ISLAM en TURQUIE et pratiques
minoritaires...
Sunnites...
Le sunnisme, majoritaire en Turquie (ce courant regroupe 90% des musulmans
dans le monde), est considéré comme le courant orthodoxe de l'islam. Directement,
pour sa pratique de la religion, chaque musulman sunnite ne se réfère, outre le
Coran, qu'aux paroles et aux actes du prophète Mahomet contenus dans la
Sunna dans la mesure où il n'existe pas de clergé sunnite.
Chiites...
Les chiites (ou Shi'ites) se considèrent comme des héritiers spirituels
d'Ali, le gendre de Mahomet, lequel n'est pas reconnu par les orthodoxes sunnites
depuis ce schisme originel. Leur doctrine se base, outre sur le Coran et la Sunna,
sur les interprétations qu'en font les imams. La scission, initialement
provoquée par des motifs politiques (question du califat), entraîna progressivement
des divergences de spiritualité.
Soufis...
Le terme de soufisme,
d’origine arabe (substantif "suf", la laine ou la robe de laine), sert
à désigner le mysticisme islamique au travers de courants divers voire divergents
tant dans leur pratique que dans leur doctrine, d'autant qu'ils sont apparus dès
les origines de l'Islam. Sunnites à l'origine, les soufis n'appartiennent pas
à un mouvement confessionnel, aussi y trouve-t-on aussi bien des chiites.
A partir du XIIe-XIIIe s., ces mouvements de piété populaire se répandaient
sous la forme de confréries sufi (al-toroq al-sufiyya). Ils se particularisaient
par leurs offices ou séances de zikr, avec prières (le thikr, prière
avec répétition du nom de Dieu), postures du corps et discipline de la respiration.
Les soufis mènent une vie d'anachorète (ermite) ou, au contraire, une vie
en collectivité dans des sortes de monastères et mènent une vie ascétique (pauvreté
et subsistance assurée par les dons des fidèles).
Cette pratique mystique
a fini par être plus ou moins reconnue dans l'Islam mais est en butte à l'hostilité
et ce pour des raisons opposées, d'une part des réformistes musulmans (dont les
kémalistes turques) et d'autres part du chiisme notamment en raison des dérives
populaires.
Les Derviches Tourneurs se rattachent à la confrérie soufie
des mawlawiyya fondée à Konya au XIIe s. par Jalal al-Din Rumi.
Leur danse tournoyante jusqu'à la transe, accompagnée de chant litanique
et de musique (flûte notamment), constitue un véritable office liturgique.
Alevis...
Le caractère minoritaire et la dispersion des pratiquants du chiisme ont favorisé
l'émergence de sectes.
Il en est ainsi des alevis ou alaouites
qui ont une pratique hétérodoxe de l'islam (hétérodoxie=doctrine ou croyance s'écartant
de ce qui est habituel ou établi). ATTENTION
à l'homonymie, les Alaouites de l'est de la Turquie et
du nord de la Syrie
(ils
sont également appelés Nnoseïris ou Nusayris)
qui appartiennent à une secte musulmane
n'ont rien à voir avec
les Alaouites du Maroc qui sont des musulmans sunnites.
Ce sont des chiites (se démarquant évidemment des chiites iraniens) qui y ajoutent
leurs singularités: ils intègrent des pratiques chamanistes très anciennes, il
prient en turc et non en arabe (langue coranique) et ne fréquentent pas les mosquées
mais se réunissent dans des maisons "cems" qui sont les lieux de culte des musulmans
alevis. Ils ne pratiquent pas la prohibition de l'alcool puisque le vin est utilisé
dans leurs cérémonies, ils ne jeûnent pas pendant le Ramadan. Leur clergé est
organisé en une sorte de patriarcat. Du fait de leur pratiques moins rigoristes,
ils ont soutenu la démarche laïque entreprise par les pouvoirs publics de la république
turque.
Cette communauté est très importante puisqu'elle représente 15%
(voire 20%) de la population turque.
LES
CINQ PILIERS DE L’ISLAM
Les cinq grandes obligations religieuses dans l’islam sont :
la profession de foi (chahada, qui est de dire publiquement au moins une
fois dans sa vie la formule de croyance en Allah: "Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah
et Mahomet est son prophète." la prière cinq fois par
jour: la première avant le lever du soleil, la deuxième en tout début d'après-midi,
la troisième en fin d'après-midi, la quatrième immédiatement après le coucher
du soleil et la cinquième avant de se coucher l’aumône aux
pauvres ; le jeûne pendant le mois de ramadan (uniquement
pour les adultes en bonne santé) ; le pèlerinage à La Mecque
au moins une fois dans sa vie (si on a suffisamment d’argent pour le faire).
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