Découverte de Bangkok (suite):
le Palais Royal...


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La langue thaï.

C'est le dialecte de la région centrale qui s'est imposé comme langue nationale d'où des variations régionales dans le vocabulaire ou dans les tonalités.
Le thaï est une très ancienne langue, antérieure au sino-tibétain (donc aux langues indo-européennes), formant une famille linguistique à part entière, le tai-kadai.
Elle est parlée par la majorité de la population thaïlandaise (sauf les ethnies des minorités). Une variante est utilisée au Laos, voisin oriental de la Thaïlande.

C'est une langue à cinq tons (contre 4 en chinois et 6 en vietnamien), à base monosyllabique. C'est-à-dire qu'avec la même base phonologique on obtient cinq sons différents et donc cinq sens. Des mots polysyllabiques issus d'autres langues (notamment sanskrit et pali originaires d'Inde), s'y sont ajoutés.

D'ailleurs c'est en s'inspirant de l'écriture Dewanagari du sud de l'Inde que le roi Ram Khamjaeng fit élaboré l'écriture thaïe en 1283.
Elle utilise un alphabet de 59 caractères (44 consonnes et 15 voyelles) ...ou 76 selon une autre source (!).
Elle s'écrit de gauche à droite, sans majuscules, sans séparer les mots qui sont invariables.

Le calendrier sur lequel se basent les fêtes traditionnelles est, comme dans beaucoup d'anciennes cultures (notamment en Asie du sud-est et en Extrême-Orient), de type lunaire.



Les " stûpas " ne sont pas des bâtiments. Ces tours-reliquaires sont des structures pleines (brique et stuc) apparues en Inde et qui ont inspiré les autres architectures bouddhiques.

Le "prang" d'inspiration khmère (Cambodge) est complexe et trapu (forme en épis de maïs), construit sur une base polygonale.
Le "chedi" est une tour-reliquaire à base circulaire, de forme élancée, d'inspiration cyngalaise (Ceylan) mais que l'on trouve couramment en Thaïlande.
Une autre architecture plus typique est celle du "Mondop", très élancé sur une base carrée, il offre un étagement de petis toits.
Le "that" est une forme d'architecture du Laos, une sorte de grosse colonne à base carrée.

Après la matinée passée au marché flottant de Samnoen Saduak, revenus à Bangkok en milieu de journée, nous avons un aperçu d'un marché traditionnel chinois ("Sampeng")... non loin duquel se trouvent de grandes boutiques d'orfèvrerie.

BANGKOK - Un marché. BANGKOK - Un marché.
BANGKOK - Marché chinois.
  BANGKOK - Un marché.     BANGKOK - Un marché.     BANGKOK - Un marché.  


Mais nous consacrerons l'essentiel de l'après-midi à la visite du Palais Royal ou Grand Palais. Il symbolise toute la tradition orientale par ses toits, les incrustations de porcelaine et de nacre, ses statues dorées ou polychromes, ses portes laquées et ses peintures murales.

Nous avons l'occasion de voir de plus près les toits empilés aux pans incurvés recouverts de tuiles vernissées dont les faîtières et les rampants se terminent, au niveau des pignons, par des tuiles particulières qui feraient penser à des cornes de buffle ou à des têtes d'oiseaux, alors qu'il s'agit de nâgas,  sortes de serpents chimériques et effrayants avec un  capuchon de cobra (naja) et une gueule  surmontée d'une crête. Le  nâga  est un génie des eaux, gardien des trésors de la terre, médiateur entre ciel et terre, intercesseur entre ce monde et l'au-delà.

     
Le PALAIS ROYAL.
En avant, le chedi Phra Si Ratami, de forme conique, recouvert de mosaïque dorée.
En arrière, le Mondop avec son toit étagé et élancé de style typiquement thaï.
Au fond, le prang Prasat Phra Thepidorm, de style khmer, dominant le panthéon royal.
A droite, le toit du temple du Bouddha d'Emeraude, le Wat Phra Keo.


Le Chakri Mahat Prasat comporte une salle du trône pour les grandes cérémonies.

           
Le Grand Palais - Le Chakri Mahat Prasat (fin XIXe s.).

Le Chakri Mahat Prasat comporte une salle du trône pour les grandes cérémonies.

Près de là se trouve le Dusit Maha Prasat, construit à la fin du XVIIe s et initialement destiné aux crémations royales. Depuis sa rénovation, il sert de salle du couronnement et de salle d'audience.
Tout proche également, le Abhorn Pimok Prasat servait de vestiaire aux personnes de la famille royale.

     
Le Grand Palais - Dusit Maha Prasat et Abhorn Pimok Prasat.


Nous voici dans l'enceinte sacrée, le Wat Phra Keo ou "Chapelle royale". Le Wat Phra Keo fut élevé en 1782 par le premier Roi de l’actuelle dynastie, Rama 1er, pour y abriter le fameux Phra Kéo (Bouddha d’émeraude). Un des plus étonnants spectacles du monde, un ensemble éblouissant de spires dorées, de pavillons aux toits de tuiles multicolores et de statues à la fois effrayantes et pleines de charme.

Divers monuments retiennent l'attention:

  • le Phra Thepidorm, le panthéon royal,

  • le Bot, temple du Bouddha d'Emeraude, une petite statue de 66 cm (70 ou 75 cm selon d'autres) érigée sur un sorte de socle, un autel pyramidal recouvert d'or, de 10 m de haut (11 m selon d'autres). Trois fois par an, le roi vient changer les vêtements de la statue.
    En fait, le Bouddha est non pas en émeraude mais en jade vert translucide. La statue datant du XVe s. fut découverte dans le nord du pays (Chiang Rai) après avoir été prise au Laos (elle se trouvait dans le temple royal Ho Phra Keo de Vientiane, construit spécialement pour la statue en 1565).
    Selon la tradition, sa possession serait gage de prospérité pour le royaume que l'abrite. Le Bouddha est protégé par une armée de gardiens de pierre à l'allure menaçante...


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    Dans le Wat Phra Keo - le Phra Thepidorm et le Bot avec le Bouddha d'Emeraude.

                           

         
    Les gardiens du Bouddha d'Emeraude.

    La sophistication des techniques tant par la statuaire (gardiens) qui environne les bâtiments que par le décor (mosaïques colorée, dorée ou en miroir) rappelle un peu la What Arun qui fut, rappelons-le, restauré à l'initiative de souverains thaïlandais, à la même époque où l'on construisait certains bâtiments du Palais... et ce côté kitsch et clinquant ne ferait-il pas penser un peu par certains aspects à une imitation de certaines expresssions artistiques chinoises ?

    Nous circulons dans ce fouillis de monuments plus rutilants les uns que les autres.

    Tout l'ensemble fait penser à une sorte de recherche d'unité syncrétique des cultures asiatiques. Une bibliothéque du palais abrite les Tripitaka, textes sacrés du bouddhisme tandis que des fresques décorant les galeries entourant les temples évoquent des épisodes du Ramayana, la grande épopée de l'hindouisme!

    Nous assistons à la relève de la garde et nous rencontrons par hasard des couturières du nord-est du pays, venues pour la première fois dans la capitale et également heureuses de faire l'expérience de la rencontre avec des Occidentaux...






    En retournant en ville, nous passons au marché aux fleurs où l'on voit des brassées d'orchidées multicolores.


    BANGKOK - Marché aux fleurs



    En circulant, nous passons à proximité de quelques uns des temples et monastères célèbres de la ville, sans avoir le temps de s'y arrêter... Dommage !

  • le Wat Traïmitr, dans le quartier chinois, avec son Bouddha en or massif de plus de 5 T !

  • le Wat Benchamabopitr ou temple de marbre est le plus moderne. On y voit un Bouddha copié de celui de Phitsanulok (que nous verrons plus tard)

  • le Wat Pho ou temple du Bouddha couché, est quant à lui, le plus ancien et le plus vaste site monastique de Bangkok. Dans l'un des édifices se trouve, le gigantesque Bouddha couché, de 45 ou 46 m de longueur pour 12 m (ou 15?) de hauteur. C’est le plus grand de toute la Thaïlande. La structure de briques enduite de stuc est entièrement recouverte de feuilles d’or.. C’est le plus vaste temple de Bangkok et aussi le plus ancien, avec ses bâtiments disposés dans deux cours.


    BANGKOK - Wat Traïmit (Bouddha d'or), Wat Benchamabopitr (temple de marbre) et Wat Pho (temple du Bouddha couché).

    Passez la souris sur les images ci-dessus: vous verrez ce qui se trouvait à l'intérieur et que nous n'avons pu voir !

    Nous passons encore au pied des anciennes fortifications et de la colline nommée la Montagne d'Or (en partie artificielle) surmontée par le Chédi Wat Sraket...



    Cette riche et longue journée se termine par un dîner-spectacle de danses traditionnelles Ben Taï . Les danseuses aux faux-ongles démesurés, portent parfois des costumes de broquart, un tissu de soie, broché de fils d'or et d'argent .






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    THAILANDE