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De l'aéroport de Chiang Mai, nous gagnons le quartier de
la gare où nous devons prendre un train de nuit pour Bangkok
Il ya deux heures d'attente avant le départ, aussi Yaé propose aux amateurs
de faire connaissance avec les bienfaits des massages thaïlandais bien
appropriés dans la perspective d'une nuit peu reposante.
Elle nous fait un petit speech sur la différence entre les "massages médicaux"
et les "massages amicaux" (autrement dit coquins) et nous assure que l'établissement
où les cobayes vont se rendre relève de la première catégorie.
C'est parti pour une séance de massage de plus d'une heure. On revêt une sorte
de kpyjama ou plutôt un kimono d'arts martiaux, semblable à celui de nos masseuses,
après nous être lavé les pieds.
Les salles de massage reçoivent 4 client(e)s à la fois donc par exemple deux
couples. La douceur bien connue des femmes fait que le personnel est exclusivement
féminin.
Le massage, au demeurant très agréable, se fait en partant des pieds et en remontant
jusqu'à la tête. Ne se pourrait-il pas que certaines masseuses aient une autre
activité nocture car à certains moments leur massagemédical deviendrait
presque "amical", aux dires de certains Messieurs, pas plus contrariés
que cela!
Bien remis, c'est l'embarquement dans le tortillard. Puis la nuit enveloppe
le paysage. Plateau repas et pas mal de chahut avant de sombrer pour un sommeil
haché en paragraphes compte tenu des cahots de la voie.
Arrivés à Bangkok tôt le matin et après être allés se rafraïchir et se
restaurer dans un hôtel, un trajet d'environ 130 km en autocar nous conduit
vers l'ouest, à Kanchanaburi. Là se trouve le cimetière des soldats
allies (près de 7000 tombes) tombés face aux Japonais lors de la Seconde
guerre Mondiale dans le secteur connu du grand public sous le nom de "Rivière
Kwai".
L'autocar nous conduit à travers une plaine agricole où l'on
cultive la canne à sucre, le maïs et le manioc puis nous arrivons dans une région
forestière proche de la rivière Kwai, aux environs de Tha Sao et de Namtok,
là où se situait réellement les faits héroïques bien connus.
En revanche, il ne s'agit pas à proprement parler d'un pont mais d'une voie
étayée (sur des chevalets) au bord d'une falaise surplombant la rivière.
Après avoir déjeuner sur le site et attendant "le train de la mort",
nous nous promenons sur les voies et atteignons un temple rupestre, utilisant
une vaste grotte naturelle s'ouvrant à flanc de falaise.
Les Japonais ont fait construire par les prisonniers alliés 415 km de voies ferrés qui devaient relier le Siam à la Birmanie et leur permettre de poursuivre linvasion. On a estimé que la construction du "Chemin de fer de la mort" a coûté la vie à 100 000 Asiatiques et 16 000 prisonniers de guerre: tous ont péri à la suite des brutalités, des privations, de la malaria ou simplement dépuisement.
Un vieux train poussif arrive et nous reconduit en 1h15 à Kanchanaburi
(130km à l'ouest de Bangkok) en compagnie d'habitants du cru, en particulier
d'un bonze qui cherche à lier conversation. Superbe parcours au travers de paysages
exceptionnels. La voie ferrée calée à flanc de montagne
se trouve au-dessus de la jungle, à 100 m en contrebas.
Sur une partie du trajet, nous longeons la rivière où sont installées de nombreuses
maisons flottantes.
Arrivés à Kanchanaburi, "la cité de l'or" à ce qu'on
dit, nous franchissons le pont plus commun et récent mais que tout le monde
considère comme étant bien "le Pont de la rivière Kwai" (on peut y flâner car
il ne passe que 4 trains par jour!) alors qu'il s'agit de la rivière Mae Klong.
Nous avons un peu de temps pour nous afférer dans les commerces d'artisanat.