ISTANBUL
15 au 19 mai 2012
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3 civilisations et 3 noms, une ville
APERÇU HISTORIQUE
Fait unique au monde, cette ville fut pendant des millénaires la capitale de trois grands empires: l'empire romain, l'empire byzantin et l'empire ottoman...
La BYZANCE antique
Byzance, du grec ancien Byzántion (en latin Byzantium) est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sur une partie de l’actuelle Istanbul.
La mythologie attribue sa fondation à Byzas, le petit-fils de Zeus et d'Io...
Date possible et plus réelle de sa fondation: 667 av. J-C, peut-être par des habitants de Mégare, une ville de la banlieue d'Athènes. Mais son nom peut aussi provenir du toponyme buzo signifiant "resserré" (comme dans Bosphore: buzo ("resserré") et poros ("passage"), à moins que cela vienne d'un terme thrace signifiant "rivage".
En face, sur la rive asiatique, en 676 av. J-C naît la ville de Chalcédoine.
Au VIe s av. J-C, elle est contrôlée par les Perses de Darius jusqu'à sa conquête par Pausanias, roi de Sparte, en 479 av. J-C. Par la suite, Athènes et Sparte se sont disputé l'alliance de cette ville qui contrôle le passage vers le Mer Noire. En 439, elle se révolte contre Athènes qui la reprend après un siège de 9 mois.
Pendant la Guerre du Péloponnèse, la ville est ballottée entre les deux puissance rivale, Sparte et Athènes, jusqu'à la défaite de cette dernière, lors d'une ultime bataille navale en 405.
A la fin du IVe s. av. J-C, Athènes s'allie avec Argos, Thèbes, et Corinthe, anciens alliés de Sparte et reconquiert certaines cités grecques dont Byzance. Mais liguée avec Rhodes et Chios, Byzance s’affranchit du joug despotique d’Athènes (364 et 355). Peu après (334), sous le règne d'Alexandre le Grand, Byzance est obligée de reconnaître la suzeraineté macédonienne.
Au IIIe s. av. J-C, suite aux invasions des Gaulois, la ville est contrainte de leur verser un tribu et ne peut s'en acquitter qu'en percevant un droit sur la navigation du Bosphore.
Au cours du IIe siècle av. J-C, la Grèce passe progressivement dans l'orbite romaine. L'empire romain va poursuivre son expansion encore pendant deux siècles, intégrant la Thrace et Byzance, en 64 av. J-C, sous le règne de Pompée. La cité connaît alors un certain déclin. Si les empereurs romains semblent bien veiller à la prospérité des cités littorales, au IIe siècle de l'ère chrétienne, leur priorité est plutôt d'urbaniser la Thrace.
Suite à l'assassinat de l'empereur Commode en 192 de l'ère chrétienne, dans le conflit qui oppose Pescennius Niger contre Septime Sévère, Byzance fait le mauvais choix en soutenant le premier. La ville doit se rendre après un siège de trois ans mené par l'armée de Sévère qui massacre sa garnison, la démantèle (destruction des remparts en 196), la dépouille de tous ses privilèges et la laisse à l’état de simple bourgade. Son fils Caracalla, adoucit la punition de Byzance: il en fait rebâtir une grande partie et l’embellit de nouveaux monuments. Elle conserve son privilège de frappe monétaire jusqu'en 253.
En 258, Chalcédoine est détruite par les Goths ce qui entraîne un grave déclin de la région.
Dans les luttes entre tétrarques (les quatre Augustes) à la tête de l'Empire Romain, Byzance prend successivement le parti de Maximin Daia et celui de Licinius jusqu’à ce que Constantin reste unique empereur, en 324.
CONSTANTINOPLE
Constantin, dans sa volonté de recentrage de l'Empire romain, élève l'ancienne Byzance au rang de résidence impériale. Il définit aussitôt le plan de la nouvelle ville, en traçant un nouveau périmètre qui lui donne une superficie trois à quatre fois supérieure. La "nouvelle Rome" bénéficie d'un site naturel défensif qui la rend pratiquement inexpugnable alors que Rome, plus vulnérable.
Le 11 mai 330, la cérémonie de dédicace entérine la création de la ville de Constantin: Constantinopolis. L'empereur permet l'implantation de temples païens mais très vite la ville devient presque exclusivement chrétienne puisqu'il a fait le choix de cette nouvelle religion en 312 (même s'il n'est baptisé qu'en 337, sur son lit de mort).
La ville compte 100 000 habitants mais sa croissance se poursuit sous les successeurs de Constantin. La ville s'agrandit vers l'ouest. L'enceinte d'origine enserrant 700 hectares ne suffisant plus, Théodose II l'entoure de nouveaux remparts entre 412 et 414, ce qui porte la superficie de la ville à 1450 hectares tandis que sa population s'élèvera entre 400 000 et 500 000 habitants.
L'unité de l'Empire va cesser moins de 30 ans après la mort de Constantin, en 364. Devant l'ampleur des menaces extérieures et conscient que les tâches sont trop nombreuses pour un seul empereur, Valentinien prend son frère Valens comme co-empereur et lui confie la partie orientale de l'Empire, de langue grecque. Pour la première fois, au lieu de l'Empire indivisible où il n'y a que des partages d'attributions, on voit apparaître deux États distincts. Par la suite, le partage se renouvelle jusqu'à la séparation définitive en 395. Ainsi naît l'Empire Romain d'Orient, que l'on désigne aussi sous le terme d'Empire Byzantin.
Au plan religieux, le concile de Chalcédoine de 451, donne à la ville de Constantinople le titre de "Nouvelle Rome", ce qui fait de son évêque, le patriarche de Constantinople, le second personnage de l'Église alors que l'Empire romain d'Occident disparaît en 476 sous les coups des Huns conduits par Odoacre.
Le règne de Justinien (527-565) est marqué par l'ambitieux projet de restauration de l'empire, partiellement réalisé.
On lui doit l'uniformisation du droit romain, le Corpus iuris civilis, qui est encore la base du droit civil dans de nombreux États modernes.
Son règne est aussi celui sous lequel s'épanouit l'Art byzantin (basilique Sainte-Sophie, églises Sainte-Irène et église Saint-Serge-et-Saint-Bacchus).
La cité doit faire face aux attaques des Perses, des Goths, des Arabes en 669, 672-678 (le dernier compagnons de Mahomet succombe lors de ce siège) et 727.
En 673, la flotte du calife de Damas assiège la ville mais doit se replier devant la résistance byzantine et notamment sa flotte, très organisée et héritière des tactiques navales antiques.
De 726 à 843, le conflit des iconoclastes oppose les ordres monastiques au pouvoir impérial qui veut interdire le culte des images.
Pendant cinq siècles, l'Empire Byzantin va rester prospère, profitant de sa situation à l'une des extrémités de la Route de la Soie et en parvenant à faire face aux invasions (Slaves, Arabes, Vikings...).
Toutefois le schisme de 1054 qui affecte le christianisme va marquer le début de l'affaiblissement de l'Empire byzantin. Les divergences entre Latins et Grecs remontent à la séparation entre empires romains d’Occident et d’Orient qui accrut les différences culturelles et linguistiques.
Aux problèmes théologiques se sont mêlés les enjeux d'une géopolitique complexe qui implique non seulement le Pape et le patriarche de Constantinople, mais aussi les empereurs byzantins. Chacune des Eglises, la romaine et l'orthodoxe, se revendique comme l'unique continuatrice de l'Église du premier millénaire...
Les trois premières croisades (1095-99, 1147-49 et 1189-92) ont déjà été l'occasion de frictions (serment d'allégeance et hommage aux empereurs byzantins face aux ambitions territoriales des empereurs romains germaniques) avec l'Empire Byzantin dans la mesure où Constantinople se trouve sur le Chemin de la Terre Sainte.
En 1203, la Quatrième croisade est détournée par les Vénitiens qui s'emparent de Constantinople sous le prétexte de rétablir Alexis IV sur le trône usurpé par son oncle Alexis III et ce, en échange d'une aide byzantine pour la croisade. Devant la difficulté de la ville à s'acquitter de sa dette, tout qui n'est donc pas or et argent est brisé ou jeté à la mer.
En 1204, suite à une révolte, les croisés victorieux mettent la ville à sac pendant trois jours, au cours desquels de nombreuses œuvres d'art seront volées ou détruites (par exemple les chevaux de Saint-Marc qui formaient le quadrige de l'hippodrome).
Ainsi la ville et l'Empire perdent définitivement leurs ressources commerciales au profit des Vénitiens et des Génois.
L'Empire se scinde en trois états, jusqu'à ce que les forces de l'empire de Nicée conduites par Michel VIII Paléologue, soutenu par les Génois, reprennent la ville aux Vénitiens en 1261. Mais la ville, vidée de toutes ses richesses, de ses habitants et aux trois quarts en ruine, peine à se reconstruire. Les Empereurs sont de plus en plus endettés vis-à-vis des Génois et des Vénitiens auxquels ils concèdent des privilèges énormes.
Sur la rive nord de la Corne d'or, les Génois fondent la ville de Péra en 1273 et prennent le contrôle du commerce.
Les Turcs Ottomans, qui se sont déjà emparés de la totalité de l'Asie Mineure à partir de leur victoire sur l'Empire byzantin (bataille de Manzikert en 1071) et après s'être imposés contre les Turcs Seldjoukides et avoir fondé en 1299 (ou 1301?) l'Empire Ottoman (du nom de son souverain Osman Ier), passent en Europe et s'emparent en quarante ans de la péninsule des Balkans.
Constantinople est encerclée et l'Empire Byzantin se réduit pratiquement à sa capitale.
Les empereurs byzantins espèrent la venue de secours d'Occident en échange d'une réunification avec l'église romaine, mais cette croisade est vaincue en 1444 à Varna.
Le 29 mai 1453, Constantinople est prise par les forces ottomanes conduites par le sultan Mehmet II.
Le dernier empereur romain Constantin XI Paléologue meurt sur les remparts en défendant sa ville.
ISTANBUL
La chute de Constantinople met fin à un empire qui avait duré plus de 1000 ans. C'est l'un des évènements qui ouvre la période de la Renaissance et met donc fin au Moyen Age.
Le sultan Mehmet II fait de la ville vaincue la capitale de son empire, remplaçant Edirne (Andrinople) en Thrace, qui avait elle-même succédé à Bursa (sur le rive sud de la Mer de Marmara), première capitale de l'empire entre 1326 et1366.
Les Ottomans repeuplent la ville de Turcs tandis que les chrétiens orthodoxes (sous l'obédience du patriarche) ou Roumis (terme par lequel les byzantins se désignaient eux-mêmes), sont regroupés au sein du "Milliyet de Rum"dans la quartier nord (le Phanar). De nombreux chrétiens slaves, grecs ou arméniens, pauvres et démunis, se convertissent à l'islam pour ne pas payer le haraç (capitation sur les non-Musulmans) tandis que les populations chrétiennes des Balkans, de l'Anatolie, de Syrie et d'Égypte fournissent à l'Empire (le plus souvent par la conscription forcée des jeunes garçons) son principal corps militaire, celui des janissaires.
Les sultans embellissent et développent la ville: ils restaurent les citernes et les bains (des thermes gréco-romains que nous appelons depuis lors bains turcs). Le Grand Bazar, le Palais de Topkapi et des mosquées voient le jour. L'architecture mêle les influences arabes, persanes et byzantines. Sous le règne de Soliman Ier le Magnifique la ville se pare des oeuvres de l'architecte Sinan.
La ville redevient une des métropoles du monde, avec un niveau de vie et d'hygiène supérieur à la moyenne européenne.
Au XVIe s., les sultans prennent le titre de calife, c'est-à-dire successeur de Mahomet et chef de la communauté musulmane (l'oumma) tandis qu'ils étendent leurs conquêtes (Egypte, Syrie, Irak, Algérie, Serbie, Hongrie, Tunisie...). Cela marque l'apogée de l'empire ottoman car bientôt il ne parvient pas s'imposer face aux flottes espagnoles et vénitiennes (bataille de Lépante en 1571 (pendant "le sultanat des femmes") tandis que sur terre, Vienne leur résiste (1683).
L'Empire doit aussi faire face à des révoltes ou à des soulèvements militaires tel celui des spahis à Constantinople au début de l'année 1603 ce qui n'empêche pas Ahmet Ier de faire bâtir la Mosquée Bleue
De plus en plus nombreux, les janissaires forment un État dans l’État et sont recrutés de plus en plus parmi les musulmans y compris parmi les Turcs et ne sont plus comme auparavant des esclaves chrétiens. Ils obtiennent le droit de se marier et s’installent dans la vie de garnison, spécialement à Constantinople. Le corps des janissaires devient une garde prétorienne et arbitre les compétitions dynastiques.
Après le XVIIIe s. marqué par le déclin effectif et les premières pertes territoriales (Hongrie), le sultan préfère les plaisirs (c'est "l'époque des Tulipes") à la politique et abandonne la réalité du pouvoir au grand vizir. La désagrégation se poursuit au XIXe s. avec la perte de la Grèce, de l'Égypte, de l'Algérie puis des Balkans.
L'Arménie est réprimée dans le sang en 1895, préfiguration du génocide qui a fait environ un million de victimes et perpétré à l'instigation du mouvement des "Jeunes Turcs", entre le 24 avril 1915 (ce jour-là, les autorités réunirent les intellectuels et les notables arméniens à Istanbul et ensuite les exécutèrent) et jusqu'en juillet 1916.
Du fait qu'en 1914, l'Empire Ottoman s'est joint à la coalition des Empires centraux constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, leur défaite en 1918 lui porte un coup fatal. Mehmet VI, le dernier sultan aura eu un règne éphémère (1918-1922).
Le Traité de Lausanne conclu le 24 juillet 1923, fut moins sévère que le Traité de Sèvres de 1920 dans la mesure où toute l’Anatolie et la Thrace orientale à la Turquie.
Cela résulte de la guerre républicaine conduite par Mustafa Kemal Atatürk entre 1920 et 1923 contre le pouvoir du Sultan, contre les troupes arméniennes, contre les autonomistes kurdes et contre les troupes d'occupations étrangères (Italie, France, Royaume-Uni) et contre les troupes grecques (qui doivent abandonner la Thrace et Istanbul).
Jusqu'en 1930, l'agglomération s'appelle officiellement Constantinople, et "Stamboul" ne désigne que la Vieille Ville.
Le nom d'Istanbul vient du grec Is tím boli(n) ou is tin poli, signifiant "vers la Ville" ou "à la Ville".
Une autre étymologie populaire s'est greffée, à partir du nom Islam-bol signifiant alors "là où l'Islam abonde".
A l'avènement de la République de Turquie, en octobre 1923, la capitale est transférée à Ankara et, suite de la réforme de la langue et de l'écriture par Atatürk en 1928, la ville dans son ensemble est désignée depuis 1930 sous la forme moderne Istanbul.
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sur l'histoire de la Turquie
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Aperçu géographique...
Seule ville du monde située sur deux continents, son prestige a peu d'équivalent.
Relief et hydrographie
Le Bosphore (Bogazici) coupe la ville en deux: rive européenne, Rumeli, et rive asiatique, Anadolu. Dès l'Antiquité, le site s'est imposé comme un lieu de passage au croisement de la route terrestre reliant l'Orient à l'Occident et de la route maritime reliant la Mer Méditerranée à la Mer Noire. Le détroit est long d'une trentaine de kilomètres et profond en moyenne de 60m. Sa largeur varie entre 4700m à son débouché sur la Mer Noire et 450m au point le plus étroit, à Anadolu Hisan.
Un courant dirigé du nord vers le sud se fait sentir dans le Bosphore pour une double raison. Tout d'abord, il existe une dénivellation de l'ordre de 40cm entre l'entrée dans le Bosphore au nivau de la Mer Noire et sont débouché en Mer de Marmara, au niveau d'Istanbul. Ensuite, un courant de surface dirigé dans le même sens trouve son origine dans la différence de salinité entre les eaux de surface de la Mer Noire moins denses (16g de sel par litre) que celles de la Mer Egée (37g) qui, elles, alimentent un courant de fond en sens opposé.
La rive auropéenne est également coupée en deux par la Corne d'Or (Halic): Sultanahmet, au sud et Beyoglu, au nord. Son nom antique était Keras ("la Corne"). C'est l'estuaire de deux rivières mesurant 7500m de long pour une largeur maximale de 570m à sa jonction avec le détroit du Bosphore.
Istanbul est située au sud du détroit du Bosphore qui sépare l’Asie de l’Europe, et relie la mer Noire à la mer de Marmara.
Les Iles des princes, un archipel de 9 îles se situent dans la Mer de Marmara, à 25km au sud d'Istanbul. Cette mer est une mer intérieure couvrant 11km², longue de 275km et large au maximum de 85km, peu profonde. Ses rives furent considérées comme le nombril du monde aux premiers temps de la Chrétienté avant de devenir, un millier d'années plus tard, celui de la civilisation musulmane (et ottomane).
Rappelons que la Mer de Marmara dispose d'un autre verrou au sud, le détroit des Dardanelles qui la relie à la Mer Egée en réalisant de ce fait une autre séparation entre rive européenne et rive asiatique.
La ville d’Istanbul se situe tout près de la faille nord-anatolienne, une faille coulissante, correspondant au glissement latéral, au rythme d'environ 20 mm par an, entre la plaque eurasienne et la plaque anatolienne, faille à l'origine du Bosphore.. En effet, la Turquie est située sur la plaque anatolienne, qui est poussée vers l'ouest par les plaques eurasienne et arabique.
C'est une faille active qui a déjà produit plusieurs séismes très destructeurs à l’époque contemporaine.
Climat et saisons
Istanbul bénéficie d'un climat tempéré, influencé par des zones continentales, mais aussi par les masses maritimes au nord et au sud.
Les étés sont chauds et ensoleillés, avec un air humide mais des pluies limitées. Les hivers sont froids et humides, avec beaucoup de pluies et souvent de la neige, mais ils sont rarement glaciaux. Les printemps et les automnes sont doux et modérément humides.
La moyenne annuelle des températures est de 14°C. Janvier et février sont les mois les plus froids avec une moyenne de 6°C et juillet et août les plus chauds avec une moyenne d'environ 23°C.
Les précipitations annuelles sont en moyenne de 850 mm par an. Elles sont réparties irrégulièrement au long de l'année, surtout entre l'automne et l'hiver.
Population et démographie
La ville comptait 700 000 habitants en 1927, un million en 1950, deux millions en 1960, trois millions et demi en 1970 et finalement entre 1 et 15 millions à ce jour. Selon d'autres sources, la population aurait même dépassé 22 millions d'habitants... mais alors où met-on les limites de la ville ?
La ville compte une communauté arménienne de 45 000 personnes (sur 60 000 dans l'ensemble du pays).
Economie et ressources
Bien que Istanbul ait perdu le statut de capitale politique de la Turquie au profit d’Ankara en 1923, elle n'en reste pas moins la ville majeure de Turquie sur le plan économique, industriel, éducatif et culturel, et le plus important centre d’import-export.
Elle abrite également le plus grand port de commerce du pays. Istanbul est la ville la plus riche de Turquie avec un PIB de 174 milliards de dollars, ce qui la place également au 28e rang des grandes métropoles mondiales.
Le tourisme compte beaucoup dans l'économie stambouliote grâce aux 6,5 millions de visiteurs qui se rendent dans cette ville chaque année.
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sur la géographie de la Turquie
Nous avons réservé quatre nuitées (petits-déjeuners compris) dans un petit hôtel du centre ancien et les vols AR sur la compagnie nationale Turkish Airlines afin de choisir des horaires compatibles avec notre préacheminement TGV de province vers Roissy (ce qui n'est pas possible avec les vols charters aux horaires connus tardivement et parfois sujets à changements imprévus), de sorte que nous ayons 3 jours pleins à Istanbul et sans devoir prendre d'hôtel à Paris en cas de départ trop matinal ou de retour trop tardif.
Très bon service de la compagnie aérienne avec des appareils Airbus, A320 à l'aller et, un peu plus moderne, un A321 (écran individuel) au retour, avec un bon service de restauration (pour le dîner du voyage aller: salade de haricots vert, médaillons de poulet rôti ou ragoût de boeuf et plum-cake et pour le déjeuner du retour: saumon fumé, aubergine farcie ou brochette de poulet et panna cotta).
Quelques mots au sujet de l'hôtel Fehmi Bey. Ses 27 chambres climatisées (de single à triple). Selon les sites, on l'évoque en tant qu'ancienne maison ottomane, maison de maître voire ancien manoir. En pratique, on a l'impression qu'il est fait par intégration de bâtiments attenants (différences de niveaux). Il comporte quatre étages surmontés d'une terrasse en partie couverte où l'on peut prendre le petit-déjeuner: vue sur la Mosquée Bleue toute proche, le Bosphore et la rive asiatique ainsi que sur la Mer de Marmara. Notre chambre double d'une vingtaine de m² était tout à fait correcte avec en enfilade trois pièces: salon (avec minibar), chambre avec un grand lit et enfin toilettes-WC. Notre collègue en chambre single était moins bien lotie avec une chambre de 12m² et par une petite fenêtre une vue sur une ruelle sombre. L'hôtel met gratuitement à disposition une connexion wifi ainsi que deux ordinateurs.
Parlons budget.
Hors préacheminement TGV province-Paris et hors assurance, les vols internationaux et l'hébergement (4 nuits) nous sont revenus à 608€ par personne (base: chambre double).
Les visites (dont on trouvera le détail dans les pages suivantes du site) ont coûté 85€ ou 195YTL, dont 50YTL de locations d'audio-guides, 25YTL pour la croisière longue sur le Bosphore (un conseil: pour optimiser le temps, faire la croisière complète sur l'après-midi afin de libérer la matinée pour des visites), ce à quoi il reste à ajouter 24YTL pour les transports en commun: tramway, bateaux et funiculaire (voir plus bas).
La restauration et les menus frais (bouteilles d'eau...) se sont élevés à 73€ (ou 170YTL).
Soit un total par personne (base chambre double) de 765€ pour 3 jours pleins à Istanbul.
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Les quartiers visités:
le centre: Sultanahmet et Pointe du Sérail ,
Religion(s) et Islam
le centre: quartier du Bazar ,
Circoncision
le centre: au nord de la Corne d'Or,
Conditions de la femme
la rive asiatique ,
Mosquées
le Bosphore (croisière).
Conclusions...
Zones où des sites sont classés au
Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérées par le logo .
Les parcours et itinéraires journaliers sont présentés un peu plus loin.
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Trois jours pleins et pourtant une visite trop rapide! Quatre voire cinq ou six jours seraient plus appropriés...
Avec un programme similaire mais en prenant davantage le temps, il aurait fallu compter une journée de plus soit quatre jours.
En cinq ou six jours, la découverte d'Istanbul et de ses environs serait encore plus complète et plus cool avec quelques visites dans le secteur des Remparts de Théodose.
Côté intérieur, les quartiers les plus pourvus de monuments historiques, quartier classé par l'UNESCO en 1979: quartiers de Balat et Fener, les extraordinaires mosaïques et fresques de l'église St Sauveur in Chora (Kaariye Camii), synagogues, Palais de Constantin Porphyrogénète, Palais des Blachernes...
Et, côté extérieur également classé par l'UNESCO peu après, en 1981: quartier d'Eyüp, lieu de pélerinage musulman et aussi lieu où se trouve le café Pierre Loti.
Avec encore un peu plus de temps, il serait aussi possible d'entreprendre des excursions aux Iles des Prince ou sur la Corne d'Or et de visiter le Palais de Dolmabahce sur le Bosphore...
Il faut considérer qu'une fois sur place, une journée supplémentaire revient à environ 50 ou 60€ par personne (chambre double en hôtel 2 ou 3 étoiles).
Même sur une base d'un séjour de 6 jours pleins, si l'on n'a pas des goûts de luxe, le budget reste raisonnable en s'établissant au-dessous de 1000€, tout compris au départ de Paris.
Enfin, une suggestion aux TO qui, via divers magazines, nous proposent des circuits de 8 jours en Turquie (Lycie, Cappadoce, Izmir... avec pour certains circuits un passage fugace d'une journée à Istanbul) à des prix promotionnels de 149€ ou 199€....
Même si en réalité lorsque l'on additionne les frais masqués, le prix complet s'élève (incluant taxes d'aéroports et forfait "culture et gastronomie") aux alentours de 400€, il reste malgré tout très attrayant:
=> proposez nous donc un circuit original incluant une découverte complète d'Istanbul (et je me risque à proposer un titre!) "La cité grecque de Troie et les trois capitales ottomanes: Bursa, Edirne et Istanbul", en consacrant 3 ou 4 jours pleins à Istanbul (en incluant ou en proposant en option les croisières sur le Bosphore et vers les Iles aux Princes) même si, au final, il en coûte 50 ou 100€ de plus par rapport à vos circuits habituels !
Il faut songer à renouveler votre offre car depuis 3 ans on commence à saturer de toutes vos propositions similaires...
Voyez que pour notre part nous n'avons pas eu la patience de vous attendre !!!
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Documentation et crédits
mes notes de voyage
"Turquie de l'ouest et Mer Noire" (Cappadoce) Collection Guide Bleu Hachette aux Editions Hachette - Paris 1998
"TURQUIE" par Dominique de LA TOUR aux Editions Guides Londeos - Paris 2011
"TURQUIE" Collection le Guide du Routard 1998-99 aux Editions Hachette - Paris 1998
"ISTANBUL" par Kemal Cig aux Editions Net Turism ve Ticaret - Istanbul
" ISTANBUL" dans la Collection Guides VOIR aux Editions Hachette Livre - Paris 2010
"ISTANBUL Cartoville" dans la Collection L'essentiel en un clin d'oeil aux Editions Guides Gallimard - Paris 2011
"BYZANCE" roman (traduction) de Michael ENNIS - Editions des Presses de la Cité - Paris 1991. Un roman parmi d'autres ayant pour décor cette ville magique...
en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook"
et surtout la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU)
ainsi que de nombreux autres sites sur la toile, notamment l'Istanbul-guide (très complet et en français)...
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BON A SAVOIR
QUAND PARTIR ?
Pour une réponse globale, on peut dire que en principe, avril-mai sont des mois favorables, échappant aux rigueurs de l'hiver, à la canicule estivale et aux pluies d'automne...
Mais pas de chance pour nous.
Notre court séjour se situe entre deux périodes de beau temps. Il nous faudra faire avec un temps maussade, des températures variant entre 14 et 23° (20° ressentis au mieux en raison du vent). Mais ce sera encore mieux que de subir le temps détestable qui sévit en France au même moment!
C'est ainsi. Le climat n'est jamais constant et il fluctue autour de moyennes. Cependant une Stambouliote nous indiquait que les Turcs ressentent objectivement les effets d'un changement climatique (?).
SANTE :
Boire plutôt de l'eau en bouteille encapsulée et limiter la consommation des crudités... mais sur ce dernier point, nous ne nous y sommes pas astreints et n'avons pas eu à en subir les conséquences.
Décalage de +1 heure.
Voltage 250 volts 50 HZ mais il faut parfois un adaptateur si les prises de nos équipements comportent une terre.
CIRCULATION ET TRANSPORTS
Dans l'Istanbul d'aujourd'hui, on est frappé par la modernité des transports et par l'organisation de la circulation, relativement efficaces compte tenu des nombreuses contraintes du site: urbanisme éclaté par l'estuaire de la Corne d'Or et le défilé du Bosphore, des collines pentues un peu partout, des risques sismiques...
Le pourtour de la presqu'île est parcouru par un grand boulevard, doublé par une ligne de chemin de fer dans sa partie sud et est. En outre de grands axes transversaux franchissant la Corne d'Or permettent de relier les parties sud et nord de la ville européenne. La liaison avec la partie asiatique est plus compliquée car là il faut franchir le Bosphore qui dans cette zone est large de plus de 1,5km. Il faut aller plus de 5km au nord du centre pour trouver le premier pont franchissant le Bosphore de sorte que les liaisons entre les deux rives sont largement assurées par les transports maritimes: bateaux (vapur ainsi nommés en souvenir des bateaux à vapeur), ferries, et catamarans rapides nommés autobus de mer (deniz otobüsü)...
Il existe une ligne de métro dans la partie située au nord de la Corne d'Or, à partir de Taksim, une ligne de métro léger (hafif metro) reliant le quartier de Aksaray à l'aéroport, un tramway sur rails, en site partagé avec la circulation générale, qui dessert les quartiers centraux de part et d'autre de la Corne d'Or, en franchissant le Pont de Galata et deux funiculaires, ainsi que des lignes de trains de banlieue aboutissant sur les rives européenne (gare de Sirkeci, au centre historique) et asiatique (quartier de Kadiköy). Dans l'agglomération, ce service de transports en communs est assuré par IETT (Istanbul Elektrik Tramvay ve Tünel, ce qui signifie Istanbul Tramway Electrique et Tunnel)
La municipalité gère également un système de bateaux-navettes et traversiers (composé de vapur, d'hydroglisseurs, de ferries et de vedettes rapides) de la compagnie IDO (Istanbul Deniz Otobüsleri, ce qui signifie Istanbul Bus de Mer) entre les débarcadères (Eminönu, Kabatas, Usküdar...) situés des deux côtés du Bosphore ainsi que sur chaque rive de la Corne d'Or.
À Istanbul, le transport en taxi (ou taksi en turc) est très développé. Les véhicules sont facilement identifiables à leur couleur jaune, à leur enseigne mais aussi avec la lettre T sur leurs plaques d'immatriculation. Pour une course, il faut payer la montée ainsi que la distance parcourue mais aussi des frais particuliers comme les péages.
La construction d'un tunnel ferroviaire sous le Bosphore (le tunnel le plus profond du monde), baptisé Marmaray, est en cours depuis 2004. L'inauguration est prévue pour 2013.
A noter qu'une navette aéroport part du sud de l'hippodrome et dessert ainsi les nombreux petits hôtels et chambres d'hôtes (pansyion) du centre touristique de Sultanahmet.
Sur le plan pratique, nous avions prévu d'utiliser une carte prépayée et rechargeable Istanbul Kart. Ce système mis en place au printemps 2009 (pour remplacer définitivement la clé électronique Akbil depuis août 2011). C'est ce que nous avons faits mais nous le regrettons car ce n'est pas très utile pour un court séjour. De plus, on ne peut pas l'acheter n'importe où tandis qu'à tous les arrêts de tramways on trouve des distributeurs de jetons et enfin elle ne donne pas accès (pas plus que les jetons d'ailleurs) à la croisière sur le Bosphore (les lecteurs et tourniquets sont neutralisés et l'on n'utilise que des tickets à double écornement puisque la croisière autorise une escale). L'intérêt économique de l'Istanbul Kart, c'est une réduction de 0,25YTL par trajet, soit 0,10€ (et une réduction en cas de correspondance) puisque chaque unité vaut 1,75YTL tandis qu'un jeton coûte 2YTL..
En pratique, on peut l'obtenir dans des kiosques à journaux près du pont de Galata. On paie une consigne de 7YTL, remboursée lorsqu'on restitue la carte, et on la fait charger (ou recharger) du montant que l'on souhaite.
ACHATS, SOUVENIRS ET MARCHANDAGE:
Copies d'antiquités (attention à ne pas emporter d'antiquités authentiques), bijoux, pipes en écume de mer (minéral blanc, tendre et très léger, typique de Turquie), tapis, vêtements de cuir...
Dans le Grand Bazar: tapis et kilims, tissus et broderies, céramiques d'Iznik (bleue et blanche), bijoux (vendus au poids!), lampes, narguilés (pipes à eau)...
Au Bazar Egyptien: loukoms, baklavas, épices et aromates, fruits secs...
Par rapport à la proposition du marchand, faire une offre à moitié du prix demandé, quitte à remonter un tout petit peu... Et s'il y a accord sur le prix, vous êtes moralement tenu d'acheter.
MONNAIE ET CHANGE :
Contrairement aux circuits en voyages organisés où il n'est pas nécessaire de changer beaucoup d'argent et où l'Euro est accepté pr les prestataires, en voyage individuel, même dans cette grande ville toute proche des frontières de l'Europe, on ne peut rien faire sans la monnaie nationale (billets d'entrée dans les sites, restaurant, transports...).
En 2005, la nouvelle livre ou lire turque (YTL) a été mise en place.
1 YTL ("Yeni Türk Lirasi") = 1 000 000 TL (l'ancienne "türk lirasi")
1 YTL = 100 kurus (mais "pauvres" touristes que nous sommes: on n'en verra pas la couleur!)
1 YTL = environ 0,50 euro
FORMALITES, SECURITE
Une simple carte d'identité (encore valable trois mois après la date d'entrée) suffit pour séjourner en Turquie pour une durée n'excédant pas 90 jours.
Pas de visa pour les Français.
Mise en garde du Ministère des Affaires Etrangères
"Attentats dans les zones touristiques
Les nombreux attentats qui ont frappé la Turquie ces dernières années attestent, y compris pour les touristes étrangers, de la persistance d’un risque terroriste dans ce pays. L’organisation terroriste PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) a visé en 2005 et en 2006 des stations balnéaires (Kusadasi, Cesme, Antalya, Marmaris) et continue de cibler ponctuellement de grands centres urbains touristiques (attentats au colis piégé à Istanbul et Izmir en 2007, attaque à main armée contre le consulat général des Etats-Unis en juillet 2008, attentat contre un bus le 22 juin 2010 à Istanbul faisant 5 morts et 12 blessés).
Un attentat suicide perpétré dans le cœur d’Istanbul sur la place Taksim a fait 32 blessés le 31 octobre 2010.
Face au terrorisme, la plus grande vigilance s’impose dans les lieux publics en Turquie."
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NOS ITINERAIRES DANS LA VILLE
voir plus haut le menu interactif pour aller à la découverte des quartiers
Petite sortie dans le quartier le soir de notre arrivée.
Il est 21H30 et c'est sous une pluie fine que nous entreprenons une première découverte du quartier historique puisque notre hôtel se trouve à 50m environ de l'extrémité de l'hippodrome, là où sont érigés les obélisques. Nous poursuivons sur un petit kilomètre en longeant Ste Sophie et jusqu'à la Sublime Porte, au pied du Palais de Topkapi. Retour par le même chemin avec des perspectives inversées...
Première journée: découverte de trois quartiers de part et d'autre de la Corne d'Or.
Malgré un ciel maussade, magnifique point de vue depuis la terrasse de l'hôtel où nous prenons le petit-déjeuner.
8H15, c'est parti pour une longue journée.
Matinée bien grise mais la température reste clémente: les obélisques et colonnes de l'Hippodrome, contournement par l'est (anciennes fortifications) de la Mosquée Bleue, du Hammam et de Ste Sophie, visites de Topkapi et du Harem (avec audio-guide), rue Sogukçesme et Sainte Sophie (avec audio-guide). 2,5km de marche environ...
Déjeuner rue Divanyolu au restaurant "House of Medusa".
Début d'après-midi avec de petits passages pluvieux et de belles éclaircies en fin de journée: visites de la Citerne-Basilique puis de la Mosquée Bleue, petit tour à l'extrémité sud de Sultanahmet pour aller visiter la mosquée Kücük Ayasofya (dite Petite Ste Sophie) et retour vers la plus proche station de tramway. Un circuit d'environ 2,5km.
Fin d'après-midi plus agréable pour la promenade: le tramway nous conduit à l'entrée du Pont Atatürk plus connu sous le nom de Pont de Galata qui une fois franchi à pied, en passant près des dizaines de pêcheurs qui s'y sont installés, nous conduit au nord de la Corne d'Or où nous visitons la Tour de Galata puis le quartier de Pera (Beyoglu), autour de la rue piétonne Istiklal (si l'on fait exception du "Tramway Nostalgique" qui la parcourt), entre Tünel et Taksim soit un peu plus de 3,5km de marche tranquille.
Bon dîner au "Neyle Meyle", l'un des nombreux restaurants de la petite rue Nevizade.
Deuxième journée: du quartier du Bazar à la rive asiatique.
8H15, c'est parti pour une longue marche sous un ciel radieux.
Nous gagnons un axe important d'est en ouest, avec les rues Divanyolu, Yeniceriler (se prolongeant par la rue Ordu).
Visite du nord-ouest du quartier de Sultanahmet en passant près du Mausolée de Mahmut II et de la Colonne de Constantin. Puis c'est le quartier du Grand Bazar où les visites d'une bonne demi-douzaine de mosquées vont s'enchaîner, les caravansérails ou han (au nord du Grand Bazar), les bazars: le Grand et l'Egyptien, l'Aqueduc de Valens... Soit environ 5 ou plutôt 6km.
Déjeuner entre les embarcadères d' Eminönü et la gare de Sirkeci, au "Konyali Lokantasi".
Escapade sur la rive asiatique pour l'après-midi.
Un ferry pour la Harem. Marche sur la promenade donnant un point de vue sur les rives européennes d'Istanbul et petite excursion sur l'îlot supportant la Tour de Léandre (Kiz Kulesi). Nous grimpons dans le labyrinthe de ruelles d'Üsküdar avec coup d'oeil dans quelques mosquées et petits marchés. Pour finir, visite d'une "mosquée de poupée" Semsi Pasa Camii, posée au bord de l'eau, avec son cimetière marin... Temps et intérêt mal évalués, il eut sans doute été préférable de passer l'après-midi vers la Corne d'Or (quartiers de Fener-Balat, Remparts de Théodose et les anciens palais byzantins). Une marche d'environ 4km...
Retour par bateau ("autobus de mer) à Eminönü. En prenant tout notre temps, nous avons tout loisir de prospecter l'étage inférieur du Pont de Galata où sont installés des dizaines de bars et restaurants.
Nous y dînerons au "Sirena" pour le point de vue sur la Corne d'Or au soleil couchant mais évidemment ce n'est pas le genre d'endroit où l'on a le meilleur rapport qualité/prix !
Espérons une aussi belle journée demain pour la croisière sur le Bosphore....
Troisième et dernière journée: Croisière sur le Bosphore.
8H45, départ en tramway pour gagner les embarcadères d'Eminönü mais la croisière ne s'annonce pas des plus réussie avec une brume qui estompe les paysages et un ciel couvert.
Arrivés à 9H30, nous sommes parmi les premiers arrivés. On découvre alors que les tourniquets donnant accès au bateau de croisière (compagnie Sehir Hatlari) sont condamnés et n'utilisent donc ni jetons ni carte électronique de transport (Istanbul Kart). Il faut acheter un billet aller-retour, donnant droit à une seule escale, au prix de 25YTL (soit 10€). Autre découverte, c'est que l'escale à Anadolu est de 3h et non pas de 2 comme je l'escomptais (et comme on peut le lire dans certains guides), remettant en cause pour raison de retour trop tardif le projet de visiter le Palais de Dolmabahce. Conclusion pratique: iI eut été judicieux de faire cette visite le matin et de ne faire la croisière que l'après-midi (entre 13H35 et 18H35).
Départ de la croisière sur le Bosphore (grand circuit) à 10H35.
Installés sur le pont supérieur ouvert et munis d'audio-guide à reconnaissance GPS, nous avons quelques difficultés à repérer les palais et yalis qui jalonnent les rives et encore plus de mal à les photographier correctement en raison de la brume tenace et d'un ciel couvert. Installés à babord (à gauche), nous observons les palais et yalis de la rive européenne sur le trajet aller.
Arrivés à Anadolu à midi, nous décidons de grimper jusqu'aux ruines du Fort d'Yoros (20mn de montée). Visite des lieux (gratuite).
Déjeuner là-haut au "Yoros Cafe & Restaurant" (au village, si l'on s'écarte un peu du rivage, on peut manger tout aussi bien pour la moitié du prix que nous avons payé). Le soleil tente de percer...
15H, même trajet en sens inverse et nous observons cette fois au retour la rive asiatique avec un ciel plus clément.
Débarquement à Eminönü à 16h35 sous un ciel qui s'assombrit à vue d'oeil.
Nous avions le projet de prendre un bateau desservant la Corne d'Or afin de visiter les quartiers de Fener et Balat. Impossible de trouver le bateau assurant cette desserte au milieu d'un embrouillamini d'embarcadères de compagnies privées, de gare routière avec sa cohue de voyageurs. A cela, les obstacles linguistiques n'arrangent rien et l'on nous envoie d'un guichet à un autre tandis que le ciel devenu d'encre, bien qu'il ne soit qu'un peu plus de 17 heures, commence à se zébrer d'éclairs.
Nous renonçons et de dépit, décidons de retourner de l'autre côté de la Corne d'Or, aux environs de la place Taksim. Autre problème, le tramway bondé comme on a peine à l'imaginer et à l'arrivée de la station haute du funiculaire, des cataractes d'eau use déversent par les marches donnant accès à la station. Prudemment, comme quantité de voyageurs nous restons dans cet abri tandis que l'orage gronde violemment puisqu'on l'entend même depuis cet endroit.
Après une heure à attendre une accalmie, nous décidons de gagner la surface alors que la pluie a faible mais les jolies rues sont parcourues de larges ruisseaux avec souvent plus de 5cm d'eau. Nous limitons notre balade à environ un kilomètre en constatant que le quartier des restaurants est encore loin.
Nous jetons notre dévolu sur le petit restaurant "Marmara Cafe" aperçu dans une rue adjacente (Büyük Parmakapi Sokagi), le meilleur rapport qualité/prix que nous ayons eu sur Istanbul! Après coup, je constate qu'il est cité par le "Petit Futé".
Retour un peu piteux à notre hôtel après cette journée pas vraiment réussie et la perspective du départ demain matin.
Une journée supplémentaire se serait avérée indispensable...
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Page sur l'Art byzantin
Notions d'architectures sacrées à travers le temps et l'espace...
Votre avis
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Hauts lieux culturels byzantins et ottomans
1 - Quartier archéologique et historique 2 - Palais de Topkapi et harem
3 - Sainte Sophie 4 - Citerne-basilique
5 - Mosquée Bleue 6 - Petite Sainte Sophie
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A PROPOS DE RELIGION(S)...
Généralités sur l'Islam...
...et particularités turques
Depuis l'instauration de la République, la Turquie n'a pas de religion officielle, c'est un Etat laïque. La liberté de culte est assurée aux non musulmans et nombreuses sont les églises et les synagogues. Cela remonte à l'abolition du Califat en mars 1924 (faisant suite à l'abolition du sultanat, autrement dit de la monarchie, en 1922) par Mustapha Kemal Atatürk et aux réformes annexes: interdiction de certains éléments vestimentaires (caftan, fez, voiles...), interdiction des confréries religieuses (derviches), instauration du week-end à la place du vendredi musulman...L'aboutissement de cette évolution s'est traduit dans la constitution laïque de 1937.
Un peu d'histoire
Les tribus nomades venues d'Asie centrale (des plaines de Mongolie à celles de l'Asie centrale) sous la conduite d'un chef nommé Seldjouk, combattirent au cours de leurs migrations, du VIIe au IXe siècle, les empires omeyyade et abbasside sunnites.
Les Seldjoukides qui régnèrent sur le royaume des Oghouzes, au nord de la Mer d'Aral à partir de l'an 990 se convertirent au sunnisme au Xe siècle et, au moment où ils migrèrent vers le sud, ils s'iranisèrent en adoptant également le persan comme langue officielle de leur Grand Empire Seldjoukide, avec pour capitale Ray (actuelle Téhéran).
A partir du XIe s., les Seldjoukides furent supplantés par les Ottomans d'Anatolie également convertis au sunnisme.
Pratique de l'Islam
Plus de 96 % (ou 85% ou 99% ?) de la population turque est enregistrée comme musulmane. La majorité des musulmans sont des sunnites mais d’après une enquête de 2007, environ 14 % des adultes se définissent dans leur relation avec la religion comme "n’ayant pas de conviction religieuse" ou "ne croyant pas à des obligations religieuses".
Les Turcs sont tolérants envers les autres religions et pratiquent un islam modéré, appréciant par exemple les boissons alcoolisées (le fameux raki) et les cigarettes sauf pendant les 30 jours du Ramadan où un bon musulman ne va rien faire passer entre ses lèvres de toute la journée, du moins jusqu'au soir. Ceci dit, on peut trouver des restaurants qui ne servent jamais d'alcool.
Tolérants, certes mais dans la mosquée les hommes et les femmes prient séparément, en dehors de la prière du vendredi midi à laquelle les femmes ne sont pas admises.
A la suite du mouvement intégriste de ces dernières années, le port du voile et de la calotte progresse, bien que le port du voile soit interdit dans les écoles et universités, certaines étudiantes mettent des perruques (ça rappelle la façon de certaines femmes juives de se conformer aux obligations du judaïsme tout en adoptant les canons de la mode occidentale) pour contourner l'interdit et suivre les lois de l'islam.
Nommer les enfants
Quant ils ne sont pas empruntés aux grands personnages de l'Islam, les prénoms turcs ont toujours une signification et peuvent se rapporter au moment ou aux circonstances entourant la naissance: Bayram (fête), Safak (Aube), Bahar (printemps), Ramazan (le mois sacré, le Ramadan), Yagmur (Pluie ), Tufan (Tempête) ou exprimer le sentiment des parents sur l'enfant (Yeter "Dernière rose" ou Songul "Assez" pour exprimer le souhait que ce soit le dernier!).
Quand un nom est choisi, il est donné par un imam ou une personne âgée de la famille en tenant l'enfant dans la direction de la Mecque (Kible). Il procède à la lecture du Coran dans l'oreille gauche de l'enfant et répète son nom trois fois dans son oreille droite.
En Anatolie, on a pour coutume de planter des arbres pour les enfants nouveau-nés: noisetier, mûrier ou pommiers pour les filles, peuplier ou pin pour les garçons. Pour les garçons c'est un investissement qui pourra lui servir pour les frais lors de leur mariage!
Autres communautés orientales
La communauté des Alévis, un courant musulman distinct, représenterait de 15 à 25% (ou 10% ?) de la population. L'alévisme se distingue par son non-dogmatisme religieux contrairement au sunnisme et au chiisme. Ils ont été parfois violemment réprimés par les autorités ottomanes, notamment au XVIe s. Ils se considèrent comme des héritiers d'Ali, le gendre du Prophète, tout en se différenciant des chiites. Les Alaouites pratiquent une liturgie de nature secrète, empreinte d'influences chamanistes des anciennes cultures anatoliennes
L’islam alévi est né en Asie centrale mais a pris sa forme finale en Anatolie. La majorité des Alévis sont d’origine turque et turkmène, d'autres sont kurdes kurmandji, d'autres, enfin, sont d'origine perse.
Ils ne vont pas à la mosquée, ne font pas le Ramadan (mais il fêtent Nevruz le 21 mars , le jour du Printemps et Nouvel An du calendrier iranien) ni ne prient en arabe et leur culte réunit hommes et femmes.
Les Alévis de Turquie sont souvent considérés comme proches des Nusayris (ou Noseïris ou Ansariyas). Les Nusayris ou Alaouites présents dans le sud-est de la Turquie et en Syrie qui forment une secte hétérodoxe, initiatique et secrète influencée par l'ismaélisme, sont théologiquement assez proches des alévis.
Autre communauté religieuse encore bien plus marginale (et marginalisée!), celle des Yézidis.
Le Yézidisme est une religion monothéiste qui plonge ses racines dans l'Iran ancien et dont les adeptes font l'objet de persécutions ("adorateurs du diable", "secte aberrante"). Leur calendrier religieux a 6762 ans. Les fidèles de cette religion croient en un Dieu unique, croyance complétée d'apports syncrétiques. Les Yézidis parlent un dialecte kurde, le kurmandji. Les Yézidis ont une organisation sociale sous forme de castes dominées par les Sheikhs et les Pirs, tandis que la majorité des Yézidis sont de la caste de Murids. Le nombre d'adeptes de cette religion serait peut être de l'ordre du million, dont la majorité avec 600 000 pratiquants en Irak, peut être 60 000 en Turquie (d'autres sources indiquent qu'il n'y aurait plus que quelques centaines d'individus à pratiquer cette religion!) et des effectifs similaires dans les pays su Caucase, ce à quoi il faut ajouter 150 000 yezédis ayant émigré en Occident depuis les années 1990.
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Etape suivante : Quartier du Bazar
En un tout petit peu plus de trois jours que nous passerons à Istanbul, nous aurons maints occasions de parcourir l'extrémité de la "presqu'île historique" d'Istanbul, de jour et de nuit, sous un ciel gris et pluvieux et trop rarement sous un soleil radieux...
"Stratégiquement située sur la péninsule du Bosphore entre les Balkans et l'Anatolie, la Mer noire et la Méditerranée, Istanbul a été successivement la capitale de l'Empire romain d'Orient et de l'Empire Ottoman et a été associée aux événements majeurs de l'histoire politique, de l'histoire religieuse et de l'histoire de l'art pendant plus de 2.000 ans. La ville est située sur une péninsule qui est entourée par la Corne d'Or (Haliç), un port naturel au nord, le Bosphore à l'est et la Mer de Marmara au sud. La Péninsule historique sur laquelle l'ancienne Byzance et Constantinople se sont développées était entourée de murailles construites à l'origine par Théodose au début du cinquième siècle.
...la ville d'Istanbul a été associée à de grands événements politiques, religieux et artistiques pendant plus de 2000 ans. Ses chefs-d'œuvre comprennent l'ancien hippodrome de Constantin, la basilique Sainte-Sophie.
La valeur universelle exceptionnelle d'Istanbul réside dans son intégration unique de chefs d'œuvres architecturaux qui reflètent la rencontre de l'Europe et de l'Asie au cours de plusieurs siècles et dans son incomparable ligne d'horizon composée par le génie créatif des architectes byzantins et ottomans."
Un tour du Parc Archéologique et de l'Hippodrome
Tout ce quartier exceptionnel, qualifié de "Parc Archéologique", a bénéficié d'un classement au Patrimoine Mondial de l'UNESCO dès 1953 et 1956.
Nous commençons par l'antique Hippodrome (at Meydani).
Point de vestiges spectaculaires d'un site qui pouvait recevoir 100 000 spectateurs dans les 40 rangées de gradins disposés autour d'une piste de 400mx150m (ou 117 ou 120m ?). Il fut l'oeuvre des empereurs romains Septime Sévère au début du IIIe s. puis, un peu plus d'un siècle plus tard, de Constantin. Aujourd'hui, sont extrémité sud est seulement marquée pour trois monuments proches les uns des autres, entre la Mosquée Bleue (à l'est) et l'hôtel Alzer, le Musée des Arts Turcs et les bureaux de la Direction du Cadastre.
Tout d'abord, le plus méridional, une sorte d'obélisque faite d'une maçonnerie de blocs de pierre qui daterait du IVe s. et que l'on nomme Colonne de Constantin VII Porphyrogénète, du nom de l'empereur byzantin qui la fit restaurer et recouvrir de plaques de bronze au Xe s. d'où son autre nom d'Obélisque Muré. Ces plaques furent emportées par les Croisés au profit des Vénitiens lors de la Quatrième Croisade (1203-4), tout comme le Quadrige de la Loge Impériale (Kathisma), dont les quatre chevaux de bronze ont orné par la suite la Basilique St Marc à Venise. Dépouillée de son armure de bronze par les Vénitiens qui en firent des pièces de monnaie, la dégradation de la colonne est aussi due aux troupes des janissaires qui s'en servaient de mur d'escalade pendant l'Empire Ottoman.
Plus discret est le monument suivant. La Colonne Serpentine représente trois serpents enroulés et dressés. Elle provient du temple d’Apollon de Delphes (en Grèce) et c'est l'Empereur Constantin qui la fit ériger ici en 324. En bronze, elle aurait été fondue à partir des boucliers des soldats perses morts lors de la bataille de Platées (479 av. J-C).
Mais la colonne est désormais amputée de sa partie supérieure depuis qu'un ivrogne l'eut brisée au XVIIIe s. De ses 8m d'origine, ne subsistent donc que 5,50m.
Enfin, se dresse l'Obélisque de Théodose (un peu plus de 25m de hauteur, socle compris), du nom de l'Empereur romain Théodose qui la fit rapporter du Temple de Karnak en Egypte en 390. En porphyre de Syène, il aurait été taillé vers l'an 1490 av. J-C sous le règne du Pharaon Touthmôsis III et les hiéroglyphes évoquent ses victoires en Mésopotamie vers 1450.
En fait, il s'agit d'un obélisque brisé dont il manque le tiers inférieur. Il repose sur quatre cubes de bronze, eux-mêmes posés sur un socle de marbre sculpté en l'honneur de Théodose.
A l'autre extrémité de l'hippodrome, se dresse un tout autre monument, d'une tout autre époque. Il s'agit de la Fontaine de Guillaume II (Kaiser Wilhelm II), offerte lors de sa visite en 1895 (achevée en 1895) par le roi de Prusse et empereur d'Allemagne. A gauche de l'esplanade se dresse la petite mosquée Firuz Aga Camii.
L'Hippodrome ne fut pas qu'un lieu de réjouissance puisqu'à l'époque de l'empereur Justinien (VIe s.), 30 000 rebelles y furent massacrés. Bien plus tard, en 1826, c'est le sultan Mahmut II qui y fit exécuter 30 000 janissaires révoltés...
Esplanade de l'ancien Hippodrome
Quittons l'hippodrome et passons de l'autre côté de la Mosquée Bleue.
Par la rue Torun et ses jolies maisons de bois aux couleurs pastel, nous longeons le Musée des Mosaïques avant de traverser le Bazar d'Astara (artisanat). Poursuivant notre chemin vers le nord (vers Topkapi), nous passons près des hôtels Blue House et du Four Seasons avant de nous rabattre vers la rue Kabaskal qui longe le Hammam de Roxelane (Haseki Hürrem Hammam) édifié par le sultan Soliman et portant le nom de la concubine qui supplanta la première épouse. Construit par le célèbre architecte Koca Mimar Sinan dont nous aurons plusieurs fois l'occasion d'évoquer le nom, il se distingue par sa symétrie, un côté pour les hommes et l'autre pour les femmes.
Destiné à l'origine aux ablutions des fidèles se rendant à la prière à Sainte Sophie transformée en mosquée, c'est désormais un centre culturel du tapis (et magasin!).
Nous longeons alors la basilique Sainte Sophie (devenue mosquée Ayasofya Camii avant d'être musée) jusqu'à l'angle avec la fameuse rue Sogukcesme (littéralement "rue de la fontaine d'eau froide"). Coup d'oeil à la Fontaine d'Ahmet III. Datant de 1728, c'est la plus belle fontaine d'Istanbul avec ses cinq coupoles et ses quatre niches et ses décors floraux.
Revenons à la rue Sogukçesme et à ses anciennes maisons de bois du XVIIIe s., tellement bien restaurées depuis les années 1980, avec leurs couleurs pastel, qu'on les penserait neuves. Beaucoup sont devenues de petits hôtels (pansiyon) et chambres d'hôtes.
Au bas de la rue Sogukçesme, nous rejoignons la rue Caferiye d'où nous apercevons sur la gauche la mosquée Zeynep érigée en 1769 par la Sultane Zeynep, fille de Amhet III, dans le style d'une église byzantine.
Dans un virage, sur la droite se dresse le Pavillon ou kiosque Alay (de "l'extase") et sur l'autre côté le tribunal pour mineurs (cocuk mahkemeleri) et surtout la Sublime Porte (Bab-ü Ali). Cette dernière, de style rococo date de 1840. Symbole du pouvoir ottoman et siège du gouvernement depuis le XVIIIe s., c'est là qu'étaient reçus les ambassadeurs étrangers. De là, sur la droite, un long chemin pentu tracé entre l'ancien Hôtel des Monnaie et le Parc de Gülhane et le Musée Archéologique, conduit à la première cour du Palais de Topkapi avec dans ce parc l'église byzantine Ste Irène (Agya Irini du VIe s., devenue arsenal et non mosquée! puis salle de concert) faisant face à la Porte du Salut (Bab-üs Selam) ou Porte du Milieu (Orta-kapi) flanquée de deux tours et donnant accès à la seconde cour et au palais proprement dit.
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TOPKAPI, le harem et autres parties du palais (9h-17h)
Après le parcours décrit ci-dessus et afin de ne pas devoir affronter ensuite une queue sans fin pour accéder à la billeterie du palais, il faut s'être mis en chemin pratiquement dès 8 heures, sachant que le palais ouvre à 9 heures.
Tarifs: 25YTL pour les palais + 15YTL pour le harem + 2x15YTL pour l'audio-guide que l'on loue après avoir accédé dans la deuxième cour (avec système d'autoplay plus ou moins efficace en fonction de bornes émettrices) soit un total correspondant à environ 30€, ce qui se justifie et justifie également de passer là sa matinée...
Quelques informations générales sur le Palais de Topkapi ("la porte du canon").
Cet ensemble palatal du sultan Mehmet II édifié aux alentour de années 1460 fut le second après le premier palais qui avait été construit une vingtaine d'année plus tôt sur une colline plus à l'ouest, là où aujourd'hui se situe l'Université d'Istanbul.
L'ensemble du Palais ou Sérail (serayi en turc et en persan), nom qui est parfois donné à cette partie du quartier, couvre 70ha (700 000m² !) et est clos par 5km de remparts. Il fut construit à l'emplacement d'églises et de monastères byzantins sur le sommet de la pointe délimitée par la Corne d'Or et la Mer de Marmara.
Il compte environ 300 pièces, neuf hammams, deux mosquées et un hôpital.. Le palais fut gravement endommagé par un incendie en 1665. Il servit de résidence à 30 sultans avant d'être abandonné en 1853 (ou 1839?) au profit du Palais de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore (nous en reparlerons) par les six derniers sultans.
A l'avènement de la République laïque, Mustapha Kémal abolissant le califat, décida en octobre 1924 de faire un musée de cet ancien palais.
LE HAREM
Après un contrôle de billets et contrôle de sécurité, arrivés dans la deuxième cour, nous commençons la visite par le Harem (Dar-üs Saadet, le "lieu sacré, interdit"), une partie assez peu muséographique néanmoins très intéressante qui date du XVIe s. et est due au fameux architecte Mimar Sinan dont nous reparlerons souvent. Cet ensemble compte une centaine de pièces mais la visite n'est ouverte que dans une partie d'entre elles. En revanche, on peut y faire des photographies.
Le harem est le quartier réservé aux femmes et où un seul homme peut pénétrer, le sultan. Dans un palais, le quartier des hommes est le selamlik.
Le harem de Topkapi date seulement du XVIe s., lors du règne de Murad III, car auparavant il était resté dans l'ancien palais de Beyazit.
L'accès se fait par la Porte des Carrosses (Arabalar Kapisi), tout près de la Tour de la Justice qui abritait le Divan ou Kubbealti (non visité) où le sultan réunissait ses conseillers (les vizirs) et où il rendait justice. De ce point haut du palais, le sultan avait une vue sur l'ensemble de la ville.
Notre parcours passe successivement par un vestibule, le Dôme des Placards (Dolapli Kubbe) où était gardé le trésor du harem (titres notariés, argents, comptabilité impériale), puis c'est la Salle de la Fontaine aux Ablutions (Sadirvanli Sofa) aux murs couverts de céramiques. Vient ensuite le quartier des eunuques (agalari) noirs (il y en eut de 100 à 600, fournis par le Pacha d'Egypte), leur cour et leurs dortoirs, la Kadin Efendiler Tasligi.
A PROPOS DES EUNUQUES
Les eunuques noirs étaient non seulement castrés ou châtrés mais complètement émasculés, ce qui n'était pas le cas de leurs collègues blancs qui assuraient la garde extérieure du harem mais n'y pénétraient pas.
Cette pratique barbare qui a eu cours de la Méditerranée (Grèce, Rome) à l'Extrême-Orient (Chine) était aussi un moyen d'approcher le pouvoir de participer aux intrigues de Cour (ainsi, le sultan Murad III ne fit-il pas assassiner 19 de ses frères!). Si bien que cette pratique n'était repoussé par les familles d'aucune catégorie sociale, considérant que cela pouvait être une carrière enviable pour l'un de leurs fils.
Malgré l'interdicton de cette mutilation par la religion chrétienne, on continua d'y avoir recours dans le très chrétien Empire byzantin (et bien après avec les castrats affectés au chant liturgiques dans les églises catholiques et ...romaines!), tant à la cour impériale que parmi l'aristocratie. Aucune charge n'était fermée aux eunuques, mise à part celle d'empereur. Certains devinrent patriarches, commandant d'armées ou directeur des services fiscaux.
Cette tradition fut aussi celle de la Cour dans l'Empire Ottoman qui lui succéda.
Puis c'est la cour des épouses légitimes et Cariye Tasligi des concubines, selon les sultans, de 8 à 400 cariye ou hassodalik (d'où vient le m ot odalisques), la cour de la la reine-mère, mère du sultan (Valide Tasligi) , la Valide Sultane et ses appartements. Viennent plus loin les chambres privées de Murad III et d'Ahmet Ier, les pavillons jumeaux (Çifte Kasirlar) sorte de "cage dorée" pour le prince héritier (qui y était maintenu tel un prisonnier par crainte de Coup d'Etat!), la cour et les appartements des favorites (Mabeyn Tasligi ve Dairesi).
Après trois quarts d'heure de visite, on ressort en empruntant le Couloir d'Or (Altinyol) et la Porte de la Volière ou Porte Kushane qui débouche près de la Mosquée des Agalar.
Les autres parties du palais
Revenus dans la deuxième cour, nous poursuivons par la visite des autres parties du palais, hors du harem.
Les cuisines qui ferment le côté sud-est ne sont pas visitables actuellement. Dommage car elles renferment une collection de porcelaines (notamment chinoises), céramiques, verreries...
Nous passons la Porte de la Félicité (Bab-u Saadet) qui conduit à la Salle du Trône ou Salle des Audiences (Arz Odasi) actuellement en travaux.
Attention, les photos sont interdites dans les salles présentant des collections et ce, même sans flash!
Nous allons d'abord nous intéresser aux musées situés sur le côté droit de la troisième cour: la salle des vêtements impériaux puis les quatre salles du trésor (butins de guerre et cadeaux d'ambassadeurs ou de souverains étrangers), trésor pour lequel une queue considérable s'allonge dans la cour. On peut y admirer différents trônes recouverts d'or et incrustés de pierres précieuses, des poignards et théières tout aussi incrustés ou le diamant de Kasikçi de 86 carats entouré de 49 brillants...
Sur le fond de la cour, opposé à la Porte de la Félicité, une salle est consacrée aux miniatures et portraits (tient donc, ainsi le sultan passait outre à l'interdit islamique de la représentation humaine!).
Dans cette troisième cour, nous passons dans le Pavillon du Saint Manteau ou Pavillon des Reliques (Hirka-i-Saadet). L'une des quatre salles renferme le manteau de Mahomet mais on reste dans une antichambre. Dans ce pavillon, on présente d'autres reliques du prophète (poils de barbe, empreinte de pied, lettre manuscrite).
Cet endroit est donc un vrai lieu de pèlerinage pour les Musulmans car ces reliques ont été ramenées ici à la suite de la conquête de l'Egypte et de l'Arabie par le sultan Sélim Ier au XVIe s. A partir de ce moment, leur détention permit au sultan de s'attribuer le titre de calife, c'est-à-dire "chef de l'islam".
Enfin, voici la quatrième cour appelée "Jardins des Tulipes". La tulipe n’est pas originaire de la Hollande comme on le pense généralement, mais elle vient d’Anatolie! C'était la fleur préférée des sultans dans l’Empire Ottoman dont elle est devenue un véritable symbole, en particulier sous le règne du sultan Amhet III.
Sur la gauche, au nord-ouest, se dressent le Pavillon des Circoncisions (Sünnet Odasi), le Kiosque de Revan et le Pavillon de Bagdad (Bagdat Köskü), entre lesquels s'étend une terrasse avec le balcon couvert d'Iftariye (ou d'Ibrahim), une sorte de baldaquin doré donnant une large vue sur la Corne d'Or et le Bosphore où le sultan venait rompre le jeûne du Ramadan. Le Pavillon de Bagdad, de plan octogonal, fut construit au milieu du XVIIe s. pour commémorer la prise de Bagdad par Murat IV. Il est orné des célèbres faïences bleues d'Iznik, de boiseries incrustées de nacre et d'une superbe coupole soutenue par 22 piliers.
Le centre du jardin accueille le Kiosque de Mustafa Pasa ainsi que le petit kiosque du chef des Physiciens et la partie sud, près d'une petite mosquée très sobre, le Kiosque d'Abdülmeçit, utilisé comme restaurant.
Il faut faire le chemin inverse en repassant de la troisième à la deuxième cour par la Porte de la Félicité puis revenir dans la première cour par la Porte du Salut et enfin, après être passés près de l'église Sainte Irène, nous sortons par la Porte Impériale (Bab-i Humayun ou Sultanat Kapisi), au sud-est, près de la Fontaine d'Ahmet III.
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Sainte Sophie (9h30-17h)
Dans la foulée, nous décidons d'entreprendre la visite de Sainte Sophie (Aya Sofya Camii).
Tarif: 25YTL + 15YTL de location d'audio-guide.
C'est une ancienne basilique consacrée à la Sagesse Divine, devenue mosquée en 1354, un an après la prise de Constantinople par les Ottomans de Mehmet II, puis désaffectée par Mustapha Kemal Atatürk en 1934 (ou 1935?) pour en faire un musée.
Sa construction remonte aux années 532 à 537, sous le règne de l'empereur Justinien, en reprenant l'emplacement d'églises antérieures (sous Constantin au IV s. ou au Ve s.)... Ambitieux projet de Justinien qui voulut que cette église soit "telle que depuis Adam, il n'y en eut jamais et qu'il n'y en aura jamais plus".
Ce labeur mobilisa 10 000 ouvriers! Les bâtisseurs utilisèrent des matériaux et ornements provenant des anciens monuments de l'Empire. Plus de 107 colonnes, y compris celles des galeries des tribunes, proviennent de l'Artémision à Ephèse (la quatrième des sept merveilles du monde antique) ainsi que des temples d'Héliopolis (Baalbek), en Phénicie, d'Athènes, de Délos et du sanctuaire d'Osiris en Égypte. Certaines mesurent 20m de hauteur pour 1,50m de diamètre et pèsent jusqu'à 70 tonnes! Les murs seront recouverts de marbres polychromes provenant des provinces de l'Empire: marbre blanc de Marmara, marbre vert de l'île d'Eubée, marbre rose des carrières de Synada, marbre jaune d'Afrique, porphyre d'Egypte... ainsi que 16 000m² de mosaïques d'or recouvrant la structure de mortier et de brique
Malgré son plan basilical (rectangulaire) se prêtant mal à supporter un lourd dôme, la construction fut dotée d'un dôme de 38m de diamètre qui s'effondra en 558, une vingtaine d'années seulement après l'inauguration. Le dôme plus haut mais moins vaste (31m) qui le remplaça s'effondra au Xe s.
La coupole actuelle renforcée par 40 fuseaux (tels des baleines de parapluie) est faite de briques fabriquées à partir d'une argile particulièrement légère provenant de l'île de Rhodes. L'édifice frappe donc par l'audace de cette coupole qui s'élève à 55 ou 56m du sol pour un diamètre de 31m tout en ne reposant que sur 4 piliers principaux par l'intermédiaire de pendentifs triangulaires concaves mais, dans un contexte de forte sismicité, la stabilité de l'ensemble a été renforcée par de lourds et peu esthétiques contreforts extérieurs (on ne connaissait pas encore la techniques des élégants arcs-boutants gothiques). Cela reste quand même une prouesse architecturale quand on songe que le dôme de la basilique Saint Marc à Venise qui date de la même époque (Xe s.) ne culmine qu'à 45m du sol. Quant à Saint Pierre de Rome, si sa coupole la surpasse en dimension, il faut préciser que sa construction ne remonte qu'au XVe s. L'espace central est vaste avec 74,50mx70m (ou 77x72m ?) alors que le plan en croix grecque de Saint Marc se limite à 76,50mx62,50m... Ce fut ainsi la plus grande église du monde jusqu'à l'achèvement de la cathédrale de Séville (des XVe-XVIe s.).
Aux VIIIe et IXe s. (de 726 à 843) une partie des mosaïques d'origine disparurent lors de la période des empereurs iconoclastes. De ce fait les mosaïques qui subsistent datent de périodes allant du IXe au XIIIe s., donc de par et d'autre du schisme de 1054 qui donna naissance à l'église orthodoxe dont le patriarcat s'établit ici.
Lors de la prise de Constantinople par les Croisés en 1203, le trésor la basilique fut pillé (croix incrustées, candélabres, icônes, reliquaires...) et une partie de la mosaïque d'or furent emportées au profit de Venise.
Après la reconversion du bâtiment en mosquée à la suite de la conquête ottomane, en différentes phases les mosaïques furent progressivement recouvertes de plâtre, en raison de l'interdiction dans l'islam de représenter des scènes figuratives. Ce fut d'abord le cas du Christ Pantocrator qui ornait la coupole, remplacé par des calligraphies et détruit plus tard lors d'un tremblement de terre en 1894. L'édifice reconvertit fut doté d'un minaret à l'angle sud-est, le minarets de brique de Mehmet II. Son fils Beyazit II en ajouta un autre à l'angle nord-est. De nouveaux contreforts furent ajoutés au milieu du XVIe s. par l'architecte Sinan qui réussit à atténuer la lourdeur extérieur (une vingtaine de contreforts en tout) par l'élancement vertical apporté par deux minarets supplémentaires plus massifs ajoutés du côté ouest.
Commençons la visite.
On pénètre par la façade orientée au nord-ouest, ce qui est logique puisque l'abside indiquant la direction de Jérusalem se trouve à l'opposé, donc au sud-est. La lourdeur extérieure s'efface immédiatement au profit de la splendeur intérieure.
Dans l'exonarthex, premier vestibule longeant la façade, on peut voir un ancien bénitier ainsi que le sarcophage de l'impératrice Irène (qui régna au tournant des VIIIe-IXe s., après la mort de son mari Léon et après avoir écarté du trône son propre fils).
Le vestibule suivant, le nartex, commence a révélé des merveilles. La mosaïque de la Porte impériale ornant le tympan qui surmonte la porte réservée à l'empereur date de la fin du IXe s. Elle représente l'empereur (Léon VI ?) prosterné aux pieds du Christ qu'encadrent deux médaillons représentant l'Archange Gabriel et la Vierge Marie. La mosaïque du tympan de l'entrée sud-ouest par laquelle nous allons entrer dans une nef latérale date de 944 et représente la Vierge assise avec l'Enfant Jésus sur ses genoux tandis que de part et d'autre, se tiennent debout les empereurs Constantin (sur notre droite) et Justinien.
Passant la porte de bronze attribuée à l’empereur Théophile (IXe s.) et arrivés dans le latéral, nous pouvons admirer une colonne de porphyre et tout près l'une des deux grandes jarres monolithiques de marbre (ou d'onyx ou d'albâtre ?) d'une capacité de 1250 litres qui datent de la période hellénistique et qui furent rapportés de Pergame durant le règne du sultan Murad III. Cette première nefs est surmonté d'arcs croisés (sans ogives) décorés de croix en mosaïque.
Des chérubins, sortes d'anges à six ailes entourant une tête ornent les pendentifs du dôme central tandis que la base du tympan du mur nord, au-dessus des tribunes du gynécée (réservé à l'Impératrice et aux femmes byzantines), garde la trace du portrait des patriarches. Compte tenu de l'éloignement et de l'éclairement, il est malaisé de percevoir les détails de ces figures. A l'angle sud-est, le metatorion, un espace circulaire délimité au sol fait de dalles de marbre polychrome, également circulaires, marque "le centre du monde" où le empereurs étaient couronnés.
Les vestiges suivants témoignent des pratiques de l'Islam en ce lieu. Tout près se trouve la tribune du muezzin (müezzin mahfilli) pour la lecture du Coran due au sultan Murad III. Nous arrivons dans l'abside avec à gauche, la chaire de prédication de l'imam (ou du mollah) datant de la même époque. Au centre se trouve la niche vide du mihrab qui indique la qibla, c'est-à-dire la direction de la ka'ba à La Mecque. Cette niche est entourée par un somptueux cadre doré orné d'une frise de feuillages.
Levons les yeux pour découvrir la mosaïque ornant la demi coupole surmontant l'abside. Cette Vierge à l'Enfant de 897 est la première mosaïque de la période post-iconoclaste et serait la reconstitution d'une précédente mosaïque du VIe s.
Revenons sur terre, sur le côté gauche, faisant pendant au minbar, se dresse la loge du sultan, une dentelle de marbre due aux architectes italo-suisses qui effectuèrent des travaux de restauration au XIXe s.
En revenant par le latéral gauche, près de la seconde jarre, on peut voir une queue de visiteurs attendant leur tour pour introduire leur pouce dans un trou de la colonne suante de St Grégoire à laquelle on prête des pouvoirs thérapeutiques (maux de tête, grossesse...). Pour cela, tout en prononçant un voeu, il faut y introduire le pouce, paume à plat sur la colonne, et effectuer une rotation complète dans le sens des aiguilles d'une montre!
Près de là, du narthex part une étonnante rampe conduisant aux tribunes du côté nord. Maintenant dépouillée de tout décor, cette rampe sinistre semble mener à quelque sombre cachot mais il n'en est rien.
Les tribunes courent sur trois côtés de l'édifice et sont soutenues par une soixantaine de colonnes plus resserrées, plus fines et plus courtes que celles de la nef. On peut donc plus facilement en observer les élégants chapiteaux ornées de feuilles d'acanthe enserrant les monogrammes de Justinien et de son épouse Théodora.
A l'ouest, la tribune impériale avec la loge de l'impératrice qui fait face à l'abside. Sur le coté droit (sud-ouest), on passe la Porte de Marbre ou Porte du Ciel et de l'Enfer et une fois franchie, on trouve à droite la mosaïque de la Déisis représentant le Christ Pantocrator (Christ en gloire revenant pour le Jugement Dernier) entouré par la Vierge et par Jean-Baptiste. Cette mosaïque tardive (milieu du XIIIe s.), bien qu'endommagée est considérée comme un chef-d'oeuvre. Le rendu des cheveux ou de la barbe donnerait presque l'illusion d'une oeuvre peinte alors que l'on a eu recours à de minuscules tesselles pour réaliser ces détails.
Moins artistique, les graffitis en écriture runique laissés par les Vikings sur la balustrade de marbre. Dans un autre angle se trouve la dalle marquant le tombeau de Enrico Dandolo, 41e doge de Venise, instigateur du pillage de Constantinople lors de la Quatrième Croisade. Cela ne lui aurait-il pas porté chance puisqu'il mourut ici en 1305 mais il est vrai qu'il avait 82 ans! Quant à ses ossements, il se dit que les Ottomans les donnèrent aux chiens...
Arrivés près de l'abside, l'angle sud-est recèle deux mosaïques. La mosaïque de l'Impératrice Zoé du XIe s. avec un Christ Pantocrator entouré de Constantin IX et de son épouse Zoé. L'autre mosaïque dite des Commène, plus récente d'un siècle et plus réaliste, représente la Vierge debout tenant dans ses bras l'Enfant Jésus, entourée par l'empereur Jean II Commène et son épouse Irène.
Après une bonne heure d'une superbe visite culturelle et spirituelle, il est temps de songer aux nourritures terrestres car il est près de 13h30 !
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La Citerne-basilique (Yerebatan) (9h-17h)
Une petite visite s'impose à la Citerne-Basilique (Yerebatan Sarayi Sarnici) surnommée "le Palais Englouti", située à l'angle des rues Divanyolu et Alemdar, à hauteur de Sainte Sophie.
Tarif: 10YTL.
C'est l'une des centaines de citernes byzantines dont disposait autrefois Constantinople mais celle-ci est la plus grande de toutes. On y accède par un escalier de pierre de 52 marches.
Médusa et les Trois Gorgones...
Dans la mythologie grecque antique, les Gorgones étaient des monstres féminins du monde souterrain. L'une d'elles, Médusa à tête de serpent avait le pouvoir de transformer en pierre ceux qui la regardaient.
Une autre tradition indique que Médusa était une jolie jeune fille dont Perseus, fils de Zeus, était amoureux. Mais la déesse Athena aimait Perseus. Par jalousie, elle transforma les longs cheveux de Médusa en serpents et ceux qui la regardait étaient changés en statues de pierre.
On retrouve la Méduse un peu partout dansl e monde méditerranéen, notamment en Sicile dont le drapeau emprunte la figure.
Cette étrange construction souterraine remonte à la fin de l'empire romain, sous Constantin (IVe s.). Elle fut agrandie par l'empereur byzantin Justinien (toujours lui!) deux siècles plus tard et restaurée aux XVIIIe et XIXe s. Alimenté par un aqueduc dont on reparlera, ce réservoir de 140mx70m (ou 138x64,5 ?) pour 8m (ou 9 ?) de haut permettait de stocker 80 000m3 (ou 90 000 voire 100 000m3 ?) qu'utilisait le palais situé de l'autre côté de l'hippodrome, près de la Sainte Sophie. Après la conquête ottomane, l'eau du réservoir fut utilisée pour l'arrosage des jardins du Palais de Topkapi (pour leur usage personnel, les Ottomans préféraient l'eau venant directement d'une source).
Elle a été oubliée jusqu'à ce qu'un voyageur hollandais, Petrus Gyllius, la redécouvre au milieu du XVIe s. qui observa que les habitants y puisaient de l'eau avec des seaux par des trous percés dans le sol.
C'est ici que l'une des scènes aquatiques du James Bond "Bons baisers de Russie" a été tournée (film de Terence Young, sorti en 1963, avec Sean Connery dans le rôle de 007).
La mise en valeur de ce curieux monument a commencé en 1940 lorsque la municipalité a exproprié les propriétaires de constructions bâties au-dessus de la citerne. Des travaux en surface dans les années 1955-60 ont sérieusement endommagé 8 colonnes du côté nord (sur la partie droite) et des travaux de réparation de colonnes fissurées furent effectués en 1968. Du coup celles-ci sont enrobées d'une épaisse gangue de béton qui n'est pas du meilleur effet (cela fait penser aux piliers de l'ancienne basilique de N-D de la Guadalupe à Mexico). La mise en valeur s'est poursuivie par le curage (50 000m3 de boue évacués) réalisé dans les années 1985-87 ainsi que l'édification de plateformes de visite installées au-dessus d'un petit miroir d'eau (où vivent même des poissons) qui a été conservé pour la mise en valeur du monument à laquelle contribue également l'éclairage et la musique d'ambiance...
La citerne est entourée d'un mur épais de 3,50 ou 4,80 mètres en briques maçonnées et enduites avec un mortier spécial pour assurer son étanchéité. Les arcs et voûtes de brique de l'édifice sont supportés par 336 colonnes (12 rangées de 28) de réemploi, donc de styles les plus divers (y compris une étrange colonne verte imitant les noeuds d'un tronc d'arbre) mais principalement d'ordre corinthien (chapiteaux à feuilles d'acanthe). Ces colonnes de marbre sont parfois formées par superposition de deux tronçons assemblés. Elles sont espacées de 4m et hautes de 8m.
Tout au fond à gauche, deux colonnes reposent même sur des têtes de la Méduse. Anciens chapiteaux de colonnes (?), ces têtes ont été curieusement réemployées ici comme socles de colonnes, l'une est retournée, crâne contre le sol tandis que l'autre repose sur la tempe droite! Les poser ainsi à l'envers signifiait-il nier les dieux grecs qu'elles représentaient ou au contraire rechercher quelque protection dans les anciennes pratiques païennes ?
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La Mosquée Bleue (Sultan Ahmet Camii) (8h-18h)
Revenus à la surface, nous poursuivons notre chemin en direction du sud, vers la Mosquée Bleue (Sultan Amhet Camii) située de l'autre côté de l'Hippodrome, côté est. A l'époque byzantine, tout ce quartier était occupé par de nombreux palais.
C'est la mosquée la plus célèbre et toujours vue, même lors de visites express d'Istanbul, mais ce n'est que la seconde en surface après celle de Soliman dont nous reparlerons dans la page suivante.
La visite sera calme car nous sommes en dehors des heures de prières.
Sous le règne d'Ahmet Ier, elle fut construite en 1616 par l'architecte Mehmet Aga, disciple de Sinan, comme pour défier sa rivale et voisine Sainte Sophie du haut de ses six minarets dont quatre principaux dotés de trois balcons contre deux balcons pour les deux autres minarets. Donc également par rivalité avec la mosquée de La Mecque également pourvue de six minarets à cette époque. Pour faire cesser le sacrilège, il offrit un septième minaret à cette dernière! Rappelons que si aujourd'hui l'appel à la prière est lancé à l'aide de haut-parleurs, il y a quelques décennie il était lancé directement par la voix des muezzins qui montaient à ces balcons.
C'est l’un des derniers édifices de la plus prestigieuse période de l’empire ottoman, avant le déclin qui va s’amorcer au XVIIe s. mais cela n'en reste pas moins qu'une pâle copie, voire une imitation, de la mosquée de Soliman-le-Magnifique.
D'ici partait la caravane sacrée se rendant à La Mecque et c'est ici que le sultan venait célébrer les fêtes religieuses du calendrier musulman.
Sinan et ses successeurs montrent qu'en faisant appel soit à des contreforts suffisamment robustes et écartés (mosquée Süleymaniye dont nous parlerons dans la page suivante), soit à un plan octogonal répartissant mieux les forces verticales (mosquée Selimiye d'Erdine), soit encore par des demi-coupoles sur les quatre côtés (ici avec la Mosquée bleue), on apporte une solution au problème de solidité des édifices.
La teinte bleutée qui règne à l'intérieur (tout particulièrement par temps couvert!) est due à la bonne vingtaine de milliers de carreaux de faïence d'Iznik, bleus et bleu-vert dont certains sont ornés de motifs floraux (tulipes, cyprès, roses, oeillets). Cette tonalité est encore renforcée par les décors peints de la coupole centrale et des demi-coupoles qui l'encadrent ainsi que par les vitraux de ses 250 ou 260 fenêtres.
Les tribunes sont réservées à l'usage des femmes, étrange (!) similitude avec ce qui se pratiquait à l'époque byzantine dans la toute proche basilique Sainte Sophie...
Le dôme central de 23,5m (ou 27?) de diamètre et de 43m de hauteur est soutenu par 4 énormes piliers cannelés de 5m de diamètre, ce qui permet de juger de l'ambition qui s'était manifestée dans la Sainte Sophie, pourtant plus ancienne d'un millénaire ! (cf. plus haut).
Classiquement, le minbar se dresse à droite du mihrab et la loge du sultan à sa gauche. C'est de cette loge que Mahmud II décréta la dissolution du corps des janissaires en 1826, ce qui entraîna le massacre de 7000 d'entre eux.
On peut aussi y voir de beaux exemples de calligraphie en écriture coufique (ou koufique, du nom de la ville de Koufa, dans l'Irak actuel, où est né ce style d'écriture au VIIe siècle) à la gloire de Allah. A la base de la coupole est calligraphié un verset du Coran proclamant "Allah est la lumière de ciel et de la terre".
Entrés par le côté sud, nous ressortons par le côté nord.
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St Serge et St Bacchus (Küçük Ayasofya Camii) (9h-19h)
Toujours cap au sud, un kilomètre en bonne descente nous sépare du rivage de la péninsule donnant sur la Mer de Marmara.
C'est là, dans un quartier peu touristique, que se trouve la mosquée communément surnommée la Petite Sainte Sophie (Küçük Ayasofya Camii), anciennement église St Serge et St Bacchus (étrange nom pour ce dernier, un romain bel et bien martyr du IVe s. qui portait le nom du dieu païen de la vigne et du vin dans l'Antiquité romaine, équivalent de Dionysos pour les Grecs).
Cette église du VIe s. construite pendant le long règne de l'empereur Justinien (et encore lui!) fut convertie en mosquée au XVe s. et pourvue d'un modeste minaret.
Même si la décoration d'origine a disparu, l'édifice a été bien restauré avec une ornementation sobre. Ses deux niveaux (les tribunes sont traditionnellement réservées aux femmes) s'ordonnent autour de sa coupole soutenue par huit piliers et par des voûtes et demi-coupoles périphériques (à noter la présence de colonnes à chapiteaux ioniques).
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Bazar, Beyazit et mosquée Süleymaniye
1 - A l'est de Beyazit
2 - A l'ouest du Grand Bazar
3 - Au nord de Beyazit et du Grand Bazar
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LA CIRCONCISION ...
Nous avons été intrigués dans le quartier de Sultanhamet par l'étrange costume blanc que portait un jeune garçon que nous avons croisé accompagné de sa famille et nous en reverrons encore dans le quartier d'Üsküdar. La raison: une Fête de la Circoncision.
La proportion de la population masculine dans le monde qui serait circoncise varie selon les sources entre 15 et 30%...
La circoncision n'est pas une obligation pour le musulman et il peut arriver qu'elle fasse l'objet de controverse (puisque ce que Dieu a créé ne peut qu'être parfait). Elle ne figure pas dans le Coran mais relève de pratiques pré-islamiques, notamment pour des motifs culturels et religieux depuis l'Antiquité Hébraïque (par référence à Abraham circoncis à 60 ou à80 ans ou à 99 ans (?!) pour marquer son alliance avec Dieu). Elle a été reprise par la tradition islamique au travers de la sunna et des hadiths et largement appliquée par les Musulmans tout comme par les Juifs. Aujourd'hui on peut ajouter des raisons d'hygiène ou de santé pour justifier cette pratique.
En Turquie la circoncision est traditionnellement pratiquée pour des raisons religieuses. Des discussions portent sur la nécessité de l'intervention et sur l'âge pour la pratiquer.
La circoncision se pratiquait autrefois entre 4 et 7 ans mais elle a lieu aujourd'hui soit dès la naissance (les festivités sont alors reportées à la fin de l'enfance) soit avant la puberté, à l'âge de 11 ans. C'est un rituel marquant le passage de l'enfant à l'âge adulte. Le garçon quitte définitivement le monde féminin pour entrer dans celui des hommes. La circoncision se fait de préférence à un age impair (!). Aujourd'hui, la circoncision est de plus en plus pratiquée à la naissance en milieu hospitalier et la fête donnée en son honneur est reportée à plus tard.
Quand une famille décide d'une date pour la fête de circoncision, ils invitent parents, amis et voisins. Selon la situation économique des familles, la fête peut avoir lieu dans la salle d'un hôtel ou à la maison.
Pour la circonstance, l'enfant revêt un vêtement blanc orné d'un cordon rouge (costume de prince symbolisant la virilité) avec une cape avec l'inscription Masallah ("Dieu le préserve"), un sceptre et un chapeau. Les trois doigts qui servent à tirer au fusil sont décorés au henné.
Dans les villages, l'enfant est promené sur un cheval ou un âne ou sur une charrette (comme cela nos rappelle étrangement la procession des jeunes moines novices en Birlmanie!). On organise un cortège avec les enfants des invités qui défilent suivis par des musiciens jouant des tambours et la clarinette.
Après les prières traditionnelles à la mosquée, l'enfant est opéré à la maison, uniquement entouré d'hommes. On appelle Kirve (équivalent du parrain chrétien) celui qui porte l'enfant dans ses bras lors de l'opération. Bien qu'il n'y ait pas de lien de sang avec son kirve, le garçon ne pourrait pas épouser la fille de son kirve sous peine d'inceste car il est considéré comme quelqu'un de la famille.
La circoncision accomplie, le cordon rouge est enlevé. Le jeune garçon est alors couché sur un lit somptueusement décoré de ballons et tenant à la main un sceptre, il reçoit compliments et cadeaux (pièce en or que sa mère mettra de côté, montre, stylo à encre ou simplement jouet). Une fête est alors donnée en son honneur et pour lui faire oublier la douleur....
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Etape précedente : Quartier de Sultanahmet (Topkapi)
Etape suivante : Quartier de Galata, Pera (Beuoglu)
Sous un grand soleil, nous quittons de bon matin l'ancien coeur de Byzance tout en restant dans le centre historique puisque, pour l'essentiel, les sites visités se situent à l'intérieur des fortifications érigées par Constantin.
Tout ce quartier bénéficie d'un classement au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1980-81.
A l'est de Beyazit
En se rendant dans ce quartier par la rue Divanyolu, nous parcourons l'extrémité nord-ouest du quartier de Sultanahmet où nous découvrons le Mausolée du Grand Vizir Keçecizade Mehmet Fuat Pasa (mort à Nice en 1868), voisin de la mosquée du même nom dans un style Orientaliste. Puis c'est le mausolée du sultan Mahmud II et, 100m plus loin, la Colonne de Constantin près du Hammam de Cemberlitas.
Le Mausolée de Mahmud II (Mahmud II Türbesi) a un plan octogonal voisine avec un cimetière. D'autres sultans y sont également inhumés.
Haute de 35m et datant du IVe s, la Colonne de Constantin qui supportait sa statue jusqu'à ce qu'une tempête la renverse au XIIe s., est en porphyre d'Heliopolis (Egypte) mais victime des outrages du temps, elle a dû être corsetée de fer.
Nous changeons immédiatement de quartier pour arriver dans le vaste quartier du Grand Bazar. Déjà en arrière-plan de la colonne de Constantin se profile l'unique minaret de la Mosquée Gazi Atik Ali Pasa, l'une des plus ancienne de la ville (fin du XVe s.), proche du Grand Bazar, construite à l'initiative du grand vizir du sultan Beyazit à l'emplacement du forum de Constantin le Grand.
Changement de direction pour se diriger vers les caravansérails (han) en passant par la très lumineuse et imposante Mosquée baroque Nuruosmaniye (milieu du XVIIIe s.) terminée par le sultan Osman (frère et successeur de Mahmud Ier), d'où le nom de l'édifice (Nur-u Osman Iye).
Nous longeons l'une des 21 (ou 18?) portes du Grand Bazar, la Porte Mahmud Pasa (Mahmud Pasa Kapisi) avant de nous enfoncer dans les petites rues commerçantes et les anciens han, autrement dit les caravansérails (Kürkçü, Büyük, Valide) reconvertis en boutiques de grossistes ou en ateliers où l'on exerce encore toutes sortes de petits métiers qui donnent un avant-goût du bazar voisin. Leur cour est envahie par des constructions parasites qui masquent les arcades de leurs galeries.
Beaucoup de marchandises qui semblent remonter des quais de la Corne d'Or finissent portées à dos d'homme dans les rues pentues qui grimpent à l'assaut de la colline de Beyazit, colline surmontée par la Tour de Beyazit dont nous allons bientôt reparler...
Revenant vers le sud, nous arrivons maintenant au marché couvert du Grand Bazar (Kapali Karsi aussi appelé autrefois Bedesten, bazar couvert) par une petite rue bordée de boutique consacrées aux accessoires de couture que sont les boutons, toutes les sortes de rivets et de boutons: à trous, à queue, à pression.
Maintenant, pénétrons dans le Grand Bazar.
Ce marché couvert qui est le plus grand du monde s'étend sur une trentaine (ou une vingtaine?) d'hectares et compte environ 4000 boutiques (de 3300 à 4300), 61 (ou 65?) rues, 10 puits, 4 fontaines et 2 mosquées... Les produits précieux d'antan y ont été souvent remplacés par des produits manufacturés de pacotille...
Nous pénétrons dans ce véritable labyrinthe d'allées voûtées et d'arcades par une petite porte, la Porte Mercan qui s'ouvre sur le secteur des antiquités et tapis mais nous partons aussitôt sur la droite en direction du secteur des textiles sur une allée principale (Yaglikçilar) puis se poursuit par celui des cuirs. Evitant celui des bijoux et de l'orfèvrerie afin d'économiser à la fois notre temps et des devises, nous bifurquons vers l'est, autour de la Fontaine de Marbre, on trouve les secteurs des souvenirs et à nouveau celui des antiquités et tapis.
La création de ce bazar très ordonné et très propre (fontaine, mosquées intérieures, banques, cafés et restaurant, PTT, police...) est due à Mehmet II, au milieu du XVe s., juste après la conquête de la ville. Inspiré par l'architecture byzantine, ses rues sont couvertes par des centaines de dômes recouverts de plomb.
Il ne correspond pas tout à fait l'image de confusion que l'on a lorsque l'on visite certains souks du Proche Orient. Finalement le Bazar, ce n'est pas tant le bazar que ça!
Quant à l'insécurité dont font état certains guides et forums au sujet des vols à la tire, nous ne l'avons pas du tout ressentie... Inconscience?
Nous en ressortons par la Porte de Beyazit face à laquelle se dresse la mosquée du même nom.
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A l'ouest du Grand Bazar
La mosquée de Beyazit bâtie au tout début du XVIe s. à l'emplacement du forum byzantin de Tauris en mémoire du Sultan Beyazit II, à la demande de son fils Yavuz (donc rien à voir avec le Beyazit assassiné en 1635 par son frère de Mourad IV qui inspira à Racine sa tragédie "Bajazet").
C'est la plus ancienne des mosquées impériales, construite avec des matériaux pillés lors de la conquête de la ville. Elle s'inspire de la basilique Sainte Sophie mais avec un plan en T renversé. La cour est dotée d'une élégante fontaine aux ablutions rituelles (sadirvan) des fidèles (la propreté étant l'une des règles fondamentales de l'Islam) et d'un portique aux colonnes de porphyre et de granit. La nef est surmontée par la coupole principale encadrée de demi-coupoles pour la stabiliser. Un grave incendie détruisit en 1953 une partie des bâtiments voisins dont il subsiste une medrese (école) et un hammam.
Nous avons une vue sur la Tour de Beyazit érigée au sommet de la colline éponyme. Elle servait de poste de guet contre les incendies. Cette tour en maçonnerie date du XIXe s. et a remplacé des tours de guet en bois qui furent détruites par un ...incendie!
Puis nous passons devant le monumental portail mauresque de l'Université d'Istanbul, une sorte de petit arc de triomphe édifié au XIXe s. et qui donnait auparavant accès au services du Ministère de la Guerre. Malheureusement il faut montrer une patte blanche d'étudiant pour accéder au parc dans lequel seont disposés une partie des bâtiments universitaires... Plus loin, longeant l'enceinte universitaire, nous passons près d'annexes extérieures et croisons un groupe d'étudiantes portant toute un foulard (hijab) généralement de couleur claire.
Dans un angle de rue, nous pouvons admirer, près d'anciennes constructions, un cimetière ottoman typique avec ses stèles portant des épitaphes (probablement en turc mais écrites en alphabet arabe) et souvent surmontées d'un couvre-chef (généralement un turban noué à la mode des soufis) qui donnent à certaines une apparence anthropomorphique. Certaines semblent avoir été "décapitées" (suite à l'interdiction de cet usage depuis 1829?)... Le style des stèles funéraires ottomanes classiques prit forme dans le courant du XVIe siècle.
Nous poursuivons notre exploration vers l'ouest par la rue Tosyali dont l'une des rues adjacentes nous conduit à la petite mosquée Kalenderhane, située au pied de vestiges de l'aqueduc de Valens. Une église byzantine fut construite ici vers les VIe-XIIe s. et plus probablement sous le règne de l’empereur Maurice (582-602), à l'emplacement de thermes romains. Au nord, on peut apercevoir des vestiges d'un monastère construit ultérieurement. L'édifice a été transformé en mosquée après la conquête de Constantinople et elle hébergea la Confrérie des Derviches Tourneurs.
Un gardien envahissant nous empêche de profiter de la visite. On remarquera quand même les panneaux de marbre polychrome qui revêtent les murs. L'une de ces plaques est tout particulièrement vénérée par les femmes qui espèrent une grossesse (elles appuient leur abdomen contre cette plaque de marbre vert). Malheureusement des fresques en mosaïque et peinture évoquant Saint François d'Assise ont été retirées de l'édifice il y a une quarantaine d'années.
Le gardien se fait carrément menaçant lorsque nous quittons les lieux, exigeant qu'on lui donne la pièce...
Etape suivante plus paisible, à la mosquée des Princes (Sehzade Camii). Soliman commanda cette mosquée à l'architecte Sinan pour commémorer la mémoire de son fils Mehmet en 1543 (ou 1548?), auprès du mausolée de son fils. Sinan dut sa consécration à cette première oeuvre magistrale.
Deux minarets et une salle de prière au plan en croix grecque surmontée d'une coupole centrale encadrée de quatre demi-coupoles. En plus modeste, on peut dire qu'il s’est fortement inspiré de Sainte-Sophie. Là aussi, certains bâtiments au nord de la mosquée sont appuyés contre l’aqueduc de Valens.
Nous voici enfin parvenus aux vestiges les mieux conservés de l'Aqueduc de Valens, une portion de 800m de long ayant conservé ses arcades sur deux étages. Initialement, cette section mesurait un kilomètre et reliait deux collines. Pour des raisons d'urbanisme, une partie fut détruite en 1912.
On n'atteint pas là le saisissement esthétique que l'on a en voyant notre Pont du Gard, plus ancien (début du Ier s.) avec ses arcades sur trois niveaux mais cela reste quand même un beau témoignage d'une construction remontant au IVe s. et qui acheminait l'eau sur plus de 200km (!?) depuis des forêts de montagne.
Il fut commencé par Constantin-le-Grand et achevé en 378 par l’empereur Valens qui lui a donné son nom. Plusieurs fois endommagé par des tremblements de terre, il fut plusieurs fois restauré.
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Au nord de Beyazit et du Grand Bazar
Nous refaisons une partie du chemin en sens inverse, pour aller plus au nord, en passant près d'une autre porte monumentale de l'Université toute proche de la mosquée de Soliman Ier (Süleymaniye Camii), dit Le Magnifique.
Elle a été construite en six années au milieu du XVIIe s., au coeur d'un important complexe religieux et profane (külliye): médersas (écoles coraniques), hôpital, caravansérail, cantine pour les pauvres (imaret)... C'est la plus grande mosquée de la ville, oeuvre particulièrement harmonieuse de l'architecte Sinan, et donc aussi la plus importante des 131 mosquées qui ont été son oeuvre (sans compter quelque 200 autres édifices).
Avec ses volées de coupoles et demi-coupoles qui partent à l'assaut du ciel, elle dépasse de loin en réussite architecturale, son imitation, la mosquée Bleue, due à son élève Mehmet Aga.
Elle coiffe la troisième colline du "vieux Stamboul" et domine majestueusement la Corne d’Or avec ses quatre minarets (deux grands à trois balcons et deux petits à deux balcons, véritables collerettes en dentelle de pierre).
Après avoir longé le mur sud-ouest au pied desquels sont disposés des dizaines de robinets pour les ablutions, un portail conduit dans la cour dont les portiques périphériques couverts par 28 coupoles reposent sur 24 antiques colonnes provenant de la loge impériale (kathima) de l'hippodrome byzantin. Dans la salle de prière qui s'inscrit dans un plan mesurant 63 x 68 m, on est saisi par la hauteur du dôme (53m), hauteur double de son diamètre. Le dôme central est encadré par cinq coupoles périphériques. La lumière pénètre par 138 fenêtres. Ici le décor n'est pas apporté par des mosaïques mais peint.
Des visiteurs plus curieux pourraient prolonger la visite par le mausolée de Soliman et celui de son épouse Roxelane ou par le tombeau de Sinan, construits près de la mosquée.
Nous n'avons pas un long chemin à parcourir (800m) pour arriver au Bazar Egyptien (Misir Carsisi), en fait il s'agit plutôt de dévaler la rue pentue Sabuncu Hani.
Pas de risque de s'y perdre car c'est simplement un bâtiment en forme de L. Un premier bazar fut installé ici en même temps que la Nouvelle Mosquée au XVIIe s. , entre une concession vénitienne et un quartier juif. La sultane Hatice Turhan qui commanda l'oeuvre à l'architecte impérial Mustafa Aga. Il n'y a jamais eu ici de marchands égyptiens et son nom officiel devrait donc être Bazar Valide mais il est dit "égyptien" car financé grâce aux impôts perçus au Caire.
Les bâtiments actuels ont moins d'un siècle d'existence. Comme à l'époque des Vénitiens et des Génois, on y trouve toutes sortes d'épices, parfums et aromates mais des traditions plus récentes y ont fait apparaître des bijoux, fruits sec, confiseries et même du caviar! C'est de plus en plus un lieu fréquenté par les seuls touristes.
Dans un espace en cours de réaménagent, notre parcours dans le quartier se termine par la Nouvelle Mosquée (Yeni Camii) qui vient juste d'être évoquée. Nouvelle certes mais elle a déjà trois siècles et demi d'existence... Sa construction fut entreprise par la mère de Mehmet III au siècle précédent et fut l'oeuvre d'un élève de Sinan.
Son décor intérieur fait appel aux carreaux blanc et bleu en faïence d'Iznik à motifs floraux sur les murs, la loge du sultan et les piliers tandis que les coupoles ornées de motifs géométriques et floraux peints habillent cet édifice de 41mx41m.
Elle occupe une place privilégiée près des embarcadères d'Eminönü et devant le Pont de Galata. Sur le plan religieux, c'est l'une des deux plus importantes mosquées de la ville (avec celle d'Eyup, située au-delà des remparts de Théodose). Justement, nous nous y trouvons à l'heure de la prière de la mi-journée (ögle), il n'y a pas foule et les fidèles sont plutôt âgés, il est vrai que pour les gens qui travaillent, la religion musulmane autorise le report des prières jusqu'au retour chez soi.
En contournant la mosquée on découvre la rampe permettant d’accéder au Pavillon Impérial (hünkar kasri) percé d’un large portail voûté. C'est ici que résidaient le sultan et sa famille lorsqu’ils venaient prier à la Nouvelle Mosquée, en particulier pendant le mois du ramadan. Les travaux de restauration intérieure et extérieure et de mise en valeur menés de 2005 à 2009.
Soufflons un peu dans le quartier d'Eminönü et de la Gare de Sirkeci, tout près du Pont de Galata!
Nous voici au terme d'une longue matinée plutôt bien remplie et il est bien temps de déjeuner au restaurant Konyali Lokantasi....
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Corne d'Or, Galata, Pera (rue Istiklal...)
1 - La Corne d'Or 2 - Le Pont de Galata
3 - Quartier et Tour de Galata 4 - Quartier de Pera
A PROPOS DES FEMMES
EN TURQUIE...
Comme la Turquie est un pays essentiellement musulman, l'Islam joue un rôle important dans la vie des femmes.
Cette religion a été adoptée il y a un millénaire par les Turcs au contact des Arabes. Elle a été influencée par les traditions et les coutumes de leurs pays et donc par la façon dont les femmes y étaient traitées. Avant l'Islam, les hommes pouvaient se marier ou vivre avec autant de femmes qu'ils le souhaitaient; ils pouvaient les tuer et même enterrer vivant les nouveaux-nés de sexe féminin.
L'islam a établi des lois sur le mariage et posé une limite sur le nombre de femmes qu'un homme puisse épouser (4). En outre il a reconnu certains droits économiques aux femmes.
En Turquie, suite à l'établissement de la République en 1923 fondée sur le principe que la nouvelle Turquie devait être un État laïque, l'un des éléments les plus significatifs de la révolution sociale préconisée par Atatürk était l'émancipation des femmes.
Depuis 1924, grâce à Mustapha Kemal Atatürk, les femmes n'ont plus l'obligation de porter le voile et des vêtements longs qu'exigeaient les anciennes coutumes à base religieuse.
En 1926, l'adoption du nouveau code de droit civil turc a soudainement changé la structure de la famille. La polygamie a été abolie Seul le mariage civil a été reconnu et le divorce attribue la garde des enfants aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Un âge minimum du mariage a été fixé à 15 ans pour les filles et 17 pour les garçons.
Plus important encore, l'égalité de l'héritage a été imposé ainsi que l'égalité des témoignages devant un tribunal (précédemment, en vertu de la loi islamique, le témoignage d'une femme ne pesait que la moitié de celui d'un homme).
Avec la sécularisation du système éducatif, les femmes ont gagné l'égalité des droits avec les hommes dans le domaine de l'éducation.
Le droit de vote pour les femmes a été accordé au niveau municipal en 1930 et le pays en 1934. Ainsi, théoriquement, les femmes turques étaient très en avance sur beaucoup de leurs consœurs occidentales. Par exemple en France les femmes ont obtenu le droit de vote seulement en 1944.
La charte de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) adoptée en 1951, déclarant l'égalité de salaire pour les deux sexes à travail égal a été ratifiée par la Turquie en 1966. Mais tout comme en France, la réalité est encore loin de la théorie...
Malgré ces évolutions légales en leur faveur, dans la vie quotidienne et surtout hors des grandes villes, le statut des femmes reste dévalorisé, y compris au sein des familles (cf. les crimes d'honneur). Encore aujourd'hui, le mari est le chef de la famille. Une femme fait le ménage et si une femme a besoin de travailler en dehors de la maison, elle doit obtenir l'approbation de son mari. Comme dit un proverbe turc: "un mari doit savoir comment apporter de la nourriture et sa femme la préparer" confirmant une fois de plus la place des femmes dans la maison.
La pénétration des idées islamistes et intégristes dans la société ne fait que renforcer ces comportements. Dans les rues, il suffit d'observer le retour en force depuis quelques décennies des voiles (hijab et niqab), des longues et amples robes (abaya) et tuniques (parfois toute noires) des femmes, des coiffes de prière en dentelle au crochet et djellabas (jilbab) des hommes...
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Etape précedente : autour des Bazars (Sülemaniye...)
Etape suivante : rive asiatique (Üsküdar)
Nous allons consacrer en gros un après-midi à la découverte du Pont de Galata et du quartier auquel il conduit, au nord de la Corne d'Or.
La Corne d'Or et le Pont de Galata
LA CORNE D'OR
Les deux rives de la Corne d’Or ont accueilli des populations variées (sur les plans religieux, sociaux et ethniques) et différentes d'une rive à l'autre et au cours des siècles. Un parfait reflet de la diversité qui caractérisait l'empire ottoman.
D'un côté (sud), l'entrée de la Corne d'Or est dominée par le vieux sérail de Topkapi et de l'autre (nord) par la grande Tour de Galata, deux monuments qui symbolisent la puissance du sultan et celle de l’empire commercial des Génois, c'est-à-dire un quartier musulman avec les minarets des mosquées qui se dressent dans le ciel et en face un quartier latin du commerce.
La Corne d'Or constituait jadis un remarquable abri portuaire qui attira des colons dès le VIIes. av. J-C. L'origine de son nom viendrait du fait que lors de la conquête ottomane les riches Byzantins y avaient jeté leurs objets précieux ce qui donnait son éclat doré aux eaux de l'estuaire.
Bordé d'usines polluantes, la Corne d'Or a perdu de son éclat (bien qu'au soleil couchant...) et bien évidemment ses dimensions ne sont plus adaptées à celles des pétroliers, paquebots et porte-conteneurs géants.
Près du Pont de Galata, rive droite de la Corne d'Or, on aperçoit la mosquée de Rüstem Pasa construite en 1561 pour le Grand Vizir de Soliman, oeuvre de Sinan qui parait bien modeste au pied de la mosquée de Süleymaniye qui l'écrase de son imposante silhouette, et même discrète par rapport à sa voisine, la Nouvelle Mosquée.
PONT DE GALATA ET AUTRES PONTS
Nous sommes là à un point névralgique, proche des bazars, de la Nouvelle Mosquée (importante sur le plan religieux), de la gare, des embarcadères, des banques et du passage traditionnel vers l'autre rive de la Corne d'Or. On est confronté ici à un flot de véhicules en tous genres et à une marée humaine.
Un tout premier pont avait existé au temps de l'empereur Justinien au VIe s.
Au milieu du XIXe s., la sultane-mère Bezmialem (mère du sultan Abdülmecit) fit édifier entre Eminönü et Karaköy (Galata) un pont dont le projet avait été conçu par le sultan Beyazit II dès le XVe s. mais jamais réalisé. Il occupait la place du pont actuel mais n'eut qu'une existence éphémère (18 années).
Abdülaziz fit construire en 1863 un nouveau pont plus grand que celui de la sultane-mère, plus en amont sur la Corne d'Or, là où se trouve l’actuel pont d’Unkapani ou Atatürk (Hayrat Köprüsü devenu Atatürk Köprüsü en 1939).
Une quinzaine d'années plus tard une société anglaise fut chargée de bâtir un autre pont, flottant celui-ci, à l'emplacement de l'actuel pont de Galata. Il fut remplacé par un quatrième pont en 1910-12, allemand cette fois et à deux niveaux: le pont supérieur pour les véhicules et le pont inférieur pour les cafés, restaurants et marchands de fruits et servant également d'embarcadère. Il fut détruit par un incendie en 1992.
Son successeur est donc l'actuel pont de Galata (Galata Köprüsü), bâti en 1994, et qui a reconduit le principe des deux niveaux. C'est un pont de 490 m de long, dont la partie centrale du tablier est à bascule sur 80 m. Afin d'éviter la fréquence de cette manoeuvre, les bateaux de promenade qui passent sous son tablier sont démâtés ou plus exactement sont dépourvus des superstructures habituelles.
Avec 42 mètres de large, il offre trois voies de circulation et une voie piétonne dans chaque sens et l'on a pu aménager récemment une voie pour le tramway. Les très larges parties piétonnes longent les parapets qui sont accaparés par les pêcheurs à la ligne. Evitez donc de vous faire accrocher par un hameçon!
Le niveau inférieur, mis en service en 2003, est consacré aux bars et restaurants mais franchement c'est là que l'on peut trouver le pire en matière de racolage et de mauvais rapport qualité/prix comme nous aurons l'occasion de le constater un soir (au retour de notre échappée dans le quartier d'Üsküdar)...
Plus loin, au-delà des remparts de Théodose, le pont de la Corne d'Or (Kaliç Köprüsü) relie les périphériques de part et d'autre de la Corne d'Or depuis 1996.
En position intermédiaire un autre pont devrait voir le jour afin de relier les lignes de métro de part et d'autre.
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Quartier de GALATA
GALATA et les GAULOIS...
Pour certains, le mot "Galata" a pour origine le terme italien "calata" qui signifie "pentu" et s'appliquant bien à ce quartier construit sur la pente d'une colline.
D'autres y voit la déformation du mot grec "galaktos" signifiant "lait", mot qui aurait servi à caractérisé cet endroit lorsque au Moyen Age les collines étaient occupées par des bergers produisant du lait. D'autres encore font référence à un autre mot grec signifiant "au-delà" (de la Corne, évidemment)...
Plus sûrement on peut aussi évoquer le fait que pour les Grecs, "Galat" désignait le peuple celte des Galates, autrement dit une peuplade venue de Gaule, qui s'établit ici pendant la période hellénistique pour s'installer ensuite en Anatolie. Les fameux Galates chapitrés ou plutôt "épîtrés" par l'apôtre Paul...
Au-delà du Pont de Galata, au nord, sur la rive gauche de la Corne d'Or se dresse la colline de Beyoglu dont les premières pentes correspondent au quartier de Galata et la partie supérieure à celui de Pera.
C'est la ville occidentale face à la ville orientale.
Quand les Paléologues récupèrent leur capitale occupée par les Croisés depuis 1261 et par les Vénitiens depuis 1204, ils eurent besoin, pour faire face à la toute puissante Sérénissime, de l’aide de son ennemi héréditaire, la République de Gênes. Cette alliance aboutit à une première concession accordée aux Génois pour bâtir une cité sur l’autre rive de la Corne d’Or. La Tour de Galata que nous allons bientôt évoqué est un témoignage du système de défense alors mis en place.
La relative autonomie se maintint en partie après la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453. Les Génois n’ayant pas combattu et ayant livré les clefs de la ville de Galata à l’ennemi signent un acte de reddition qui garantit non seulement leurs personnes et leurs biens, mais leur donne aussi le droit de conserver leurs églises et leur accorde une quasi autonomie.. Une autonomie plus formelle fut rétablie avec les "capitulations" conclues au milieu du XVIe s. avec le sultan Soliman le Magnifique, capitulatons qui octroyaient aux ressortissants des pays européens des droits particuliers (tribunaux, prisons) ainsi qu'aux nombreux Juifs établis dans ce quartier. Ceci explique la présence de nombreuses églises et synagogues dans ce quartier.
C'est une sorte de ghetto latin où s'installent les ambassades chrétiennes (seul l’Empereur germanique pourrait prétendre à l’égalité avec le sultan et avait le privilège d'être logé à Constantinople). Ici, on boit le vin à volonté dans les tavernes grecques. C’est là aussi que se fait le commerce avec l’Occident. Les Levantins de Galata sont des courtiers, les intermédiaires privilégiés de l’Europe et Galata cesse d’être un ghetto pour devenir le cœur économique de la ville. Au XIXe s. Galata aura sa rue des banques en même temps que la première municipalité de l’empire.
Une belle mixité sociale, culturelle et cultuelle qui s'est malheureusement perdue au fil du XXe siècle...
Nous plongeons dans le tourbillon de la place du secteur de Karaköy, un noeud stratégique pour la circulation au débouché du pont et croisement avec le second axe important de Galata, parallèle au rivage qui va de la porte de l’Arsenal. Autour se dressent de grands immeubles cossus, souvent sièges de banques.
Pour notre part, nous partons à l'assaut de la colline en empruntant un réseau de petites rues et des escaliers qui ne sont pas sans nous rappeler ceux de la Butte de Montmartre.
Enfin nous débouchons sur la place où se dresse la Tour de Galata.
L'antique tour "Castellion ton Galatou" du VIe s. est l'une des plus anciennes tours du monde.
Elle aurait été construite en bois pour servir de phare sous le règne de l'empereur byzantin Anastase Oilozus en 527 après J-C. Mais petit problème de chronologie car l'empereur Anastase Ier selon d'autres sources serait mort en 518, son successeur Justin Ier serait mort à son tour en 527 et en 528 c'est son fils adoptif, le célèbre empereur Justinien Ier qui règne alors...
Quoi qu'il en soit, les Génois rebâtirent une tour de maçonnerie en 1348, tour rebaptisée "Tour du Christ". Après la conquête de la ville en 1453 et ayant perdu ses deux derniers étages, les Ottomans la transformèrent en prison et en tour de guet et elle fut restaurée en 1510. En 1794 la partie supérieure fut reconstruite, renforcée par des arcs de pierre et couverte d'un toit conique en bois recouvert de plaques de plomb. C'était le plus haut édifice de la ville. La tour a été restaurée entre 1964 et 1967.
Au XVIIe siècle (ou peut aussi lire XVIIIe !), aurait eu lieu ici un exploit légendaire avec le premier homme volant, Hezarfen Ahmet Çelebi, qui en s’élançant de la tour de Galata avec des ailes qu’il avait fabriquées aurait réussit à traverser le Bosphore pour atterrir sur une place à Üsküdar, du côté asiatique. Le sultan Murat IV l'aurait récompensé en le couvrant d’or puis, méfiant, exiler à Alger. Scientifiquement, il semble que ce genre d'exploit soit impossible même avec la technologie d'aujourd'hui.
Dans les années 1960, la structure intérieure d'origine qui était en bois fut remplacée par une structure en béton et équipée de deux ascenseurs qui conduisent à l'avant-dernier niveau. Il en coûte 12YTL pour les emprunter.
La tour haute de 35 mètres, avec ses neuf étages et son toit, culmine à près de 67 mètres au-dessus de la mer (près de 52 m au niveau de la terrasse d'observation). La tour a un diamètre d'environ 16,50 mètres à la base pour un diamètre intérieur de 9 mètres de diamètre. Ses murs ont 3,75 mètres d'épaisseur à la base.
Les étages supérieurs (septième et huitième) percés de 14 fenêtres sont occupés par un bar, un restaurant et une discothèque.
La visite vaut essentiellement pour la vue à 360° sur la ville. Donc ne se justifie que par beau temps clair.
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Quartier de PERA (Beyoglu)
Nous poursuivons vers le nord, vers le coeur du quartier de Péra.
En 1461, après sa défaite face au sultan Mehmed II, l'héritier du trône de l'empire byzantin dissident de Trébizonde (en dissidence depuis 1204) fut exilé dans ce quartier de Péra d'où son nom turc Beyoglu qui signifie "fils du bey".
Peu avant d'arriver au début de la rue Istiklal, station haute du funiculaire de Tünel et point de départ du vieux tramway, nous passons dans une rue bordée de boutiques d'instruments de musique traditionnels et modernes, des magasins de disques puis devant l'ancien Monastère des Mevlevi de la secte des Derviches Tourneurs, secte interdite par Atatürk en 1924, devenu un musée de la poésie classique. C'est un quartier bohème.
Depuis les années 1950, on a assisté une “fuite” du centre de Galata vers Péra (Beyoglu), et ensuite au-delà de la place du Taksim.
C'est l'une des parties les plus importantes du centre historique d'Istanbul et la plus vivante, cernée sur trois côtés par les quartiers modernes.
Le quartier de Péra était au début du XXe s. la fierté de la ville. Ambassades, prestigieuses écoles, immeubles bourgeois, théâtres, cinémas, restaurants et tavernes, c’est ici que la bonne société stambouliote vivait et sortait, dans se qu'on voulait voir comme le “Paris oriental”. Mais la Révolution turque mit fin non seulement aux privilèges des étrangers et des minoritaires, mais aussi au rôle de capitale qu’exerçait Istanbul jusqu’en 1923 (les ambassades étant rabaissées au rôle de consulats).
Dans les années 30 une première vague d’habitants quitta ce quartier pour s’établir dans de nouvelles surfaces urbanisées au nord. Puis les émeutes de septembre 1955 précipiteront le départ en masse des Grecs suite au pogrom dont ils ont ffait l'objet à la suite à une fausse rumeur selon laquelle des Grecs auraient détruit la maison du père de la République, Atatürk, à Thessalonique.
Une partie des habitants a continué de partir vers les nouveaux quartiers périphériques au cours des années 1960-70, favorisant le délabrement du quartier. Cependant depuis les années 1990, un travail de rénovation urbaine a été entrepris favorisant le classement des immeubles tandis que l'ancienne Grand’Rue de Péra (Istiklal Caddesi), sorte de "Champs-Elysées" stambouliotes, reliant la place du Tünel à celle du Taksim a été transformée en voie piétonne et n'y circule que l'ancien tramway (nostaljik tram).
Une population un peu mondaine se donne rendez-vous dans ce quartier "Années Folles" et s'y mêlent lycéens, étudiants et touristes.
Sur la rue Istiklal, il est bien agréable de déambuler au milieu des badauds. De nombreux étals forains vendent des marrons ou plus précisément de grosse châtaignes grillées (kestane, c'est étonnant au printemps), d'autres des sucreries. Les immeubles plus ou moins cossus, plus ou moins ravalés, abritent des banques, assurances et société diverses mais aussi des boutiques: pharmacies (eczane), salons de thé, fruits et légumes, glaciers et confiseurs (loukoms, bakalavas mais aussi énormes gâteaux colorés et à la crême)...
Après être passés devant le Consulat de Russie, nous prenons sur notre gauche une rue perpendiculaire (Orhan Adlin Apaydin) puis le rue Mesrutiyet ce qui nous permet de passer près du fameux hôtel Pera Palas qui date de 1896 et associé au mythe le L'Orient Express a reçu des hôtes de marque comme Agatha Christie, Greta Garbo, Joséphine Baker, Mata Hari ou Sarah Bernhardt... Puis c'est l'ancien Hôtel Bristol du Musée de Pera.
Nous revenons sur Istiklal. D'un côté nous jetons un oeil (extérieur) vers l'église catholique St Antoine de Padoue et, au fond d'une petite rue de l'autre côté, vers une église que nous ne saurons identifier.
Les restaurants se densifient et nous arrivons au coeur du quartier, là où la rue change de direction, le secteur de Galatasaray. Galatasaray se situe au cœur du vieux Péra, à mi-distance de la place du Tünel et de celle de Taksim. Ce quartier commerçant est habité par des Stambouliotes d'origines arméno-catholique, grecque, musulmane et russe. Dans ce lieu particulièrement animé passent chaque jour environ 1,2 million de personnes et le double les week-ends.
Ce secteur a été reconstruit dans un style Art Nouveau à la suite d'un grand incendie survenu en 1871, avec une demi-douzaine de passages urbains, à la mode de Paris.
Ce nom fait penser à la célèbre équipe de football. Nous passons devant les grilles monumentales du lycée francophone de Galatasaray, lycée réputé qui pendant des années forma l'élite turque. Cet ancien lycée impérial fondé en 1868 permet à quelque 1500 enfants de diplomates et de la bourgeoisie de suivre toutes leurs études, du primaire à l’université, en français.
Petit détour dans le réseau de ruelles et de passages constituant le Marché de Galatasaray, dit marché aux poissons, très réputé pour ses produits (poissons mais aussi viandes, fromages, pâtisseries...). On peut s'attendre à ce qu'il soit couvert mais il n'en est rien depuis sa rénovation réalisée en 2005-2006 a supprimé le toit.
Coup d'oeil dans le Passage d’Europe (AvrupaPasaji) aussi appelé Passage des Miroirs avec ses magasins d’antiquités et ses bijouteries qui ont remplacé les merciers après la rénovation d'après les années 1990. C'est l’un des plus beaux passages dans le marché aux Poissons. Il s’agit d’une copie du passage Choiseul à Paris. Les chapiteaux corinthiens sont surmontés de 12 statues en bronze. Un pont permet l’accès d’une galerie à l’autre, à l’étage.
Quant au Passage de Péra ou des Fleurs (Pera Pasaji ou Çiçek Pasaji), en forme de L, il fut créé après l’incendie de Péra en 1871, sur les ruines d’un théâtre, par un architecte français. Le marché aux fleurs qui s'y tenait fut déplacé vers le Bazar Egyptien dans les années 1930. A la suite d'un écroulement en 1982, deux étages furent supprimés. Il regroupe maintenant des restaurants chers et racoleurs dans un somptueux décor. Trop cher.
Nous nous rabattrons sur la ruelle Nevizade Sokak, où l'on trouve une vingtaine de meyhane, des restaurants qui proposent les fameux mezzés. Dommage que dans notre prospection sur les menus affichés sur la rue on subisse autant de racolage. Il faut faire semblant d’être sourd.
Revenus sur Istiklal, nous ne tarderons pas à rejoindre la vaste place Taksim, l'ancien Champs de Mars, dont le centre est occupé par le Monument de la République (Cumhuriyet Aniti) construit en 1928, et noeud important pour les transports en commun (métro, tramway nostalgique, funiculaire rejoignant le tramway).
Le dernier jour de notre séjour, nous reviendrons dans ce quartier pour "un dîner copieusement arrosé" (!) dans un petit restaurant très bon marché, le Marmara Cafe (rue Büyük Parmakapi).
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Üsküdar, la rive asiatique d'Istanbul
1 - Quartier archéologique et historique 2 - Palais de Topkapi et harem
3 - Sainte Sophie 4 - Citerne-basilique
5 - Mosquée Bleue 6 - Petite Sainte Sophie
A PROPOS DE MOSQUEES...
Origines
Le nom mosquée vient de l'espagnol mezquita, venant lui-même de l’arabe masjid (également transcrit sous la forme jâmi), lui-même emprunté à l'araméen masged issu de la racine proto-sémitique signifiant "poser le front au sol". Par son étymologie, le terme rappelle qu’il s’agit d’un lieu de prosternation, prosternation possible partout sauf dans les cimetières et les lieux d'aisances (impurs).
Selon la tradition musulmane, la première mosquée serait le temple édifié à La Mecque par Adam, puis reconstruit par Abraham et son premier fils Ismaël sur un ordre de Dieu, jusqu'à ce qu'en 630 Mahomet en brise les idoles et en fait une mosquée, la masjid al-Haram plus connue sous le nom de Kaaba.
Une mosquée est un lieu de culte où se rassemblent les Musulmans pour les prières communes.
L’ensemble architectural est le plus souvent entouré d’une ou plusieurs tours ou minarets dont le nombre est limité à six pour ne pas excéder les sept de la mosquée de La Mecque. Le toit est souvent en forme de dôme. C’est du haut d’un des minarets que le muezzin (mouadh-dhan) appelle à la prière.
Une mosquée est plus qu’un lieu de culte ; elle sert d'institution sociale, éducative : elle peut, ainsi, être accompagnée d’une madrassa, d’un centre de formation, voire d’une université. Elle sert aussi de lieu de rencontres et d’échanges sociaux.
Architecture(s)
Sur le plan architectural, différents types de mosquées ont vu le jour.
Dans l'ouest du pourtour méditerrannéen, ce sont des constructions de type basilical (en longueur) avec un minaret carré et massif (par exemple la Grande Mosquée de Kairouan, le plus ancien et prestigieux sanctuaire de l'Occident musulman ou plus récente la Koutoubia à Marrakech).
En Asie centrale et méridionale, les Moghols ont apporté un autre style d’architecture, en particulier en introduisant les dômes aigus à forme étirée.
Le plan général de leurs mosquées s'organise autour d'une grande cour pavée sur laquelle donnent trois hautes portes, une sur chaque côté, tandis que la salle de prière (haram) s'ouvre par un grand portail en forme d'arc qui fait saillie sur la façade (pishtak d'origine perse). Le haram couvert par des dômes bulbeux à hauts tambours est entouré de deux minarets élancés. À l'intérieur, alors que le minbar est plutôt modeste, le mihrab est imposant.
Les premières mosquées dans l’Empire ottoman, comme la Hagia Sophia (Ste Sophie) d'Istanbul, étaient à l’origine des églises ou des basiliques de l’Empire byzantin reconverties au nouveau culte (suppression de l'iconographie et de la statuaire, ajouts d'un minbar et du mirhab à l'intérieur et de minarets à l'extérieur).
Les Ottomans ont par la suite introduit une nouvelle architecture des mosquées, avec de grands dômes centraux, des minarets multiples et des façades ouvertes. Leurs architectes ont raffiné la conception des colonnes et les plafonds sont devenus plus hauts.
En faisant appel soit à des contreforts suffisamment robustes et écartés (mosquée Süleymaniye d'Istanbul), soit à un plan octogonal répartissant mieux les forces verticales (mosquée Selimiye d'Erdine), soit encore à des demi-coupoles sur les quatre côtés (Mosquée bleue d'istanbul).
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Etape précedente : quartiers de Galata et Pera
Etape suivante : croisière sur le Bosphore
Partis de l'embarcadère des ferries d'Eminönü à destination de la gare maritime de Harem, au sud d'Üsküdar, nous débarquerons en Asie 20 minutes plus tard.
Du bateau, nous avons une superbe vue sur Topkapi, la ville ancienne surmontée par les minarets des mosquées Sainte Sophie, Soiliman, Fatih... la Tour de Beyazit. Et, bien sûr, sur le Pont de Galata.
Sur le quai de Karaköy, un paquebot de croisière de la flotte Costa, le Favolosa, a accosté. Au-dessus de la colline, émerge la Tour de Galata et les tours modernes des quartiers périphériques nord. Si le regard revient sur le Bosphore, plus en amont, on aperçoit le Palais de Dolmabahaçe et, dans la brume, le Pont du Bosphore (Bögaziçi Köprüsü) dont on reparlera.
Tournons nous vers Üsküdar dont nous sommes proches maintenant. Au premier plan se découpe l'îlot de la Tour de Léandre et, en arrière, la colline surmontée par la mosquée baroque Ayazma, à plan carré, avec son unique minaret (édifiée en 1760 sous le règne du sultan Mustafa III). Ce n'est là que l'une des 180 mosquées du quartier!
En une demi après-midi, nous aurons un rapide aperçu du quartier d'Üsküdar, le troisième quartier résidentiel en dehors du centre de l’agglomération stambouliote.
Il est intéressant de parcourir les vieux quartiers musulmans situés sur un promontoire au Sud de la place de l’embarcadère. C’est là que sont concentrées les plus belles mosquées d’Üsküdar et de vieilles maisons en bois.
Au VIIe s. av. J-C, s'était développée ici la ville de Chalcédoine. Au siècle suivant, elle passa sous la domination du roi perse Darius. Après la victoire maritime qu'il gagna sur les Perses en 410 avant J-C., le général athénien Alcibiade qui la conquit fit construire un rempart autour de l'emplacement et perçut un droit de péage.
A l'époque byzantine le quartier actuel formait la ville de Chrysopolis (Hrisopolis) signifiant "Ville d'Or". Peut-être parce qu'en ce lieu était perçu un droit de péage versé par les bateaux de commerce qui s'engageaient dans le Bosphore.
Üsküdar était la base principale des soldats musulmans lors des sièges de Constantinople par les Arabes. Au Moyen Age, après s'être emparé de la province byzantine de Bithynie, le sultan ottoman Orhan, fils du fondateur de l'Empire ottoman, arriva devant Hrisopolis considéré comme la porte de Byzance.
Compte tenu du nombre de mosquées et des oratoires construits dans ce quartier, on peut estimer qu'un dixième de la population totale d'Istanbul vivait à Üsküdar aux XVle-XVIIe s. Centre de commerce, c’était l'un des points de départ de la Route de la Soie, route commerciale qui traversait l'Anatolie et se poursuivait en Arménie et en Iran. Les campagnes militaires partaient de là ainsi que les caravanes transportant les cadeaux du sultan destinés aux lieux saints de La Mecque et Médine.
Profitant du soleil, nous parcourons la promenade qui remonte vers le centre ancien, plus au nord. Cela nous réserve une vue inédite sur les quartiers de la rive européenne, du Sérail (Topkapi) et de Sultanahmet au sud, et de Beyöglu (Pera) au nord.
La Tour de Léandre
Petite excursion sur une petite vedette vers la Tour de Léandre (tarif AR: 10YTL) distante d'une centaine de mètres. Ce n'est comme qui dirait qu'à un jet de pierre mais sur un petit bateau, c'est là que l'on réalise la force des courants qui existent en cet endroit. La Tour de Léandre, l'une des images symboliques d'Istanbul, est aussi nommée Tour de la Jeune Fille (Kiz Kulesi) ou de la Vierge.
Son nom tient à une double légende.
Selon la mythologie Grecque, Hero, une jeune fille enfermée dans cette tour guidait à l'aide d'une lanterne son amoureux, Léandre, qui la rejoignait la nuit à la nage. Un jour de tempête la flamme s'éteignit. Léandre perdu se noya. Lorsque la mer rejetta son corps le lendemain, Héro se suicida en se jetant du haut de sa tour.
Mais cette légende est mal placée et complètement chamboulée. Erreur de lieu car le vrai mythe est sensé se dérouler non pas ici sur le Bosphore mais dans les Dardanelles (Hellespon), à l'autre extrémité de la Mer de Marmara. Erreur d'orientation, car Hero est une prêtresse vivant dans un tour à Sestos sur la rive européenne tandis que Léandre vient d'Abysos sur la rive asiatique.
Les Turcs ont construit une autre légende sur ce lieu. Un empereur byzantin y cachait sa fille, car selon des oracles celle-ci devait mourir d'une morsure de serpent. Pour la protéger, il la mit en sureté, au milieu des eaux dans cette tour. Malheureusement, l'amant de la princesse lui envoya un jour un panier de figues dans lequel s'était glissé un serpent qui la piqua. Moralité: on n'échappe pas à son destin.
Plus sérieusement et plus historiquement parlant, il semble que le géral athénien Alcibiade y avait installé un péage, un dîme sur les marchandises transportées par les bateaux venant de la Mer Noire.
Bien plus tard, une tour byzantine construite sous le règne de Manuel Ier de Commène existait ici depuis le XIIe s.
Au XVIIIes., sous l'Empire Ottoman, les Sultans y recevaient les hommes d'Etat étrangers. On y tirait des coups de canon lorsqu'un Sultan accédait au trône. Cette tour servait aussi de phare, de lieu de quarantaine lors d'épidémies de choléra et de point de contrôle douanier et, à nouveau, de péage sur le trafic maritime.
Restaurée en 1995, elle abrite aujourd'hui un restaurant. De sa terrasse, on a une belle vue à la fois sur les rivages européens et sur la rive asiatique toute proche.
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Le quartier et ses mosquées
Revenus sur la promenade, après quelques centaines de mètres, nous grimpons pour pénétrer au coeur du quartier par la rue Semsi Pasa Bostan. Cela nous fait passer près de la mosquée Rum Mehmet Pasa (ou Pasha), du nom du Grand Vizir d'origine grecque qui la fit bâtir sur les bases d'une église byzantine. Ce fut la première mosquée construite sur la rive anatolienne. Commencée en 1469 et achevée deux plus tard, en 1471, elle combine des éléments architecturaux de styles ottoman et byzantin. Elle a fait l'objet d'importantes réparations en 1953 qui l'ont défigurée. Il a été largement fait usage de la brique dans la construction des murs. Coup d'oeil au cimetière ottoman qui jouxte la mosquée: stèles surmontées de turban (hommes) ou de fleur de lotus (femmes ou enfants?).
Dans un quartier populaire d'immeubles plus ou moins dégradés dont certaines constructions en bois et parmi des groupes de chats faméliques, nous remontons la rue Esref Saat pour redescendre par la petite rue Tedbirhane puis les rue Dogancilar, Aziz Mahmud Efendi et Gülfem afin de rejoindre l'avenue Hakimiyeti Milliye qui conduit vers le port. Nous nous trouvons là au niveau d'une autre très ancienne (1495) mosquée, Karadavud Pasa Camii, près d'une place envahie de pigeons pour le grand plaisir des jeunes enfants et de leur mère qui les nourissent. Une fois de plus, nous croisons un garçon costumé pour la fête de la circoncision accompagné de sa famille.
Petit tour dans un petit marché où l'on croise des femmes aux cheveux cachés par le foulard (hijab) mais également et de façon bien austère, d'autres femmes tout de noire vêtues et au visage dissimulé derrière leur niqab...
Nous allons accordé davantage d'attention à mosquée classico-baroque de la Sultane Valide (Yeni Valide Camii ou Valide-i Cedid Camii) située quelques centaines de mètres plus bas. Elle fut construite entre 1708 et 1710 à l'initiative du sultan Ahmet III et dédiée à sa mère Rabya Gülnus Ümmetullah. Entourée de fontaines, d’une bibliothèque, d’une soupe populaire et de mausolées, elle domine l'embarcadère. Après avoir franchi le portail surmonté d'une école coranique, on découvre la cour dont le centre est occupé par une jolie fontaine aux ablutions (sadirvan). Décors intérieurs dans les verts et marron.
Les tableaux d'affichage des heures de prière attirent l'attention, notamment le tableau lumineux à affichage digital rouge. Le tableau voisin avec des pendules analogiques n'est pas du tout en cohérence.
Face au débarcadère, nous ne pourrons pas visiter pour cause de travaux la mosquée Iskele Camii (traduit par Mosquée de l'Escale, du Quai, des Docks ou de l'Echelle... au choix!), mais également nommée la Mosquée Mihrimah, car sa construction fut ordonnée par le sultan Soliman le Magnifique pour sa fille Mihrimah. A ne pas confondre avec une autre mosquée située sur l'autre rive (quartier de Kadiköy). Elle a été construite en 1548 par le célèbre architecte Mimar Sinan.
Après avoir longé le rivage sur quelques centaines de mètres, nous terminerons par la visite de la petite mosquée Semsi Pasa Camii, construite en 1580 ou 1581 par le célèbre architecte Sinan, comme la précédente, à la demande du Grand Vizir Iemsi Ahmet Pasa. Oeuvre mineure mais son élégance alliée à la beauté du site en font un bijou. Elle ne possède qu’un seul minaret et une seule coupole de huit mètres de diamètre et sa salle de prière est éclairé par neuf fenêtres aux vitraux très colorés qui la rendent particulièrement lumineuse.
Les vagues viennent lécher le muret qui l'entoure ainsi que son cimetière marin.
Nous terminons la journée en regagnant l'Istanbul européenne...
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Palais de Dolmabahçe
(mosquée, tour de l'horloge et palais)
Lorsque au milieu du XIXe s. les sultans abandonnèrent le Palais de Topkapi, il demandèrent à des architectes arméniens (! ou selon d'autres sources, des architectes français et italiens, ces derniers s'étant occupés de la décoration intérieure) de leur construire ce palais de marbre blanc, de 320 pièces (dont celles du harem) avec une façade de près de 300m et un large quai de marbre de 600m de long, entouré de jardins et les pieds dans l'eau, puisque sur un espace conquis sur la mer.
Caprice luxueux dans un Empire en déliquescence...
Yali Atik Ali Pasa
(à Besiktas)
Cet édifice située non loin de la mosquée du même nom a été racheté par l'hôtel Four Seasons (situé près de Ste Sophie) et comporte 40 chambres et 12 suites.
Palais de Ciragan ou Palais des Tulipes
Ce palais de marbre du sultan Abdül-Mecit Ier bâti en 1874 puis siège du mouvement des Jeunes Turcs fut reconstruit en 1910 à la suite d'un incendie. Restauré dans les années 1990, c'est un hôtel de luxe.
En arrière-plan on aperçoit le parc de Yildiz où se trouve un "chalet" de 60 pièces (!) construit pourla visite du Kaiser Guillaume II en 1882. Ce fut aussi la dernière résidence turque du dernier sultan Mehmet VI avant son exil, avant d'être celle de prestigieux visiteurs étrangers (de Gaulle, Paul VI, Ceaucescu...).
Université francophone de Galatasaray
Yali de Hatice Sultan (à Ortaköy)
C'est le yali de Hatice, fille du sultan Murad V.
Construit au XIXe s., il fut transformée en orphelinat et en école primaire après le départ en exil de la famille impériale en 1924.Il a été restauré très récemment.
Pont du Bosphore (Bogazici Köprüsü)
C'est le premier pont construit au-dessus du Bosphore et mis en service en 1973 pour le 50e anniversaire de la Révolution. Ce pont suspendu relie les quartier d'Ortaköy et de Beylerbeyi. Long de 1510m (4e du monde à sa mise en service), son tablier surplombe la mer de 64m.
Yali de Muhsinzâde (à Kuruçesme)
Construit en 1880, abandonné et utilisé comme dépôt de charbon, il a été restauré pour en faire un hôtel en 1995.
Palais de Âli Pasa
Consulat d'Egypte (Hidiva Saray)
Dans le quartier de Bebek, ce palais construit par le vice-roi d'Egypte (le khédive) au début du XXe s. accueille le Consulat d'Egypte. Sa façade en front de mer mesure 64m pour une profondeur de 28m et comporte trois niveaux soit une surface utile de 5000m² (y compris un harem). Son style Art Nouveau rappelle celui des constructions de ce type ailleurs en Europe à cette époque.
Forteresse d'Europe
(Rumeli Hisariari)
Ces fortifications érigées en 1451 (ou 1452?) furent construites en quatre mois (ou trois?) par 1000 maçons et 2000 manoeuvres sur l'ordre du sultan Mehmet II (le Conquérant) afin de protéger ce point le plus étroit du Bosphore, ce qui explique que le site a été retenu bien plus tard pour y jeter un pont. Le but étant d'interdire tout ravitaillment de Constantinople (prise en 1453, rappelons-le) par le nord, sous peine d'être écorché-vif!
La forteresse a été restaurée en 1953.
Pont du Sultan Mehmet (Fatih Sultan Mehmet Köprüsü)
Mis en service en 1988, il s'agit du second pont franchissant le Bosphore. Long de 1510m, son tablier est à 64m au-dessus de la mer. A sa mise en service, il était le 6e plus long pont suspendu au monde.
Yali Halim Saït Pasa (à Yeniköy)
On peut lire que ce yali construit en 1876 et devenu un palace à la mode pour célébrer de grands évènements est "la perle d'Istanbul", rien que ça! La maison de style Empire est aussi appelée la "Maison de maître du Lions". Ce fut la résidence du Grand Vizir Halim Saït, petit-fils du khédive d'Egypte, qui occupa cette fonction pendant la Première Guerre Mondiale, avant d'êter exilé... C'est d'ailleurs ici le traité entre l'Empire ottoman et l'Empire allemand, avait été signé en 1914, juste avant la guerre.
Yali Afif Pasa (à Istinye)
C'est un bâtiment de style Art Nouveau à ciq niveaux, flanqué de deux tours, construite en 1895. Le Corbusier s'en serait inspiré pour sa "villa Turque" en Suisse.
Pavillon Huber Köskü (à Yeniköy)
Ce yali de la fin du XIXe s. a été construit par une famille allemande. Il faut agrandi dansle style Art Nouveau au tout début du XXe s. Propriété de l'Etat turc, c'est depuis 1985 une résidence du Président de la République.
Une suprise. Nous sommes trop brièvement accompagnés par quelques dauphins!
Port de Sariyer
Charmant quartier résidentiel éloigné d'Istanbul, noyé dans la verdure de collines dominant le port le plus important du détroit. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la côte était bordée de résidences d'été des commerçants étrangers fortunés de Pera et de Galata.
Rumeli Kavagi
C'est la dernière escale sur la rive européenne. Ce petit village de pêcheurs à 5 ou 6km du débouché du Bosphore dans la Mer Noire est plein de charme avec son petit port au pied des collines verdoyantes (et brumeuses!).
Château Hünkâr (Hünkâr Kasri) (à Beykoz)
Ce grand palais dominant sur la colline a été édifié par Mehmet Ali Pacha, khédive d’Egypte. Il a servi d'orphelinat à partir de 1953 et depuis le début des années 2000, c'est un musée.
Chateau du khédive (Hidive Kasri) (à Cubuklu)
Ce palais dont on n'aperçoit que la tour a été construit en 1907 sur la colline de Cubuklu pour le khédive d’Egypte, Abbas Hilmi Pacha dans le style Art Nouveau au milieu d'une propriété de 270ha (notamment des bois). Ce palais d'allure toscane conçu par l'architecte italien Seminati Delfo a remplacé une construction en bois du premier Khédive Ismail Pacha. C'est aujourd'hui un hôtel-restaurant.
Yali de Ahmet Rasim Pasa
(à Kanlica)
A l'emplacement d'un palais de gouverneur du XIXe s. complètement détruit par un incendie en 1897, c'est un édifice plus petit qui l'a remplacé. Il fut vendu à la municipalité en 1915 et servi d'école jusqu'en 1970 et depuis a été trnsformé en hôtel de luxe.
Yali de Yagci Sefik Bey (à Kanlica)
Ce yali a été construit en 1905 pour le compte de Sefik Bey, grand armateur. Il a été transformé depuis peu en hôtel.
Pont du Sultan Mehmet (Fatih Sultan Mehmet Köprüsü)
Mis en service en 1988, il s'agit du second pont franchissant le Bosphore. Long de 1510m, son tablier est à 64m au-dessus de la mer. A sa mise en service, il était le 6e plus long pont suspendu au monde.
Yali Hekimbasi Salih Efendi
Ce yali qui a conservé son style d'origine a été bâti à la fin du XIXe siècle pour remplacer une construction plus ancienne du XVIIIe. Il appartenait à Salih Efendi, diplômé de la première école médicale sous le règne du sultan Mahmut II. Il fut le médecin de trois sultans. Passionné de botanique, il a créé une rose baptisés du nom de "Hekimbasi".
Yali Amkazade Hüsein Pasa
On a dit que ce bâtiment a été longtemps le plus ancien bâtiment de bois subsistant dans le monde. En tout cas, c'est le plus ancien sur les rives du Bosphore. Il a été construit en 1698 (ou 1699?) par Köprülü Hussein Pacha (il occupa différentes hautes fonctions: gouverneur, vizir, grand amiral...).
En 1910, la dégradation de l'édifice inquiétait déjà Pierre Loti. Il vient d'être restauré (100 millions de YTR) pour être transformé en hôtel.
Yali Zarif Mustafa Pasa
Ce yali ou plutôt cet élégant manoir daterait de la fin du XVIIe et du XVIIIe s. et il est resté dans les mains de la même famille jusqu'en 1992. On peut en admirer la cumba, ce balcon typique qui surplombe l'eau. Pendant la guerre de libération, Mustafa Kemal s'en servit comme cache pour des munitions.
Une partie du harem a été détruite en 1918-19 et un navire a endommagé le bâtiment en 1971 et il a été restauré en 1990 (pour 85 millions de $).
Forteressse d'Asie (Anadolu Hisari)
Cette forteresse fut édifiée en 1393 au point le plus étroit (660 m) du détroit du Bosphore par la sultan Beyazit Ier lorsqu'il fit le siège de Constantinople en 1396-97 (ou 1395?). Les tours sot toutes différentes les unes des autres et parmi les plus puissantes construites en Orient au Moyen Age. La grosse tour près du rivage est de forme dodécagonale mais en grosseur elle est surpassée par la tour la plus élevée avec ses 29m de diamètre extérieur...
Yali Kirmisi (cramoisi)
Yali Kont Ostrorog
(à droite le yali Hadi Bey)
Ce yali de couleur rouge fut construit de la fin du XIXe s. pour le comte Léon Ostrorog, Français d'origine polonaise. En dehors de Pierre Loti, d'autres célébrités françaises y ont séjourné (Malraux, Pompidou).
Yali Edip Efendi
(à Kandilli)
Ce vaste yali de style néo-claasique appartenait à un ancien haut fonctionnaire de l'Empire Ottoman, responsable du Cadastre et des Finances. Il est construit au XIXe s. dans l'un des tronçons les plus étroits sur le Bosphorus où les courants sont les plus forts. On notera ses balcons fermés (cumba).
Une partie du harem s'est effondrée en 1986 et il a été restauré en 1993.
Château de Kücüksu
Ce palais de style rococo possède une superbe façade. Il remplace un palais en bois (konak ) de deux étages construit au XVIIIe s. sous le règne de Mahmud Ier. Le palais tel qu'on le voit fut commandé par le sultan Abdülmecit Ier et achevé en 1856 ou 1857. Aaprès avoir servi de résidence pour les invités de la République, c'est désormais un musée.
Kibrisli Mustafa Pacha Emin Yali
C'est le plus long des yalis bordant le Bosphore (60 ou 64m de façade). Il a été construit en 1775. Il appartenait au pacha Mehmet Emin le Chypriote qui fut ambassadeur de la Sublime Porte auprès du tsar de Russie, avant d'être nommé Grand Vizir. Le sultan Mahmut II l'a acheté en 1840. De nombreuses célébrités y ont séjourné (la Princesse Eugénie, le roi Faycal, Pierre Loti...).
Kuleli
Yali de Mahmud Nedim Pasa
Ce yali de style éclectique avec sa tour carrée fut construit par un ambassadeur en poste à Vienne au XIXe s.) sur un bien de son grand-père Selim Sabit Efendi. Il servit pendant de nombreuses années de dortoir à l'Ecole d'infirmlières du Croissant Rouge. Endommagé par un incendie en 1960, il a été restauré pour envion 70 millions de dollars.
Ecole Militaire (Kuleli Askeri Lisesi) (à Çengelköy)
Cette édifice à remplac un ancien monastère qui fut transormé en caserne au XVIe s. pour loger les janissaires. L'Ecole Militaire y a été installée en 1872. Pendant la guerre de Crimée entre l'Empire ottoman et la Russie en 1877-1878, l'école a été utilisée comme hôpital. Après la Première Guerre Mondiale, on y a installé un orphelinat. Redevenu école militaire puis hôpital pendant la Seconde Guerre.
Kuleli Kaymak Mustafa Pasa Camii (à Çengelköy)
Originale mosquée en bois à deux étages, construite en 1720 et restaurée dans les années 1990. On la connait aussi sous le nom de Mosquée Tour. 350 fidèles peuvent y trouver place.
Palais de Beylerbeyi (du gouverneur général)
Aujourd'hui au pied du gand pont du Bosphore (Bogaziçi), ce palais de style baroque (ou plus précisément rococo) en marbre blanc de 3000m² fut édifié au milieu du XIXe s. pour le sultan Abdül-Aziz pour y recevoir les dignitaires étrangers. Il a remplacé un palais de bois (konak) construit en 1829 par le sultan Mahmud II.
L'Impératrice Eugénie y séjourna lors de l'inauguration du Canal de Suez.
Mosquée Üryanizade Mescidi (à Kuzguncuk)
Etrange minaret nain en forme de clocheton pour cette mosquée en bois construite entre le années 1878-1889 (ou en 1860?) par Ahmet Esat Efendi. La tradition dit qu'elle fut achevée en 40 jours
Yali Fethi Ahmet Pasa
Vaste yali de la fin du XVIIIe s. avec ses vaste balcons fermés (cumba), du nom d'un prince ottoman qui était responsable de l'industrialisation de la verrerie. ll est parfois surnommé le "manoir rose". Franz Liszt et Le Corbusier (il s'en est inspiré pour sa "Villa suisse") en ont été les hôtes.
Porte-conteneurs sur le Bosphore
Üsküdar (plus de détails:retour à la page)
Le ciel reprend de plus en plus vite sa teinte du matin, sombre et brumeux alors que le débarcadère se présente en face d'Üsküdar... Mauvais augure pour la fin de journée!
Conclusions de la croisière ...et du séjour
La brume s'atténue et on peut espérer voir le soleil percer enfin.
Nous allons faire escale au petit village de Anadolu Kavagi...
Midi ! Les restaurants du port attendent les touristes de pied ferme si on en juge au comité d'accueil que l'on aperçoit depuis le bateau.
Nous débarquons en passant près d'un bateau où deux pêcheurs sont en train de ramender des filets. En traversant le village, on peut voir un petit cimetière ottoman dont les stèles sont peintes en vert (couleur de l'islam).
Comme nous, une partie du groupe de touristes qui a débarqué ne semble pas trop pressé de manger et nous entreprenons la petite grimpette vers les vestiges du Fort de Yoros (Yoros Kalesi) ou Fort Génois qui dominent la colline. Point stratégique puisque l'armée dispose toujours d'un poste ici (en principe, photos interdites !). 20 minutes pour y monter, sans se presser.
Le site est libre d'accès et il serait possible de pique-niquer en dehors de l'enceinte. En revanche un gardien contrôle l'accès dans l'enceinte. De ce promontoire, la vue serait magnifique par temps clair.
Le site défensif remarquable de Yoros a dû être mis à profit très tôt pour s'opposer aux invasions venues par la Mer Noire. D'abord site phénicien son nom remonte à l'antiquité grecque, Hieron signifiant "sacré" . Un temple dédié à Zeus y fut établi puis un temple romain dédié à Jupiter. Plus tard, le site fut le lieu de combats opposant les Byzantins aux Hérules (IIIe s.), Goths (IIIe s.) et Russes (IXe-Xe s.) les Cosaques (XIIe s.).
Au XIVe s. il fut pris par les Génois, d'où son autre nom, par les Vénitiens et par les Ottomans. Les Génois le reprirent aux Ottomans en 1414 et réussirent à s'y maintenir 40 ans. Il subit un nouvel assaut des Cosaques au XVIIe s. Après ses restaurations par les sultans Murad IV, Osman III et Abdülamid Ier aux XVIIe-XVIIIe s., le château est tombé en ruines.
Les vestiges de la forteresse de Yoros sont également connus sous le nom de château de Murad IV.
Une option déjeunatoire est possible là-haut au "Yoros Restaurant & Cafe". Bel emplacement mais ce n'est pas le meilleur rapport qualité/prix. En revanche, au village d'Anadolu Kavagi il est possible de faire un bon repas pour une petite dizaine de livres turques.
En fait, deux heures d'escale auraient bien suffi pour la visite et pour le déjeuner... On peut reprendre la crosière sous un ciel un peu plus lumineux.
Pour démarrer
rive européenne
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Mauvaise pioche pour cette croisière qu'il aurait fallu avancer d'une journée.
Journée maussade en perspective: ciel sombre et paysage noyé dans la brume...
Précision importante: pendant la croisière le bateau se trouve souvent à une distance de 500m à 1km des rives. Donc éloignement ajouté à mauvaise lumière= photos bien médiocres (notamment sans zoom d'excellente qualité).
Malgré tout nous avons choisi d'effectuer la croisière longue (25YTL) partant à 10H35. Elle dure 6 heures: une heure et demi de navigation jusqu'à 12h05, trois heures d'escale, départ pour le retour à 15H et donc arrivée à 16H35. Trop tard pour visiter au retour le Palais de Dolmabahçe en profitant de l'escale à Besiktas, dont l'accès pour les visites est fermé dès 16H.
Si nous devions refaire cette croisière, nous préférerions la faire seulement dans l'après-midi, entre 13H35 et 18H35, en cinq heures et raison d'une escale plus courte d'une heure et nous aurions pu profiter de a matinée pour visiter le Palais de la Dolmabahçce... Mais au fait, rétrospectivement, je me demande pourquoi nous n'avons pas modifié notre programme en voyant le panneau des horaires. Il était encore temps d'utiliser la matinée autrement et de ne faire la croisière que l'après-midi. Voilà, je prends conscience des méfaits de l'excès de planification ou de mon côté psychorigide!
Encore un conseil notamment, si vous voulez faire des photos et si vous utilisez l'audio-guide à positionnement GPS, il faudra vous installer sur le pont supérieur non fermé et donc venteux car dans les cabines fermées, même en s'installant près des fenêtres, vous aurez deux problèmes: les vitres traitées anti-solaire modifient les couleurs des clichés et la réception GPS pour la localisation automatique fonctionne moins bien. Donc, si ajouté à ce qui précède, vous faites la croisière en partant la matinée par un temps non caniculaire, il faudra emporter ce qu'il faut pour vous couvrir...
Sur les traces de Pierre Loti
PIERRE LOTI
Pierre Loti, né Louis Marie Julien Viaud (1850-1923) est un écrivain français qui a mené parallèlement une carrière d'officier de marine. Une grande partie de son œuvre est autobiographique et inspirée de ses voyages de marin. Il faut ajouter qu'il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie.
Il a maintes fois résidé dans plusieurs des demeures que nous allons apercevoir.
Sur les pas de cet illustre voyageur et écrivain, nous nous sommes intéressés à ce qui se présentait sur notre gauche (babord), donc à la rive européenne à l'aller pour revenir en observant la rive asiatique.
Nous n'aurons donc qu'un entraperçu des fastes très XIXe s. d'un Empire ottoman déliquescent et hypnotosé par l'Europe qui grignote peu à peu l'Empire. Chaque sultan singe avec plus ou moins de bonheur la modernité occidentale par des palais néoclassique, baroques, éclectiques qui jalonnent les bords de cette avenue maritime que sont les rives du Bosphore.
Le nom de Bosphore ferait référence à la mythologie grecque et plus précisément aux amours adultères du grand Zeus et de Io. Pour dissimuler sa maîtresse à son épouse Héra, Zeus changea Io en génisse mais Héra ne fut pas dupe du stratagème et fit attaquer la génisse par un taon. Pour échapper à l'insecte, l'animal franchit le détroit qui prit le nom de Bous Poros, autrement dit "le gué de la vache".
Cinq escales sont prévues sur le trajet: quatre brèves (le temps d'embarquer et de débarquer des passagers) à Besiktas, Kanlica, Saryer et Rumeli Kavagi et une longue à Anadolu Kavagi.
Tout au long, nous verrons ou apercevrons des palais plus ou moins vastes et somptueux, des villas et des yalis (du grec yialos, "rivage marin"), ces pavillons en bois à l'origine et qui servaient de résidence de loisirs, des mosquées, des anciennes fortifications, des petits ports... Palais devenus souvent musée et yalis rarement en bois et devenus souvent hôtels de charme ou de luxe...
Nous croisierons aussi de nombreux navires dans ce large canal naturel qu'est le Bosphore, domaine maritime international donc emprunté gratuitement par plus de 200 navires chaque jour.
CONCLUSIONS...
Nous débarquons à Eminönü à 16h35 sous un ciel qui s'assombrit à vue d'oeil.
Après l'échec de la visite du Palais de Dolmabahçe pour cause d'horaire (à 20mn près), nous essayons cependant de sauver la fin du programme envisagé pour cette dernière journée à Istanbul, à savoir prendre un bateau desservant la Corne d'Or afin de visiter les quartiers de Fener et Balat. Mais impossible de trouver le bateau assurant cette desserte au milieu d'un embrouillamini d'embarcadères de compagnies privées, de gare routière avec sa cohue de voyageurs. C'est déjà l'heure de pointe accentuée peut-être par l'orage qui menace. A cela, les obstacles linguistiques n'arrangent rien et l'on nous envoie d'un guichet à un autre.
On se croirait quatre heures plus tard avec un ciel devenu d'encre, bien qu'il ne soit qu'un peu plus de 17 heures, et il commence à se zébrer d'éclairs. Dans d'autres circonstances, nous serions allés prendre des renseignements plus précis dans un bureau d'information touristique non loin de là mais la sagesse nous conseille de renoncer à notre dernier projet...
Piètre perspective pour la Fête de la Jeunesse qui se déroule le 19 mai donc demain samedi... mais j'ajoute égoïstement peu importe puisque nous serons partis!
Nous décidons de retourner dans un quartier que nous avions bien aimé l'autre jour, aux environs de la place Taksim, de l'autre côté de la Corne d'Or. Mais il était dit que nous n'allions pas nous en tirer à si bon compte de cette journée!
Premier problème pour aller au terminus de Besiktas, un tramway bondé comme on a peine à l'imaginer, pire qu'à Paris ou Tokyo? manières civilisées en moins, avec des passagers qui forcent la montée avant que les autres voyageurs soient descendus.
Second problème à l'arrivée de la station haute du funiculaire, des cataractes d'eau se déversent par les marches descendant à la station. Les escaliers mécaniques nous poussent littéralement dans la masse compacte de voyageurs qui s'est agglutinée en haut des escaliers pour rester à l'abri de la station car ils semblent out comme nous avoir été pris au dépourvu.
Nos échangeons quelques mots avec une Stambouliote qui comprend notre déception car le type de météo que l'on a en ce moment n'est absolument pas normal. Prudemment, comme quantité de voyageurs nous restons dans cet abri e en profitons pour visiter une exposition de peinture sur des thèmes floraux (oeillets, roses et, évidemment, tulipes) tandis que l'orage gronde violemment puisqu'on l'entend même depuis cet endroit.
Après une heure à attendre une accalmie, nous décidons de gagner la surface alors que la pluie a faibli mais la place Taksim et les jolies rues alentour, notamment la rue Istiklal, sont parcourues de larges ruisseaux avec souvent plus de 5cm d'eau. Cela fait au moins le bonheur des vendeurs de parapluies de dépannage.
Nous limitons notre balade à environ un kilomètre en constatant que le quartier des restaurants (rue Nevizade en particulier) est encore loin.
Nous jetons notre dévolu sur le petit restaurant "Marmara Cafe" aperçu dans une rue adjacente (Büyük Parmakapi Sokagi), le meilleur rapport qualité/prix que nous ayons trouvé sur Istanbul! Attention, on n'y sert pas de boisson alcoolisée, même pas de bière! Après coup, je constate qu'il est cité par le "Petit Futé".
Retour un peu piteux à notre hôtel après cette journée pas vraiment réussie et la perspective du départ demain matin.
En tout cas, une conclusion s'impose. Revoir la planification de la croisière et surtout il savère qu'une journée supplémentaire serait indispensable...
De ce séjour de trois jours pleins à Istanbul il se dégage un sentiments mitigé. Cela tient à la fois aux conditions météo médiocres voir mauvaises les premier et troisième (et dernier) jours ainsi qu'à un programme mal calibré, trop ambitieux pour une durée aussi courte.
Si l'on fait une comparaison avec notre récent séjour à Venise (bien que la météo n'y fût pas exceptionnelle), l'avantage revient incontestablement à cette dernière... Mais pour Istanbul, il n'y a donc pas à invoquer l'excuse de l'inexpérience en ce qui concerne l'ambition d'un programme de séjour!
HAREM , CONCUBINES et EUNUQUES...
Epouse et épouses
Selon la loi islamique un homme pouvait avoir jusqu'à quatre épouses légitimes. A noter qu'à chaque nouveau mariage, l'homme devait recueillir l'accord des précédentes épouses... Sachant qu'il y a moultes moyens de pression dont la menace de répudiation. Il suffit à l'homme de prononcer trois fois "talak" (ou talaaq ou talek) pour divorcer.
Seuls les riches pouvaient jouir de ce privilège...
Les concubines du harem
En Orient, le terme harem a le sens large de "partie de l’habitation réservée à la famille". Le mot harem vient de l’arabe harim "lieu consacré inviolable".
Plus communément, on l'associe au lieu où résident le groupe de concubines. Avant que cette pratique soit diffusée par les Arabes, on en trouvait des formes de l'Extrême-Orient jusqu'au Moyen-Orient.
Les concubines se placent sur un tout autre registre que celui des épouses. Il est pourtant surprenant d'apprendre que les familles nobles considéraient comme un privilège de voir l'une de leurs filles intégrer le harem d'un puissant personnage tel un vizir. On peut assimiler cette pratique à une forme de prostitution... cequi ne diffère guère de la pratique des courtisanes dans les cours royales d'Occident.
Une matrone, ancienne concubine avait la charge de gérer le gynécée.
Les eunuques du harem
Dans de nombreuses cultures orientales (Japon, Chine, Inde, Empire Ottoman...) ou même d'une Antiquité méditerranéenne géographiquement plus proche de nous (Grèce, Rome), les eunuques étaient des hommes châtrés destinés à des fonctions de responsabilité car on les pensait plus honnêtes puisqu'ils n'avaient pas à favoriser une descendance. Ce que l'on connaît le mieux, des eunuques, c'est leur rôle de gardiens des femmes des harems. Mais comme l'islam interdit l'émasculation aux musulmans, leurs eunuques appartenaient à des populations étrangères.
Les eunuques noirs, ici , à Topkapi (tout comme au Maroc par exemple) étaient non seulement castrés ou châtrés mais complètement émasculés, ce qui n'était pas le cas de leurs collègues blancs qui assuraient la garde extérieure du harem mais n'y pénétraient pas.
Cette pratique barbare était aussi un moyen d'approcher le pouvoir de participer aux intrigues de Cour (ainsi, le sultan Murad III ne fit-il pas assassiner 19 de ses frères!). Si bien que cette pratique n'était repoussée par les familles d'aucune catégorie sociale, considérant que cela pouvait être une carrière enviable pour l'un de leurs fils.
Malgré l'interdicton de cette mutilation par la religion chrétienne, on continua d'y avoir recours dans le très chrétien Empire byzantin (et bien après avec les castrats affectés au chant liturgiques dans les églises catholiques et ...romaines!), tant à la cour impériale que parmi l'aristocratie. Aucune charge n'était fermée aux eunuques, mise à part celle d'empereur. Certains devinrent patriarches, commandant d'armées ou directeur des services fiscaux.
Cette tradition fut aussi celle de la Cour dans l'Empire Ottoman qui lui succéda.
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2012 TURQUIE Récit d'un séjour de 3 jours à ISTANBUL (ex-Byzance, ex-Constantinople) - mai 2012 (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Istanbul sans jamais oser le demander)
Récit d'un séjour à ISTANBUL
Carnet de voyage à ISTANBUL
Séjour à ISTANBUL civilisations cultures noms empires capitale grec Byzántion latin Byzantium Antiquité antique Thrace Bosphore mythologie Byzaz dieux Olympe Zeus Hera Io génisse vache fondation Mégare alliance Athènes et Sparte Athénien toponyme buzo poros détroit gué rivage passage vers la Mer Noire la ville de Chalcédoine les Perses de Darius avant Jésus-Christ de l'ère chrétienne de notre ère siège assiégée la Guerre du Péloponnèse deux puissance rivales bataille navale Argos, Thèbes, et Corinthe règne d'Alexandre le Grand la suzeraineté macédonienne invasions la Gaule t les Gaulois verser un tribu L'empire romain déclin et prospérité des cités littorales l'assassinat de l'empereur Commode Pescennius Niger contre Septime Sévère destruction des remparts privilèges Caracalla les Goths Maximin Daia et celui de Licinius Constantin résidence impériale CONSTANTINOPLE la ''nouvelle Rome'' site naturel défensif invulnérable Constantinopolis Théodose II l'entoure de nouveaux remparts Valentinien et Valens co-empereur Empire Romain d'Orient Empire Byzantin concile de Chalcédoine de 451 le patriarche de Constantinople Rome les Huns conduits par Odoacre Justinien ambitieux projet Corpus iuris civilis ancêtre du Code Civil Perses Goths Slaves Vikings (Normands) et Arabes la flotte du calife de Damas le conflit des iconoclastes ordres monastiques et patriarcat interdire le culte des images l'une des extrémités de la Route de la Soie le schisme de 1054 affecte le christianisme à l'origine de l'Eglise Orthodoxe les croisades allégeance et hommage la Quatrième croisade est détournée par les Vénitiens la ville à sac les chevaux de Saint-Marc le quadrige de l'hippodrome le commerce Les Turcs Ottomans ressources commerciales au profit des Vénitiens et des Génois l'empire de Nicée Michel VIII Paléologue endettés privilèges bataille de Manzikert les Turcs Seldjoukides l'Empire Ottoman du souverain Osman Ier la péninsule des Balkans Varna le sultan Mehmet IIConstantin XI Paléologue la capitale est transférée à Ankara Edirne (Andrinople) Roumis Milliyet de Rum quartier du Phanar payer le haraç (capitation) conscription forcée janissaires es citernes et les bains (des thermes gréco-romains que nous appelons depuis lors bains turcs) l'architecture mêle les influences arabes, persanes et byzantines ègne de Soliman Ier le Magnifique la ville se pare des oeuvres de l'architecte Sinan les sultans prennent le titre de calife, c'est-à-dire successeur de Mahomet et chef de la communauté musulmane (l'oumma) conquêtes (Egypte, Syrie, Irak, Algérie, Serbie, Hongrie, Tunisie) l'apogée des révoltes ou à des soulèvements militaires les spahis un État dans l’État garde prétorienne arbitre des compétitions dynastiques déclin pertes territoriales l'époque des Tulipes désagrégation Grèce, Égypte, Algérie puis des Balkans (Arménie) mouvement des Jeunes Turcs exécution ghetto la coalition des Empires centraux constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie défaite victoire écrasé 1920 Traité de Sèvres 1923 Traité de Lausanne guerre républicaine conduite par Mustafa Kemal Atatürk Stamboul du grec Is tím boli(n) ou is tin poli, signifiant vers la Ville ou à la Ville Islam-bol signifiant alors là où l'Islam abonde Bogazici la route terrestre et la route maritime la Mer Egée archipel les Iles des Princes sismique séisme tremblements de terre la faille nord-anatolienne un climat tempéré Population et démographie une communauté arménienne la ville majeure de Turquie sur le plan économique, industriel, éducatif et culturel le plus grand port de commerce du pays la plus riche de Turquie tourisme 6,5 millions de visiteurs vol sur la compagnie aérienne nationale Turkish Airlines Airbus A320 l'hôtel Fehmi Bey demeures ottomanes budget Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO parcours et itinéraires journaliers sites et monuments classés quartiers de Balat et Fener extraordinaires mosaïques et fresques de l'église St Sauveur in Chora (Kaariye Camii) Palais de Constantin Porphyrogénète, Palais des Blachernes quartier d'Eyüp pèlerinage musulman café Pierre Loti TO Tours Operators voyages promotionnels Bursa Iles aux Princes ou Iles des Princes canicule estivale et pluies d'automne la partie asiatique la ville asiatique la partie européenne la ville européenne les transports et la circulation train de banlieue (gare de Sirkeci) métro tramway funiculaires (Tünel et Taksim-Kabatas) taxis dolmüs IETT (Istanbul Elektrik Tramvay ve Tünel) bateaux-navettes et traversiers (composé de vapur, d'hydroglisseurs, de ferries et de vedettes rapides) de la compagnie IDO (Istanbul Deniz Otobüsleri) projet de tunnel pour relier les rives Marmaray carte prépayée et rechargeable Istanbul Kart consignée cadeaux et souvenirs antiquités tapis et kilims confiseries (loukoms, baklavas) épices et aromates, fruits secs monnaie et change la nouvelle livre ou lire turque (YTL) Yeni Türk Lirasi l'ancienne türk lirasi kurus Euros lires ou livres turques attentats 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Constantin VII Porphyrogénète le Quadrige de la Loge Impériale (Kathisma) Basilique St Marc à Venise quatre chevaux de bronze La Colonne Serpentine d’Apollon de Delphes bataille de Platées l'Obélisque de Théodose Temple de Karnak en Egypte porphyre de Syène Pharaon Touthmôsis III les hiéroglyphes Mésopotamie la Fontaine de Guillaume II (Kaiser Wilhelm II) roi de Prusse et empereur d'Allemagne sultan Mahmut II ou sultan Mahmud II maisons de bois aux couleurs pastel Musée des Mosaïques le Bazar d'Astara (artisanat) hôtels Blue House et du Four Seasons rue Kabaskal le Hammam de Roxelane (Haseki Hürrem Hammam) célèbre architecte Koca Mimar Sinan la basilique Sainte Sophie devenue mosquée Ayasofya Camii avant d'être musée Fontaine d'Ahmet III la rue Sogukçesme petits hôtels (pansiyon) et chambres d'hôtes rue Caferiye la mosquée Zeynep le Pavillon ou kiosque Alay de l'extase tribunal pour mineurs (cocuk mahkemeleri) et la Sublime Porte (Bab-ü Ali) Hôtel des Monnaie le Parc de Gülhane et le Musée Archéologique Ste Irène (Agya Irini) la Porte du Salut (Bab-üs Selam) ou Porte du Milieu (Orta-kapi) Le Palais de Topkapi ''la porte du canon'' le Sérail (serayi) le Harem (Dar-üs Saadet, le lieu sacré, interdit la Porte des Carrosses (Arabalar Kapisi) la Tour de la Justice qui abritait le Divan ou Kubbealti le Dôme des Placards (Dolapli Kubbe) la Salle de la Fontaine aux Ablutions (Sadirvanli Sofa) le quartier des eunuques noirs (agalari) castrés ou châtrés mais complètement émasculés la cour la Kadin Efendiler Tasligi la cour des épouses légitimes et Cariye Tasligi des concubines cariye ou hassodalik odalisques les chambres privées de Murad III et d'Ahmet Ier, les pavillons jumeaux (Çifte Kasirlar) les appartements des favorites (Mabeyn Tasligi ve Dairesi) le Couloir d'Or (Altinyol) et la Porte de la Volière ou Porte Kushane la Porte de la Félicité (Bab-u Saadet) Salle des Audiences (Arz Odasi) la salle des vêtements impériaux puis les quatre salles du trésor miniatures et portraits Pavillon du Saint Manteau ou Pavillon des Reliques (Hirka-i-Saadet) manteau de Mahomet calife Jardins des Tulipes le Pavillon des Circoncisions (Sünnet Odasi), le Kiosque de Revan et le Pavillon de Bagdad (Bagdat Köskü) terrasse baldaquin le balcon couvert d'Iftariye (ou d'Ibrahim) le Kiosque d'Abdülmeçit la Porte Impériale (Bab-i Humayun ou Sultanat Kapisi) Sainte Sophie la prise de Constantinople de l'Artémision à Ephèse des temples d'Héliopolis (Baalbek), en Phénicie, d'Athènes, de Délos et du sanctuaire d'Osiris marbres polychromes d'Eubée de Synada 16 000m² de mosaïques d'or coupole renforcée par 40 fuseaux piliers pendentifs triangulaires lourds contreforts arcs-boutants gothiques dôme la cathédrale de Séville les empereurs iconoclastes splendeur dans l'exonarthex bénitier et sarcophage tympan de la Porte impériale Léon VI Christ médaillons représentant l'Archange Gabriel et la Vierge Marie la Vierge assise avec l'Enfant Jésus sur ses genoux et debout les empereurs Constantin et Justinien l’empereur Théophile la nef colonne de porphyre et 'une des deux grandes jarres monolithiques de marbre ou d'onyx ou d'albâtre rapportés de Pergame Murad III chérubins anges le metatorion couronnement sacre de l'empereur la tribune du muezzin (müezzin mahfilli) la chaire de prédication de l'imam (ou du mollah) la niche vide du mihrab qui indique la qibla, la direction de la ka'ba Vierge à l'Enfant la loge du sultan dentelle de marbre la colonne suante de St Grégoire chapiteaux ornées de feuilles d'acanthe enserrant les monogrammes de Justinien et de son épouse Théodora la loge de l'impératrice abside galerie des tribunes gynécée la Porte de Marbre ou Porte du Ciel et de l'Enfer la mosaïque de la Déisis le Christ Pantocrator (Christ en gloire revenant pour le Jugement Dernier) St Jean-Baptiste graffitis en écriture runique laissés par les Vikings le tombeau de Enrico Dandolo, 41e doge de Venise mosaïque de l'Impératrice Zoé Constantin IX mosaïque dite des Commène Jean II Commène et son épouse Irène restaurant House of Medusa La Citerne-basilique (Yerebatan Sarayi Sarnici) surnommée le Palais Englouti réservoir citerne par un aqueduc Bons baisers de Russie (film de Terence Young, avec Sean Connery) colonnes de remploi ou de réemploi têtes de la Méduse les Gorgones monstres féminins du monde souterrain Perseus, fils de Zeus la déesse Athena cheveux en serpents La Mosquée Bleue (Sultan Ahmet Camii) l'architecte Mehmet Aga disciple de Sinan balcons la caravane sacrée mosquée Selimiye d'Erdine teinte bleutée faïence d'Iznik cobalt bichromie Epoque Ming porcelaines chinoises calligraphie en écriture coufique ou koufique, du nom de la ville de Koufa St Serge et St Bacchus la Petite Sainte Sophie (Küçük Ayasofa Camii) Fête de la Circoncision l'Antiquité Hébraïque (par référence à Abraham) avant la puberté un vêtement blanc orné d'un cordon rouge (costume de prince symbolisant la virilité) avec une cape avec l'inscription Masallah ( Dieu le préserve), un sceptre et un chapeau le Mausolée du Grand Vizir Keçecizade Mehmet Fuat Pasa le mausolée du sultan Mahmud II la Colonne de Constantin en porphyre d'Heliopolis près du Hammam de Cemberlitas la Mosquée Gazi Atik Ali Pasa Mosquée baroque Nuruosmaniye (Nur-u Osman Iye) Mahmud Ier la Porte Mahmud Pasa (Mahmud Pasa Kapisi) les anciens han, autrement dit les caravansérails (Kürkçü, Büyük, Valide) la Tour de Beyazit Grand Bazar (Kapali Karsi aussi appelé autrefois Bedesten, bazar couvert) la Porte Mercan forum byzantin de Tauris en mémoire du Sultan Beyazit II son fils Yavuz fontaine aux ablutions rituelles (sadirvan) tour de guet poste de guet contre les incendies portail mauresque de l'Université d'Istanbul ancien Ministère de la Guerre un cimetière ottoman typique avec ses stèles épitaphes apparence anthropomorphique surmontées d'un couvre-chef généralement un turban noué à la mode des soufis rue Tosyali la petite mosquée Kalenderhane l’empereur Maurice monastère la mosquée des Princes (Sehzade Camii) l'Aqueduc de Valens Constantin Ier ou Constantin-le-Grand la mosquée de Soliman Ier (Süleymaniye Camii), dit Soliman Le Magnifique Bazar Egyptien (Misir Carsisi) l'architecte impérial Mustafa Aga marchandises caravanes des Vénitiens et des Génois la Nouvelle Mosquée (Yeni Camii) Mehmet III décor intérieur carreaux embarcadères d'Eminönü et devant le Pont de Galata l'heure de la prière de la mi-journée (ögle) Pavillon Impérial (hünkar kasri) la Gare de Sirkeci, tout près du Pont de Galata restaurant Konyali Lokantasi vie des femmes condition de la femme l'émancipation des femmes polygamie abolie l'égalité de l'héritage et l'égalité des témoignages le droit de vote La charte de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) le statut des femmes reste dévalorisé (hijab et niqab), des longues et amples robes (abaya) et tuniques (parfois toute noires) des femmes, des coiffes de prière en dentelle au crochet et djellabas (jilbab) des hommes Les deux rives de la Corne d’Or face un quartier latin du commerce abri portuaire qui attira des colons la mosquée de Rüstem Pasa le Pont de Galata (Galata Köprüsü), la sultane-mère Bezmialem (mère du sultan Abdülmecit) entre Eminönü et Karaköy (Galata) Abdülaziz pont d’Unkapani ou Atatürk (Hayrat Köprüsü devenu Atatürk Köprüsü) les pêcheurs à la ligne le ballet incessant des bateaux le pont de la Corne d'Or (Kaliç Köprüsü) Gaulois Galates calata galaktos galaktos galat période hellénistique épîtrés par l'apôtre Paul St Paul la colline de Beyoglu quartier de Pera la République de Gênes système de défense remparts et fortifications les capitulations la porte de l’Arsenal à la porte de Tophane (fonderie de canons) axes de circulation escaliers la Butte de Montmartre la Tour de Galata Tour du Christ l'empereur byzantin Anastase Oilozus Castellion ton Galatou le premier homme volant, Hezarfen Ahmet Çelebi deux ascenseurs vue à 360° sur la ville un bar, un restaurant et une discothèque Quartier de PERA (Beyoglu) Monastère 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2012 TURQUIE capitale Ankara Istanbul Byzance Constantinople récit carnet séjour
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MORAUTHELI
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