Tôt le matin, nous faisons route vers l'ouest, sur 75 km environ, en direction de SUKHOTHAI, "L'aube de la joie" (ou "Naissance du Bonheur" ou encore "Bouddha en Marche)".
Sukhothai conquiert son indépendance vis-à-vis du royaume de Lavo et de l'empire khmer en 1238.

L'ancienne capitale du Siam, de 1238 à 1424, est considérée comme "le berceau de la civilisation thaïlandaise", mêlant l'organisation politique khmère, le bouddhisme cingalais, l'artisanat chinois et l'art indien.
A cette époque apparaît le fameux alphabet thaÏ. L'apogée de ce royaume se situe au milieu de la période.

Les dissensions internes, notamment avec le rival du Lan Na, au nord, avec les Môns qui roment leur allégeance, dans l'ouest, permirent à un troisième larron, un prince du sud (de Uthong), de détrôner les souverains de Sukhothai et d'installer une nouvelle capitale beaucoup plus au sud (à 400 km), à Ayutthaya.

C'était une ville de plan rectangulaire régulier (1800 m sur 1400 m), défendue simplement par une triple levée de terre, franchie par quatre portes.
Sur la base d'une architecture hindoue du XIIe s s'est formé un style propre.
La construction est à base de briques assemblées à l'aide d'un mortier de chaux. Quant aux revêtements et décors, ils sont en stuc (matériau composé de plâtre, de colle et d'une poussière minérale).

Le site situé sur le bord de la rivière Yom est distant de 10 km de la nouvelle ville de Sukhothai.
Evidemment, il est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1991.

Ce qui le caractérise ce sont ses statues monumentales de Bouddha après l'Eveil et "l'invention du Bouddha qui marche".
L'ensemble des quelques 40 temples de la région de Sukhothai sont les plus visités du pays.
Pour notre part, nous en visitons en particulier les vestiges du temple royal, le Wat Mahathat et ses diverses statues (Bouddha marchant, Bouddha de la paix à la main droite levée, Bouddha assis prenant la terre à témoin, main au sol...), le chédi du Wat Phra Sri.

Dans le parc, nous rencontrons des femmes thaïs portant leur fardeau à l'aide d'une palanche et qui nous proposent des produits d'artisanat.

SUKHOTHAI - le temple royal, Wat Mahathat.

L'architecture de Sukhothai démontre un mélange d'influences chinoises, birmanes, hindoues et Khmères, et est vue à son meilleur dans les temples et les représentations de Bouddha.

SUKHOTHAI - Wat Phra Sri.

On pourrait tant s'attarder dans ce parc si agréable mais il nous faut songer à prendre la route vers le nord, pour un trajet de plus de 300 km !



Intéressés par les travaux qui s'effectuent dans la campagne, un arrêt improvisé nous permet de saluer des paysans en train de récolter le soja. Ils se protègent de l'ardeur du soleil avec des chapeau et les femmes se cachent même le visage avec un voile afin que leur peau ne brunisse pas trop ! Certaines de nos collègues n'en reviennent pas!
Même si ici les progrès dans les techniques agricoles sont davantage présents que dans d'autres pays d'Extrême-Orient, les tracteurs et autres engins agricoles (telles les moto-pompes) ne sont pas encore très répandus et sont souvent la propriété d'exploitants ou d'entrepreneurs chinois. Les travaux se font donc encore beaucoup à la main ou à l'aide de la traction animale. Ici ce n'est pas le cheval mais le buffle d'eau, aux grandes cornes, ou le zébu, à la bosse dorsale typique.

Yaé entraîne notre chauffeur dans un "drôle de raccourci", un chemin des écoliers au travers de montagnes très sèches. Des travaux de reboisement en tecks y ont été effectués il y a quelques années, afin de renouveler les ressources en ce bois précieux qui a été surexploité.
La région est déserte et nous traversons de rares vallées luxuriantes mais peu habitées. Nous ne souhaitons pas renouveler en ces lieux le coup de la panne de la veille!

Revenus sur une route plus hospitalière, dans la région de Lampang, un arrêt très rafraîchissant est bienvenu dans une plantation d'ananas que nous pouvons déguster à satiété. Ce fruit est originaire d'Amérique tropicale.
Les ananas sont produits en toutes saisons, mais il faut 18 mois pour que le fruit arrive à maturité. Certains associent "fruit" et "arbre", ils ont tort pour ce qui est des ananas car la plante qui les produit ne dépasse pas un mètre de haut et a vaguement l'allure d'un pied d'artichaud! Cette comparaison ne peut être faite que par des Bretons, n'est-ce pas?

L'ananas met deux années avant d'arriver au stade de la production. Tous les six mois pendant les deux années suivantes, il produit des fruits sur les rejets qui partent de la souche (un peu comme le bananier).

Dans les fermes, les maisons étant bâties sur pilotis, l'espace entre le plancher et le sol sert d'abri à toute une basse-cour: cochons noirs, poulets hauts sur pattes...
Ici, tout comme nous l'avons déjà vu ailleurs le long des routes, des personnes portent des lourdes et encombrantes charges à dos d'homme en soulageant la charge (on peut le supposer) à l'aide d'une lanière passant devant le front!

Le trajet se poursuit vers le nord, en direction de Chiang Rai, avec un nouvel arrêt sur le bord du Lac Phayao, le plus grand lac du pays. Il constitue la troisième réserve en eau douce du pays. Quelques "îles végétales" flottantes se déplacent, au gré du vent, à sa surface. Des boutiques ...achat de "baume du tigre" car les courbatures se font sentir!

De Sukhothai au Lac Phayao paysages et scènes champêtres.

Enfin, après avoir encore parcourus quelques 400 km pendant cette journée, le (vilain) petit canard se profile à l'horizon... Arrivée au Little Duck. A 40 km de la Birmanie (dont le nom est maintenant Myanmar) et du Laos, nous voici enfin à Chiang Rai.
Un tour au marché artisanal, la nuit venue, permet déjà de se faire une idée, au travers des costumes divers et bariolés, de la diversité ethnique (Karens, Méos, Yaos, Akhas, Lahus, Lisus...) que nous découvrirons dans son environnement le lendemain matin...

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THAILANDE