Phimai (Plateau de Korat)(1),
Lopburi
(2) et Phitsanuloke(3).


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Actualité internationale plutôt particulière...

Pendant ce voyage et contrairement à d'autres voyages, nous avons tendance à rechercher pas mal d'informations sur ce qui se passe dans le monde. Nous profitons d'avoir souvent accès à CNN, BBC News ou TV5 pour nos chambres d'hôtels.
Nous apprenons que les autorités des pays occidentaux, en France notamment, font procéder à des contrôles draconiens sur les voyageurs revenant d'Asie. Comment nous accueillera-t-on à notre retour ?

Par ailleurs, Yaé lit la presse et nous en fait le commentaire de temps à autre. L'inquiétude est telle à l'étranger que beaucoup de touristes renoncent à voyager dans la région.
L'agence de Yaé l'a décommandée pour les semaines suivantes. Sans grand enthousiame mais il faut bien vivre, elle envisage de rejoindre l'atelier de couture de sa belle-mère chinoise...



Après plus de 200 km depuis Ayutthaya, nous voici au coeur de la vaste région de l'Isan, région du nord-est souvent boudée par les circuits touristiques. Ce fut l'une des bases arrières des GI's lors de la guerre du Vietnam (les base aériennes d'ic comptaient 60000 militaires en 1969). Cette région aride est caractérisée par l'esprit d'indépendance de ses habitants qui, il n'y a pas si longtemps, eurent des vélléités sécessionnistes.
Nous atteignons le site de Phimai, au coeur du plateau aride de Korat (300 à 400 m d'altitude).
Ici, on n'a plus la luxuriance de la vallée du Chao Phraya. Des récoltes ne subsistent que des chaumes desséchés et par endroit on aperçoit même des étendues de lacs asséchés recouvertes de sel!

Sur le site du merveilleux Prasat Hin Phimai se trouvent d'importants vestiges de l'architecture khmère remontant au XIe s, préludant à la construction des grands temples d'Angkor Vat, au Cambodge. Le souverain khmer qui en décida la construction, fit également détourner une rivière pour créer un véritable oasis autour du sanctuaire.
A l'origine on y pratiqua un culte hindouiste jusqu'à ce que la vague du bouddhisme Theravada d'origine cyngalaise (de Ceylan) recouvre le culte antérieur.

Le site bâti principalement à l'aide de grès rose et de latérite est entouré d'une double enceinte (avec une ancienne douve) percée de 4 portes (aux quatre points cardinaux) s'étend sur un rectangle d'un peu plus de 1000 m x 500 m.

=> LE LINGAM, SYMBOLE PHALLIQUE

Dans les temples qui en comportent, on vénérait le "linga ou lingam" en l'arrosant de lait, de miel ou de beurre clarifié que l'on remplace souvent simplement par de l'eau pour le maintenir humide et il reçoit des offrandes de fleurs, de fruits et des sucreries.
Il apparaît souvent comme surgissant d'une cuve à abblution, le "yoni", symbole de l'énergie féminine car Shiva ne peut créer seul mais seulement en union divine avec le yoni.
Ce culte intégré à l'hindouisme résulte de l'intégration de vénérations très anciennes de populations autochtones et sans doute aborigènes qui symbolisaient leur culte par des pierres dressées.

Au centre de ce site au plan cruciforme, se trouve le temple principal dans la cour duquel se dressent 3 prangs, celui du centre, en grès blanc, étant le plus élevé (28 m de haut). Les quatre façades sont percée d'une ouverture en leur milieu.

Des symboles phalliques, "linga" ou "lingam" notamment, sont visible dans le petit temple de Shiva, objet d'un culte tout particulier des femmes en mal d'enfant.
A son sujet, notre guide Yaé de culture bouddhique, se livre à quelques confidences personnelles et émouvantes en avouant avoir sacrifié à ce culte (en versant du lait sur l'objet), à l'insu de son mari... Comme quoi, la religion est ici comme ailleurs, empreinte de superstitions et et de pratiques syncrétiques...

PHIMAI (plateau de Korat). PHIMAI (plateau de Korat). PHIMAI (plateau de Korat).
Temple PRASAT HIN PHIMAI (plateau de Korat) - Architecture de style khmer.




Un petit tour au marché avant de quitter Phimai... On y sens de fortes saumures de poissons, Yaé y fait provisions de diverses espèces d'insectes et larves grillés: criquets, sauterelles, larves de ver du bambou et de ver à soie...
Plus rassurant pour nos fragiles pailles et estomacs, nous avons l'agréable surprise de pouvoir y déguster ce qui ressemble tout à fait, par l'aspect et le goût, à de délicieuses crêpes bretonnes que l'on peut accompagner de diverses sortes de confitures...

PHIMAI : sur le marché. PHIMAI : sur le marché. PHIMAI : sur le marché. PHIMAI : sur le marché.
PHIMAI : sur le marché.


Nous revenons vers la ville de Nakhon Ratchasima, autrement appelée Korat, important centre industriel et administratif. Yaé anime quelque peu notre groupe fatigué en nous faisant déguster ses amplettes. Convainquante, elle parvient à faire goûter sa provisons d'insectes et de larves à la plupart d'entre nous. Çà se mange, ce n'est ni franchement bon, ni dégoûtant. Un seul obstacle insurmontable, "la cerise sur le gâteau", tout le groupe boude un "cafardon", une sorte de gros scarabée noir qui finit par faire les délices de notre chauffeur.
Mais nous n'en avions pas fini avec les petits sacs à provisions de Yaé...

Puis nous faisons une agréable étape à l'Hôtel Hermitage, bordant un joli parc.

Plateau de Korat - Hôtel Hermitage.


Au dîner, les tablées de notre groupe ont le plaisir de commencer le repas par une délicieuse omelette dont plusieurs s'empressent de connaître la recette. Il s'agissait en fait d'une omelette aux oeufs de fourmis !





Le jour suivant, en revenant vers l'ouest, en direction de Lopburi, un arrêt en bord de route auprès d'étals forains nous permet de voir un bonze recevant une offrande de nourriture et aussi des mouches faisant bombance sur des sortes de saucissons ou d'andouilles...

Plateau de Korat Plateau de Korat


Un peu plus loin, à proximité du Parc National de Khao Yai (région de Pak Chong), arrêt au Wat Thepatan.

Un immense Bouddha blanc a été construit à flanc de colline dans les années 60 par un Chinois dévot mais qui avait néanmoins fait fortune comme beaucoup de ses compatriotes en terre thaî.
Un monastère et une statue de taille réduite se trouvent au bas des sentiers conduisant au colosse. Un autel d'offrandes est couvert de cochonailles (têtes deporc notamment), elles-mêmes couvertes de mouches. L'ascension des 650 marches conduisant au grand Bouddha se mérite, surtout par la température ambiante (35°). De plus, il paraît que les 2000 km² du parc voisin abritent encore des tigres, ours, léopards, panthères noires et quelque 200 à 300 éléphants sauvages... sans parler des serpents (kraits et cobras notamment)! Alors, on presse le pas!
Au pied de cette statue de quelques 30 m de haut et après de tels efforts, on se sent littéralement écrasés.

Wat Thepatan







Nous arrivons en milieu de journée à LOPBURI, "la cité des singes". Toujours attirés par la facilité, le gros des touristes cherchent à se distraire et aussi un peu d'ombre, autour du temple public (toujours utilisé) San Phrakhan qui est littéralement colonisé par une tribu de macaques.
Tout près des ruines d'un ancien temple, dans l'enceinte du San Phra Kan, ce temple moderne qui attire autant les thaïs que les touristes est dédié à une divinité à quatre bras, Vishnou, dotée d'une tête de ...Bouddha!

Zoophobes, s'abstenir !
Ils sont partout, autour de vous, au-dessus des têtes (dans les arbres). Attentions aux lunettes, appareils photos, porte-feuilles, téléphones portables et, évidemment, paquets de gâteaux car ils sont gourmands et un tantinet cleptomanes.
Ils ont un caractère sacré, ce qui fait que les habitants des environs en sont réduits à se protéger de leurs méfaits en installant des grilles sur toutes les ouvertures des immeubles car on assiste aux acrobaties des macaques jusque sur les toits et terrasses !

LOPBURI


Mais le véritable intérêt de Lopburi, évidemment ce ne sont pas ses singes mais les ruines du Temple Sacré aux Trois Tours, le Prang Sam Yot, construit en grès blanc et rose et en brique (latérite). Ces vestiges d'architecture sacrée khmère datent du XIIIe s. et étaient initialement un lieu de culte à trois grandes divinités hindoues; Brahma ("le créateur"), Vishnou ("le conservateur") et Shiva ("le destructeur").
La ville était la capitale provinciale de l’empire khmer à son apogée (Xe au XIIe siècle) avant de devenir l'ancienne capitale d'été des princes du royaume d'Ayutthaya (palais du roi Narai bâti en 1666) et fortifiée par des architectes français.
Les habitants ne leur tiennent pas rancune aux macaques pour leurs chapardages puisqu'ils organisent une grande fête en leur honneur chaque mois de novembre, les considérant comme de dignes représentants du dieu-singe hindou Hanuman, symbole de la sagesse dans la religion hindoue. Syncrétisme hindo-bouddhiste en quelque sorte... Ils se gaveront alors de sucreries, potirons, bananes, cacahuètes, concombres, ananas, oeufs bouillis

LOPBURI -  Le Prang Sam Yot. LOPBURI -  Le Prang Sam Yot. LOPBURI -  Le Prang Sam Yot.
LOPBURI - Le Prang Sam Yot.


Un peu de fraîcheur dans le parc d'un restaurant... Puis pause au bord d'une route avec les étals forains avec des fruits à profusion, sur la longue étape de 250 km nous conduisant à Phitsanuloke. Avec près de 450 km de trajet dans la journée, sans négliger les visites, la fatigue devient pesante...

 

De LOPBURI à PHITSANULOKE De LOPBURI à PHITSANULOKE


Notre remontée vers le nord du pays s'effectue selon un itinéraire utilisant les vallées, ce qui fait que l'on y voit se juxtaposer les divers stades de la culture du riz (un tiers de la récolte va à l'export ce qui fait de ce pays le premier exportateur de riz au monde).

Moins paisiblement, notre vigilance reste quand même sollicitée. En effet les chauffards thaïlandais sont nombreux et redoutables. Aujourd'hui, nous en sommes au troisième camion retourné dans le fossé (un tous les 100 km) contre un ou deux les jours précédents. C'est vrai que les chargements débordent très largement du gabarit des remorques.
Nous venons aussi de voir un cyclomotoriste renversé. En guise de SAMU, la victime inconscente est chargée sans ménagement particulier sur le plateau d'un pick-up.

Sinon, quelles que soient les manoeuvres gênantes voire dangereuses des autres conducteurs, les Thaïlandais comme de nombreux autres asiatiques (vietnamiens, chinois...) restent parfaitement calmes, du moins en apparence (est-ce la souci de la "face" ou l'empreinte compassionnelle bouddhique?) alors que les Occidentaux se perdraient en invectives et gestes insultants.

Et pour couronner le tout, notre bus nous lâche brutalement loin de toute ville ! Le chauffeur et son aide étant impuissants, Yaé s'apprêtait à téléphoner à son agence lorsque deux collègues, mécaniciens à leurs heures, effectuèrent rondement une réparation de première urgence, en insistant lourdement pour qu'une véritable réparation soit effectuée le soir même...





En soirée, enfin parvenus au centre de PHITSANULOKE, ville fondée au XIVe siècle sur les bords de la rivière Nan et ancienne capitale temporaire du pays au XVe s., nous avons le temps de visiter l'un des temples les plus vénérés de Thaïlande, le Wat Phra Si Ratana Mahathat dans lequel on peut admirer le magnifique Phra Bouddha Jinnaraj ("Seigneur victorieux"), Bouddha de bronze doré au visage serein et assis dans la position dite de la compassion datant du tout début du XIVe s et dit de la "période Suhkothai". La tête de ce "Bouddha serein" est entourée d'un sorte de halo de flammes et on dit qu'il serait le plus beau du monde (il a servi de modèle pour le Bouddha du temple de marbre, à Bangkok).

PHITSANULOKE -  Wat Phra Si Ratana Mahathat. LOPBURI -  Wat Phra Si Ratana Mahathat. LOPBURI -  Phra Bouddha Jinnaraj. LOPBURI -  Phra Bouddha Jinnaraj.
PHITSANULOKE - Temple Wat Phra Si Ratana Mahathat et statue Phra Bouddha Jinnaraj.


Aux abords du temple, des enfants vendent aux pélerins des oiseaux et des poissons qu'ils sont invités à relâcher en guise offrande.

Les petits poissons rejoignent la rivière Nam Nan qui coule à proximité et où ils ont une chance d'être repêchés! Sur ses berges de la rivière sont amarées de nombreuses maisons flottantes.
Cette prolongation d'étape nous permettra de disposer de plus de temps pour la visite matinale du lendemain au site de Sukhothai.



Nuit de repos bien méritée au Paloma Hotel...



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THAILANDE