 (distribué sur un vol
Vietnam Airlines), un article titré "Purger le parti des mauvais éléments"..."suspectés
(sic) de violations (?)...". En 2002, les membres du parti communiste
ont été autorisés à faire des affaires dans le secteur privé. |