avril-mai 2011
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Survol historique...
De l'Antiquité
à l'Empire Ottoman
Le territoire de l'actuelle Turquie fut occupé
au IIe millénaire av. JC par des peuples indo-européens, les Hittites
puis par les Phrygiens et les Grecs (Achéens de Troie).
Les Kurdes
forment un peuple iranisé dAsie occidentale, dorigine indo-européenne,
habitant, pour la majorité, les montagnes du Taurus oriental et le mont
Zagros. Ils se seraient installés dans cette région charnière
d'Asie Mineure dès le VIIe s. av. JC. Leur territoire a constamment été
conquis ou dépecé par ses voisins ou par de puissants empires (Perse,
Grec, Romain, Mongol, Ottoman). Mais ils ne font parler d'eux qu'à partir
des Xe et XIe s. Convertis à l'islam, ils sont majoritairement sunnites
chafiites cependant que l'on y rencontre aussi des chiites et des membres de sectes:
alevis et yezidis (qui gardent des croyance anté islamistes). On compte
aujourd'hui environ 16 millions de Kurdes dont 7 vivant en Turquie et 6 en Iran.
Après l'invasion des nomades Cimmériens (-700), le territoire
de l'actuelle Turquie fut occupé par les Perses (-546) puis conquis par
Alexandre le Grand au IVe s. av. JC. tandis que le peuple celte des Galates s'installait
sur le plateau central, autour de la région d'Ankara.
Le pays finit
par passer sous le contrôle de l'empire romain. L'empereur Constantin le
Grand fonda Constantinople (lactuelle Istanbul) en 324 et elle devint la
capitale de lEmpire romain dOrient en 395, puis de lEmpire byzantin
en 476.
Il fut par la suite assailli par les Perses et les Arabes (ces dernier
étaient partis à la conquête du Proche-Orient, du Maghreb,
de lEspagne et de l'Asie centrale dès l'avènement de l'Islam
au viie s.).
Finalement l'Anatolie fut envahie par les Turcs Seldjoukides.
Ceux-ci descendent d'une tribu turkmène (des Oghuz ou Oghouzs), un peuple
vivant en Mongolie au VIIe s.
Ils se convertirent à l' islam sunnite
au Xe s. lorsqu'ils se fixèrent entre lAral et la Caspienne dans
leur migration vers l'ouest. De Boukhara (Ouzbékistan), ils arrivèrent
en Iran (alors Transoxiane). Ils soumirent vers 1050 les territoires de l'Irak
et de l'Iran actuels. Puis ce fut au tour de la Syrie, de la Palestine et de l'Anatolie
(Turquie) de passer sous leur contrôle qui devient total sur l'Asie Mineure
à partir de leur victoire sur l'Empire byzantin (bataille de Manzikert
en 1071). Ils se fixent à Konya (nous y passerons).
Après l'invasion
mongole de 1303, les Seldjoukides ont été supplantés par
une autre branche des oghouzs, repoussés vers l'ouest par les Mongols.
Ils prennent le nom de leur chef Osman (Othman ou Uthman) et sont freinés
dans leur expansion par l'invasion mongole de 1402.
Restait la partie européenne...
En 1453, Constantinople tombe aux mains des Turcs ottomans et ceux-ci en font
leur capitale.
La question des Croisades
De la fin du XIe s. au début
du XVIIIe s., l'Empire Ottoman va se confronter violemment aux puissances chrétiennes
d'Europe.
Il y eu d'abord les 8 "grandes croisades" afin de délivrer
la Terre Sainte tombées aux mains des "infidèles" (les
musulmans) à la suite de la défaite de Mantzikert, infligée
par les Turcs seldjoukides aux Byzantins en 1071.
Ces expéditions coûteuses,
à l'origine initiées par la papauté, mêlaient pélerins
et chevaliers en armes, de même que les buts réellement poursuivis
étaient mêlés.
D'autres croisades dont l'objectif n'était
plus la délivrance de la Terre Sainte virent le jour à partir de
1241.
De nombreuses croisades furent encore organisées du XIVe au début
du XVIIIe s. contre les Turcs et les Barbaresques.
A son apogée,
au XVIIe S., l'Empire Ottoman va bien au-delà de l'Anatolie.
- Dans
la péninsule arabo-persique il englobe presque tout le Proche-Orient et
les pays du Caucase, : une partie de l'Iran, l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie,
la Palestine, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Georgie, le sud de l'Ukraine.
-Dans les Balkans: de la Grèce jusqu'à lla Bulgarie, la Roumanie
et la Hongrie (Vienne fut même assiégée en 1683).
- Dans
le bassin méditerranéen, outre les pays cités, toute la côte
africaine, de l'Egypte à l'Algérie.
Le plus célèbre sultan est Soliman le Magnifique, qui a régné au XVIe siècle sur un empire où la puissance politique allait de pair avec une certaine tolérance.
Au XIXe s., l'Empire Ottoman que l'on surnomme "l'homme
malade de l'Europe", est menacé de toutes parts, dans les Balkans
(Grèce...), en Syrie, en Egypte... jusqu'à être défait
par les Russes en 1878.
La mise en place d'un régime parlementaire
échoue et face à un retour d'autoritarisme apparaît, en 1908,
le mouvement des "jeunes Turcs" adeptes d'un empire libéral.
Pendant ce temps, l'empire continue de se déliter sous la pression des
Français (Tunisie), des Italiens (Lybie)..
La question de l'émancipation
de l'Arménie chrétienne va être une grosse épine pour
la fin de l'empire ottoman et pour la jeune république turque. Des pogroms
dont plus de 1500000 Arméniens furent victimes en 1895 et 1896 se déroulèrent
dans des villes de Turquie (y compris 7000 à Instanbul). En 1909, c'est
à Adana (nous y passerons) que 20 000 Arméniens furent massacrés.
Mais le pire restait à venir...
Avec les guerres balkaniques (1912-1913), la Turquie connaît une grande période de conflits avec la Grèce qui permettent à la Grèce de doubler son territoire (Macédoine, Thessalie, Crête et îles Egéennes).
La
question arménienne
et la Première Guerre Mondiale
Avec
la Première Guerre Mondiale, les Turcs alliés des Allemands doivent
faire face aux armées Russes (jusqu'à la révolution de 1917),
aux Français et Anglais qui cependant ne réussissent pas à
franchir les Dardanelles, tandis que les Arabes de Syrie et de Palestine se révoltent
contre la domination ottomane.
Dans ce conflit mondial, les Arméniens déjà malmenés en Turquie depuis 1895 (cf. ci-avant) se trouvent tiraillés entre les forces adverses (russes et ottomanes) du fait de l'éclatement de leur territoire national. 180000 Arméniens font le choix de s'enrôler dans l'armée russe tandis que le 7 avril 1915, la ville de Van (dans l'est de la Turquie actuelle) se révolte et crée un gouvernement provisoire arménien. En réaction, les dirigeants jeunes-turcs décident de déporter lensemble de la population arménienne dans les déserts de Mésopotamie. Environ 1 million d'Arméniens périrent (la moitié des Arméniens de Turquie, laquelle ne reconnaît que 300000 victimes).
En mai 1919, les forces alliées débarquent
à Smyrne. Se situant dans le camp des vaincus, la Turquie perd son empire
et risque alors le démembrement de son territoire anatolien.
Face à
cela, un officier, Mustafa Kemal Pacha (née à Salonique, en Grèce)
organise la lutte pour lintégrité et lindépendance
de la Turquie. De 1920 à 1922, Mustafa Kemal Pacha appuyé par les
Soviétiques (et officieusement par les Français et les Italiens)
mène la guerre dindépendance contre les Grecs soutenus par
les Anglais.
La République turque
La chute de l'Empire Ottoman en 1922 conduit à un nouveau conflit victorieux pour la jeune République turque, la Grèce doit restituer la Thrace orientale dont Istanbul (qui perdra son rôle de capitale avec la chute de l'empire). La paix est enfin signée en 1923 avec la jeune république de Turquie avec à sa tête Mustafa Kemal Pacha désormais plus connu sous le nom de "Kemal Atatürk". Cela amène des transferts de populations: 400 000 Turcs de Grèce émigrent vers la Turquie tandis que un million de Grecs de Turquie font le chemin inverse.
Les réformes entreprises par le héros de la guerre d'indépendance maintenant à la tête du pays sont de divers ordres:
Politiques: régime parlementaire
à chambre unique, émanation d'un parti unique, cumulant pouvoirs
législatif et exécutif élue pour quatre ans au suffrage direct
mais en réalité, le pouvoir exécutif est détenu par
le président de la République, lui aussi élu tous les quatre
ans par lAssemblée et des ministres. Cependnat le pluripartisme n'a
été autorisé que depuis 1946.
Sociales: lois antireligieuses
avec la suppression des établissements denseignement religieux, des
tribunaux musulmans, de la reconnaissance du mariage religieux, obligation pour
chacun de porter un nom de famille, interdiction des ordres, des confréries,
de tout costume religieux, adoption de codes juridiques inspirés de codes
occidentaux, du calendrier grégorien, de lalphabet latin (à
la place de lalphabet arabe), remplacement de nombreux mots arabes et persans,
scolarisation (uniforme).
Les femmes y obtiennent même le droit de vote
en 1934, 10 ans avant la France mais après les Etats-Unis (1920) et le
Royaume-Uni (1928).
Economiques: les entreprises non turques furent peu à peu rachetées, les banques nationales prirent le contrôle de lexploitation des ressources minières et des matières premières, l'Etat pour sa part pris le contrôle lindustrie, les chemins de fer furent nationalisés, les autres réseaux de communication développés, lagriculture encouragée avec même l'amorce d'une réforme agraire. Ces réformes radicales devaient constituer le socle sur lequel sappuieraient plus tard une classe dentrepreneurs et un secteur privé de plus en plus dynamiques.
Ces réformes radicales, révolutionnaires, avaient pour but de rompre avec le cadre politique, social et culturel ottoman qui était considéré comme totalement dépassé au regard de la puissances des empires que représentaient alors les différents pays d'Europe occidentale.
Ayant su gérer une sorte de neutralité pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Turquie devint membre de l'Organisation des Nations-Unies depuis 1945 et de l'OTAN depuis 1954 (bases américaines depuis 1947 pour faire obstacle aux visées de Staline).
Le multipartisme est admis à partir de 1946 ce qui devait se traduire par l'accès au pouvoir du Parti Démocrate en 1950. Mais la démocratie restait fragile comme en témoignent les coups d'état militaires de 1960, 1971 et 1980. La démocratie s'est rétablie de manière plus stable depuis 1983 (constition de 1982) .
Au cours des années 1970, un terrorisme d'extrême droite fut mené à l'encontre des forces de gauche (politiques et syndicales) par les commandos du Front national.
La
question chypriote
Un conflit oppose Grèce et Turquie depuis 1963 au
sujet de l'île de Chypre.
Lîle est divisée en deux,
depuis que le Nord a été occupé par la Turquie, en 1974.
La situation a pourri jusqu'à lété de 1999, dans les
semaines qui ont suivi le tremblement de terre en Turquie s'est amorcé
un dégel entre Athènes et Ankara au sujet de la question chypriote.
Des pourparlers se sont engagés entre les leaders chypriotes grecs et turcs, en décembre 1999 à New York, sous légide des Nations unies, dans la perspective de faire de l'île un État fédéral, avec deux zones et deux communautés.
La question
Kurde
Depuis l'avènement de la république turque en 1923 se
pose la question de lautonomie des Kurdes (un peuple partagé principalement
entre la Turquie, lIran et lIrak) mais qui représente 20% de
la population turque...
En 1925 et en 1938, lÉtat turc avait
eu à faire face à deux soulèvements importants dans les provinces
orientales de lAnatolie, et les mouvements nationalistes kurdes sont redevenus
très actifs à partir des années soixante-dix, tout particulièrement
dans l'est du pays.
Lextrême droite sest servie dans cette
région des tensions ethniques et religieuses pour semer la terreur. Par
exemple des groupes fascistes ont massacré à Kahramanmaras près
de deux cents personnes d'origne kurde (la plupart de confession shiite).
LÉtat
turc na jamais voulu reconnaître ouvertement lexistence de ce
problème, ni essayé sérieusement de développer ces
régions, hormis quelques mesurs dans le cadre dune politique régionale
visant à atténuer les déséquilibres entre lest
et louest du pays.
Les Kurdes s'organisent au cours des années
1990, la guerre du Golfe contre l'Irak ayant donné un espace de liberté
à leurs frères irakiens. A côté d'une mouvence terroriste
avec le PKK (dont le chef Abdullah Öcalan sera arrêté grâce
à la CIA en 1999 et toujours en prison en 2011), un courant politique peine
à s'exprimer (des députés kurdes sont élus dans les
partis démocratiques et le municipalités des villes du sud-est du
pays sont conquises par les partis kurdes en 1999.
Le Parti pour la Paix et
la Démocratie fondé en 2008 est la vitrine légale du PKK.
Il détient 20 sièges sur les 550 députés et prône
l'autonomie.
Une voie étroite vers une vraie démocratisation se présente au travers de la reconnaissance progressive des droits des Kurdes et et d'une forme dautonomie locale.
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La
Turquie est caractérisée par une économie ouverte, mais comportant
des deséquilibres structurels sources de grandes inégalités.
Les problèmes politiques et la crise économique persistante
des années 1990 ont contribué à l'accession au pouvoir d'un
parti à la coloration islamiste, le Parti pour la justice et du développement
(AKP) qui a évincé le Parti Républicain du Peuple (CHP),
le parti kémaliste historique et parti unique jusqu'en 1946..
Depuis,
à la faveur des problèmes politiques et de la crise économique
des années 1990, Erdogan est devenu Premier Ministre en mars 2003, suite
au succès législatif de son parti en 2002 (34% des voix et les 2/3
des sièges pour l'AKP). Cette année là, contrairement à
ses prédécesseurs, il a refusé de s'aligner sur la position
des Etats-Unis en refusant de s'engager dans la guerre en Irak.
Le srcutin
de 2007, confirme l'AKP avec 47% des voix et toujours près des 2/3 des
sièges. Recep Tayyip Erdogan est toujours premier ministre tandis que Abdullah
Gül est élu président de la République.L'AKPse considère
comme un parti "musulman démocrate" n'aspirant pas à un
état islamique mais a plus de liberté d'expression de l'islam dans
la société.
Les législatives qui se sont déroulées
le 12 juin 2011, vont toujours dans le même sens, l'AKP obtenant 46,6% des
voix pour près de 60% des sièges.
Le référendum constitutionnel du 12 septembre 2010 a réduit le pouvoir de l'armée, a renforcé le droit des personnes et vise à la mise en conformité avec les exigences de l'Union européenne en matière de droits de l'homme et de reconnaissance du droit international.
Membre associé
de la Communauté Européenne depuis 1964, ce pays obtient le statut
de pays candidat à lintégration dans lUnion européenne
en 1999.
Malgré des progrès dans les domaines de l'organisation
politique, des droits de l'homme (et de la femme), sur les questions kurde et
arménienne, la crainte de l'islamisme qui s'exprime en Occident, condamne
probablement la Turquie à en rester à ce stade.
Passée
une période de mécontentement puis de résignation devant
cette situation de rejet, le gouvernement et l'opinion turcs ont fini par s'en
accomoder et l'on sent une évolution vers des positions de plus en plus
nationalistes. Le pays a pris ses distances avec les Etats-Unis (sur la guerre
en Irak) et avec Israël (accrochage avec le président israëlien
à Davos en 2009) l, tout en se positionnant comme un intermédiaire
entre l'Occident et le monde arabe dans une stratégie diplomatique du "zéro
problème" , position très favorable pour ses échanges
commerciaux a tel point que l'on parle de "modèle turc"...
mais
d'où aussi l'ambiguïté des positions turques dans le contextes
des révolutions du Jasmins et autres de ce Printemps Arabe de 2011. Le
gouvernement turc a été lent et timoré dans ses condamnations
des dictateurs en Tunisie, Libye (où le BTP turc est très présent)
Egypte (bien que le président truc Abdullah Gül se soit rendu au Caire
après la chute d'Hosni Moubarak) ou en Syrie...
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VOYAGES...
Circuit en LYCIE, CARIE, IONIE et PAMPHYLIE
Adapté
d'après extrait de "World Factbook" © 2002 - CIA
Survol géographique...
La Turquie fait partie du Proche-Orient. Une
petite partie du pays (située dans louest) se trouve toutefois en
Europe.
Istanbul, la plus grande ville du pays avec près de 10 millions
d'habitants, s'étendant de part et d'autre du détroit du Bosphore,
n'est cependant pas la capitale du pays depuis la chute de l'Empire Ottoman. Ankara,
la capitale est la seconde ville avec 3 millions d'habitants.
C'est un vaste pays de 780000 km² (1 fois et demi la France), comportant 7200 km de côtes et 2600 km de frontière terrestres.
Le relief de la
Turquie est très diversifié et dominé dans l'est du pays
par les monts Ararat (ils culminent à 5 165 , lieu mythique où se
serait échouée larche de Noé selon la Bible).
Sur
environ 400 km (de la région d'Antalya à celle d'Adana), les littoraux
égéen et méditerranéen sont dominés par le
Taurus, la deuxième chaîne de montagnes du pays cuminant dans l'est,
à l' Aladag (3 756 m).
La Turquie compte 77 millions d'habitants
(et rattrapera rapidement l'Allemagne et ses 82 millions d'habitants) et son taux
de fécondité s'établit à 2,1 enfants par femme (1,4
en Allemagne).
Pour les trois quarts, la population turque est urbaine. L'espérance
de vie s'établit à 72 ans pour les hommes et à 76 ans pour
les femmes. Près de 90% de la population est alphabétisée
(80% des femmes).
Lessentiel de la population turque descend de peuples
turkmènes, originaire dAsie centrale. Le pays compte toutefois de
nombreuses communautés ethniques : Kurdes, Arabes, Grecs, Arméniens
et Juifs. Lislam est la religion de plus de 98 % de la population turque.
Ce pays est caractérisé par une économie ouverte,
mais comportant des deséquilibres structurels sources de grandes inégalités.
En
1999, comme en 1990 et en 1994, la Turquie a dû signer des accords de stabilisation
avec le F.M.I. et engager une cure daustérité économique
et des réformes structurelles.
Dans les années 1990, la croissance
du P.I.B. par habitant est passée à 3,5 p. 100 par an contre 2,8
dans les décennies précédentes. Au cours des années
2000, le taux de croissance du PIB a varié entre 5 et 9%. Il s'est établi
à 8,9% en 2010 contre 1,5% pour toute l'Union européenne.
Le
PIB par habitant a augmenté de 50% entre 2005 et 2010 et s'y établit
à 15000$ soit la moitié du chiffre pour les Grecs...
L'inflation
est maîtrisée et l'introduction de la Nouvelle Livre Turque en 2005
en témoigne (elle vaut 1 million des anciennes livres!).
Aujourd'hui
avec son économie assainie, la Turquie est la 15e économie mondiale,
le 7e partenaire commercial de l'Union européenne. Les échanges
croisés portent sur environ 100 milliards d'€uros, avec un léger
excédent commercial en faveur des pays de l'Union.
Le secteur agricole
(notamment la production de blé et la pêche) est le secteur le plus
important de léconomie de la Turquie en termes d'emplois.
Pays
d'agriculture méditerranéenne (production d'olives, agrumes, vigne,
noisettes...) restée très familiale puisque l'emploi agricole représente
encore plus de 35% pour une contribution de seulement 10% au PNB. Pourtant 70%
de la production est exportée (par exemple, c'est le premier exportateur
d'huile d'olive) notamment vers le Canada, les USA ou la Russie. Par ailleurs,
les Turcs consomment peu de viande rouge.
La croissance industrielle (textile,
agro-alimentaire, sidérurgie et mécanique, mines (bore) et pétrole...)
est très forte. Sa contribution est de 30% au PNB. La Turquie est le second
producteur mondial de verre plat et le second exportateur de bijoux. Au niveau
européen la Turquie est le premier pays fabricant de téléviseurs
et d'engrais et le premier exportateur de marbre...
Mais le secteur aujourd'hui
le plus lourd est celui des services qui contribuent à 60% à la
formation du PNB. 15 millions de Turcs se pressent le week-end dans les somptueuse
galeries marchandes (on le verra dans la balieue d'Antalya).
Sur le plan énergétique,
la Turquie envisage la construction d'une centrale nucléaire dans le nord
du pays où s'était produit un tremblement de terre (à Izmit)
qui avait occasionné 17500 morts en 1999 (la même région vient
d'en connaître un nouveau, moins dramatique, le 19 mai 2011). Ce projet
rencontre l'opposition des jeunes (avec Green Peace notamment) surtout depuis
le drame japonais de Fukushima.
En 1999, la Turquie obtient le statut de pays candidat à lintégration dans lUnion européenne
Ce pays est membre associé de la Communauté Européenne
depuis 1964.
Dès cette époque la possibilité d'une adhésion
pleine et entière lui est laissée entrevoir alors même que
certains pays de l'Europe méridionale étaient encore des dictatures
et que l'Europe centrale se trouvait derrière le rideau de fer:
- salazarisme
au Portugal jusqu'en 1968 et franquisme en Espagne jusqu'en 1969, pays entrés
dans la communauté en 1986
- régime des colonels en Grèce
jusqu'en 1975, pays entré dans la communauté en 1981.
- états
d'Europe centrale entrés en 2004 dans l'Union Européenne (qui a
remplacé la communauté en 1993) à la suite de la chute du
mur de Berlin en 1989.
Le 1er janvier 2005 le pays mettait en place sa nouvelle monnaie dans un contexte d'infaltion enfin maîtrisée et le 3 octobre de la même année débutaient les laborieuses et infructueuses négociations d'adhésion avec l'Union européenne.
Au
moment de l'adhésion de la Grèce, au début des années
1980, la Turquie avait déjà un niveau de développement sensiblement
supérieur à cette dernière. Du fait de l'intégration
et des aides octroyées à la Grèce, ce ne devrait plus être
le cas...
Or c'est tout l'inverse qui se produit. La Grèce, mal gérée
(dette publique) , s'enfonce dans une crise qui met à mal jusqu'aux institutions
de l'Union Européenne et en particulier de l'Euroland tandis que la Turquie
qui est maintenue en marge de l'Union prospère! Rappelons qu'en 2010, on
y a enregistré 9% de croissance (pendant ce temps, la décroissance
de la Grèce est de l'ordre de 4%!) pour une inflation de 4%. Le chômage
y est honorablement de 9%...
Mais la menace islamiste plane depuis une dizaine
d'années comme en témoignent les nouvelles mosquées et le
port du voile.
Le parti au gouvernement, l'AKP (le Parti pour la justice et
le développement ou Adalet ve Kalkinma Partisi est un parti islamo-conservateur)
tient une position ambiguë depuis longtemps. Rappelons les propos que tenait
Recep Tayyip Erdogan en 1997 "Les minarets sont nos baïonnettes, les
coupoles sont nos casques et les croyants, notre armée".
MALGRE
TOUT, LA TURQUIE EST UN PAYS QUI SE TOURNE RESOLUMENT VERS L'AVENIR...
Ce drapeau a remplacé l'ancien drapeau de l'empire ottoman qui comportait en son centre une éllipse à fond vert et trois croissants de lune dorés.
ARNAQUE OU VOYAGE PROMOTIONNEL...
Nous voici donc embarqués
dans ce que certains (voyagistes ou tours operators notamment) qualifient parfois
de "voyage-casserole" avec sans doute le plus important de ces voyagistes
spécialisés dans la Turquie et dits "à très bas
coût"...
Un circuit de 8 jours pour 398 €uros par personne
(chambre double) tout compris: vol AR avec taxes d'aéroport, bus, guide,
visites de sites, hébergement et restauration (petits-déjeuners,
déjeuner et dîners). Soit environ 3 fois moins chers que des circuits
de même ampleur (Corse, Sicile, Sardaigne, Cappadoce) vendus par des voyagistes
traditionnels. Si cette formule peut parfois tourner au fiasco d'après
certains (cf. forums), en ce qui nous concerne cela a donné un voyage avec
un remarquable rapport qualité/prix d'où l'émoticone souriante
attribuée à ce voyage dans la page d'accueil générale.
La qualité du guide (de la guide en l'occurrence) et l'ambiance du groupe
y sont sans doute pour une part.
...avec quelques étoiles en trop et quelques prix cachés...
Bien sûr, la publicité laudative
pour ce genre de circuit a un côté exagération et même
tromperie: on essaie de nous faire croire qu'en tant que lecteur de telle revue
ou magasine ou client de tel catalogue, nous bénéficions d'un privilège
"offre réservée aux lecteurs de...", ensuite il y a le
prix d'appel "pour vous seulement 149€", autocar climatisé
Deluxe (en fait un bus Mercedes qui a un peu vécu!), hébergement
(petit-déjeuner inclus) en hôtels 4* ou 5* mais à Fethiye
l'hôtel Mendos n'a que 3* ...et il s'agit de normes turques. Nous échappons
à l'argument "avec les services d'un guide conférencier francophone"
des concurrents de notre TO puisque ce voyagiste se contente de "guide francophone
diplômé" (notre guide est jeune dans le métier puisqu'elle
était juste avant encore animatrice accompagnatrice d'excursions dans des
hôtels de séjour de la côte). "La tromperie" porte
essentiellement sur le côté logistique mais le programme des visites
de sites et de monuments, l'essentiel à mes yeux, a été parfaitement
respecté.
Bref, il ne faut pas être naïf, il faut d'abord
bien lire le prospectus: ajouter un supplément éventuel selon le
mois (50€ en avril, 100€ en mai), ajouter les taxes d'aéroport
(40€) et le fameux forfait de base "Culture et gastronomie"de 159€
qui signifie seulement entrées dans les sites et musées et repas,
à régler sur place... Il n'y a pas eu de débat dans notre
groupe sur le principe de ce forfait alors que cela alimente des polémiques
sur les blogs dans la mesure où certains voyageurs croient qu'il leur serait
possible de gérer directement leurs repas (voire de ne pas effectuer telle
ou telle visite). Or cela s'avère en pratique impossible car les arrêts
du midi ou l'emplacement des hôtels sont le plus souvent isolés ou
à l'écart d'agglomérations (sauf à Myra).
Ajoutons
toutefois que ce forfait peut, sur place, devenir carrément "impérial"
en ajoutant 60€ pour quelques prestations optionnelles: excursion à
l'île de Kekova, visite du village "grec" de Sirince et spectacle
de musique, chants et danses traditionnels. Notre guide, contrairement à
d'autres n'a pas fait le forcing et a permis de dissocier les options: 20€
pour Kekova, 25€ pour Sirince et 35€ pour le spectacle folklorique (nous
n'avons personnellement pas retenu cette dernière option).
Autre sujet de polémique, le programme prévoit la visite de trois magasins nommés "centre artisanal de tapis", "atelier de joaillerie artisanale" ou "manufacture de cuir". Certes, il y a bien peu d'artisanat dans tout ça mais personne n'est obligé d'entrer dans les salles de vente, ni d'y acheter. De plus, il faut savoir que pour certaines personnes la perspective d'achats dans ces magasins a fait partie de leur motivation pour ce voyage. J'ajoute que bien rares doivent être les touristes qui dans des circuits vendus 2 ou 3 fois plus chers ne se sont pas trouvés tout autant conduits par leur guide sur le seuil de tels établissements.
Ayant
passé sur ces "petits travers", j'en viens à la question
clef "Où est le truc pour produire des prestations à si bas
coût?". Avec un esprit suspicieux, certains pourraient penser que c'est
une filière de blanchiment d'argent sale... Heureusement, les choses doivent
être d'une autre nature.
On est là dans des filière turco-turques:
gérant du TO d'origine turque, compagnie charter turque, grands hôtels
sur des lieux de séjour balnéaire qu'il faut remplir en morte saison,
grands halls de restauration (et non pas "Grands restaurants" au sens
où on l'entend communément), participation des magasins de vente
(selon la guide) ou subventions du Ministère turc du tourisme (logo indiquant
"Ass. de soutien touristique Turquie")... cela pourrait expliquer pourquoi
la liberté de parole de la guide était quelque peu entravée.
Il y a sans doute aussi un petit tour de passe-passe monétaire avec le
forfait pour les visites et les repas à régler sur place (en Euros).
Il
faut remarquer aussi que les prix peuvent être tirés en raison du
remplissage des hôtels et restaurants que le TO est en mesure de garantir
du fait qu'il assure pratiquement tous les jours des départs (sauf hiver
et haute saison estivale) de l'une ou l'autre des villes françaises dont
les aéroports desservent la Turquie.
Notre avion Boeing 737 de la
compagnie charter turque Sky Airlines décolle au complet (environ 190 passagers)
et à l'horaire prévu (10h30) de l'aéroport de Nantes.
Après
un survol de Lyon et de Chambéry, nous avons une superbe vue sur les Alpes
(le Mont Blanc).
Puis le paysage disparaît sous les
nuages jusqu'à notre arrivée en Turquie, au dessus de la partie
occidentale de la chaîne des Taurus, avant notre atterrissage à Antalya,
quatre heures plus tard. Il est 15h30, heure locale, compte tenu d'un décalage
horaire d'une heure (14h30 à Paris).
La petite collation servie en
vol (sandwich et pâtisserie) permettra de tenir jusqu'au soir.
Organisation
remarquable pour la prise en charge des différents groupes similaires par
le réceptif ITM -International Travel Marketing à l'arrivée
à Antalya.
Quelques mots sur le groupe très agréable
malgré un effectif assez important (41). Ages allant de 30 à 75
ans pour une moyenne aux environs de 45-50 ans. Plus du tiers sont des enseignants
(vacances scolaires de l'Ouest de la France), professeurs des écoles principalement.
La majorité du groupe n'était jamais venu en Turquie. Notre groupe
embarque dans un bus Mercedes (qui a peut être déjà eu une
vie?) de la compagnie Emek Tur, conduit par notre toujours souriant chauffeur
Memet.
N'oublions pas notre dynamique guide trentenaire NURCAN (prononcer [nurdjan']).
Seul bémol, contrairement à notre guide Kémal lors de notre
circuit dans l'est en 2001, elle a refusé d'aborder les sujets sensibles
tels que les questions kurdes et arméniennes, les rapports avec la Grèce
et Israël. En revanche, elle n'a pas hésité à exprimer
son hostilité à la poussée islamiste et à ironiser
sur le dédain manifesté par l'Union Européenne à l'égard
de son pays.
Petite présentation de Nurca: ses grands-parents avaient été chassés de Crète suite aux conflits intercommunautaires entre chrétiens et musulmans (possession ottomane de 1715 à 1913 et désormais grecque) en 1929, son père avait émigré en Allemagne avant de s'installer en France, à Sarrebourg, où elle-même est née. Elle est revenue tardivement en Turquie, laissant une partie de sa fratrie en France, et elle reconnaît que sa réadaptation n'a pas été facile mais désormais elle ne regrette pas son choix tant elle aime sa Turquie...
Voici les 4 étapes de ce "petit
circuit" de 1000km (!) autour de la Lycie:
Côte sud-ouest:
Myra, Kekova*, Lagune de Dalyan* (Kaunos, plage d'Iztuzu)
de Lycie en Carie
puis en Lydie
Conditions de vie
Site antique d'Ephèse***,
Selçuk, Sirince
de Lydie en Ionie
Ecoles et scolarité
Laodicée**, Hierapolis** , Pamukkale***
d'Ionie à nouveau
en Lydie (et Phrygie)
Protection sociale
Antalya*, site antique
de Pergé**
de Lydie en Pamphylie
Us et coutumes
Site et paysage classé au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repéré par le logo .
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Documentation et crédits
mes notes de voyage
"TURQUIE" Collection
le Guide du Routard 1998-99 aux Editions Hachette - Paris 1998
"TURQUIE
de l'ouest" par Astrid Lorber dans la collection Guides bleus Evasion aux
Editions HACHETTE - Paris 1998
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres
du "World Factbook"
et surtout la fabuleuse encyclopédie libre
en ligne Wikipédia (open GNU)
ainsi que de nombreux autres sites sur
la toile...
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BON
A SAVOIR
QUAND PARTIR ?
La configuration climatique du pays par
sa diversité rend la réponse difficile à donner. Pour une
réponse globale, on peut dire qu'avril-mai sont des mois favorables, échappant
aux rigueurs de l'hiver, à la canicule estivale et aux pluies d'automne...
SANTE
:
Boire plutôt de l'eau en bouteille encapsulée et limiter
la consommation des crudités
Décalage de +1 heure.
Voltage 250 volts 50 HZ mais il faut parfois un adaptateur si les prises de nos équipements comportent une terre.
ACHATS ET SOUVENIRS :
Copies d'antiquités (attention à ne pas emporter d'antiquités
authentiques), bijoux, pipes en écume de mer (minéral blanc, tendre
et très léger, typique de Turquie), tapis, vêtements de cuir...
MONNAIE
ET CHANGE :
Il n'est pas nécessaire de changer de l'argent. Dans les
secteurs touristiques, l'Euro est pratiquement la monnaie commune!
En 2005,
la nouvelle livre ou lire turque (YTL) a été mise en place .
1
YTL ("Yeni Türk Lirasi") = 1 000 000 TL ("türk lirasi")
1
YTL = 100 kurus
1 YTL = environ 0,50 euro
FORMALITES, SECURITE
Une
simple carte d'identité (encore valable trois mois après la date
d'entrée) suffit pour séjourner en Turquie pour une durée
n'excédant pas 90 jours.
Concernant la sécurité, rien
de particulier dans cette région touristique du sud-ouest du pays.
L'Antiquité en Anatolie | L'Empire Ottoman | La question des Croisades
| La question arménienne | La République turque | La question de
Chypre | La question kurde
Page sur l'Art byzantin
Notions
d'architectures sacrées à travers le temps et l'espace...
_________________________
Côte sud-ouest
Myra (Demre) (1)
Üçagyz
- Ile de Kekova* (2) option
Lagune de Dalyan*: Kaunos, Iztuzu (3)
Menu autour de la LYCIE
Retour aux VOYAGES
A
PROPOS DES CONDITIONS DE VIE EN TURQUIE...
Pouvoir d'achat
Après
une inflation galopante au tournant des années 2000 (60%), le passage à
la Nouvelle Livre en 2005 a été rendu possible par une inflation
qui est ramenée à moins de 10% depuis 2003, un taux que le pays
n'avait pas connu depuis 30 années.
Le SMIC turc équivaut à
350€ ce qui oblige à vivre avec une second salaire. Les fonctionnaires
gagnent 600€.
Les Turcs consomment peu de viande rouge : une fois par
mois. Le kilo de viande coûte 35 Liras (soit environ 18€).
Logement
L'équivalent
de nos HLM est assuré par l'administration turque de développement
de l'habitat (TOKI). Par ailleurs beaucoup d'Anglais achètent des immeubles
pour les louer alors que les particuliers cèdent souvent un terrain à
un promoteur en échange d'un (ou plusieurs) appartement(s).
Dans les
villes, le prix d'un appartement dépasse souvent 65 000€ et celui
d'une villa les 90 000€ (avec des records comme à Bodrum, le petit
St Tropez turc !).
L'explication des fers à béton laissés en attente au niveau de terrasse ne tiendrait pas de préoccupations de nature fiscale (pas d'impôts puisque non terminé) mais correspondrait à la prévision d'une surélévation pour loger le fils dans un étage supplémentaire voire le petit-fils.
Retour
aux VOYAGES
Retour programme autour de la LYCIE
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Etape
suivante : Ephèse, Selçuk
Nous quittons immédiatement
Antalya en direction du sud, en longeant la côte occidentale du golfe d'Antalya,
autrement dit la côte lycienne, sur un trajet de près de 70km. Une
douzaine de kilomètres au-delà de Kemer, nous arrivons dans la station
balnéaire de Tekirova, à une douzaine de kilomètres au sud
de Kemer.
L'ANCIEN ETAT DE LYCIE...
Cet ancien
pays d'Asie Mineure a des origines lointaines. Son peuple cité par les
Hittites au XVe s. av. J-C devint leur allié contre les Egyptiens (Ramsès
II). Vers les années 1000 av. J-C, ce territoire fut envahit par des populations
minoennes (de Minos, roi légendaire de Crète). Alliés des
Troyens lors de la Guerre de Troie (XIIe s. av. J-C), ils furent vaincus par les
Athéniens au VIIIe s. av. J-C. Ils se relevèrent et formèrent
une confédération au VIe s. mais ils passèrent sous la domination
des Perses achéménides au siècle suivant. La région
passa ensuite au IVe s. sous le contrôle du royaume voisin de Carie (au
nord de la Lycie) dont la capitale est Halicarnasse, royaume rendu célèbre
par le nom du roi Mausole. Elle tomba après dans l'orbite de l'empire macédonien
d'Alexandre et de ses lieutenants à la tête des fragments de cet
empire (Ptolémées d'Egypte, Séleucides de Syrie) aux IIIe
et IIe s.
Au Ier siècle avant J-C, la Lycie passa sous la domination
de l'Empire romain. La division de l'Empire romain amorcée au VIe s. de
l'ère chrétienne se confirma au siècle suivant et l'Asie
Mineure fit partie de l'Empire romain d'Orient ou si l'on préfère
de l'Empire byzantin. Cet empire résista tant bien que mal pendant les
siècles suivants face aux peuples germaniques, aux Slaves, aux Perses sassanides
puis aux razzias arabo-musulmanes. Jusqu'au XIIe s., l'Empire byzantin devenu
orthodoxe (schisme de 1054) garda le contrôle de l'Asie Mineure ou Anatolie
(en gros la Turquie actuelle) puis duit faire face aux Turcs seldjoukides et aux
Mongols arrivant de l'est, aux Bulgares, Vénitiens et Normands venant de
l'ouest ainsi qu'aux Croisés catholiques. Au cours du XIVe s., l'Anatolie
occidentale tomba au pouvoir des Turcs et, par le fait, du futur Empire ottoman.
Dans
l'Antiquité, cette région fut à la fois influencée
par la civilisation hittite mais aussi par la Grèce: alphabet, panthéon,
sculpteurs grecs pour orner les tombes royales.
L'apport original de la culture
de cette région réside dans la construction de tombes rupestres
creusées à flanc de falaises et décorées comme les
temples Grecs.
PETIT VOCABULAIRE DE BASE...
NURCAN nous initie rapidement à quelques notions.
günaydin : bonjour (le
matin)
nasilsiniz : comment allez-vous ?
merhaba : bonjour, salut (dans
la journée)
allaha ismartladik : au revoir
güle güle: au
revoir (en réponse)
séréfé : honneur (à
ta santé !)
tesekkür ederim : merci
evet, hayir : oui, non
çok
tesekkür ederim : merci beaucoup
ne kadar? : combien ça coûte?
çok
pahali : c'est trop cher
beyaz sarap, kirmisi sarap : vin blanc, vin rouge
sen
çok güzel : vous êtes très jolie
On remarque la construction
particulière des phrases et expressions "beaucoup merci", "beaucoup
cher", "blanc vin", "vous beaucoup jolie"...
L'avantage du turc, c'est l'alphabet latin qui a été adopté et adapté en 1920 pour son écriture.
Particularité de prononciation:
c
= dj
ç = tch
ü = u
u = ou
Donc Nurcan = nourdjan'
Un peu avant 18 heures nous prenons possession de nos chambre dans le
vaste hôtel Ambiante affichant 4* mais certaines chambres vaudraient chez
nous 2*. Pas de savon ou de produits de toilette à disposition...
Il
semble que cet hôtel reçoive pas mal de touristes russes en saison.
Pour l'instant sous un ciel plutôt gris et un fond d'air un peu frais, les
centaines de chaises longues alignées sur la plage sont vides de tout occupant.
Si l'on porte le regard à l'opposé, on peut apercevoir les montagnes au sommet portant encore des lambeaux de neige. Notre hôtel voisine avec 5 ou 6 autres établissements du même genre, situés à environ un kilomètre de la petite bourgade.
Evidemment dans ce genre de grand hôtel, les repas sont présentés
en buffet.
C'est celui des desserts multiples qui retient le plus mon attention:
baklavas, boulettes sucrées (ressemblant aux gulab jamun indiens), flanc
d'oeuf, flanc à la noix de coco, sorte de baba au rhum ...sans rhum, choux
à la crème, forêt noire et plusieurs autres encore... Par
exemple un pouding au blanc de poulet, sucre et lait, le "Tavuk gogsu tatlisi".
A noter que si les Turcs consomment des desserts, ils le font plutôt en
dehors des repas, souvent l'après-midi pour accompagner un thé.
C'est
à tort que les Bulgares revendiquent l'invention du yaourt ou plutôt
yoghourt car il proviendrait d'Asie centrale et aurait donc d'abord été
turc avant d'être connu en Europe... Toujours est-il qu'il est omniprésent
dans les buffets de petit-déjeuner et des autres repas. On le trouve sous
forme de Haydari, au yaourt s'ajoutent ail, menthe, huile d'olive et un peu de
piment. Autre version, le Cacik, un met qui s'apparente au tzatziki grec, outre
le yaourt, il faut ajouter du concombre râpé, ail, menthe, aneth
et huile d'olive...
Quant à la boisson, outre l'eau en bouteille, certains apprécieront la bière locale Efes.
Le jour suivant,
nous quittons l'hôtel à 8h30.
Après
une petite heure de route, nous faisons un arrêt d'où l'on a un point
de vue sur la plaine côtière et sur la mer Méditerranée.
C'est à cet endroit que l'on retrouve le comptable de notre réceptif
chargé de l'encaissement des fameux forfaits "culture et gastronomie".
Nurcan
nous met en garde contre l'achat du thé à la pomme (elma çayi)
qui a acquis une grande célébrité auprès des touristes
venant en Turquie mais qui est une mixture chimique qui na rien d'authentique.
Rien à voir avec le vrai thé, le çay (tient ça rappelle
le tchay des Chinois !).
Une demi-heure plus tard, nous
traversons la ville des tomates, Kumluca. Puis la côte s'orient plein sud
et c'est le port de pêche de Finike. Encore une quinzaine de kilomètres
et c'est Demre, autrement dit la Myra de l'Antiquité.
On ne voit plus
guère les nomades turkmènes avec leur tente faite de poils de cheval
et de chèvre, matière qui a la particularité de gonfler sous
l'effet de la pluie et ainsi d'être étanche.
MYRA (Demre aujourd'hui)
Cette ville a appartenu à la Confédération
lycienne formée au IVe s., au temps de Saint Nicolas (originaire d'une
famille riche de Patara, une ville voisine) qui en fut l'évêque.
Cette ville érigée en capitale de la Lycie au Ve s, fut largement
endommagée par des tremblements de terre, les inondations puis les pillards
arabes à partir de VIIe s. et fut abandonnée au XIIe s. tout en
restant un haut lieu de pèlerinages au Moyen Age, et même encore
aujourd'hui si l'on considère l'affluence et la ferveur des touristes russes
puisque Nicolas est le saint patron de leur pays!
Tarif: 7,50€ (15LT)
de droit d'entrée en individuel.
NURCAN
nous relate quelques unes des légendes attachées à Saint
Nicolas, "l'ancêtre" du Père Noël de nos enfants.
On connaît tous celle des trois petits enfants tués par un boucher
cupide, découpés et mis au saloir. Sept ans plus tard, Nicolas passa
par là et demanda précisément au boucher du petit salé
qu'il avait fait sept ans auparavant. Dans la tradition des pays germaniques,
le boucher infanticide découvert serait devenu le Père Fouettard
qui pour punir les enfants méchants remet un martinet tout en accompagnant
Saint Nicolas (Sankt Nicolaus) dans sa distribution de cadeaux aux enfants sages,
dans la nuit du 5 au 6 décembre. Par extension, il est devenu notre universel
Père Noël...
Une autre légende évoque un père
pauvre qui ne voyant pas le mariage des ses trois filles envisage de les vouer
à la prostitution mais Saint Nicolas veille. Pour certains, il déposa
trois boules (ou bourses) d'or à la fenêtre de la pauvre maison,
mais selon Nurcan, il plaça (ou fit tomber par la cheminée?) une
boule d'or (ou des pièces d'or?) dans les chaussettes suspendues devant
la cheminée...
Mais revenons à des choses plus concrètes.
On peut admirer les vestiges de l'église Saint Nicolas qui a remplacé
au XIe s. la basilique du Ve s. détruite à la suite d'un raid de
la flotte arabe.
Les femmes russes qui s'y pressent se sont couvert les cheveux
avec des foulards selon les usages encore en vigueur chez les orthodoxes.
A
gauche de l'entrée se trouve un sarcophage qui aurait contenu la dépouille
du saint mais ses reliques auraient été dérobées par
des pirates (ou des commerçants?) italiens de la ville de Bari à
la fin du XIe s. (certains ossements sont conservés au Musée d'Antalya).
L'église de style byzantin comporte trois absides et on peut encore admirer des vestiges de fresques sur les murs et coupoles et de beaux pavements en mosaïque de marbre et de pierres colorées. L'abside centrale hémicirculaire, le synthronon, avec sa voûte de brique est entourée de gradins servant de bancs réservés au clergé. On peut y voir aussi des colonnes surmontées des chapiteaux très travaillés.
A la sortie, un vendeur de viennoiseries en forme de couronne (peut-être s'agit-il de simit, un pain au sésame?) prend la pose mais se fatigue vite à attendre vainement des acheteurs avec son panier posé sur la tête.
Il est bientôt midi, l'heure de déjeuner. A quelques pas
de l'église de St Nicolas, nous nous rendons au restaurant Simena (nom
antique de l'actuelle ville de Kaleköy dont je reparlerai bientôt).
C'est une véritable usine à touristes comportant d'immenses salles.
Lorsque nous en ressortons vers 13 heures on peut compter une vingtaine de bus
garés à proximité et une grande partie des touristes ont
dû trouver leur pitance ici.
Au menu: potage (de poulet), boulettes
de viande hachée et mie de pain (köfte), poisson (maquereau? mulet?),
döner kebap de poulet avec en légumes une spécialité
turque le bulgur ou boulghour (blé concassé) et des macaronis et
en dessert des boulettes imbibées d'un sirop au miel.
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Teimiussa
(Üçagyz aujourd'hui), Simena (Kalekoy aujourd'hui) et l'île
de Kekova *
Une heure et demie de bus par un itinéraire tortueux et la découverte de zones maraîchères sous serres dans la plaine de Çevreli mais aussi d'antiques sarcophages plantés çà et là et plus ou moins de guingois et des murs bas en cercle démarquant de grandes citernes.
Nous arrivons au petit port d'Üçagyz, ville autrefois nommée Teimiussa (ou Theimussa). Tout le groupe a pris l'option (soit la globale "impériale" à 60€ soit au détail à 20€) pour l'excursion vers l'île de Kekova (nom signifiant "la plaine de thym") appelée aussi Caravola.
Le bateau longe la côte en direction de Kale ou Kalekoy, village qui
a succédé à l'antique ville de Simena.
Nous pouvons admirer
cette ancienne citée qui remonte au 4ème siècle avant J.C.
est bâtie sur une pente rocheuse coiffée des remparts dune
forteresse bâtie par les Croisés byzantins avec des blocs dun
ancien temple. Un sarcophage lycien semble sortir des eaux au milieu de la baie
tandis que se dressent au-dessus du village les entrées colorées
(ocres) de tombes éventrées dune nécropole grecque
et romaine. Au dessus d'elles se trouve un mur romain en pierres de taille, percé
dembrasures dune époque plus tardive.
Nous n'avons pas abordé au port de Kalekoy mais pour les touristes qui en ont le loisir, ils peuvent découvrir également à lintérieur du château le plus petit théâtre de Lycie, taillé à même le rocher. Sur le rivage se trouvent également des ruines de bains publics où une inscription est encore lisible "Un cadeau à lempereur Titus fait par la population et le conseil municipal de Aperlai (autre site antique voisin) ainsi que par les autres villes de la confédération".
Teimiussa (Ucagyz aujourd'hui) et Simena (Kalekoy aujourd'hui) étaient les plus importantes colonies lyciennes dans la région.
Face à Kalekoy s'étend lîle de Kekova avec sa cité engloutie.
L'antique cité d'Apollonia qui s'y trouvait
a été détruite et en partie engloutie à la suite d'un
violent tremblement de terre survenu au IIème siècle ap. J-C.
L'île
s'est affaissée et une grande partie de la cité a été
submergée. Reconstruite durant l'ère byzantine, elle fut abandonnée
définitivement à cause des incursions arabes.
La région de Kekova a été déclarée zone protégée en 1990 par le ministère de l'environnement turc (plongée interdite).
Le bateau longe la côte nord de l'île où l'on peut voir au travers des eaux calmes et limpides et au dégradé de couleur émeraude des vestiges de constructions partiellement immergées: maisons (parfois semi-troglodytes), port (quais, digues), escaliers, encadrements de porte, trous de poutres...) et même apercevoir des débris d'amphores par les ouvertures vitrées aménagées au fond de la cale du bateau.
Retour à Üçagiz, l'antique Teimiussa.
Nous retraversons le port en passant devant l'école
primaire où le buste de Mustafa Kemal Atatürk trône au milieu
de la cour.
Nous disposons d'une petite demi-heure que nous mettons à
profit pour aller à la découverte des tombeaux et sarcophages d'une
nécropole apocalyptique (tombeaux éventrés, sarcophages penchés
ou renversés) située à l'ouest du village. Des vestiges de
murs subsistent également (antiques? byzantins?). En revanche le sentier
gagné par les broussailles n'invite guère à la découverte.
Nous avons un long trajet tout au long de la côte, environ 150km,
pour rejoindre notre prochaine ville-étape, Fethiye où nous n'arriverons
que vers 19 heures, au crépuscule.
En passant près d'un contrôle
routier de la police, nous évoquons le sujet de la corruption. Nurcan nous
indique que cela peut parfois se pratiquer lorsque l'on a affaire à un
seul fonctionnaire.
Nous longeons toujours le littoral. Une longue presqu'île se profile dans la région de Kas, suivie par l'île grecque de Megisti située à moins de 2,5km de la côte turque!
A ce propos, on peut jeter un oeil sur l'étrange découpage des frontières entre la Grèce et la Turquie en Mer Egée. Toutes les îles ont échu à la Grèce même lorsqu'elles se trouvent à un jet de pierre de la côte turque à tel point que des Turcs des environs de Bodrum font parfois des emplettes sur l'île de Kos et ceux du secteur de Soke sur l'île de Samos...
La Grèce
reçut toutes les îles de la mer Égée, à l'exception
d'Imbros et de Tenedos, à l'issue de la guerre des Balkans (jeunes puissances
balkaniques appuyées par la Russie contre l'Empire Ottoman) et de la Première
Guerre mondiale (Traité de Sèvres de 1920, tempéré
par celui de Versailles de 1923).
Ce problème empoisonne les relations
entre les deux pays depuis les années 1970 et l'on a été
à deux doigts d'affrontements militaires en 1987 et en 1996.
Depuis Kas, nous avons encore environ 100km à parcourir. Sur une partie de ce trajet, la côte est ponctuée d'îlots (turcs!).
A Fethiye, l'hôtel Mendos, situé près de la plage, est en principe un 3 étoiles. Bien que deux groupes seulement soient hébergés dans cet établissement, malheureusement une partie du nôtre dont nous-mêmes, se trouve logée plus loin, "à l'annexe" sans ascenseur, confronté à des dysfonctionnements de clé électronique, à l'absence de serviette, de savon et produits de toilette... Bref, là çà vaut à peine du 2*!
Cette plage est un lieu de nidification des tortues Caretta caretta dont nous allons bientôt reparler.
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Lagune
de DALYAN *: tombeaux rupestres de KAUNOS, plage aux tortues d'Iztuzu
Nouveau jour, nouveau départ de l'hôtel à 8h30.
L'ANCIEN ETAT DE CARIE...
Les Phéniciens établirent un comptoir sur
ces terres hittites (leur empire prospère de 1700 à 1200 av. J-C).
Puis après la Guerre de Troie (XIIe s. av. J-C), arrivèrent des
colons grecs Doriens (qui fondent Halicarnasse, patrie de l'historien grec Hérodote)
puis les Mycéniens.
Tout comme la Lycie, la Carie devient un état
vassal de la Perse au VIe s. Au IVe s. le roi Mausole établit sa capitale
à Halicarnasse (aujourd'hui Bodrum). Son épouse Artémise
II bâtira le célèbre Mausolée à sa mémoire.
Puis la Carie s'alliera à Alexandre le Grand mais elle fut détruite
par Memnon de Rhodes et ne s'en relèvera jamais.
Au Ier siècle
avant J-C, la Carie, tout comme la Lycie, fera partie de l'Empire romain. Par
la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire ottoman
au XIVe s.
Nous voici arrivé dans une zone frontière
entre les anciens états d'Asie Mineure, la Lycie et la Carie.
Après
une demi-heure de route le long du Golfe de Fethiye (Fethiye Körvfezi), pose
photo dans les environs de Köçek, pour profiter d'un joli panorama
sur la côte et ses îles.
Trois quart plus tard, nous arrivons au bord de la lagune de Dalyan (lac de Köyçegiz).
A 10h15 nous embarquons à bord d'un bateau de pêche aménagé pour la promenade (cette excursion est comprise dans le tarif du circuit mais en individuel il en coûte 60€ pour la journée). Pendant environ une heure et quart (une ballade complète peut durer la journée entière!) nous allons cheminer à travers un réseaux de canaux percés au travers d'un marécage envahi de roseaux. Une série de petites surprises nos attend.
Au bout d'un quart
d'heure nous arrivons en vue d'une falaise ocre creusée d'hypogées,
des tombeaux rupestres lyciens à l'allure de temples dont la forme n'est
pas sans évoquer ceux de Pétra, en Jordanie. Mais ces constructions
troglodytes plus dépouillées sont plus anciennes puisque datant
du IVes. av. J-C (les tombeaux de Pétra sont datés entre le Ier
s. av. J-C et le IIe s. de notre ère chrétienne). Certaines ont
été pillées et éventrées. Ce type de construction
avait le mérite de limiter les risques de pillage et était surtout
destiné à montrer la grandeur passér de leurs occupants.
Chaque sépulture pouvait recevoir jusqu'à trois dépouilles.
Lors
d'excursions à la journée, il est possible de s'approcher des tombeaux
(protégés par des grillages) par sentier.
Tout en continuant à se diriger vers la mer, nous voyons un pic qui émerge du marécage. Il s'agit du site antique de Kaunos ou Caunos (ou encore Caunus!) qui se trouvait alors au bord de la mer. Nous apercevons quelques murailles en ruines de son acropole.
Dans Les Métamorphoses, Ovide raconte la légende de la fondation de Caunos. Milet, le fils de Phébus sunit à la nymphe Cyanée, fille du dieu du fleuve Méandre. Il naît de cette union deux jumeaux Caunus et sa sur Byblis. Celle-ci tombe amoureuse de son frère. Ce dernier préfère fuir et fonde la ville de Caunos tandis que sa sur morte de chagrin de ne pouvoir le retrouver, est transformée en fontaine par les nymphes.
Pour une excursion de la journée, il est possible de débarquer et de monter jusqu'aux ruines de l'acropole qui dominait la ville. Le site, grec à l'origine, comporte des vestiges romains (agora, temple, thermes, théâtre) et byzantins (église). La ville infestée par la malaria périclita rapidement.
Puis nous passons un piège à poisson, une sorte de barrage à claire-voie. Enfin, nous sommes abordés par un bateau de pêcheurs qui nous proposent de cuire des crabes bleus pour notre retour. Il nous est demandé pour cela quelques euros (2 ou 3).
Enfin nous arrivons sur la plage d'Iztuzu, refuge des tortues marines.
L'espèce la plus
répandue est carnivore (crustacés et coquillages), c'est la Caretta
caretta ou caouanne qui plonge jusqu'à 200 mètres. Leur poids peut
dépasser 150kg, elles peuvent mesurer 1,25m (1,70m selon Nurcan) et curieusement
les mâles ont une moindre température que les femelles (28° contre
31°). Ces animaux protégés arrivent à maturité
sexuelle vers 25 ou 30 ans. L'accouplement a lieu en avril, les pontes (200 oeufs)
dans le sable entre mai et juillet, l'incubation dure deux mois et l'éclosion
des petites tortues à lieu entre juillet et septembre mais seulement 3
à 5% (1% selon Nurcan) survivent en raison des prédateurs (oiseaux
et renards).
L'autre espèce est la Chelonia mydas ou "tortue verte"
qui est herbivore est vit dans les eaux de surface.
Nous avons une
bonne heure de temps libre sur la plage qui s'étend sur 7 kilomètres
avant de reprendre notre bateau à midi et quart .
A midi et demi,
nos crabes nous sont servis. La plupart des convives les accompagnent au raki
(45-50°). Ce n'est pas un repas très copieux, considérons-le
comme un agréable hors-d'oeuvre...
Pendant un quart d'heure, les pêcheurs
s'efforcent de faire remonter des tortues vers la surface en les attirant avec
des crabes. Nous en apercevrons une fugitivement.
Nouveau coup d d'oeil vers
le rocher de Caunos et sur les tombeaux rupestres. Petit arrêt pour observer
un groupe de tortues d'eau douce au milieu de roseaux desséchés.
Nous débarquons au bord du canal à 13h45 pour déjeuner au
restaurant de l'hôtel Holiday Paradise. LA plage de cette station est également
une zone de nidification de la tortue Carreta carreta.
Nous sommes installés
une fois de plus dans un grand hall où des centaines de convives peuvent
trouver place. Après le buffet où l'on retrouve des plats habituels
comme la fava, purée de pois chiches (appelée houmous ailleurs au
Moyen Orient) et le fameux Imam bayidi ("l'Imam s'en est pâmé"),
l'aubergine farcie. Le plat principal de poisson (une sorte de maquereau ou de
mulet "lüfer"?) nous est cependant servi à table! C'est
sans doute ce qui attire quelques chats errants...
Nous reprenons la route une heure plus tard pour un long trajet de près de 250km en direction d'Ephèse. Nous revoyons la côte aux environs de Akçapinar.
Nous
faisons un arrêt à Mugla une demi-heure plus tard. Un salon de mariage
se prépare à accueillir Zerrin et Taylan, juste à côté
d'un grand magasin.
Il faut reprendre la route car trois heures de trajet
nous séparent encore de notre destination.
Nous traversons une région
où l'érosion a dégagé des gros rochers d'andésite,
en forme de boules souvent empilées qui rappelle des paysages de Bretagne
ou du Sidobre.
Pour faire passer le temps ou pour nous endormir, Nurcan procède à une distribution de raki.
L'ANCIEN
ETAT DE LYDIE...
La Lydie constitue un état majeur d'Asie Mineure
dans la période antique. Après avoir été dominés
par leurs voisins phrygiens, les Lyciens établirent un empire qui couvrait
toute la moitié occidentale de l'Asie Mineure, à l'exception de
la Lycie. Cet empire était dirigé par le roi Crésus qui s'était
enrichi grâce aux sables aurifères de la rivière Pactole d'où
l'expression "riche comme Crésus". Selon la légende, les
sables de la rivière Pactole étaient devenus d'or après que
Midas, le roi de Phrygie (IXe-VIII s. av. J-C), s'y fut baigné et eut ainsi
perdu la couche d'or dont Dionysos l'avait revêtu...
Mais les états
soumis par le roi Crésus se retournèrent contre lui et la Lydie
tomba sous le pouvoir des Perses (Cyrus et Darius) aux VIe-Ve siècles av.
J-C. Aux IVe-IIIe s., elle fut conquise par le macédonien Alexandre le
Grand. Au IIe siècle avant J-C, la Lydie fera partie de l'Empire romain
et, par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire
ottoman au XIVe s..
"Riche comme Crésus"
"Avoir
gagné le pactole"
Après une centaine de kilomètres
nous faisons une incursion sur le territoire de l'ancien pays de Lydie, une région
où de grands champs sont préparés pour les semailles du coton
(récolté manuellement en septembre par de la main d'oeuvre féminine
venant des provinces de l'est et payée 7€ par journée de cueillette
et sous pression car il faut éviter la pluie qui rend le coton gris).
C'est
aussi une région d'oléiculture et ici l'olive est traitée
"à toutes les sauces" (fruits, huiles, savons) puisque l'on en
fait même un thé!
Nous traversons la ville d'Aydin (180 000 habitants).
Encore 70km avant d'attendre notre but.
Nous voici arrivés dans l'ancien état d'Asie Mineure nommé Ionie.
Avant d'arriver à Selçuk, la route domine une vallée traversée par l'aqueduc de Pollio (nommé ainsi en l'honneur de C.Sextilius Pollio qui fut à l'origine de sa construction), l'un des aqueducs qui alimentaient la ville d'Ephèse en eau potable. Nous traversons Selçuk puis passons non loin des vestiges d'Ephèse que nous apercevons avant d'arriver à la station balnéaire de Kusadasi (45000 habitants)
Il est plus de
19h30!
Arrivée à l'hôtel Richemond, 5* (chambres doubles
à 235$), isolé mais au bord de la mer...
Buffet varié:
yaourt au concombre, tranches de poulet rôti sur la broche (döner kebap),
houmous (fava), aubergine et poivron farcis...
Nous
apprenons une mauvaise nouvelle concernant la géopolitique. Un attentat
sanglant (16 morts dont 7 Français) a été perpétré
dans le café Argana, situé sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech
par l'AQMI ou des sympathisants d'Al Qaïda.
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ÉPHÈSE*** SELÇUK Village
de
SIRINCE (7)
option
Site haut - R. des Courètes*** (1)
Site
bas - Rue de Marbre*** (2)
L'Artémision (3)
Musée d'Ephèse**
(4)
Basilique St Jean (5)
Mosquée d'Isa Bey (6)
Menu autour de la LYCIE
Retour aux VOYAGES
ECOLES
ET SCOLARITE...
Dans les écoles où le port de l'uniforme est
obligatoire, le lever des couleurs a lieu le lundi matin et est accompagné
du chant de l'hymne national et de la lecture de textes de Mustafa Kemal Atatürk.
Une autre cérémonie a lieu le vendredi soir.
La scolarité est obligatoire jusqu'à la fin du collège (16 ans) mais cette obligation est imparfaitement appliquée dans les régions de l'est du pays. Les élèves sont répartis en deux groupes selon qu'ils ont des cours le matin ou l'après-midi.
Il y a peu de maternelles, sauf privées. L'apprentissage de l'anglais commence en CE2. Certains élèves fréquentent aussi ces écoles privées pour des cours intensifs le week-end.
L'entrée à l'université se fait sur concours. Celui-ci a lieu sous forme de QCM avec pour règle que trois mauvaises réponses en annulent une bonne.
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autour de la LYCIE
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Etape
précédente : Côte lycienne
Etape suivante : Laodicée,
Hiérapolis/Pamukkale
Départ à 8h15 malgré
le court trajet qui nous attend mais nous avons beaucoup de visites aujourd'hui!
L'ANCIEN
ETAT DE IONIE...
A partir du XIe s. av. J-C, cette région a vu arriver
des populations originaires de la Grèce.
Ephèse était
l'une des 12 cités de cet état dirigé par un tyran (dans
l'Antiquité, le terme désigne un souverain ayant pris le pouvoir
par la force mais bénéficiant du soutien des classes populaires,
contre le pouvoir des aristocrates).
C'est un foyer de la civilisation
hellénique aux VIIe et VIe siècles av. J-C, qui avec d'autres états
voisins formaient un ensemble appelé Grèce d'Asie. L'élégant
ordre ionique (succédant à l'ordre dorique) est apparu dans cette
région vers 560 av. J-C et s'est répandu dans le Péloponnèse.
Mais c'est également dans ce territoire que sont nées la science
et la philosophie grecques.
Après un bref protectorat de la puissante Lydie voisine, l'Ionie passa sous domination des Perses au VIe-Ve s. Au IIIe s., elle fut conquise par le macédonien Alexandre le Grand. Au Ier siècle avant J-C, tout comme les autres états d'Asie Mineure bordant la mer Egée, l'Ionie fera partie de l'Empire romain. Par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire ottoman au XIVe s.
Nous
sommes sur le territoire de l'ancien état de Ionie, Ephèse étant
l'une des plus importantes et plus riches (grâce aux taxes portuaires) cités
Grecques d'Asie Mineure.
Le bus emprunte une route qui s'élève
sur les pentes du BulBul Dagi (Mont Corissos ou "Mont du Rossignol"),
une route qui conduit à la Maison de la Vierge car selon la tradition,
l'apôtre St Jean y conduisit la Vierge Marie (Meryemana) après la
mort de son fils et Marie y serait morte.
Le site aurait été
découvert par la religieuse allemande Catherine Emmerich (1774-1824) qui
aurait reçu des saints stigmates et aurait eu la vision de l'endroit. Les
murs de fondation de l'édifice remontent au Ier siècle et à
l'époque byzantine la maison fut restaurée. En creusant, on y a
trouvé une source...
En 1967, le pape Paul VI y vint en pèlerinage
puis cela a été le tour du pape Jean-Paul II en 1979.
Nous
nous arrêtons au niveau de la statue de la Vierge aux proportions disgracieuses,
érigée en 1996 par une fondation américaine.
De là,
nous avons une vue sur le site antique et en particulier sur l'Odéon.
Port très important dans l'Antiquité,
Ephèse abritait l'une des sept merveilles du monde, le temple d'Artémis.
Le site se trouve à 5km de Selçuk et nous y rendrons un peu plus
tard.
Ephèse occupa d'abord le site d'une colline fortifiée habitée dès l'époque préhistorique (2 000 ans av. J.-C.), avec l'acropole du Mont Ayasuluk qui, selon la légende, aurait été fondée par les Amazones.
Cavalières émérites,
portant armure et casque, pour être plus efficace au tir à larc,
les Amazones se brûlaient (ou se comprimaient) le sein droit, ce qui leur
laissait une plus grande liberté de mouvement. C'est l'origine de leur
nom qui signifie ''sans mamelles'' (mazos, en grec, signifie "sein").
Après une relation sexuelle, elles coupaient le sexe de leur partenaire!
Aimant la chasse et les jeux violents, les Amazones vénéraient la
déesse Artémis et tout particulièrement celle dEphèse
dont elles furent, dit-on, les premières à instituer le culte.
A
ce propos, on a longtemps supposé que la poitrine de lArtémis
dEphèse était recouverte de nombreuses mamelles mais il semble
quil sagisse plutôt de testicules de taureau.
A un fond
de population hittite se seraient mêlés des apports mycéniens
et athéniens au cours du second millénaire avant J-C, installés
sur les pentes Nord-est de la colline Ayasuluk. Il y eut fusion des cultes de
la primitive déesse-mère Cybèle et de l'Artémis.
Il
en subsiste les vestiges de l'Artémision que nous visiterons en milieu
de journée.
Vers la moitié du VIe siècle av. J.-C.,
la ville dut reconnaître la suzeraineté du roi de Lydie, Crésus.
La ville va commencer à s'étendre vers l'est (stade).
Lors de
la conquête perse, elle passa sous la domination de Cyrus. Alexandre le
Grand la libéra. A la mort d'Alexandre, la cité échut à
Lysimaque (IVe siècle av. J.-C.) qui décida de la transférer
à 1,5 km au sud-ouest où un nouveau port fut aménagé
au débouché d'un chenal de 2km. Il fit construire une enceinte de
8 km qui reliait les crêtes du Panayir Dagi (mont Pion) et du Bulbul Dagi
(mont Coressos) et enfermait la ville antique et le port. C'est dans cette enceinte
que se trouvent les ruines les plus intéressantes.
En 190 av. J.-C.,
Ephèse fut vassale de Pergame. A la mort du dernier Attale (133 av. J.-C.),
elle revint à Rome qui en fit la capitale des provinces romaines d'Asie.
Elle fut l'une des sept Églises d'Asie citées dans l'Apocalypse
avec Laodicée du Lycos, Izmir, Sardes, Philadelphia, Pergame et Thyatira.
La ville, capitale de la Province Romaine d'Asie comptait alors 200 000 habitants. Sa prospérité est assurée aux IIIe-IVe s., sous les règnes des empereurs Dioclétien et Constantin.
Puis la cité périclita peu à peu en raison de l'envasement de son port (la mer est aujourd'hui à 10km du site!) et du paludisme. De plus, en 262 de l'ère chrétienne, elle fut ravagée par les Goths. Au VIIe s., elle subit d'abord un tremblement de terre puis la conquête arabe
C'est à cette troisième ville d'Ephèse que nous consacrons la visite qui suit.
A l'époque byzantine, un Concile oecuménique
s'y déroula en 431.
Plus tard, avec les invasions et l'avènement
de l'Empire ottoman, la ville est retournée près de son site initial
et est devenue l'actuelle ville de Selçuk.
VISITE DU SITE DE "LA TROISIEME EPHESE" ***
Il n'est pas encore 8 heures quand nous démarrons la visite depuis la partie haute du site, à l'est, pas seulement pour une raison de confort par rapport au relief mais afin d'avoir une progression dans la découverte des splendeurs architecturales du site (10€ de droit d'entrée en individuel).
La connaissance et la mise en valeur du site doit beaucoup à l'Institut d'archéologie autrichien qui pendant plus de soixante-dix ans, jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, exhuma les ruines de la cité antique. On estime que 85% du site est encore enterré...
Un site remarquable par la diversité et le nombre de ses vestiges et notamment par la Bibliothèque de Celsus restaurée.
Î Passer la souris sur le PLAN Î
PARTIE HAUTE DU SITE : Rue des Courètes***
Nous empruntons
la rue appelée Rue des Courètes (nom donné aux prêtres
chargés du culte d'Artémis).
Il reste peu de chose de la
Porte de Magnésie et du Gymnase de l'Est (voûtes écroulées).
Dans celui-ci de nombreuses statues de jeunes filles furent trouvées d'où
son surnom de Kizlar Saray (palais des jeunes filles).
Dans un secteur récemment
fouillé, nous pouvons voir tout un système de canalisations faite
d'éléments en terre cuite emboîtés. Non loin de là,
une construction circulaire, une rotonde romaine, aurait selon la légende
recueilli la dépouille de l'apôtre Luc mais aurait plus certainement
été une église.
Nous nous trouvons à l'emplacement
de l'Agora d'Etat du Ier siècle de notre ère. C'était le
centre politique de la cité.
Il était entouré de portiques
sur trois côtés et ses dimensions étaient de 160x58m. Sur
le côté nord, précédant l'Odéon, une rangée
de 67 colonnes royales était érigée tandis que les statues
(visibles au Musée à Selçuk) du couple impérial, August
et Livia, se dressaient à l'est. On l'appelle aussi la Basilique (au sens
romain et non pas chrétien)
Sur notre droite, se dresse l'Odéon du IIe s. après J-C. Il possédait 23 rangées de gradins et accueillait jusqu'à 1400 ou 1500 (2000?) spectateurs et servait de salle de réunion du conseil municipal. Les côtés des escaliers menant aux gradins sont sculptés en forme de pattes de lion.
Suit le Prytanée, salle de réunion des magistrats de la ville, qui abritait des colonnes, des inscriptions et des statues, notamment les deux statues d'Artémis que l'on verra au musée. Les prytanes, hauts fonctionnaires religieux, devaient entretenir nuit et jour le feu sacré dédié à Hestia, la déesse du foyer (la racine du mot foyer est bien feu).
En face se trouve le Temple de Domitien (il mesurait 24x34m). Construit à
la fin du Ier siècle en mémoire de l'Empereur éponyme puis
dédié à la famille de Flavius, il comportait 8 colonnes dans
sa largeur et 13 dans sa longueur. Il fut largement démoli à l'arrivée
du christianisme.
Puis nous franchissons la Porte d'Hercule, le défi
consistant à plaquer les paumes des mains sur chacune des colonnes... En
face se trouve le Monument de Memmius et près de là de nombreuses
sculptures intéressantes : Caducée (serpents enroulé), Hermès,
dieu des voyageurs, des voleurs et des commerçants (étrange rapprochement!),
Nikê la déesse de la victoire dont cette représentation alanguie
aurait inspiré les créateurs de la célèbre marque
Nike...
Puis ce sont les Nymphées de Pollio et de Trajan et les Thermes
de Scholastikia, établissement de bains du Ier siècle à plusieurs
étages qui fut restauré au IVe siècle.
Des vestiges de
système de chauffage par le sol, le chauffage hypocauste sont out à
fait visibles ainsi que des sortes de vasque.
En face de ces monuments,
sur la pente du Mont Coressos, se trouve le chantier toujours en fouilles dit
des "Maisons en terrasses" du Ier siècle qu'habitaient de riches
Ephésiens (ATTENTION: pour les visiter, il faut un ticket spécifique).
Sur
le coté sud de la rue, on peut voir de superbes mosaïques qui habillaient
le sol d'une galerie longeant la rue.
On arrive au Temple
d'Hadrien, datant de 138, restauré sous la Tétrarchie, ravagé
par les Goths en 262, restauré sous la Tétrarchie au IIIe s., avant
de l'être par des archéologues autrichiens à notre époque!
La frise est d'ailleurs un moulage (originaux au musée de Selçuk).
Le
fronton en arc en plein cintre ou arc roman (je devrais plutôt dire romain!)
de son élégante façade corinthienne d'inspiration syrienne
est supporté par 4 colonnes. Derrière apparaît un fronton
hémicirculaire où est représentée Tyché, déesse
de la fortune et de ...la ville.
Au IVe s., l'édifice reçut des
statues des empereurs Dioclétien , Constantin, Maximien et Théodose.
Puis
se sont les latrines collectives, véritable espace social, en marbre et
disposées autour d'un atrium. Pour faire bonne mesure, venait ensuite la
Maison Close ou si vous préférez le Lupanar! (l'un des trois établissements
de ce type qui virent le jour au Ier siècle av. J-C et qui fonctionnèrent
jusqu'au IIIe siècle de l'ère chrétienne).
A ce propos, justement, nous sommes intrigués par les signes gravés sur une dalle de marbre: une forme de pied et un buste de femme. C'est tout simplement un signe de piste ou un panneau indicateur assez hypocrite donnant la direction du lupanar tout proche. Se rendre à la bibliothèque devait aussi être un prétexte courant pour couvrir cette débauche....
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PARTIE
BASSE DU SITE : Rue de Marbre***
Plus bas, lorsque la Rue des Courètes change de nom devenant Rue de Marbre en se dirigeant vers le nord, sur la gauche, s'étend l'Agora dont les cotés mesurent 110m. Elle était entourée d'un portique qui abritait des boutiques. Elle date de l'époque hellénistique.
Près de l'Agora, au bout de la Rue de Marbre, se dresse la bibliothèque de Celsus, monument emblématique d'Ephèse près de laquelle s'élèvent , sur la gauche, la Porte monumentale d'Hadrien construite entre 113 et 118 de l'ère chrétienne et, lui faisant face, la Porte de Mazeus et Mithridate construite en l'an 3 avant notre ère en l'honneur de l'empereur Auguste.
La bibliothèque de Celsus est une des ruines les
plus intéressantes de l'Antiquité, une prouesse d'architecture et
de technologie pour son époque. Sa construction au début du Ier
siècle av. J-C est due à Caius Julius Aguila qui désirait
honorer la mémoire de son père, Tiberius Julius Celcius Polemanius,
gouverneur de la Province d'Asie. Elle fut agrandie en 135 et détruite
par le tremblement de terre de l'an 270.
Avec ses 12000 parchemins, la bibliothèque
d' Ephèse était la troisième en importance après celles
d'Alexandrie et de Pergame.
Les rouleaux manuscrits reposaient dans des niches
derrières lesquelles se trouvait un couloir d'un mètre de large
destiné à se prémunir contre l'humidité. Une chambre
funéraire où fut déposé le sarcophage de Celcius est
ménagée sous la niche centrale. Le fronton donnant accès
à la dernière salle du fond a été remonté par
une équipe d'archéologues autrichiens entre 1970 et 1978.
L'Etat
turc lui fait honneur puisque ce monument sert de décor au nouveau billet
de 20 liras.
Nous dominons l'Agora. au sud-ouest de laquelle se trouvent les vestiges d'un grand temple qualifié de Sérapiéion car il aurait été dédié au culte du dieu égyptien Serapis, culte toujours vivant au IVe siècle comme l'indiquent des inscriptions gravées dans la roche. Ce temple s'ouvrait au nord par un vaste portique de 29 m de longueur orné de colonnes qui atteignait 12 m de haut et dont le fût monolithe était couronné par un chapiteau corinthien. Ce monument est resté en partie en ruine après la catastrophe de 262. Une église y aurait probablement été installée dans la cella (le sanctuaire proprement dit) du temple dès la fin du IVe siècle.
Après l'Agora, sur le côté est de la Rue du Marbre, s'élève le Grand Théâtre, commencé entre 41 et 54, il fut complété sous Trajan (53-117). Couvrant 12 000m², et large de 145m, il comptait 66 travées et pouvait contenir 60 000 (ou seulement 24 000 ou 25 000 ou 40 000?) spectateurs. Derrière son mur de façade de 18 m à trois étages, la scène est assez bien conservée. Saint Paul qui avait établi une communauté chrétienne dans la cité et y prêcha en 55-58. Son prosélytisme suscita une vive émotion chez les partisans du culte d'Artémis (son temple que nous verrons en milieu de journée, après la visite de ce site, se trouve à 1,5km environ plus au nord-est, au pied de la colline de l'Ayasoluk) qui tiraient leurs revenus des offrandes faites au temple. Rassemblés au grand théâtre, ils demandèrent l'extradition de l'apôtre.
On peut admirer la qualité du dallage de marbre de la Rue du Marbre dont les côtés étaient ornés de statues.
Notre
attention est attirée par d'autres signes curieux gravés sur certaines
dalles, signes que nous avions déjà aperçus en d'autres endroits
du site.
Il s'agit de cercles divisés en huit portions ou contenant
une forme de Croix de Malte.
Nurcan nous apporte l'explication.
Il s'agit
d'un monogramme ou plus précisément de l'un des christogrammes,
signe de reconnaissance des premiers Chrétiens installés sur ce
site. En fait il combine en forme d'acronyme 5 caractères grecs IXTYS signifiant
Ièsous Christos Théou Uios Sôtêr, c'est-à-dire
"Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur". Mais ce n'est pas qu'un
acrostiche, car la transcription latine du grec de ce mot donne ICHTUS qui signifie
"poisson", or le poisson est un autre symbole fort des premiers Chrétiens,
utilisé du Ier siècle au IVe siècle, en ce qu'il rappelle
des miracles imputés au Christ: multiplication des pains et des poissons,
pêche miraculeuse.
Poursuivant sur la Rue
de Marbre, à angle droit, sur sa gauche s'ouvre sur 500 (ou 400 ou 600m?)
mètres la perspective de la rue principale, la Voie Arcadiane ainsi nommée
en l'honneur de l'empereur Arcadius, voie également pavée de marbre
et large de 11 mètres. Elle fut construite à la fin du IVe s. et
reliait la cité au port. Elle était bordée jadis de galeries
commerçantes pavées de mosaïques. Selon certaines sources,
en son milieu, il y fut construit au IVe s. un tétrapyle orné de
la statue de Quatre Evangélistes. Selon d'autres sources ce monument fut
érigé au VIe s. et il représentait des membres de la famille
de l'empereur byzantin...
En poursuivant vers le nord, sur la gauche (direction
de l'ancien port), des sarcophages semblent échoués sur un terrain
pas tout à fait vague. Un touriste s'amuse stupidement à prendre
la pose allongé dans un sarcophage! On comprend que ce site reste sur la
liste indicative de classement par l'Unesco depuis 1994. La Turquie il est vrai
comporte trop de sites archéologiques pour pouvoir bien les gérer...
Après
et à l'écart, apparaissent les vestiges de l'Eglise de la Vierge
encore nommée Eglise des Conciles dont les vestiges indiquent les dimensions:
145x30m. Elle fut transformée en basilique au IVe s. En 431 s'y déroula
le troisième Concile oecuménique au cours duquel fut prononcée
la condamnation de l'hérésie nestorienne et proclamé le dogme
de la virginité de Marie. Un synode des évêques s'y tint également
en 488. Plus tard deux églises furent édifiées sur les ruines
de la basilique, d'où l'autre nom "Eglise Double". Elle fut reconstruite
plusieurs fois, la dernière au VIIe s.
Revenu sur le sentier, tout proche
de la sortie (qui est aussi l'entrée nord!), sur la droite se trouvaient
le stade et le Gymnase de Vedius dont les structures de briques datant du IIe
siècle supportaient des panneaux de marbre aujourd'hui disparus.
La
visite se termine. Il est midi et demi et nous sommes restés 4h30 sur le
site, sans voir le temps s'écouler. Il reste à passer devant les
étals des boutiques de souvenirs de l'entrée nord...
On y voit
en bonne place des reproductions de pièces un peu spéciales du Musée
d'Ephèse (on verra des originaux cet après-midi), de nazar boncuk,
dont le sol est d'ailleurs incrusté. Cet "oeil bleu" qui protège
du mauvais oeil aussi bien qu'en Grèce (pour lutter contre le matiasma
ou le kako mati) est en fait répandu au Proche-Orient. On trouve son origine
dans la haute antiquité en Mésopotamie, en passant par l'Egypte
(l'oeil oudjat ou oeil de Ré ou encore oeil d'Horus), Rome et la Grèce.
Dans ce "bazar", on croise également une troupe de scouts
turcs (haya izci ou "partisans boys scouts").
La visite de la Grotte des Sept Dormants ou Caverne des Sept Dormeurs n'est pas à notre programme. A 10 minutes de marche de l'entrée nord, elle se situe sur les pentes occidentales du Panayir Dagi (Mont Pion). Au IIIe s. des jeunes chrétiens fuyant la persécution s'étaient réfugiés dans cette grotte avant de s'endormir pendant 200 ans après que leur persécuteur les eut emmurés.
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L'Artémision
En reprenant la direction de Selçuk pour un très court trajet, immédiatement
à gauche juste avant la grande place de Selçuk, se trouve le site
de l'Artémision ou temple d'Artémis, au milieu d'une zone marécageuse.
Artémis est le nom donné en Anatolie à la déesse-mère,
protectrice des femmes en couches, que les Egyptiens appelaient Isis. C'est aussi
la déesse de la chasse (Diane pour les Romains).
En
arrière-plan, la colline d'Ayasoluk, la ville primitive et la forteresse
byzantine puis seldjoukide (VIe et XVe s.)..
Plan médian, à
droite, la période byzantine avec l'église St Jean (VIe s.), à
gauche la mosquée seldjoukide d'Isa Bey (XVe s.).
Premier plan avec
la colonne vestige du temple grec d'Artémis (-VIIe à + IIIe s.).
LES 7 MERVEILLES DU MONDE ANTIQUE...
La pyramide de Khéops
de Memphis (Gizeh ou Gizâ), en Égypte
Les jardins suspendus de
Babylone, en Mésopotamie (Irak actuel)
Le temple d'Artémis à
Éphèse, appelé aussi l'Artémision, en Ionie, Asie
Mineure
La statue de Zeus en majesté dans son temple d' Olympie, en
Élide (Grèce actuelle)
Le tombeau de Mausole, dit le Mausolée,
à Halicarnasse, en Carie, Asie Mineure (Turquie actuelle)
La statue
de bronze d'Hélios, dite le Colosse de Rhodes en Grèce
La tour-fanal
de Pharos, dite le Phare d'Alexandrie en Égypte.
En ROUGE: sites
non encore visités...
C'est l'un des plus célèbres
édifices d'Ephèse et une des Sept Merveilles du Monde antique dont
il ne reste qu'une colonne à cannelure sur les 21 que comptait le temple.
Selon l'historien grec Strabon, Athènes surpeuplée y aurait
envoyé une colonie. L'oracle dit de se fixer en un lieu où on verrait
en même temps un poisson et un sanglier. Rien de tel ne se présentait
jusqu'à ce que l'on eût pêché un poisson mais en voulant
le faire griller, le feu se communiqua à la forêt d'où surgit
judicieusement un sanglier... C'était donc ici que devait s'établir
la colonie!
Le temple fut construit sept fois. Citons en trois séquences
essentielles.
Vers les VIIe-VIe s. av. J-C, un premier petit temple (13,5x8m)
à 24 colonnes de bois vit le jour.
Au VIe s. av. J-C, il fut remplacé
par un temple à double colonnade en marbre, mesurant de 100x60m et comptant
106 colonnes. Un petit édifice se situait à l'ouest.
Les Grecs
étaient jaloux de ce temple qui, selon la tradition, fut incendié
par Hérostrate (ou Erostratos) le jour même de la naissance d'Alexandre
le Grand en 365 (ou 356?) av. J-C (en fait Alexandre serait né en 336!).
Quelques piliers et panneaux de marbre ayant appartenu à cet ancien temple
sont exposés à Sainte-Sophie d'Istanbul et dans le cloître
du monastère Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï. Un autre des
piliers, exposé au British Museum, porte une inscription au nom du roi
Crésus.
Il fut aussitôt reconstruit pratiquement à l'identique
si ce n'est qu'il comportait une frise, davantage de colonne (127 ou 128?) et
était plus vaste (133x69m) et plus haut (18,40 ou 19m?).
Le Temple
d'Artémis servait de refuge inviolable pour les bandits qui s'y réfugiaient
et il servait de mont de piété, ce qui faisait la fortune de ses
prêtres. Quant l'apôtre Paul y vint en 55-58, le culte d'Artémis
auquel il s'opposait était encore vivace.
Il périclita après
l'abandon complet du site au IIIe s., au profit de la nouvelle ville. Sa destruction
fut l'oeuvre des Goths (statues décapitées au IIIe s.) puis de l'empereur
chrétien Théodose (VIe s.), les Byzantins avec l'empereur Justinien
(VIe s.) se serviront des ruines comme carrière (pour bâtir Ste Sophie
ou le palais de Justinien à Constantinople!).
Le temple fut redécouvert en 1869 (ou 1866 ou 1870?), à l'occasion de fouilles dirigées par John Turtle Wood pour le British Museum. Les fouilles se poursuivirent jusquen 1874.
Tout près du site, on peut voir des vestiges turcs seldjoukides.
Il s'agit d'un türbe (terme issu du persan et passé par l'arabe signifiant
"construction dont le toit est un dôme"), autrement dit un tombeau
ou mausolée funéraire d'un personnage important des XIVe-XVe s.
L'édifice à plan carré de 6,50x6,50m est bâti en pierre
et surmonté d'une coupole en brique.
La présence cette coupole
ou dôme fait que l'édifice est souvent appelé kümbet
ou en künbet Anatolie (ce qui correspond aux "marabouts" des pays
arabes).
Nous déjeunons dans une usine à touristes située
au milieu de nulle part, ou plus exactement entre une plantation de cognassiers
et un grand champ d'artichauts, à mi-chemin entre Selçuk et Kusadasi.
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SELÇUK:
Musée Archéologique d'Ephèse**
Très court trajet!!!
Malheureusement, nous ne disposerons que d'une demi-heure pour visiter le très riche musée (2,50€ l'entrée en individuel). Il contient notamment deux fameuse statues de l'Artémis d'Ephèse découvertes en 1956.
Le dépôt archéologique constitué à partir de 1929 est devenu musée en 1976.
En salle I, on peut voir une statue décapitée (beaucoup
de statues ont été traitées de la sorte par les Perses et
plus tard par les Goths) de Priape en érection (IIe siècle av. J-C).
Il s'agit du dieu grec de la fertilité (cette érection perpétuelle
a servit à désigner une maladie sous le nom de priapisme), fils
de Dionysos (dieu de la vigne) et d'Aphrodite (déesse de l'amour et de
la beauté). C'est aussi le dieu de la cité d'Ampsakos et le protecteur
des apiculteurs et des pêcheurs!
Dans la même veine, o n y voit
aussi une statuette en terre cuite du Dieu Bes ou "Olias Priapa", de
la mythologie égyptienne, qui accueillait les visiteurs dans les maisons
de plaisir avec son priapisme triomphant. Il a été découvert
en 1956 au fond d'un puits profond de 14m, évidemment, dans la Maison de
l'Amour... Il s'agit d'un godemiché ou pour s'exprimer au goût du
jour, d'un sex toy qui servait à déflorer les toutes nouvelles prostituées
de cette maison...
Il y a moins de 2 mois, en voyage au Pérou, nous avons vu au Musée Rafael Larco Herrera une représentation quasi similaire mais il s'agissait d'une poterie érotique rituelle de la civilisation mochica et bien plus récente (période se situant entre le IIe et le Xe s. après J-C)...
Plus poétiquement, on y trouve aussi des statuettes, Eros chevauchant un dauphin (IIe s. av. J-C découverte près de la Fontaine de Trajan) et une tête poupine d'Eros (Ier siècle av. J-C) en marbre (copie ancienne d'un bronze), d'Aphrodite et d'Eros, d'Eros et de son épouse Psyché, un Eros au lapin!... Des têtes du philosophe Socrate, de Zeus, le roi des dieux dans le panthéon grec (Ier siècle après. J-C, trouvée dans la Fontaine de Pollio)...
En salle II, bien qu'elle soit décapitée
et amputée, on peut admirer la plastique d'une Aphrodite, la Venus des
Romains, provenant des Nymphées (Ier siècle après. J-C).
A voir encore, le Guerrier au Repos (Ier siècle av. J-C trouvé dans
le Temple de Domitien), le buste du dramaturge athénien Menandros (IVe
s. av. J-C), un groupe de statues qu ornaient la Fontaine de Laecanus (Ier siècle
après. J-C), dans la partie haute de la ville.
Dans la cour, on peut
voir une reconstitution du fronton du Temple d'Isis, transformé en temple
d'Auguste, avec le groupe de statues d'Ulysse et Polyphème (1er siècle
après J-C) alors situé près de la fontaine de Pollio. Un
étrange cadran solaire (IIIe s.) se présente sous la forme d'un
quart de sphère. Des sacophages aussi de diverses périodes...
En
salle IV sont présentés des objets de culte et objets funéraires.
La
salle V est consacrée à l'Artemision.
On peut voir deux surprenantes
représentations d'Artémis dans une version "déesse de
la fertilité" si l'on considère qu'elles portent un grand nombre
de seins d'où leur qualificatif de statues polymastes (du grec signifiant
un nombre anormalement élevé de mamelles ou de seins). En fait,
plutôt que de seins, il s'agirait de testicules de taureau (23 pour la grande
statue et 18 pour "la belle")! A moins qu'il s'agissent d'oeufs... Bref,
ça colle toujours avec la notion de fertilité!
Elles datent du
1er siècle après J-C et ont été trouvées sur
le site du Prytanée en 1956.
La "grande Artémis", couronnée,
mesure 2,92m (!) tandis que la "belle Artémis" ne mesure que
1,74m...
Sur ces statues, en dessous du buste et de face, sont représentés
des lions et des taureaux vus de face tandis que, sur les côtés du
corps, on peut voir des abeilles. Les prêtresses dArtémis portaient
d'ailleurs le nom d"abeilles". A noter que dans la haute Antiquité,
un lien fort uni abeille et taureau, apis (les abeilles naissant du sacrifice
de taureaux).
Enfin, la salle VI est dédiée à l'époque romaine avec, tout particulièrement, des frises originales et des statues des temples d'Hadrien (IIe s.) et de Domitien (frise d'autel du Ier siècle).
A la sortie du musée, on peut voir qu'un couple de cigognes a perché son nid au sommet d'un poteau électrique, ce qui n'a pas empêché l'éclosion d'un cigogneau.
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SELÇUK:
Basilique de Saint Jean
Au centre ville, près d'un tümbet (mausolée) et d'une mosquée, nous empruntons la route qui venant du centre de Selçuk mène au sommet de la colline de la citadelle.
L'accès
à la Basilique St Jean (2,50€ l'entrée en individuel) se fait
sur la droite où se dresse la Porte byzantine, encore appelée porte
de la Persécution ainsi nommée à cause des scènes
du combat illustrant la vie d'Achille qui ornaient l'une de ses dalles.
La basilique Saint-Jean d'époque romaine tardive et byzantine est construite sur la tombe attribuée à l'évangéliste Jean (qui aurait accompagné ici, Marie, la mère du Christ), dans les faubourgs nord de la ville gréco-romaine, sur la colline d'Ayasoluk.
Une première église fut construite au IVe s. sur une nécropole romaine. De plus cruciforme, elle possédait trois nefs et mesure plus de 80 m de long. Elle fut démolie et reconstruite dans de plus amples dimensions au VIe s. sous l'empereur Justinien et son épouse Théodora selon le même type de plan. Elle était longue de 110m et large de 40m.
Après la conquête d'Ephèse par les Seldjoukides, la basilique devint une mosquée en 1330. Plus tard, après l'achèvement de la mosquée d'Isa Bey, un bazar s'y installa. Puis un tremblement de terre démolit l'édifice vers la fin du XIVe siècle.
Les archéologues
ont bien trouvé une tombe qui date du Ier siècle lors des fouilles
de 1926-1928. On considère qu'il s'agit de celle de St Jean. Son emplacement
a été mis en valeur par une débauche de marbres contemporains.
Non loin de là, se trouve un baptistère où les catéchumènes
devaient immerger leurs jambes.
Honnêtement, sauf si l'on est ou un spécialiste
ou un pèlerin, les vestiges de cette basilique n'ont rien de très
excitant.
Du site, coté ouest, une esplande fleurie donne une vue plongeante sur la mosquée d'Isa Bey tandis que côté nord, les vestige de la basilique sont dominés par les murailles de la citadelle qui coiffe la colline d'Ayasoluk. D'origine byzantine, elle fut restaurée par les Turcs.
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SELÇUK:
Mosquée d'Isa Bey (ou Isabey)
Le lieu de culte
occupe ppatiquement un carré de 57x49m dont le tiers nord est constitué
par la cour des ablutions.
Cette mosquée fut construite à
la fin du XIVe s. (1375) par un architecte damascène au temps de la splendeur
de l'émirat d'Aydin.
Elle a été restaurée en 1975
et 2005.
A l'origine, elle comportait deux minarets à base octogonale
et corps cylindrique mais l'un d'eux s'écroula lors des tremblements de
terre de 1653 et 1668. Celui qui subsiste se trouve sur le mur occidental qui
est la façade principale dont les murs extérieurs sont revêtus
d'un placage de marbre.
Du fait de sa surélévation, on y accède par un perron à escaliers affrontés menant au portail à stalactites qui débouche dans la cour. Dans la salle de prières, les trompes d'angles de la coupole du mihrab possèdent un décor de carreaux de faïence bleue.
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Village
de SIRINCE (visite à option)
Encore un court trajet (7km) pour
ceux qui ont fait l'acquisition de l'option (soit l'option globale dite "impériale"
à 60€ soit au détail à 25€) assez chère
payée à mon avis...
Nous quittons Selçuk, par le nord, en direction d'Izmir puis empruntons une route sinueuse qui grimpe au milieu des oliveraies et l'on aperçoit de temps en temps des vestiges de constructions (aqueducs). Les cistes aux fleurs roses ou blanches égayent le paysage.
SIRINCE est un ancien village grec construit à flanc de colline.
Lors de la partition de l'Empire Ottoman suite à la défaite ottomane lors de la Première Guerre Mondiale, du fait d'une malheureuse alliance avec l'Allemagne, la Grèce tenta de se maintenir dans la région d'Izmir mais le nouveau leader turc, Mustafa Kémal Atatürk, leva une armée en 1919 qui reprit ce territoire. Finalement, un accord (Traité de Lausanne de 1923) décida d'un échange de populations entre les deux pays.
La population grecque du village fut ainsi remplacée par
les Turcs venant de Grèce. Au changement de population, il fut procédé
à un changement de graphie du nom mais il est lourd de sens. De Cirkince
signifiant "laid", on est passé à Sirince qui, tout au
contraire, signifie "charme"(cf. le guide du Routard) ou "mignon".
Le
site est protégé et aucuns travaux ne peuvent être entrepris
pour restaurer les maisons sans accord de l'administration.
La population
vit du tourisme mais de l'avis de collègues, c'est l'un des endroits où
l'on peut trouver des articles d'artisanat au meilleur prix: vin, huile, savon,
pain artisanal, broderies et dentelles au crochet...
Même si l'on n'est
pas tenté par des achats, il n'est pas désagréable de déambuler
dans les ruelles ou d'aller visiter les églises abandonnées. Nous
jetterons un coup d'oeil à l'église St Jean-Baptiste dont la restauration
est prise en charge par la même fondation américaine de l'Ohio qui
a érigé la statue de la Vierge Marie dont j'ai parlé au tout
début de cette page.
En dehors de la haute saison, les touristes restent en nombre raisonnable et dès que l'on quitte la rue principale (et commerçante), on trouve plus de calme et d'authenticité. Le guide du Routard est un peu féroce quand il évoque Disneyland à propos de la visite de ce village.
Retour à notre hôtel Richemond de Kasadasi.
Nous avons encore le loisir de profiter du confort 5* et de nous familiariser avec le dispositif perfectionné du siège des toilettes turques modernes qui n'ont rien à voir avec l'équipement bien connu que l'on nom "toilettes à la turque". Ces dernières existent évidemment toujours dans le centre et l'est du pays mais elles sont remplacées par ces nouvelles dans les zones urbaines et touristiques de l'ouest...
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Confins de Phrygie et Lydie
Laodicée** (1)
Hiérapolis**
(2)
Pamukkale*** (3)
Menu autour de
la LYCIE
Retour aux VOYAGES
PROTECTION SOCIALE, SANTE ET RETRAITE...
Sécurité sociale et santé
La protection sociale
en Turquie comporte différents régimes sans cependant couvrir l'intégralité
de la population. Quatre systèmes publics de protection sociale coexistent.
Le
Memur Saglik est destiné aux actifs de la fonction publique et leurs ayants
droit directs tandis que l'Emekli Sandigi concerne les retraités de la
fonction publique, ainsi que leurs ayants droit directs. Quant à la Sécurité
Sociale, elle couvre les employés du secteur privé et les ouvriers
du secteur public. On peut assurer adhérer volontairement au régime
de la Sécurité Sociale pour bénéficier d'une assurance
personnelle. Enfin, le Bag-Kur assure les artisans, les commerçants et
les membres des professions libérales.
Il existe une fraude au système
de protection sociale qui consiste à n'embaucher du personnel que durant
un mois au titre de période d'essai, laquelle est exonérée
de cotisations.
La consultation chez le généraliste coûte
60€ et 175€ chez un spécialiste libéral.
Le pays compte
de très bons dentistes, ce qui amène le développement d'un
tourisme médical pour des soins qui coûtent la moitié du prix
demandé en Europe occidentale.
Retraite
Auparavant, une retraite
était versée à partir de 5000 jours d'activité soit
vers les 36 ans, sachant que beaucoup de travailleurs avaient commençé
leur activité professionnelle dès 12 ans. Aujourd'hui, il faut avoir
65 ans pour toucher la retraite.
Les maisons de retraite commencent à
se développer dans un pays où la tradition voulait que le fils aîné
après son mariage prenne en charge ses parents. Cette pratique est de plus
en plus remise en question du fait que la belle-fille se trouve dans l'obligation
de travailler.
Retour aux VOYAGES
Retour programme
autour de la LYCIE
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Etape
précédente : EPHESE, Selçuk, Sirince
Etape suivante :
Antalya, Pergé
Départ à 8h15.
Nous sommes
le 1er mai, jour également fêté ici par les syndicats de travailleurs.
Nous avons 200km à parcourir aujourd'hui. 70 jusqu'Aydin puis une bonne centaine jusqu'à Laodicée du Lucos ou Lycos, près de la ville de Denizli, et enfin un peu moins d'une dizaine pour arriver à Pamukkale.
Une heure après notre départ, nous repassons donc à Aydin, ville célèbre pour son commerce des figues, olives, ses saucisses sucrées, sans porc mais avec de la cannelle et des noix, sa danse des soldats et ses combats de chameaux.
Le combat de chameaux est une tradition qui remonte à deux siècles dans le district d'Aydin et qui se déroule en particulier à Selçuk fin janvier. Il ne s'agit pas de combats sanglants mais plutôt d'affrontements d'animaux montés par leur chamelier. Et il s'agit bien de chameaux, ces animaux à deux bosses originaires d'Asie centrale, tout comme le sont les Turcs!
L'essentiel de trajet se fait par une route
qui remonte doucement la large vallée du fleuve Büyük Menderes,
le fleuve Méandre. Sur notre droite (au sud), on peut apercevoir des sommets
(plus de 2000m) encore enneigés.
Au bout d'une heure et demie, aux environs
de Nazilli, petite pause qui permet d'apprécier les productions locales:
oranges, fraises et de voir l'importance de l'olive et de ses dérivés
sur les étals.
Dans la mythologie grecque, ce fleuve se nommait Maiandros, francisé en Méandre. C'était un dieu, fils des divinités marines Océan et Téthys. Son cours particulièrement sinueux a dû inspirer les géographes et géomorphologues qui en ont fait un nom commun.
L'ANCIEN ETAT DE LYDIE...
La Lydie constitue
un état majeur d'Asie Mineure dans la période antique. Après
avoir été dominés par leurs voisins Phrygiens, les Lydiens
établissent un empire qui couvrait toute la moitié occidentale de
l'Asie Mineure, à l'exception de la Lycie.
Cet empire était
dirigé par le roi Crésus qui s'était enrichi grâce
aux sables aurifères de la rivière Pactole.
Mais les états
soumis par le roi Crésus se retournèrent contre lui et la Lydie
tomba sous le pouvoir des Perses (Cyrus et Darius) aux VIe-Ve siècles av.
J-C. Aux IVe-IIIe s., elle fut conquise par le Macédonien Alexandre le
Grand. Au IIe siècle avant J-C, la Lydie fera partie de l'Empire romain.
Par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire
ottoman au XIVe s..
"Riche comme Crésus"
"Avoir
gagné le pactole"
Il est midi moins le quart lorsque nous
arrivons sur le site antique de Laodicée, à 6km au nord de Denizli.
Nous sommes sur le territoire qui fut tiraillé entre les divers Etats de la région dans l'Antiquité. En limite sud de la Lydie et nord de la Carie, intégré dans la Grande Phrygie et dans la Grande Lycie lorsque ces Etats connurent leur heure de gloire...
SITE DE LAODICEE DU LYCOS **
(on
devrait plutôt dire "sur le Lycos")
La ville fut fondée
à partir de 246 avant J-C par le roi séleucide Antiochos II (descendant
de Séleucos, lieutenant d'Alexandre le Grand). Il lui donna le nom de son
épouse Laodicé (étymologiquement "le droit des peuples"!)
mais comme celui-ci était commun, il y ajouta ad Lycum en référence
au nom du fleuve voisin. Il favorisa l'implantation de Juifs.
Au IIe s. av.
J-C, elle passa sous l'autorité du royaume de Pergame (au nord-ouest de
la Turquie) puis directement sous celle de l'Empire Romain.
La ville fut très
prospère, atteignant une population de 80 000 habitants, malgré
les nombreux séismes qui la frappèrent et ses difficultés
d'approvisionnement en eau, celle-ci provenait des sources chaudes de Pamukkale,
la température chutant de 80° (ou 95°?) à 30° dans les
canalisations, en raison de la distance.
En raison de sa forte communauté
juive, elle devint rapidement un évêché chrétien. Elle
fut l'une des sept Églises d'Asie citées dans l'Apocalypse avec
Ephèse, Izmir, Sardes, Philadelphia, Pergame et Thyatira. Les chrétiens
de Laodicée se voient reprocher leur tiédeur.
Voici le texte
de l'Apocalypse que St Jean adresse aux habitants de cette ville vers la fin du
Ier siècle.
"Écris à lange de lÉglise
de Laodicée : voici ce que déclare lAmen, le témoin
fidèle et véritable, qui est à lorigine de tout ce
que Dieu a créé: je connais ton activité ; je sais que tu
nes ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais lun ou lautre
! Mais tu nes ni bouillant ni froid, tu es tiède, de sorte que je
vais te vomir de ma bouche !"
(Apocalypse 3.14-22).
Ce texte fait d'abord allusion au caractère tiède de l'Eglise de Laodicée, que le Seigneur vomirait de sa bouche, en se référant à l'eau tiède et très riche en minéraux que les Laodiciens avaient l'habitude de boire et qui a pour effet de faire vomir. Dans un second temps, il vise l'attitude orgueilleuse des citoyens de Laodicée, enrichis grâce à son commerce (laine) et à ses industries, une ville de banquiers...
Un important concile s'y déroula vers 364 ap. J.-C, concile qui formalise le Nouveau Testament (ne retenant que les Quatre Evangiles), interdiction de se mêler aux fêtes et deuils des hérétiques, de marquer le sabbat, mise à l'écart des femmes dans la liturgie et même interdiction de se baigner en leur compagnie!
La ruine du site doit beaucoup à de nombreux tremblements de terre: un survenu en l'an 27 avant J-C, deux au Ier siècle de l'ère chrétienne, un au IIe, puis deux au cours du IIIe, un au milieu du IVe, encore un autre à la fin du Ve (en -494) qui rasa complètement la cité et, pour finir, un au début du VIIe qui conduit à l'abandon complet du site qui servit de carrière!
Une première exploration du site fut réalisée
entre 1833 et 1843 par l'archéologue Georg Weber et une carte fut établie
en 1905. Les fouilles reprirent au début des années 1960 sous la
conduite de l'archéologue canadien Jean des Gagniers. A cette époque,
les vestiges d'un seul théâtre étaient encore visibles (même
si le second avait été repéré un siècle plus
tôt). Au début des années 1990, ce sont les Turcs qui viennent
sur le chantier sous la direction de Hasim Hildiz et, jusqu'en 2002, avec le concours
de l'équipe italienne du Docteur Gustavo Traversari de l'Université
de Venise.
Depuis 2002, après avoir envisagé l'abandon des travaux,
les fouilles systématiques et des restaurations sont prises en charge par
le Musée de Denizli et par l'Université de Pamukkale sur une ère
d'environ 5km².
Malgré l'heure, il est déjà midi,
nous consacrerons une heure à la vite du site.
En individuel le prix
du ticket d'entrée est très abordable: 10 LT, soit 5 €uros.
Un site remarquable en ce qu'il constitue un véritable grand chantier de fouilles et encore peu restauré.
Contrairement au site d'Aphrodisias, l'endroit est encore peu connu et donc peu fréquenté, ce qui est appréciable. Tout l'intérêt est de voir un tel site en fouilles et restauration qui donne un côté très pédagogique à cette visite avec de nombreux panneaux d'information. Le seul dommage, c'est qu'y étant un dimanche, on ne peut pas voir les archéologues à l'oeuvre. Le travail est loin d'être terminé et le pan historique reste à approfondir puisque les vestiges des édifices mis à jour ne sont pas nommés (à qui sont-ils attribués ou dédiés?) mais simplement désignés de façon formelle par leur nature et leur emplacement (ouest, nord...).
Aphrodisias à 200km d'Izmir, 160 de Kusadasi, en direction de l'est. Ou à une cinquantaine de km au sud-est de Nazilli ou à un trentaine de Denizli, vers l'ouest.
Nous commençons par la partie est, au
niveau des rares vestiges de la Porte de Syrie (Ier siècle) n°21. Après
quelques centaines de mètres nous arrivons devant les vestiges de la Porte
de Byzance n°30est puis nous empruntons la Voie de Syrie n°11, on y voit
des ornières creusées par le passage des roues de chariots et une
étrange dalle sculptée représentant un sanglier affronté
à un chien. Puis nous nous intéressons à la "maison
A" n°38: colonnes, pavage en dalles de marbre, atrium.
En nous dirigeant vers le nord-est, nous longeons un important chantier de fouilles placé sous un abri provisoire et, aux environs, nous pouvons voir des dizaines de petits carrés ou rectangles où sont regroupés des débris en attente. Il s'agit d'un édifice paléo-chrétien avec un superbe baptistère en briques recouvertes de dalles de marbre, très ressemblant à celui de la basilique St Jean d'Ephèse (précisément de Selçuk).
Cela nous amène au bord des ruines du Théâtre Nord (le plus grand) n°8 avec en arrière-plan, à quelques kilomètres la falaise blanche de Pamukkale. Ce théâtre qui comportait une cinquantaine de rangées de gradins a été construit en profitant du relief. Sur une pente orientée au nord-est, il a suffit d'excaver puis de venir y poser les gradins comme cela est souvent le cas dans ces édifices grecs (on l'a vu à Ephèse, on le verra à Hiérapolis, tout comme on peut le voir en Grèce, par exemple à Epidaure dans le Péloponnèse) alors que les grands constructeurs qu'étaient les Romains n'hésitaient pas à faire jaillir tout l'édifice du sol (Arènes de Nîmes, Colisée de Rome...) avec forces voûtes et arcades. A l'avantage procuré par le relief, s'ajoutait certainement dans le choix de l'endroit, l'agrément représenté par la vue sur les blancheurs de Pamukkale.
En nous dirigeant vers le Théâtre Ouest (le petit théâtre) n°9, nous passons près des vestiges du Temple corinthien et de la Basilique nord. Ce théâtre comportait 41 rangées de gradins en marbre et travertin et pouvait accueillir environ 8000 spectateurs.
Nous revenons vers le centre du site, vers l'un des rares monuments nommés. Il s'agit de la Fontaine ou Nymphée de Caracalla n°10, construite au début du IIIes. en l'honneur de cet empereur romain et à l'occasion de sa venue dans la ville. L'édifice de 16x8m comportait un bassin rectangulaire de 9x8m et deux petits bassins hémicirculaires. Nous poursuivons par les Bains Publics n°5qui se présentaient sous forme d'un grand bâtiment couvert de 90x58m d'époque romaine (IIe s.). Nous arrivons ensuite sur l'Agora centrale n°28 d'époque romaine couvrant un espace de 112x60m dont le sol était recouvert de dalles de marbre.
Enfin nous arrivons à la partie la plus spectaculaire du site où de dressent les colonnes de la Porte dite monumentale n°27 qui a été restaurée. Ce Propylée constituait une sorte d'espace de liaison, de vestibule, entre les espaces profanes précédents (bains publics, agora) et l'espace qui suivait cette porte et était probablement affecté à plusieurs temples.
En empruntant la Rue de Syrie pour regagner la sortie du site, on peut voir de beaux exemples de sculptures: une sorte d'ancêtre du jeu de jacquet et une tête en haut-relief, peut-être celle de la Méduse (la seule mortelle des trois gorgones, ces êtres malfaisant de la mythologie grecque).
Une fois de plus nous déjeunons dans un "restaurant-usine" sous des grands halls ouverts à Pamukkale, au Safak Restaurant: 1000 places couvertes, 300 en extérieur et un parking pour 20 bus!
C'est l'occasion pour Nurcan de nous initier à la divination
ou lecture du marc de café que l'on retrouve forcément au fond de
la tasse après avoir bu un café turc ou kahve.
Après
avoir bu le liquide, il faut retourner la tasse sur la soucoupe et après
un petit moment examiner les taches qui se sont formées au fond de la tasse
avec le marc qui y est resté accroché. Quant à l'interprétation,
elle reste affaire de spécialistes! Les formes rondes annonceraient de
la fortune et les ovales des succès, les carrées des désagréments,
trois croix sont le signes d'honneurs à venir tandis qu'une croix présage
d'une mort douce...
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SITE
DE HIERAPOLIS **
(à 16km au nord de Denizli)
Le site antique
se trouve bâti au-dessus du site naturel, un versant blanc recouvert par
les concrétions calcaires de travertin issues de sources d'eau chaude exploitées
par l'homme depuis 14 000 ans!
Le site était encore défiguré
il y a une dizaine d'année par des hôtels qui s'étaient installés
à proximité des quatre sources afin de capter l'eau de trois d'entre
elles pour alimenter leurs piscines. Heureusement, ils ont été détruits
il y a seulement quelques années. Nous allons en reparler après
l'évocation du site antique.
La cité fut fondée en
l'an 190 av. J-C par les Attalides de Pergame, leur royaume correspond à
un fragment de l'empire d'Alexandre le Grand (celui de Lysimaque, l'un de ses
généraux) lors du partage de Babylone.
Le site domine la plaine
de 70m et fut dès l'origine organisé selon un découpage en
damier. Son nom provient de Hiéra, nom de l'épouse du fondateur
légendaire du royaume de Pergame. La ville se développa grâce
à l'exploitation de ses sources thermales surtout à partir de son
intégration à l'Empire Romain (en -133). Moins de deux siècles
plus tard, en 60 (ou en 17?) de l'ère chrétienne, ses nombreux édifices
furent détruits par un violent tremblement de terre. Au début du
IIIe s. virent le jour: théâtre, gymnase, une enceinte avec deux
portes et 28 tours carrées. La ville put compter 100 000 habitants dont
une forte population juive (la région aurait compté une population
de 50 000 Juifs)!
La ville devient byzantine à la fin du IVe s. et le
christianisme s'y implante fortement puisque la ville fut le siège d'un
évêché et qu'une cathédrale y fut construite avant
que la cité amorce son déclin: dévastée au VIIe s.
par les Perses puis endommagée par un tremblement de terre.
Au XIIe
s. les Turcs seldjoukides s'en emparèrent avant d'être repoussés
par les Croisés de Frédéric Barberousse. Complètement
abandonnée au XVe s., un tremblement de terre acheva de la détruite
au milieu du siècle suivant.
Les fouilles du site commencèrent à l'initiative de l'archéologue allemand Carl Humann en 1887. Les fouilles plus récentes et un remarquable travail de restauration ont été menés par l'équipe italienne de Paolo Verzone à partir de 1957.
Conjointement avec le site naturel voisin, la cité antique de Hiérapolis a été classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO dès 1988.
Un site remarquable par son intégration
dans l'extraordinaire site naturel de Pamukkale, par sa piscine antique, son théâtre
en très bon état et sa nécropole.
Un seul accès
pour les deux sites (10€ de droit d'entrée en individuel).
Î Passer la souris sur le PLAN Î
Nous
sommes à l'entrée du site de Hiérapolis à 14h15, dans
un environnement verdoyant et illuminé par les coquelicots à la
floraison intense. Nous disposons de 4 heures pour visiter le site antique et
les cascades pétrifiées de Pamukkale.
L'avenue principale de la cité est orientée Nord-Sud et mesure environ 1500 mètres. A chaque extrémité se dresse une porte monumentale flanquée de tours.
Notre parcours commence à la Porte sud dite Porte
byzantine (n°14) qui remonte au Ve s. av. J-C. En cheminant vers les vestiges
du centre de la cité, nous apercevons les rigoles naturelles formées
par d'anciens dépôts de calcaire mais elles ne sont plus parcourues
par l'eau.
Nous empruntons la partie sud du Cardo Maximus ou Voie de Frontinius
(n°8), la grande voie de la Cité (13,50m de large).
Sur notre gauche
nous laissons les colonnades du Gymnasium (n°13).
A l'époque
de l'Empire Romain, la cité disposait d'une quinzaine de bains et piscines.
Nous
nous rendons à la Piscine Antique dite Piscine de Cléopâtre
(n°A) dont le portique s'est écroulé lors du séisme du
VIIe siècle.
Son eau thermale a le pouvoir de soigner diverses maladies
grâce à sa forte minéralisation: hypertension, ulcères,
obésité, gastrite, rhumatismes, constipation, bronchite chronique...
Des gaz dissous s'échappent comme on peut le voir autour du corps des personnes
qui s'y baignent dans une eau à 37° (il faut payer 3€uros pour
y faire trempette). On peut aussi en sentir la présence (soufre).
Après cela, nous passons près des anciens thermes romains du IIe s. qui abritent aujourd'hui le Musée archéologique de Hiérapolis. Faute de temps, nous n'en effectuons pas la visite.
Le Nymphéum (n°9)
se trouve dans l'aire sacrée, devant le Temple d'Apollon (n°10) , il
fut réparé au Ve siècle avec des éléments du
temple d'Apollon, dont il coupa la vue. Du Temple d'Apollon ne subsistent que
les fondations. On y délivrait des Oracles (comme à Delphes). Il
communiquait avec le Plutonium, rien à voir avec le métal radioactif
car il s'agit d'un sanctuaire dédié à Pluton, dieu des Enfers
et dont l'entrée est désormais murée. Une source circule
dans l'édifice et des gaz suffocants s'en dégagent. Les prêtres
castrats qui le desservaient utilisaient un subterfuge pour faire croire en leurs
pouvoirs. Ils y introduisaient des petits animaux qui évidemment y mouraient
tandis qu'eux en ressortaient indemnes car les gaz lourds restent au raz du sol.
Nous
grimpons la colline en direction du Théâtre (n°11) . Restauré
par des Italiens, il est en très bon état. Il fut reconstruit après
le séisme de 60 et maintes fois remanié, en particulier sous Hadrien
et Septime Sévère. Une partie est édifiée en surélévation
et pourvue de 4 entrées (vomitorium) entre les 20 rangées de gradins
de la partie basse et les 25 de la partie supérieure. Il pouvait accueillir
15 000 personnes et fut utilisé jusqu'au milieu du IVe s. Le mur de scène
est orné de bas-reliefs en marbre blanc.
Manquant de temps, nous ne
poursuivons pas notre marche plus haut sur la colline vers le Martyrium de Saint
Philippe qui date du Ve siècle. Selon la tradition chrétienne, l'apôtre
venu ici vers l'an 87 fut crucifié ici la tête en bas.
Nous redescendons
vers le Cardo en passant près des vestiges de l'Agora et de la Cathédrale
byzantine (VIe s.). Lors de la mise en valeur du site, il a fallu dégager
environ deux mètres de concrétions calcaires de travertin qui au
fil du temps avaient recouvert la voie.
Nous poursuivons en direction du nord, en passant la Porte nord puis la toute proche Porte de Domitien (n°4) qu'a fait construire le proconsul Frontinius. Il s'agit plutôt en fait d'un arc de triomphe à trois arches flanqué de deux grosses tours rondes. Elle est précédée, par les colonnades des Latrines (n°5), sur la gauche.
Puis, au-delà de la porte, ce sont les vestiges des Thermes nord (n°2) du IIIe s., construits hors de l'enceinte qui furent reconvertis en basilique chrétienne au VIe s.
Nous arrivons dans la partie haute de la vaste nécropole (n°1),
qui compte plus de 1 200 tombes, certaines destinées à des défunts
juifs.
Les tombeaux sont de différentes époques et de 4 styles: simples tombes, sarcophages, tumulus circulaires à chambre voûtées, tombeaux familiaux à l'allure de temples surnommés Minerva qui pouvaient accueillir jusqu'à 6 dépouilles. Nous arrivons rapidement à un tumulus du Ier siècle av. J-C mais réutilisé jusqu'au IIe s. de l'ère chrétienne.
Toutes les sépultures ont été pillées: murs défoncés, couvercles déplacés. De nombreuses pierres portent des inscriptions gravées en langue grecque tandis que d'autres sont décorées de superbes sculptures: l'enfant qui boit au pis de la vache, un visage féminin...
En une heure nous
parcourons à bonne allure et dans les deux sens cette longue (de plus d'un
kilomètre probablement, vu notre allure de marche) et étrange avenue
bordées de monuments funéraires en jolie pierre aux reflets dorés
mais disposés un peu de guingois du fait des séismes.
Il est
curieux d'apercevoir un parapentiste évoluant au sud du site...
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SITE
DE PAMUKKALE "le Château de Coton" *** Hiérapolis
Joli nom évocateur!
Depuis 14000 ans (?), les sources thermales riches en minéraux, notamment en calcaire, ont déposé une gangue de travertin qui a tout enrobé sur les pente de la colline qui domine la moderne Pamukkale. C'est unes succession de cascades pétrifiées et de vasques en gradins à l'eau bleutée.
Certaines concrétions ne sont pas sans rappeler les stalactites ou plus exactement les draperies de calcite blanche que l'on peut admirer dans certaines grottes.
Malgré la destruction des hôtels qui dominaient
le site et s'appropriaient l'eau des sources, on a l'impression que la préservation
du site reste difficile comme semblent l'indiquer la couleur jaunâtre voire
grisâtre qui apparaît dans certaines parties du site.
Un réseau de canaux achemine l'eau tout en haut du site et on sent très bien la chaleur de la vapeur qui sourd entre les planches qui les protègent et servent en même temps de sentiers. Des vannes sont aménagées au-dessus de diverses sections du site afin de les faire parcourir, à tour de rôle (rythme hebdomadaire?), par un flux d'eau régénérateur mais sans doute insuffisant.
De plus, l'utilisation gratuite des vasques
qui servent de pataugeoires (attention de ne pas glisser!) aux touristes n'est-elle
pas source de nuisances, même si l'on a pris la précaution d'obliger
les utilisateurs à enlever leurs chaussures? Mais c'est bien agréable
en cette fin d'après-midi, tandis qu'un pâle soleil filtre et éclaire
les bassins étagés au sud-ouest.
Nous y avons passé une
heure sans nous rendre compte qu'il faut regagner la sortie pour rejoindre le
groupe. Il est déjà 18h15!
Pour avoir un autre aperçu du site, non plus d'en haut mais d'en bas, nous
sommes revenus le lendemain matin.
Splendide spectacle d'une falaise à
l'allure de choux-fleurs au-dessus d'un petit lac urbain où finissent les
eaux pétrifiantes.
Court trajet de 5km pour se tendre à Karahayit, un secteur d'hébergement touristique et thermal qui s'est développé depuis 1992.
L'hôtel Lycus River affiche 5* mais il serait plus juste de lui en attribuer 3 pour l'hébergement ou, disons 4 si l'on tient compte des services annexes (SPA, médecin, massages).
Grand
choix au buffet mais c'est surtout deux autres points qui retiennent l'attention.
Ce sont d'abord ses piscines alimentées par des eaux chaudes très
riches en oxyde de fer qui se pétrifient dans une masse rougeâtre
et moirée.
Ensuite, ce sont les soins par "poisson-docteur"
autrement dit ichtyothérapie où l'on pratique sur les patients le
fish peeling, sur les pieds, les jambes ou l'ensemble du corps. Autrement dit,
ce sont de petits poissons noirs qui se régalent en vous débarrassant
des squames de votre peau tout en vous chatouillant agréablement. Cela
produit sur la peau un effet de gommage qui a l'avantage dêtre naturel.
En effet, cest en Turquie que le phénomène "fish spa"
ou "Dr. Fish" est né, en utilisant des poissons du pays vivant
dans ces eaux chaudes, les garra rufa.
En dehors
de ces distractions, la télévision turque nous apprend que des affrontements
violents entre des casseurs et manifestants avec les forces de l'ordre ont eu
lieu à Ankara à l'occasion des manifestations et défilés
du 1er mai.
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Ville d'Antalya* jour 1 (1)
Site
de Pergé** (2)
Ville d'Antalya jour 2 (3)
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US ET COUTUMES...
LES SALUTATIONS
Pas de poignée de main ni d'embrassade avec des
personnes étrangères mais cela se pratique entre amis.
Pour témoigner
le respect envers les anciens, un Turc embrasse le dos de la main de la personne
chez qui il se rend avant de la porter à son front. Il peut embrasser une
personne plus âgée ou bien se laisser toucher le front par celle-ci.
Pour
dire "non !", on lève la tête ou les yeux vers le ciel
tout en prononçant le "clic" négatif "tchik'.
Un
peu comme en Extrême-Orient, on appelle les autres personnes en fonction
des générations sous des termes génériques de ''frère''
ou ''sur'' voire ''oncle'' ou ''tante'' si ces personnes ont plus de 60
ans.
L'oeil bleu porte-bonheur (il vaudrait mieux parler d'amulette pour chasser
le mauvais oeil), le nazar doit être accompagné d'un "Machallah",
mot intraduisible (l'équivalent serait notre "Toucher du bois")
qui protège du "mauvais oeil".
Les Turcs accueillent leurs
amis en leur offrant d'abord de l'eau de Cologne (sortie du frigo) pour se laver
les mains puis le café turc, si on est le matin, ou le thé, si on
est l'après-midi.
Avant un repas, en guise d'apéritif, ils consomment
souvent des morceaux de pastèque accompagnés de fromage (sorte de
féta) le tout arrosé d'alcool anisé, le raki (équivalent
de l'ouzo grec ou de l'arak palestinien).
LA CIRCONCISION
La circoncision
se pratiquait autrefois entre 4 et 6 ans mais elle a lieu aujourd'hui soit dès
la naissance (les festivités sont alors reportées à la fin
de l'enfance) soit à l'âge de 11 ans.
Après les prières
à la mosquée, le jeune garçon est déguisé en
prince. Il revêt un chapeau de pluie, une canne et un cape de velours portant
l'inscription '' Machallah''. Les trois doigts qui servent à tirer au fusil
sont décorés au henné. Pour l'intervention réalisée
par un médecin, le garçon s'installe dans un grand lit décoré
de ballons. Les femmes n'assistent pas au rituel. En cadeau, le garçon
circoncis reçoit de l'or qui est mis de côté par sa mère.
MARIAGE
Le concubinage commence à se répandre notamment avec le développement de la vie universitaire.
En dehors des mariages complètement arrangés,
le cas est fréquent où le garçon passe par sa mère
pour indiquer son intérêt pour telle jeune fille (les femmes se marient
en général avant 23 ans).
S'il y a rencontre, le garçon
offre un paquet de chocolat et un bouquet à la jeune personne qui sert
un café ou un thé puis s'en va. Si le garçon lui a plu, elle
revient avec le bouquet mis dans un vase. Cela ouvre "le temps de la promesse"
au cours de laquelle le garçon sera soumis à l'épreuve du
café salé pour montrer son attachement à sa future épouse
même dans les difficultés.
Lorsqu'un projet de mariage se concrétise,
c'est le père du garçon qui fait la demande au père de la
jeune fille. S'il est d'accord les bagues sont passées sinon il coupe le
ruban qui les lie. Pendant les fiançailles les jeunes se rencontrent en
présence des familles.
Pour le mariage, le garçon offre à
sa fiancée une parure de bijoux, la robe, la coiffure. Pour clore les festivités,
il doit aussi prévoir suffisamment de raki et d'enveloppes contenant des
bakchichs ainsi qu'un coq ( ! pour faire un barbecue) destinés à
ses amis. Quant à la jeune fille, elle offre au garçon un costume
et une montre.
Avant le mariage a lieu la soirée du henné pour la jeune femme. Maquillée au henné et vêtue d'une robe traditionnelle, le visage caché par un foulard rouge transparent, elle est au centre d'une ronde de jeunes filles qui dansent au son du tambour, de l'orgue et de la clarinette et qui chantent parfois jusqu'à la faire pleurer. La belle-mère glisse deux pièces d'or à l'effigie d'Atatürk dans la main de sa future belle-fille.
Après être allé
chercher sa fiancée, les jeunes gens défilent en ville et se rendent
dans trois mosquées où ils se lavent les mains tandis que les badauds
jettent de la monnaie (qui sera ramassée le lendemain matin). Le mariage
religieux se déroule à la maison en présence de l'imam. Le
consentement tient dans la répétition par 3 fois de la formule ''j'accepte''
(parallèle à celle du ''je divorce''). La jeune fille doit préciser
la somme qu'elle demanderait en cas de divorce.
Lors de la soirée, le
garçon doit s'arranger pour marcher sur le pied de sa jeune épouse
et marquer ainsi qu'il aura le dessus !
Après le mariage, vers les 4
heures du matin, le jeune marié offre une soupe à base d'abats de
mouton.
La réception se déroule fréquemment dans de salons
de mariage, surtout en ville (comme nous avions pu le voir à Mugla).
Le mariage coûte cher. A titre d'exemple, Nurcan cite le cas du père de Mémet qui s'est remarié à 80 ans et qui a dû offrir un cadeau en or d'une valeur de 1250€.
Le divorce tend à se développer dans les milieux urbains. Lors du divorce, jusqu'à 10 ans les garçons du couple restent avec leur mère puis au-delà ils vont avec leur père.
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Etape
précédente : Laodicée, Hiérapolis, Pamukkale
Départ tardif, à 9h, pour une journée surtout consacrée
à faire de la route puisque 250km nous séparent d'Antalya.
Les seuls évènements du jour sont ce matin un arrêt au pied du "Château de coton" à Pamukkale (cf. la page précédente), la visite d'un magasin de tapis dans les environs de Denizli et en soirée, un arrêt dans la vieille ville d'Antalya.
DENIZLI, avec ses 500 000
habitants est la grande ville de la province éponyme (qui compte 850 000
habitants). Le symbole de la ville est un coq d'une race réputée
pour la durée en temps de son chant. Il y a même un chant appelé
"Le coq de Denizli" mais Nurcan ne nous en fera pas la démonstration.
Des combats de coqs sont également organisés dans cette région.
L'économie
de la région repose sur le secteur agricole resté très important
: culture du coton, du tabac, des fruits. L'industrie textile occupe également
une place non négligeable à l'exportation: peignoirs, serviettes...
et tapis!
Etrangeté, il m'a semblé apercevoir un minaret installé
au-dessus de la terrasse d'un immeuble...
Justement, à ce propos, nous voici devant le premier des trois passages
obligés (on pourrait reste dans le bus ou sur le parking!) du circuit,
l'arrêt dans un magasin de vente (dit "centre artisanal de nouage de
tapis"), le Centre de Tapis, CANKURTARAN HALI.
Au passage, "petit
cours de morale" par
Nurcan qui nous rappelle que notre voyage promotionnel
est subventionné par les magasins que nous allons visiter. Elle précise
que ceux qui n'achètent rien doivent néanmoins laisser tout le temps
nécessaire à leurs collègues intéressés par
des achats.
Habituelles présentations: dévidage manuel de cocon (mais on ne voit pas de vrais vers à soie), filature manuelle de la soie et petit atelier de fabrication avec quelques métiers.
Puis
on nous conduit dans un salon de présentation et de vente de tapis. Contrairement
à tous les magasins de ce type visités dans divers pays, ici les
photos sont interdites (sans doute une façon de faire penser que l'on voit
des exclusivités).
Le démonstrateurs bonimenteur de service
parle très bien français car il a vécu dans notre bonne ville
de Châteaubriant.
Petit historique: le plus vieux tapis qui date de
4000 av. J-C est en Russie, au Musée de l'Hermitage à St Petersbourg.
Evidemment, grâce à leurs double noeud ou noeud de Ghiordes,
les tapis noués ou halis que l'on trouve ici sont de meilleure qualité
que ceux d'Iran, à simple noeud persan ou Senneh...
Un peu de technique:
la longueur de fil dans un cocon peut atteindre 1,5km, densités qui sont
de 10x10, 24x24 ou 36x36 noeuds au cm², textiles utilisés: soie, laine
ou coton, avec des effets de lustrage qui peuvent induire en erreur, temps nécessaire
pour réaliser un tapis en soie de l'ordre de 8 mois (voire 3 ans) car les
ouvrières ne peuvent y travailler que 3 heures par jour en raison de la
fatigue oculaire, utilisation de colorants chimiques pour teindre la soie.
Quelques
mots sur une autre spécialité turque, les kilims. D'origine nomade,
les kilims étaient conçus pour faciliter le mode de vie tribale
et étaient utilisés en tant que tapis de prière, tentes,
sacs, tentures, couvertures, nappes etc... Ils faisaient et font toujours partie
du trousseau des jeunes filles qui les confectionnent dès le début
de leur adolescence. Ce qui les caractérise ce sont leurs dessins géométriques
et surtout leurs couleurs chatoyantes propres à chaque village. Attention,
ce ne sont pas des tapis noués mais tissés.
Autres tissus typiques
les sumaks et cicims qui ne sont ni des pièces nouées ni des pièces
nouées mais de la broderie...
La vente est exonérée
de la TVA turque mais le démonstrarteur conseille de faire la déclaration
à la douane française.
La représentation se déroule
avec pour finir les petits formats qui jouent les tapis volants. Les négociations
peuvent commencer... mais le magasins ne fera pas beaucoup d'affaires avec notre
groupe. Pourtant on y a mis le temps: entrés à 10h on en ressort
seulement à midi et demi!
En reprenant le bus, nous demandons à Nurcan si elle a commencé à tisser son kilim...
Le trajet est aussi l'occasion de lui passer commande de boîtes de loukoums. La base de cette confiserie orientale est de l'amidon (maïs), du sucre (sirop de glucose) et de l'eau de rose. On peut y ajouter des noix, pistaches, noisettes ou amandes pillées. Quant aux loukoums colorés, il vaut mieux les éviter. Ca n'apporte rien de plus et cela peut être chimique...
Sur
cette lancée, Nurcan nous livre deux recettes dont elle est la spécialiste.
Celle
de l'ayran, une boisson lactée et salée, rafraîchissante pour
l'été que l'on trouve sous divers noms au Moyen-Orient: à
base de yaourt, un peu d'eau, concombre et menthe hachés, sel, un peu d'huile
d'olive, éventuellement des glaçons, et le tout battu.
Celle
du menemen, autrement dit des oeufs brouillés: tomate râpée,
oignon haché, poivron vert en lanières et uf non battu.
En apercevant quelques cimetières musulmans qui ont l'air abandonnés,
Nurcan nous donne quelques précisions au sujet de la mort dans l'Islam.
Les
morts sont lavés avant l'inhumation puis le corps enveloppé dans
un linceul est déposé sur une planche. Ils sont enterrés
sans cercueil et la tombe ne comporte pas de dalle afin de faciliter la libération
lors de la résurrection. Au cimetière, on jette une poignée
de terre sur le corps en récitant une sourate du Coran évoquant
la Résurrection.
Dans cette religion, la mort est dépouillement
et la nudité des cimetières en témoigne: pas de clôture,
pas de pierre tombale, juste quelques petits tertres anonymes avec quelques pierres
qui marquent l'orientation du corps vers La Mecque. Très vite les tombes
se confondent avec la nature qui les environne.
Un peu plus de 13h30
lorsque l'on s'arrête pour déjeuner au Willow Village (régionde
Köke?). C'est un restaurant qui sort des normes par sa forme circulaire et
son toit conique et sa cheminée centrale où un petit feu crépite.
Une forme de grande yourte en bois mais quand même soutenue par une charpente
métallique pas trop visible (peinture noire mate).
La salle est moins
grande que ce à quoi on est accoutumé et notre groupe est seul.
Peut-être que d'autres nous y ont précédés, compte
tenu de l'heure déjà tardive. On aurait pu s'attendre à des
choses grillées. Raté!
Une bonne heure
de bus avant un arrêt d'une vingtaine de minutes dans un petit village de
la région de Korkuteli, une région aride et aux vallées abruptes
qui succède à des lointains de montagnes enneigées.
Encore
une heure de route et arrêt photo avant d'arriver à Antalya, pour
la tête d'Atatürk, sculptée dans la falaise au bord de la route
et avec cette phrase signée de lui "hic suphesiz ki antalya dunyanin
en guzel yeridir", ce qui signifie quelque chose comme "Antalya, sans
aucun doute le plus bel endroit au monde".
Nous arrivons enfin en vue d'ANTALYA.
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ANTALYA
(800 000 habitants), "la Riviera turque"
Avant-dernier jour du circuit*
L'ANCIEN
ETAT DE PAMPHYLIE...
Une grande diversité de peuples sous domination
hittite occupaient le territoire de cet antique état d'Asie Mineure lorsque
les Grecs et les Phéniciens établirent quelques comptoirs dont Pergé,
Aspendos et Sidé.
Ce territoire passa sous la domination des Perses.
Aux IVe-IIIe s. av. J-C, elle fut conquise par le macédonien Alexandre
le Grand. Au IIe s. les Romains confièrent ce territoire au roi de Pergame
qui fonda Antalya. Au Ier siècle avant J-C, tout comme les autres états
d'Asie Mineure bordant la mer Egée, l'Ionie fera partie de l'Empire romain.
Par la suite, elle fera partie de l'Empire byzantin avant de finir dans l'Empire
ottoman au XIVe s..
Située sur la côte de l'ancien
Etat de Pamphylie dont la capitale était le port de Sidé, la ville
fut fondée au IIe s.av. J-C par Attale II, roi de Pergame, qui l'appela
Attaleia. Bien plus tard, les Turcs ottomans la nommèrent Adalya (ou Adalia).
C'est aujourd'hui le chef-lieu du district éponyme.
Son climat méditerranéen
contribue à son attrait pour les touristes avec ses 300 jours de soleil
par an et cependant une température qui dépasse rarement les 30°.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, sa population a été multipliée
par 35, passant de 23 000 à 800 000 habitants, sa population doublant parfois
en une décennie! La ville reçoit annuellement 250 000 touristes.
Il est 17h et Nurcan nous laisse quartier libre dans la vieille ville, l'ancien village de Kaleiçi, et le quartier du port jusqu'à 18h30.
C'est d'abord, dominant le port, le kumbet (mausolée) hexagonal et à toit en pointe par dessus lequel on aperçoit la pointe du Yivli Minare, le Minaret cannelé. Puis la vue se porte sur les édifices qui émergent du paysage urbain, de gauche à droite, la Tour de l'Horloge et le minaret et les coupoles de la mosquée Alaaddin.
La Tour de l'Horloge,
d'origine romaine, aune base hexagonale tandis que sa partie supérieure
possède un plan carré. Là débutent les fortifications
romaines.
Nous jetons d'abord un coup d'oeil dans la mosquée Alaaddin
construite au 13ème siècle par le sultan seldjoukide Keykubat Ier
Alaaddin. Cela tombe bien, nous trouvons entre des horaires de prières.
Justement, ceux-ci sont affichés à la fois sous forme analogique
(tableau de pendules) et digitale. Le sol est constitué de grandes dalles
de terre cuite.
Puis
nous nous intéressons au Yivli Minare, le Minaret cannelé, symbole
de la ville. Haut de 38m (il comporte un escalier de 90 marches), on l'aperçoit
de toute la ville. Tout comme sa voisine, la construction remonte au XIIIe s.
sous le règne du sultan seldjoukide Keykubat. Au-dessus de sa base carrée,les
cannelures de son tronc son revêtues de briques vernissées bleue
et turquoises.
La mosquée voisine avec ses six dômes a été construite un siècle plus tard par Mehmet Bey sur les bases d'une église byzantine. Les dômes sont supportés par les piliers et arcs que l'on voit dans la salle de prière. Une partie du sol a été recouvert d'une vitre au travers de laquelle on peut apercevoir des vestiges archéologique (tuyauterie, vase).
En empruntant la rue en
forte déclivité qui conduit au vieux port ("Yat Limani"),
on a tout loisir de voir les boutiques de souvenirs, de confiseries, de fruits
secs et d'épices.
Petite promenade sur les quais: sa minuscule mosquée hexagonale, ses jeunes filles voilées d'un simple fichu mais imprimé de motifs en couleur, achetant glaces et confiseries, ses jolis bateaux, à voile également... Le port est surmonté par des fortification (la ville eut trois enceintes dues aux Romains, Byzantins, Génois et Turcs.
Après être remontés du port, nous parcourons rapidement
les rues de la vieille ville ("Kaleiçi"), au-dessus (et à
l'est) du port. On peut y voir d'anciennes maisons des XVIIIe-XIXe s. restaurées
et d'autres en ruines.
Ces maisons de bois aux belles façades blanches
avec des avancées laissent imaginer ce qu'était un village ottoman
de la côte méditerranéenne. Souvent, elles renferment des
patios fleuris de jasmins, d'orangers ou de cyprès. Certaines sont devenues,
des hôtels, restaurants ou pensions.
Par manque de temps, nous ne pourrons pas pousser plus au sud vers la Mosquée Cumanun, avec son minaret tronqué (Kesik Minare). Construit au XIVe siècle sur les ruines d'une église paléo-byzantine, il fut endommagé suite à un incendie en 1896. Plus loin, on aurait pu voir également la Tour Hidirlik, d'origine romaine et qui servit de phare et de bastion. On l'a paerçu au loin lorsque l'on se trouvait sur la promenade au-dessus du port.
En revanche, après avoir repris le bus, en nous dirigeant vers l'est, nous apercevons fugitivement la Porte d'Hadrien flanquée de tours carrées. Elle fut percée dans les murs de la cité lorsque l'empereur romain Hadrien (règne de 117 à 138) vint à Antalya en l'an 130 après J.C. C'est un superbe arc de triomphe en marbre blanc dont les voûtes sont ornées de riches sculptures.
Tout autres
monuments, des minarets de mosquées plantés sur des terrasses d'immeubles
(déjà aperçus à Denizli) ou au pied de ces immeubles.
C'est
aussi un quartier de commerces et tout particulièrement de robes de mariées,
toutes plus froufroutantes les unes que les autres, exposées au premier
étage des immeubles.
Autre étrangeté architecturale: des
cheminées-barbecues sont aménagées carrément sur les
balcons des appartements.
A
4km, du centre ville, nous arrivons à notre hôtel club Falcon qui
affiche 4* mais en vaut 3*. Il est curieusement organisé en 4 bâtiments
sur un terrain clos. Situé près de la côte, il domine la mer
car la ville d'Antalya se trouve sur un plateau séparé de la mer
par une falaise. Les établissements hôteliers du secteur ont donc
recours à l'aménagement non pas de plages artificielles mais de
terrasses flottantes...
Pour la restauration, grande salle, très sonore,
avec un méli-mélo de groupes arrivant ou partant et concernés
par des circuits différents... et des chats qui errent sous les tables!
Pendant ce temps, environ la moitié du groupe a pris l'option soirée folklorique (35€). A priori pas de déception car par chance leurs places se situaient près de la scène, dans la seconde rangées de tablées, alors que le grand hall où se déroulait le spectacle pouvait contenir environ un millier de spectateurs.
La géopolitique s'invite encore
aujourd'hui...
Oussam Ben Laden, le leader islamiste instigateur de la guerre
sainte (djihad) et à l'origine des attentats des tours du Worl Trade Center
de New York le 11 septembre2001 a été tué la nuit dernière
par un commando américain dans son retranchement pakistanais d'Abbottabad.
Petit rappel biographique: Oussama est né en Arabie Saoudite dans une
famille d'origine yeménite enrichie par ses activités dans le secteur
"bâtiment et travaux publics". Il a basculé dans l'islamisme
à la fin des années 1970 et le comble, il a profité du soutien
que les Américains apportaient alors aux Talibans dans leur guerre contre
les Soviétiques présents en Afghanistan.
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Site
de PERGÉ**
Départ à 8h30.
Nous
arrivons rapidement sur le site qui est situé à l'est d'Antalya
(dans la ville d'Aksu), donc du même côté que notre hôtel.
Un site remarquable par les tours de sa porte hellénistique, ses thermes et son avenue des colonnes.
La ville fut fondée vers le Xe s. av. J-C
autour d'un port situé à près de 20km de la côte, sur
les deux bords du fleuve Kestros ce qui le mettait à l'abri des pirates.
Plusieurs siècles après la colonisation grecque qui avait suivi
la Guerre de Troie, elle passa sous la coupe hellénistique des Macédoniens
d' Alexandre le Grand et enfin, sous celle de l'Empire romain d'abord à
travers le royaume de Pergame (en 188 av. J-C) puis directement intégrée
(en 133 av. J-C).
Le culte d'Artémis y fut supplanté par le christianisme
(premier sermon de St Paul). Ce fut la plus belle ville d'Anatolie aux IIe-IIe
s. mais comme Ephèse elle périclita du fait de l'envasement du fleuve
menant au port puis sous l'effet des incursions arabes au VIIe s.
Nous délaissons le théâtre interdit à la visite depuis plus d'une douzaine d'années (il l'était déjà en 1998). Ce théâtre gréco-romain adossé à la colline pouvait recevoir 15000 spectateurs. Sa fosse d'orchestre est ornée de superbes frises tandis que du haut des gradins, il serait possible de profiter du panorama sur le stade voisin et sur la ville basse.
La visite commence donc par le stade de 234mx34m en forme de fer à cheval qui accueillait jusqu'à 12000 personnes sur ses 12 rangs de gradins soutenus par des voûtes qui abritaient des magasins donnant sur l'extérieur. Il date du IIe s.
En nous rendant à la ville basse, on passe près des étals de bibelots des marchands forains (objets en écume de mer?).
Après une première porte romaine du IIIe s. de l'ère
chrétienne, on trouve à droite les vestiges d'une basilique byzantine
et, en face, sur la gauche, les restes du nymphée sud, une fontaine monumentale
dédiée à l'empereur Septime Sévère ainsi que
des colonnes d'un propylée.
Une autre porte flanquée des vestiges
de deux tours rondes à trois étages, symboles du site, est d'époque
hellénistique, du IIe s. av. J-C. Hautes de 12m, elles sont largement en
ruines et des travaux sont justement en cours sur la tour de droite. Sur la droite,
s'élève une triple arche.
Derrière la porte hellénistique
et le nymphée, à l'ouest, on trouve les vestiges assez bien conservés
des thermes sud avec leur dallage de marbre, leurs bassins et le système
de chauffage hypocauste, autrement dit par le sol grâce à un système
de petits tunnels en briques dans lesquels circulait l'air chaud. Cet équipement
était complété par des salles destinées à la
pratique des arts martiaux et des activités intellectuelles.
Comme
il se doit, on passe successivement par le caldarium, le tepidarium et le frigidarium.
Ils furent construits entre le Ier et le VIe s.
A l'est de la porte hellénistique, nous nous rendons sur l'Agora qui en réalité serait plutôt le marché qui a été utilisé du IIe aux V-VIe s.. Le carré de 76x76m est entouré de portiques sur laquelle ouvraient des boutiques. On retrouve des vestiges de pavage, d'enseignes (boucherie), d'un jeu de jacquet gravé dans une plaque de marbre...
Nous empruntons la large (20m) avenue des colonnes de style ionique portant parfois des sculptures en relief. Des travaux de fouilles et de restauration sont actuellement menés dans cette partie du site. Le centre de l'avenue est occupé non pas par un égout comme on peut parfois le lire mais par un aqueduc conduisant les eaux provenant du nymphée nord par un jeu de bassins étagés. Peu avant le nymphée, sur la gauche un chemin conduit aux vestiges des thermes nord et d'une salle de sports (palestre).
Au pied de la colline où était établi l'acropole, le nymphée nord (ou nymphée de l'acropole) monumental a été érigé au début du IIe s. et il constitue l'extrémité de l'avenue. Il possède trois niches. Au centre, allongée, on voit la statue du dieu de la rivière, Kestros.
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ANTALYA,
dernier jour de circuit
En revenant à Antalya après notre
visite de Pergé, seconde phase commerciale du circuit: à 11 heures,
visite d'un atelier de joaillerie artisanale. Il s'agit du hall d'exposition D
Jewels. Par rapport à la quantité de bijoux présentés,
il y a loin du compte avec le petit atelier installé dans un coin qui occupe
8-10 personnes dont une partie sont occupées à ajuster, réparer
ou éventuellement nettoyer (inquiétant passage dans la machine "mercury"
pour nettoyer l'or) les bijoux des touristes-acheteurs de passage... Les grosses
berlines des patrons témoignent de leur prospérité.
Nous
n'en ressortons qu'une heure et demie plus tard! Assez peu d'achats...
La faim se fait sentir, il n'est pas loin de 13h. Nous gagnons une immense salle à l'étage du Güverte Restaurant. Environ 500 couverts et il doit accueillir une bonne part des occupants de la douzaine de bus garés à proximité. Buffets, des chats qui errent sous les tables. Bon dessert à base de pâte de sésame et de raisins secs.
Après cela, petit intermède touristique à la Düden Selalesi, une superbe cascade près de la plage de Lara.
Nous allons y passer une heure, mêlés à de nombreux touristes turcs. En raison de travaux d'aménagements, l'accès en est peu commode et dangereux. Il faut marcher sur la terre meuble que les tractopelles poussent parmi les touristes. De plus pas de garde-corps au bord de la falaise d'une quarantaine de mètres mais cela ne saurait tarder de même que l'accès ne risque-t-il pas de devenir payant?
En tout cas, c'est un très beau spectacle
et l'heure est favorable pour voir un arc-en-ciel se former au pied de la chute
(la vue serait également excellente depuis un bateau).
Dans la région, à 20km, les touristes qui disposent de plus de temps peuvent aller visiter les chutes encore plus grandioses de Kursulu.
Enfin, troisième et dernière phase commerciale du circuit: il est
plus de 15 heures 30 lorsque nous arrivons dans la manufacture de cuir PUNTO Leather
& Fur, dans le même secteur que la bijouterie visitée le matin.
Là encore, rien d'un atelier ou même d'une usine mais un hall
de vente avec toutefois un défilé de mode d'une dizaine de minutes.
La matière est intéressante: un cuir d'agneau très léger
puisqu'un blouson d'homme pèse tout au plus 300 grammes.
Après
quoi, si l'on n'est pas intéressé, il faut fuir les vendeurs ou
trouver la porte de sortie. Ce n'est pas le cas de tout le monde puisque 7 personnes
(sur 41 soit 1/6e) feront des achats. Ce qui explique que l'on aura passé
près de 2 heures dans cet établissement...
Des touristes disposant d'une journée supplémentaire pourraient encore s'intéresser au site de Termessos, perdu dans la montagne, ou à celui d' Aspendos avec son remarquable théâtre ou encore mais plus éloigné (75km à l'est d'Antalya), à l'antique port de Sidé.
Nous quittons l'hôtel à 3h30 après
un petit petit-déjeuner.
Toujours sur un Boeing 737, envol à
6h15 pour une arrivée à Nantes à 6h35. Ciel bouché
sur la Méditerranée mais à nouveau bien dégagé
sur les Alpes.
QUEL BILAN RETIRER DE CE VOYAGE PROMOTIONNEL ?
Très largement positif. Excellent rapport qualité/prix. Avec le beurre, il ne faut rêver d'avoir aussi l'argent du beurre!
A mes yeux, dans un circuit, il y a 6 composantes à prendre en compte. Ici 4 ont été très satisfaisantes: le prix, l'intérêt des sites visités, la compétence de la guide et le comportement du groupe. Plus moyennes ont été la météo (encore u peu fraîche) et la logistique incluant transport, hébergement et restauration, cette dernière état particulièrement le point faible ("cantines" ou resto-usines).
L'organisation sur place est efficace, à la prussienne. Dès l'accueil à l'aéroport d'Antalya pour le dispatching des voyageurs, dans la vente et l'encaissement des forfaits-options, dans le fait que notre guide est par avance en possession de tous les tickets d'entrée dans les sites... Deux étranges bémols cependant: une dizaine de jours avant le départ, le TO n'était pas en mesure de nous fournir la liste des hôtels dans notre dossier de voyage. Par ailleurs, notre guide devait nous remettre un questionnaire de satisfaction à l'issue du circuit mais nous n'en avons pas vu la couleur...
Les hôtels sont grands et assez confortables même s'ils ont moins d'étoiles qu'annoncé et que parfois elles ne sont pas toutes méritées. Un peu sonores (sauf le Richemond de Kusadasi) car ne comportant pas de sas en entrée de chambre. Couchage correct, en général en lits jumeaux. Salles de bains pas très grandes mais bien finies, toilettes modernes avec jet d'eau (!) pour se laver, badges perfectionnés pour accéder aux chambres (on ne peut pas leurrer le système avec un carton afin de maintenir le courant lorsque l'on quitte la chambre d'où problème pour recharger les batteries...). Gestion plus négligée des deux premiers hôtels: Ambiante de Tekirova et Mendos de Fethiye.
Concernant la restauration, comme
il l'a été dit plusieurs fois, si la nourriture était convenable
en revanche le service souffrait du caractère concentrationnaire des restaurants
du midi et des immenses salles des hôtels pour les dîners.
C'est
l'occasion de revenir sur le piège du forfait "Culture et Gastronomie",
un peu caché lors de l'achat et, en pratique, imposé ou s'imposant
de lui-même... Si des voyageurs s'étaient avisés de s'en dispenser,
sauf pour le déjeuner à Myra, ils se seraient trouvés dans
la quasi impossibilité de se restaurer du fait que les restaurants-usines
et les hôtels où l'on nous conduits se trouvent isolés dans
la nature ou au sein de complexes hôteliers à l'écart des
villes. Dans ces conditions, comment faire pour s'en sortir ? Appeler un taxi
(et faire vite le midi: 1h à 1h30 maxi)? Manger très copieusement
le matin et profiter des pauses-pipi pour acheter quelques provisions à
grignoter? ...Bref, une solution radicale pour perdre des kilos!
Quant à
se dispenser des visites tout en faisant le circuit... Quel intérêt
alors de faire ce voyage? Car clairement c'est un circuit qui est proposé
et non pas un séjour à 149€uros!
Concernant les étapes dans les magasins. Inévitables dans tout voyage organisé mais un peu pesantes ici. Avec deux de ces visites au lieu de trois et moins de temps passé, on aurait pu visiter des sites intéressants et proches du circuit tels que Aphrodisias et Aspendos!
Quant à l'occultation de
sujets sensibles dans les explications de la guide, c'est une autre affaire. Les
sujets tels que les relations avec la Grèce, le génocide des Arméniens,
la question kurde, les relations avec Israël ou le printemps arabes ont été
ignorés (ce qui n'avait pas été le cas il y a 10 ans avec
notre guide Kemal pour les trois premiers sujets)! A propos de l'Islam, Nurcan
a largement déploré la progression de l'intégrisme, peu visible
dans la région visitée mais fortement présent dans l'intérieur
et l'est du pays. En revanche, elle n'a aucunement retenu son enthousiasme patriotique
,et bien compréhensible) pour montrer la prospérité de son
pays dédaigné par les instances de l'Union Européenne qui
avaient préféré intégrer de mauvais élèves
comme la Grèce... Belle revanche! Toujours amusant de voir que les Turcs
n'ont pas adopté intégralement la signalisation internationale du
panneau routier "STOP", le mot étant remplacé sur le fond
octogonal rouge par "DUR"... "Voyage culturel 5* en Lycie, à la découverte
des monuments chrétiens en Turquie" Il semble que le spécialistes des ces
circuits à très bas coût en Turquie soit MDM autrement dit
la SARL Mozaïque du Monde (on le trouve parfois cité avec déformation
sous le nom Mosaïque ou Mozaïques) -Services Investissements Touristiques-
dont le siège est à 35, Rue de la Plaine des Bouchers 67100 Strasbourg
et le service Comptabilité est au 7, Boulevard Saint Marcel 75013 à
Paris qui propose trois circuits dans l'ouest de la Turquie: la côte de
la mer Egée (avec option d'une journée à Istanbul), le sud-ouest
avec la Lycie et ses environs, et, plus central, la Cappadoce. Le premier s'effectue
à partir d'Izmir et les deux autres depuis Antalya (donc 500km pour le
retour à Antalya!). Son gérant d'origine turque est M. ARIF AKBAS
et l'offre commerciale est signée d'un Monsieur Eric EUZET, directeur commercial.
"Un grand merci aux lecteurs de..." Oz Air . Pour un départ en avril, il
en coûtait de base par personne, en chambre double: 149€ + 0€
ou 50€ ou 100€ selon mois de départ + 40€ de taxe d'aéroport
et le forfait restauration et visites à 159€ à régler
sur place soit 398€ par personne, hors excursions optionnelles proposées
par le guide.
Des offres concurrentes existent, diffusées par le même
type de canal (abonnements à des magasines en particulier comme l'Express
ou Courrier International..., catalogues comme celui d'Atlas for men, France Loisirs...).
C'est le cas de TDS - Travel Development Services (www.laturquielaplusbelle.com)
qui propose deux circuits plus légers et plus chers (par personne, en chambre
double: départ en avril à 158€ taxes aéroport comprises
+ 24€ de frais de dossier + 19€ de taxe de séjour et un forfait
repas et visites de 179€ à régler sur place, hors excursions
optionnelles proposées par le guide.). "Invitation personnelle", "Offre
exclusive réservée aux lecteurs de..." "...exclusivement réservé aux lecteurs
de..." Autre offre pour un circuit en Cappadoce, celle de Bey Tours ou voyagesexclusifs.com
avec aéroports d'arrivée et de départ différents (évitant
le retour sur Antalya) pour un prix comparable à MDM (par personne, en
chambre double: base 149€ + 0€ ou 50€ ou 100€ selon mois de
départ + taxes d'aéroport et forfait repas et visites de 179€
à régler sur place, hors excursions optionnelles proposées
par le guide.)./P>